La belle et le lama

Cette nuit, Levy s’était couchée tôt, pas de livres en perspective, trop fatiguée pour faire quoi que ce soit elle s’était simplement écroulée dans son lit. Le lendemain, dès les premières lueurs du soleil, elle s’était réveillée doucement avant de sauter hors de ses draps. Elle ne restait jamais longtemps à regarder le plafond une fois sortie de ses songes, rêves qui aujourd’hui étaient étranges. Elle ne se souvenait pas du contenu de ceux-ci, juste qu’ils étaient bizarres… Mais ne l’étaient-ils pas toujours ? Dans tous les cas elle le savait, si elle s’en était souvenue, Lucy aurait été au courant. Elles le faisaient depuis qu’elles étaient enfants, pourquoi changer une fois adulte ? Un de leurs petits moments à elles.

D’ailleurs, en parlant de sa meilleure amie, celle-ci devait être rentrée de la caserne et soyons honnête elle mourrait d’envie de la voir. Elles n’avaient pas eu l’occasion de passer du temps ensemble dernièrement, quelques messages s’étaient échangés certes mais ils ne remplaçaient pas leurs moments passés ensembles. Refaisant son lit, elle s’étira avant de plonger dans sa garde-robe pour chercher de quoi mettre. Elle n’allait pas rester en pyjama toute la journée, quoi que … avec un livre et du thé c’était tout à fait envisageable quand bien même le soleil brillait déjà dehors. Non, non, non, elle secoua la tête pour chasser cette idée, elle allait être raisonnable et se mettre quelque chose sur le dos. Même si elle ne comptait pas vraiment sortir aujourd’hui, une tenue simple ferait l’affaire. Elle attrapa le premier t-shirt venu, un jeans et attacha ses cheveux en une queue haute. Voilà qui était fait.

Elle n’était pas présentable depuis longtemps lorsque sa porte s’ouvrit pour laisser place à Lucy qui à peine arrivée, la trainait déjà hors de la chambre. J’ai une merveilleuse idée pour occuper notre journée d’aujourd’hui ! Elle le savait, avec elle, elle devait s’attendre à tout, même abandonner son samedi tranquille à la guilde. L’habitude faisant, Levy se laissa aller à écouter la suite de la proposition sur un « que proposes-tu ? » dont la réponse la laissa perplexe. « Des cours de boxe ? » Mais comme pour couper court à toute réplique supplémentaire, la blonde continua. « Ça ne nous fera pas de mal d’apprendre à nous défendre sans notre magie…Et l’idée de surprendre les gars de la caserne en leur mettant une raclée n’est pas désagréable non plus…Tu vas y aller comme ça ? » Elle n’était pas vraiment sûre de cette idée bien que l’explication laissait tout de même songeur. Elle n’avait pas tort dans ce qu’elle annonçait et c’était un fait, la McGarden ne se battait jamais au corps à corps. Cela pouvait certainement être bénéfique pour toutes les deux et elle avoue qu’elle rêverait d’entendre le récit de son amie mettant une rouste à un soldat. « Bon, c’est d’accord, tu m’as convaincue… Mais tu as intérêt à en mettre un à terre hein ? » Elle gloussa légèrement à cette idée. Non vraiment, cela ne pouvait pas être si terrible que ca.

Puis elle tiqua en se regardant, l’interrogeant du regard. Pourquoi ne sortirait-elle pas comme ca ? Mais c’était Lucy et si elle avait décidé de l’habiller autrement pour sortir elle ne pourrait rien y faire. Elle soupira un « Très bien » avant d’attraper la tenue qu’elle lui présenta bientôt. C’était chose courante entre les deux de s’échanger des vêtements quand c’était possible, après tout, elles partageaient tout et c’était une preuve supplémentaire. Le maquillage suivit rapidement la même course alors que Levy se laissait faire. C’était une journée à la Stella. Elle se regarda dans le miroir, fixant son amie avec un petit sourire en coin avant d’affirmer. « C’est bon, j’accepte de sortir comme ca. » Comme si elle avait pu dire autre chose de toute façon, avec Lucy elle n’avait même pas besoin de regarder, elle savait qu’elle était toujours jolie.

