« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Les chaussettes, c'était quelque chose de sacré pour moi. Tout le monde a ses petites manies et ses fixations. Ceux qui prétendent le contraire se voilent la face. Certains collectionnent les bijoux, d'autres les mauvaises habitudes, d'autres encore les tatouages. Dans mon cas, il s'agissait des chaussettes. A chaque fois que je rencontrais quelqu'un de célèbre ou que je jugeais digne d'intérêt, mes talents de cleptomane se réveillaient.
C'est ainsi que, lors de la fameuse soirée en Californie, j'avais dérobé une chaussette à Roger Taylor et une autre à Brian May. Evidemment, comme de coutume, j'avais fait les choses sans accro : afin que mes petits larcins demeurent indétectables, j'avais dérobé la guitare du musicien -que j'avais rendu ensuite. De cette manière, nul ne s'était aperçu que j'avais volé des objets insignifiants dans leurs loges.
J'avais hésité à mettre en vente les chaussettes dépareillées sur Ebay, mais finalement, elles avaient rejoint ma collection, dans la boîte en bas de mon armoire. En revanche, j'avais mis la brosse de Brian May aux enchères -garantie livrée avec de véritables cheveux lui appartenant. Les offres s'envolaient toutes seules. Une fois encore, je jetai un coup d'oeil depuis mon téléphone à l'enchère qui s'achevait d'ici quelques minutes. Avec un rictus satisfait, je le rangeai dans ma veste en cuir.
Après quoi, je glissai les mains dans mes poches et repris mon chemin à travers le couloir de l'hôpital. C'était un endroit dans lequel je n'aimais pas me rendre. Il était empreint de très mauvais souvenirs. Tous les hôpitaux se ressemblent. Les dents serrées, je m'immobilisai alors que j'entendais ces mots :
"J'allais l'embrasser..."
C'était Nora. Elle parlait avec Cookie. Mais de qui parlait-elle avec lui ? Qui aurait-elle voulu embrasser ? Un frémissement étrange me parcourut à cette idée. J'aurais bien aimé surprendre la conversation dix secondes plus tôt. J'aurais certainement eu davantage d'informations. L'entraîneur d'Olympe lui expliqua ce qui était arrivé, puisqu'elle avait subi un petit coma de quelques jours. J'étais venue la voir tous les jours. J'avais croisé Hadès plusieurs fois. Pourtant, je n'avais laissé aucun cadeau. Pas de fleurs, pas de peluches. Aucun signe de ma présence. Nora avait souffert ; elle avait pris une balle. Elle n'avait pas besoin de ce qu'elle penserait être de la fausse affection.
Cookie finit par rejoindre le couloir. Il croisa mon regard et je me mordis les lèvres, quelque peu nerveuse. Puis je secouai la tête en soupirant, me trouvant bien godiche. Ca ne me ressemblait pas.
Me composant une expression désinvolte, je passai une main dans mes cheveux pour leur donner un peu de volume et entrai dans la chambre.
"Hey ! Alors, c'est pas bientôt fini de nous faire des frayeurs ?"
Avec un sourire narquois, je traversai la pièce d'un pas léger pour me diriger vers la fenêtre. Dans ce genre d'endroits, je cherchais instinctivement la place la plus proche de la liberté. Après quoi, je pivotai vers Nora tout en m'adossant contre la vitre, les bras croisés. Mon coeur palpitait mais je n'en laissai rien paraître derrière mon masque de dédain. Elle paraissait si chétive et pâle dans son grand lit d'hôpital. Elle me rappelait... moi. Je me mordis brièvement les lèvres.
"Tu te l'es vraiment jouée drama queen. Au début, quand tu es tombée, j'ai cru que tu blaguais. Je n'avais pas entendu la détonation à cause de la musique. J'ai compris ce qui se passait quand Elliot s'est pris les autres balles. Tout est arrivé tellement vite... Ca a été la pagaille. Heureusement que Roger Taylor était là. Il a beuglé "Poussez-vous je suis dentiiiiste !" et il t'a pris en charge. Sans lui, tu ne serais peut-être plus là à l'heure qu'il est."
