« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Cette phrase avait traversé mon esprit à l'instant même où j'avais posé les yeux sur la beauté irréelle de Titania. Une mégalopole où le rêve semblait rejoindre l'imaginaire. Jules m'avait décrite la Bibliothèque par le menu après qu'il s'y soit rendu, et j'avais bon nombre de fois caressé l'illusion de m'y rendre. Je savais qu'un jour, ce serait le cas, puisque Hypérion m'avait connue dans le passé (au moment de mon futur). C'était extrêmement complexe. Quoi qu'il en soit, j'étais destinée à aller à Titania. J'ignorais quand et comment.
Et je ne m'attendais certainement pas à ce que cela soit maintenant. Pourtant, une violente douleur m'avait oppressée deux jours plus tôt, comme si mon coeur bouillonnant allait jaillir hors de ma poitrine. Je m'étais sentie arrachée à la réalité pour être projetée ailleurs, à travers le Temps et l'espace.
Haletante, suffocante, meurtrie, j'avais soulevé les paupières et découvert les rivages blancs, ainsi que la ville dorée, étalant ses richesses et merveilles à perte de vue. J'avais été amené en cette époque et endroit par des forces supérieures, sans possibilité de retour. J'avais découvert que je possédais toujours mes pouvoirs, en revanche ma capacité à voyager dans le Temps était réduite à néant. Evidemment.
Je m'étais empressée de cacher mon aura, ma spécialité toute particulière, car je ne souhaitais pas que l'on me surprenne, si jamais une autre version de moi se trouvait déjà sur place. Puis, je m'étais fondue parmi la population. Depuis toujours, je possède un certain talent pour devenir invisible.
Tout en apprenant et observant les habitants, les différentes couches de la société, j'avais cherché un moyen de rentrer à mon époque ou du moins, de trouver le but de ma présence à cet endroit. Deux jours plus tard, j'en étais toujours réduite au même point : le néant.
Il me fallait me rendre à l'évidence : j'avais cruellement besoin d'un allié. Et je n'en voyais qu'un seul, à ce moment précis de l'Histoire, qui puisse correspondre au profil.
Une fois encore, je vérifiai mon apparence dans le reflet d'une psyché. Je portai une robe d'inspiration antique au tissu vaporeux, blanche et simple, à l'image des jeunes filles qui vendaient des fleurs fraîchement coupées sur le marché. Je relaçai une de mes sandales et décidai à me téléporter directement dans l'enceinte du palais d'Hypérion. Il existait des audiences auprès du titan, je m'étais renseignée au préalable. J'avais seulement un peu triché en passant devant tout le monde, puisque j'étais apparue directement dans l'antichambre.
Je déglutis avec difficulté, intimidée, alors que je l'apercevais devant moi. Il m'observait avec un tel désintérêt que j'aurais pu en être vexée si je ne savais pas qu'il ne me connaissait pas. Cet Hypérion ne m'avait encore jamais vue. Pourquoi tout devait-il toujours se passer dans le désordre, entre nous ? Nerveuse, je passai une main sur mes cheveux relevés en un chignon et lui adressai un sourire fugace et crispé.
"Seigneur Hypérion." dis-je en effectuant une rapide révérence qui me rappela mes six mois passés en France, en 1848. "Je m'appelle Ellie Sandman et je sollicite votre aide."
Peut-être était-ce un peu bref ? Trop expéditif ? Aurait-il fallu que je me prosterne à ses pieds ? Quand bien même, je ne l'aurais pas fait. Je m'emmurai dans le silence, le fixant avec sans doute trop d'aise. Lorsque je m'en aperçus, mes joues rosirent légèrement et j'ajoutai à la hâte :
"Oh, je vous ai apporté une offrande. Je sais que sans ça, vous ferez comme si je n'existais pas. Ce qui est très malpoli à mon sens, mais... ça doit être une habitude titanesque."
Là, c'était certain, j'étais allée trop loin en paroles. Je me mordis les lèvres tout en le fixant, interdite. Je n'y pouvais rien si certaines fois, lorsque la situation m'agaçait bien trop, j'étais incapable de fermer ma bouche. Je n'appréciais pas certaines coutumes des titans que j'avais apprise depuis mon séjour en cet endroit. Le fait d'apporter un cadeau pour que la doléance soit entendue m'exaspérait prodigieusement. C'était si pompeux ! Quoi qu'il en soit, je masquai mon irritation du mieux possible, me composant un visage angélique, pour brandir un bouquet de trèfles de derrière mon dos.
"C'est pour vos capras." précisai-je. "Le trèfle est bon pour leurs dents et renforcera leur système immunitaire."
Je n'avais rien trouvé de mieux. Dans tous les cas, il m'était insupportable de faire un cadeau directement à Hypérion. Pas en ces circonstances. De plus, j'espérais que l'attention portée à ses chèvres accentue son intérêt sur ma personne, et donc le problème qui m'occupait l'esprit. Même si j'ignorais de quelle façon l'exposer sans qu'il me considère comme dérangée. J'inspirai profondément. Chaque chose en son Temps.