Et voilà qu’elles étaient sorties pour se renseigner sur ces fameux cours, elles en profiteraient certainement après pour aller faire les boutiques ou quelque chose comme ca. Maintenant qu’elle était dehors, Levy se sentait à bouger et à apprécier sa journée ensoleillée. C’est vrai, il aurait été dommage de rester enfermée par un si beau temps, son amie avait eu raison. Elles discutèrent de choses et d’autres jusqu’à arriver devant l’enseigne Punch & Purge et de s’y engouffrer. Personne n’était là pour les accueillir et son amie ne manqua pas un commentaire à ce sujet « Quoi, le propriétaire n’est même pas là pour accueillir ses clientes ? » Lucy … Elle soupira, inutile de dire quoi que ce soit à ce sujet, elle était certaine que la blonde savait exactement ce qu’elle en pensait.

Levy regarda dehors en attendant le propriétaire qui ne tarda pas à arriver et ne voit pas son amie lui sourire. Lorsqu’elle se retourne pour observer le patron, la constellationniste ne lui laisse pas le temps de réfléchir alors qu’elle s’adresse à elle, un énorme sourire sur les lèvres qui n’anonçait certainement rien de bon pour elle. « Levy, je te présente le propriétaire. Gajeel Redfox. » Elle entend ce nom et comprend toute l’implication que celui-ci implique. Elle l’avait retrouvé ? Où, comment ? Mais bon sang pourquoi ne lui avait-elle rien dit. Cette histoire ressemblait au plus grand coup fourré qu’elle ait jamais connu de sa part. Bien sûr qu’elle n’était pas mieux, le coup du SPA avec Erza était déjà pas mal en soi mais là, il s’agissait d’elle ! Essayant de remettre ses idées en place elle s’adressa à la blonde. « Non, mais tu te fiches de moi ? » C’était sorti tout seul, elle n’était pas même furieuse, juste terriblement étonnée et l’espace d’un instant, elle espérait autant que ce soit une mauvaise blague que la réalité. Elle fixe son amie, attendant une réponse qui ne lui convient pas ou plutôt même, une absence de réponse à sa question. Elle fuyait. « Bon, j’ai des choses à faire alors je vous laisse. Bonne journée ! »

Levy la regarda intensément, ses yeux s’étant agrandis sur le choc alors qu’elle secouait doucement la tête en lui murmurant « Ne me laisse pas ! » autant furieuse qu’affolée. Mais le pire dans cette histoire c’est qu’à cet instant, elle était bien incapable de bouger. Elle était prise au piège de ses propres sens alors qu’elle voyait son amie passer la porte en leur faisant signe. Et l’instant d’après, la blonde n’était plus là. Elle attrapa son téléphone dans son sac avant de lui envoyer un simple message « traîtresse » et de rabattra les bras le long de son corps, l’appareil toujours dans sa main. Que devait-elle faire à présent ? S’enfuir à son tour en obligeant son corps à faire ce qu’elle lui dit ou essayer de se retourner pour faire bonne figure face à la personne qu’elle n’a pas vu depuis six ans ? La première solution était impolie … alors tant bien que mal, elle se retourna pour faire face à l’homme qui était toujours vraisemblablement dans cette pièce. Il était grand, c’est la première chose qui lui vint en tête mais après tout elle se dit que le contraire aurait été étonnant.