Je mentais comme je respirais. D'ordinaire, c'était pour me mettre sur le devant de la scène. Pourtant, cette fois-ci, je venais de faire tout le contraire. J'attribuais tout le mérite au batteur de Queen alors qu'en réalité, à l'instant où Nora s'était écroulée, j'avais occulté tout le reste. Je me souvenais m'être agenouillée près d'elle en lui demandant de me parler, de la supplier de rester consciente pendant que j'arrachai le bas de mon haut pour comprimer sa plaie, de sorte à ce qu'elle ne perde pas trop de sang. J'avais paniqué. Pourtant, j'avais bien agi. Peut-être pas suffisamment bien puisqu'elle avait passé plusieurs jours à l'hôpital. D'où le fait que je m'en voulais. Que je ne méritais pas qu'elle me remercie. Mieux ne valait pas qu'elle sache à quel point je m'étais mal occupée d'elle. Je n'avais jamais su prendre soin des autres. Je ne savais que les dépouiller ou me jouer d'eux.
Un 'Bip' troubla le petit silence qui s'était installé et je me détachai de la fenêtre pour sortir mon téléphone de ma poche.
"Ah, l'enchère est terminée. Dix-sept mille dollars pour une brosse à cheveux, c'est plutôt pas mal, non ?" lançai-je avec une moue faussement modeste. "Elle est fournie avec de l'ADN de Brian May, ça doit peser dans la balance."
Pensive, je m'interrogeai : le fan qui avait remporté l'objet avait-il l'intention de cloner son idole ? Certains y avaient forcément songé.
"Ca tombe bien, j'avais envie de m'offrir une nouvelle moto." poursuivis-je d'un ton nonchalant. "Le médecin est déjà venu ? On t'a dit que tu aurais le droit de sortir quand ? Parce qu'on pourrait aller faire du shopping."
Je m'approchai d'elle d'un pas lent et calculé, tout en plongeant mon regard dans le sien.
"J'ai envie de te faire plaisir."
Tout en prononçant ces mots, je tapotai la bosse que formait son pied sous la couverture. Je la sentis tressaillir, ce qui m'incita à attraper ses orteils pour la chatouiller un tout petit peu. Quelque chose chez elle m'encourageait toujours à la provoquer.
A cet instant, Frank apparut de nulle part, resta en suspension dans les airs trois secondes avant de tomber lourdement sur les jambes de Nora dans un "Wouf !". Il s'ébroua et s'élança aussitôt vers la jeune femme.
"Ca filoche, Bébé ?" s'enquit-il, très anxieux. "Bon sang, ça m'a retourné comme une chaussette ce qui est arrivé là-bas ! J'ai vraiment cru que t'allais clamser !"
Il la fixa avec des yeux ronds tout en respirant par saccades.
"Dès que j'ai su que t'étais réveillée, je me suis ramené !"
"Frank, tu sais que les chiens ne sont pas autorisés dans les hôpitaux ?" intervins-je dans un soupir.
"Un chien ? Wou ça un chien ?" fit-il semblant de s'étonner.
Je ricanai légèrement et contournai le lit pour venir lui faire une petite caresse derrière les oreilles. Il était tellement attentionné envers les gens. Il grogna de contentement et se re-focalisa sur Nora.
"Tu nous as fait une de ces peurs ! Heureusement, Louloute a trop géré ! Elle s'est demenée pour te garder en vie ! Elle a arraché son haut pour comprimer ta plaie -ça a été trop sexy à voir- et même quand les secours sont arrivés, elle a insisté pour t'accompagner dans l'ambulance. Ca c'est ma Louloute."
Il laissa sa langue pendre tout en m'adressant un regard ému, alors que je pinçai les lèvres. Elle n'était pas censée savoir tout ça. Evidemment, le carlin trop exalté n'avait pas saisi l'ampleur du problème.
