“AAAAH c'est ma fille! ”

Jack marchait dans les rues de Storybrooke d’un air déterminé. Toujours habillé en Pirate, on pouvait constaté, qu’aujourd’hui, il n’avait pas bu. Pour quelle raison ? Car aujourd’hui était un grand jour ! Celui où le Capitaine Jack Sparrow retrouvait sa fille !
La veille, Lucy lui avait avoué qu’elle avait eu un enfant de lui. Et que ce crétin de MacBernik l’avait exilé. Elle, n’avait rien fait pour arranger les choses. Et il lui en voulait cruellement. Non seulement elle avait abandonné sa fille, mais en plus, elle avait fait de lui un complice. Alors que lui Jack Sparrow, était non seulement innocent, mais avait toujours rêvé d’avoir des enfants. C’était le voyage, la route et voguer sur les océans pour l’éternité qui n’était pas compatible. Mais aujourd’hui, alors qu’il était bloqué dans ce monde maudit avec son Black Pearl, c’était une véritable opportunité. Marchant à une cadence rapide mais régulière, il avança droit vers Lagertha. C’était son nom. Lucy lui avait dit. Le nom de la première femme Pirate. C’était magnifique.
Oh ! Petit détail ? Comment notre bon vieux Jack, de sa démarche droite mais quand même un peu chaloupée par les années d’alcoolismes arrivait-il à trouver sa fille dans ce monde de fou, sans indices ? La réponse n’était pourtant-elle pas évidente ? Il s’arrêta à un croisement.

« Oh oh… Cinquante degré nord… Vingt sud… Elle est toute proche ! »

Fixant son merveilleux compas magique, qui lui montrait ce qu’il désirait de plus au monde, il avançait, doucement mais surement. C’était une chose de naviguer avec un compas magique, mais c’était toujours une autre chose que de marcher avec. C’était beaucoup plus lent… Toujours en avançant, Jack s’arrêta devant un bar-taverne qui était le croisement entre l’ancien monde et Storybrooke. L’odeur de rhum envahit ses narines, et les bruits à l’intérieur lui donnèrent envie.

« Non Jack ! Surtout pas ! Aujourd’hui, tu vas récupérer ta fille ! »

« Allons. Juste une goutte de rhum, ça n’a jamais fait de mal à personne… Tu l’sais mon p’tit Jack. »

« Non non non ! Elle doit se faire un sang d’encre ! A se demander qui est son père et où il se trouve ! Hors de question Jack Maléfique ! »

« Tu n’as jamais refusé une seule goutte de rhum. Cette fille commence déjà à te supprimer ta liberté chérie… Tu pourrais boire, une demi-goutte ! Comme ça, tous le monde y trouve son compte ! »

Soupirant, Jack fixa le compas et cessa son discours avec lui même. Et s’il n’était pas à la hauteur ? Et si il était déjà trop tard ? Sans un mot, il ferma son compas d’un geste sec et le rangea dans sa poche, passant la porte de la taverne d’un geste nonchalant et funeste.

Quelques heures plus tard.

Jack était debout, sur une table du bar, son sabre au clair. Au vu de sa dégaine, on pouvait clairement voir qu’il avait bu. Autour de lui, de nombreuse personne étaient amassé pour regarder son discours éloquent. Fendant l’air de sa lame comme s’il tuait un ennemi invisible, il déclara avec une voix de parfait conteur :

« Et là ! Rackham le Rouge me regarde dans les yeux ! De ses orbites, seulement deux fentes de serpents son visible ! Jack, tu n’vas pas faire ça. Tu nous tueras tous les deux. Qu’il dit d’un ton glacial et farouche. Prenant alors mon courage à deux mains, je maintiens les liens qui nous unissait au canon de son navire. Nous étions, à califourchon, assis tous les deux, à nous fixer. J’allumais la mèche et je déclarai... »

La salle commença alors à retenir son souffle. Aucun son ne sortit de personne. Et Jack sourit en levant sa bouteille de rhum. Prenant une gorgée, il la porta à sa lèvre et répéta la phrase qu’il avait dit à Rachkam le Rouge.