Elle l’observe ainsi, sans un mot se contentant de le toiser de haut en bas à la recherche d’un élément pouvant la pousser à partir ou à réagir mais là, de suite, elle ne peut que le regarder comme complètement hypnotisée avant de se perdre dans le vide. Puis elle se rend compte que si elle ne fait rien, elle risque de passer pour une idiote et cette simple pensée la terrifie. Alors, prenant tout son courage à deux main, elle lève son regard vers lui. « Gajeel ? » Elle hésite parce qu’elle a peur de la réponse, elle hésite justement parce que c’est lui et que Lucy ne lui aurait pas menti. Et elle a envie de pleurer parce qu’il est là et qu’il ne l’a pas été toute ses années. Il est là, juste au moment où elle se faisait à l’idée que tous ses coéquipiers l’avait laissée toute seule, au moment où elle ne s’attendait plus à le revoir comme Jett et Droy mais il est là et les mots sortent tout seuls dans un murmure. « Et tu apparais comme ca après six ans ? ».

Elle baisse la tête parce que si elle tient le regard elle va pleurer, elle est contente et à la fois triste et plus que tout elle est à la fois intimidée et en colère. Levy ne savait pas se décider sur les sentiments à adopter.

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Dire qu’elle se serait attendus à ce genre de rencontre ce matin serait pure folie, Levy avait même songé à passer la journée en pyjama s’il n’y avait pas eu un tant soit peu de courage et Lucy. Elle comprenait mieux maintenant pourquoi sa meilleure amie s’était attelée à la pomponner avant de partir, spécialement ce matin. Elle savait très bien ce qu’elle faisait et, elle l’avait bien eue. Si elle l’avait prévenue, les choses auraient certainement été différente, peut-être même qu’elle aurait refusé de quitter Fairy Tail au risque d’attirer tout ce beau monde dans sa chambre en faisant une scène. Elle allait loin dans ses pensées mais elle savait aussi qu’elle n’était pas loin de la réalité, elle aurait pris peur et se serait braquée à plus forte raison. De toute manière, la blonde entendrait parler d’elle ce soir elle le garantit !

Il avait balancé son téléphone, ce qui avait eu pour mérite de la faire sursauter et très probablement de la sortir de son moment d’absence en premier lieu. Maintenant qu’elle y pensait, cela avait très certainement dû l’y aider. Elle l’avait entendu se déplacer pour aller s’asseoir quelque part, très certainement sur le bureau à entendre le bruit, mais ce n’est pas ce qui la marque le plus. Non, l’élément qui l’obligea à poser de nouveau son regard sur lui fut la phrase qu’il lui lança. « Tu veux que je reparte ? » Ainsi donc il l’avait entendue, certes elle aurait dû s’en douter, Gajeel était un Dragon Slayer, il avait l’ouïe fine … Il aurait été stupide de croire que ca n’avait pas été le cas ou alors, il l’aurait fait exprès. Qu’est-ce qui aurait été le mieux ? Bonne question mais qu’il lui demande ce genre de chose à elle, ca ne lui plaisait pas. Devait-elle vraiment répondre à ca ? Elle aurait bien hurlé si cela lui avait été possible mais elle avait la gorge nouée et lui, le regard vers le sol. « Est-ce vraiment une question ? Si c’est un oui que tu attends, tu es mal tombé. » Levy ne pouvait pas simplement lui dire qu’elle ne voulait pas, pas directement, pas comme ca … C’était sa façon à elle de répondre parce qu’elle le devait. Le voir comme ca était suffisant pour évacuer la colère qu’elle avait pû avoir quelques instants plus tôt.

Il leva enfin les yeux vers elle, il semble en avoir le courage cette fois-ci pour poursuivre sur sa lancée. « Je … Lucy m’a prévenu qu’elle te dirais que j’étais ici … ce … ce n’était pas un secret … » A proprement parlé, si c’en était un du moment où elle n’en savait rien mais elle n’allait pas polémiquer là-dessus maintenant. Si Lucy l’avait prévenu lui, elle n’en était que plus surprise parce que justement, elle ne savait pas où elle allait mettre les pieds. Elle se contenta alors d’hocher la tête par l’affirmative, montrant qu’elle comprenait. Il savait qu’elle était là et n’avait rien fait, il n’avait pas réagi. Comptait-il le faire seulement ? Elle n’en savait rien une fois de plus tout comme elle ne voulait pas admettre que cela lui faisait plus mal que ce qu’elle pensait, ni pourquoi elle réagissait comme ca. C’était stupide.