Ne précipitons rien, Ellie. Tu es déjà allée beaucoup plus loin que la majorité des gens.
Beaucoup trop loin, songeai-je, anxieuse.
Nous étions le 13 février -en théorie- et j'avais l'intime conviction que cette journée allait être compliquée. Encore plus que les deux précédentes.
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Je toisais la jeune inconnue sans laisser paraître la moindre émotion. Je n'aimais pas spécialement être dérangé quand c'était la journée de la chèvre. Ca m'arrivait fréquemment de me rendre dans mon immense prairie, afin de prendre soin de mes créations. Mais en tant que bon Titan, je me devais d'être présent quand l'un des "enfants" de mes frères ou de mes soeurs, demandait audience auprès de ma personne. Et ce, même quand ça tombait le jour des Capras !
La jeune femme s'appelait Ellie Sandman. Elle portait deux prénoms ? C'était plutôt complexe. Déjà que de se souvenir d'un seul, ce n'était pas toujours évident, mais deux ? Pourquoi une telle complexité chez une aussi petite personne ? Qui plus est, elle avait fait un geste d'inclinaison qui était peu ordinaire. Baisser simplement la tête aurait suffit. Au moins elle n'avait pas oublié l'offrande. Est ce que ça allait être du blé sauvage qui poussait au bord du Chrysorrhoas ? J'en rafolais ! Ca se mastiquait plus longuement que le blé ordinaire qu'on trouvait aux abords de chaque palais. Pour cela que je n'en avais pas par chez moi, ayant opté pour une vaste prairie.
Au lieu de cela, c'était un bouquet de trèfles. J'avais observé le dit bouque. S'était-elle contentée de ramasser la mauvaise herbe qui poussait aux abords du Chrysorrhoas ? Je la regardais, sceptique. Est ce que je devais appeler la garde ou la chasser par moi même ? Mais bien entendu, il fallait se montrer aimable en toute circonstance. Sans doute pour cela que je lui avais souris. C'était une façon de la remercier pour cette... bouse de Capras.
Puis, elle s'expliqua. Elle avait amené une offrande non pas pour moi, mais pour ma Capra ? Enfin... mes très nombreuses Capras que je n'arrivais même plus à compter tellement qu'elles étaient nombreuses... ? Je la toisai une nouvelle fois. Hésitant un petit instant, avant d'afficher une seconde fois un sourire radieux. Elle avait pensé à ma Capra. C'était si admirable de sa part. Si attachant. J'avais pris le bouquet, me dirigeant vers la sortie. Voyant qu'elle ne me suivait pas, je m'étais stoppé et tourné dans sa direction.
« Qu'attendez vous pour me suivre ? » lui dis-je, avant de quitter le Palais pour me rendre dans ma prairie.
Le jour de la Capra allait bien avoir lieu ! Et étrangement, pour la toute première fois de mon existence, ça serait en compagnie d'une personne qui leur vouait un culte. Ca ne pouvait être que ça, vue qu'elle leur avait porté une attention toute particulière. Peut-être que je pourrais lui en créer une afin de la remercier.
FIN. (ou pas)
Ne précipitons rien. J'étais déjà allé beaucoup trop loin en l'emmenant avec moi dans ma prairie. Elle allait connaître un secret que seule elle, connaitrait.
« Beaucoup trop loin... » murmurais-je pour moi même.
Est ce que c'était moi ou elle qui avait prononcé cette phrase ? Quoi qu'il en soit, on avait marché dans la prairie et j'avais songé au fait que je ne savais même pas pourquoi elle s'était présenté à moi. Du coup, en attendant d'arriver auprès de ma Capra, je comptais bien lui poser la question.
« Pour qu'elle raison êtes vous venu jusqu'à moi ? Si c'est au sujet de la pluie, je ne peux pas y faire grand chose. On est dans la semaine du Grand Soleil. Par conséquent, il ne pleuvra pas. »
Ces semaines étaient bien trop fréquentes selon moi. Mais qu'importe. C'était la volonté de notre Titan Roi. Et mon frère était un peu trop porté sur le beau temps. Surtout quand c'était les jours où il faisait son habituel tournée des grands bains. Ca impliquait de se rendre dans divers de nos villes, sur Titania, et d'y prendre un bain dit sacré. Il ne les prenait jamais seul. C'était son petit vice. En songeant à mon frère et aux bains, quelque chose m'interpella. Une nouvelle fois, je me stoppais dans ma marche pour faire face à la jeune femme.