« Racky chéri, tu oublies une chose… Je suis… Le capitaine Jack Sparrow ! BOUM ! J’allumais la mèche et... »

Mais soudain, quelque chose frappa la table où il était, et Jack bascula à la renverse, au milieu des spectateurs.

Une histoire renversante !

Aujourd'hui avait été une longue journée, une mère de famille était venue à Lagertha car son enfant a fugué, et vu l'urgence de la situation, la blonde a don laissé tomber tout ses plans pour retrouver ce gosse. Au début, elle s'était dit qu'il avait sans doute eu envie de respirer, quand elle était enfant, elle aussi elle fuguait tout le temps parce que ses parents adoptifs étaient oppressifs, à lui dicter leur loi. Lagertha a donc passé la journée avec cette femme à chercher son pré-adolescent disparu. Mais ce n'est que vers la fin d'après midi, que le petit Thomas a été retrouvé, Lagertha ayant réussi à le convaincre de retourner chez lui, après tout il était chanceux d'avoir des parents qui tiennent assez à lui pour s'en inquiéter. Elle récupéra une liasse de billets bien plus importante que ce qui avait été convenu, elle fit un sourire à la femme, pas pour cette argent mais en comprenant, et en voyant l'importance que son enfant a pour elle, et Lagertha ne pouvait se rappeler que du regard méprissant que ses parents adoptifs lui offrait à chaque fois que celle ci osait être la fille de pîrates qu'elle ignorait être d'ailleurs.

La jeune femme ressentait le besoin de se détendre, d'oublier cette journée et d'autre choses, et puis pour une fois elle voulait pas embêter Violette avec ses histoires, alors plutôt que de prendre la décision de retourner chez sa meilleure amie, elle prend alors le chemin d'une taverne qu'elle connaissait plutôt bien, elle ne sait plus le nombre de fois où elle était venu là, prendre un verre ou deux. Un endroit pratique pour se cacher du monde extérieur.
Elle entra et s'installa derrière le comptoir, les tabourets la rendait instantanément plus grande de taille, et elle appréciait cette sensation. Lucas, le serveur s'approcha presque aussitôt de la blonde, qu'elle salut poliment avec une poignée de main presque amicale. Presque. Il n'était pas facile de devenir ami avec Lagertha.

- Salut Lucas, tu me sers comme d'hab, s'te plais?

- Tout de suite princesse ! Dit-il, taquin, la faisant lever les yeux au ciel.

Sachant qu'elle n'appréciait pas forcément ce surnom, il la taquinait, sans méchanceté pour autant, et heureusement, sinon il y aurait bien longtemps qu'elle lui aurait envoyé son verre à la figure. Puis il lui parlait souvent de son copain qui n'arrête pas de faire des allés et retour dans sa vie.

Les yeux de la blonde se tourne derrière elle, fronçant les sourcils, d'habitude ce n'était pas aussi bruyant ici. Elle se met alors à détailler du regard un homme monté sur une table, il avait l'air de se la raconter mais ses manières avaient de quoi amuser, il faut l'avouer. Elle secoue la tête, sa soirée allait sans doute être plus animée que prévue. Lucas lui passa son verre, et elle saute du tabouret pour s'approcher de manière nonchalante mais curieuse vers la petite foule, écoutant l'histoire du pirate certainement bien trop alcoolisé, d'ailleurs.

Certainement, oh que oui ! Quelqu'un frappa la table, le faisant tomber à la renverse. Tout le monde riait, même Lagertha qui boit ensuite une bonne gorgée de son verre, s'approchant un peu plus pour venir y tendre la main.

- Une histoire renversante quand même, à ce que je vois !