Elle se perdit dans ses pensées simplement pour en ressortir lorsqu’il lui demanda de le suivre. Elle accepta simplement, replaçant son téléphone dans son sac avant de prendre sa suite passant une porte pour se retrouver dans la pièce voisine. Levy ne voyait pas trop ce qu’il y avait à faire ici à part éventuellement en tenue, ce qu’elle ne comptait certainement pas faire aujourd’hui. Lucy était-elle seulement sérieuse en parlant des cours ? Sérieusement pourquoi elle pensait à ca maintenant ! A croire qu’elle réfléchissait sérieusement à tout ce qui lui passait par la tête pour ne pas se concentrer sur l’instant présent. Elle continua à regarder autour d’elle avant de reposer son attention vers lui alors qu’il venait de sortir une batte d’elle ne savait trop où. « Je suis désolé pour tout ce que j’ai fait alors… si tu veux me taper, je comprendrais et je ne répondrais toujours pas. »

La batte finit dans ses mains et elle commença à regarder successivement l’objet puis lui avant de revenir sur l’objet l’air dubitative. Était-il vraiment sérieux ? C’était ca le soucis ? Mon Dieu, ils n’étaient pas sortis de l’auberge s’il se mettait à ressasser le passé de la sorte. Fallait-il vraiment qu’il remette ca sur le tapis ? Elle pensait avoir été claire à l’époque. « Non mais … ca va pas ! » Elle avait fini par hausser la voix avant d’écarter les bras, une paume vers le ciel, l’autre tenant la batte en signe d’incompréhension. Et pour la première fois depuis qu’elle était arrivée, elle le regarda dans les yeux parce qu’elle savait que c’était la seule et unique façon de se faire comprendre. « C’est ca le problème Gajeel, tu veux vraiment reparler de cette histoire ? Je pensais le chapitre clôt il y a bien longtemps. »

Elle commença à jouer avec la batte entre ses mains parce qu’il fallait qu’elle se concentre sur quelque chose sinon elle savait qu’elle ne continuerait pas ce qu’elle avait commencé. « Crétin ! » Et c’est sans le vouloir que dans un geste brusque elle lâcha la batte qui alla se jeter contre un casier, la faisant sursauter sur le coup. Machinalement, elle alla la récupérer, s’abaissant lentement avant de rester au sol. « Désolée. » Mais ce n’est pas tout ce qu’elle voulait lui dire alors elle enchaina presque directement en se tournant vers lui. « Pourquoi veux-tu toujours te faire du mal ? »

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C’est bien parce que rien n’était simple à Storybrooke que Levy se trouvait dans cette situation. Maudite malédiction, maudit Acnologia, comme si rien n’était destiné à l’être au final. Et plus encore, une chose était certaine, l’homme devant elle était un véritable crétin ! qui souhaiterait vraiment se faire frapper ? Personne de sensée et pourtant il lui avait proposé d’être en quelque sorte son punchingball, bien sûre qu’elle n’allait pas être d’accord avec ca. Comme si elle avait simplement pû le frapper … Aberrant. Maintenant qu’elle y pensait, il n’avait même pas réagi au fait qu’il ne devait pas partir. Peut-être n’y avait-il pas besoin de réponse et qu’il comprendrait de lui-même qu’il devait rester. Mais dans tous les cas quand il se remit à parler, la demoiselle ne put s’empêcher d’avoir un pincement au cœur. « Non. Parce que dans ma tête, rien n’est dans l’ordre, et quand je t’ai blessé, quand je te fais souffrir, c’est une des images qui me viennent en tête dès que je ferme les yeux. » Ainsi, c’est vraiment comme ca qu’il voyait la situation … Il venait de lui confirmer peut-être sans même le savoir que cette histoire le hantait toujours personnellement même après toutes ces années. Elle était désolée d’être la source de ce chapitre qu’il n’arrivait pas à tourner. Et le pire, il y pensait même en fermant les yeux ce n’était pas flatteur pour elle en quelque sorte et il ne devait certainement pas aimer être en sa présence actuellement au vue de cette histoire. La voir ne devait pas raviver de bons souvenirs.