« Comment savez vous que c'est bon pour leurs dents ? »
D'accord, ça n'avait rien à voir avec les libations d'Ouranos, mais la question m'était venue comme ça. Peut-être parce que je songeais aux bains que prenait ma chèvre quand elle était trop sale. En tout cas, j'avais besoin d'une réponse. Elle disait s'y connaître en Capra, mais il n'y en avait qu'une seule à Titania. Alors comment pouvait-elle savoir ce qui était bien ou pas pour elle ? Etait-elle déjà venue dans mon champs sans mon autorisation ? Je la fixais intensément, en quête d'une réponse.
« Vous êtes déjà venue dans ma prairie ? »
Il n'y aurait qu'une seule sentence pour un tel acte. La fin de sa tâche. A moins bien sûr que ma Capra la considérait comme une amie. Là, ça serait tout différent. Et justement, voilà qu'elle arrivait. Ou plutôt qu'elle broutait au loin. Qu'elle était adorable avec ses petites papattes. Je pouvais rester là à la contempler pendant des journées entière. Surtout quand elle grimpait aux arbres. J'avais créé une pure merveille.
Ellie Sandman
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L'offrande avait été accueillie positivement. Je pouvais donc considérer ma "rencontre" avec le titan Hypérion comme un franc succès. Malgré tout, quelque chose dans ses intonations et ses expressions faciales laissait présager que j'avais commis un impair, même si j'avais beau chercher, je ne voyais pas ce que j'avais pu faire de mal. Cette époque était redoutablement différente de la mienne ; une bévue était vite arrivée. La tâche n'avait rien d'aisé. Oh, comme j'aurais aimé pouvoir repartir chez moi ! Une fois encore, je me concentrai afin de faire machine arrière, mais mon corps resta désespérément accroché à Titania, bien que mon esprit fût déjà très loin. Pourtant, il demeurait un obstacle invisible contre lequel ce dernier butait, comme un mur impossible à franchir. Le mur du Temps, plus redoutable que le mur du son.
Tandis que nous marchions dans la prairie, Hypérion évoqua la pluie. Je n'étais pas là pour un sujet aussi futile, mais il ne pouvait le deviner. A croire qu'à son époque, les problèmes étaient incroyablement... banals. Se résumaient-ils uniquement à la météo ? Je peinais à le croire, étant donné tous les soucis que les titans nous causaient, actuellement. A moins qu'ils déversaient nos problèmes sur nous, ce qui était une possibilité, hélas, plus que pertinente.
La question que Hypérion me posa sur les dents des chèvres m'arracha un regard perplexe. Que répondre à cela ? Et pourquoi semblait-il aussi surpris que je m'y connaisse à ce point ? Il enchaîna avec une autre question, posée d'un ton soupçonneux. Inutile de chercher plus loin : il était interdit de se promener dans sa prairie. Je pouvais juger par son regard perçant que je mériterais une punition si j'admettais y avoir foulé le pied auparavant. Je déglutis et pris le temps de bien réfléchir.
"Non, c'est la première fois que je m'y rends. Jamais je ne m'y serais risquée sans votre autorisation." dis-je d'un ton entendu.
Je jouais la carte de la sincérité, puisque les mensonges ne me réussissaient jamais.
Je suivis son regard et aperçus une capra occupée à brouter l'herbe un peu plus loin. Brusquement, Hypérion accéléra la cadence, comme s'il était impatient de la retrouver. Je fronçai les sourcils, me retenant de rire face à son empressement, et peinai à garder son rythme car ses jambes étaient plus grandes que les miennes. De plus, ma robe entravait mes mouvements et restait accrochée dans certaines graminées.
Je parvins finalement à le rejoindre, le souffle court. Je remis une mèche derrière mon oreille et déclarai :
"Je sais beaucoup de choses. Si vous me le permettez, Seigneur Hypérion, j'aimerais vous en expliquer certaines. Je viens de très loin. Pas en terme de distance mais de... temporalité. Je suppose que le Temps n'a aucune valeur particulière à vos yeux. Peut-être en ignorez-vous le sens. Ce serait trop difficile de tout résumer. Sachez seulement que je vous connais. Je vous ai déjà rencontré. Ce sera dans longtemps pour vous, très longtemps, alors que pour moi, c'était dans le passé. Cela explique que je sache toutes ces choses sur les capras. Vous me les avez dites. Ou plutôt, vous me les direz... dans votre futur."
Je le fixais sans ciller, anxieuse à l'idée qu'il ne me croit pas. Il en aurait eu tout à fait le droit. Cela devait lui paraître si extravagant ! Je ne laissais transparaître aucun signe de nervosité -je m'impressionnais moi-même- car je craignais que ça n'accentue sa méfiance. Si j'étais sûre de moi, il ne pourrait croire à une farce.
Quelques secondes s'écoulèrent dans un silence seulement ponctué par les coups de dents de la chèvre contre l'herbe. Finalement, je déclarai, baissant les yeux vers la main du titan :
"Vous devriez lui donner le trèfle. Elle va beaucoup apprécier. Je n'en vois pas dans la prairie."
