« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Are we gonna finish what we started, or just leave it here ?
Saoirse n’avait…. Jamais, littéralement jamais, rencontré une étoile à souhaits. Déjà une étoile tout court ça paraissait inconcevable mais alors une étoile filante qui pouvait entendre les souhaits des gens, ça avait l’air tout bonnement exceptionnel ! Un peu comme le château où ils débarquèrent et face auquel Sasa se sentit toute petite et bien pouilleuse – si elle avait su, elle aurait mit une plus jolie tenue et effacé ses cernes causées par le manque de sommeil… Konstantin lui avait dit que ça n’était pas la peine, tout comme Jamie, mais quand même ! En tout cas la petite dame de l’entrée était charmante et la précieuse étoile… Etait vraiment très jolie. Extrêmement jolie. Elle semblait flotter dans une aura un peu dorée, un peu étrange et un peu innocente à la fois, comme sortie tout droit d’un conte de fée. Si Jamie ne lui avait pas dit ce qu’elle était, elle l’aurait prise pour une princesse. Facile.
Sam avait les yeux ouverts contre sa maman et elle s’avouait sans mal que le garder aussi précieusement pour faire une petite distance. Sasa ne savait pas exactement ce qu’ils faisaient là en réalité : elle avait suivi l’instinct et l’idée que ça puisse apporter des réponses mais maintenant qu’elle se trouvait sur ce canapé, elle n’avait aucune idée sur comment aborder le sujet ou trouver une explication logique. Presque espérait-elle que Pilib arrive avec plus de précisions, ou ce mystérieux Theseus pourquoi pas, avant d’avoir à affronter le prénommé Adam qui avait l’air… Sacrément impressionnant. Ils étaient là pour comprendre si Jamie avait une influence sur elle, si le cavalier qu’il était avait provoqué ce changement et… Saoirse se mordit la lèvre en espérant très fort qu’il n’en soit rien. Jay ne leur ferait pas de mal, il l’avait tant prouvé jusque là, alors… Pourquoi commencerait-il ? Si Famine n’était jamais vraiment parti, il devait savoir qui ils étaient – Sam et elle – non ? Ainsi que les sentiments éventuels du cowboy à leur égard ? …
Son ventre cria famine devant toutes les pâtisseries et elle en saisit une après avoir chaudement remercié Mrs Samovar pour l’attention. Cette dernière la gratifia d’un sourire en se reculant poliment, demandant s’ils avaient encore besoin de quelque chose… Sinon, elle serait vers les cuisines. Saoirse l’observa partir, chassant l’étrange impression familière, avant de dévier vers le visage un peu rouge de son compagnon et… de lui sourire en retour. Gênée et à la fois terriblement flattée des paroles de la jeune étoile. Si c’était vrai, et qu’elle entendait vraiment les souhaits, alors celui-ci était très doux à entendre. Mais la réalité ne saurait se faire oublier de trop et déjà la princesse devait se remettre sur les rails maladroits des explications.
« Je… Nous sommes ici parce que je pense que nous sommes… Que je suis liée à Monsieur Adam. Dans le monde des contes, je veux dire. Il y a quelques jours, quelque chose s’est passé pour Jamie puis pour moi et… Nous essayons de définir si ces deux évènements sont liés ou s’ils n’ont rien à voir. Je suis narcoleptique et d’habitude je le vis très bien mais la dernière fois, j’ai eu une espèce de vision où je tirais la main d’un homme grand, blond, les sourcils froncés et de la barbe… Sous l’eau. Jamie pense qu’il s’agit d’Adam, tout comme Konstantin. Je… On voulait en avoir le cœur net. »
Elle caressa nerveusement les cheveux de bébé de Sam et suivit le regard d’Evie face à son geste.
« Oh je… Je ne crois pas l’avoir déjà rencontré mais si c’est l’homme de ma vision alors… Peut-être qu’il aura des réponses sur ce que je suis et… Sur ce que lui est aussi ? »
Un blanc s’en suivi. Gênant. Malaisant.
« Oh ce… Ce n’est pas le père de Sam ! » Se défendit Saoirse, soudain inquiète qu’elle puisse penser une chose pareille. « Je ne… Je n’ai jamais rencontré monsieur Adam mais je sais que ce n’est pas lui ! En plus, maintenant, c’est Jamie le père de notre bébé alors… Enfin, promis, je n’ai rien fait avec… Adam ! »
Pourvu que l’étoile ne pense pas qu’elle ait pu… Mon dieu ! Ca aurait vraiment été terriblement gênant ! Déjà que Saoirse n’avait aucune idée de l’endroit où elle mettait les pieds, si en plus elle devait offrir ce genre de révélations ils n’étaient pas sortis de l’auberge ! Pourtant les questions avaient affluées et plus elle avait parcouru les lignes des contes d’un roi légendaire qui tirait une épée de la pierre pour reconquérir son royaume… Plus elle avait eu l’impression de connaître cette histoire. Ou bien d’en retrouver certains aspects, elle qui n’avait vécu que dans la magnifique cité d’Avalon au milieu des fées avant de traverser Broceliande pour finalement sombrer dans quelque chose… De très sombre et d’incompréhensible.
« Peut-être qu’il vous a parlé de Broceliande, la forêt ? Ou bien d’Avalon ? » Tenta-t-elle, bien malgré elle, pour rattraper la conversation et la reporter sur un sujet neutre. « Ceux sont des endroits que Konstantin connaissait. Et... Est-ce qu’il vous a parlé d’un certain Theseus ? Je ne le connais pas trop mais apparemment c’était un mage du monde d’où nous venons… »
Quand Evie secoua négativement la tête, Sasa poussa un soupir désemparée en ayant la très nette impression de lui parler une autre langue. Elle lança un regard inquiet à Jay qui, après avoir serré sa main, tenta de la rassurer et de l’encourager à continuer. Tout avait pourtant l’air encore très confus ou étrange, peut-être qu’elle faisait complètement fausse route ? Peut-être qu’elle avait imaginé tout ça et que ce rêve n’avait rien à voir avec quoi que ce soit… Peut-être que c’était réellement le cavalier de Jamie qui avait provoqué ce songe et perturbé son esprit ? Un frisson glacé remonta le long de son échine à cette idée, la faisant un peu pâlir tandis qu’elle avalait une gorgée de thé chaud et délicieux.
Ce fut à cet instant qu’elle remarqua la gentille dame à la porte du salon, triturant ses doigts sur son tablier comme si elle venait d’être prise en faute. Les regards se tournèrent vers Mrs Samovar et cette dernière, non sans un regard en arrière, s’excusa poliment de les avoir interrompus.
« Je suis navrée de vous déranger mais… Mademoiselle, vous connaissez Broceliande ? »
Dans le doute, Sasa tourna la tête pour regarder si elle ne s’adressait pas à quelqu’un d’autre, mais… visiblement non. Aussi hocha-t-elle vivement la tête, se raccrochant à l’espoir soudain que cette femme venait de faire naître en elle.
« Oui ! Vous connaissez ? Pouvez-vous m’en dire plus ? »
« Il y a bien longtemps que je n’ai entendu ce mot, encore moins entre ces murs, mais… Nous étions prisonniers de ces bois pendant de nombreuses années. Notre arrivée à Storybrooke nous a permis de nous en échapper et de modifier la malédiction portée sur la château. »
« Une malédiction ? » Inquiète.
« Oui, nous étions… »
Mais elle s’interrompit quand du bruit parvins depuis l’entrée et qu’un claquement de porte résonna, suivi d’un bruit de pas puis d’une silhouette assez haute et imposante. Des cheveux blonds coiffés en arrière, une barbe soigneusement taillée, un manteau de cuir et des yeux si bleus et si… Orageux que même la princesse s’en trouva immédiatement hypnotisée. Cet homme était… terriblement impressionnant. Identique à celui de sa vision, et pourtant un peu différent. Mais l’air bourru était le même.