Un maigre sourire s’étira sur ses lèvres alors qu’elle avait commencé à se parler davantage pour elle-même que pour lui. « Désolée que tu te remémores ces images à chaque fois depuis si longtemps. Ma présence ne doit pas vraiment être bonne pour toi en ce moment du coup, pas vrai ? » Même si elle était complètement terrifiée à l’idée d’être ici au départ, à présent Levy était simplement triste. Elle s’était remis à jouer avec la batte se trouvant au sol, la faisant rouler entre ses doigts d’avant en arrière dans une danse répétitive. Cette conversation ne tournait pas vraiment comme elle l’espérait quand bien même il fallait avouer qu’elle ne savait pas à quoi s’attendre pour commencer. Elle le regardait dans les yeux alors qu’enfin il lui affichait un sourire plein de tristesse. « Parce que c’est la seule chose que je connaisse et que je mérite. » Cela ne pouvait être la vérité, et ca ne le serait pas. Il n’avait décidément jamais rien compris … Elle avait espéré le contraire à un moment mais la vérité c’est qu’il était toujours convaincu de mériter son sort et d’être seul. Mais ce n’était pas le cas. La belle se releva lentement en prenant appuis sur ses cuisses avant de le regarder de nouveau dans les yeux, la mine triste. « Tu sais, ce n’est pas parce que c’est la seule chose tu connaisses que tu le mérites pour autant. C’est triste de penser qu’il n’y ai que ca dans ta vie pour que tu puisses même l’imaginer. » Elle se sentait sur le point de craquer parce qu’il était triste, parce qu’elle l’était et que cette situation lui était insupportable. Se laisser frapper et ce serait terminé ? Elle ne pouvait tout simplement pas l’accepter.

Elle replaça une de ses mèches qui s’était glissée devant ses yeux lorsqu’elle s’était relevée et à présent, le défiant du regard de la contredire, elle poursuivit. « Mais … tu le sais aussi bien que moi, tu n’es pas simplement ce que tu penses être. Tu as prouvé que tu étais digne de cette seconde chance qui s’est offerte à toi sans que je ne te tienne jamais rigueur de ce qui c’était passé à l’époque. Tu as changé. Cette nouvelle vie n’a été tendre avec personne, certains plus que d’autres c’est un fait. Mais tu vaux tellement plus que ca, Gajeel. » Elle avait baissé les bras une fois sa tirade achevée. Elle ne savait pas où elle avait pu puiser le courage de lui dire tout ca mais le fait est que c’était sorti. Elle avait autant envie de pleurer que de l’engueuler parce qu’il ne se rendait pas compte de qui il était. Il n’était plus le mage de Phantom, il avait vraiment changé. Il avait rejoint Fairy Tail, l’avait sauvée plusieurs fois, s’était mêlé aux gens de la guilde et avait fait sa place, il faisait de bonnes choses peut-être pas toujours de la bonne manière mais c’était une bonne personne. Pourquoi n’était-il simplement pas capable de le voir ?

Et ses mots dépassèrent sa pensée alors qu’elle soupira. « Pourquoi tu ne veux pas te voir comme je l’ai toujours fait ? » Lorsqu’elle s’en rendit compte il était trop tard les mots étaient sortis. Pourquoi lui avait-elle dit ca ? Elle s’en voulait et se sentait gênée à présent que c’était dit. Alors, elle ramena sa main gauche sur son bras droit comme si cela pouvait empêcher qui que ce soit de voir ses joues légèrement rougies, elle baissa la tête.