La capra, comme si elle avait compris qu'on parlait d'elle, dressa la tête et le museau vers la main d'Hypérion, cherchant à s'emparer de ce qu'elle contenait. Je ne pus réprimer mon sourire plus longtemps. Cette image avait quelque chose d'attendrissant.
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« Nous sommes à l'Aube de la Troisième Heure. J'aime beaucoup cette Heure. On y apprend énormément de choses. » dis-je en guise de réponse à la jeune femme.
Pourquoi pensait-elle que le Temps n'avait aucune valeur pour moi ? Je m'étais penché pour tendre le trèfle à ma biquette. Elle semblait l'apprécier. Soudain, une question me vint à l'esprit. Si elle savait que ma Capra allait apprécier cette verdure, pourquoi m'en avait-elle apporté si peu ? Il aurait fallu prévoir une plus gros quantité. Où pouvais-je en trouver ? Je m'interrogeais sur la chose, tout en repensant à ce qu'elle avait dit.
« Vous me connaissez. Vous m'avez déjà rencontré. Mais j'ignore qui vous êtes. » constatais-je en l'observant attentivement.
Je me tenais une nouvelle fois debout, bien droit face à elle. Elle était plutôt petite. Elle prétendait m'avoir vue dans le passé. Je n'oubliais jamais un visage. C'était l'une des nombreuses facultés des Titans. Là où tout cela m'interpela d'avantage, ce fut quand elle fit référence au futur. Mon sourire disparu petit à petit. J'étais intrigué par ce qu'elle disait et ce qu'elle prétendait savoir sur moi, dont j'ignorais tout. Comment aurions nous pu avoir une discussion qui n'a pas encore eu lieu ? Ca me rappelait les paroles de quelqu'un d'autre. Ce qui m'intriguait d'avantage. Sans compté que jusqu'à présent, je ne sentais pas d'Aura particulière chez cette jeune personne. A croire qu'elle tentait de la cacher au mieux.
« Et qu'est ce que je vous dirais de plus ? » ajoutais-je.
Si je lui confierais certaines choses, j'aimerais bien savoir lesquels.
« Beaucoup de banalités, je suppose. » répondit une voix qui se trouvait sur le seuil de la porte.
J'observais la nouvelle venue, comme j'observais cette Ellie Sandman. J'aurais du me douter que si quelque chose de bizarre se produisait, ma soeur devait être derrière tout ça. Haussant les épaules, je glissais mes mains sous ma toge afin de les mettre dans cette petite ouverture qu'un de nos couturier avait appelé : une poche. Très pratique.
« Je comprends mieux cette histoire d'Aura cachée. Seul un Titan pourrait accomplir une telle prouesse ou mon petit Elliot. Mais il est à Vigrid. »
« Et si tu nous préparais un bon thé ? » me répondit Gaia avec un petit sourire.
« Tu es en train de me congédier de mon propre palais ? »
Elle souria une nouvelle fois.
« Bien. Je vais chercher l'eau chaude et les feuilles. Ca vous laissera le temps de commanditer votre prochain plan contre ma personne. »
Je leur souriais à mon tour, avant de disparaître et de revenir quelque secondes plus tard, dans la prairie, avec trois tasses en bois, et une carafe d'eau chaude. Il y avait aussi des feuilles. J'avais pris celles du premier arbre venu. Je ne savais pas les choisir. Je n'étais pas Mnémosyne. De toute façon son thé n'était pas très buvable. Pour moi ce n'était que de l'eau chaude.
« Voilà ! Vous avez eu un peu de temps pour bavarder. »
Ca ne semblait pas plaire à ma soeur, mais ça ne semblait pas la surprendre pour autant. Je pris la décision de m'asseoir dans l'herbe. Ma capra était venue brouter l'herbe juste à côté de moi. Sans doute à la recherche de ces trèfles que la nouvelle venue n'avait pas songé utile d'en apporter d'avantage. Du coup, ma capra devait se contenter de cette herbe et de mes caresses. Gaia s'asseya un peu plus loin et fit un geste de la main à la jeune femme pour qu'elle fasse de même.
« Tu es bien loin de chez toi. Et il serait plus judicieux que tu ne croises pas une autre jeune femme qui elle aussi est bien éloigné de chez elle. »
« Parce qu'il y'en a d'autres ? Et elle a des trèfles elle aussi ? » demandais-je intéressé.
« Des livres. » répondit Gaia.
« Hum... » laissais-je échapper en faisant la moue.
« Mon frère n'est pas très lecture. »
Elle était obligé de le dire à une parfaite inconnue qui ne lui semblait pas si inconnue que ça, mais qui l'était pour moi ? Je ne me posais que rarement des questions quand ma soeur agissait de la sorte. J'avais parfait l'impression qu'elle évoluait dans une monde à part que je n'arriverais jamais à totalement cerner. Du coup je me contentais de laisser faire.
