« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
J'apprécie les gens qui sourient les jours de pluie.
Quelque jours plus tard...
Ce qu'il y a de terrifiant dans la vie, c'est qu'on ne sait jamais de quoi sera fait demain. On pourrait très bien se réveiller. Trouver un bon café fumant à côté de son lit. Des petits croissants. Comme on pourrait ne plus jamais ouvrir les yeux. La vie est pleine de mystères. Elle nous surprend, sans qu'on s'y attende. Parfois amusante, pleine d'histoires. Parfois bizarre. Au final, on est rarement satisfait de la vie qu'on a. On la voudrait meilleure. On la conteste en continue. Elle nous met en colère. Nous rend triste. On a souvent du mal à relever la tête. On ne trouve pas notre place. Il ne faut pas pour autant baisser les bras et toujours tenter de poursuivre notre chemin, quelle que soit la route à emprunter. La ruelle à traverser.
Celle qui se trouvait face à moi était exaigue, sombre. Il faisait nuit. C'était par là que l'homme que je poursuivais s'était engouffré. J'avais l'impression d'être revenu plusieurs années en arrière, à traquer une proie sans relâche. J'avais glissé la main sous ma veste. Atteint mon holster. Récupéré mon arme. Cette route n'avait pas d'issue. Il n'avait pas emprunté la bonne. A moins que c'était voulu. Qu'il m'attendait au bout du chemin. Est ce que je me réveillerais demain ?
J'avais brandis mon arme. Pointée droit devant moi. Il n'y avait que les ombres de la nuit, et moi. Personne. Il avait disparu. Peut-être qu'il en était un lui aussi. Ce n'était pas le premier loup garou que je traquais. Je savais qu'à tout moment, surtout par une nuit de pleine lune, il pouvait se transformer. Disparaître. Je devais rester vigilent. Je n'avais plus qu'une seule balle en argent. Il m'était impossible de rater ma cible. Rester concentré. Viser le coeur. Le voir tomber. Mais sans corps, ça serait difficile. Ordinaire ou poilu, il n'était pas ici. Je l'avais perdu. Tout à coup, ça y est. Un bruit. Un craquement. Quelque chose à proximité de la poubelle sur ma gauche. Ce n'était plus moi le chasseur. J'étais devenu la proie. J'avais à peine eu le temps de me tourner. De viser, que le monstre avait déjà dévoré toutes les frittes qui débordaient d'un sac poubelle. Je m'étais contenté de soupirer.
« Tu étais censé te trouver au bout de la rue. Contre le mur. Pas dans la poubelle. » dis-je au petit raton laveur qui se tenait là.
Je m'étais penché pour le prendre dans mes bras après avoir rangé mon arme. Elle n'était pas chargé. Il n'y avait pas de balles. Ni en argent, ni normales. J'avais ôté la plaque de sheriff qui trônait sur ma veste. Puis, je m'étais tourné vers Winifred qui avait toujours sa caméra en main. Elle était petite. Aussi bien la fille que l'appareil qu'elle tenait.
« Tu devrais changer de directrice de casting. Elle prend vraiment n'importe qui. »
Rocky tenta de me lécher la joue. Ca lui arrivait parfois. Ces derniers temps, il manquait cruellement d'affection. Il avait comme un vide. Et les frittes, tout comme la mayonnaise, n'arrivaient pas à le combler. Vue qu'il voulait me baver dessus, je l'avais remis au sol et il était retourné vers sa poubelle.
« Le coup de la ruelle, du loup garou, c'est pas mal. Mais on devrait prendre un chien. C'est bien plus ressemblant qu'un raton laveur. Et bien plus effrayant. »
Je ne faisais que la conseiller. Quelques jours plutôt, elle m'avait proposé de jouer dans un court métrage. Elle avait réfléchis à une idée. Quand je lui avais parlé de quand j'étais policier, elle avait de suite imaginé un chasseur de loup garou. Allez savoir où elle avait péché ça. Son film pourrait être mal, mais ça manquait cruellement de moyens.
« On fait une pause. » lui dis-je en appelant Rocky et en quittant la ruelle pour me diriger vers mon 4x4. Il était garé au bout de la rue.
Winie voulait tourner de nuit. C'était pas plus mal pour un film sur les loup garou. Mais j'aurai plus vue quelque chose de comique. Faire rire le jury, c'était plus facile que de les effrayer. Surtout quand on n'avait pas la technique avec nous. Ca manquait d'effets spéciaux. Et d'un... loup garou. Il devait bien en avoir un en ville, n'est ce pas ? Un gentil de préférence. D'ailleurs, est ce que les loup garou ça impressionnerait le jury avec tous ces sorciers, divins et autre qui circulaient un peu de partout ?