"Rooh toi !" fit-il tout en se précipitant vers Nora pour couvrir son visage de coups de langue bien baveuse.
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Sinmora
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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« Tu es incorrigible ! »
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Intrigue divine ☣ Originaire de Vigrid. ϟ
Parfois j'ai la sensation que je vais exploser. Le monde autour de moi change. Et ma vie deviens un grand n'importe quoi.
Parfois la vie vous réserve de sacrés surprises ! J'avais placé mes deux mains devant mon visage pour éviter les léchouilles de Frank, mais il s'était passé deux choses. La première, c'est que j'avais fait un mauvais mouvement du bras gauche, celui qui était blessé, car ma main avait un bandage et le tout était attaché à mon épaule. Le second, c'est que comme j'avais pu mettre que ma main droite devant mon visage, elle avait pris elle aussi, en plus d'une bonne partie de ma joue gauche. Et pour couronner le tout, j'avais eu un haut le coeur.
C'était la seconde fois que je faisais un mauvais mouvement en seulement quelque minutes. Eurus m'avait chatouillée les orteils, et j'avais eu mal au bras. Et là, Franck m'avait fait mal à son tour. Pourquoi... ? Pourquoi fallait-il que ça tombe sur moi à chaque fois ? Pourquoi ils m'en voulaient tellement ?
Sur le coup j'aurais bien pleuré un bon coup. Tout ça m'épuisait encore plus que la balle que j'avais prise. Je me souvenais de ce qui était arrivé. Mais je ne savais pas pourquoi ça m'était arrivé. Est ce que je jouais vraiment à chaque fois le rôle de la victime ? Mais est ce que c'était de ma faute si le mal me frappait à chaque fois ? J'étais peut-être née sur la mauvaise lune. Qu'est ce que je ne donnerais pas pour que ça change.
« ... »
Oui, j'allais parler. J'étais prête à dire ce que je voulais dire. Mais on fut coupé par un nouvel arrivant. Hadès... je l'avais de suite reconnu.
« La huitième merveille est enfin réveillée ! » s'exclama t'il en entrant dans la pièce.
Il tenait dans sa main une boite de chocolats avec un bouquet de fleurs qu'il déposa sur une des tables, où il y avait encore de la place.
« Je t'ai amené un petit quelque chose. » précisa t'il avant de voir qu'il avait déjà amené beaucoup de petit quelque chose. « Quelque chose de plus. Mais comme on dit, quand on aime, on ne compte pas. »
Il semblait vraiment heureux de me voir. Ca me faisait plaisir, même si c'était bizarre. Je me rappelais que ce jour là, hier, j'avais fait un pas vers Eurus, et il était juste à côté d'elle. C'était lui qu'on visait. La balle lui était destiné. Il pensait que je lui avais sauvé la vie, mais ce n'était pas voulu. Je m'étais trouvé sur la trajectoire par le plus grand des hasards. Jetant un petit coup d'oeil vers Eurus, je me demandais si en fait ce n'était pas un signe. J'avais voulu aller vers elle, l'embrasser... et j'avais été punie.
« ...mais rassurez vous, Elliot Sandman va bien et notre envoyé spécial a pu récupérer l'une des balles qui a traversé son corps. Elle rejoindra le musée du Grand Sacrifice dès la semaine prochaine. »
Tournant la tête vers la télévision, j'avais vue que Hadès l'avait allumé.
« Ils parlent de nous. Ca passe en boucle sur Slife. Enfin, ils n'ont pas annulés l'émission sur les gosses et la puberté. Mais avant et après, y'a nous. » dit-il tout heureux.