« La lecture nous offre un endroit où aller lorsque nous devons rester où nous sommes. Je préfères vivre dans le réel que voyager dans l'après ou le beaucoup lointain. »
« Tu préfères surtout rester dans ton palais avec tes capras. »
« Ma capra. Y'en a qu'une. Pourquoi il m'en faudrait plusieurs ? Je ne partage pas l'avis de mes frères et soeurs à vouloir créer tout en très grosse quantité. C'est comme ce monde. Titania aurait suffit. »
« Ne dit pas n'importe quoi. Toi aussi tu as voulu quelque chose de plus grand à une époque. »
« Oui... » marmonnais-je. « Mais je ne l'ai pas développé. »
Elle émit un petit sourire. Comme si elle savait quelque chose que j'ignorais. Mais je savais très bien ce que j'avais fait. Je n'avais créé qu'une toute petite planète sans vie dans un nouvel univers. Ce n'était rien de plus.
« Quoi qu'il en soit, tu dois aider cette jeune femme. »
J'allais ouvrir la bouche pour me justifier une fois encore, mais elle avait changé de sujet. Du coup, j'étais resté la bouche ouverte quelques instants. Une fois fermé, j'avais tourné la tête vers la jeune femme. L'aider ? Pourquoi ?
« Tu ne peux pas le faire toi même ? » demandais-je à ma soeur.
« Je crois qu'elle a bien plus besoin de toi que de moi. »
Qu'est ce qu'elle voulait dire par là ? J'avais beau regarder cette jeune personne, je e trouvais pas d'explications à ce que Gaia voulait que je fasse pour elle. Ni d'où elle pouvait bien venir. Et surtout... comment cela était possible qu'on se soit déjà rencontre. Elliot m'avait dit une fois quelque chose de similaire. Mais je n'avais pas compris et il n'avait pas développé d'avantage. Du coup, pour une fois, je n'avais pas insisté. Préférant attendre. Peut-être que si je lui demandais de venir, il pourrait m'en dire plus sur la personne face à moi ?
« Bien. » dis-je. « Mais avant de t'aider et surtout de te demander comment je pourrais bien t'aider, j'ai une question. Importante. »
Je la fixais bien droit dans les yeux. Elle avait de très beaux yeux d'ailleurs. Je trouvais cela amusant. Comme quoi la Nature faisait bien les choses.
« Si on s'est déjà croisé, mais que ce n'est pas encore arrivé pour moi, comment je te percevais ? »
C'était légitime de lui demander si on s'entendait plutôt bien ou pas. Ca m'aiderait à en savoir plus sur le fait de comment l'aider. Et surtout de si je devais l'aider ou pas. Car si elle me mentait, je m'en rendrais compte.
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« La seule amitié qui vaille
est celle qui naît sans raison. »
Etant donné l'époque à laquelle je me trouvais, je m'attendais à peu près à tout, mais certainement pas à ce que Gaïa en personne vienne à mon "secours". Elle se comportait comme une amie et taquinait Hypérion d'une façon qui m'arracha plus d'une fois un sourire. Ce dernier s'absenta quelques minutes, le temps de préparer le thé, et un silence embarrassant tomba entre la titanide et moi. Je ne savais comment le combler. Pourtant, j'avais l'impression qu'il était pénible seulement pour moi. Gaïa se contentait de m'observer avec bienveillance. Elle ne semblait avoir aucune attente de ma part, ce qui me décrispa légèrement.
Lorsque Hypérion revint avec le thé, il prit place à même le sol, et la titanide l'imita, après m'avoir indiquée de faire de même. Quelque peu empruntée, je m'exécutai, manquant de déchirer ma jupe en m'asseyant dans l'herbe. J'avais perdu l'habitude des vêtements aussi amples. Après tout, cela faisait des années que je m'étais égarée en 1848. Par moments, j'avais l'impression que ces souvenirs appartenaient quelqu'un d'autre.
J'appris que Gaïa connaissait une autre Ellie, ce qui ne me surprit pas : c'était bien la seule raison logique pour laquelle elle venait en amie. Cependant, je fus étonnée d'apprendre qu'Hypérion n'appréciait pas la lecture, lui qui pourtant passait des heures à dévorer des romans. Se pouvait-il que ce soit ma venue, enfin la venue de l'autre, qui ait fini par changer ses centres d'intérêt ? Cette révélation me laissa pensive et anxieuse, et je baissai les yeux sur ma tasse de thé. Fronçant les sourcils, j'observai les feuilles flotter à la surface de l'eau chaude. L'odeur était peu engageante. On aurait dit qu'Hypérion avait mis les premières herbes qu'il avait pu trouver.
Je décidai de retarder le plus possible le moment où il faudrait le boire, et relevai les yeux sur les deux titans qui se chamaillaient comme de grands enfants. Hypérion avait un comportement radicalement différent. Il était plus jeune, ça ne faisait aucun doute. Il n'avait pas la réflexion que je lui connaissais.