“AAAAH c'est ma fille! ”

La tête de Jack lui tourna. Regardant plusieurs fois la jeune femme penchée au dessus de lui, il finit par la trouver plutôt jolie. Roulant sur le côté rapidement, il voulut porter une main à son sabre pour faire payer le malheureux de cet affront, mais il se rendit compte qu’en réalité, ce dernier était resté à bord du Pearl. Faisant une légère moue, il s’épousseta et se concentra sur la jeune fille qui venait de lui parler. Réajustant son chapeau correctement comme à chaque fois qu’il allait dragué, il marqua une pause et ricana :

« Très drôle, cette petite blague, je ne sais pas d’où tu la tiens, mais elle à tomber. Comme toi... Héhé.. »

Lui faisant un clin d’oeil charmeur, il eut subitement à l’esprit la raison pour laquelle il était venu ici. Un peu ivre, il vacilla et chercha quelque chose dans poche. Finalement, il sortit rapidement son compas.

« Tu dois avoir l’âge de la personne que j’cherche ! Ca prouve que j’suis trop vieux pour les jeunes filles dans ton genre. Hésite pas à passer sur mon navire si le coeur t’en prend, et si tu as pas peur pour ta p’tite culotte ! »

Ricanant à sa vanne sexiste, il arpenta le bar, et ouvrit son compas. L’aiguille se fixa et Jack la suivit. Il était si proche ! Mais alors qu’il était sur le point de trouver sa fille, une main l’empoigna par le col et le souleva du sol.

« Ca part exemple… Voyez ce que le vent nous amène… Jack Sparrow… T’aurais pas les dollars que tu m’as emprunté l’autre fois hein ? »

Le compas tomba au sol et Jack commença à manquer d’air. Fixant le colosse qui le soulever du sol, un léger sourire apparut, moqueur, mais quand même impressionné.

« Tout doux Guirg. Tout doux, j’l’ai ai ! »

Ce dernier resserra son emprise et le fixa d’un regard dément, un léger sourire mauvais révéla des dents en plombs et en or. Jack tiqua un moment et chercha à toucher le sol pour récupérer un peu d’air. Son regard se pointa sur le compas. L’aiguille désignait la fille à qui il avait parlé. Soudain, tout se passa en un éclair dans son esprit. C’était elle ! Et ill’avait traité comme une moins que rien la dernière fois. Pas question qu’elle lui échappe à nouveau. Enroulant ses deux jambes autour du bras quil le tenait comme un singe, il se servit de son poids pour basculer le colosse au sol. Même fort comme un bœuf, il ne résista pas à la prise, et éclata sa tête au sol, inconscient. Ce fut ensuite le bazar, car la bagarre devint général. Courant à quatre patte entre les jambes des gens, Jack se saisit du compas, se redressa et fonça sur sa fille. Lui prenant le bras, il passa une porte de service qu’il connaissait et dont il s’était servi la dernière fois pour l’entraîner dehors. Une fois à l’extérieur, son premier réflexe fut de la lâcher pour mieux l’observer. Son regard était le siens. A l’intérieur, il pouvait y lire la même folie farouche des pirates d’antans.

« Par tous les océans… Le ciel m’a béni aujourd’hui ! Tu es ma fille ! Lagertha Sparrow ! Oh que je suis heureux ! On a beaucoup d’chose à s’dire. J’étais pas au courant de ton existence il y a quelques jours… Mais… Je suis quand même désolé. Sache ma p’tite que si j’avais su ce que MacBernik t’avais fait, je l’aurais tué les trois fois où j’ai eu sa vie entre mes mains. »

Pour la première fois de sa vie, Jack fixa une personne, et parla alors de manière sincère. Sans entourloupe, comme on dit chez marins.

Une histoire renversante !

La blondinette se redressa bien soudainement, laissant ses yeux suivre curieusement les gestes du pirate, fronçant quelque peu les sourcils. Quel curieux personnage. Mais bien rapidement, elle pouffe de rire, il essayait vraiment de la draguer? Il avait ce qui n'avait aucun doute passer l'âge pour les filles de l'âge de Lagertha. Bon au moins, il a le sens de l'humour et n'est pas ennuyant comme une bonne partie des habitants de cette ville enchantée.

- Ou plutôt renversante comme vous sur une table !

Lui rappela-t-elle en secouant la tête puis elle fronce encore les sourcils; une expression qu'elle devait faire au moins cent fois sur une journée. Elle pose les yeux sur l'objet que le pirate avait entre les mains, décidément, il agissait vraiment bizarrement. Ah ! Enfin une chose sur laquelle ils tombent d'accord, elle n'est pas de son âge.

