« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
When I was a kid, I used to buy and sell gravity I knew how to fly, and I would teach you for a fee Broke every window in my hotel heart preacher.
Le retour à Storybrooke avait été… Un peu étrange. Un peu bizarre. Un peu décalé aussi, après ces quelques jours passés en pleine mer puis sur une île paradisiaque à assouvir quelques fantasmes qui avaient bien lieu d’être. Non content d’avoir eu le fin mot de toute cette histoire d’acteurs et de plateau de télévision, Livio avait pu profiter de quelque chose qu’il convoitait depuis plus longtemps encore : Queenie. La pâtissière s’était révélée, il pouvait le reconnaître, complètement à la hauteur de ses attentes et de ses idées. Vive comme l’éclair, impétueuse comme la houle marine et aussi sauvage que lui lorsqu’il s’agissait de mettre l’autre à terre pour un baiser ou pour un combat. Leur première nuit avait été chaude et savoureuse, la seconde un pur moment électrique et puis il avait cessé de compter. Entre la fraîcheur du lagon après un trek de deux jours ou la cabine qui leur était réservé sur le yacht des Clooney, ils avaient profités l’un de l’autre comme si c’était leurs derniers jours sur cette maudite planète. Ça y avait ressemblé en tout cas, se découvrant plus encore que précédemment et échangeant une énergie que Livio pensait perdue à jamais.
Seulement voilà, rentrer à Storybrooke avait aussi été synonyme de reprendre son emploi et elle les siens. Comme auparavant, ils n’avaient pas beaucoup de possibilités pour se croiser et devaient jongler avec l’organisation de leurs agendas. Elle était peut-être la cheffe de sa pâtisserie et lui le chef de service d’hématologie, ils avaient des obligations horaires et heures supp’ qui ne tardèrent pas à taper sur le système de Livio. Passer d’un temps quasiment exclusif avec elle à des moments parcimonieux au fil des semaines avait mit ses nerfs à rude épreuve.
C’était simple : même Aguistin avait cessé de le chercher à l’hôpital sous peine de finir la tête la première dans une centrifugeuse ! Tiberius avait dû renouveler son stock de scotch qu’il leur arrivait de descendre bien plus vite que l’ordinaire. Dolores tentait tant bien que mal de le détendre, peine perdue : il avait besoin de sentir Queenie contre lui et de répondre à ses paroles aussi insassiables qu’intéressantes. Les rares fois où ils avaient put se retrouver, d’abord un rendez-vous pour finir chez l’un ou chez l’autre, avaient été… Indescriptibles. Pire qu’un shoot d’héroïne dans les veines ou qu’un rail de cocaïne direct dans le nez. Cette femme lui faisait perdre complètement la boule sans qu’il ne parvienne à complètement redresser la barre.
Et c’était un putain de problème.
D’ordinaire il ne s’attachait pas. Jamais. C’était une règle d’or, une espèce de loi antique qu’il avait décidé d’appliquer depuis qu’on lui avait volé sa vie de mortel pour le confronter à l’éternité. Il avait vu les siens vieillir et mourir, se perpétrer sans qu’il ne puisse plus faire partie de leur existence… Et ça l’avait vacciné. On lui avait refusé une vie normale et, désormais, il n’était plus question de s’attacher à qui que ce soit. Où que ce soit. Des histoires sans lendemain, quelques coups d’un soir, éventuellement des flirts mais jamais rien de très sérieux. De toute manière il n’avait pas besoin de chercher bien loin pour séduire ces dames et trouver des bras chaleureux où se reposer un peu… Et puis il y avait eu Queenie. Maudite Queenie. Satanée Queenie qui l’avait attiré, irrémédiablement, et auprès de laquelle il avait glissé sans même s’en rendre compte. Lentement. Assurément. S’installer à proximité. Se laisser faire par ses manières et ses maladresses. Se séduire de ses atouts et de sa verve. S’impressionner de ses passions et motivations. Sans doute auraient-ils put être amis…
Mais il l’avait goûté et toute sa raison s’était emportée dans un au-delà inatteignable. Une seule bouchée n’était pas suffisante, il la lui fallait toute entière. Sa peau. Ses yeux. Ses cheveux. Ses mains. Ses seins. Son corps. Ses sens. Son esprit. Tout. Il voulait tout et plus encore, à en devenir dingue et à en exploser les sacs d’entraînement sous les insultes houspilleuses de Rob. Pas concentré, c’est ce qu’on lui avait dit. Complètement à côté de la plaque et incapable de faire preuve de sang-froid. Putain, c’était impressionnant à quel point elle pouvait lui manquer. Cette fille l’avait mise dans sa peau et maintenant il ne parvenait plus à s’en défaire ! Inébranlable et pourtant obsessionnel. A en damner les saints et oublier toute prudence…
Il fallait que ça s’arrête. Mais en même temps, Livio n’en avait pas du tout envie.
