« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Assis à une table d’un gentlemen’s club new-yorkais particulièrement luxueux qui était devenu son nouveau refuge, ses mains pianotaient sur le manche de son parapluie tandis qu’il regardait la foule se presser au-dehors, marchant avec peine sous cette pluie battante. Ses réflexions toutes tournées vers la personne qui lui avait fixé rendez-vous, il repensait aux raisons qui avaient poussées la souris des champs se déplacer jusqu’à la grande ville pour le voir. Au téléphone elle s’était contentée de lui donner le minimum d’informations, craignant sans doute que leur conversation puisse être enregistrée ou captée par une personne indésirable. A cette pensée, un léger rictus apparut sur ses lèvres. Il était bien sûr inutile de préciser le nom de « l’indésirable » en question. Elle avait même refusé de le rencontrer à Storybrooke pour ne pas risquer de tomber sur Sherlock. Précaution inutile, naturellement. Il connaissait suffisamment bien son frère pour savoir que si Sherlock désirait réellement le découvrir, la distance géographique ne serait aucunement un obstacle pour lui.
Ses pensées furent brusquement interrompues par l’arrivée dans la pièce d’Angelika Beresford. Il y avait bien longtemps qu’il n’avait plus croisé la route de la jeune femme. Elégante et raffinée, la jeune comtesse hongroise représentait toujours dignement ses origines aristocratiques. Parée de ses plus beaux atours, elle avait parfaitement conscience de l’importance d’une allure impeccable lorsque l’on évoluait dans la haute société.
Pourtant si elle était capable de tromper son monde, elle ne pouvait dissimuler plus longtemps la vérité à Mycroft. Il y avait tant de détails dans sa condition physique actuelle qui témoignaient de son mal-être. En réalité, la seule chose qui sonnait vrai chez elle était ce sourire sincère et reconnaissant qu’elle adressa à l’homme de glace au moment où leurs regards se croisèrent pour la première fois. D’une démarche altière, elle se dirigea vers lui d’un pas décidé.
« Bonjour Mycroft ! Cela fait longtemps que nous ne nous étions pas croisés. »
« En effet. Je vous en prie, asseyez-vous ! Désirez-vous boire quelque chose ? »
Sans ajouter un mot, elle prit place en face de lui l’air pensive alors qu’il faisait signe au serveur de s’approcher de leur table.
« Oui un cappucino, je vous prie ! », dit-elle en se tournant vers le serveur.
« Très bien, madame. »
Elle se tu alors quelques instants, réfléchissant déjà aux paroles qu’elle allait adresser à son interlocuteur. Elle était encore nerveuse, craignant sans doute que son départ de Baker Street ne soit évoqué dans leur discussion.
« Je vous suis très reconnaissante d’avoir accepté cet entretien. Je dirais volontiers que je suis ravie de vous voir mais je sens que je suis également ici pour recevoir une tape sur les doigts. Est-ce que… il y a quelque chose que vous voudriez savoir lier à mon départ ? »
« Non ! Ce qui est arrivé entre mon frère et vous ne concerne que vous deux. Vous avez pris la décision qui semblait la meilleure pour vous et je la respecte ».
Bien évidemment, ce n’était qu’à moitié vrai. Certes il ne connaissait pas la raison qui avait mis fin à leur collaboration mais c’était loin d’être la partie la plus intéressante de cette histoire. Après tout, Aucun des Holmes n’avait jamais été doués lorsqu’il s’agissait de relations sociales. Ce serait-il attendu à plus de souplesse de la part de l’ancienne diplomate, d’une souris qui durant des années avait tenu un poste semblable à celui de secrétaire générale des nations unies ? Certainement mais c’était bien là que le bas blessait… lorsque ses sentiments étaient engagés, il était très difficile de conserver un semblant d’objectivité. Pourtant, il l’avait mise en garde à plus d’une reprise sur les dangers qu’il y avait à trop fouiller dans la vie de son frère mais elle avait fi de sa mise en garde ! Hésitant à lui en faire la remarque il finit par y renoncer. Elle en souffrait déjà bien assez pour ne pas avoir à tourner encore le couteau dans la plaie. Il rabaissa son regard vers ses avant-bras avant d’ajouter.
« Mais cela vous a-t-il rendue réellement plus heureuse pour autant ? »
Se rendant compte brusquement des sous-entendus de Mycroft, elle eut comme réflexe de rabaisser ses manches. L’agent secret sourit intérieurement, ravi qu’elle ait d’elle-même confirmé ses hypothèses. Cependant, c’était une jubilation bien amère et il aurait presque préféré se tromper. Ne se décontenançant pas, la souris détourna habilement le sujet et après avoir bu une gorgée de son cappuccino fraîchement servi, elle sourit.
« En fait, je me rends compte que ma question était un peu idiote. Vous savez ce qui est arrivé ces derniers mois, non ? »
Il lui sourit alors franchement, ne répondant cependant pas immédiatement à sa question. Elle avait passé suffisamment de temps au sein de la famille Holmes pour se douter qu’il l’avait fait suivre juste au cas où.
« Et qu’avez-vous découvert exactement ? »
« Vous connaissez les règles, Angelika. Je n’ai pas le droit de divulguer quelque information que ce soit. Cependant, la prochaine fois que vous rendrez dans la ville de Boston, je vous suggère la visite du musée de John Kennedy… c’est un musée magnifique et qui vous permettra d’occuper votre séjour dans cette ville intelligemment. »
C’était tout lui ça ! Ne délivrer que quelques bribes d’informations qui prisent hors contexte pouvait ressembler à une simple conversation mais qui avait tout son sens pour les personnes concernées. D’ailleurs, Angelika ne tarda pas à lui signaler par son attitude quelque peu nerveuse qu’elle avait parfaitement compris le message. Elle finit cependant par relever la tête et dans la continuité du jeu lança en un rictus.
« Je ne manquerais pas de suivre ce précieux conseil ! »
« Bien, et si nous passions aux choses sérieuses. ! Dites-moi ce qui vous a conduit à vouloir me rencontrer. »
Il avait lancé ces quelques mots avant de se redresser dans son fauteuil tout en adoptant une attitude toute professionnelle et un sourire engageant.
« Très bien, je crois que quelqu’un en veut à la vie de ma fille… elle a reçu cela il y a quelques jours dans mon courrier. »
A ces mots, elle sortit de son sac une petite pochette de velours contenant 5 petits pierres faussement précieuse d’un rouge vif. Des rubis que l’on trouve habituellement dans des jeux de construction Lego.
« Bien sûr au début je n’y ai pas vraiment prêté attention. Je pensais qu’il ne s’agissait que d’une mauvaise plaisanterie de l’un de ses camarades de classe. Pourtant quelques jours plus tard, Katelyn m’a avoué avoir croisé la route de deux hommes étranges qui semblaient en savoir beaucoup sur son passé. Ils portaient un tatouage de crocodiles dans le cou et une chevalière un peu particulière. »
Elle tendit alors une feuille sur lequel avait été dessiné un étrange symbole. En voyant cela, Mycroft ne put s’empêcher se relever les sourcils d’étonnement. L’expression ne dura qu’un centième de seconde mais elle n’échappa pas à la petite souris qui n’attendait que cela de sa part.
« Vous l’avez déjà vu, n’est-ce pas ? »
Mycroft releva un regard sérieux vers lui. Chercher à lui mentir, pour quoi faire ? Son attitude elle-même n’avait pas manqué de trahir sa pensée profonde. Lui qui avait pour habitude de conserver une mine indéchiffrable ne supportait pas cela. Il avoua donc non sans un certain agacement dans la voix.
« En effet… il appartient à une organisation criminelle active dans différents pays à travers le monde. Nous avons déjà eu affaire à certains de leurs membres. »
« C’est justement pour ça que j’ai fait appel à vous ! »
« Angelika… j’espère que vous ne vous attendez pas à ce que je vous livre des informations détenues par la CIA. »
« Ne vous inquiétez pas Mycroft, ce n’est pas ça que j’espère de votre part. Si vraiment certains d’entre eux en veulent à ma fille, je veux pouvoir les retrouver en premier. J’aurais simplement besoin que vous me guidiez dans mes propres recherches… voyez-moi comme une sorte d'informatrice anonyme pour la CIA ! »
« C’est un jeu terriblement dangereux auquel vous vous apprêtez à jouer ! »
« Je suis flattée de savoir que vous vous inquiétez autant pour moi ! Mais je crois que vous me connaissez suffisamment maintenant pour savoir qu’aucune de vos paroles ne pourra m’en dissuader. Si vous refusez de m’aider, je me débrouillerais seule ! »
Elle le toisait à présent d’un regard exempt de toute méchanceté mais qui témoignait du caractère bien trempé de la souris. Pour la première fois depuis le début de leur entretien, Angelika semblait avoir enfin reprit goût à la vie... même si au fond elle ne faisait que courir à sa perte. Était-ce donc cela qui la motivait après avoir elle -même attenter à sa vie quelques mois auparavant ?
« Je n’ai jamais dit que je refusais. Après tout comme vous le soulignez cela servira nos intérêts à tous les deux. Je ferais tout ce qui est en mon pouvoir pour vous aider à progresser et vous protéger vous et votre fille… mais vous me connaissez également, le travail de terrain n’a jamais été ma grande spécialité. Ces individus sont dangereux et il est impensable que vous finissiez par les appréhender seule. Puis-je donc vous suggérer… »
« Non ! Je sais ce que vous avez en tête Mycroft et c’est totalement hors de question. Je n’impliquerais en aucune façon Sherlock dans cette affaire. Pas après ce qui s’est passé entre nous. Je préfère encore m’y lancer toute seule. »
« Je suis persuadé qu’en son temps, votre mari s’est fait exactement la même réflexion ! »
En entendant cela, le visage d’Angelika devint subitement blême. Elle ignorait qu’il connaissait la raison de sa mort. La main légèrement tremblante, perdue entre la stupéfaction et la colère, elle ne savait véritablement comme réagir.
« Vous... vous n'avez pas le droit de dire cela ! ?»