- Merci pour l'invitation, mais vous en fait pas, mes sous-vêtements sont bien en place. J'pense que c'est plutôt que vous qui devriez avoir peur, j'suis assez imprévisible donc je ne garantis pas que votre stock de bijoux et d'or reste dedans !

Dit-elle en ricanant avant de le laisser poursuivre sa...recherche? Elle ne comprenait pas vraiment le personnage, donc elle préférait le laisser se faire emporter par tout l'alcool qu'il a bu depuis, dieu seul sait depuis quand il était dans ce bar, d'ailleurs. Et ce n'était clairement pas les affaires de la blonde. Elle rattrape son verre pour en boire d'autre gorgées, bien décidé à quitter le bar après ce verre. Peut être avec Lucas, qui sait. Ça aurait été selon son humeur. Mais apparemment le pirate, dont elle connaissait maintenant l'identité, semblait être doué pour s'attirer des ennuis et aussi pour faire le spectacle.

Retournée auprès du bar, elle pose son verre vide dessus, lançant quelque regards curieux vers la scène de bagarre, puis elle glissa quelque mots près de l'oreille de son barman. Il repart et elle se retourne vers la scène entre les deux hommes, l'un voulant retrouver l'argent qui lui a été prit, et l'autre voulant fuir la situation pour ne pas lui rendre. C'est probablement ainsi que Lagertha réagirait, enfin, c'est pas ci elle ne l'avait pas déjà fait. Ces nombreuses fois, où dans la forêt enchantée, elle se passionnait pour le vol et les confrontations sans raisons. Depuis elle était bien plus sage, si on peut le dire ainsi, mais elle restait Lagertha, fille de pirates et ça ne servait à rien de chasser le naturel, car comme le dit l'expression; il revient toujours au galot ! C'était sans doute cette part d'elle qui l'intéressait autant dans cette confrontations de pirates. De vrais pirates, pas comme ceux dans les histoires qu'elle a pu lire en grandissant, qui n'étaient restés que fictifs. Au départ, c'était mal barré pour le dénommé Jack Sparrow, tout le monde autour croyait qu'il ne réussirait pas mais évidemment, il fit ses preuves en faisant tout l'inverse de ce qui était attendu ! Faisans sourire la blondinette avec amusement, il ne fallait jamais sous estimer celui qui semblait le plus faible, c'est souvent ceux qui surprennent le plus.

Ce dont à quoi, elle ne s'attendait pas du tout, c'était de le voir revenir vers elle et lui attraper soudainement le bras pour l'embarquer, passant une porte de service, les menant dehors, dans la nuit seulement illuminé par la lune, les étoiles et les lampadaires. Lagertha récupéra aussi soudainement son bras, secouant la tête, stupéfaite.

- Mais qu'est-ce qui ne va pas chez vous ??

Son visage était déformé par l'incompréhension, par l’appréhension mais aussi par la méfiance. Elle était prête à se défendre s'il le fallait, ça ne lui faisait pas peur. Mais son visage change instantanément en entendant les mots du pirate, elle fronce d’abord les sourcils et secoua la tête, elle se redresse et croise ses bras contre sa poitrine.

- Mais qu'est-ce que vous raconter? Mais non, vous avez bu, vous raconter n'importe q-...

Elle se coupa dans ses propos, le pirate semblait plus que sérieux, est-il sincère? Elle ne le connait pas après tout, et c'est un pirates, c'est pas impossible. C'est juste, que la Lagertha a passé la plus grosse partie de sa vie à essayer de trouver l'identité de son père, et maintenant qu'il y a enfin une possibilité, elle n'arrivait pas à se résoudre y croire. Pourquoi? Elle avait juste peur d'y croire, de vivre un faux espoir, et de souffrir de sa situation une fois de plus. Elle ferme les yeux en prenant une longue inspiration.

- Comment vous pouvez en être aussi sur?

