Je ne m'imaginais nul part ailleurs que chez moi, enfouie dans mon lit trop grand pour une seule personne, perdue entre mes draps trop épais pour ne pas m'étouffer mais trop fin pour me tenir assez chaud. J'avais l'impression de me plaindre sans cesse du décor sombre dans lequel je vivais pourtant lorsque j'ouvrais les volets, c'est la lumière du jour qui me faisait broncher. Plus rien n'allait, je me sentais mécontente de tout et de rien. Dans cette atmosphère lugubre et froide, je ne me voyais nul part ailleurs que dans ma mélancolie. Je songeais à quand toute cette histoire avait commencé. Était-ce quand je recouvris la mémoire sans avoir Nabu à mes côtés ? Était-ce quand je la perdis à nouveau à cause de Mme. Faragonda et que, perdue, mes amies me délaissaient pour un monde plus grand qui leur ouvrait les portes ? Était-ce quand, il y a quelques jours, j'ai découvert de la pire des manières que mon fiancé était mort depuis 5 ans mais que les seuls personnes au courant prenaient soit un malin plaisir à me le cacher, soit une pesante culpabilité à ne jamais me l'avouer ? J'hésitais mais, néanmoins, je savais que chacun de ses événements avaient eu leur importance pour que je me retrouve dans cet état aujourd'hui. J'avais peut-être retrouvé mes amies mais cette fois-ci c'est moi qui ne m'en approcha plus, trop désemparée pour pleurer devant elles. Peut-être quelque peu en colère également. J'avais besoin de compagnie mais je ne leur faisais plus tant confiance qu'avant... Elles avaient leur vie et moi, trop têtue, j'arborais un sourire forcé en leur disant "c'est pas grave ! Allez-y."

Finalement, je savais au fond de moi que j'avais besoin de compagnie. Même lorsqu'elles n'étaient pas là, j'avais tout de même eu quelqu'un à qui parler ou avec qui m'amuser. Cette personne manquait à l'appel depuis 3 ans, déjà, lorsqu'elle disparut soudainement au parc alors qu'on se promenait toutes les deux. Comment, en un seul regard égaré, je pus la perdre de vue ? Une lettre m'expliqua à mon retour à la maison que Piff, ma mini-fée et également l'enfant que j'avais adopté dans ce monde, devait partir faire son initiation comme toutes les siennes à son âge. Elle devait devenir une mini-fée accomplie et Storybrooke ne permettait pas tout ce que leur monde avait pu permettre autrefois. Je ne sais ni où elle s'est rendue, ni même lorsqu'elle reviendra. Le fin du message disait seulement bientôt. Mais c'est quand bientôt ? Bientôt, bientôt, bientôt... C'est trop vague ! Déjà 3 ans, et toujours pas de nouvelles de Piff... Qu'est-ce que je dois en conclure de ce bientôt ? Qu'il n'arrivera jamais... ?

"Piff..." Articulais-je de ma voix enrouée dans mes coussins.

Je ne m'étais plus rendue au parc où je l'avais perdue quelques mois après ce fameux jour. J'avais abandonné de la retrouver là-bas, la laissant entre les mains de créatures magiques que je ne connaissais pas pour peut-être, un jour, la retrouver grandie, heureuse et forte. Qu'avais-je raté de ces 3 ans ? Sûrement pleins de choses. Trop. Pourquoi n'ai-je pas pu les accompagné alors que je suis moi-même une fée en plus d'être sa tutrice, sa connexion parfaite ! Personne d'autre que moi ne sait plus comment fonctionne Piff. Et on me l'a enlevé...

Me redressant subitement, je roulais jusqu'au bout de mon lit et pris appuie sur mes deux jambes. Impossible de rester plus longtemps ici, j'allais réellement finir par tomber dans une dépression maladive si je ne sortais pas. Le soleil n'a jamais fait de mal à personne...


Mes pas me conduire à l'endroit que je redoutais mais je ne m'en étonnai pas. Il fallait un jour que je retourne au parc de Storybrooke si ce n'était pour la fuir lors de mes jogging matinaux. À défaut d'être d'humeur à courir, j'étais d'humeur à observer avec passivité la jeunesse des petits qui grimpaient les structures de jeu. Je m'assieds alors sur un banc libre et sortis un livre que je feignis de lire de travers. L'air frais de ce début d'année jouait avec mes cheveux, raccourcis depuis mon retour de Pékin. Je respirai enfin autre chose que le renfermé de ma chambre d'appartement, vêtue autrement que dans un pyjama trop large. Je me sentais presque bien... Presque.