Quant à son interlocuteur, il releva un regard plus compatissant envers elle. Il souhaitait provoquer un électrochoc certes, mais il ne s’attendait pas à ce qu’elle en sorte aussi troublée.
« Pardonnez-moi Angelika, c’était déplacé de ma part ! Je ne pensais pas nécessairement à Sherlock… c’est d’ailleurs étonnant que le nom de mon frère vous soit venu en tête avant tout autre. »
Il se tut quelques secondes pour avoir tout le loisir d’apprécier la réaction d’Angelika qui ne put s’empêcher de se mordre la lèvre de dépit, regrettant certainement de s’être emportée ainsi pour rien. Etrange de songer que même en prétendant avoir fait une croix sur son amitié avec ce dernier il puisse toujours tenir une place aussi importante dans ses pensées.
« Mais soit quand le moment sera venu, je tâchais de vous mettre en relation avec un agent de confiance. D’ici là, nous resterons en contact en attendant de localiser vos ennemis. »
Angelika finit alors par se calmer, souriant reconnaissante à son nouveau partenaire.
« Je vous remercie mille fois pour votre aide… bien que je ne sache pas réellement ce que j'ai fait pour le mériter. »
A vrai dire, il est probable qu’il l’ignorait lui-même ! Sans doute songeait-il qu’Angelika pourrait toujours servir ses intérêts même loin de son frère et qu’il valait mieux conserver ce précieux atout dans sa manche. Elle ne serait que plus dévouée à sa cause si elle s’en sentait redevable. A moins qu’il une seconde raison plus personnelle dans tout cela ? Fixant son attention sur elle durant quelques instants, il arrêta son regard sur son large sourire éclatant et l’éclat cristallin de ses yeux. En la voyant ainsi courageuse, déterminée et pleine de confiance en lui une idée lui étrange lui passa par la tête… et si au fond il avait fait ça parce que c’était… Elle ? Chassant rapidement cette idée absurde de son esprit, il fit appeler le serveur afin de payer leur consommation du jour.
« Je vous en prie Mycroft, laissez-moi régler aujourd’hui ! C’était mon tour et je vous dois bien cela. »
Elle l’avait dit en tendant sa carte de crédit au serveur, lui adressant par là-même un pourboire. Puis une fois que tout fut régler, elle saisit son manteau tout en adressant son plus beau sourire à son interlocuteur.
« De plus, si vous vous obstinez à payer nos verres à chaque fois, je me verrais dans l’obligation de vous inviter à dîner. Et s’il y a une chose que je sais, c’est que vous n’êtes pas prêt pour ça ! »
La blondinette sourit alors malicieusement en voyant le visage interloqué de l’homme se trouvant en face d’elle. Elle n’avait pas complètement tort sur ce point, l’homme de glace se trouvait totalement désemparé et incapable de retrouver ses mots, ce qui était plutôt rare venant de sa part. Ce fut donc Angelika qui brisa le silence.
« Je vous recontacterais dès que j’aurais du nouveau. D’ici là je vous souhaite une excellente journée ! »
« Euh… oui faites donc cela ! En attendant, prenez soin de vous, Angelika ! »
La comtesse se releva alors royale et salua d’un dernier signe de tête l’agent secret qui, hésitant à la retenir, rassembla les premières pièces du puzzle de leur enquête commune tandis qu’elle s’éloignait.
Cela faisait déjà quelques mois que je m’étais lancée sur la trace de ces malfaiteurs. Epaulée par Mycroft j’avais pu avancer rapidement sur l’enquête malgré mes nombreuses aventures de cet été. J’approchais bientôt de l’étape finale, la localisation et la capture de ces monstres. Tout se passait donc comme prévu... mais les menaces s'étaient multipliées et quelqu'un s'en prenait directement à moi. Après qu'une voiture conduite par un homme au tatouage de crocodile ait manqué de me renverser, je décidais qu'il était peut-être temps de prendre en compte les mises en garde de Mycroft. Cependant je renoncer à l’offre que l’agent secret m’avait faite concernant le choix de mon acolyte. Après des mois passés loin de Baker Street, je ne ressentais plus autant de rancune que j’avais auparavant vis-à-vis de Sherlock. Tout cela avait été grandement facilité par l’interruption involontaire d’une jeune cow-girl qui nous avait guidés dans une folle aventure de jouet.
Ayant déjà retravaillés ensemble, j’avais la certitude que je pourrais à nouveau compter sur lui pour mettre un terme à leur agissement. De plus, Sherlock était bien plus attaché à Katelyn que n’importe lequel des agents de la CIA qui ne la connaissait même pas. Il ne pourrait donc faire preuve que d’autant plus de zèle pour la protéger. Tout du moins c’était ma certitude lorsque plein d’espoir bien que nerveuse je poussais pour la première fois depuis quelques mois la porte du 221 Baker Street.
Etonnamment, je ne fus pas accueillie par cette chère Madame Hudson ni par une tasse de thé qui avait pourtant le don si particulier de chasser tous les ennuis de la journée en quelques gorgées. Je trouvais cela dommage, d’autant plus que je me sentais terriblement nerveuse à l’idée de me retrouver seul à seul avec mon ancien associé. Mais les lieux étaient pour le moment étrangement silencieux et je craignais que Sherlock ne soit lui-même pas présent ce jour-là. Peut-être était-il à l’extérieur avec Nyx sur une nouvelle affaire qui lui prenait tout son temps ?
Le silence fut cependant interrompu par quelques notes interprétées au violon qui raisonnèrent bientôt dans toute la maison. Comprenant que la rencontre était imminente, je marchais le plus paisiblement du monde jusqu’aux marches menant au premier étage. Ma main commençait déjà à trembler et je la resserrais alors sur le dossier que je tenais entre mes mains pour tenter de retrouver mon calme. Puis escaladant marche après marche les derniers mètres qui me séparaient de mon ancien meilleur ami.
Arrivée sur le pas de la porte, je demeurais là appuyée contre le mur observant Sherlock exécuté son morceau avec tout le talent qui était le sien. J’avais envie l’espace d’un instant de conserver cette image en mémoire. Celle qui accompagnait secrètement tous mes moments de doutes. Je me revoyais encore couchée sur le canapé, écoutant durant des heures cette mélodie qui avait mieux que n’importe quoi le don de m’apaiser. J’attendais là patiemment, jusqu’au moment où le détective daignerait enfin à prêter attention à l’intru qui osait interrompre ses réflexions.
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L’archet du violon de Sherlock dansait dans tous les sens. Jouant un morceau classique, Sherlock avait les yeux fermés. Au bout de quelques minutes, sa danse cessa, et il tourna le dos à l’entrée, sachant très bien qui y était. Plaçant ses mains dans son dos, Sherlock regarda l’extérieur, sautant sur ses talons d’impatience. Le visage légèrement contrarié, sa main toucha les rideaux et il regarda l’extérieur d’un air pensif. « Je me demanderai quand est-ce que tu viendras me voir. »
Beaucoup de choses s’étaient produites. Beaucoup d’événements avaient eu lieu. Lui, tel le chêne n’avait exposé qu’un seul flanc face au vent. Et il était encore debout, le visage plié par la concentration. « Si ce n’est l’envie, c’est certainement le besoin. Tu tombes mal, j’ai un rendez-vous. Important. »
Se retournant, cette fois-ci il lui adressa un regarder carnassier. Ses yeux, perçant la balayèrent d’un seul regard. Sans rien rajouter, sa main se resserra légèrement sur l’archet qu’il était désormais dans son dos. La tension était palpable, et Sherlock fronça les sourcils en se touchant l’arrête du nez, étrangement comme si le fait de réfléchir à Angelika lui posait un soucis. « Bayou du Diable. »
Il avait lâché ces trois mots d’un seul coup. Comme si la venue d’Angelika était une évidence et qu’il avait déjà deviné ce pourquoi elle était là. Sherlock s’avança vers elle, son archet toujours dans la main, le levant brusquement au niveau de sa poitrine, il la menaça. « Tu pensais sincèrement que cette affaire m’échapperait ? Pensais-tu sincèrement que celui qui partage mon patrimoine génétique n'allait pas me mettre au courant? J’ai exactement... »
Sherlock sortit une vieille montre à gousset appartenant à Eurus. Fronçant les sourcils, Sherlock observa l’heure de manière théâtrale. « 7 jours, 5 heures et 19 minutes d’avance sur toi. Alors tu pourras attendre dix minutes de plus que mon cl... »
Mais Sherlock ne finit jamais sa phrase. Tout simplement parce que le fameux « » venait d’apparaître au milieu de la pièce, juste entre eux deux, l’archet au niveau de son propre nez. Etonné d’une pareille situation, son regard se porta sur l’archet. Puis, il caressa sa barbe naissante comme un vieux réflexe. Après plusieurs secondes de silence, il regarda à gauche, Angelika Beresford, puis à droite, Sherlock Holmes. Cet homme dégageait quelque chose… D’étrangement calme, et d’ancien. « Je pense, que je tombe mal... Je repasserai plus tard… Madame... »
Inclinant sa tête vers Angelika, Hermès se tourna vers Sherlock pour lui dire aurevoir, mais ce dernier lui posa l’archet sur son épaule. Comme si c’était un ordre. Alors que si une personne pouvait aller où elle voulait, c’était bien lui. Mais Hermès n’y fit pas attention, et laissa Sherlock faire, après tout peut être avait-il une raison particulière de l’alpaguer ainsi. Le dieu resta un instant face à Sherlock, attendant qu’il parla mais rien ne vint. « Heu... » « Vous restez ici. » « Mais mon poulet... » « Est en train de cuire ? Je ne pense pas que ce soit un problème pour vous. On fait comme il était convenu. Vous vous asseyez dans le fauteuil, et vous m’exposez la situation. Vous êtes un ami d’Apollon, alors vous êtes ici chez vous. » « Ah ! »
Tout joyeux, Hermès s’installa dans le fauteuil des clients, caressant ce dernier comme s’il n’en croyait pas ses yeux. Sherlock, lui alla se mettre à sa place et sortit sa résine pour entretenir son archet avec soin, tout en se mettant en posture d’écoute. « Mais la dame... » « Peut attendre. » « Mais elle a l’air assez p... » « Perdue ? Oui. »
Non non non, il allait dire pressé. Hermès rougit légèrement. Il détestait rendre les gens mal à l’aise et c’était effectivement le cas. Passant alternativement son regard de Sherlock à celui d’Angelika, finalement, ce dernier disparut du fauteuil aussi rapidement qu’il était apparu. « Et voilà. Tu viens de me faire perdre un client de marque ! »
Sherlock allait se lever, quand Hermès réapparut dans le fauteuil deux secondes plus tard, il se leva immédiatement et proposa à Angelika de s’asseoir. « Désolé, j'ai coupé le feu de la cuisinière. On dit que le client est roi Monsieur Sherlock Holmes ! Alors je vais laisser passé la dame en premier ! Je vais faire un tour en attendant ! Heu, disons dans cinq minutes ? »
Sherlock passa sa main sur son visage. C’était lui, à l’heure actuelle qui avait envie de disparaître. Il détestait quand la situation lui échappait et c’était généralement le cas avec les dieux. A chaque fois, que ce soit avec Elliot ou avec Apollon, ça avait dégénéré. « Non. Vous restez, sinon, je ne prends pas votre affaire. Très bien, Angelika, nous t’écoutons. Tu as la chance d’avoir comme auditoire un Dieu de l’Olympe, alors crois-moi, profites-en. » « Youpi ! Je sens qu’on va s’éclater ! Oh et vous inquiétez pas ! Je suis muet comme une tombe ! »
Hermès fit brusquement apparaître un très vieux fauteuil, plus grand que les deux autres et s’installa dedans en s’enfonçant à l’intérieur. Sherlock s’assombrit et un rictus apparu sur ses lèvres.