« … Mais nous sommes libérés, désormais. » Conclua Mrs Samovar, dans un sourire doux. « Bonsoir, Adam. »
Adam. Adam… Pendragon. C’était donc lui et… C’était bien l’homme prisonnier dans l’eau avec elle. Très flippant. Complètement tordu. Saoirse ne parvint pas à décrocher son regard de lui, suivant son avancée dans la pièce pour s’approcher d’Evie qui s’était redressée et déposer un baiser sur ses lèvres claires. Sa petite amie donc, de manière confirmée. Il vint ensuite serrer la main de Jay avec une poigne ferme et… Se tourna vers elle qui se sentit soudain très petite et impressionnée. Par réflexe, elle passa un bras autour de Sam qui dormait paisiblement contre son sein.
« Bonsoir ? Je suis… Saoirse et vous devez être… Adam Pendragon, c’est bien ça ? »
Il sembla l’analyser, des pieds à la tête, comme s’il décidait à quelle sauce il allait la manger. Puis dans un hochement de tête et une espèce de grognement, il accorda du crédit à sa question et consentit à serrer sa paume dans la sienne poliment. Il y mit moins de force qu’envers son petit ami et elle l’en remercia du regard, surprise presque de ne pas ressentir d’étincelle ou de flash à travers son esprit ! Dans les livres ça se passait souvent comme ça, non ? Mais peut-être qu’ils n’étaient définitivement plus dans un conte et que ce genre de choses… N’existaient pas ?
« On s’est vu dans… Une vision. Dans l’eau. » Commenta-t-elle prudemment.
L’attention d’Adam, jusque là étrangement focalisée sur Sam, se reporta sur elle. A son air, Sasa sut qu’elle l’avait surpris et intrigué à la fois. Elle devina aussi qu’il voyait exactement de quel moment elle parlait. Est-ce qu’il avait des visions de ce genre lui aussi ?!
« Vous êtes la fille du lac. » Commenta-t-il finalement.
« La fille du Lac ? » Perdue.
« Oui, vous m’avez tiré dans l’eau. »
Ca sonnait un peu comme une accusation. Saoirse se renfrogna, la tête dans ses épaules.
« Je n’ai rien fait ! Enfin, je ne crois pas… Mais je pense qu’on se connaît vous et moi. Parce que si votre château était dans Broceliande, nous venons du même monde ! Et si vous vous souvenez de moi alors c’est qu’il s’est passé quelque chose. L’ennui c’est que je n’ai pas la mémoire à tous les étages et qu’il m’arrive de ne pas me souvenir de tout, alors… Peut-être que vous voudrez bien nous aider ? »
« … Vous aider à quoi ? »
« A comprendre. Qui je suis et… Qui vous êtes ? »
« Je doute que vous parveniez à trouver cette réponse. »
Clair, net et ferme. Superbe, il avait l’air aussi sympathique qu’une porte de prison celui-là ! La princesse jeta un regard à Evie puis à Jamie, cherchant une espèce de soutien qui vint finalement de la part de Sam qui se réveilla en gesticulant et s’agitant, sans doute lui aussi mal à l’aise face à un type pareil. Adam l’observait avec attention pourtant… Presque avec méfiance et suspicion. Il craignait qu’il ne lui saute à la gorge ou que ce soit contagieux ? Stressée et soudain prodigieusement assaillie de doute, Saoirse recula de quelques pas en berçant Sam.
« Quoi, vous avez jamais vu un bébé ? »
Maigre défense, mais il lui fallait se replier. Retrouver la sécurité que Jamie lui offrit en se levant pour venir à côté d’elle. Lui permettant de se concentrer un peu plus sur Sam qui semblait alerte et… Pleurait. Encore. Elle le berça un peu plus fort, le redressant sur son épaule au cas où son ventre lui faisait mal et fit plusieurs pas dans le grand salon pour tenter de l’apaiser. Lorsqu’elle tourna la tête vers les autres, Adam était parti s’asseoir aux côtés d’Evie et sa main avait trouvée la sienne, sur la cuisse de la jeune femme. Mrs Samovar était toujours présente, debout vers l’entrée.
« Désolée, c’est juste que… Nous sommes venus en paix et… Et ce n’est pas une manière très gentille de nous accueillir. Je suis aussi perdue que vous ! »
« Peut-être parviendrons-nous à vous aider. » Proposa Mrs Samovar. « La bibliothèque regorge de livres et d’écrits sur le passé de ce château… Nous n’avons peut-être pas encore idée de qui vous êtes mais peut-être trouverons nous quelque chose où nous pencher ? »
Adam ne sembla pas ravi de cette possibilité. Dommage que Konstantin ne soit pas là, lui qui adorait lire et chercher dans les récits d’antan !
Quelqu’un frappa à la porte du château, résonnant dans le hall.
« Attendez-vous quelqu’un ? »
« Oui, mon… Mon frère devait venir aussi, je l’ai appelé quand nous sommes partis. Ainsi que… Theseus, un ami de Konstantin. »
Adam n’avait pas l’air de savoir qui étaient ces deux personnes. Formidable. Ca commençait très bien toute cette histoire ! Et Sam qui n’arrêtait pas de pleurer et de s’agiter… Toutes les certitudes de Saoirse étaient en train de vaciller et de foutre le camp sans qu’elle ne parvienne à les retenir ! Elle finit par sursauter lorsque la main de Jamie toucha son épaule et, passé la première surprise, finit par accepter de lui confier leur fils. Elle avait besoin de s’asseoir et de… De retrouver ses esprits. Si esprits il y avait.
« Je suis vraiment désolée d’être venue comme ça mais… Je pense que nous sommes liés et que vous êtes plus capable que moi de savoir comment. Jamie s’inquiète d’être à l’origine de cette vision et je voudrais lui montrer qu’il n’y a rien à craindre… Mais sans votre aide, nous ne trouverons rien. Tout semble nous mener à ce château et cet endroit, même si les souvenirs sont flous et que je sais que je ne suis jamais venue ici. Mais Mrs Samovar à dit que vous vous trouviez à Broceliande, qui est aussi le berceau d’Avalon et du royaume de mes parents… »
Elle remarqua que, plus elle parlait, plus elle captait l’attention d’Adam. C’était pas mal.
« … Alors, quoi qu’il se soit passé dans cette autre vie, je sais que ce n’est pas pour rien que cette vision est arrivée. Peut-être que nous avons quelque chose à faire tous ensemble ? Je ne sais pas. Mais je veux essayer de comprendre. »
Saoirse s’arrêta, essoufflée et surprise d’avoir osé parler face à un homme qui l’impressionnait autant. Mais s’ils voulaient avancer, il allait falloir tous s’y mettre ! Adam soutint son regard, oscillant entre elle et Sam que Jay berçait non loin et semblait parvenir à rassurer… Puis il soupira, se pinça l’arrête du nez et secoua la tête de droite à gauche. Ça n’allait pas être si facile de mettre le puzzle dans l’ordre. Mais elle se doutait qu’Evie allait pouvoir les aider à le convaincre de se pencher là-dessus… Sinon, ils repartiraient bredouille et frustrés.
Mais au moins, ils auraient essayé.
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Jamie Skyrunner
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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- Bon les gars ... Vous arrêtez maintenant avec vos histoires de mariage avec Ava ! Vous allez lui faire peur ...