« Ce qu'il te manque aussi, ce sont de nouveaux décors. » ajoutais-je.
Car oui, tout le monde ici connaissait la ville. Ce qui était impressionnant, c'était de passer la frontière et d'aller tourner ailleurs.
« Il y a un endroit que je connais bien. Il y a une forêt pas loin, des montagnes. Ca vaut le détour et il y a de quoi faire des plans bien plus réels qu'ici. »
Je ne comptais pas amener toutes les personnes que je connaissais chez moi. Mais bon. Prendre deux jours de congés, de quoi faire l'aller-retour et y séjourner deux nuits, c'était pas quelque chose d'impossible. Surtout qu'en semaine on était ouvert que la nuit. Il y avait assez d'employé pour nous remplacer. Et puis c'était fréquent que les nouveaux prenaient des congés dès leur premier mois, n'est ce pas ?
« Ma mère cuisine de bonnes tartes. »
Ca ferait changer d'air à Rocky. Ca serait sans doute mieux pour lui.
Winifred Godwyn
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Emmet, ça veut bien dire vérité, non ?
Alors arrête de raconter des craques.
Vous n'allez sans doute pas le croire ! Mais une divine, magnifique, spectaculaire jeune femme... A accepté d'être Guest dans un rp ordinaire... Tout ça parce que elle, c'est une femme EXTRAORDINAIRE !
Mettons tout dans le contexte, car parfois c'est bien plus facile pour comprendre pourquoi les gens peuvent se montrer vraiment vénère ! Hadès est un idiot. Un idiot fini ! Il ne pense qu'à une seule chose : faire ce qu'il veut, sans prendre en compte l'avis des autres. Prenons Merida par exemple. C'est sa femme, n'est ce pas ? Elle ne le reconnait pas, mais elle n'en reste pas moins sa femme. Elle lui a dit de ne pas partir, et qu'est ce que monsieur a fait ? Il est partit ! On avait déjà tout prévu. Hyperion et Thémis réunis pour cette mission. Apollon et moi à leurs côtés. Quelques badass pour nous accompagner, tel que Eulalie. Et bien entendu, pas HADES ! Pourquoi ? Parce que Pan vient de Volsunga. Pan est le père d'Hadès. Hadès est... en fait je ne sais pas pourquoi Hyperion ne voulait pas de lui. Mais il devait avoir ses raisons ! Tout ça pour dire, qu'on était bien vénère, car le seul moyen de se rendre à Volsunga, c'était le Hollandais Volant, et que cet idiot nous l'avait volé !
« C'était dans une baignoire. » précisais-je à la réalisatrice, quand Merida annonça qu'elle connaissait déjà Emmet, et qu'elle l'avait déjà vue par le passé.
Voir même d'avantage que vue. Enfin d'après les images qui avaient été diffusés sur Slife, tout avait eu lieu dans une salle de bain. Et plus précisément, dans une baignoire.
« Les Enfers ? » demandais-je surprise, à la rebelle. « Tu comptes faire un coup d'état pendant que ton homme et Sasha ne sont pas là ? »
Je savais que ce n'était pas pour ça. On avait prévu de s'amuser aujourd'hui. De laisser nos soucis de côté. J'étais déjà toute excitée quand la grande Merida était venue me voir pour me proposer cette sortie. C'était un truc de dingue ! On se voyait si peu. Et elle était tellement classe, badass, sexy ! Ma Princesse préférée !
« Ok. Je marche avec. Allez, on viens et on donne la main. Je ne m'appelle pas Hyperion, faut un contact physique avec moi. » dis-je en jetant un petit coup d'oeil en direction de Emmet.
Ben quoi ? Merida n'était pas la seule à avoir le droit de s'amuser. Qui plus est, Apollon n'était pas avec nous, donc autant en profiter un peu. Bien que franchement... Entre Emmet et Apollon, y'avait pas photo. Même ses fesses n'étaient pas ce qu'il y avait de mieux. Et j'avais bien pris le temps de l'observer !
Quand tout le monde s'était approché, je m'étais interrogé sur quelque chose. Pourquoi elle avait pris qu'un seul acteur ? C'était son seul ami ? Je l'avais déjà vue. Je savais qui il était. Maman m'avait déjà parlé du beau Emmet. Il sortait avec la sirène. Ou c'était par le passé. Enfin y'avait eu une période où ils étaient ensemble. Et maintenant il était avec la petite ? C'était sa soeur ? J'avais du mal à définir leur relation d'un simple regard. Elle semblait bien énervée quand Merida s'était mise à draguer le beau garçon - pas aussi beau qu'Apollon. Pourquoi je n'avais pas le don de grand mère, de pouvoir sentir les sentiments des gens autour de moi ? Ca serait tellement plus facile. Surtout pour tout ce qui touchait aux commérages... En tout cas, on venait d'apparaître face au Styx.