Angelika B. Beresford
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"Donc on est bloquée dans un monde que tu ne maîtrise pas ? On va bien se marrer."
"Tu sais bien que les plus beaux chapitres de ta légende tu ne les as jamais écrit seul, n'est-ce pas Sherlock Holmes ?"
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Sans rien dire, j’étais restée dans l’entrée parfaitement stoïque attendant que Sherlock soit le premier à briser le silence. Comme je pouvais m’y attendre, il ne m’accueillit pas les bras ouverts. Me tournant le dos, il préféra observer ce qui se passait au-dehors et qui devait lui sembler bien plus intéressant que son ex-associée. Demeurant éternellement immobile, ne pouvant que comprendre son comportement. Après tout, c’est moi qui étais partie, n’est-ce pas ? Je ne devais mériter que sa froide indifférence, non ? Tout du moins c’est que lui croyait… mais la vérité est toujours bien plus complexe qu’elle ne semble l’être au premier abord. Il n’était pas le seul de nous deux à avoir d’excellentes raisons d’en vouloir à l’autre.
Devant le ridicule de ce silence prolongé, je m’apprêtais à ouvrir la bouche lorsque Sherlock consentit enfin à m’adresser la parole. Un peu surprise par ses premières paroles, je finis par comprendre que Mycroft faisant fi de ma volonté, était allé parler à son frère avant même que je le fasse. Cela me contrariait légèrement, ce d’autant plus que j’imaginais qu’une première prise de parole de ma part aurait été plus acceptable.
« Bonjour Sherlock ! Pour être honnête, j’ignorais que j’étais attendue… si je l’avais su, je me serais déplacée plus tôt. »
Sur ces quelques paroles, je me convainquis qu’il n’y avait aucune raison de m’inquiéter sur le sort qu’il réserverait à mon enquête. Je connaissais suffisamment bien Sherlock pour savoir qu’il ne lui fallait pas plus de quelques secondes pour mettre un client indésirable à la porte. Si je me trouvais encore ici, c’est qu’il était au moins intéressé par l’histoire que j’avais à lui raconter. Ne serait-ce que pour éclairer les zones d’ombre qui restaient à éclairer sur notre relation et la dégradation de cette dernière.
Je fronçais légèrement les sourcils au moment où il prétendit, avec une phrase toute trouvée, que je ne me trouvais ici que par obligation. Il n’avait donc rien compris ? Resserrant légèrement mon emprise sur le dossier que j’avais dans mes mains, je lançais alors d’une voix claire et sur un ton d’une franchise inhabituelle ces quelques mots.
« Qui te dit que je n’en avais pas envie ? Je ne suis pas venue ici uniquement pour consulter le Grand Sherlock Holmes ! Je suis également venue pour te voir, toi ! »
Je laissais la phrase en suspens, ne sachant réellement s’il était capable de comprendre toute la subtilité de cette déclaration. Dans ma tête, j’avais toujours dissocié le détective et l’homme qui se cachait derrière. Sans doute parce que, reprenant la plume après la disparition de John, je tentais de brosser aux yeux du public l’image la plus honorable possible de ce dernier. Je me disais qu’au fond mon ancien ami m’intéressait bien plus que sa légende et que cette enquête n’était qu’un prétexte pour recoller les morceaux d’une amitié que nous avions tous deux fait voler en éclat.
Cependant, je n’imaginais pas que je tomberais aussi mal. Il est vrai que je n’avais plus ma place à Baker Street et que mes allées et venues devaient être légitimement programmées à l’avance. Rougissant légèrement, je finis par balbutier quelques mots.
« Je suis navrée, je… j’aurais certainement dû te prévenir à l’avance ! »
Me retournant alors vers la porte, j’hésitais à partir avant d’être arrêtée par trois petits mots lancés par Sherlock avec un certain détachement. Ouvrant de grands yeux, je me tournais vers lui pour voir le détective s’avancer vers moi et brandir son archet dans ma direction. J’eus alors tout le loisir d’assister au côté infiniment théâtral de mon ami et n’y prenant pas réellement garde, je laissais un rictus apparaître sur mes lèvres.
« Pourtant c’est pas tellement ton genre de prêter attention à une affaire uniquement parce que Mycroft te le demande… pourquoi est-ce que tu l’as fait ? Tu te faisais du souci pour Katelyn ? »
Je plongeais mon regard dans l’éclair cristallin furibond de mon interlocuteur espérant une réponse. Soudain un homme apparut dans la pièce juste entre nous. Bien évidemment, il n’était pas nécessaire que j’interroge Sherlock sur l’identité du visiteur. Il s’agissait d’un dieu de l’Olympe, c’était étrange de penser que jamais je n’en avais vu effectuer une telle prouesse devant moi. Très vite, il s’excusa de sa présence et j’accueilli ses mots avec un petit sourire en coin.
« Je vous en prie, n’en faites rien ! Après tout, vous êtes le premier sur la liste des rendez-vous de Monsieur Holmes. C’est moi qui ne devrais pas être ici. ».
Très vite, le maître des lieux approuva mes dires et il s’engagea alors entre les deux hommes une conversation vis-à-vis de l’enquête qui concernait ce client. Je la suivais alors distraitement, plongée dans mes pensées. Après tout leur affaire ne me concernait pas et il aurait été très impoli de ma part d’y prêter la moindre attention. Me dirigeant vers la porte pour lui laisser le temps de régler ses affaires, je ne me tournais vers Sherlock qu’au moment où ce dernier m’adressa une remarque totalement injuste. Je ne pris pas la peine de lui répondre, préférant lui faire part d’une réflexion qui me trottait dans la tête depuis quelques minutes.
« En fait je me disais… c’est pas le fait que je fasse appel à tes services qui te dérange le plus. Ce qui te rends si furieux vis-à-vis de cette affaire c’est que j’ai préféré en parler à Mycroft plutôt qu’à toi… c’est un secret supplémentaire sur moi que tu n’as pas réussis à percer et ça… ça t’insupporte ! »
Je me tournais alors dans sa direction, un léger sourire aux lèvres.
« Pourtant tu devrais savoir pourquoi je suis ici aujourd’hui, malgré le fait que tu m'aies poignardé dans le dos … tu comprends pas ? C'était mon initiative de venir tout te dire, pas celle de Mycroft ! »
Je m’apprêtais à marcher dans sa direction quand le dieu apparut à nouveau parmi nous. J’avais décidemment choisi le plus mauvais moment pour revenir à Baker Street. Malgré tout, je souris à l’homme qui finit par proposer que je passe en premier, ce à quoi je rétorquais.
« Non, non ne vous dérangez surtout pas pour moi ! C’est à moi de disparaître… et puis monsieur Holmes à mon numéro, il n’a qu’à m’appeler une fois que ça sera mon tour, n’est-ce pas Sherlock ? »
C’est alors que le détective, fatigué sans doute par tout ce remue-ménage accepta la proposition de son premier client. J’ouvris de grands yeux au moment où mon ami me proposa de déballer toute mon histoire devant eux deux. Je ne m’assis d’ailleurs pas directement dans le fauteuil. Pour la première fois, je toisais le pauvre et adorable dieu d’un regard arrogant.
« De la chance tu dis ? Euh Sherlock… c’est à moi que tu parles, là ! Tu m’imagines franchement en train de déballer des détails de ma vie privée et de celle de ma famille devant un homme que je ne connais ni d’Eve ni d’Adam ? »
Puis, réalisant que j’avais sans doute été un peu trop forte dans mes propos, je souris au dieu assis sans son propre fauteuil.
« Désolée, je ne voulais pas vous paraître grossière. Je suis sûre que vous êtes quelqu’un de fiable et d’honnête… mais de mon côté je suis quelqu’un d’extrêmement pudique et ce n’est pas un exercice facile pour moi de me confier… je dirais même impossible ! »
Sherlock s''imaginait-il que j'avais placé ma confiance dans les frères Holmes uniquement parce que j'avais déjà leur nom dans ma liste de contacts ?
Je tendis alors ma main dans sa direction et lui adressa un sourire à la fois aimable et engageant.