C’était pourtant la seule solution pour ne pas sombrer dans quelque chose d’aussi effrayant qu’inconnu. Il réfutait tout sentiments et ne parvenait pas à accepter qu’il puisse en avoir. Hors de question. Pas question. Ils avaient été clairs l’un avec l’autre dès le départ : trop de déceptions dans leurs vies pour se permettre ce luxe. Trop de douleurs et de trahison pour faire à nouveau confiance. Mais bordel, si on pouvait dire à son cœur de se mettre d’accord avec sa raison, ça l’arrangerait ! Parce qu’à peine trois mois après la croisière dans le pacifique, le vampire avait l’impression de devenir complètement dingue à ne pas savoir quel chemin emprunter. Ca avait été pourtant simple par le passé, évident, un terme et puis c’était tout. Mais là… c’était comme s’il était incapable de le dire et de l’accepter. Comme si la douleur de l’éloignement agissait comme un raz-de-marée sur toutes bonnes résolution. Et ça le foutait dans la pire des situations.
Pourquoi est-ce que ça n’était jamais aussi simple que dans les foutus bouquins dont elle lui parlait parfois ? Tout tracé, comme un scénario bien ficelé, avec la perspective d’un avenir heureux quoi qu’il arrive. Livio ne croyait pas à ces avenirs cousus de fils blancs, se doutant bien que le karma allait lui renvoyer dans la gueule la moindre tentative positive d’agir ou de profiter de la vie. Ca le bouffait de l’intérieur de ne pas savoir, ça lui mettait une trouille monstre que quelqu’un puisse de nouveau parvenir à franchir sa carapace… Et puis qu’elle disparaisse, comme les autres, en le laissant seul pour l’éternité. La crainte d’un avenir seul bafouait la perspective d’un présent à deux et il n’avait pas encore décidé du moyen de remédier à cela. Ou de se laisser couler, au choix.
Lorsqu’il gara sa voiture devant la pâtisserie, Livio avait pourtant prit quelques résolutions. Ils avaient une semaine pour rejoindre Seattle sur la côte ouest, où il avait un combat d’underground pour les finales du championnat. Rob l’avait traité de fou lorsqu’il avait annoncé qu’il s’y rendrait seul avec Queenie, privilégiant de « la détente » à un entraînement intensif mais le vampire n’avait pas flanché. Ces quelques jours, il les attendait pour pleins de raisons et notamment pour la plus importante d’entre toutes : faire le point sur leur relation. Il ne doutait pas que la pâtissière en valait la peine mais est-ce que lui, en valait vraiment la peine ? Est-ce qu’il était capable de fournir les efforts suffisant pour tenter de la garder ou est-ce que tout ceci était voué à l’échec depuis le départ ? …
Une semaine. Sept jours. Un tête-à-tête sur la route et dans une voiture pour décider d’un putain d’avenir… Et dieu seul savait à quel point Livio flippait de prendre la mauvaise décision et de tout faire foirer – comme il en avait l’habitude au fond. Ca le prenait aux trippes à lui en retourner l’estomac, mais son éternel air intouchable prenait le pas sur les impressions. Peut-être qu’il n’arriverait pas à se maitriser face à elle. Peut-être qu’elle aurait peur du vampire qu’il était ? Elle ne l’avait jamais vu ainsi, il n’avait jamais percé sa jolie peau pour boir à même sa gorge comme la plus délicieuse des récompenses… Et pourtant, qu’est-ce qu’il en avait eu envie ! Une ode à la luxure, un appel à la pomme d’eden interdite juste sous son nez. Mais la mordre, ça revenait à lui révéler bien trop de choses et plonger dans sa vie en la laissant prendre la sienne. Trop important. Trop… Personnel. Putain de duel dans sa tête ! Un bordel sans nom, comme au fond de son cœur en ce moment.