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Alice réfléchissait aux mots qu’elles devaient employer alors que peu à peu l’angoisse de cette rencontre et la colère qu’elle avait pu ressentir s’évanouissaient dans le néant. Pourtant, si cette situation était moins malaisante qu’elle n’avait pu l’être à son arrivée, elle n’était pas joyeuse et sereine pour autant si bien qu’elle venait à penser que c’était mieux avant. Cette ville et ses faux souvenirs les avait tous changé de manière différente et elle ne pouvait qu’assister impuissante, une fois de plus, à cette triste réalité. Elle ne sait pas ce qui était arrivé à son ami mais elle ne doutait pas que les épreuves avaient dû être éprouvantes dans cette vie que pour qu’il perde ainsi confiance en son humanité. Il ne resterait pas avec ses vieux démons, elle était déterminée à ce que cela change. Il était impensable qu’elle le laisse se considérer comme ca, une fois de plus. Il disait ne pas être une bonne personne et qu’elle devrait s’éloigner selon la bonne logique mais si sa présence ne le dérangeait pas, elle n’avait aucune raison de le faire. C’était déjà un premier pas et plus que tout, il avait souri.

Son sourire n’avait été que de courte durée, mais la demoiselle savait qu’il était là en dessous de sa couche de remords et de stupidité. Il l’avait écoutée quand elle disait ce qu’elle pensait, pour simplement s’excuser par la suite. Désolée de quoi ? D’être un crétin qui ne se voit pas tel qu’il est ? Si c’était ca il pouvait l’être et elle espérait que le message rentrerait bien, mais elle avait comme un doute. S’il s’excuse c’est aussi qu’il doit accepter sa condition non ? Levy avait simplement envie de le secouer. Elle avait espéré qu’il n’ait pas entendu sa dernière phrase mais, bien malheureusement pour elle, ce ne fut pas le cas. « Répète … »

Regardant toujours le sol, elle priait silencieusement pour que ses joues ne soient pas trop rouges tout en se maudissant d’avoir parlé tout haut. Qu’est-ce qui lui avait pris de dire ca ? La vérité c’est qu’elle n’en savait rien et qu’à présent elle se sentait coincée, prise aux pièges de ses propres paroles beaucoup trop honnêtes pour son bien. C’était un instant de gêne qu’elle ne souhaitait à personne alors qu’elle cherchait les bons mots à prononcer parce qu’elle était incapable de répéter les premiers.

Il s’était rapproché d’elle, récupérant la batte toujours dans ses mains avec délicatesse avant de poser celle-ci par terre. Pour la première fois, il plongea son regard dans le sien alors qu’elle avait suivi la course de l’objet. Elle avait fait la grande en faisant pareil depuis tout à l’heure mais à présent que l’initiative venait de lui, ce n’était pas la même chanson et elle s’arrêta de respirer quelques secondes avant qu’il ne poursuive. « Répète ce que tu viens de dire, parce que si j’ai bien entendu, alors je serais peut être amené à te croire, parce que tu ne mens pas n’est ce pas ? Je ne vaut rien, à mes yeux, ni aux yeux de tous les autres, alors qu’est ce que je vaut dans les tiens ? »

Il la fixait, et elle se sentait impuissante et minuscule face à lui tandis qu’il insistait pour qu’elle répète ses mots. Il venait de la prendre à revers et elle se sentait paniquer. Il était près, bien trop près pour ce moment précis et depuis qu’elle était entrée, c’était la première fois qu’il y avait si peu de distance entre eux. Levy avait du mal à réfléchir et du mal à reprendre une respiration normale alors qu’elle réfléchissait à sa question sans parvenir à une réponse claire. Que représentait-il vraiment à ses yeux ? Est-ce qu’il la testait ? Elle n’aimait pas cette situation et était tentée de faire un pas en arrière pour se dégager de cette étouffante proximité, mais lorsqu’elle songea à décoller son pied du sol, une réalité la frappa. Si elle reculait maintenant, il aurait gagné et pourrait interpréter la situation de la manière qui lui plairait et ca, la mage ne comptait pas lui laisser.