« J’ai été ravi de vous rencontrer, Monsieur ! Et je m’excuse pour cette interruption qui n’aurait jamais dû avoir lieu. C’était terriblement impoli de ma part… j’espère que vous règlerez très vite votre problème. »
Je ma rapprochais alors de Sherlock, lui aussi assis dans son fauteuil. Une vision étrange qui me ramenait plus d’une année en arrière.
« Sherlock, je suis navrée de ne pas t’avoir appelé plus tôt ! J’imagine que tu as toujours mon numéro donc je vais faire un tour et tu me préviendras lorsqu’on pourra se mettre au travail. Je vais en profiter pour rejoindre Katelyn, elle devrait bientôt avoir terminé ses cours ! A plus tard. »
A vrai dire, nous étions encore tôt dans l'après-midi et Katelyn ne finirait pas ses cours avant deux bonnes heures. Mais il me fallait un prétexte pour partir et puis Sherock n'avait jamais été du genre à consulté les horaires de cours de ma fille. Adressant un dernier salut à mes deux interlocuteur, je me rapprochais de la porte, heureuse d’échapper à cette situation plus qu’embarrassante.
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Sherlock resta de marbre, la regardant partir. Sans un mot, il se dirigea vers la fenêtre et reposa son archet. Finalement, alors même que l’objet allait être posé, il explosa. C’était rare, ça n’arrivait presque jamais. Mais là, ses émotions n’étaient plus contrôlé. Passant devant Hermès à toute allure, il traversa son appartement et se dirigea vers la cage d’escalier. Angelika était au premier virage et elle allait partir quand il l’alpagua depuis le perron de la porte. « Je l’ai fait car je crois que j’ai assez perdu d’amis depuis que je suis ici, Docteur Beresford ! »
Sa voix résonna, puissante et effrayante dans la cage d’escalier. Même Hermès qui pourtant était un dieu eut un frisson entendant la voix grave de Sherlock résonner dans tout l’immeuble. Finalement, le détective s’avança vers la première marche, et parla d’une voix plus cassante, mais toujours emprunt d’une certaine colère et d’une certaine rancoeur. « T’es t-il déjà arriver de penser que Sherlock Holmes se souciait de ses amis ? T’es t-il déjà arriver, de songer, que toute cette surveillance, était volontaire de ma part et visiblement justifée. »
Au fur et à mesure qu’il parlait, son corps long, fin et impérial descendait les marches. Bientôt, il fut devant Angelika. La dominant de sa grande taille, il n’était plus qu’à quelques centimètres, dans le cercle intime qu’il ne pratiquait qu’avec sa famille, ses amis, et Kida. « T’es t-il jamais arriver de penser, que Mycrotf te manipule ? Crois-tu que ta sécurité, ou même ta propre personne l’intéresse au demeurant ? Je le connais mieux que toi, Angelika. Il ne fait jamais rien, sans intérêt derrière. »
Son regard se fit un peu plus chaleureux, et sa voix se calma. Au final, Mycroft avait réussi à le mettre en déroute. Ils jouaient peut être déjà le jeu que son frère avait mis des mois à établir. Il avait su ouvrir la faille, l’exploiter. Maintenant, il n’attendait qu’une chose, et Sherlock le savait. Qu’ils se réconcilient suite à cette dispute pour retravailler ensemble. La mâchoire légèrement contractée à cette idée, il poursuivit : « Tu peux m’accuser de beaucoup de chose. D’être mystérieux, ne pas répondre à toutes tes questions, de ne pas être présent dans les moments essentiels, de ne penser qu’à moi, de parfois oublier que d’autres m’entourent mais jamais... »
Il avança d’un pas de plus, réduisant la distance avec Angelika, son regard s’assombrit quelque peu. « Jamais... »
Un pas de plus, il pouvait voir son visage de très prêt. Le siens était assez menaçant, au dernier moment, il recula visiblement contrarié. « Tu ne peux m’accuser de trahir un ami, ou de l’abandonner. Tu ferais bien de réfléchir à ça. »
Finalement, Sherlock fit demi-tour et commença à monter les marches pour rentrer chez lui. Arrivé à mi-parcours, le détective se retourna et redescendit les marches de l’escalier, comme s’il avait oublié de dire quelque chose d’important. « Et la réponse, et bien évidemment que oui, je me soucis de Katelyn, mais également de toi. Croire le contraire me déçoit beaucoup. Même si nous avons eu des différents, je n’oublie pas ce qui s’est passé dans nos vies respectives. Quand à ce monsieur, tu devrais commencer à t’habituer à sa présence, car c’est lui qui a pris ton ancien appartement. »
C’était un peu dur, mais Sherlock lui, n’avait jamais eu d’attache au lieu en particulier. Finalement se massant l’arrête du nez et fronçant les sourcils, le détective inspira plus profondément. Sa mâchoire se décontracta, et finalement sa voix dérailla un peu. Il détestait ressentir des sentiments, et surtout les exposés, même si c’était face à une amie, et qu’il avait appris à leur faire confiance depuis John, c’était toujours dur. « Quelque chose t’échappe… Et c’est essentiel. Et il est au coeur de cette dispute. »
Détournant un instant le regard sa paume d’adam se fit plus présente, et marquée. Ses yeux étaient humides. « J’ai eu peur, et je suis encore terrorisé. Ici, je me suis plusieurs amis, je n’y aurai jamais pensé un instant. Mais maintenant, j’ai peur de les perdre. C’est pour cela que je vivais seul, autrefois. Pour ne pas avoir à me soucier de ce genre de détails. Seulement, comme toute chose, je suis psychorigide, et j’ai un soucis du détail. Y compris quand il s’agit du danger que peuvent courir mes meilleurs amis. Voilà pourquoi je suis en colère. Car j’ai eu peur, et que je suis convaincu si tu étais venu me voir plus tôt la dernière fois, je n’aurai pas eu à te voir dans un lit d’hôpital, et à attendre que la mort vienne te chercher. Tu voulais des réponses, tu en as ! »
Et cette fois-ci, il revint dans son appartement, de manière plus dynamique, comme un enfant de 10ans. Passant la tête dans ce dernier, il se rendit compte que Hermès avait eu la sagesse de partir. Il s’était téléporté. Finalement, toute tristesse parti du coeur de Sherlock, bien plus léger de s’être confié. Passant la tête comme un sale gamin qui se moque d’être puni dans sa chambre, il alpagua à nouveau Angelika : « Maintenant que c’est clair, tu peux venir me parler de ton affaire ! Wallace est parti ! Tu l’as fais fuir ! C’est dommage, il est célibataire et certainement moins con que le précédent ! Maintenant soit tu montes et on rabat le caquet de mon stupide frère, soit tu t’en vas et je m’en charge tout seul ! Sherlock Holmes, n’a besoin, de personne pour être le grand, Sherlock Holmes ! »
Et, comme un enfant de dix ans, soignant particulièrement la mise en scène, il claqua la porte. Ca y est. Il était de retour à son plus grand niveau.
Angelika B. Beresford
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Soupirant légèrement en sortant de l’appartement, je descendais avec lenteur les marches qui me conduisait jusqu’à la porte d’entrée. Rien ne s’était passé comme prévu ! Le comportement de Sherlock bien plus froid que ce que j’avais imaginé et la présence de cet homme qui, bien que très aimable, m’avait empêchée de parler à cœur ouvert avec mon ami… tout cela n’avait fait que rendre ces retrouvailles encore plus difficiles que ce que à quoi je m’étais attendue au départ. J’ignorais même si Sherlock avait écouté un traitre mot de ce que j’avais pu lui dire. Avec les années, j’étais devenue très douée en matière d’émotions. Je pouvais me glisser dans le cœur et l’esprit des gens pour lire dans leurs sentiments comme dans un livre ouvert. Je savais poser les bonnes questions ou faire les bonnes réflexions pour qu’ils puissent me les faire ensuite partager.
Mais peut-être que la rancune de Sherlock était bien trop forte pour que je puisse utiliser mon super pouvoir avec lui. Sans doute manquais-je également bien trop d’objectivité en ce qui le concernait pour analyser cette situation avec recul. Je n’avais jamais été très douée lorsque mes analyses avaient comme objet les personnes que j’aimais. Et si au fond je m’étais trompée sur toute la ligne ?
Pourtant, Sherlock avait fini par me rejoindre, me faisant part de toute la douleur et la rancune qu’il ressentait intérieurement. Me figeant d’abord sur place en entendant le ton colérique sur lequel il me parlait mais surtout, et c’était là le détail qui m’avait vraiment freinée dans ma course, le nom qu’il avait employé en s’adressant à moi. Après tout, c’était aux côtés de Sherlock que le masque du « docteur Beresford » avait pris tout son sens et sa substance. L’entendre de sa bouche c’était comme s’il me renvoyait à la figure tous les souvenirs liés à notre amitié et tout ce que j’avais représenté pour lui une année durant.
Émue, j’avais tout de même laissé un rictus éclairé mon visage un instant. C’était rassurant de savoir que je n’avais pas entièrement perdu la main mais plus encore… que je n’avais pas eu tort en ce qui concernait les raisons liées à son attitude. Reprenant contenance, j’avais fini par me tourner vers lui. N’interrompant aucunement le fil de ses paroles, je m’étais contentée d’exprimer physiquement mes réactions.
Je demeurais attentive à chacun de ses propos, réfléchissant aux arguments que je pourrais avancer suite à son monologue, demeurant toujours aussi silencieuse même lorsqu’il revint à la charge pour me parler du souci qu’il se faisait pour moi et de cette peur de devoir me perdre… cette angoisse que je partageais tout autant que lui. Son discours me faisait réaliser le gâchis qu’avait été cette année à devoir se fuir alors que nos sentiments étaient si semblables. Je me sentais complètement désarçonnée devant la franchise et l’affliction de Sherlock et je sentais mes yeux à leur tour se remplir de larmes pendant que je le voyais remonter à l’appartement du 221B.