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- Hahah toi aussi tu as eu affaire aux ninjas de l'amour ?
| Conte : La Planète au Trésor | Dans le monde des contes, je suis : : Jim Hawkins
Revoir Adam provoqua chez Jamie quelque chose d’étrange, comme un diffus malaise qui fut balayé par un regard appuyé de la part du blond. Comme si il cherchait, inconsciemment, à voir si le brun s’était encore fait du mal, de quelques manières que ce soit. Après sa tentative de suicide, Adam s’était fait une sorte de devoir de veiller, pendant un long moment, sur lui, allant même jusqu’à l’enrôler de force chez les pompiers volontaires, le temps d’une année. Pas franchement la période la plus simple pour Jamie. A l’époque, il se battait quotidiennement contre l’anorexie, et l’atrophie de ses muscles s’étaient tellement ancré en lui que le moindre tour de stade devenait un véritable enfer, mais Jamie avait tenu bon. Il avait ré-appris à manger petit à petit, aidé en grande partie par Adèle, qui malgré sa mémoire, remarquait le moindre haricot laissé de côté, ou le moindre repas sauté. L’année passant, il était parvenu à se confier, de plus en plus, même si les pires cauchemars étaient resté tapis dans l’ombre, et avec le temps, il était parvenu à remonter la pente. Seul. Si il n’en tirait aucun orgueil, il réalisait parfois l’étendu du chemin parcouru depuis.
Il secoua légèrement le menton, comme pour lui signifier que tout allait désormais presque pour le mieux, et lorsqu’il se rassit au côté de Saoirse, il fut surpris de le voir prendre la main d’Evie, avec une simplicité presque similaire à celle dont il avait usé pour l’embrasser. C’était franchement déconcertant à voir, quand Jamie savait à quel point ils pouvaient tout deux être virulent dans leur dispute. Il avait assisté à trois d’entre elles, et sincèrement, il espérait bien s’éviter le plaisir désormais. Mieux que ça, il prévoyait désormais une paire de boule quiès dès qu’il s’approchait du Château! Sans rire, pour une fille aussi menue, Evie avait de la voix et Adam… Était Adam. Rien qu’à le voir, on avait pas spécialement envie de lui hurler dessus. Evie, elle, n’avait jamais eue le moindre problème avec l’idée. D’ailleurs, quand il répondit à Saoirse qu’il ne pourrait en aucun cas l’aider à comprendre qui ils étaient, Jamie vit clairement la petite tape qu’Evie lui administra sur la cuisse, ce qui provoqua un petit grognement de la part du blond.
Par contre, quand il fit mine de s’approcher de Sam, Jamie eut un réflexe inné, auquel il ne réfléchit pas, se levant à son tour, comme pour le protéger. Pas touche à son fils, ni à sa compagne, c’était clair comme de l’eau de roche. Mais le stress de Saoirse, accompagné par la surprise d’Adam de voir des inconnus invités dans son château n’aida en rien Sam à arrêter de pleurer et après un instant, Jamie se pencha pour prendre leur garçon, laissant Saoirse s’asseoir dans un soupir. Après tout elle avait raison, ils avaient tous l’air de venir plus ou moins du même endroit. ça valait le coup de creuser, non?
-Ecoutez, dit simplement Jamie, berçant Sam tout en marchant de long en large. On ne peut pas savoir à moins d’essayer. Si vous venez tous du même endroit, il y a des chances pour que vous puissiez aider Saoirse à comprendre qui elle est.
Il aurait aimé ajouter que cela lui prouverait aussi qu’elle devait se protéger de lui mais il préféra ne rien dire, même si il avait bien comprit qu’Adam avait tiquer quand Saoirse lui avait dit qu’il pensait être à l'origine de ses visions. Si il se souvenait bien, Adam détestait tout ce qui avait attrait à la magie. D’autant plus étonnant donc qu’il fut désormais avec un être aussi magique qu’une étoile.
-Ils ont raison, acquiesça Evie, qui s’attira un regard un peu orageux de la part d’Adam. Toi aussi, tu as des questions sur qui tu étais. Tout ne t’es pas revenu. Alors pourquoi ne pas vous associer? Et puis… Tu en meurs d’envie, fit-elle, avec une petite moue, désignant son torse en relevant un sourcil.
Si cela eue l’air d’exaspérer Adam, il se contenta cependant de grommeler vaguement, se renfonçant dans son fauteuil.
-Nous vous aiderons, confirma la jeune femme, visiblement très fière d’elle. Adam aussi a… Des zones d’ombres dans son passé d’origine.
Adam grommela à nouveau, mais Evie se contenta de sourire, doucement, à la jeune femme et à Jamie. Evie: 1, Adam: 0. Il y eut du bruit dans le couloir, et Madame Samovar revint, ouvrant la porte avant de trottiner dans la pièce.
-Monsieur Pilib Bennet, annonça-t-elle sobrement, cependant que le frère de Saoirse s’avançait dans la pièce, visiblement aussi à l’aise qu’un cheval dans une mare.
Saoirse se leva aussitôt pour venir le prendre dans ses bras, cependant que Jamie se contentait de lui tendre la main pour serrer la sienne. Adam et Evie firent de même, même si Evie eut une sorte de moue, la tête légèrement penchée sur le côté. La poignée de main dura à peine plus longtemps que nécessaire, pourtant quand Evie se rassit, elle se mit aussitôt à ronger l’ongle de son pouce, comme légèrement nerveuse. Si cela échappa à Saoirse et Jamie, Pilib et Adam en revanche échangèrent un regard vaguement méfiant l’un de l’autre. Ils n’eurent cependant pas le temps de se parler car Madame Samovar eut un petit toussotement, avant d’introduire une autre personne dans le salon.
-Monsieur Théseus Saywer, annonça-t-elle doucement, s’effaçant à nouveau pour laisser entrer un second homme.
L’homme était plutôt grand, mais si mince qu’il en perdait un peu de sa hauteur. Son visage était sec comme celui d’un oiseau, et il émanait de lui quelque chose qui fit aussitôt réagir les personnes présentes dans la pièce. Evie se crispa, sa bouche s’entrouvrant en le fixant, comme perdue. Jamie sentit un frisson le parcourir, quelque chose de froid léchant son échine et sa peau. Adam se renfrogna, l’air presque sombre soudain. Pilib même eut l’air soudain mal à l’aise, plus encore qu’auparavant. Mais la réaction la plus étrange fut encore celle de Saoirse.
-C’est lui! fit-elle, d’une voix extrêmement surprise, l’index tendu vers le nouvel arrivant.
Malgré lui, Jamie releva un sourcil, l’interrogeant en silence, et Saoirse, sans cesser de le désigner, continua sur sa lancée.
-C'est... C'est lui le... C'était lui, la fameuse nuit.
Il fallut un instant à Jamie pour comprendre de quoi elle parlait, mais quand il percuta enfin, sa réaction fut instinctive. Il serra un peu plus Sam contre lui… Et se mit aussitôt à se comparer à ce mec. Réaction des plus logiques, si il en est. Après tout, c’était lui que Saoirse avait choisit, donc il était forcément mieux, non?
-Ça fait bizarre de vous revoir... maintenant, comme ça ! fit-elle, toujours aussi surprise, un semblant de sourire aux lèvres.
L’homme eu une moue, comme à la fois surprit et gếné… Avant de tourner les talons.
-Excusez moi, mais j’ai besoin d’air, lâcha-t-il, en disparaissant dans le couloir.
Allons bon. Ne manquait plus qu’un délit de fuite avec tout ça… Remarque, ça arrangeait bien Jamie. ça prouvait bien qu’il était bien mieux que lui. Problème de confiance, lui? Jaaaa-mais.
Are we gonna finish what we started, or just leave it here ?