Il s’extirpa du véhicule et croisa le regard amusé de Gabrielle, qui couru vers lui perchée sur ses talons sous son tablier Fantasia. Cette dernière lui plaqua deux bises énormes sur les joues, gloussant de satisfaction et son sourire malicieux pendu sur les lèvres. Livio l’avait prévenu depuis plusieurs jours de son idée et cette dernière avait été plus que ravie de l’aider à sa tâche : elle avait préparé des affaires de rechange pour Queenie – et PAS quinze valises comme la dernière fois – dans un grand sac qu’elle tendit d’ailleurs au vampire. Elle releva le menton, comme pour le mettre au défi.
« Tiens. De toute façon elle peut changer de vêtements à sa guise donc elle a pas besoin de grand choses. J’espère que tu sais ce que tu fais ! » Déclara Gabrielle. « Je te la confies pour une semaine, après tu me la ramènes, et en un seul morceau ! »
« Dix jours. Y’a le voyage retour. »
Elle haussa les épaules.
« C’est toi le mathématicien. Je gère en attendant et je serais au courant de tout ce que vous faites ! »
Elle agita son téléphone comme pour appuyer ses propos. Au fond, ça avait l’air de l’amuser plus qu’autre chose. Tant mieux, ça voulait dire qu’il n’était pas le seul à penser que c’était une bonne idée de se retrouver juste avec Queenie ; Même si ça n’allait sans doute pas être de tout repos, les connaissant lorsqu’ils étaient ensemble… Outre collectionner les évènements indésirables, leurs tempéraments les poussaient à ne jamais être réellement tranquilles. Sans action, on s’ennuierait, non ? Pourvu que rien ne les fasse rétrécire ou rajeunir cette fois. Il comptait profiter de sa belle jusqu’au bout, comme il aurait dû le faire depuis le départ… Si ça devait être leurs derniers moments ensemble à cause de lui, autant qu’ils soient les meilleurs. C’était dingue de se foutre une pression comme ça, il se serait collé des baffes s’il le pouvait !
Il chargea le sac dans le coffre, à côté de ses propres affaires.
« Vous allez dormir où ? »
« On verra bien, y’a pas mal d’hôtels sur la route. On trouvera. »
« Tu la met pas dans un motel miteux ou je te frappe, c’est degueu ces endroits et crade ! T’imagines pas le nombre de gens qui couchent dans ces endroits et où c’est pas nettoyé… Rien que d’y penser j’ai l’impression de me choper de l’herpès ! »
Il esquissa un sourire amusé, hochant la tête dans une promesse silencieuse en préférant ne pas imaginer. Il avait déjà dormi dans des motels et rien ne lui était arrivé… En même temps, c’était un vampire. Mais il n’avait pas prévu de faire dormir Queenie dans des endroits délabrés. Déjà qu’il n’avait pas forcément prévu de la laisser dormir tout court… Bref.
« Je suis un peu jalouse… » Avoua Gabrielle dans un soupir. « Je vais la chercher, bouge pas Roméo ! »
Et sans un mot de plus, elle fila à l’intérieur chercher la source de toutes les angoisses de Livio… Mais aussi de tous ses espoirs. Parce qu’étrangement, il suffit qu’elle apparaisse sur le pallier de sa pâtisserie pour chasser toute forme de doutes et de démons dans son esprit : Queenie était putain de parfaite et lui… N’était probablement qu’un abruti en manque de confiance personnelle. Elle le tenait par le coeur, depuis le départ, et Livio n'était même pas capable de lutter face à ça.