Sursautant légèrement lorsque la porte claqua, je ne mis pas bien longtemps avant de remonter à mon tour. M’arrêtant devant la porte fermée, je tournais mon attention en direction de mon ancien appartement. Je devais bien avouer que cela m’avait fait un pincement au cœur d’apprendre qu’un locataire avait pris ses quartiers là-haut. Je croyais pourtant avoir mis les choses au point avec Madame Hudson… mais peut-être qu’elle avait fini par perdre espoir de nous voir un jour revenir, Katelyn et moi. J'etais pourtant persuadée qu'une fois cette histoire terminée on rentrerait à la maison. Qu'est ce que j'allais dire à Katelyn ?
Chassant cette idée de ma tête, je finis par pousser la porte, soulagée de savoir que je pourrais ainsi me confier en toute discrétion. Je n’avais rien contre cet homme en particulier, mais ce n’était probablement pas le moment rêvé pour faire irruption dans ma vie. Veillant à refermer la porte derrière moi, je me dirigeais sans hésitation en direction de Sherlock.
« OK alors je vais me permettre à mon tour de te dévoiler le fond de ma pensée, Sherlock ! Parce que tu as raison, il est temps de crever l’abcès. On se sentira sans doute mieux après. »
En réalité, j’ignorais si mes derniers propos étaient exacts. Peut-être qu’au contraire, cela ne ferait qu’agrandir le fossé entre nous. Mais il était certain que je ne parviendrais jamais à travailler avec lui tant que ce gros nuage de reproche, de regrets et de questions flotterait au-dessus de ma tête.
« J'aurais voulu venir te parler plus tôt... mais c'était pas franchement évident de te faire confiance après le sal coup que tu m’as fait ! »
Je m’approchais alors de lui et poursuivais mes propos sur un ton certes doux mais qui renfermait toute la rancune que j’avais nourris contre lui durant toute une année. Ma gorge était alors serrée.
« Je n’ai jamais compris comment tu avais pu entretenir une relation pareille avec Balthazar. Comment tu avais pu le faire alors que j’étais malheureuse et que j’avais vraiment de la peine à tourner la page… et qu’en plus tu en avais parfaitement conscience ! A cette époque t'avais pas l'air de te soucier beaucoup de moi. T’as quand même passé des mois à te foutre de moi en me dissimulant la vérité et en me prodiguant tes belles leçons de moral, fais semblant de me soutenir… et tout ça uniquement pour endormir ma vigilance et être sûr de ne pas devoir te priver de ton cher catalyseur ! J’avais tellement besoin de toi pour m’aider à avancer dans ma vie… et toi, tu n’as fait qu’enfoncer un peu plus le couteau dans la plaie. Alors peut-être que tu ne conçois pas cela comme de la trahison, toujours est-il qu’elle l’a été à mes yeux. Quand je pense qu’après tu viens me mettre en garde contre les manipulations de Mycroft. Tu admettras que c’est risible. »
Soupirant légèrement, je laissais passer quelques secondes de silence pour m’aider à retrouver mon calme.
« Il m’a fallu énormément de temps pour me remettre de cette gifle que tu m’avais infligée. Je t’en ai voulu énormément ! Et je sais qu’il y aura toujours une petite partie de moi qui gardera une rancune tenace contre toi. »
J’abandonnais alors toute forme de colère, adressant à mon meilleur ami un sourire compatissant pour qu’il comprenne qu’il y avait un « mais » qui avait une grande importance dans les sentiments que je lui portais. Je sentais alors ma gorge se serrer légèrement.
« J'ai essayé de vivre loin d'ici et de me convaincre que je te hairais jusqu'à la la fin de ma vie. Mais j'ai jamais reussis. Depuis la fin de l’année passée, beaucoup de mes proches ont laissés un trou immense dans ma vie qui me faisait souffrir. Pourtant, ce n’est ni Balthazar, ni Edgar qui m’ont le plus manqué ; non c’était toi. Des amants j’en ai eu beaucoup dans ma vie et il est probable que j’en aurais encore d’autres… mais je n’ai qu’un seul meilleur ami et je sais pas pourquoi c'est tomber sur toi mais c'est ainsi. Et je veux que tu gardes à l'esprit que malgré tout ce qui s'est passé je t'aime toujours énormément et que je m'en irais pas cette fois-ci .»
Je m’approchais alors encore d’un pas dans sa direction pour me placer devant lui. Hésitant un instant avant de le prendre dans mes bras, je me contentais de poser une main sur son épaule.
« Je suis désolée, Sherlock. Je suis vraiment… vraiment désolée. Je n’aurais pas de fuir comme une voleuse sans te donner une chance de t’expliquer. Je me suis montrée égoïste et je n’ai même pas songé à ce que tu pouvais ressentir, toi. Mais j’ai eu le temps de réfléchir et aujourd’hui je suis revenue avec l'espoir de reconstruire notre amitié, sans plus aucun gros secrets de ce genre. J'essayerais à l'avenir de tout te dire, surtout les choses essentielles. Je veux nous offrir cette deuxième chance si tu es prêt à le faire toi aussi. D’ailleurs je vais immédiatement te démontrer ma bonne foi ! »
Plus joviale, je m’éloignais alors de lui pour me rapprocher du fauteuil de John, celui qui avait été le mien durant toute une année. Je finis par m’y asseoir sans plus de discours mais avec toujours le même sourire engageant.
« Ne t’inquiète pas, je sais où se trouve ma place ! Et contrairement a certains je ne suis pas du genre a voler les possessions des autres."
Je jetais inconsciemment un oeil vers le plafond de l'appartement, toujours aussi déçue par le fait que quelqu'un ait pu me le prendre. Je reportais ensuite mon attention sur mon acolyte.
"Enfin bref, Nyx n’étant pas là aujourd’hui tu devras te contenter du docteur Beresford. Parce que même si tu prétends n’avoir besoin de personne pour être le grand Sherlock Holmes tu dois bien avouer que les plus beaux chapitres de ta légende, tu ne les as jamais écrit tout seul !"
Me sentant tout d'abord un peu nerveuse, je finis par me détendre. Le ton de ma voix semblait alors bien plus détermine.
"Il est il hors de question que je te laisse affronter ces monstres tout seul. Mon mari a essayé avant toi et ils l'on assassiné. J'ai pas envie que ça recommence. Je me le pardonnerais jamais s'il t'arrivait quelque chose par ma faute."
Je souris alors tristement à l'adresse du détective songeant que c'était une des premières fois que je lui parlais de Bernard.
"Ah et petite précision, je tiens à signaler que si je travaille avec toi ce n’est pas pour damner le pion à ton frère, parce que je l’ai toujours beaucoup apprécié et que je n’ai jamais compris d’où te venait ta rancœur qui de mon point de vue est totalement injustifiée. »
Je laissais un sourire jovial éclairé mon visage tandis que j’attendais que Sherlock me rejoigne. Tenant toujours le dossier sur l’enquête qui nous attendait aujourd’hui. Pour finir, j’ajoutais avec une pointe d’humour espérant détendre l’atmosphère.
« A mon avis ton colocataire t’a menti en prétendant qu’il n’avait pas de petite amie. Je vois difficilement comment un homme aussi charmant, séduisant et poli pourrait vivre seul… en plus il semble s’appliquer dans les travaux ménagers et je dirais que nous avons là un modèle de l’homme parfait pour beaucoup de femmes. »
Puis, avant même qu’il ne trouve quelque chose à redire, je levais un index indicatif dans sa direction.
« Et avant que tu n’ajoutes quoique se soit, je tiens à préciser que ce n’est qu’une simple constatation Je ne me considère plus réellement sur le marché du célibat compte tenu du fait que je vois déjà quelqu'un… et si cela peut ta rassurer, ce n’est ni un psychopathe, ni une âme perdue que je cherche à tout prix à sauver. C'est un homme bien qui pourra réellement veiller sur moi. »
Bien évidemment, j’évitais soigneusement de préciser quoique se soit sur l'identité dudit soupirant en question. Je ne voulais pas que Sherlock le sache, pas si cela me valait le courroux de mon meilleur ami qui prendrait un malin plaisir de démolir soigneusement chaque argument ou compliment que j’avais avancé. Je lui tendais alors le dossier que je tenais en main.
« Alors, on se met au travail ? »
acidbrain
Sherlock Holmes
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Quand Angelika revint dans l’appartement, Sherlock était toujours de dos et regardait la fenêtre. Sans jamais l’interrompre, il écouta entièrement son discours, focalisé sur ce qu’elle était en train de dire. Fronçant les sourcils à de multiples reprises, Sherlock ne répondit pas immédiatement. Un long, très long silence s’installa. Finalement, prenant le Stradivarius, ce dernier le plaça soigneusement dans son étui et le rangea, dans la trappe sous le canapé. Cet objet valait certainement le prix de toute la ville. « Quand le ballon se vide, il faut le regonfler. »
Levant les yeux vers Angelika, il finit simplement par rajouter : « Ce qui sous-entend que lorsqu’on est abandonné, on trouve toujours quelque chose pour le remplacer. »
Puis, replaçant le canapé avec soin, Sherlock s’allongea sur ce dernier, une balle de baseball dans la main. Jetant cette dernière vers le plafond et la rattrapant au dernier moment, son mouvement était devenu régulier, et visiblement toujours le même. « Je pense qu’on avait besoin d’une petite mise à jour. »
Se remettant assis, il posa la balle sur la table d’un geste assez sec et joignit ses mains devant lui comme il avait l’habitude de la faire. Fronçant les sourcils, son apparence montrait que plusieurs éléments lui échappaient. Certainement dû au défaut de son intelligence sociale. « Il faut bien que tu te mettes à l’esprit que ce qu’il y a entre Balthazar Graves et Sherlock Holmes, est quelque chose de particulier. Tout t’échappe là dedans. Peut être qu’un jour, je t’en parlerai. Mais pour le moment, tu n’as rien à savoir sur ce que je fais. Tu t’es approché d’un peu trop près de quelque chose que tu ne peux pas comprendre, ce qui en a fait une interprétation… Fausse. C’est ce qui arrive quand on ne comprend pas. Et cela n’a rien à voir avec une certaine forme d’intelligence de ta part. Il te manque juste des éléments. Et quand il nous manque des éléments, c’est notre imagination qui prend le dessus, en nous donnant une illusion de la réalité. Alors, à défaut de me répéter, je serai catégorique. Ce qu’il y a entre Balthazar Graves et Sherlock Holmes est, quelque chose de particulier. Et en aucun cas je n’ai envie d’en parler, ou même de te donner des détails. Car ce n’est absolument pas intéressant pour toi, et tu ne m’es d’aucune aide sur le sujet. Simplement parce que tes sentiments altèrent ton jugement. Je pensais que c’était évident. Visiblement, non. »
Ce n’était pas de la colère, ce n’était même pas de la haine. Non. C’était comme ça. Catégorique, et simple, comme son ton. Mais visiblement la mise au point avait besoin d’avoir lieu. Toujours immobile, prenant la balle de Baseball, il lui fit faire un quart de tour et l’observa en détail, comme s’il voyait un nombre innombrable de chose sur cette balle, alors que d’autres ne voyait… Qu’une simple balle. « Toujours chose aisée, que de renvoyer la responsabilité sur les autres. »
Ca, c’était parti comme une détonation. Il s’était levé, de toute sa taille. Son ombre cachait presque toute la fenêtre, et son visage n’était pas visible. En réalité, ses yeux étaient fixes et il s’avança. « Sherlock ne comprend pas. Sherlock ne voit rien. Sherlock ne m’écoute pas. Sherlock est différent. »
Dans sa main, la balle était reposé, visible. La levant sous le nez d’Angelika, il la plaça bien en vu et lui laissa sous les yeux.
