« On devrait se prendre quelques jours de vacances. Que je profite de ma grande fille ! Tu en penses quoi ? »
« C’est pas une mauvaise idée ! Je n’ai aucune contrainte temporelle, pas d’étude à suivre, pas de travail à faire, pas de jour à poser, pas de patron à caresser dans le sens du poil pour poser des vacances. Bref, pour l’instant je suis entièrement libre ! Une idée de ce qu’on pourrait faire ? »
« Attends, comment ça plus d’étude à suivre ? Tu as arrêté la fac ? Ta mère est au courant ? Tu ne peux pas rester sans rien faire. » commença à s’inquiéter Robert Parr. Son ton était devenu plus grave.
« Papa…on a dit à l’instant de prendre des vacances…se reposer. Arrête de t’inquiéter. On peut en discuter plus tard ? Genre après les vacances ?? » demanda la brunette en imitant le chien battu. Cette tête avait toujours fonctionné avec lui.
« Ok. Va pour cette fois ! Mais au retour des vacances tu as intérêt à te bouger les fesses sinon je devrais mettre ta mère au courant et ça va chauffer pour toi ! »

Il avait raison. Si Mme Parr était au courant que Violette avait arrêté ses études et qu’elle n’avait pas trouvé un travail décent, elle serait furieuse. Peut-être même qu’elle obligerait Violette à retourner à New-York pour la surveiller. Après tout, Miss Indestructible n’avait pas encore la majorité et ses parents avaient toujours une grande autorité sur elle. Violette adressa un sourire à son père qui venait de s’asseoir dans le canapé, le journal à la main.

« Tu vas chercher une idée dans le journal ?? Ca marche encore comme pratique ça ? » Violette arqua un sourcil. « Je sors dehors. Je ne sais pas s’il y a une agence de voyage à Storybrooke. Je vais chercher ça. Puis s’il y en a pas, j’utiliserais la bonne vieille méthode du bouche à oreille ! »

Et autant dire que Violette ne l’aurait jamais fait un an avant ! Violette était de nature réservée, timide, à la base. Mais ce temps-là était révolu. Les événements qu’elle avait vécu l’avait obligé à devenir plus forte mentalement, à se construire une carapace de fille ayant confiance en elle, n’hésitant plus à prendre la parole devant les autres. Au début cela avait été dur mais finalement, Violette commençait à s’y faire.

La brunette déposa alors un bisou sur la joue de son père puis prit son manteau et sorti dehors. Elle marcha dans les rues de Storybrooke sans but précis. Mais le meilleur moyen de savoir où aller c’était le GPS. Alors Violette sortit son téléphone tout en continuant de marcher. Elle tapota sur le clavier tactile. ‘Agence de voyage Storybrooke’. Violette avait beau parcourir les pages du site de recherche, en vain. Elle leva enfin la tête pour constater qu’elle avait marché jusqu’au port de la ville. Violette regarda en arrière, essayer de voir tout le chemin qu’elle venait de parcourir.

« C’est parfois dangereux ces trucs. Le temps parait beaucoup plus court ! »

Oui. En ce moment Violette aimait bien se parler à elle-même. Signe de grande intelligence ou de folie, qu’importe, Violette le faisait. Toujours le portable à la main, Violette décida de marquer une pause dans ce lieu où elle avait peu mis les pieds. Peut-être que regarder l’eau et les bateaux accostés lui permettrait de trouver une idée pour les vacances avec son père. Mais ce fut tout autre chose qui attira l’attention de Violette.

« Mais…on dirait… » Violette tapota sur son téléphone une nouvelle fois. « Ce bateau est la copie exact du Black Pearl. Il y a même les drapeaux de pirate. C’est ouawh ! »

La brunette n’avait pas encore réussi à intégrer le fait que Storybrooke accueillait des personnages venant des fictions. Pour elle, dans son monde qui était Terre-2, le Black Pearl faisait partie du film Pirates des Caraïbes. Mais il n’existait pas en vrai. Aussi, elle était persuadée d’être devant une copie très réaliste du célèbre bateau du pirate. Et pour confirmer ça, elle n’hésitait pas à tendre son bras, plaçant son téléphone juste à côté du bateau qu’elle apercevait au loin. Oui. Il n’y avait aucun doute, c’était la copie parfaite !