C’était lui. Saoirse en était sûre, prodigieusement et jusqu’au fond de ses entrailles : ce type, ce Theseus qu’elle avait juste en face d’elle en cet instant… C’était lui qui l’avait abordé et avec qui elle avait passé la nuit. Ca pouvait paraître fou de s’en rappeler après quasiment un an mais son visage avait tellement hanté ses songes et ses recherches que maintenant qu’elle l’avait juste en face, elle ne pouvait que valider ses souvenirs. Theseus était le père de Sam. C’était… Complètement fou ! Comment est-ce que… Alors que Konstantin lui parlait continuellement de lui, comment avait-elle fait pour ignorer son apparence pendant tout ce temps ? Comment était-il possible qu’il ne se soient jamais croisés avant… Aujourd’hui ? C’était… Complètement fou ! Mais elle était certaine de ne pas faire fausse route et, passé le premier instant de stupeur, une douleur lui enserra les entrailles quand elle croisa le regard de Jamie : il l’avait bien comprise. Et son expression lui asséna un coup de poignard supplémentaire à l’âme.
Presque fut-elle soulagée que Theseus prenne la fuite et que Jay serre un peu plus contre lui Sam. Perdue et perturbée, sa tête allant de l’un à la place de l’autre, elle fini par croiser le visage de son grand frère – Pilib – qui sembla vouloir lui dire quelque chose… Et elle fila. La princesse fit un geste de la main à Jamie, comme pour lui dire de l’attendre et de ne pas s’enfuir lui aussi (pitié, qu’il ne s’enfuit pas !) avant de disparaître du salon sous les yeux de leurs hôtes pour se dépêcher de rejoindre l’entrée du château. Pourvu que le grand brun ne soit pas complètement parti ! Parce que désormais, elle en était plus que sûre : tout le monde ici était lié et pas seulement pour une histoire de vagues souvenirs manquants !
Theseus était là. A peine vêtue de sa marinière préférée, Saoirse se glissa hors de la lourde porte en bois qui se referma lentement dans son dos et s’approcha, prudente, de celui qui était le véritable père de Sam. Attendant une seconde, ou deux, qu’il se retourne… Elle finit par l’interpeller en tendant le bras pour toucher le sien.
« Theseus ? »
L’homme eut un grand frisson, suivi d’une inspiration profonde qui troubla son mutisme figé. Il mit quelques instants avant de lui répondre d’une manière respectueuse.
« Saoirse… » Il bougea sa machoîre, comme si le fait de prononcer son prénom lui rappelait des choses… « Des images... noires, se bousculent dans ma tête quand je suis proche de vous. Quand je vois votre visage ou que j'entends votre nom. Des images qui ne sont pas très claires... et qui ne semblent pas m'appartenir. »
Qu’est-ce qu’il racontait ? O_o Sasa ne se savait pas plongée dans un mode dark ou quoi que ce soit… Ou du moins elle n’en avait pas le souvenir ! Pourvu qu’elle n’ait rien fait de bizarre en pleine crise de narcolepsie ou… Mais il coupa sa réflexion en se tournant complètement pour lui faire face, dardant sur elle son regard d’un bleu polaire qui l’avait prodigieusement marquée à l’époque. On n’oubliait pas de tels yeux, même s’ils avaient l’air en proie à un doute et une incertitude désarmante.
« Qui suis-je, selon-vous ? »
La princesse, prise de court, se mordit la lèvre inférieure. Mince alors, elle escomptait lui poser exactement la même question ! Persuadée qu’il possédait plus de réponse qu’elle. Ses yeux le parcoururent avant de se baisser dans le vague, tentant de trouver une réponse logique à cette demande… Sans parvenir à trouver quoi que ce soit de légitime ou de compréhensif. Si elle espérait obtenir des informations de sa part, c’était visiblement raté !
En même temps, qui ne serait pas choqué de revoir une ex-histoire d’un soir ? Non pas que ce soit mal passé ou mal fini mais… Quand même.
« Vous et moi... on a eu une aventure l’an dernier et... je ne savais pas que c’était vous, Theseus. Konstantin me parle toujours de vous mais je ne vous avais jamais vu et... mon dieu si j’avais su que c’était vous ! Je ne vous aurais pas cherché pendant des mois. »
« Une aventure… »
Bah quoi ? Il aimait pas ce terme ? Il savait pas ce que c’était ? C’était pourtant joliment dit !
« Non, rien de tel ne m'est arrivé l'an passé. Pas à.… moi. Pas à Merlin. Quel était ce jour ? Le mois ? » Sa voix ressemblait à un murmure terriblement inquiet.
Genre, fallait pas s’appeler Merlin pour être capable de faire ça ? Pourtant, si elle se rappelait bien, sous ses gros vêtements sombres il était quand même pas mal et il savait très bien se servir de… Ahem, pardon. Sinon elle ne serait pas tombée enceinte ! Question de logique. Elle fronça les sourcils.
« Merlin ? Comme le sorcier des contes ?! »
« J'ai de nombreux noms, certains dont je suis moins fier que d'autres... »
Ça arrivait à tout le monde. Elle s’appelait bien Saoirse.
« Euh… En Mai, apparemment. Au mois de Mai l’an dernier. Et je suis sûre que c’était vous, je vous aurais reconnu ! »
« L'hiver... était rude l'année dernière. La noirceur malicieuse du joueur m'a hanté pendant encore de nombreux mois qui ont suivi sa fin. Je crains que... Je suis désolé, Saoirse. Des forces étrangères m'ont guidé vers vous sans que je ne le décide. »
Est-ce qu’il était en train d’utiliser la météo pour justifier des pulsions qu’il avait eu envers elle ?! Alors ça, c’était magnifique. Inédit ! On lui avait déjà fait le coup du signe astrologique, mais de là à lui sortir quelque chose comme ça… Sasa en resta abasourdie un instant, avant qu’une vague d’inquiétude ne barre son visage d’une ride soucieuse.
« De quoi ? Attendez... vous racontez quoi là ? On a passé une nuit ensemble et vous me dites que c’était contre votre volonté ? Mais c’est vous qui... enfin... vous étiez consentant hein ? Parce que je vous ai pas forcé, promis ! »
Elle agita les mains devant elle, perdue.
« Je pensais pas vous revoir en fait... et j’ai arrêté de vous chercher, avant la naissance de Sam. »
Les grandes mains de Theseus se posèrent prudemment sur ses épaules, la ramenant sans doute vers une réalité où ils avaient du mal à trouver leur juste place respective.
« Je sais que vous n'avez rien forcé. Simplement, si... si j'ai été guidé pour... et bien, il devait y avoir un rai... Sam ? »
« Oui, Sam. C’est mon… Fils. Il est né en février. »
Le visage de son vis-à-vis perdit peu à peu de ses couleurs tandis qu’elle pouvait presque voir les neurones turbiner dans son crâne. Livide, il recula d’un pas.
« Est-ce que... »
Son regard implicite laissa croire à la princesse qu’il était en train de faire le lien. Fallait pas non plus être un as en mathématiques pour comprendre que neuf mois séparaient cette fameuse nuit et le mois de février…. Mais peut-être espérait-il qu’elle le détrompe et le rassure ? Malheureusement, Sasa grimaça légèrement, inquiète, avant de hocher la tête.
« … Oui. »
Theseus resta alors prodigieusement silencieux, se tournant comme pour la chasser de sa vue et se mettre en accord avec ses pensées. La jeune femme se mordit la lèvre plus fort que précédemment, réalisant qu’il venait d’apprendre qu’il avait un fils quand elle avait eu tout le temps de se faire à l’idée d’être mère… Elle tut soigneusement le fait qu’elle avait voulu faire adopter son bébé, ce n’était peut-être pas très utile comme information pour le coup.
L’instant d’après, elle songea au fait que cet homme, le père biologique de Sam… Puisse vouloir le récupérer. Et elle devint livide à cette idée, son corps se comprimant dans un étau si douloureux que son souffle s’accéléra et ses sens commencèrent à se brouiller. Non… Non, il ne lui prendrait pas son bébé, ni à elle, ni à Jay ! Ce n’était… Même pas envisageable en fait. Aussi lorsqu’il fini par reporter son attention sur elle, après de longues minutes silencieuses, elle était prête à tout faire pour le convaincre de ne pas lui voler Sam.