C'était une très grande étendue d'eau bouillante et peinte d'un rouge sang. Les Enfers étaient particuliers et bizarres. Je m'étais toujours demandée si le Styx était composé de véritable sang ou non. En tout cas, cet endroit n'était pas la destination de rêve pour un mariage. Car oui, j'étais toujours à la recherche du lieu idéal, depuis que ça s'était un peu mal passé à Magrathéa. Quoi qu'il en soit, pour un tournage, il n'y avait pas mieux en terme de décors.
« Du coup on a le raton laveur psychopathe qui tente de nous tuer. Le flic sexy va tenter de nous sauver. Et on joue les deux jeunes femmes hyper sexy qui fuient devant la bête et se jetant dans les bras de leur sauveur ? »
J'aimais bien l'idée.
« Tu n'as pas l'air d'y croire. » me répondit Emmet.
« Tu crois ça ? » lui dis-je en haussant un sourcil avant de me rapprocher de lui.
J'avais posé une main sur son torse et je l'avais regardé droit dans les yeux. Puis après avoir laissé échapper un petit soupire d'extase, j'avais posé mon autre main sur son bras.
« S'il vous plaît monsieur le brave policier. Aidez nous. Vous êtes notre seul espoir. »
J'étais sûre qu'il allait se reculer et faire comme tous les garçons. C'est à dire, prendre un air agacé, alors que je savais très bien qu'ils aimaient tous quand une fille se comportait de la sorte. Surtout Jules. Mais non. Il avait posé sa main sur la main que j'avais toujours à plat contre son torse. Pendant l'espace d'un instant, j'avais failli reculer, moi. Mais je ne voulais pas lui montrer que ça me faisait quoi que ce soit qu'il ne soit pas choqué par ma façon d'agir. Puis, il se mit à caresser mes doigts, tout en m'adressant un petit sourire. Là, j'avais reculé d'un bond.
« Non, mais t'es grave dans ta tête ! On t'aguiche un peu et le monsieur croit avoir gagné le gros lot et il veut de suite déballer son cadeau ? Faut te faire soigner ! »
Il avait adressé un regard à Hope, tout en lui souriant à son tour. C'était quoi ce jeu ? Ah parce que... ah parce qu'il croyait que ça m'avait choqué tout ça ? Absolument pas ! Je jouais la comédie. C'était tout. Je savais qu'il faisait semblant de m'aguicher. Enfin, je crois. De toute façon, il n'était pas net ce mec. Aussi sexy qu'il était...
« Ok, tu marques un point. Mais ne t'avise plus de m'approcher. »
« C'est toi qui t'es collée à moi. »
Je pris un air choqué. Il osait me couper la parole ?
« Tu sais quoi ? Je t'ignore. » dis-je en tournant la tête vers Merida. « Tu te rends compte à quel point le mec sexy est gonflé ? » lui murmurais-je.
C'était pas croyable !
Winifred Godwyn
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Emmet, ça veut bien dire vérité, non ?
Alors arrête de raconter des craques.
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La jeune rousse rebelle, et la belle blonde sexy m'observaient d'un air sceptique. Elles venaient d'entendre ce que Winnie proposait, et ça semblait les intriguer. Est ce qu'elles y réfléchissaient vraiment ? A dire vrai, je me demandais plutôt si ça leur était déjà arrivé de réfléchir. Rien que de me poser mentalement la question, ça m'avait faire sourire. Qu'est ce que je pouvais être bête parfois.
« Ok. Je suis le grand méchant qui joue un double jeu. »
Voilà où on en était resté. Ensuite, allez savoir pourquoi... on avait tourné plusieurs plans. Sur l'un d'entre eux, je portais Merida sur mes épaules. Sur l'autre, Cassandre portait un pyjamais éléphant. Sur le troisième, on avait tous les quatre deux pailles pour jouer aux morses. C'était une idée de la fascinante rousse, qu'une armée de morse nous attaque par surprise. Mais comme on n'avait pas trouvé de morses, et que suite à une erreur de courte paille, on avait tous piochés la même, on s'était retrouvé à joués tous les morses. Selon Winnie, les effets spéciaux feraient le reste. Mais je doutais grandement en ses capacités pour ajouter ce genre de choses à un tournage comme celui ci. En tout cas, on avait passé un super après midi.