Bordel de merde. Il était amoureux.
black pumpkin
Athénaïs du Chestershire
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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| Conte : Alice au pays des merveilles | Dans le monde des contes, je suis : : The Moon in the sky !
Le monde était passé à deux doigts de la catastrophe. Si les producteurs auraient épluchés correctement les dossiers des potentiels candidats, ils auraient certainement su, qu’il ne fallait en aucun cas jouer avec Queenie. Apprendre qu’elle avait été floué pouvait passer. Ce n’était pas la première fois dans sa vie qu’on préférait la juger sur son physique, ne pouvant imaginer une seule seconde que derrière ses jambes de mannequins, il y avait un cerveau très bien rempli. Elle s’était dit, qu’elle se vengerait bien plus tard. Mais apprendre … que des milliers, voir des millions de gens l’avaient vu … dans la tenue d’Eve l’a rendait folle de rage. Si Livio ne l’avait pas retenu quand Miss Joanne avait levé le pot au rose, le capitaine Birdbox et tous les employés auraient passés un très très sale quart d’heures. Cependant, il n’était pas exclu qu’elle le fasse au moment où ils s’y attendaient le moins, pensant certainement qu’ils n’avaient rien à craindre dans la prison où ils se trouvaient, bien à l’abri. Le regard qu’elle avait jeté au capitaine avant de monter sur le yatch voulait dire qu’elle le retrouverait, n’importe où, et Queenie n’était pas connu pour ne pas tenir ses engagements. Elle ne l’avait jamais sentie. Dès qu’elle était montée sur ce faux navire, vu que tout n’était qu’une mise en scène, elle s’était dit que le capitaine était étrange. Elle aurait dû écouter son instinct. Elle aurait du être sur ses gardes, ne pas relâcher la pression. Elle aurait dû le savoir, que le destin ne lui laisserait pas prendre des vacances aussi facilement. Elle en avait déja eu l’amère expérience avec Akane Resort, et visiblement cela ne lui avait absolument pas servie de leçon. Certes, elle avait pensé que parce qu’elle n’était pas dans son monde d’origine, que tout irait bien, mais non, elle s’était trompée. Ainsi, elle avait eu à subir les centaines de remarques quotidiennes sur son passage dans cette émission au succès retentissant. Si elle essayait de voir tout le temps le côté positif de la chose, n’ayant pas un caractère qui faisait qu’elle se laissait abattre, comme le fait que cela lui avait ramené beaucoup de clients à la pâtisserie, elle arrivait parfois à saturation. Parce qu’elle restait souriante, polie, acceptant ce qu’on lui disait, aussi bien les compliments que les critiques, mais de temps en temps, comme la bouilloire, elle sifflait, pas loin de l’explosion. Elle avait été à deux doigts de clouer contre le mur la première adjointe du Maire, Déborah, qui avait son ton lascif qui donnait l’impression qu’elle avait inventé l’eau chaude, lui avait balancé qu’elle avait faite honte au cabinet du Maire, qu’elle ne savait pas pourquoi on la gardait et que la seule chose de bien chez elle était son mec. Si Elena, n’avait pas tempéré les choses, Queenie n’aurait pas hésité une minute, à en faire du carpaccio. Au lieu de sortir ses katanas qui lui démangeait le bout des doigts, elle avait répondu avec un ton à glacer les pingouins qu’au moins, elle en avait un, de mec. C’était bas et petit mais elle n’était pas état de réfléchir. Puis cela ne valait pas la peine, elle ne perdrait pas de la salive pour cette lèche botte.