Alors, prenant son courage à deux mains, la demoiselle fit un pas en avant, essayant de soutenir le regard bien trop perçant de son ami que pour rester insensible. « Et si tu acceptais le fait que tu ais très bien entendu ce que j’ai dit ? » Est- ce qu’elle essayait de se défiler ? Parfaitement ! Ou tout du moins, pour l’instant. Mais elle savait qu’elle ne pouvait pas simplement laisser cette réponse comme ca. Elle gagnait du temps, espérant arriver à réorganiser ses pensées de manière plus cohérentes sans nouvelle bévue de sa part. « En fait, ca t’arrange bien de croire le contraire … Tu peux te cacher derrière, en l’utilisant comme excuse pour ne pas t’approcher de nous. »

S’il attaquait, elle allait se défendre comme il le fallait quitte à lui dire des choses qui le dérangent. Elle ne voulait pas le chercher mais il venait de la pousser dans ses retranchements pour se défiler. Pas de chance pour lui, Alice était plus têtue que ca et avait de la suite dans les idées. Elle venait sans doute de toucher un point sensible mais il fallait que ca sorte, à un moment ou un autre et peut-être valait-il mieux que cela soit venu d’elle. Quoi que l’écoutait-il plus que les autres ? Elle n’était pas sûre de la réponse mais dans tous les cas, elle poursuivit. « Tu n’as jamais été rien pour chacun d’entre nous quand bien même tu penses le contraire … Sache que … je n’accepte pas n’importe qui comme coéquipier. » Venait-elle de confirmer ses dires en avouant de manière détournée qu’il était spécial ? Absolument. Elle n’était pas sûre qu’il saisisse la subtilité de la chose mais il devrait au moins être capable de comprendre qu’il vaut plus pour les autres, et pour elle …

Elle avait cette lueur dans le regard, cette sincérité qui transparaissait de manière si limpide … Elle pensait réellement chacun de ses mots et c’est sans doute pour ca que d’une voix toute douce qui baissa en intensité qu’elle acheva presque suppliante. « Alors arrête de penser ca, s’il te plait … »

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Si Levy était déterminée à faire quelque chose, elle le ferait avec toute la force et le courage qu’elle possède. Que ce soit à l’époque ou bien même maintenant, c’était un trait qui n’avait pas changer et qui d’ailleurs, semblait plus affirmé que jamais. Tout son parcours montrait de quoi elle était capable et qu’elle n’avait besoin de personne pour l’y aider car après tout si elle pouvait se montrer adorable, la demoiselle n’en restait pas moins têtue et s’efforçait de faire les choses par elle-même. Que ce soit son départ du domicile familial, son travail, ses études … tout simplement ses choix, dès qu’elle était décidée, on pouvait difficilement lui faire changer d’avis.

Et aujourd’hui, toute son attention était fixée en un seul point, une seule personne, Gajeel. Elle avait bien pensé à s’enfuir, plusieurs fois, mais pour l’heure elle avait trouvé plus important que son confort personnel. Elle pouvait bien être gênée, à bout de souffle et complètement tétanisée face à lui qu’importe mais jamais elle ne le laisserait croire qu’il n’est rien et se noyer dans cet abîme de tourments. La demoiselle était bien décidée à l’aider à réaliser qu’il y avait plus et à s’accepter tel qu’il était vraiment. Au diable ses manières, sa vulgarité ou bien encore son air détaché et sa froideur … elle savait qu’il était plus que ca et ce qu’il pouvait voir dans son miroir de noirceurs.