Demande-t-elle d'un ton bien plus bas, presque comme un murmure, elle ne savait comment y croire après tout ce temps dans l'attente.

“AAAAH c'est ma fille! ”

Jack resta un très long moment à la regarder. La finesse de ses traits, la beauté de son visage, la profondeur de ses yeux. Parfois, il se voyait lui. Parfois, il voyait Lucy. Les mains légèrement tremblantes, le compas dans sa main, il pointait Lagartha sans bouger. Fixe. C’était la chose qu’il désirait le plus au monde. Et il l’avait trouvé. Fermant les yeux un instant, elle sembla surprise, et légèrement sceptique à cette idée. Jack lui attrapa les avants-bras.

« Car cet objet... »

Jack lâcha un de ses avant bras et lui montra alors son compas. Le faisant pendre légèrement sur sa cordelette, il la fixa avec intensité. Alternativement l’objet et elle.

« Te montre ce que tu désires le plus au monde. Et il ne se trompe jamais. La semaine dernière MacBernick… Ta mère, m’a conté une histoire. L’histoire d’une enfant, abandonnée par la force par sa mère, sous l’emprise de son mari, car l’enfant était issu d’une couche hors mariage. Elle m’apprit également que j’étais le père de cet enfant. Au début, je ne l’ai pas cru, alors j’ai questionné mon coeur. Et, le compas a émis un cap. Preuve qu’elle ne mentait pas. Il m’a conduit jusqu’à toi. »

On pouvait dire ce qu’on voulait de Jack Sparrow. Qu’il buvait trop, que c’était un mauvais Pirate, ou un vaux-rien. Une chose était sûre et certaine, il savait raconter les histoires. Marquant une pause, Jack finit par lâcher son deuxième avant bras. Après tout, il devait être un étranger à ses yeux. Qu’avait-elle fait ? Qu’était-elle devenue ? Comment en était-elle arrivée ici ? Beaucoup de questions auxquelles Jack voulaient des réponses. Mais il savait que pour elle, chaque réponse renverrait à un souvenir douloureux.

« C’est déroutant, je sais. Mais j’en suis convaincu... »

Elle, l’était visiblement moins. Jack se mit alors à réfléchir. Comment lui prouver ? Comment lui faire comprendre qu’elle était sa fille. Il ne savait pas que les tests génétiques existaient. De plus, certains de ces traits étaient plus que visibles. Fronçant les sourcils, prit dans une profonde réflexion, il finit par baisser les bras et s’assit par terre, le long du mur de la façade arrière du bar. Sortant une bouteille de rhum qu’il avait volé dans la cohue, il commença à la boire à pleine gorgée. Se saouler, c’était la meilleure des solutions pour le capitaine Jack Sparrow. Un peu ivre, il commença à parler bizarrement comme à chaque fois.

« Si j’avais su...J’l’aurai envoyé nourrir les requins des sept mers, et crois moi, même Poséidon aurait rien pu faire pour lui ! Ce fils de chien de MacBernik ! Et ta mère ! Parlons d’ta mère. Fragile comme pas deux. »

Prenant une voix féminine, il fit une imitation presque parfaite de Lucile.

« Oh, pardonne moi Jack, mais tu sais, c’était tellement compliqué Jack, Viktor m’aurait tué Jack ! Comprends le Jack ! »

Buvant à nouveau plusieurs gorgées, il se renferma, bougon, et poursuivit dans sa médisance.

« Si elle avait eu la fibre maternelle, elle serait morte pour t’amener jusqu’à moi. La crainte, la peur. Couarde. Pirate. »

Fermant les yeux, il laissa aller sa tête contre le mur, et but encore une gorgée, laissant Lagartha avec cette nouvelle information. Lui, en était persuadé. Mais il n’avait aucun moyen de lui prouver.

« Quand j’pense à tout s’qu’on a raté. Ton premier pillage, tes premiers Anglais détroussés, tes premiers navires esclaves libérés… Ca m’rend malade… J’aurai été un bon père tu sais ! Oh mieux que le miens ! Papy est le roi des enculés ! Oh mon dieu, il est grand-père ! S’il apprend ça ! Il va certainement mourir d’une crise cardiaque ! Il faut ABSOLUMENT que je te présente à lui ! »

Un peu ivre, il voulut se lever, mais vacilla et tomba dans les bras de sa fille. Le regard hagard, il manqua de vomir, mais se retint.