« Ai-je le droit de le rencontrer ? »
C’était… Moins pire que ce que Saoirse avait imaginé comme question. Hésitante, mal à l’aise, elle tenta de peser le pour et le contre en réalisant qu’elle ne pouvait pas vraiment lui refuser ça. Même si elle avait peur qu’il arrive quelque chose, il restait… Son père. Elle allait devoir en parler avec Jamie et s’excuser auprès de lui après ; il avait sans doute des questions. Il avait toujours été compréhensif et là pour elle, passant au dessus de certaines barrières qu’ils avaient érigés l’un et l’autre. Mais elle ne pouvait pas lui demander d’accepter de céder du terrain sur quelque chose qui leur tenait à cœur… Ca allait être compliqué
« ... oui il est avec son père... avec Jamie, pardon. Il est.... je... Je ne vous oblige ni ne demande rien, Theseus. Ce n’était... Je n’ai pas pu m’en séparer, même en sachant que je ne vous reverrais jamais. »
Des excuses, toujours des excuses.
« Son père. Vous n'avez pas à l'appeler autrement pour me ménager, si c'est lui qui a été là pour vous deux. C'est une bonne chose, qu'il y ait eu quelqu'un pour vous deux. »
Le ton était distant, fébrile sans doute sous le coup des révélations mais elle voulu croire qu’il était sincère.
« Je voudrais le rencontrer, uniquement quand vous serez prête pour que je le rencontre. »
« Ca sera difficile de ne pas le voir. » Sasa tenta faiblement une plaisanterie, nauséeuse soudain. « Je sais que c’est une nouvelle un peu brutale pour vous, je suis désolée... Vous dites que quelque chose vous a... forcé à passer la nuit avec moi ? Est ce que... oulah ! »
Ses jambes semblaient tanguer autant que le monde autour d’elle et, perdant l’équilibre, elle se rattrapa à la manche de Theseus juste à côté d’elle. En sentant la fleur de nénuphar éclore juste au-dessus de son oreille, la jeune femme se crispa et tenta de lutter pour rester consciente. Le voile se posait déjà devant ses yeux, dansant sa prévenance et son accomplissement. Non. Il ne fallait pas dormir ! Pas maintenant !
« Qu’est ce que... »
Mais ce fut brutalement le black-out. Le silence. Et soudain, une déferlante d’images aux sons élaborés.
black pumpkin
Jamie Skyrunner
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Garrett Hedlund
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- Bon les gars ... Vous arrêtez maintenant avec vos histoires de mariage avec Ava ! Vous allez lui faire peur ...
- Okay okay Jayjay ! *se tourne vers Axel* Lançons l'opération les ninjas de l'amour !
- Maiiiis moi je veux être votre témoin !
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- Et là ... l'autre kassos ... qui veut me caser avec ma cliente ! Non mais c'est comme cette manie de prôner l'amour à tout va !
- Hahah toi aussi tu as eu affaire aux ninjas de l'amour ?
| Conte : La Planète au Trésor | Dans le monde des contes, je suis : : Jim Hawkins
Voir Saoirse s’engouffrer dans le couloir à la poursuite de l’homme qui s’avérait être le père biologique de son bébé… N’était pas exactement la chose la plus rassurante que Jamie ai jamais vécu il fallait bien l’avouer. Pire que ça, c’était même quelque chose de foncièrement angoissant, et ce n’était pas Sam entre ses bras, qui se remit à geindre, qui l’aida un tant soit peu à se calmer. Par réflexe, il le posa contre lui, le berçant en passant d’un pied à l’autre, sans cesser de jeter des regards à la porte, ainsi qu’aux personnes qui l’entouraient, visiblement aussi peu à l’aise que lui. Adam affichait un air éternellement grognon, Evangeline lui tenait la main et le fixait d’un air désolé, sans doute en train de le scanner des sentiments à la tête comme elle savait si bien le faire, et même Pilib affichait une moue un peu décontenancé.
-Ne t'en fais pas, finit-il par dire, un sourire se voulant rassurant aux lèvres. Je pense qu'elle a deux trois trucs à régler et elle revient.
-Euh, oui…. Oui, oui. Salut au fait, bafouilla-t-il à demi, finissant par lui tendre la main pour la serrer.
Près d’eux, Evie eu une moue, sourcils froncés, presque contrariée, ses yeux se fixant sur Pilib au point que celui-ci ne put que s’en rendre compte.
-Quelque chose ne va pas madame ? finit-il par demander, ce qui fit presque sursauter Evie, qui s’était perdue dans ses pensées.
-Non ! s’exclama-t-elle, se redressant sur son fauteuil au point de lâcher la main d’Adam, et de la plaquer sur sa cuisse. C’est juste… Que je ne vous avais jamais vu...
Un mensonge aussi gros et visible que la ronchonitude d’Adam, mais Pilib n’eut pas le temps de faire de commentaire.
-Toi aussi, tu viens de Brocéliandre, comme Adam et Saoirse ?
En réalité, il n’avait jamais prit le temps de parler du passé de Pilib avec lui. Déjà parce qu’ils ne se connaissaient pas depuis longtemps, ensuite parce que ce n’était pas exactement le sujet le plus évident à invoquer lors d’une conversation.
-A Brocéliandre, j'étais le prince Philippe, répondit-il, attirant l’attention d’Adam. Ici je suis juste le grand frère de Saoirse. Pilib. Ravi de vous rencontrer.
-Vous étiez prince ? répéta-t-il, visiblement surpris.
-Il y avait d’autres princes ? réagit Evie, visiblement encore un peu perdue dans les méandres des titres et autres apparats sociaux.
-Oui je l'étais. Maintenant ça n'a plus d'importance...
Etrangement, Pilib avait l’air gêné, presque mal à l’aise à l’idée de parler de son titre, et Jamie se dit que ça devait effectivement être bizarre, comme truc. Savoir qu’on avait été prince un jour, et n’être qu’un homme parmi d’autres désormais. Lui avait toujours été un moins que rien, un fils d’aubergiste, un orphelin, au moins, n’avait-il pas ce problème là…
-Saoirse a eut... Une vision, intervint Jay, volant à la rescousse de son beau-frère. Elle a vu Adam dedans et Adam se souvient d'elle. Peut-être que vous venez tous du même conte alors...
Lui même n’était pas très au point concernant toutes ces notions de ‘conte commun’, mais vu qu’ils étaient tous là, et qu’ils avaient tous l’air de se connaître à part lui…
-Du même conte ? Peut être ... Mais vous ne me dites rien désolé.
-Ce n'est rien, c'était probablement un grand royaume, c'est normal que vous ne vous soyez pas croiser. Et puis, nous avons tous changer d’apparence, alors, ça ne doit pas aider.
Il eut un sourire encourageant, à l’égard de Pilib, mais Adam gardait sa moue suspicieuse, cependant qu’il tentait d’expliquer à Evie le principe de royaumes, et l’existence simultanée de plusieurs personnes portant le même titre, ce qui sembla réellement lui poser problème, jusqu’à ce qu’Adam finisse par lui expliquer qu’il s’agissait en réalité de constellations, ce qui fit beaucoup plus sens pour elle. Bien qu’elle tint à ce que l’on souligne que les constellations étaient bien plus vastes, raffinées et étendues que les royaumes humains.
-Elle va revenir, ne t'en fais pas, fit doucement Pilib, captant les regards que Jamie continuait à jeter vers la porte. Je pense qu'elle a besoin de s'expliquer avec lui.