« Toute ma vie, on me l’a rappelé. De l’enfance, jusqu’à aujourd’hui. Qui était là quand les autres te bousculent simplement parce qu’ils ne comprennent pas ? Qui était là quand on jouait des petits tours qu’on pensait amusant simplement sous couvert d’une différence ? Sherlock le bizarre. »
Faisant tour la balle, toujours sous les yeux d’Angelika, ses yeux lançaient des éclairs. « Là où d’autres voient une balle, simplement une balle, je vois qui l’a frappé, à quelle heure, sois quel angle, avec quel objet, sa date de fabrication, l’origine éthnique du fabricant, le lieu et la date de sa fabrication, et l’ensemble de ses 4 propriétaires respectifs. »
Alors, dans un geste assez dur, mais non violent, il lui posa la balle dans la main. « Sais-tu ce que c’est que de vivre en permanence avec ça ? »
Il y eut une courte pause, et finalement Sherlock reprit. « Non. Et c’est normal. Puisque je suis différent. Si tu ne me dis pas les choses, je ne les concevrais jamais, parce que je ne réfléchis pas de la même manière que les autres. »
Sherlock partit de la fenêtre et revint s’allonger sur le canapé. Regardant le plafond, il alluma une cigarette et commença à fumer, sans bouger. Tout était redevenu normal en l’espace d’une seconde. « Considère qu’on recommence à zéro. Je n’ai pas envie de me lancer dans ces futilités de la vie que sont les excuses, la culpabilité ou même l’amitié. Rien n’a jamais changé pour moi, tout est comme avant. Je n’ai juste pas compris, et je n’ai pas envie de comprendre pourquoi tu es parti. C’est fait. J’ai un autre assistant désormais. C’est juste un constat. »
Tirant une bouffée, il envoya plusieurs cercles concentrique et les regarda grandir au fur et à mesure qu’ils s’envolèrent vers le plafond. Fronçant les sourcils, il finit par dire : « J’ai pas du répondre à tout. Ce genre de conversation m’échappe de toute manière. »
Quelque chose tiqua. Quand elle lui parla de sa rancoeur envers Mycroft. Ses lèvres se déformèrent en un rictus véritablement agressif et mauvais cette fois-ci. Sherlock leva le pouce. « Un, ne me pose jamais la question du pourquoi j’en veux à Mycroft. J’ai mes raisons, et elles sont parfaitement justifiables. Et je veux qu’à partir du moment où on est ici, on arrête d’en parler. Hors de question de lui accorder autant d’importance, c’est ce qu’il veut. »
Levant le majeur, il poursuivit : « Deux, la personne que tu vois est certainement un sociopathe ou un psychopathe, car en général tu as une attirance pour eux. Je crois que le chiffre s’élève à 92 %. »
Levant ensuite l’index, il termina : « Trois, je veux bien qu’on se mette au travail, à condition qu’on commence tout de suite, laissant le reste de la conversation aux oubliettes. Sauf, et je terminerai là dessus, que le nouveau voisin est bel et bien célibataire. Tu te trompes, et j’ai encore raison. Ce duo Beresford-Holmes fonctionne toujours à merveille. »
Angelika B. Beresford
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Si la première analogie de Sherlock n’avait pas été suffisamment déplacée, ses propos suivants me laissèrent totalement coi. Parmi toutes les paroles énoncées dans son long monologue, il est certain que j’aurais eu de la peine à réfuter son hypothèse selon laquelle sa logique m’échappait totalement. Il avait prétendu que tant que je n’aurais pas tous les éléments en main je serais incapable de comprendre sa relation avec Balthazar, soit ! Mais alors pourquoi me laisser dans le flou sans énumérer les éléments qui auraient pu me permettre de comprendre ? Ca n’avait aucun sens ! Non selon moi l’explication était claire, il essayait simplement de noyer le poisson. En ce moment ce n’était pas « Sherlock le bizarre » qui m’exaspérait, c’était « Sherlock le dégonflé ». J’avais vraiment de la peine à accepter sa grande lâcheté et son manque de franchise. Cela dit, songeant que jamais je n’obtiendrais gain de cause dans cette discussion, j’acceptais de la laisser de côté temporairement. Cela dit, j’espérais vraiment pour lui que ce n’était que parti remise. Je n’avais aucune envie de découvrir encore une vérité dérangeante de la part d’une autre de nos connaissances communes. Les confidences d'Hayden m'avaient déjà assez affectées comme ça .
Un deuxième froncement de sourcil réprobateur passa rapidement sur mon visage au moment ou Sherlock s’alluma une cigarette. Est-ce qu’il cherchait réellement à me provoquer ? Il savait pourtant très bien que j’avais cela en horreur. Ce n’était pas parce que je ne pouvais plus passer mon temps à jouer les souris détecteuse de drogue à Baker Street que cela lui donnait le droit de recommencer à prendre de mauvaises habitudes. Faisant tourner nerveusement la balle de base-ball entre mes mains, je ne cessais qu’au moment où il évoqua le binôme Beresford-Holmes. Que voulait-il dire par « fonctionner merveilleusement bien » ? Était-ce une pique lancée à mon encontre vis-à-vis du fait que, selon lui, je m’étais trompée sur toute la ligne ? Ou peut-être parce que j’avais su éveiller en lui l’étincelle de son génie intellectuel qui bien malgré lui s’était déjà mis à fonctionner ? Rejetant cette dernière hypothèse d’un mouvement de tête, je finis par me lever et me diriger vers lui. Arrachant la cigarette qu’il tenait encore en main, je viens l’écraser dans le cendrier poser sur la table.
« Tu as peut-être raison, il y a certaines choses qui ne changeront jamais. Tu sais très bien que j'ai horreur de ça. »
Je me dirigeais ensuite vers l’endroit où je l’avais vu sortir son étui à cigarette que je saisis avant de le ranger dans ma poche.
« Tu dois en avoir encore dix cachés dans cette pièce mais ça t’en fera toujours un de moins. De plus… »
Je me dirigeais vers la fenêtre pour l’ouvrir en grand dans l’espoir de chasser cette odeur de fumée. Je me tournais vers lui souriante.
« L’affaire qui nous attend est beaucoup plus grisante qu’une bonne dose de nicotine, tu peux me croire ! S’il y a une drogue dont tu as urgemment besoin en cet instant, c’est bien de celle-ci... et si toutefois ça ne suffit pas, prend un patch !»
Je retournais alors m’asseoir sur la chaise que je plaçais en face de lui et repris le dossier dans mes mains.
« Et puis ça vaut ce que ça vaut, mais mise à part dans cette situation exceptionnelle, moi je l'aime bien Sherlock le bizarre, sinon je n'aurais pas fait appel à tes services. C'est un don que tu possèdes pas une malédiction. Enfin bref... j’imagine que de lire le dossier ne te satisfera pas, tu as toujours préféré entendre les histoires de clients en confidences verbales, alors autant commencer par là. »
En réalité, j’ignorais si je pouvais réellement apporter de l’eau à son moulin. Il devait forcément tout connaître de mon histoire, après tout il avait évoqué le Bayou du Diable au moment-même où j’étais entrée dans cette pièce. Mais je préférais le faire ainsi, toute histoire se devait d’avoir un bon lancement.
« J’ignore ce qu’on a pu te raconter sur cette affaire et j’ignore quelles sont les informations que tu as déjà pu découvrir sur moi. En conséquence, j’espère que tu ne m’en voudras pas de reprendre l’histoire depuis le début. Et cela tombe bien puisque cela pourrait constituer un très joli conte de Noël. C’est l’histoire de deux souris, membre de la SOS société. L’une d’elles portait déjà haut sa réputation dans le monde diplomatique et était promise à une très grande carrière dans son domaine. L’autre, beaucoup plus modeste, était un brave et gentil concierge qui ne faisait pas beaucoup de bruit mais était apprécié de tous. Ensemble, ils décidèrent de partir sauver une petite orpheline prisonnière de deux voyous qui désiraient plus que tout récupérer un diamant coincé dans une grotte inatteignable à taille adulte. Bien sûr, les deux petites souris parvinrent à la sauver et tout était bien qui se finissaient bien ! C’est tout du moins l’histoire connue de nombreux enfants à travers le monde et qui, je suppose ne t’as pas échappée. »
Je prenais alors une grande inspiration, laissant volontairement planer un silence plus long entre les deux parties de l’histoire. J’espérais alors que Sherlock serait plus réceptif à ce second acte qui était bien plus passionnant que le précédent. Mais ce n’était bien sûr pas l’unique raison. Je m’apprêtais à faire un pas vers Sherlock que je n’avais jamais tenté auparavant et j’estimais que ce grand pas en avant méritait bien ce petit moment de solennité. Je lui souris alors gentiment avant de reprendre.