Par contre, elle avait mis les points sur les i avec ses proches. Elle avait passé un sacré savon à River, qui avait suivi l’émission avec Aguistin, sans même lui envoyer un sms pour voir si elle n’était pas en danger. Et ce dernier s’était défossé. Il lui avait dit, l’implorant presque, que ce genre d’émissions ne l'intéressait guère, que c’était l’affreux garnement qu’était le frère de Livio qui l’avait entraîné là dedans parce qu’il avait senti qu’il y aurait un mort. Elle s’était pincer le nez, et avait laissé tomber. De toute façon, cela ne servait à rien. Elle avait bien été tenté d’aller voir Aguistin, mais ce dernier l’avait agréablement surpris en réalité, en lui laissant parler à Grace, alors qu’elle savait qu’il faisait son travail. Il lui avait montré une facette qu’elle Mais pour Gabrielle, l’affaire avait été différente. Déja parce qu’il avait fallu qu’elle lui répète un nombre incalculable de fois qu’elle ne savait pas que ce n’était pas une vraie croisière mais une chose filmée à son insu. Qu’ensuite elle s’énerve en lui disant que non, elle ne lui raconterait rien de ce qui s’était passé entre elle et Livio. Gabrielle n’arrêtait pas de glousser quand elle prononçait son nom et cela l’agaçait. Ils n’étaient pas ensemble. Oui ils étaient proches, mais cela s’arrêtait là. Enfin, ce qu’elle voulait laisser croire. Elle même avait du mal à situer leur relation. Ses seuls coups d’un soir étaient justement, des coups d’un soir. Certes elle leur parlait toujours, étant même proche de certains, comme de Zach par exemple, s’en voulant aussi certainement sur le fait qu’elle le pensait beaucoup plus vieux à l’époque. Mais Livio. Ah Livio. Tout était différent avec lui. De leur rencontre lors de l’ouverture du Fantasia il y a plus de six ans maintenant, à leurs “disputes’ par rapport à Aguistin qui se terminaient sur le ring, aux discussions à ne plus en finir sur le lieu de travail de l’un ou de l’autre. Au fur et à mesure Queenie avait prit goût à la présence de Livio, allant même la chercher quand elle avait l’impression que cela faisait longtemps qu’il n’avait pas été dans les parages. Puis, il y avait eu le Pacifique. Enfin, il aurait du y avoir. Quand elle avait reçu cette invitation pour une croisière, avec la possibilité d’amener quelqu’un, immédiatement elle avait pensé à lui. Le destin avait fait de même, et ils s’étaient retrouvés comme deux adolescents sur un banc à s’inviter mutuellement, des papillons dans son ventre. Depuis quand cela ne lui était il pas arrivé ? A Storybrook, jamais. Dans son monde … quand son regard avait croisé celui de Jellal dans la prison de la tour du Paradis. Elle avait essayait de se convaincre que ce n’était pas ça, juste l’excitation de partir en croisière dans une région magnifique qu’elle ne connaissait pas. Elle s’était d’ailleurs plutôt bien convaincue, jusqu’à la soirée d’inauguration sur le paquebot. Mon dieu qu’il était beau dans son costume trois pièces. Puis, il n’y avait pas que ça. C’était beaucoup plus profond qu’une simple attirance physique. Ils étaient sur la même longueur d’onde. Bon, finalement, la croisière ne s’était pas amusée bien longtemps, pour devenir … ce qu’elle était devenue et qui emmerdait maintenant Queenie même des mois après. Heureusement qu’ils avaient eu une compensation. Georges Clooney n’était pas comme les ragots de Mirajane. C’était un homme charmant, doté d’une grande sensibilité, vraiment penaud par l’abus qu’on leur avait fait. Au final, ils avaient vraiment pu profiter de leurs journées de vacances. Elle était restée quelques jours sur le bateau, en compagnie des autres, avant que sa bougeotte et son envie d’aventure prennent le dessus. Livio avait dit oui, et ils étaient partis uniquement tous les deux. Ces journées étaient gravées dans sa mémoire, et dans son carnet, les ayant décrit avec moults détails. Détails qu’elle avait refusé de donner à Gabrielle, qui avait fait pourtant fait des mains et des pieds pour savoir, l’autographe de Clooney et l’invitation à déjeuner avec lui qu’elle avait obtenu ne lui suffisant pas.