-Ouais... Je... J'avais jamais pensé qu'on pourrait... Enfin qu'on le retrouverait. Je ne sais pas... Ce que je suis censé faire.
Sam contre lui s’était apaisé, bavant allégrement sur son col. Mais lui, demeurait vraiment perdu face à la situation. Etait-il censé se montrer jaloux ? Compréhensif ? Montrer qu’il était le père de Sam, malgré tout ? Rester en retrait ? Pas la moindre idée…
-Eh bien, juste attendre. Je sais que j'étais pas la pour ma soeur mais je la connais un minimum pour savoir qu'elle a fait son choix et qu'elle trouvera une bonne solution.
Un peu maladroitement, il posa sa main sur l’épaule de Jamie, la serrant doucement avant de venir caresser l’arrière du crâne de Sam, ce qui le fit sourire, tout aussi maladroitement. Jamie n’était pas vraiment habitué à être rassuré, c’était plutôt son rôle en général, alors il devait bien avouer qu’il n’avait pas la moindre idée de ce qu’il était censé dire, ou faire… Et les choses s’enchaînèrent d’une telle façon qu’il n’eut même pas à y réfléchir.
Derrière eux, Jamie entendit un son lourd, et Evie qui se mit à crier, prenant le visage d’Adam entre ses paumes. Le regard d’Adam était fixe, lointain, comme possédé et presque aussitôt, Evie se mit à luire d’or, l’air profondément inquiète.
-Qu'est ce qui lui arrive ?! s’exclama Pilib à son tour, avant de brusquement tituber, sa main se raccrochant à la chemise de Jamie, avant de retomber dans un fauteuil, la même expression sur son visage que celle qui figeait le regard d’Adam.
-Pilib ?! Pilib ?!
Par réflexe, il se pencha, venant tapoter sur la joue de Pilib, mais il n’obtint aucune réaction et pour couronner le tout, Sam se mit à hurler, si fort et si brusquement que Jamie en sursauta presque, l’écartant de lui pour l’observer, s’attendant presque à découvrir une plaie, un membre tordu ou autre. Rien cependant. Juste un bébé aux joues rougit de cris, de larmes et de coups, mais avant que Jamie ne panique complètement… Tout cessa. Sam arrêta de hurler, et même de pleurer, s’endormant d’un seul coup. Pilib et Adam prirent une grande inspiration, comme sortis brusquement d’une apnée involontaire, et Evie se jeta au coup d’Adam, les cheveux luisant toujours. Il y eut des bruits de pas précipités dans le couloir, et tout à coup, la porte s’ouvrit sur Saoirse et Théseus. Si ce dernier avait l’air d’avoir définitivement perdu toute expression, Saoirse elle, était blême, mais bizarrement souriante.
Are we gonna finish what we started, or just leave it here ?
De l’eau. Il y avait eu de l’eau partout. Beaucoup d’eau. Enormément d’eau… Alors que la douleur vrillait son être de toutes parts et que son corps s’engourdissait lourdement. Fatalement. La surface semblait s’éloigner à toute allure, la faisant flotter dans un espace lourd comme le plomb et léger comme la plume. Ses cheveux flottèrent devant son regard tandis qu’elle sombrait vers les profondeurs, de plus en plus loin, de plus en plus bas, de plus en plus lourde. L’air n’entrait plus dans ses poumons. Les bulles avaient cessé depuis de longues inspirations. Son corps ne lui répondait plus vraiment, voguant loin sous le lac comme si une force invisible l’attirait irrémédiablement vers son cœur. Ce n’était pas la route d’Avalon. Ce n’était pas le chemin vers Camelot. C’était… Autre chose.
Quelque chose la frôla, créant une vague de panique dans son torse tandis que ses yeux cherchaient tout autour d’elle l’origine de ce contact. Immobile, incapable de bouger sous le poids de l’eau tout autour d’elle, Saoirse ne put que constater les ombres dansantes qui peu à peu brouillaient sa vision. Des frôlements. Des bruissements. Des touchers brefs, froids, luisants, visqueux. Des sons étouffés. Des cheveux voletèrent à portée de sa vision, rapidement en mouvement pour disparaître encore. Elle cru discerner des rires, impossibles sous une telle profondeur ! Les contacts se firent plus affirmés, touchant ses jambes, ses bras, son dos, sa nuque à l’en faire frissonner d’une terreur de plus en plus grandissante. Elle avait tant lu sur les créatures peuplant Brocéliande, tant imaginé ces êtres tapissés dans l’ombre et ses merveilles en pleine lumière… Mais elle n’avait encore jamais rencontré de pareilles. Et ça lui faisait peur, horriblement peur.
Quelque chose saisit brutalement Saoirse à la taille et l’aspira en arrière, la faisant se tordre sans pouvoir résister. Tout se déroula vite, elle fut ballottée de droite à gauche, de haut en bas, d’avant en arrière. Dès que cette force la lâchait, une autre reprenait et recommençait. Elle cru sentir des mains sur elle, des visages frôler le sien, des dents manquer sa peau et des langues lécher son échine. On se colla à elle, puis la laissa seule avant de revenir dans un tourbillon de noirceur indescriptible si loin de la surface… Est-ce qu’elle allait mourir ici ? Est-ce qu’elle allait finir dévorée par un monstre sous-marin qui se jouait d’elle ? Pendant de très longs instants, elle le cru. Radicalement. Complètement.
La jeune fille avait fermé les yeux, très fort. Puis elle avait prié, tout aussi fort.
L’étau s’était peu à peu desserré. Ses poumons s’étaient libérés, inspirant un air qui n’existait pourtant pas. Ses mains retrouvèrent leur mobilité, extrêmement lente, et ses pieds se mirent à battre dans le flottement de ses vêtements tout autour d’elle. Quand elle rouvrit les yeux, l’obscurité reculait et la lumière illuminait son visage sous la surface. Le soleil ? Elle l’ignorait. C’était… Quelque chose d’autre. D’inconnu. C’était juste devant elle, à sa portée, invisible et pourtant bien présent. Aveuglant. Impressionnant. Une ondée chaleureuse l’enveloppa alors, rassurante, tendre. Comme des bras venant enlacer son être pour la rassurer. Lui promettre de la protéger. Lui signifier que les choses iraient bien. Saoirse eu envie de croire ces impressions si douces.
C’est à toi de le faire. Souffla une voix, immatérielle et réelle à la fois.
Saoirse papillonna du regard, sans comprendre. Le son semblait venir de partout autour d’elle à la fois puis de nul part. De là et d’ailleurs. De maintenant et d’hier. Elle déglutit, reportant son attention sur la lumière devant elle.
C’est à toi de le faire. Prend-la.
Est-ce que cela parlait de la lumière ? Mais on ne pouvait pas saisir quelque chose qui n’existait pas ! Elle avait tenté plusieurs fois, petite, d’englober le soleil dans une boite et s’était déçue de n’y trouver que l’obscurité… Pourtant ses yeux voyaient quelque chose, devinait les formes grâce à cette clarté offerte dans l’air. Comment est-ce qu’une chose aussi belle pouvait exister et ne pas exister à la fois ? C’était beau. C’était… Tentant. Comme si son cœur entrait en résonnance avec quelque chose au travers de ce miroir aveuglant. Et y trouvait une réponse.
Prend-la. Tu sauras à qui la donner le moment venu.
Poussée par une force invisible, Saoirse tendit le bras et plongea en avant dans la lumière. Le monde s’effaça, sa raison s’extirpa et une grande inspiration fut la seule chose qu’elle entendit.
Lorsqu’elle reprit conscience, elle tenait dans sa main une épée à la lueur bleutée et, de l’autre, tirait un homme vers les profondeurs du Lac, fixant son regard à en perdre le compte du temps. C’était pour lui. C’était à lui.
Et le moment venu, elle lui donnerait son dû.