« Mi dites moi, missi Miller, comment vous i venu lidi di participé à ce court mitrage ? » me demanda Muerté, l'animateur.
On était sur le plateau de Slife. C'était une idée de Merida, qui avait des liens dans le milieu, comme elle aimait le dire. Elle nous avait présenté un grand type, bien musclé que j'avais déjà eu la sensation de voir dans une pub de glaces à la télévision. Ce dernier avait suggéré une fausse interview sur son plateau, que Winnie pourrait mettre en bonus de son court métrage. Ca impressionnerait les jury, comme il disait, qu'une star comme lui et son émission, ait participé à l'élaboration du projet. La jeune fille avait de suite était emballée. J'étais le premier à me prêter au jeu des questions/réponses. On avait même un public. Il y avait toujours des gens pour se faire filmer dans les parages.
« On travaille ensemble avec mademoiselle Godwyn. » dis-je en marquant une pause après l'évocation de son nom, afin que les spectateurs enregistrent bien de qui il s'agissait.
Elle était une star née. Ca me faisait sourire. Elle avait beaucoup de chances d'avoir des connaissances comme Merida, qui lui permettait de réaliser son rêve.
« Quand j'ai entendu parler de son projet, je n'ai pas pu résister à postuler. Ca n'a pas été facile. » dis-je en jetant un petit coup d'oeil à Winnie qui était en coulisse. « C'est une personne très exigeante. Très professionnelle. »
Une nouvelle fois j'avais souris. Elle m'en devrait une. Muerté semblait satisfait. Il avait regardé sa fiche, avant de sourire à la caméra et de reprendre la parole.
« Après li pub, on aura l'interview de madame Godwy en pisonne ! » déclara t'il.
Je pensais qu'il y aurait d'autres questions, mais tant mieux. Deux personnes se précipitèrent sur Muerté afin de le maquiller, tandis que je me levais pour rejoindre Winnie. Cassandre et Hope étaient assises au premier rang. Elles mangeaient une glace tout en applaudissant à une main chacune, l'une contre l'autre. J'avais croisé les bras, et observé Winnie.
« J'espère que tu as conscience des efforts considérables que ça me demande de te complimenter. » dis-je pour la taquiner. « Tu penses que j'aurai beaucoup d'autographes à signer ? Les plus grands réalisateurs hollywoodiens vont me contacter sous peu, je suppose. »
On s'était bien éclaté à faire ce court métrage. Ca avait duré trois bonnes semaines. Entre l'affichage, le travail, le tournage - qui se faisait principalement le soir - les soirées entre potes. Car oui, avec Merida et Cassandre, on était devenu des potes et on sortait souvent boire un verre. Toujours le soir. D'un côté, c'était le soir qu'on faisait ce genre de choses. C'était peut être un des défauts du court métrage. Il n'y avait aucune scène en plein jour. Sauf la fois où Winnie nous avait prêté sa caméra pour aller tourner au centre commercial. Mais c'était pile le jour où elle était malade. Une gastro. Ca n'avait duré qu'une journée. Elle guérissait vite selon ses dires. Aucun de nous trois y avait cru, mais bon. De toute façon, elle n'avait pas retenu la scène, prétextant que le cadrage n'était pas bon. Ni l'éclairage - ça, ça ne m'aurait pas surpris, la connaissant.
« Je crois que ça va être à toi. Tu auras tout le loisir de payer tes dettes ensuite. » lui dis-je avec un petit sourire tandis qu'elle se dirigeait vers le plateau.
J'étais resté là à l'observer. Les questions étaient bien plus nombreuses que pour moi. Ce qui était tout a fait normal. J'écoutais attentivement toutes ses réponses. Elle était amusante et elle avait l'air de prendre beaucoup de plaisir à jouer le jeu. Petit à petit, je m'étais rendu compte qu'on m'observait. Ce n'était pas la jeune fille. Ni Merida ou Cassandre. Ce n'était pas non plus l'homme aux glaces. J'étais persuadé qu'il faisait ces pubs. Son visage me rappelait véritablement quelqu'un. Quant à la personne qui m'observait, elle était à quelque pas de moi. Ca faisait un petit moment que ça durait. J'avais tourné la tête pour lui adresser un regard. Elle me regardait droit dans les yeux, ne faisant même pas mine de ne pas m'espionner depuis quelque minutes déjà. Au moins il n'y avait pas de doutes possibles. Elle souhaitait me parler. C'était évident. Ou m'assassiner. Mais elle ne serait vraiment pas discrète. C'était déjà une groopie ? Trop âgée pour cela, non ?