J’ai vu tes peurs se cacher près de notre passé. Et laisse-moi seul, laisse-moi loin de tes côtés. Mais oublie-moi, parcours ces flots, efface mes pas...

Pando

Mary Poppins. Qu’est-ce-que c’est en fait ? Ce n’est pas un titre, ce n’est pas une image. Ce n’est même plus une légende. Je suis née de l’esprit d’une femme qui avait besoin d’être sauvée. Je le sais, dans ce monde, je ne suis que le personne d’un roman, lu par des tas d’enfants dans le monde et de beaucoup de leurs parents également. Je crois qu’en fait, je me suis résumée à cela pendant si longtemps, être là pour rétablir l’ordre dans les familles, leur ramener un peu d’espoir, de gaité et de bonheur dans des familles assombrie par la crainte et la tristesse. Mais qu’en était-il de moi ensuite ? Je repartais là où me conduisait le vent. Parfois, je revenais et parfois non. J’étais une fée peu ordinaire et il était clair que quand on me demandait de l’aide, je venais toujours. J’avais été contactée pour l’apprentissage des jeunes pixies. Après vingt huit ans de malédiction, je ne pensais pas être encore la messagère de Faragonda, je ne pensais pas être encore digne de pouvoir veiller sur le bon déroulement de l’initiation des mini-fées et pourtant, c’était bien le cas.

Mais aujourd’hui, ce n’était pas un jour où j’étais la messagère, aujourd’hui, je me devais d’être Meredith avec une touche de Mary, je me devais d’aller rendre visite à la seule personne qui soit liée plus que par la magie à l’une des jeunes pixies. Layla. Piff allait bien mais je savais que sa jeune amie n’était pas dans le même état. Les pixies faisaient parties des fées et vice versa, c’était plus qu’un lien magique, c’était presque un lien de sang et je savais que la jeune femme devait être rassurée, il était important qu’elle le soit, je l’avais appris de la voix même de Faragonda, il fallait qu’elle le sache. Aussi, c’est vêtue très simplement, loin du côté trop chic de Mary Poppins que je me dirige au parc. C’est le vent qui m’y entraîne, j’ai toujours fait confiance au vent. Je pose mon regard sur Aisha, assise là, sur le banc. Elle est seule, perdu, je le sais. Je m’approche d’elle et retire mes lunettes de soleil avant de m’asseoir à ses côtés.

« Bonjour Layla. » commençais-je.

J’ai vu tes peurs se cacher près de notre passé. Et laisse-moi seul, laisse-moi loin de tes côtés. Mais oublie-moi, parcours ces flots, efface mes pas...

Pando

Je me sentais presque bien... Presque.

J'avais cette impression que me rendre dans un lieu public faisait, d'une certaine manière, avancer ma vie comme les gens construisaient la leur. J'avais l'impression d'être banale, cadrée et heureuse de l'être. Évidemment, le couplet était tout autre et il est facile de remarquer que mes cernes n'étaient pas dû à une soirée trop arrosée. J'étais pâle, mes lèvres étaient gercées, mon regard figurait perdu dans le sable du parc. Je ne profitais de rien, je songeais simplement à la vie des autres que je comparais à la mienne et je me demandais ce qui aurait été mieux si j'avais voulu tout effacer pour recommencer différemment. Je sais qu'au fond de moi l'envie ne s'y prêtait pas, mais la question devait tout de même se poser et c'est ce que je faisais. En boucle.

Les enfants grimpaient les uns après les autres l'escalier qui menait au sommet de la structure, puis descendaient avec une impatience presque compétitrice le toboggan pour enchaîner à nouveau les mêmes étapes. Ils couraient et ne s'épuisaient pas et je ne m'épuisais pas à les observer, enfoncée au fond du banc en compagnie d'une jeune femme que je n'avais presque pas vu arriver avant qu'elle ne dise le nom. Si pensive je pouvais être à l'extérieur, laissant mes mèches se faire bercer par le vent sur mon visage, je réagis instantanément à mon véritable prénom qui joua le rôle d'électrochoc à son entente. Un regard perplexe se décala dans sa direction. Je plissais les yeux en l'analysant vivement de haut en bas, sans me souvenir de l'avoir déjà croisé auparavant. Habillée très simplement, elle n'avait pas l'air au premier regard d'appartenir à mon monde et d'avoir quelconque moyen de me connaître sous Layla, la fée des fluides. Seulement, qui se fiait aux premières apparences, ici ?