Sur l'écran, je pouvais y lire le nom de la chaine, Slife, celle de Storybrooke, ainsi que le petit anneau qui l'entourait. Si j'avais bien tout compris de ce que m'avait raconté Apple, la chaîne avait fusionné avec la première chaîne de Magrathéa. Greeta en était raide dingue. C'était elle qui avait suggéré l'idée à François. Pourquoi je m'intéressait à tout ça ? En réalité je ne m'y intéressait pas. Mais j'avais des colocataires qui ne parlaient que de ça. Et même Socrate qui ne s'y intéressait pas lui aussi, il finissait par donner son avis sur les nouveaux programmes dès que Greeta les évoquait.
« ...pourquoi la jeune Sinmora se trouvait là ? Qu'est ce qui l'a poussé à prendre la balle à la place du Seigneur Hadès ? »
« Ils sont bons ! » s'exclama Hadès, sans doute content qu'on l'appelait "Seigneur", en désignant la télévision d'un geste de la main et en levant son pouce en l'air.
Quant à moi, c'était les yeux que j'avais levé vers Vigrid. Puis, j'avais porté mon attention sur Frank, qui bavait... c'était écoeurant. Et vers Eurus qui observait Hadès d'un air amusée. J'étais resté un peu trop focalisé sur elle. Est ce qu'elle avait vraiment fait tout ça pour moi ?
« ...selon nos informateurs, et une discussion privée entre le beau Cookie et elle, il semblerait qu'elle voulait embrasser Eurus Holmes, la soeur du très grand détective. »
Je détournais mon regard de Eurus, fixant l'écran de télévision. Non seulement je sentis mon coeur s'arrêter, mais je me sentis aussi devenir toute rouge, et j'avais cette sensation qu'on m'observait.
« ...alors la question c'est : est ce que Sinmora et Eurus formeront un ship prochainement ? On a posé la question à nos experts et ils nous ont répondu en un seul mot ! »
La télé montrait une image d'un laboratoire avec l'indication "top secret" en rouge et clignotant en bas de l'écran. Deux hommes vêtus de blouse blanche discutaient ensemble avant que l'un se tourne vers la caméra et prononce l'unique mot. Pourquoi j'attendais ce mot ?
« Coupez ça. » demandais-je à Hadès.
Mais ce dernier était captivé lui aussi. Le scientifique baissa la tête sur son calepin, hésita, puis regarda une nouvelle fois la caméra en prononçant le mot :
« Sinus. »
Si quoi ?
« Ca sera Sinus ! » annonça la présentatrice, quand la caméra la montra une nouvelle fois. « Et ça sera bel et bien un ship. Plus d'informations grâce à ces images exclusives qui nous viennent de la chambre d'hôpital où se trouve le nouveau ship. Rappelons que nous sommes en direct ! »
La télé me montra en train de fixer la télé. Quoi ?
« Coupez ça ! » m'emportais-je.
Ma voix raisonnait comme dans un écho. Sans doute parce que je parlais, et que tout était retranscrit en direct à la télé. Et j'étais même sous titrée. o_O
« Je vais m'en occuper. » précisa Hadès en claquant des doigts.
Il ne se passa rien. Si ce n'est que la femme ré apparu à l'écran.
« Hadès, un rêve, un espoir. C'est samedi soir en prime time. Comment le Seigneur Hadès, maître des Enfers et dieu tout puissant a perdu ses pouvoirs ? Retour sur la généalogie du dieu. »
Il se décida enfin à couper la télévision.
« Je vais aller dire deux mots à l'autre imbécile de François et je reviens. »
Il claqua à nouveau des doigts, avant de se résigner à quitter tout simplement la chambre. Heureusement, Frank débusqua la caméra. Pour une fois qu'il faisait quelque chose de bien...
« Pourquoi ils nous filment ? Je ne veux pas être filmé ! J'ai pas envie qu'on me voit ici ou n'importe où d'autre. Je veux juste être tranquille ! »
« No prob, Bébé, je gère. J'ai déjà débusqué la première. Je cherche la seconde. Par deux, ils vont. »
Il se mit à renifler la pièce. Je secouais la tête. Je voulais juste me reposer.