Si Violette avait remarqué que le bateau n’était pas vide, elle ne serait pas autant attardée dessus. La dernière chose qu’elle voulait c’est qu’on la remarque, qu’on l’embête ou qu’elle embête quelqu’un. Malheureusement c’était trop tard. Logique en même temps ! Vi’ était en train de tendre son portable vers le bateau et de chercher les similitudes entre la photo sur son téléphone et le bateau qui était en face d’elle. Bref, elle était totalement scotchée face au navire et cela se remarquait de loin.

Violette sortit sa tête de son téléphone lorsqu’elle entendit une voix provenant du bateau. ‘C’est à moi qu’il parle ce malade ?’ pensa Violette. Car clairement c’est pour ce genre d’individu qu’elle le prenait. En plus, elle ne mit pas longtemps à faire le rapprochement entre l’homme qui se tenait sur le pont du bateau et Jack Sparrow. Ils avaient la même dégaine. Violette se leva du banc puis tourna la tête dans la direction opposée, cherchant une personne aux alentours. C’était impossible qu’il ose lui parler ainsi alors qu’ils ne se connaissaient absolument pas. Mais personne. C’était donc bien à Violette qu’il parlait. Quel fou !

« Ma boîte à troubadour ?? »

Violette regarda son téléphone en arquant un sourcil. Mais d’où venait-il cet homme ? La brune n’eut pas le temps de penser à différentes réponses à sa question que l’homme mit sa menace à exécution. Il venait de sortir un vieux pistolet et tira un coup. Par réflexe, Violette mit sa main libre devant, créant un petit champ de force, un petit bouclier visant à la protéger de cette action complètement inconsciente. Mais finalement c’est son singe qui prit la balle à sa place.

« Mais vous êtes complètement cinglé ! »

Impossible de savoir ce qui était le pire dans l’histoire. Le meurtre si froid du petit animal, ou le fait qu’il osait l’accuser !

« Je ne savais pas qu’il y avait un asile de fou à Storybrooke. J’ai pas le souvenir d’en avoir vu un l’année dernière. Je pense qu’il faudrait que je les appelle pour qu’ils viennent vous ramener là-bas. Je suis sûre qu’ils vous cherchent. »

Violette commença à chercher sur son téléphone le numéro de l’asile mais elle se stoppa net lorsqu’elle remarqua que le singe se releva sans aucune séquelle. La jeune femme ne put s’empêcher d’ouvrir la bouche face à ça. Son regard passait du singe au mec ressemblant à Jack Sparrow. Elle était complètement ébahie. Et cela ne semblait pas choquer l’homme sur le navire qu’un singe puisse survivre d’une balle. Il était plutôt interloqué de la façon dont Violette le regardait. C’était une blague ?

« Comment voulez-vous que je vous regarde après ça ? Vous avez tué votre singe et en fait il n’est pas mort. Tout est illogique dans cette histoire. »

Violette ne remarqua qu’à cet instant qu’il avait une bouteille à la main. Il était alcoolisé. Et cela semblait coïncider avec son discours. Il osait lui dire que ce serait son choix si elle finissait dans son lit, qu’elle avait de la chance d’être dans ce monde car dans le sien les femmes étaient échangées contre des tonneaux, d’alcool ?

« Vous avez dû échanger beaucoup de femme alors ! Parce que votre discours sent l’alcool à plein nez. Si vous n’êtes pas un fou de l’asile, alors vous êtes un alcoolique ! »

Et cet alcoolique flippant qui se prenait pour un pirate était en train de proposer à Violette de monter sur le bateau. Il croyait au Père Noël lui, non ? Violette fronça les sourcils. Il lâchait pas l’affaire, lui.

« Vous inspirez pas vraiment confiance. »

Déjà qu’elle n’avait absolument pas confiance aux garçons depuis LE tragique événement, alors faire confiance à un alcoolique pervers c’était impensable !

« Je ne suis pas une enfant. Je n’ai pas 5 ans. Et je suis très bien sur le port. Mieux vaut mettre une distance de sécurité. »

Pour le moment en tout cas. Et pour sa propre sécurité, s’il n’avait pas envie de se faire valser, il fallait mieux qu’il fasse avec !