"Excusez-moi... lançais-je avec la culpabilité d'avoir peut-être oublié une ancienne rencontre. Nous nous connaissons ?"

Je me plongeais dans son regard plus longtemps mais comprenais surtout que je ne la connaissais pas. Elle pouvait tout aussi bien avoir été une invitée de mes parents au château d'Andros, comme le laisserait présager sa posture noble et la clarté de sa voix, je m'en serais souvenue. Elle n'est pas une élève d'Alféa, pas plus qu'une professeure. À court d'idées, la question se posa d'elle-même...

"Qui êtes-vous ? Et comment savez-vous mon nom ?"

J’ai vu tes peurs se cacher près de notre passé. Et laisse-moi seul, laisse-moi loin de tes côtés. Mais oublie-moi, parcours ces flots, efface mes pas...

Pando

Je souris à la jeune femme. Je sais qu’elle ne me connaît pas. Elle ne peux pas me connaître. Je ne suis que la messagère de Faragonda, toutes les mini-fées me connaissent mais pas les fées comme Layla. Je respire longuement avant de finalement reprendre la parole, suite à sa première question.

« Non… » énonçais-je avant de reprendre la parole « enfin pas encore en tout cas. » lui dis-je simplement.

Je la regardais dans les yeux, je voulais voir ce qu’elle ressentait mais c’était peine perdue parce que je le voyais déjà sur son visage, je le sentais même. Elle était malheureuse, vis à vis de Piff, je le sentais. Je passe une mèche de ma chevelure blonde derrière mon oreille avant de reprendre la parole pour répondre à la nouvelle question de la jeune femme.

« Je m’appelle Meredith…enfin ici tout du moins, mon véritable nom, c’est Mary Poppins. Je suis…comment dire…une amie de Faragonda. Nous nous sommes connues il y a longtemps elle et moi. » énonçais-je avant de reprendre la parole « je suis…je suis venue te voir pour te parler de Piff. Je te connais comme je connais toutes les autres Winx. » énonçais-je à la jeune femme.

J’ai vu tes peurs se cacher près de notre passé. Et laisse-moi seul, laisse-moi loin de tes côtés. Mais oublie-moi, parcours ces flots, efface mes pas...

Pando

Rares étaient les fois où je sortais ces derniers temps. Sous le chagrin et la solitude, l'appartement où je vivais était le seul endroit assez sécurisé et sombre pour que je m'y perde. Encore et encore. Les jours passaient et c'était dans une routine funèbre que je mangeais, dormais et ainsi de suite. Il fallait bien que je vienne à m'en lasser à un moment donné pour me retrouver dans ce parc public avec un teint pâle et des cernes bleuté qui n'ont pas vu le soleil depuis un certain temps. Loin de là de dire que je me sentais à ma place, j'avais au moins l'impression de retrouver petit à petit le sens de la vie même si ça n'aura pas aidé pour le sens de la mienne, en particulier.

Dans cette semi-absence où j'observais les enfants jouer dans le parc, je ne pris pas garde à la jeune femme qui venait de se poser à côté de moi jusqu'à ce qu'elle prononce mon nom. Mon véritable nom. Mon regard se tourna alors vers celle dont je ne connaissais rien, sans cacher la surprise qui se dessina sur mon visage. D'un sourire fin, elle s'était tournée dans ma direction et plongea deux grands yeux bleus dans les miens. Je fronçais les sourcils. Qui était-elle ? Je ne me souvenais pas l'avoir déjà vu auparavant et sous mes doutes, elle en confirma certains. Toujours plus suspicieuse, je lui demandais de décliner son identité et également... de m'expliquer comment elle connaissait la mienne. J'appris alors son nom, Meredith ou Mary Poppins, au dépend du monde dans lequel nous vivions, mais aucun ne me disait quelque chose. Seul le suivant retint mon attention : Faragonda. Elle était une amie à Mme. Faragonda. L'un de ses nombreux contacts... Tandis que ça faisait plusieurs semaines que je me refusais de lui parler. Je baissais le regard et Meredtih poursuivit sur sa lancée avec les Winx.