Elle avait toujours vu le bon en lui et elle parviendrait à ce qu’il l’accepte ne serait-ce qu’un peu. Et quelque part, elle voulait le revoir sourire réellement … Qu’il arrête de se tourmenter comme il le fait parce que cela lui faisait mal au cœur de le voir comme ca. Elle sera là pour le ramener du trou dans lequel il a été se terrer aussi profond soit-il, c’était sa promesse à elle-même. Il avait commencé à ouvrir la porte, il ne lui restait plus qu’à l’ouvrir tout en grand maintenant qu’elle y avait mis le pied, elle ne se refermerait pas.

Gajeel venait de se dévoiler, un peu et de lui avouer qu’il souhaitait changer. Il voulait essayer et rien que pour ca, elle était d’autant plus sûre de sa décision. Une simple promesse dont il juge l’issue incertaine et qui pourtant affiche doucement un sourire sur les lèvres de Levy. Son sourire se prolongea un moment, alors qu’il lui promettait de ne plus jamais disparaître. Elle ne lui avait rien demandé, mais elle était satisfaite de cette déclaration. Quand bien même il aurait essayé, elle n’était pas certaine qu’elle l’aurait laissé faire de tout manière. Il était son ami et elle avait besoin qu’il soit présent dans sa vie… Il ne partirait pas et ce simple fait lui faisait du bien. « Chaque chose en son temps, rien ne presse. Si tu le veux vraiment, tu y arriveras et … je serais là pour t’aider … si tu le veux. Rien que le fait de vouloir essayer est déjà un premier pas. » Elle se voulait rassurante quant à la suite, elle avait confiance en lui, ce serait toujours le cas et elle ne put s’empêcher de lui montrer à nouveau un doux sourire, timide alors qu’elle le fixait du regard. Doucement elle dirige son poing dans sa direction et l’abat juste pour la forme, sans force aucune, contre son torse avant de baisser les yeux. « Tu es peut-être un crétin …. Mais je ne doute pas que tu en sois capable. »

Elle le sent sourire lui aussi et relève la tête alors qu’il porte son regard sur la batte encore au sol et elle se demande bien à quoi il peut penser. C’était inattendu mais elle apprécie de le voir ainsi et l’espace d’un instant, elle le revoit sourire comme avant … Et il se remet à parler en bégayant. « Lu …Lucy a dit que vous étiez des clientes … tu ..tu veux prendre des cours de boxe avec moi ? » Dans un premier temps, Elle trouva la façon dont il lui proposait ca adorable mais la seconde passée, elle trouva ca également affreusement angoissant. Elle papillonna des yeux alors qu’elle le regardait un peu hébétée. En vrai, elle ne s’était pas attendue à ce revirement de situation … Il acceptait qu’elle revienne, elle en était contente mais était-ce une bonne chose qu’elle reste si proche de lui, là de suite ? Son cœur avait commencé à s’affoler et elle ne savait pas comment réagir. Bien sûr de base, c’était l’idée de prendre des cours, avec Lucy mais … les papillons qui avaient commencé à siéger dans son ventre ne la laissait pas confiante. Si elle l’était quant à son objectif en revanche, elle ne l’était pas pour ce genre de réaction incontrôlable et elle rougit d’un coup.

C’était juste un ami, son coéquipier, elle était juste heureuse de le retrouver … elle devait se reprendre. « Propriétaire et professeur particulier, impressionnant … Tu penses arriver à faire quelque chose de moi ? » La meilleure défense restait l’attaque, une douce attaque qui lui décrocha un petit rire quelque peu gêné avant qu’elle ne poursuive. « Ca me ferait plaisir … » Si elle commençait comme ca, elle n’était pas sûre de rester concentrée autant qu’elle le devrait. Il y avait quelque chose et elle ne voulait pas en entendre parler. C’était de la faute à Lucy si elle se sentait comme ca et puis voilà ! Levy ne l’avouerait pas mais elle savait au fond d’elle qu’elle était foutue …

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