Des siècles d'existence, et presque autant de souvenir. Theseus avait parfaitement conscience qu'il lui manquait les souvenirs de ses origines, doutant ainsi de son âge réel, et encore plus des véritables détails de sa magie, sachant en revanche qu'elle était bonne précisément parce que il s'en était assuré en l'étouffant l'hiver, là où les températures plus basses le rechargeaient en noirceur s'il s'y perdait. Ainsi, rien de ce qu'il avait fait ce jour là, comme à la veille ou le lendemain, n'était dangereux. Mais tout le monde le savait, et pour des êtres aussi puissants que Regina, Rumplestiltskin, la Racine de la Magie Daemon ou même simplement Merlin, la magie restait imprévisible. Et lorsqu'elle n'était pas dangereux, elle n'était pas sans conséquence parfois : le danger externe pouvait toujours s'ajouter, et ce même avec toutes les précautions.

Des précautions qu'un sorcier aussi sage que Theseus ne manquait jamais de prendre, évidemment. Après ces quelques sortilèges bienveillants, il a entamé une vérification peut être rapide mais précise et minutieuse avant de reprendre ses quelques matériaux de sorcier, afin d'y trouver quelconque séquelles qui n'auraient pas dû survenir, puisqu'on ne savait jamais, après les invocations qu'il ait faite. C'était donc totalement serein qu'il avait terminé, remercié Amelia, et quitté cette chambre d'hôpital avec les précieux détails qu'il avait compris de l'analyse de monsieur Peters qui l'aideraient pour sûr dans les promesses formulaient aux hyliens.

Concernant Amelia, il restait assez triste pour elle, content tout de même qu'elle continuait à tenir le coup parfaitement. Mais la situation restait regrettable, et Merlin ne pouvait pas s'empêcher de penser qu'il avait remué le couteau dans la plaie en demandant quelque chose comme ça. Bien qu'il aurait refusé de toutes façons d'entreprendre quoique ce soit avec son mari sans qu'elle ne le sache. Ce que le sorcier ne savait pas en revanche, c'est que le sentiment de culpabilité allait continuer à grandir avec ce qui suivrait.

Alors qu'ils sortaient de l'hôpital, et que Theseus allait prendre la parole, le téléphone d'Amelia sonna, et ce fut une sacré coïncidence d'y voir un numéro de l'hôpital qui se trouvait à quelques centimètres encore derrière eux. La laissant répondre, Merlin se contenta de se retournant, fronçant les sourcils, alors qu'il commençait à avoir un frisson étrange, signe d'un pressentiment curieux. Et en plissant les yeux... il vit quelque chose de surprenant derrière les portes vitrées.

Monsieur Peters ? Fit-il, fortement surpris de ce qu'il voyait. Et alors que l'appel que recevait Amelia semblait le confirmer, le sorcier ouvrit la porte pour voir qu'en effet, il y avait là le mari de la pâtissière dans sa tenue d'hôpital, bien debout, mais avec les yeux qui reflétaient une âme que Theseus ne lui reconnaissait pas.

Il s'écarta alors, laissant Amelia faire le premier pas vers son mari qui était descendu dans le hall de l'hôpital, continuant à le fixer étrangement, tentant de comprendre et de réfléchir par la même occasion. Et finalement, il fit un pas vif vers la pâtissière pour la retenir d'une main sur l'épaule. Non ce n'est pas lui, attendez ! Il marqua une pause, avant de voir qu'en effet, l'homme devant eux finit par rire d'une façon malsaine à son égard. Un esprit joueur qui a profité d'une ouverture pour trouver une enveloppe inconsciente, expliqua-t-il d'un voix inquiète, n'appréciant pas du tout ce genre d'entité qui n'avait aucune sensibilité pour les choses et les personnes.