"Je vois, lançais-je d'un air détaché, je dois donc encore être la dernière au cour- Je me coupai dans mon élan. Attendez, vous avez dit Piff ?"

À la seule entente de son nom, je me permis de faire abstraction du reste. Depuis le temps que je n'avais pas entendu quelqu'un parler d'elle, je commençais à avoir l'impression que son existence n'était qu'un mythe.

"Où est-elle ? Est-ce qu'elle va bien ? Son initiation est terminée ? Je vais pouvoir la revoir bientôt ? Je me replaçai sur le banc, croisant les bras contre ma poitrine. C'est Mme. Faragonda qui vous envoie, n'est-ce pas ? Elle a encore des choses à cacher et préfère envoyer un messager plutôt que venir me voir par elle-même ? À voix basse, je rajoutais : Ce n'est peut-être pas plus mal..."

Je ne me sentais pas prête à revoir Mme. Faragonda de sitôt, pas plus que je ne me sentais prête à revoir mes amies. Le goût amer de l'abandon persévérait en bouche et il m'était difficile de l'ignorer. Rester seule était peut-être la solution à mes problèmes, pour le moment. Savoir une inconnue désignée pour m'apporter des informations m'évitaient d'aller voir ceux que j'évitais. Mary Poppins était donc la messagère qui tombait au bon moment.

"Je vous écoute. Repris-je en me calmant. Je ne sais pas qui vous êtes mais si vous prétendez connaître Mme. Faragonda et les Winx, alors je vais vous faire confiance. Je souhaite vraiment revoir Piff..."

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Pando

Je savais que ce ne serait pas simple de venir voir Layla comme ça, lui dire que j’étais une messagère de Faragonda, enfin une amie mais elle me voyait sans doute comme une messagère et que je voulais juste la rassurer sur Piff et le fait qu’elle allait bien. Je ne quittais pas la jeune femme des yeux, mon regard bleuté se voulait rassurant et j’espérais pouvoir la rassurer un maximum. Comme je m’en doutais, elle était l’une des dernières informées de ce cas. Je connaissais les autres Winx, je les avaient déjà côtoyées par le passé mais aujourd’hui, c’était Layla qui m’importait et Faragonda était inquiète, elle savait que Layla n’était pas au mieux de sa forme, surtout depuis le départ de Piff, il fallait donc que je tente d’arranger ça.

« Oui. » énonçais-je « C’est moi qui suit en charge de veiller à la bonne démarche de l’initiation des mini-fées, sur demande encore une fois de Faragonda. » énonçais-je à la jeune femme.

Je voyais que lui parler de Piff lui faisait du bien, il fallait que j’aide Layla à reprendre contenance et surtout à se rétablir bien pour pouvoir revoir Piff quand elle reviendrait. Dans peu de temps, je savais qu’elle reviendrait auprès d’elle très bientôt mais Aisha ne pouvait pas l’accueillir dans l’état actuel des choses, c’était aussi pour ça que je me trouvais là. Je vins à lever les deux mains pour lui dire de respirer un peu.

« Du calme, du calme. » lui dis-je avec un sourire bienveillant « Piff va très bien, elle réussie brillamment son initiation, je te promets que tu pourras très bientôt la revoir. » énonçais-je à la jeune femme avant de reprendre « Oui Aisha, c’est Faragonda qui m’envoie. Nous sommes amies depuis de très longues années, mais là n’est pas la question. Elle m’a juste demandée de venir te voir pour te dire que Piff reviendrai très bientôt vu que je suis l’initiatrice de leur initiation mais si je suis là aussi aujourd’hui, c’est parce que tu as besoin de retrouver goût à la vie et que tu dois aussi évoluer. » énonçais-je à la jeune femme « J’étais une nurse dans le monde des contes mais je suis aussi une fée. Au bien sûr, je ne suis pas le même genre de fées que tes amies et toi mais je suis aussi une fée » « et une super même ! » ajouta mon parapluie alors que je lui faisais signe de se taire « Tu peux me faire confiance Layla, je vais t’aider à pouvoir retrouver ta mini-fée. » dis-je avec un sourire.