Il n’y avait rien. Le quotidien avait bien reprit le dessus, le travail reprenant de grignoter son temps et sa vie. Néanmoins, son ressentiment envers le vampire n’avait pas changé, bien au contraire, il augmentait de jours en jours, et c’est ça, qu’elle appréciait grandement. Dans la solitude de ses appartements, elle avait commencé à y réfléchir. Ce n’était pas bon. Pas bon du tout. Elle ne pouvait pas tomber amoureuse, car après tout, c’était bien de ça qu’il s’agissait. D’amour. Alors qu’elle s’était jurée de ne plus jamais tomber amoureuse après avoir enterré Jellal, qu’elle avait tué de ses propres mains. C’était bien trop douloureux, et le destin semblait souvent s’amuser d’elle, à lui faire aimer des créatures terrifiantes sans se douter qu’elle en était elle même une. Même si son traumatisme était bon fort ici, dans ce monde, qui n’avait rien connu de sa vie d’avant, elle ne voulait pas. Et Queenie était têtue, ne revenant que dans de très rares cas sur ses décisions. Livio était juste un très bon ami, avec l’option plaisir en plus. Pas de soucis, pas de tracas, pas de prise de tête. Luci n’avait ainsi pas tord sur ce point. C’était totalement idiot de se priver de quelque chose qu’elle appréciait sous prétexte que cela pourrait lui faire du mal dans l’avenir. Même si elle n’était pas entièrement convaincue par ses dires, elle l’écoutait quand même. Après tout, elle savait que le directeur de l’université était plutôt maître dans ces domaines là, alors elle ne voyait pas pourquoi elle ne lui ferait pas confiance. Mine de rien, il était moins bavard que Gabrielle, c’était pour ça, qu’elle s’était confiée, pensant qu’il lui donnerait plus de réponses que son journal intime. C’était le cas. Elle n’avait cependant retenu que 5% de choses qu’il lui avait conseillé, Luci partant souvent dans l’extrême d’une situation. Au moins, elle avait fait une sorte de paix avec elle même, arrêtant pour le moment avec ses questions existentielles, ses remords, ses souvenirs qui lui pourrissait la vie. Alors quand Gabrielle déboula dans son bureau, à l’étage du Fantasia, Queenie hocha la tête avec un sourire, regardant sa montre. “Livio est là ? Ce n’est pourtant pas l’heure d’aller manger ?” Parfois, il venait la chercher pour qu’ils puissent déjeuner ensemble. C’était d’ailleurs plus souvent quand elle était à la Mairie, dans son bureau d’adjointe, sachant pertinemment que le midi était le coup de feu, même pour la pâtisserie, surtout en période d’été. Se levant, elle réajusta sa chemise au motif floral, se regardant dans la vitre de la porte pour voir l’air qu’elle avait. Elle passa sa main dans ses longs cheveux, qu’elle avait laissé détaché, sous l’oeil coquin de son amie, qui ne lui avait pas répondu concrètement, lui disant juste de prendre son sac à main. Elle avait froncé les sourcils, n’aimant pas trop ne pas savoir ce qui l’attendait, surtout qu’elle avait du pain sur la planche. Ses talons claquaient sur le sol du Fantasia, quelques têtes se retournant devant l’apparition de la patronne. Elle salua les habituels clients, qui venaient régulièrement prendre une collation, ceux qui venaient travaillaient, grand gobelet de bubble tea, petit gâteau et ordinateur allumé. N’ayant pas non plus trop le temps, une certaine forme de hâte lui nouait les entrailles, son visage s’illumina en voyant Livio, adossé à sa voiture. “Que me vaut le plaisir de ta visite ?” Elle lui laissa faire son baise-main, rituel qui s’était installé entre eux et qu’elle appréciait grandement, avant qu’il ne lui explique le pourquoi du comment. Ses yeux s'écarquillèrent de surprise, son regard allant de Livio à Gabrielle, qui était visiblement rentrée dans la pâtisserie pour soi disant s’occuper de clients. “Maintenant ? Tu veux qu’on parte maintenant ?”