La colère d'Amelia était évidemment justifiée. Celle de Theseus aurait pu l'être aussi, non pas envers la pauvre mère de famille qui avait crié sur lui dans son bouleversement, puisqu'on venait de dire, à la phrase d'avant, que c'était justifier. Mais contre tous ces mauvais esprits. En effet, le mage était habitué à avoir des (mauvaises) nouvelles de la part d'esprits malsains, maléfiques, farceurs, ou d'autres de ces genres là, comme devaient l'être tous les sorciers et mages de son type. Ce genre d'entité aimaient fricoter non loin d'eux, pour les nuire mais aussi profiter de leurs intérêts pour les aligner avec les leurs et se manifester dès qu'ils le pouvaient en s'appuyant sur ce qu'ils faisaient. La vie d'un mage était donc très peu reposante, même si on pouvait croire l'inverse en les voyant si sages et toujours chez eux à faire attention aux herbes qui seraient dans leurs prochaines formules.

Et Theseus était bien sûr exaspéré que ça se soit produit encore, davantage exaspéré que ça se soit produit dans ce cas précis qui concernait d'autres personnes, plus innocentes et encore moins méritantes de vivre une chose pareil. La vie ne lui avait pas fait de cadeau en retirant la santé à son mari, et voilà que l'inverse, les créatures qui ne favorisaient en rien ce qu'était la vie, semblaient vouloir achever son mental en faisant de lui un pantin qu'il n'aurait jamais du être. Il s'excusa rapidement (trop rapidement pour être correctes, mais la situation délicate demandait à ce qu'on agisse rapidement), mais il se doutait bien qu'elle n'était pas,et continuerait à ne pas l'être, encline à ne pas le pardonner face à un tel spectacle.

Cette mascarade prendra fin, promit Theseus lorsqu'elle tentait de le menacer s'il n'arrivait pas à y remédier rapidement. Ca ne sera pas agréable, je le crains... soupira le mage.

Il se plaça devant lui, en sortant quelques tiges d'oignon vert de son sac pour se frotter les mains, continuant de le faire avec une pierre d'améthyste et une autre de sel. Quelques ingrédients courants de magie blanche pour charger ses mains d'énergies positives et donc contraires à la mauvaise âme qui s'était infiltré dans ce pauvre corps.

Celui-ci tenta de riposter. Beaucoup d'esprits de ce genre s'attendaient à être plus puissants en trouvant le chemin de la possession d'un homme, mais au contraire, les voilà étouffés par les lois biologiques d'un corps humain. C'était avec des procédés de magie bien plus noires qu'il fallait s'y prendre pour recouvrer une totale puissance dans la dimension des humains. Alors quand il essaya d'utiliser ses pouvoirs pour envoyer, sans le toucher, Theseus dans le décor, il ne parvint qu'à faire léviter quelques objets alentours et les envoyer sur lui. Certains le blessaient, puisqu'il se préoccupa essentiellement de ceux qui menaçaient Amelia, usant ses pouvoirs pour les détourner plus loin.

Le mage eut alors une bonne ouverture pour s'avancer, et plaquer ses mains magiquement rechargées sur ses poignées. Il cria de douleur, comme si les mains de Merlin étaient brûlantes. Je ne blesse pas votre mari, rassura-t-il Amelia.Seul le mauvais esprit se sentira brûlé. Et en l’occurrence, immobile, ne pouvant plus bouger, soudainement.

S'il ne veut pas souffrir, il cessera de bouger. Il n'a plus que la parole, maintenant, pour dissuader les gens d'agir contre sa faveur, et il ne faudra pas l'écouter. Et voilà ce qu'il se relèvera de plus dûr, le savait-il pour avoir vu beaucoup de gens succomber aux supplications d'un démon avec un bon talent pour se faire passer pour leur proche. Je peux donc le déplacer... ce qu'il me faudra faire, pour l'emmener dans un endroit chargé par le passé de votre mari. Il faut que l'humain soit plus fort que le mauvais esprit, pour entamer la dépossession.