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Pando

Les sorties semblaient pleines de surprises et parfois plus agréables que j'ai pu en vivre auparavant à Storybrooke. Alors que je songeais surtout à me changer des idées noires qui envahissaient l'appartement pour le moment, une jeune femme s'invita dans mon pauvre monde de femme en deuil et ranima une étincelle perdue il y a de cela quelques années. Piff. J'espérais qu'elle allait me donner de ses nouvelles. Plus que cela, j'espérais qu'elle allait me la rendre, me la ramener et que je pourrais revenir chez moi avec quelque chose sur lequel m'accrocher même si je me doutais que ma petite fée avait grandi. Qu'était-elle devenue ? Je ne me tentais pas à répondre à la question tant que Mary Poppins ne me donnait pas d'autres réponses.

"Vous travaillez pour Mme. Faragonda ? Repris-je dans mes réflexions tandis que je poursuivais à l'observer avec méfiance. Elle ne me parlait jamais de l'initiation des mini-fées... Je pensais qu'elle était simplement trop peu au courant pour s'en charger."

La simple idée de voir Piff dans un état que je ne comprenais déjà pas n'arrangeait pas les choses. Je souhaitais tant la voir et en même temps, je ne savais même plus si j'étais prête. Était-ce trop soudain ? Tout me paraissait trop soudain. J'étais sensible et je détestais cela. Tentant de ne pas le montrer face à la jeune femme qui allait peut-être devenir le miracle de ma journée, je la laissais parler et m'expliquer la situation. Je prenais en compte tout ce qu'elle me disait d'un silence concentré même si je ne comprenais pas très bien si c'était elle qui avait besoin de temps ou si c'était moi. Je n'étais certes pas dans le même état de joie et de sérénité que nos derniers instants ensembles, mais si elle était l'une des lumières de ma vie, n'était-ce pas normal ?

"Je connais beaucoup moins l'entourage de Mme. Faragonda et des mini-fées que je ne le pensais... Dans tous les cas, la fierté me perdra, je vous assure que je vais bien. Du moins, j'irais bien. Je suis en deuil, c'est normal que... Que je sois si terne et que je me sente vide... C'est normal, n'est-ce pas ? Ne semblant que peu sûre de moi, j'enchaînais avec Piff comme l'antidote à mes problèmes. Si très bientôt signifie plus d'un an pour vous, alors nous n'avons pas la même définition de bientôt. On m'avait également dit qu'elle reviendrait bientôt par une lettre envoyée d'une des initiatrices... Et j'attends encore son retour... Je bredouillais enfin à voix plus basse. Il faudra revoir l'emploie des mots vos lettres toutes faites..."

Ramenant un jambe contre moi, je posai la tête sur mon genou et décalai le regard vers Mary Poppins. Elle avait toute l'allure d'une fée, ce qui ne me fit pas douter de ses propos. Peut-être souhaitait-elle vraiment m'aider. Mme. Faragonda ne se permettrait pas de me faire du mal volontairement et j'étais persuadée au fond que concernant Nabu, ce n'était pas sa faute. La solution la plus simple lui paraissait la meilleure mais ça n'avait fait que retarder la bombe. Il devait forcément y avoir ce moment précis où tout exploserait. Perdue un instant dans ces pensées, j'entendis une voix appuyer ce que disait la nurse et m'attardai à rechercher le visage de cette personne. Rien n'y fit puisque nous étions seule dans le périmètre. Je fronçais les sourcils, marquant une pause dans la discussion.

"J... J'aurais juré que quelqu'un a parlé..."

Mary Poppins revenait à moi d'un sourire réconfortant que j'hésitais à rendre. Mes yeux incitaient plus à l'inquiétude de ne jamais revoir Piff ou de me perdre avant qu'à l'espoir que tout s'arrange.

"Comment ?"

J’ai vu tes peurs se cacher près de notre passé. Et laisse-moi seul, laisse-moi loin de tes côtés. Mais oublie-moi, parcours ces flots, efface mes pas...