Là-dessus, il n’avait pas tort. Storybrooke était vraiment une ville étrange où se côtoyait anciens animaux, méchant, dieux et autres personnes de contes et histoires. Violette avait eu beaucoup de mal à se faire à tout ceci. Il lui était impossible de se dire qu’elle n’était qu’un personnage de conte. Non. Pour elle, cette Terre racontait les histoires des personnes vivantes sur la sienne, concernant les super-héros. Et pour les autres, et bien, ils étaient sans doute des personnages de leur conte. Qu’importe. Ce monde n’était pas le sien. Cette Terre n’était pas la sienne. Violette était de Terre-2 et ça ne changerait jamais. Quoi qu’il en soit, Violette ne pouvait qu’approuver ce qu’il disait. Elle fit une petite moue en hochant la tête tout en le regardant descendre de son bateau. Que n’avait-il pas compris dans « distance de sécurité ? ». Violette trouvait qu’il s’approchait un peu trop. Néanmoins, elle fut soulagée lorsqu’elle le vit s’arrêter à plusieurs mètres d’elle.

« Je ne suis pas une sorcière ! » s’offensa-t-elle.

Sorcière était un mot que Violette n’utilisait pas pour se qualifier. Et même si lors de son dernier passage sur Terre-2, Violette avait eu connaissance des origines de ses pouvoirs, la jeune femme ne se sentait pas sorcière pour autant. Elle ne pratiquait pas la magie. Elle utilisait seulement ses dons. Elle n’avait aucune idée de si elle pouvait faire plus ou autre chose en utilisant la magie.

« Bien sûr que non. Je ne sais pas faire ça. Puis même si je le savais, je ne le ferais pas. On ne m’a pas élevée pour utiliser mes dons ainsi. »

Violette l’observa tourner autour d’elle. La brunette n’aimait pas du tout ça. Ni le discours qu’il tenait. Quel affreux personnage ! Violette lui lança un regard noir, tandis qu’il était revenu à sa place d’origine.

« Ça va, vous vous êtes rincé l’œil ? Le respect, ça vous dit quelque chose ? » demanda-t-elle en fronçant les sourcils. « La tombée de la nuit ?! »

Violette tourna la tête. En effet, la nuit était en train de tomber. Comment cela était-il possible ? Cela faisait aussi longtemps qu’elle était dehors ? Violette fit une petite moue en constatant tout ceci, puis elle reposa son attention sur le pirate qui était face à elle et qui réclamait son alcool. Violette croisa les bras contre la poitrine et secoua négativement la tête.

« Je vous ai dit que je ne sais pas faire ça. Et à mon avis, vous avez assez bu pour aujourd’hui. »

Le pirate osa dire qu’il n’était pas alcoolique. A ce moment-là, Violette leva les yeux en l’air. Elle les leva de nouveau au ciel lorsqu’il expliqua que c’était les femmes qui avaient un problème avec lui. Bah voyons. Toujours les femmes les coupables de tout. Ce n’était pourtant pas une femme qui avait détruit Violette.

« Je n’ai pas 17 ans. J’en ai 19 ! » coupa Violette.

Oui, elle chipotait pour deux ans. Mais à son âge c’était important. Elle était majeure désormais. Violette ne put s’empêcher d’avoir un sourire mi agacé mi amusé. Pourquoi cela ne l’étonnait pas qu’il ait une injonction du tribunal.

« Si vous avez eu une injonction, c’est que vous l’avez cherché. » Elle marqua une pause, tout en affichant un sourire plutôt moqueur. « Ne vous inquiétez pas, je ne compte pas vous en donner une seconde. Si vous me faites quelque chose, vous n’aurez même pas le temps de passer par le tribunal ! »

Oui, c’était une menace. Violette n’était plus une faible. Si jamais il l’attaquait, elle répliquerait directement et en y mettant plus de violence. Pourtant, le pirate ne semblait pas méchant, juste très alcoolisé. Il était seul, d’après ses dires. A sa révérence, Violette arqua un sourcil. Ca ce n’était pas commode.

« Jack Sparrow ? Comme le célèbre pirate ? Je pensais que ce n’était qu’un cosplay parmi tant d’autre ! Mais vu l’alcool, vous ne pouvez qu’être le vrai ! »

Violette marqua une pause, ne sachant pas trop quoi faire. Ce n’était nullement une princesse. Elle n’avait jamais fait de révérence. Mais puisqu’il en avait fait une, Violette se devait de faire de même. La brunette prit les côtés de son tee-shirt, comme pour mimer une robe, et se baissa sur ses jambes quelques secondes.

« Enchantée Jack Sparrow. Je suis Violette Parr. » Violette afficha un léger sourire, toujours sur la réserve. « A quel siècle êtes-vous resté pour saluer ainsi les personnes ? »

Violette regarda le bateau dont elle se rapprocha doucement.