« Ce que cette histoire ne dit pas c’est que cette petite fille, notre adorable petite Katelyn, qui avait enfin pu réaliser son rêve d’avoir enfin une vraie famille a vu ses espoirs s’évanouir en une nuit. Ses deux ravisseurs étaient en réalité bien plus que des malfrats à la petite semelle. Ils n’avaient jamais travaillé seuls et ils faisaient partie d’une organisation mafieuse toujours active aujourd’hui et qui exerçait dans certains domaines aussi sympathiques que le trafic d’arme, la revente illégale d’objets d’arts ou encore l’esclavage d’enfants. »
Le dernier de ces mots me fit véritablement frémir car je savais ce qu’il signifiait pour Katelyn. J’avais été incapable de la protéger à ce moment-là et j’ignorais si j’aurais la force d’y parvenir encore aujourd’hui.
« Tu sais, j’ai toujours eu l’impression que Katelyn était spéciale… qu’il y avait une raison pour qu’il l’ait choisie elle comme proie plutôt qu’une autre. Le problème c’est que je n’ai jamais réellement su pourquoi. La seule chose que je sais c’est qu’ils l’ont traquée jusque dans sa nouvelle famille pour remettre la main sur elle. Ses parents ont tenté de la défendre bien sûr mais ils n’y sont pas parvenus. Ils ont été assassinés tous les deux par ses monstres et Katelyn ne doit sa survie qu’à sa fuite… elle a fini par se retrouver dans un nouvel orphelinat, aidée en ceci par mon mari Bernard, mais j’ignorais cette partie de l’histoire. »
A l’évocation du nom de mon mari, je sentais ma gorge se serrer. Je ne m’étais jamais réellement remise de sa disparition.
« Bernard a tenté de les poursuivre une première fois dans l’espoir qu’il parviendrait à démanteler leur réseau dans l’espoir qu’il pourrait mettre fin à leur agissement et protéger la petite fille qu’il aimait tant. Malheureusement, ce fut encore une fois un échec. Bernard s’est trop mêlé de leur histoire et a fini par être tué sur les lieux d’un braquage qui s’est terriblement mal passé. Il est mort ce jour-là, dans l’explosion du bâtiment, laissant derrière lui une fillette courant toujours un grave danger. La malédiction nous a touché à ce moment-là. »
Sortant peu à peu de mes réflexions, je relevais mon visage en direction de Sherlock. J’étais encore troublée par les souvenirs que j’avais évoqués.
« Est-ce que tu as une question, une remarque à me faire jusque là ? »
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| Conte : Sherlock Holmes | Dans le monde des contes, je suis : : Sherlock Holmes
Sherlock se tassa dans son fauteuil. Se ratatinant comme un enfant quand elle lui confisqua ses cigarettes, il tira de toute ses forces sur la cigarette pour la terminer. Hors de question qu’elle lui vole cette dernière taffe ! Après avoir jeter le mégot dans un cendrier, Sherlock détendit ses muscles et se laissa aller dans le fauteuil. Roulant des yeux comme un enfant, il grogna à plusieurs reprises et soupira. C’était plutôt bon signe. Cela voulait dire que le duo refonctionnait et qu’il n’était pas fâché. « Ennuyante… Et fais pas ci… Et fais pas ça… Si j’avais voulu faire équipe avec ma mère, je l’aurai engagé immédiatement ! »
Non ce n’était pas vrai. Sa mère lui aurait cassé les pieds. Finalement, comme d’habitude, malgré elle, elle arriva à capter son attention. D’abord avachi dans son canapé, il passa à une posture normale, jambes croisés, à une parfaite posture d’écoute. Plus elle parlait, plus elle trouvait cela… Enrichissant. « Hm… »
Marquant une pause, Sherlock se leva brusquement. Ses muscles endoloris lui firent mal. Aussi, comme un névrosé, il commença à frapper ses jambes, cuisses et avant bras pour reprendre en tonicité. Tout en écoutant Angelika, le détective commençait à faire les cents pas dans la pièce. Ne l’interrompant jamais, il s’arrêta cependant une ou deux fois, cherchant des détails là où elle n’arrivait pas à les voir. « Thé, Echecs, Newton. »
Trois mots, qui voulaient dire beaucoup. Sherlock s’activa, comme jamais il n’était activé à ses yeux. Tout simplement parce que, le mystère était passionnant, mais qu’en plus, elle n’avait pas menti. Katelyn était en danger. Allant directement dans la cuisine, il mit lui même de l’eau à bouillir. Chose rare, car il ne faisait que très rarement de Thé. Ensuite, traversant la pièce pour revenir dans le salon, il attrapa deux boîtes assez ancienne. L’une d’elle contenait un très vieil échiquier offert il y a fort longtemps par Mycroft, et l’autre un Pendule de Newton. Posant les deux objets sur la table basse, il commença à installer les pièces de l’échiquier. Revenant avec la théière, il infusa le thé, en prenant bien son temps, et surtout sans rien dire. Le silence était maître des lieux. Alors, reculant dans son fauteuil, il porta sa tasse à ses lèvres et de son autre main, lança les boules du pendule de Newton. La partie venait de commencer… Et rien de mieux que de jouer avec lui même. Ca l’aidait à réfléchir. En fait, il avait recours à ce trois éléments pour tous les problèmes les plus grands, et les mystères les plus important à résoudre. Ils activaient certains éléments précis de sa mémoire à court, moyen et long terme. Mais, ça, c’était inutile de le préciser.
« Est-ce que le corps de Bernard a été retrouvé et identifié ? Si oui, par qui ? »
Ses yeux se levèrent vers elle. C’était assez froid, et distant. Mais ce n’était pas le moment de faire dans la dentelle. La possibilité pour que ce soit elle qui ait identifier le corps était élevé. Et là, ça devenait intéressant. Car elle avait pu certainement ratés plusieurs détails sous l’effet de l’émotion. « J’ai du mal, avec cette histoire de Malédiction. Peut être qu’elle l’a sauvé. Il faudrait consulter les registres du cimetière de la ville. Et voir si effectivement, son corps est encore présent. Je m’en chargerai. Après tout, je commence à avoir une bonne réputation de pilleur de tombe. »
Sherlock continua. Jouant plusieurs coups avec les blancs, mais aussi avec les noirs, au rythme endiablé du pendule de Newton. Finalement, après plusieurs secondes de jeu et d’attente, il plissa les sourcils, tout en regardant la Dame Noire. « Intéressant. »
La décalant de deux cases, il avala un Cavalier Blanc et fit trembler l’échiquier.
« Bien. Qui est venu voir qui en premier ? Mycroft ou toi ? Oh. Je sais très bien que tu fréquentes mon frère, tu portes les traces de la cire de ces chaussures sur ta robe. C’est infime, même pour quelqu’un de délicate comme toi. J’aimerai juste savoir. Pourquoi t’a-t-il demandé ? Ca ne peut être que dans ce sens là, d’ailleurs. Sinon tu serais directement venu ici. Tu ne peux pas lui faire confiance. »
Sa main se serra sur la Dame Noire, et il la décala à nouveau pour éliminer une tour. « Je veux bien t’aider. »
Finalement, c’est le Roi Blanc, qui gagna la partie. Avec un haussement de sourcil, Sherlock se leva brusquement, arrêta le pendule de Newton et se dirigea vers son manteau. L’enfilant d’un geste sec et jetant celui d’Angelika sur elle, il grogna. « Le mieux, d’ailleurs, c’est d’aller voir cet énergumène qui est mon frère. »
Angelika B. Beresford
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"Donc on est bloquée dans un monde que tu ne maîtrise pas ? On va bien se marrer."
"Tu sais bien que les plus beaux chapitres de ta légende tu ne les as jamais écrit seul, n'est-ce pas Sherlock Holmes ?"
| Conte : Bernard & Bianca | Dans le monde des contes, je suis : : Miss Bianca
Je souris à la première de ses remarques, réalisant à quel point ces taquineries avaient étrangement pu me manquer. Ces petits mots mesquins, ces gestes déplacés dans toute relation qui se respectaient, c’était cela qui avait fait la richesse de notre amitié par le passer. A cette époque où l’on savait que toute nos chamailleries, mêmes plus virulentes d’entre elles, n’avaient guère de raisons de nous inquiéter. Après tout, elles finissaient bien souvent par se régler d’elles-mêmes. Bien sûr, je ne m’attendais pas à ce que tous nos soucis se règlent du jour au lendemain. Mais j’étais rassurée d’avoir pu retrouver notre complicité d’autrefois. C’est pourquoi, je finis par me tourner vers lui en éclatant d’un petit rire cristallin.
« Et au lieu de cela tu t’es retrouvé avec une ribambelle de baby-sitters… je reconnais que ce n’est qu’une bien piètre consolation. »
Cette réflexion me fit immédiatement penser à Mycroft. C’est vrai qu’en un sens, la comparaison de Sherlock n’était pas si dénuée de sens. C’était la dynamique que j’avais partagée durant toute une année avec Big Brother. Maman Angelika qui s’occupe de Sherlock tout en veillant à ce qu’il ne fasse pas trop de bêtises. Papa Mycroft qui restait à l’écart très pris par ses affaires mais qui veillait à ce que sa famille vive en sécurité. Finalement, la tournure qu’était en train de prendre notre relation était sans doute naturelle compte tenu du fait que nous avions un grand enfant en commun.
Gloussant gentiment, je chassais bien vite cette idée de mon esprit. Après tout, le plus important était de m’occuper de ma vraie fille et des dangers qu’elle encourait. J’avais révélé à Sherlock tous les détails concernant notre histoire. Pour une fois, je n’avais pas même tenté de masquer un peu la vérité. Je restais convaincue que notre amitié avait été bousculée à cause de nos mensonges et de nos secrets. Je n’avais pas envie de repartir sur cette atmosphère néfaste et destructrice.