Pando

Un léger sourire naquit sur mon visage. Madame Faragonda, elle et moi…on se connaissait depuis toujours. Mon regard dévia sur Layla alors que je reprenais la parole « on va dire que je la connais depuis toujours, c’est plus ou moins ça, je ne travaille pour elle…je…on va dire que je lui viens en aide quand c’est nécessaire. » avouais-je. Je gardais une voix calme et qui se voulait rassurante, il ne fallait pas la brusquer et d’ailleurs loin de moi cette idée. Elle me regarda!t avec méfiance, je le voyais bien. Je repris finalement « il y a certaines choses dont elle ne pouvait parler avec vous même si je sais que vous étiez toi et tes amies les premières concernées concernant Piff et vos Mini-Fées. »

Il est vrai que je trouvais complètement débile cette loi de devoir taire l’initiation des Mini-fées, les Winx étaient en connexion parfaite avec elles mais elles n’avaient pas le droit d’être informées de tout ça et je trouvais cette idée complète idiote mais c’était ainsi que ça fonctionnait et on ne pouvait pas aller contre ce fait alors on avançait et on faisait avec. Je ne quittais pas la fée des fluides des yeux alors qu’elle me faisait comprendre qu’elle était perdue, ça se voyait sur son visage, je sentais qu’elle se sentait vide sans Piff, après tout, elle était son tout, ça se sentait. Je ne pouvais que le deviner. J’écoutais ses paroles sans rien dire.

« Je sais que tu n’es pas au mieux de ta forme Layla, je sais aussi que c’est totalement normal et ne t’inquiètes pas, ça va passer. Tu vas retrouver le sourire et Piff reviendra plus rapidement que tu ne l’imagines, je t’en fais le serment et je ne me trompe jamais, ça tu peux me croire. » expliquais-je à la jeune femme « certaines des initiatrices ont plus de difficultés à…comment dire…à discuter, à informer. C’est pour ça que c’est moi qu’elle a envoyée, c’est moi qui me suis occupée de Piff et de vos mini-fées, je n’ai juste pas été là au bon moment. » avouais-je à la jeune femme.

Un petit sourire éclaira mon visage quand je me rendis compte qu’elle avait entendue mon parapluie parler. Il fallait vraiment que je lui fasse comprendre de se taire quand c’était nécessaire. Je ramène mon regard vers la jeune fée « je te disais que je t’aiderais à retrouver Piff et surtout… » je vains à lui montrer mon parapluie « c’est lui qui a parlé. » il la regarde avec ses deux yeux « enchanté jolie jeune fée. » déclara t’il devant mon regard amusé « c’est un de mes pouvoirs. » expliquais-je à la jeune femme « c’est grâce à lui que je peux voler. »

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Pando

La jeune femme avec qui je discutais sans même savoir d'où elle était apparue gardait un calme et une voix douce et claire que je ne saurais expliquer sur le moment où je l'écoutais répondre à mes questions. Je paraissais, contrairement à elle, sur de constantes gardes qui m'empêchait d'être à peu près aimable sans qu'il n'y ait forcément l'envie d'être mauvaise. J'avais eu ma dose ces derniers temps sur les mauvaises rencontres alors je n'imaginais pas pouvoir en supporter une énième. Me consacrant seulement aux réponses qu'elle m'adressait, j'hochais la tête d'un regard perdu à l'horizon lorsque je comprenais où elle souhaitait en venir. Ça ne signifiait pas pour autant que je comprenais tout.

"J'ai cru comprendre que les mini-fées avaient certains secrets qui ne pouvaient être révélés, ayant passé quelques temps avec elles avant l'arrivée de Lord Darkar et ma rencontre avec les Winx... Ce qui m'étonne, je remontais un regard vers elle, c'est de ne vous avoir jamais vu auprès d'elle, ni même auprès de Mme. Faragonda. De quel monde venez-vous ?"

J'étais rassurée de savoir Piff en sécurité et heureuse avec son initiation réussie. Seulement, cela pouvait paraître égoïste mais la savoir loin de moi remettait en cause tout le reste car j'avais peur de m'habituer à son absence un jour, même si l'idée de savoir qu'elle reviendrait équilibrait les choses. Cette jeune femme à qui je parlais expliquait que j'allais bientôt pouvoir retrouver ma connexion parfaite, mais je ne comprenais toujours pas très bien quand ni comment. Si je ne voyais personne à ses côtés qui ressemblait à ma petite-fée, j'entendais ses paroles et ses promesses et étrangement, j'y croyais. Un sourire naquit un instant sur mes lèvres puis finalement, je vins les pincer.