« Donc, ceci est le vrai Black Pearl ? Il navigue vraiment ? » demanda-t-elle tout en effleurant la coque du bateau. « Vous dites ça à tout le monde, le « pour vous servir » ? Parce que si j’en suis les films, vous n’êtes pas l’homme le plus serviable du monde. Vous pensez uniquement à votre petite personne. »

Tout l’inverse de Violette, en fait.

Dans quoi venait-elle de s’embarquer ? Pourquoi avait-elle accepté de monter sur le bateau du capitaine Jack Sparrow. Quand avait-elle accepté d’ailleurs ? Tout s’était passé si vite. Mais désormais elle était sur le célèbre Black Pearl appartenant à l’un des pirates les plus connu au monde. D’ailleurs s’il était exactement comme les films, elle n’était pas réellement en sécurité avec lui. Après tout c’était un homme égoïste, manipulateur, pensant que le monde entier tournait autour de lui. De quoi pouvait-il être capable ici, à Storybrooke, sur son bateau et à moitié saoul.

Les craintes de Violette commencèrent à se confirmer lorsque Jack tourna autour d’elle comme un bout de viande. C’était la deuxième fois qu’il faisait ça et c’était complètement malaisant.

« Arrêtez de faire ça. C’est vraiment déran… »

Néanmoins elle n’eut pas le temps de finir sa phrase, trop surprise par ce que venait de faire Jack. Il lui avait mis son tricorne sur la tête. Etrangement ce geste calma Violette. Pour une raison inconnue, cela lui stoppa toute confrontation avec Jack. Elle était plus occupée à savoir si ce style pirate lui allait bien. Et d’après Jack, c’était le cas. Il la compara même à quelqu’un qui était totalement inconnue à Violette. Elle ne pouvait pas avoir la connaissance de tout et tout le monde quand même. Violette voulu sortir son téléphone pour avoir la confirmation visuelle que cet accoutrement lui allait bien. Mais l’extrême proximité entre les deux lui empêchait tout mouvement. Immédiatement, des images de ce même genre de proximité et de tout ce qui s’était suivi ensuite était remonté à la surface, ayant l’électrochoc comme effet.

S’il ne s’était pas rapidement reculé, Violette l’aurait fait. Néanmoins, elle resta figée au sol, incapable de bouger. Et c’est le regard vide, sans vraiment s’intéresser à Jack – car bien trop perdue dans ses pensées négative, qu’elle observa ses pirouettes et autres galipettes qu’il faisait devant elle pour lui prouver qu’il était bien le vrai Capitaine Jack Sparrow. Ce n’est que le dernier large bond qui fit sursauter Violette et qui l’a sorti de ses souvenirs. Désormais elle se méfiait totalement de lui. Lorsqu’il fit la remarque qu’ils étaient partis au large, Violette se tourna vers la rambarde. Elle constata avec effroi qu’il ne mentait pas. Et c’est bouche bée qu’elle regardait le port de Storybrooke s’éloigner.

« C’est une blague ! » soupira-t-elle à elle-même avant de se retourner vers Jack.

Ce dernier était en train de clamer son innocence face aux propos qu’elle avait énoncé sur le caractère de Jack. La brunette serra les dents, hésitant entre l’envoyer valser par-dessus bord ou lui crier dessus. La deuxième option était évidemment la meilleure puisqu’elle ne connaissait absolument rien en navigation et là…ils étaient en pleine mer.

« BIEN SUR QUE SI ! VOUS PENSEZ UNIQUEMENT A VOUS !!! A QUEL MOMENT J’AI DEMANDE UN TOUR AVEC VOUS DANS CE BATEAU ???? »

Si c’était pas la preuve de son égoïsme ! Il voulait mettre les voiles hors de Storybrooke mais n’avait pas pensé à demander à son invité. Bravo, bel état d’esprit. Clairement, Violette paniquait et si ça continuait ainsi, il allait avoir quelques surprises. Il n’était pas rare que dans des situations extrêmes, ses pouvoirs se déclenchent, comme en cas de grosse colère ou panique. Certes, en temps normal, Violette avait une bonne maîtrise de ses dons…mais tout pouvait arriver.

Cependant rien de toute la situation ne semblait poser un problème à Jack. S’énerver ne devait pas être la meilleure solution finalement, car il n’y avait aucun effet. Au contraire, Jack venait de lui tendre une coupe remplie de vin. Et c’est en arquant un sourcil que Violette la prit.