Je soutins son regard tandis qu'il me fixait avec cette indifférente emprunte de curiosité. C'était presque douloureux à voir, mais je me faisais une raison : ce n'était pas l'Hypérion que je connaissais. Je ne pouvais donc lui en vouloir ni me sentir peinée. Même si... je l'étais.
Sa question me prit au dépourvu. J'avalai ma salive de travers et toussotai. Gaïa m'indiqua de boire un peu de thé et je grimaçai un sourire tout en secouant la tête. Je doutais que le breuvage m'aide à aller mieux. Il fallait surtout que je trouve les mots adéquats, ce qui me rendait d'autant plus nerveuse. Que répondre à une telle interrogation ?
"Vous..."
La capra cherchait à mordiller son oreille tandis qu'il la repoussait gentiment sans cesser de m'observer. C'était une im age incroyablement comique et attendrissante. Déjà à cette époque, il était plus qu'un titan : il se comportait comme un simple homme sans même s'en apercevoir.
"Vous me verrez comme quelqu'un de... très précieux."
Je me mordis les lèvres, dubitative. Je n'aimais pas cette tournure de phrase. Elle me faisait passer pour une personne vaniteuse alors que ce n'était pas le but recherché.
"Aussi précieuse que votre capra." ajoutai-je, estimant que la comparaison était à la fois audacieuse et suffisamment compréhensive pour lui. "Je conçois que ça soit difficile à envisager, mais c'est la vérité. Enfin... c'est ce que j'ai cru comprendre après tout ce que vous avez fait et dit pour moi. Je peux me tromper, mais je ne crois pas."
Gaïa nous observait tous deux avec un sourire rêveur qui me laissait très mal à l'aise. Je voulus ajouter quelque chose mais à cet instant, du mouvement dans l'herbe nous fit tourner la tête. Interdite, je découvris Elliot qui arrivait vers nous à grands pas, vêtu d'un jean et d'un tee-shirt "Back to the future".
"Ah, enfin je t'ai trouvée !" lança-t-il avec un sourire. "Alors comme ça, on s'improvise un week-end à Center Parks Titania ?"
Aucun doute possible : c'était mon frère, issu de ma ligne temporelle. Son style vestimentaire ne trompait pas. Je clignai des yeux, ahurie. Que fabriquait-il ici ?
"Bonjour Gaïa !" fit-il avec un signe de main en direction de la titanide. "Salut Papy !"
Il adressa un bref geste de la tête à Hypérion alors que j'écarquillai les yeux, choquée par son impolitesse. Imperturbable, il resta debout à nous observer, avant de grimacer en détaillant le fond de nos tasses.
"Beurk. Faut pas boire ça. On dirait de l'eau de vaisselle sale ! Heureusement, j'ai amené de quoi grignoter ! Je me suis dit que tu aurais faim et que la bouffe dans le coin risquait de craindre. Alors... tadaaaam !"
D'un geste triomphal, il dégaina un sachet MacDonald's plein à craquer de derrière son dos, qu'il déposa ensuite dans l'herbe, entre nous. Il mit un genou à terre et commença à fouiller dedans.
"Un petit Wrap Ranch pour Gaïa." annonça-t-il tout en lui tendant. "J'ai aussi pris une bouteille d'eau et une salade Caesar, je me suis dit que vous étiez du genre nature. Pour Hyp, je savais pas trop alors j'ai pris la base : Maxi Best Of Bic Mac avec Frites et Coca. Ellie, tu as un grand Veggie avec un Ice Tea. Tu pourras piquer dans mes frites, je crois qu'ils ont oublié de mettre les tiennes. Allez, on mange un morceau et on repart. J'ai pas que ça à faire."
Tranquillement, il se saisit de son menu 280 Original avec frites et Coca, ainsi que de son Croque Macdo qu'il déposa sur une serviette, dans l'herbe, puis il s'installa en tailleur et mordit dans son sandwich.
Pendant tout ce temps, je m'étais contentée de le fixer, les yeux ronds, attendant une explication qui visiblement, n'allait pas venir.
"Qu'est-ce que tu fais là ?" articulai-je enfin, incrédule.
"Oh, ch'est lui qui m'a demandé d'aller te chercher à travers le Temps et l'espache." fit-il, la bouche pleine, tout en indiquant Hypérion du menton. "Enfin pas lui, l'autre. Le encore plus vieux. Chelui qui ne prend pas pochition et qui chert à rien."
J'affichai une moue réprobatrice alors que mon frère continuait de manger, désinvolte. Puis, j'adressai un regard contrit à Hypérion. Il risquait de ne plus beaucoup aimer son "petit protégé".
"Je suppose que je dois te remercier d'avoir fait le déplacement ?"
D'une certaine manière, j'étais soulagée d'être si vite secourue, mais c'était tout de même déroutant.
"Tu fais ce que tu veux. J'ai l'habitude de ne pas être récompensé de mes efforts." répliqua-t-il, un peu amer et détaché.