* . * . *
« Vous aussi, vous vous souvenez ?! » S’exclama-t-elle, de retour à l’intérieur.
Ses jambes la portaient à peine pourtant elle avait couru à l’intérieur, appelée par une force mystérieuse. Son regard passa des uns aux autres, sentant la présence de Theseus dans son dos, avant de s’arrêter sur Jamie qui fixait, paniqué, les autres membres de la pièce. S’il sembla rassuré de la voir revenir, il fronça les sourcils en avisant de sa compagnie et Saoirse ne réfléchit pas davantage : elle franchit la distance qui les séparait et vint juste devant lui se poser. Son sourire était hésitant, entre la joie soudaine et la tristesse profonde, ne sachant pas très exactement où se placer. Elle posa sa main sur le poignet de Jay, dans le dos de Sam, et resta ainsi quelques instants.
« Qu’est-ce que ça signifie ? »
S’exclama soudain Adam, qui semblait reprendre connaissance. Il regardait tout autour de lui, interdit, surpris presque de la main qu’Evie posa sur lui pour s’assurer qu’il allait bien.
« Pourquoi est-ce que… Pourquoi est-ce que je me rappelle de Camelot alors que jusqu’à présent, j’en ignorais même l’existence ?! »
Il tourna sa question vers Theseus, toujours à l’entrée de la pièce. Mrs Samovar, présente elle aussi, avait portée la main à sa bouche et s’approcha doucement de ce dernier pour prendre sa main et déposer un baiser sur le dos de celle-ci. Une marque de respect profonde. Saoirse ne savait pas exactement qui était Merlin en dehors des livres qu’elle avait lu, son esprit n’ayant visiblement pas décidé de tout lui faire savoir… Ou bien étaient-ce les fées qui lui avaient cachés ça ? En tout cas, elle se rappelait de la réputation d’un mage qui osa s’élever contre un autre et s’allier avec un roi pour renverser la terreur et les ténèbres…
« Pendragon ! » Dit-elle, observant Pilib puis de nouveau Adam. « Les Pendragon sont… Vous étiez… Oh la la, vous êtes l’héritier de Camelot ?! »
Le prince la fixait, interdit. Les souvenirs avaient du être éprouvant pour lui, vu son visage tendu et ses sourcils toujours aussi froncés. Il ne semblait pas comprendre et encore moins prêt à entendre quoi que ce soit… Il se leva brutalement, provoquant un même geste de la part de Pilib, et se tourna vers Theseus.
« Vous étiez là ! Vous étiez là et mon père vous faisait confiance, alors… Pourquoi est-ce que… Pourquoi est-ce que je ne me rappelle que d’une femme dans une cape bleue au milieu des roses ?! Pourquoi est-ce que vous ne nous avez pas protégé ? »
« Parce que ce n’était pas son rôle ! » Sasa s’attira des regards surpris et celui, plus furieux, d’Adam. Comment est-ce qu’elle pouvait savoir ça, elle ? Se mordant la lèvre, la jeune femme releva fièrement le menton quand il fit mine de s’avancer vers elle… Avant de s’agripper au bras de Jamie toujours à ses côtés, par peur de faillir. Ce dernier, Sam toujours dans les bras, fit un pas comme pour lui passer devant. Adam s’arrêta au milieu de la pièce, les mains d’Evie passant autour de son bras dans une légère lueur dorée. Elle brillait ?! Jay avait dit que c’était une étoile, mais… !
Se rendant compte du silence qui pesait dans la pièce, la blondinette déglutit encore avant de reprendre la parole.
« C’était… C’est le Roi et Excalibur qui protègent Camelot, pas les mages. C’était dans les livres qu’on nous lisait, à Avalon. » Elle chercha l’appuie de son frère, Pilib, en se rappelant des contes qu’ils avaient parcourus à l’époque où ils étaient encore insouciants. « L’épée magique était celle contre qui les ténèbres ne pourraient rien et dans laquelle la lumière se reflèterait. Les Pendragon sont les seuls à pouvoir la manier donc, votre père est… »
« Uther Pendragon. » Répondit Adam, d’un ton vif.
« … Le propriétaire d’Excalibur ? »
« Vous faites erreur. » Le prince avança à nouveau et s’immobilisa à quelques pas. « Mon père est mort il y a des années ! Il possédait l’épée mais elle… »
« Elle a disparue. » Souffla Mrs Samovar, nerveuse. « L’épée a disparue lorsque nous avons été frappés par la malédiction, emportée par Uther dans sa tombe. »
Theseus secoua la tête de droite à gauche. C’était la première fois qu’il bougeait depuis le début de cette conversation animée.
« L’épée n’a pas disparue. Elle a été confiée. » Déclara-t-il, d’un ton posé.
Adam fit volte-face pour le regarder, ses yeux clairs s’ouvrant de surprise et de colère à la fois. Sasa serra plus fort le bras de Jamie, pendue comme les autres aux lèvres du magicien. Voyant que la suite tardait à venir, Adam voulu se jeter sur Theseus pour le faire parler mais Evie se rua pour le retenir en arrière, le suppliant de laisser au magicien le temps de s’expliquer et le sommant de se calmer.
Décidément, ces souvenirs avaient vraiment dû être violents….
« Vortigern, votre oncle et souverain de Camelot, la recherchait lorsque nous avons été amenés ici. Mais lors de l’assassinat d’Uther Pendragon, l’épée a été confié à Brocéliande, engloutie par le Lac afin d’assurer sa protection et qu’elle ne puisse qu’être reprise par son propriétaire légitime. »
La princesse serra la chemise de Jay a s’en blanchir les jointures des doigts. Theseus observa l’assemblée d’étrangers, son regard à la fois dur comme l’acier et doux comme la laine… Il n’inspira pas pour terminer sa phrase, fixant Adam dans les yeux.
« Vous. »
* . * . *
Assise dans l’un des canapés du salon, le bébé lovée contre sa poitrine et endormi, son petit poing près de sa bouche, Saoirse fixait un point invisible devant elle. Après la discussion animée qu’ils avaient eu l’après-midi, Adam était parti de la pièce rapidement suivi par Evangeline, Theseus avait prit congé et il ne restait plus que Pilib et Jamie de présents. Mrs Samovar avait apporté quelques petites douceurs à manger mais aucun des trois n’avaient touché à quoi que ce soit. Le silence s’était installé comme la nuit, pourtant Sasa n’était pas certaine d’être en état de repartir d’ici. Elle savait que Jamie la conduirait chez « eux », qu’ils avaient des choses à se dire tous les deux, mais son corps semblait refuser de la porter au-delà du salon.
Pas encore. Pas pour le moment.
Pilib se leva et s’excusa, prétextant un coup de fil à passer avant de quitter le salon. Alors, seulement, la jeune femme tourna son visage vers celui de son compagnon d’infortune et étudia ses traits. Tirés. Fatigués. Sans doute avait-il eu énormément de questions et d’interrogations sans avoir le temps de les poser… Peut-être qu’il lui en voulait ? Qu’il la détestait ? Peut-être qu’il ruminait dans son coin depuis plusieurs heures, épanchant des hypothèses et des possibilités, et qu’il avait quelque chose à dire ? Peut-être que c’était à elle de dire quelque chose ?
Ses doigts cherchèrent les siens et, doucement, se posèrent sur le dos de sa main dans une caresse tendre. Timide. Il expira et Saoirse retint son souffle. Incertaine.
« Je suis désolée. » Souffla-t-elle finalement. « Je ne… Savais pas que Theseus serait… Enfin, qu’il était… Je ne savais pas, en le faisant venir, que je me rendrais compte qu’il est le père biologique de Sam. Je suis désolée que tu l’ai appris de cette manière, en même temps que moi. »
Ses dents mordirent sa lèvre inférieure tandis que Jay ne disait rien.