« Euh…merci ?! » remercia-t-elle d’un ton beaucoup plus calme que précédemment, mais quelque peu interrogateur. Elle en prit une gorgée. « Evidemment que je bois de l’alcool. Personne n’attend cette règle des 21 ans pour boire. On nous laisse le droit de commencer à conduire à 16 ans, de voter à 18 ans, de fumer à 17 ans. Par contre, boire c’est à 21 ans. On se demande pourquoi. Peut-être pour éviter d’en arriver à être saoul comme vous ? »

Néanmoins, son regard devint plus dur lorsqu’il continua son monologue. N’arrêtait-il jamais de parler ? Parfois il fallait vraiment qu’il coupe court à ses monologues, ça le rendrait sans doute plus sympathique et plus agréable. Car franchement, dire à voix haute qu’il serait ravi de voir Violette en t-shirt mouillé, c’était totalement déplacé.

« On vous a jamais dit que vous parliez trop ? Parfois, faut s’abstenir de dire et même de penser certaines choses. »

Ce qui était sûr c’est que Jack n’avait peur de rien. Violette fronça les sourcils en même temps que lui. A quoi pensait-il ? Ça commençait légèrement à lui faire peur. Elle aurait d’ailleurs préféré ne pas entendre ses pensées. Qui pensait à haute voix de nos jours ?!

« Remballez vos idées perverses ! Et ne vous approchez surtout pas de moi ! »

Violette était clairement sur la défensive. Elle n’avait absolument aucune envie de rester sur ce bateau avec lui. Et pour lui montrer qu’elle ne rigolait pas du tout avec lui, Violette - toujours la coupe à la main - se concentra quelques instants avant de faire sortir d’elle-même un champ de force relativement puissant qui propulsa Jack assez loin. Il était désormais à côté de sa barre permettant la navigation du bateau. Ce n’était pourtant pas dans sa manière de faire que d’attaquer la première…mais là, elle ne se sentait pas en sécurité. Elle n’avait pas envie d’attendre de se faire violer à nouveau pour se défendre. Cette fois-ci, elle prendrait les devants.

« Ramenez-moi chez moi. Tout de suite ! »

Nul besoin de le menacer plus, pour l’instant. Peut-être qu’il coopérerait sans résistance, qu’il ramènerait Violette à Storybrooke dans la minute. Mais elle se tenait prête. S’il fallait, elle le réattaquerait ou bien, elle abimerait ce qu’il avait de plus cher (si elle avait bien suivi les films) : son précieux Black Pearl !

Ok. Elle n’avait pas à faire à n’importe qui. Et même si son fusil ne lui faisait pas réellement peur – après tout elle pouvait créer un bouclier autour d’elle pour éviter de se prendre une balle – elle préférait se calmer et ne plus trop le provoquer. D’autant plus qu’elle n’avait aucune notion en navigation et que détruire son bateau ne lui permettrait pas de rentrer vite à Storybrooke. Pour la forme, Violette leva les mains en l’air, montrant qu’elle acceptait la paix…provisoire !

Pour une fois, les paroles de Jack Sparrow avaient beaucoup plus de sens et faisaient beaucoup plus écho à tout ce que pensait Violette. Elle l’écouta alors attentivement. Même si elle n’appréciait pas forcément ses règles il fallait avouer qu’il avait raison. C’était son bateau. Il avait donc le droit d’imposer ses règles…tant que cela n’allait pas à l’inverse même du caractère de Violette. Mais à première vue, elle était d’accord avec tout ce qu’il disait. Et lorsqu’il lui avoua qu’il voulait simplement lui montrer Storybrooke depuis l’Océan, Violette se détendit d’un seul coup. Mais cette détente fut rapide puisque ses réflexes et son manque total de confiance envers les hommes revint à la charge lorsque Jack mit la corde dans les mains de Violette. De nouveau sur la défense, la brunette l’observa en arquant un sourcil.

« Et qu’est-ce que je fais de cette corde ? »

Violette leva la tête au ciel, observant l’endroit où partait la corde. Puis elle baissa la tête pour poser son regard sur Jack qui venait de la laisser toute seule, la corde à la main. Il venait de s’installer confortablement dans son hamac, prêt à faire une sieste ?? Même s’il venait de lui donner des indications, c’était trop peur pour réellement de mettre à la navigation. Il n’avait vraiment pas peur que Violette fasse une grosse boulette. Ou alors il pensait réellement ce qu’il avait dit précédemment : Violette était faite pour l’aventure.