« Jack Sparrow n’a pas vomi depuis 1687, et c’est pas prêt d’changer ! »

Une histoire renversante !

Ce qui semblait être des révélations, la découverte qu'elle attendait, la réponse à laquelle elle avait eu la question toute sa vie, qu'elle soit sous une malédiction ou non. Une part d'elle hésitait à y croire, tout simplement parce qu'elle se demandait ce qu'allait être sa vie maintenant qu'elle avait retrouvé les plus grosse pièces de puzzles, il ne manquait plus qu'à les rassemblait et l'histoire de ses racines serait au complet. Mais bien sur, il y avait cette partie en elle qui voulait y croire plus que tout, elle voulait que ce soit la vérité et pouvoir enfin vivre pour autre chose que pour la recherche de son père.
Ses yeux se posent sur le fameux compas entre les doigts de Jack quand il lui montre, elle fronce d'abord les sourcils puis lève le regard sur le visage de son supposé père.

Cet objet censé servir à guider les pirates sur mer, l'a guidé jusqu'à elle. C'était incensé, elle n'avait jamais vu, ni entendu parlé d'une telle utilité à une bousole. L'histoire que lui racontait le pirate semblait par ailleurs la convaincre davantage que l'histoire du compas magique. Lagertha pouvait sentir le trop plein d'émotion l'envahir, elle ne savait pas laquelle suivre cependant. Elle détourna le regard, cligna les yeux deux puis trois fois, elle était douée dans ce qui était de cacher ses sentiments, ou pour retenir des larmes.

- C'est complètement dingue. Mais pourtant, même si ma tête hésite à y croire, je n'arrive pas à l'écouter et je ressens le besoin de suivre ce que mon cœur me dit, et de rester pour vous écouter m'expliquer des années d'ignorances.

Avoir passé presque vingt ans sans connaître la véritable nature de ses racines, de ces fois où elle fuyait dans la forêt enchanté pour rencontrer un homme qui lui a apprit à manier l'épée, ces moments où elle pillait les maisons des villageois pour trouver quelque pièces d'or. C'était plutôt logique quand on y regarde bien, puis elle pouvait voir certains de ses traits physique sur le visage du pirate, à l'expression de ses yeux. D'ailleurs, elle le voit s'asseoir contre le mur, sortant une bouteille, elle revient alors peu à peu à la réalité et se souvient qu'ils sortaient tout juste de la taverne. Elle se rapproche de Jack.
Elle fronce les sourcils, encore. Lagertha s'accroupi face à lui. Un léger rictus s'échappe de sa gorge en l'entendant s'exprimer ainsi sur Lucy, la mère de la jeune femme. Ouais, comment pourrait-il la connaître s'ils n'avaient pas eu de passé ensemble. Lagertha en avait bien conscience maintenant.

- Je pense que..qu'elle doit quand même s'en vouloir. Ses raisons ne sont peut être pas de bonnes raisons pour nous deux, mais elle, elles le sont...ça ne pardonne pas ces années d'abandon ou de mensonge, je le sais. Mais qui sait ce que la peur de perdre un être cher peut engendrer?

Malgré le fait qu'une voix dans sa tête la pousse à essayer de ne pas y croire, elle ne pouvait pas faire autre chose que de répondre au pirate; preuve qu'elle acceptait peut être, cette réalité? Elle arque les sourcils. En le voyant essayer de se relever, elle se redresse également, juste à temps pour le rattraper avant qu'il ne tombe.

- J'crois bien que les présentations avec ce roi des enculés attendront. Où loges-tu?

Demande-t-elle, ayant l'idée de le ramener chez lui, et être sur qu'il ne lui arrive rien s'il rentre tout seul. Dans un état normal, il saurait se défendre, mais là, voyant qu'il tenait vaguement sur ses pieds, c'était préférable qu'il ne rentre pas seul.