"Arrête un peu de jouer la victime." fis-je, acerbe, cette fois.
Il eut un rire sans joie tout en continuant de manger alors que son hamburger débordait de partout.
"Si tu savais à quel point je suis tout le contraire..."
Je fronçai les sourcils, et comme il n'y avait rien d'autre à faire pour le moment, je piquai quelques frites. Après quoi, j'ouvris la boîte du fameux "Veggie" et fus désarçonnée par sa taille et sa hauteur. Comment allais-je bien pouvoir manger ceci ? Je n'avais pas le souvenir d'avoir déjà ingurgité du Macdonald's. Quelle mouche avait piqué Elliot ?
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Quoi que le Temps nous réserve, On se relèvera toujours. Car on est ainsi fait. Insoumis, Invaincus, Intacts.
Elle était quelqu'un de précieux. C'était ce que j'avais retenu de ce qu'elle m'avait dit. A dire vrai, j'avais écouté le reste, mais j'étais resté focalisé sur cette révélation. Aussi précieuse que ma Capra, c'était ce qui me choquait. J'avais jeté un petit coup d'oeil en direction de Gaia. Ca semblait l'amuser. Qu'est ce qu'elle trouvait amusant dans tout ça ? Cette jeune femme me semblait des plus mystérieuses. J'aurai voulu en savoir plus, lui poser diverses autres questions, mais Elliot venait de faire son apparition.
Sa façon d'agir était différente de celle que je connaissais. Il ne me parlait pas de la même manière. Mais au lieu de réagir, je préférais le laisser poursuivre, afin de mieux comprendre ce qui lui arrivait. Le Elliot que je connaissais m'avait expliqué beaucoup de choses sur qui il était et d'où il venait. Au début ça avait été difficile à assimiler, mais petit à petit, j'avais réussi à encaisser et à même envisager certaines choses. Gaia jusqu'à présent s'était montrée très prudente vis à vis de Elliot, mais là, elle donnait l'impression d'être bien plus détendue que d'ordinaire. Je ne comprenais ni sa réaction, ni celle du jeune homme. A moins que cet Elliot n'était pas celui que je connaissais. Dans ce cas, qui était la jeune femme à ses côtés ? Il semblait la connaître.
Ce qu'il avait dit, confirmé ce qu'elle avait elle même dit. Comme quoi elle était précieuse. Ou du moins suffisamment importante pour que je demande à Elliot de la retrouver. Ce qui m'intrigua une nouvelle fois, c'est que j'avais demandé à cet Elliot de la retrouver. Ca signifiait que je me trouvais à son époque ? Tout en étant ici également. C'était une drôle de façon d'envisager les choses et de voir le Temps. Comme si chaque instant que l'on vivait ne nous était pas totalement libre, car il dépendait d'autres actions qu'on avait ou qu'on ferait. C'était un grand pouvoir, mais également quelque chose de très dangereux. Qui sait ce qu'on pouvait faire et accomplir en contrôlant un tel savoir. Ca m'effrayait un peu.
Ma Capra avait tentée d'attraper quelques unes de ces longues choses jaunes et molles qu'Elliot piquait dans le paquet face à lui. Elle ne semblait pas autant les apprécier que les tréfles, car en avait recraché la moitié. Je ne devrais peut-être pas tenter d'en manger. Et puis si je m'étais vraiment rendu à l'époque du jeune Elliot - autant l’appeler ainsi - j'avais sans doute du y gouter. Par conséquent, j'aurais tout le temps pour découvrir quel goût avaient ces choses.
« Sur quoi je ne prend pas position ? » demandais-je à Elliot.
Ca me surprenait qu'il tienne pareil jugement sur moi. J'avais pour habitude de donner mon avis sur tout. Sur absolument tout. Il arrivait même très souvent qu'on me le reprochait. J'allais poursuivre ma discussion avec le jeune garçon, quand quelque chose attira mon attention. C'était venu comme ça, sans prévenir. J'avais tourné la tête en direction de la jeune femme qui disait s’appeler Ellie Sandman. Je l'avais observée quelques instants avec insistance. Ce moment avait quelque chose de surprenant. Je ne savais pas d'où ça venait, mais j'avais comme la conviction que ça émanait d'elle.
Je ne m'étais pas rendu compte que ça faisait déjà quelque minutes que j'avais les yeux rivés sur elle. Elliot l'avait remarqué, et ça semblait le déranger. Quant à Gaia, quand j'avais tourné la tête dans sa direction, elle m'observait sans laisser paraître la moindre émotion. Elle s'attendait que je réagisse comment ? Sentait-elle la même chose que moi ? Je n'aimais pas ne pas savoir ce qu'elle pensait. Contre toute attente, je n'avais pas pu m'empêcher d'emettre un léger sourire. Quelque chose en cette jeune femme qui venait d'arriver à notre époque, me perturbait au plus haut point. Jusqu'à présent, je ne l'avais pas sentis, car elle cachait son Aura. Mais sans doute que depuis l'arrivée d'Elliot, ça l'avait détendue, rassurée, si bien qu'elle s'était laissé aller à ne plus se protéger. J'avais souris une nouvelle fois en la regardant avec une telle admiration. Elle était merveilleuse...