La brunette tira la corde mais rien ne bougea. Celle-ci était bien plus lourde qu’elle ne le pensait. Mais elle lâcha la corde au moment où le singe tomba dans ses bras. Bras qu’elle ouvrit par réflexe lorsqu’il la mordilla, laissant tomber le singe au sol. Surprise et quelque peu angoissée par tout ce qui se passait actuellement, elle ne put s’empêcher de pester.

« Je ressemble pas à de la nourriture quand même ! J’espère qu’il est en règle, vacciné, pas la rage. N’est-ce pas ?! » demanda-t-elle en se tournant vers Jack.

La brunette regarda le petit singe. Le pauvre, il n’avait rien demandé. Et Violette n’était pas méchante envers les animaux. Elle n’était méchante envers personne, sauf ceux qui l’avaient cherché. Et ce petit singe n’en faisait pas parti. Violette se baissa donc, adressant une légère caresse à l’animal.

« Désolée. Je dois t’avouer que je suis un peu paniquée par cette situation, et un peu par ton maître aussi. Mais chut, ça doit rester notre secret. »

Violette venait littéralement de parler à un animal…comme si ce dernier la comprendrait et lui répondrait. Vraiment n’importe quoi. Cette rencontre semblait réellement affectée Violette. Etait-elle droguée pour se conduire ainsi ?! Violette, toujours accroupie vers le singe, le regarda s’éloigner vers son maître. La brunette en profita pour prendre la corde qui était tombée au sol. Elle se releva avec la corde en main. Relevant son regard, elle essayait de comprendre ce qu’il fallait qu’elle fasse. Malgré les petites instructions de Jack, Violette ne savait pas ce qu’il fallait faire. La question de Jack la fit revenir à la raison.

« Bien sûr que non. Je suis bien trop jeune pour mourir. J’ai encore toute la vie devant moi. »

Elle pouvait très bien utiliser cette corde pour attacher Jack. Mais ce n’était plus vraiment dans ses intentions. Il lui avait clairement fait comprendre qu’il n’était pas là pour lui faire du mal mais pour lui faire vivre une aventure. Violette tira fortement sur la corde.

« C’est beaucoup trop lourd pour moi. Et mes dons ne me permettent pas de tirer fortement sur une corde. Du coup, puisque vous avez dit que j’étais faite pour l’aventure, apprenez-moi. »

Violette laissa tomber la corde. Elle se rapprocha de Jack, qui somnolait toujours dans son hamac, les yeux cachés par son tricorne. D’ailleurs, elle prit le tricorne dans ses mains, l’observa longuement avant de le mettre sur sa tête.

« Un pirate sait naviguer. Qu’est-ce qu’il sait faire d’autre ? D’après les films sur vous, vous savez vous battre aussi ! Apprenez-moi ! »

Toujours dans sa quête d’être plus forte, plus puissante pour que plus aucun homme ne mette la main sur elle. Violette ne savait pas s’il accepterait si facilement d’apprendre à quelqu’un, encore moins si c’était une femme…puisqu’elles semblaient interdite sur son bateau. Il fallait donc quelques arguments de taille pour faire pencher la balance du bon côté.

« Vous avez dit que j’avais l’âme d’une pirate, d’une aventurière. Pourtant, mise à part quelques coups de poing et des coups de pieds bien placés, je ne sais pas réellement me battre. Je sais juste bien utiliser mes dons. Si je dois vivre des aventures, ne serait-ce pas plus sécurisé et logique que j’apprenne à manier l’épée ? Ou un bâton de bois…Hein. »

Violette observa autour d’elle, scrutant le moindre recoin du bateau. Il y avait bien une porte, qui devait sans doute amener au sous-sol du navire, là où il y avait la pièce du capitaine et peut-être des armes ! Violette fixa son regard sur la porte.

« J’imagine que vous devez avoir ça sur votre bateau, non ? » Violette pointa son doigt vers le porte non loin d’eux. « Là-bas par exemple ?! »

Vu comment s’était passé leur rencontre, accepterait-il d’enseigner à Violette ? Accepterait-il de prêter une épée à Violette ? Après tout, elle l’avait menacé quelques instants plus tôt…ce n’était peut-être pas une si bonne idée de lui mettre une arme dans les mains.