La surprise se voyait, comme s’entendait dans sa voix qui avait prit quelques tonalités. C’était tentant, vraiment très tentant. Elle prit quelques minutes pour réfléchir, se mordillant la lèvre, Qu’est ce qui l’empêchait de lui dire non ? Les réunions à la Mairie à laquelle elle devait assister ? La visite de l’école primaire ? La réunion du conseil d’administration de l’université à laquelle elle était invité comme usager extérieur ? Et un tas d’autres choses encore qui était prévue à son agenda. Il y avait aussi la pâtisserie. Les commandes affluées pour les mariages du mois de Juin, ainsi que les baptêmes et les communions. Si elle écoutait sa raison, elle aurait dit non à cette proposition alléchante. Elle ne pouvait décemment pas laisser ses employées seules, ainsi que toutes les obligations que son statut à la Mairie lui conféraient. Son coeur pourtant, lui disait que cela ne pourrait lui faire que du bien, de se retrouver en tête à tête avec lui. Or Erza n’avait jamais été connu pour écouter son coeur … “Qu’est ce que vous faites encore là ? Allez ouste !” Elle se retourna, l’air sévère, pour voir Gabrielle en haut des marches qui leur faisait signe de partir. “...” “Je me suis arrangée, tu n’as rien à faire Queen’ tu peux y aller l’esprit serein !” Ses sourcils se froncèrent encore plus. Comment ça elle avait tout arrangé … “J’ai prévenu Monsieur le Maire que tu avais un congrès d’entrepreneurs à Seattle et que tu ne pourrais pas être là cette semaine !” “Tu lui as menti !” Outrée, elle serra les poings face à cette attitude nonchalante et mesquine qu’elle avait, reconnaissant bien là le démon qu’était Mirajane, à vouloir tout manigancer dans le dos des autres. “Rien que pour cela je devrais dire non !” Elle s’était retournée face à Livio, les bras croisés sur sa poitrine, assez mécontente de ce plan qu’ils lui faisaient. Néanmoins, maintenant que la chose était faite … il aurait été dommage de s’en priver. Elle se retourna très rapidement vers la blonde, son air glacial rafraîchissant l'ambiance. “Toi, je peux t’assurer qu’on va avoir une discussion en rentrant …” “Mais avec plaisir Erza !” Les yeux de Gabrielle passèrent au jaune, l’espace d’un fugace instant avant de revenir à leur couleur normal, tout en lui faisant un signe de la main, souriant, heureuse. “Je conduis !” Contournant la voiture, elle vu très bien le geste de vainqueur de la blonde, qui répartit vraiment cette fois dans le commerce. Soufflant, elle secoua la tête quand Livio rentra dans la voiture. “Tu es vraiment un cachotier.” Elle démarra, lui lançant une oeillade finalement plus amusé que colérique, appuyant directement sur l’accélérateur pour partir en trombe, sa conduite ayant toujours été plus que sportive. “Bon, guide moi, vu que je pense que tu as sans doute pas prévu de prendre le chemin le plus court pour rejoindre Seattle ... Vu que c’est là que nous allons …” Elle n’était pas idiote, elle avait comprit directement. Elle savait qu’il disputait un combat important le week end d’après. “Dans tous les cas, je veux que nous allions à la pâtisserie Le Panier. C’est une pâtisserie française très réputée dont les macarons et les tartes à la fraise sont réputées pour être les meilleures.” Elle pencha la tête vers lui, avec un sourire gourmand. Finalement c’était une bonne idée. S’il l’avait prévenu, elle aurait refusé, alors qu’au pied du mur, elle avait accepté, comme souvent avec elle. Et puis, au moins, ils auraient l'occasion de discuter, et surtout de profiter, cette pensée fugace venant se mélanger avec celle de déguster une succulente gourmandise à la fraise. Luci avait raison. Elle devait vraiment profiter à fond du moment présent.