« Mais je… Même en le voyant, je me suis rendu compte que ce n’était pas de lui dont Sam avait besoin. Ce n’était pas parce qu’il apparaissait aujourd’hui que ça donnait des droits sur notre bébé. Tu… Tu n’as rien à craindre de lui. Parce que tu… Tu es son père, Jamie. Tu es le père de Sam, d’accord ? »
Elle avait si peur qu’il refuse désormais de se considérer comme tel, si peur qu’il réfute sa place et ne la retrouve plus, si peur qu’il abandonne alors qu’il n’y avait aucun combat à mener : il avait déjà gagné, dans son cœur comme dans leur vie. Son souffle s’accéléra, trahissant un sanglot qu’elle refusa d’avoir pourtant, le ravalant dans un bruit ridicule à s’en faire mal à la gorge.
« Jamie ? Est-ce que… Est-ce que tu me détestes ? »
Maintenant qu’ils en avaient appris un peu plus. Maintenant qu’ils avaient encore plus de questions sans réponse.
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| Conte : La Planète au Trésor | Dans le monde des contes, je suis : : Jim Hawkins
Il n’avait rien dit durant toute la durée de l’échange étrange qu’ils avaient tous eux, se contentant de bercer Sam contre lui. Après tout, qu’aurait-il pu dire, ou faire, hormis écouter et tenter de comprendre, au moins un peu, ce qu’ils racontaient ? Il aurait tout donner, absolument tout donner, pour retrouver les gens de son monde. Et au fond de lui, il devait avouer qu’une petite part de jalousie, tapie très loin dans son plexus solaire, lui tordait le coeur. Il avait toujours été seul, toujours, jusqu’à ce qu’il trouve Saoirse et Sam. Et maintenant, elle aussi avait un monde à elle, un univers à elle, quelque chose dont Jamie ne pourrait jamais faire partie… C’était difficile à avaler. Dur à encaisser.
Il garda le silence un long moment, fixant Thésus malgré lui jusqu’à son départ. Et lui ? Que devait-il faire par rapport à lui ? Devait-il s’éclipser, se battre, affirmer sa place ou montrer de la compassion, de la compréhension ? De ce qu’il avait comprit, il n’avait jamais su que Saoirse était tombé enceinte de leur… Nuit. Allait-il réclamer des droits ? Allait-il se revendiquer comme père légitime ? Jamie avait reconnu Sam, mais face à un test adn, il ne pourrait rien faire. Et Saoirse ? Maintenant qu’elle l’avait retrouver, allait-elle vouloir… Malgré lui, il secoua la tête, sachant que cette paranoïa était stupide mais… il ne pouvait s’empêcher de penser que… Peut-être.
La main de Saoirse sur la sienne le sorti de ses pensées, clignant plusieurs fois des yeux. Depuis combien de temps gardaient-ils le silence ? Depuis combien de temps étaient-ils seuls dans cet immense salon, bien trop grand à son goût ? Il n’aurait même pas su le dire. Mais il l’écouta, attentivement. L’observa. Elle avait les traits tirés mais elle semblait… Apaisée. Trouver la vérité, apprendre enfin qui elle était, ne plus être seule… Cela se voyait, au fond de ses yeux. Quelque chose qu’il n’aurait jamais pu lui apporter.
A sa dernière question, il écarquilla les yeux, ne comprenant pas ce qui avait pu la pousser à se poser une telle question.
-Saoirse, chuchota-t-il, portant sa main à ses lèvres, y déposant un baiser, long. Jamais je ne pourrais te détester. Ce… Rien n’est de ta faute. Aujourd’hui, c’est… Tu as découvert quelque chose de… D’important. Tu as trouvé qui tu es, d’où tu viens, c’est… énorme ! Et tu sais que tu n’es pas seule...
Il eut un sourire, un peu triste, mais sincère, caressant sa main, avant de baisser les yeux sur Sam, endormi sur ses genoux.
-Tu sais qui tu es. C’est le plus important. Quand à Théseus, dit-il après un léger silence, je… Dois avouer que je n’étais pas vraiment préparer à le rencontrer.
Malgré lui, il eu un légère moue, avant de sourire, lui jetant un regard de biais.
-Je ne sais pas trop ce que je suis censé faire ou dire.
Il laissa un silence passer, avant de soupirer, se repositionnant pour la regarder directement, son bras, se resserrant légèrement autour de Sam.
-Toi, qu’est-ce que tu veux, vraiment ? Je.. Ne te demande pas ce que tu penses être le mieux pour moi, je te demande sincèrement ce que tu penses être le mieux. Pour Sam. Est-ce que tu veux que Théseus fasse partie de sa vie ? Parce que… Si tel est le cas, alors je suis désolé, mais il faudra le faire sans moi.
Il eu une grimace, comme pour dédramatiser ce qu’il disait, mais plus il y réfléchissait, moins il s’en sentait capable.
-Je… Je ne peux pas, je… C’est mon fils. Vous êtes ma famille. Je ne peux pas… Vous partagez, pas comme ça. C’est… Trop dur. Je n’ai pas eue de famille avant vous, alors je ne peux pas… Je ne pourrais pas faire ça.
Sa gorge se serra, l’empêchant de continuer, mais avant que Saoirse ne puisse répondre, Evangeline revint dans le salon, portant un plateau garnie de tasses de thés fumantes, et de quelques petits gâteaux. Discrètement, Jamie essuya les petites larmes qui lui piquaient le coin des yeux, s’éclaircissant la gorge au passage.
-J’ai pensé que vous auriez besoin de quelque chose pour… digérer.
Elle eut une moue, légèrement gauche, comme souvent, les observant tour à tour, longuement. Jamie comprit rapidement qu’elle ‘analysait’ leurs souhaits, et si il tenta de se réfréner, il vit rapidement à la moue d’Evie qu’il ne servait à rien d’essayer de le cacher. Elle ouvrit la bouche, mais Jamie la fixa, insistant du regard, et elle finit par se mordiller la lèvre, en hochant la tête.
-Vous… pouvez rester ici, si vous le souhaitez. Je… Nous n’avons pas de lit pour bébé, enfin, je ne crois pas, mais nous pouvons… je demanderais à Miss Samovar de faire en sorte que...
-On ne va pas vous déranger, je pense… Que nous avons besoin de rentrer chez nous. Mais merci beaucoup. Pour… Tout.
Il était sincèrement, même si il restait légèrement bouleversé par tout ce qu’il s’était passé. Ils se levèrent, remerciant à nouveau Evangeline, qui les raccompagna jusqu’au seuil, la même moue toujours sur son visage.
-Et… ça ira ? Pour toi et Adam… ?
-Je… Ne sais pas, avoua-t-elle doucement, Il… est… Enfin, il est… Monté. Je ne crois pas qu’il ai envie de parler pour le moment.
-Ne le laisse pas trop penser seul. Ce n’est… Pas bon. De rester seul dans de tels moments.
Elle eut l’air pensive un instant, avant de hocher la tête, souriant faiblement. Jamie eu le même sourire, avant de descendre les marches, pesamment. Il était brusquement fatigué, si fatigué qu’il du se frotter les yeux en s’installant à l’avant du pick-up pour se réveiller un peu. Il n’aurait pas fallu être un génie pour comprendre l’ambiance lourde qui s’installa dans la voiture, Saoirse triturant sans cesse l’une de ses longues mèches, avant que Jamie ne vienne poser sa main sur sa cuisse.
-ça va aller, Saoirse. Tout ira bien. Je te le promets.
Et même si la vie lui avait apprit que ce type de promesse ne pouvait jamais être tenu… Il avait envie de la faire. Pour elle. Pour eux. Pour Sam. Pour lui peut-être un peu aussi.