“AAAAH c'est ma fille! ”

Jack resta un petit moment, le menton contre sa poitrine. Ecoutant la voix de sa fille, lui faisait un bien fou. C’était quelque chose de tout nouveau pour lui, et il savait qu’il avait raté beaucoup. Se redressant, il s’appuya sur elle et commença à tituber dans une direction. Tenant sa bouteille de rhum dans une main, son pas n’était pas très sûr, mais sa langue avait encore de la ressource.

« Si ton coeur t’le dit, alors on a certainement tous les deux raisons... »

Marchant dans le vide, un long moment, Jack fut quelque peu perturbé. Par où commencer ? Quoi lui dire ? Qu’avait-elle vécue, d’où venait-elle ? Comment en était-elle arrivée ici ? Soupirant quelque peu, Jack s’appuya un peu plus sur elle, entre l’aide pour marcher et le calin. Etrangement, ça faisait un bien fou. Soudain, il s’éloigna un peu pour mieux la regarder quand elle parla de sa mère.

« J’n’sais pas d’où tu tiens cette sagesse, mais crois moi, c’est certainement pas d’mon côté. On n’abandonne pas un enfant, contre un confort personnel… Mais ça tu peux pas savoir… Si j’avais su… Et tu fais quoi ici ? J’veux dire, comment t’es arrivée là ? J’sais qu’on a le don de se trouver des ennuis, et que les ennuis sont généralement dans cette ville mais quand même... »

Continuant d’avancer, il s’appuya sur elle pour tout de même l’orienter un peu. Quand elle lui posa la question, un très léger sourire apparut. Jack se mit même à ricaner. On ne voyait pas ses yeux sous son tricorne. Seul son sourire espiègle et ses narines retroussaient de fiertés étaient apparente.

« Où j’loge ? Allons, ma p’tite… Je suis, le Capitaine Jack Sparrow... »

Levant son doigt, Jack désigna le port. Au milieu des bateaux de plaisances, se dressait un trois mats immense, sublime et redoutable. Des voiles noires, un coque foncée par les mers et plusieurs erraflures par endroit. Un véritable bateau pirate.

« J’loge sur mon navire… Le Black Pearl. Et tu es aussi ici chez toi… C’est pas l’grand luxe, mais c’est toujours mieux qu’un appart, comme ils appellent ça… On dirait des cages à poulets… Même si le poulet ; c’est rudement bon, y’a des limites. Quel est ton prénom d’ailleurs ? »

Tremblant un peu, attendant la réponse, il la redouta. Comment se nommait-elle ? Quel prénom avait choisi Lucy ? Non parce qu’en terme de choix de prénom, il avait un peu peur. Entre Scampy et Bigorneau… Si elle s’appelait Ecrevisse, il irait étrangler Lucy dés le lendemain.

« On va bien s’boire un dernier verre ! »

Grimpant sur le pont du Pearl, il la lacha pour s’appuyer contre la rambarde. Jack Sparrow buvait beaucoup, mais là, il en avait pris une belle. Fronçant les sourcils, il marmonna en ricanant tout seul comme un homme ivre :

« Arrête d’faire bouger le Pearl ! Qui t’as donné l’autorisation d’le piloter ? T’as un permis ? Ah. T’es ma fille, t’as ça dans l’sang ! Pas b’soin d’permis ! »

Mais elle ne le pilotait pas. C’était juste les flots de la mer calme et le taux d’alcool très prononcé dans le cornet de Jack, qui lui donnait cette impression. Fronçant des sourcils, il arriva enfin sur le Pearl. Balayant d’un geste théâtral l’endroit, il tituba et lui mit son tricorne sur la tête.

« D’mmage que Derek et Duncan soient pas là pour fêter ça ! T’v’la officiellement membre de l’équipage… Miss… Sparrow ! »

S’appuyant avec ses coudes sur la rambardes, plus pour se tenir que pour se donner un air classe, il soupira et déclara d’une voix un peu éteinte.

« Tu dois avoir pas mal de question à poser… J’ten prie, j’répondrais à toutes... »