"Est-ce que... Est-ce que je dois faire quelque chose pour qu'elle revienne ? Où se trouve-t-elle en ce moment ? Je la laissais poursuivre quant aux lettres que j'avais pu recevoir des informatrices de l'initiation des mini-fées. En voir une plutôt que de lire et boire ses paroles me réconfortait, en quelque sorte, même si je ne comprenais pas forcément tout ce qu'elle disait. Pas là au bon moment ? Comment ça ?"

Elle m'expliqua souhaiter m'aider même si je ne savais exactement si elle parlait de Piff ou de mon état actuel. Je me contentais donc de l'écouter en silence lorsqu'une voix s'ajouta à la sienne. Autour d'elle, pourtant, personne n'était présent. Je ne pus m'empêcher d'en faire la remarque et voyant Mary Poppins sourire, je suivis son regard jusqu'à ce qui semblait être son parapluie. Deux grands yeux s'ouvrir alors sur moi et j'en reculai de surprise. Avançant par la suite ma tête dans sa direction, je le reluquais quelques secondes encore avant de reprendre :

"Un parapluie vivant... Qui parle. C'est bien la première fois que je vois une fée avoir de tels pouvoirs. Ça change des ailes... Vous n'êtes pas une fée ordinaire, dites-moi. Est-ce que tous vos objets parlent dans votre monde ?"

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Pando

J’écoutais avec attention Layla. Oui, Faragonda me l’avait demandée. Je la connaissais depuis plusieurs décennies maintenant. Elle était d’une bienveillance sans failles, je le savais mais par moment, elle ne savait pas vraiment y faire avec les Winx, c’est sûrement pour cela qu’elle m’avait demandée de veiller sur elles et sur les mini-Fées. Il fallait que j’agisse et tenter de rassurer Layla et de lui faire voire la vie d’une autre manière, c’était plutôt un bon début non ? Me mordant la lèvre inférieure, je repris finalement la parole pour répondre à ses questions.

« Je viens du royaume de Regina, je suis originaire de là-bas puis je suis partie dans la royaume enchanté qu’on appelle moderne là-bas. J’ai rencontrée Faragonda quand j’étais encore une adolescente, elle connaissait mes antécédents magiques et avec ma mère, elles ont convenues que je grandirais seule et que je contrôlerais mes pouvoirs seule, comme mes ancêtres par le passé. Etant une hybride, pour ma mère, c’était mieux ainsi et je ne voulais pas la laisser seule. Mais Faragonda a toujours veiller sur moi alors même si j’étais loin, nous étions toujours en contact et ce fut encore le cas même quand je suis devenue Mary Poppins. Nous sommes là pour les Mini-Fées quand elles en ont besoin mais nous les laissons vivre seules, elles savent se débrouiller, tout comme vous. » déclarais-je à la jeune femme.

Je trouvais les mots pour rassurer Layla et c’était plutôt une bonne chose. J’étais plutôt contente de moi mais je savais pertinemment que tout n’était pas fini, elle avait encore des questions à me poser, ça j’en étais plus que certaine. Respirant longuement, je repris finalement la parole pour tenter de rattraper mes propos sur lesquels elle venait de rebondir.

« Garde juste espoir, elle va revenir très vite. Son initiation est bientôt terminée. » la jeune femme me demanda pourquoi je n’avais pas été là à temps « Je suis aussi une nurse magique, enfin c’est ce que j’étais dans le monde des contes et mon devoir m’appelait ailleurs, c’est pour cela que je n’ai pas été là au bon moment mais maintenant, je le suis. » déclarais-je pour la rassurer une nouvelle fois.

Alors que nous parlions, la voix de mon parapluie se mêla à notre conversation et je souris en voyant la réaction de Layla avant de lui expliquer que c’était un de mes pouvoirs. Je fais un petit signe de la tête.

« C’est exact, ma mère était une fée, mon père était un mortel, je suis à demi-humaine, c’est sûrement pour ça que mes pouvoirs divergent de ce que tu peux voir habituellement. Disons qu’on me qualifie plus de magicienne que de fée. » déclarais-je avec un sourire avant d’ajouter « Mon parapluie est le seul objet que j’ai réussi à faire parler. Je suis capable de donner vie aux objets pendant un court laps de temps mais ils ne parlent pas. C’est juste lui qui le peut. » énonçais-je avant de reprendre « mais je peux donner la parole à des statues par exemple qui représentent des êtres vivants mais là aussi pendant un court laps de temps. » énonçais-je.

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Pando