A la fin de mon récit, j’avais observé chaque mouvement de Sherlock. Un peu surprise je l’avais regardé se lever pour se faire une tasse de thé puis revenir et sortir son jeu d’échec. Retenant une remarque sur le fait qu’il aurait pu en profiter pour me servir une tasse de thé, je demeurais muette et gardais mon regard fixé sur lui. Pour avoir suffisamment travailler à ses côtés, je savais qu’il ne fallait surtout pas l’interrompre dans ses réflexions en un moment aussi crucial. J’attendais sagement qu’il me fasse sa première réflexion. Inutile de préciser qu’elle me fit perdre quelque peu de ma superbe. La mort de Bernard avait toujours été, et resterait sans doute à jamais, un sujet particulièrement délicat à aborder. Je n’en voulais pas à Sherlock de se montrer aussi sec mais je n’appréciais pas les images que cette question éveillait dans mon esprit.
« Euh… c’était… c’était un ami commun. La S.O.S société a des yeux et des oreilles dans le monde entier. Lorsqu’il arrive quelque chose à l’un de ses membres, même ceux qui en sont retraités, les autres souris son rapidement mise au courant. Ce sont eux ces souris qui se sont chargées de transporter le corps de Bernard à la morgue. Et bien sûr, ils sont venus me prévenir pour que je vienne l’identifier. »
Hochant la tête pour essayer de m’enlever ces images déplaisantes de la tête, je relevais une mine atterrée en direction du détective.
« Tu… tu comptes sincèrement exhumer le corps de mon mari ? Tu crois sincèrement que j’accepterais ? »
Me rendant compte que j’avais lancé cette remarque avec un peu trop de fermeté, je soupirais et tentais alors de retrouver mon calme.
« Je veux dire, je veux bien te faire confiance mais là je ne vois pas du tout ce que cela pourrait t’apporter. En quoi est-ce que des détails sur sa dépouille pourrait te renseigner sur le sort de Katelyn ou de ses ravisseurs ? »
De Bernard, Sherlock enchaîna immédiatement après sur Mycroft, ce qui eut encore le ton de me surprendre quelque peu. Une réflexion qui me fit immédiatement et bien malgré moi monter le rouge aux joues. Je jetais un regard en direction de ma robe avant de reprendre quelque peu perdue dans mes pensées.
« Oui enfin… c’est un petit plus compliqué que ça. Je veux dire c’est pas comme si on sortait officiellement ensemble... mais je suis contente de savoir que tu, enfin que si c'etait le cas, tu réagirais avec autant de détachement. Moi qui croyais que ca te ferait sauter au plafond. »
Je me concentrais alors sur ces dernières paroles me touchèrent profondément. Sherlock croyait à ce point dur comme fer que ma foi en lui était restée intacte malgré ce qui s’était passé ? Lui adressant un petit sourire attristé, je rajoutais un peu timide.
« Non Sherlock, tu te trompes… c’est moi qui suis allée le voir pour lui montrer les lettres de menaces que Katelyn avait reçues. Je ne savais pas comment tu réagirais après ce qui s’était passé, ni même si je pouvais encore t’offrir ma confiance. Il a gentiment accepté de m’aider… mais s’il y a une raison derrière j’ignore laquelle. »
Le dialogue décousu que je venais de lui offrir à mi-mot ne semblait pas le freiner dans ses convictions. D’ailleurs, il se releva de son fauteuil pour venir me lancer mon manteau. Souriant légèrement à la perspective d’aller rendre visite à son grand frère, j’ajoutais d’une approbation vigoureuse.
« Bon très bien, si tu estimes que c’est nécessaire. Rendons-nous au club Diogène dans ce cas. Il s’y trouvera sûrement. »
acidbrain
Sherlock Holmes
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« Tu devrais pas regarder les gens comme ça »
| Conte : Sherlock Holmes | Dans le monde des contes, je suis : : Sherlock Holmes
« Oui enfin… c’est un petit plus compliqué que ça. Je veux dire c’est pas comme si on sortait officiellement ensemble... mais je suis contente de savoir que tu, enfin que si c'etait le cas, tu réagirais avec autant de détachement. »
Sherlock rata une marche à ce moment là, et dégringola la moitié de l’escalier dans une roulade. Retombant sur les fesses au milieu de ce dernier, il se releva en se massant le derrière et se retourna subitement vers Angelika, les yeux grands ouverts, la bouche ouverte, les bras le long du corps. « Je n’ai jamais supposé ça ! Mais ! Mais... »
Sherlock rata encore une marche, mais cette fois-ci, il se rattrapa à la rampe de justesse. Il fallut un moment avant que son cerveau n’accepte ce qu’elle venait de sous-entendre. Si quelque chose lui échappait ; c’était bien les relations sociales. Et surtout les intimes. Jamais il n’avait dit qu’ils étaient sorti ensemble.Il avait juste déclaré qu’ils passaient beaucoup de temps ensemble. Comme des gens qui travaillent ensemble, comme des gens qui parlent ensemble. Arrivé en bas de l’escalier, il ouvrit la porte à la volée et se retrouva immédiatement dans la rue, les bras en l’air, en position de scandale public. « TU TE MOQUES DE MOI J’ESPERE ! VOUS VOUS MOQUEZ DE MOI ! »
Sherlock tourna, les bras toujours en l’air comme s’il priait le ciel de n’avoir rien entendu. Finalement, comme un enfant, il donna un grand coup de pied dans la poubelle public à côté de lui. Cette dernière se renversa de tout son contenu. Se tournant vers Angélika, il la pointa du doigt d’un air accusateur. « On, ne, sort, pas, avec, Mycroft Holmes ! »
Finalement, pour donner plus de drame à cette scène, il attrapa la poubelle désormais vide et la jeta de toutes ses forces au milieu de la rue. Depuis combien de temps se voyaient-ils ? Est-ce que Mycroft s’était servi d’elle, de leur relation pour le toucher lui ? Est-ce que c’était sincère ? C’était un vrai problème. Avant même qu’elle ne puisse répondre quoi que ce soit, Sherlock arriva vers elle, paume tendu et parla très vite fort et distinctement pour la faire taire : « Tais-toi, tais-toi, tais-toi, tais-toi ! »
Elle avait dit quoi déjà ? Je suis surpris de voir à quel point tu réagis bien ? Ou quelque chose du genre ? Non, mais… C’était pas possible ! Se tenant la tête dans ses mains, il s’accroupit et se redressa vite comme un dément, avant de se redresser et de la pointer du doigt. « Tu peux pas faire ça ! VOUS pouvez pas faire ça ! Mais qu’est ce qui lui prend, à vouloir tout contrôler ! A vouloir prendre mon monde, pour qu’il devienne le sien ! C’est pas possible. J’appelle Maman. »
Sortant son téléphone, il tendit le bras vers Angelika. Paume tendue, le visage menaçant, il était beaucoup plus grand qu’elle. D’habitude, il ne se servait pas de sa taille supérieure, mais là, c’était une urgence absolue. « Ne m’en empêche pas. Elle doit savoir. »
Il y eut une petite attente, et enfin… « Allooo ? Sherly ? » « Oui ! Maman ! Tu connais pas la dernière ? » « Balthazar et vous allez vraiment vous marier ! J’en été sur ! J’appelle ton père ! »
« NON ! Mycroft sort avec Angélika ! »
Il y eut un blanc. Un très gros blanc. Sherlock écarquilla les yeux avant de dire. « Tu étais au courant ? » « Euh… Non… Tu sais à quel point ton frère ne s’étend pas sur sa vie privé. Mais ça ne me surprend pas, Sherly chéri. Ils sont tous les deux du même signe astrologique et... »
Sherlock raccrocha immédiatement. C’était bien sa mère. Croire que la naissance de quelqu’un sous les astres et sous un angle particulier pouvait avoir un quelconque rapport avec les relations entre les individus. Finalement, Sherlock rangea son téléphone et pointa Angélika du doigt. « Ca nous fait deux raisons d’aller au Cercle Diogène ! Et crois pas que j’oublie l’affaire. Je comprends mieux certaines choses. Je serai toi, je me ferai petite. Petite comme une souris. »
C’était fou, comment Sherlock pouvait paraître aussi immature. Pourquoi penserait-il que son ancienne assistante et son frère pourraient vivre une idylle heureuse ? Non ! Certainement pas ! C’était jouer avec son petit monde ! Utiliser des éléments qu’il ne maîtrisait pas. Jouer avec ses nerfs. Taper sur son système. Donner un grand coup de pied dans plusieurs éléments fragiles de leurs relations multiples ! « Vous êtes fous ! Vous pouvez pas me faire ça ! »
Et, il avait levé la main, et un taxi s’était arrêté. Montant à l’intérieur, il menaça Angelika de son doigt pour qu’elle ne monte pas. « Tu prends le prochain ! J’ai besoin d’être seul ! Et de voir mon frère en tête à tête avant que tu arrives ! Non mais je vous jure. Tes culottes vont traîner partout pour Thanksgiving et pour Noël ! Taxi ! Club Diogène ! »
Et il ferma la porte, tournant tout de suite la tête de l’autre côté pour ne pas voir ou entendre Angélika. Comme un enfant qui boudait. Quelques minutes plus tard, entrée du Club Diogène. « Mycroft ! Ouvre ! »
Cela faisait maintenant plusieurs minutes qu’il était devant la porte du Club Diogène. Après avoir envoyer une multitude de SMS, qui ressemblait à : « Pourquoi tu as fait ça ? » « Qu’est ce qu’elle t’a fait ? » « Qu’est ce que tu lui as promis ? » « Tu le fais exprès pour m’embêter ? » « Tu as toujours été jaloux de tout ce que j’avais ! » « Ouvre je suis en bas ! » « Je vais défoncer la porte ! ».
« Ok ! Je défonce la porte ! »
Une trotinnette électrique à la main, qu’il venait de voler quelques instants auparavant en trouvant le code du cadenas très facilement, il commença à marteler la porte comme un força. « Katelyn est en danger ! Et je dois savoir ! On est tous en danger ! OUVRE CETTE PORTE, POUR LA REINE MYCROFT ! »