« Je comprends mieux maintenant... » laissais-je échapper.
Cette fois ci Gaia émis un petit sourire. Ce qui ne semblait pas permettre aux deux jeunes gens de comprendre ce que je voulais dire par là et pourquoi Gaia souriait.
« Je préfère que tu continues à m’appeler Hyperion. Je n'aime pas cette appelation. Hyp ça ne veut rien dire. » précisais-je à mon jeune apprentis, en lui portant toute mon attention. « Et en ce qui concerne toutes ces choses... » ajoutais-je en désignant cette nourriture venue d'une autre époque, que je venais de faire disparaître. « ...mieux vaut que personne ne les voit ici. »
Qui plus est, on avait de très bonnes choses à manger. Que ce soit les algues lumineuses des récifs rocheux de Titania, ou encore les fleurs sauvages de la grande prairie, juste à côté du grand Palais. Tout était grand chez nous. Et tout était très bon.
« Et il serait grand temps de rentrer. » poursuivi Gaia.
Elle avait raison. Même si là sur le coup, j'avais une multitude de questions. Notamment une qui me venait à l'esprit. Quand on s'était tous levés, je n'avais pas hésité une seule seconde à la poser. Elle me brûlait les lèvres. J'avais d'abord observé Ellie, avant de porter mon attention sur Elliot.
« Comment as tu fait ? » lui demandais-je.
Oh bien entendu, il n'avait sans doute pas la réponse à cette question. Peut-être qu'il l'aurait un jour. Mais ce jour n'était pas encore venu. Il ne devait sans doute pas avoir la moindre idée de ce dont je parlais. La seule chose qu'il devait savoir, c'était qui était Ellie. Mais qui sait... peut-être qu'il savait comment une telle prouesse avait été réalisé. A moins qu'elle, elle le sache. Ca aurait été bien plus évident.
« En réalité, oublie tout ça. Je vais plutôt m'entretenir en privé avec cette... précieuse amie. » dis-je en désignant Ellie.
Je sentais que ça ne plaisait pas à Elliot. Pour cela que je nous avais fait apparaître à l'autre bout du champs. D'ici, Elliot et Gaia nous voyaient toujours. Mais le temps qu'Elliot se rendrait compte qu'on n'était pas très loin de lui, je pouvais aisément poser la question à la jeune femme.
« Comment a t'il fait ? C'est... je ne pensais pas que ça serait possible. J'étais là le jour où il t'a créé, mais j'ignorais qu'il pourrait te donner une apparence humaine. C'est... encore plus incroyable. Son pouvoir est tellement grand ! »
J'étais émerveillé et en même temps légèrement effrayé par une telle puissance. Pour l'instant, Elliot n'avait pas encore conscience de tout son potentiel. Mais par la suite, enfi dans mon passé... c'était vraiment compliqué à tout remettre en place... il réussirait à donner vie à un être unique. Et cet être se trouvait face à moi en ce moment même. C'était las seconde fois que je me trouvais nez à nez avec elle. Même si la précédente moi, elle n'avait pas cette apparence qui m'intriguait.
« Tout cet Amour qui se dégage de toi, de ton Aura. Ce sentiment pur et sincère. Tout ce qu'il y a de meilleur en lui. Tu es le fruit d'un Amour unique. » lui confessais-je totalement sous le charme. « Je me souviens qu'il m'avait dit ce jour là que c'était tout ce qu'il ressentait pour elle. Celle pour qui il est venue jusqu'à nous. Avec toi il a changé la donne. Il a rendu la mort véritable, et en même temps il lui a permis de se tracer un nouveau chemin. »
En même temps que je parlais, quelque chose me dérangeait. Je sentais toujours son aura. Elle était toujours aussi pure, mais en même temps je sentais autre chose en elle. Quelque chose de bien différent. Quelque chose qui était tapis au fond de son être. Un minuscule grain de sable à peine perceptible. J'avais beau me concentrait, j'avais du mal à le localiser. La seule chose que je pouvais comprendre par là, c'était que oui, Elliot avait réussi ou qu'il réussirait son pari fou de rendre la mort vivante. Mais en même temps, à quel prix ?
« Ca n'a pas d'importance pour le moment. » dis-je en balayant les pensées que j'avais dans ma tête pour me concentrer sur l'instant présent. « Précieuse, n'est ce pas ? » répétais-je avec un petit sourire.
Est ce que je devais comprendre par là qu'elle évoquait le fait que je la voyais différemment des autres personnes ? Des autres âmes ? La question me perturbait bien plus que toutes les autres. Elle faisait d'elle une personne encore plus mystérieuse.
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