« Emmet, je suppose ? »
C'était surprenant de m’appeler par mon prénom sans même me connaître. A moins qu'elle ne connaissait que ça de moi. Je levais un sourcil, avant de décroiser les bras et de mettre les mains dans les poches arrière de mon pantalon. Puis, je hochais la tête en guise d'approbation. J'étais bel et bien ce... Emmet.
« J'aimerais m'entretenir avec vous un instant. »
Ce n'était pas une groopie. Elle ne s'était pas encore jeté sur moi. Qui était-elle ? Elle ne regardait que moi. La sécurité ne semblait pas supposer qu'elle était quelqu'un de dangereux, vue qu'ils l'avaient laissé venir jusque dans les coulisses. Elle était intrigante. Je lui avais indiqué un chemin par lequel on pouvait quitter cet endroit pour se rendre dans une salle voisine. Il y avait justement la cafétéria pas loin. J'y avais repéré des tartelettes qui me donnaient envie. La dame ne s'était pas faites prié pour me suivre. Juste avant de m'accompagner, elle avait adressé un regard en direction de Winnie. Je n'avais pas pu m'empêcher de le remarquer. Sans doute mes antécédents de flics à tout analyser. Quoi qu'il en soit, ça m'avait fait sourire. Je me doutais désormais de qui elle pouvait être, et comment elle avait réussi à entrer ici.
Quoi qu'il en soit, elle avait joué le jeu jusqu'au bout. Elle était resté silencieuse. Elle avait pris une boisson chaude et j'avais pris une tartelette. Une fois assis, elle avait ouvert la bouche, mais je l'avais coupé.
« Winifred est quelqu'un de vraiment fantastique. Très impliquée dans tout ce qu'elle fait. » dis-je en plongeant ma cuillère dans la tartelette pour prendre l'ananas qui était dessus, avec un peu de crème. « On voit qu'elle a été bien éduquée. » ajoutais-je tout en mettant l'ananas en bouche.
J'étais sûr que cette discussion serait des plus intéressantes.
Hope Bowman
« Nounours Rebelle ʕ•ᴥ•ʔ »
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“Il était une fois un lapin grognon et une princesse rebelle qui décida de lui rendre le sourire.”
| Conte : Rebelle | Dans le monde des contes, je suis : : Merida
« We're the princes -and princesses- of the universe! »
Ah, Muerte. Je l'avais croisé une fois ou deux quand je jouais les reporters pour SLife. Ca n'avait pas duré longtemps (on m'avait jugé trop intrusive et plusieurs personnes avaient porté plainte. Pourtant, une journaliste se doit de chercher la petite bête, non ?). J'étais trop douée pour ce boulot. J'avais donc lâché l'affaire et continué d'interpréter Chewbacca. Ca nécessitait tout autant de travail mais c'était nettement plus relax (sauf quand une trentaine d'enfants surexcités se précipitent vers vous. Il faut avoir du cran pour ne pas en assommer un ou deux).
Quand Muerte croisa mon regard, il écarta les bras en grand au ralenti tout en battant des cils comme dans une pub pour un yaourt 0%.
"Hopé Bowman !" s'écria-t-il, exalté. "Calamia ! Viens asseoir ton petit popotin ici."
Il tapota le fauteuil à côté de lui et jeta un coup d'oeil menaçant à Winifred qui allait y prendre place. Il ne fallait pas oublier qu'avant de devenir présentateur télé, il était un criminel au rabais à tendance cleptomane. Définitivement, il avait un côté trop mignon ! La jeune fille hésita et je m'empressai de la rejoindre pour lui faire une pichenette sur le bras.
"T'inquiète, tu passes juste après moi. Vaut mieux éviter de le contrarier." dis-je avec un regard lourd de sens.
Fred fronça les sourcils tout en l'observant, mais obtempéra. Elle se recula de quelques mètres pour retrouver Cassandre. Quant à moi, je pris place sur le siège loin d'être confortable. Je m'installai au bord et baissai brièvement les yeux sur ma mini-jupe trop relevée. Un haussement d'épaules. Tant pis.
"Hopé Bowman, bienvenue sour le plateau." annonça-t-il avec un sourire qui dévoila sa dentition éclatante (et sûrement refaite à neuve). "C'est un privilège dé vous avoir avec nous cé soir. Vous avez exercé bon nombre de professions : strip-teaseuse, organisatrice de mariage, reporter pour SLife, Chewbacca à Disneyworld... vous êtes un peu une femme-caméléon. Dites-moi, comment devient-on actrice ?"
"Il suffit de coucher avec la bonne personne." répondis-je, désinvolte. "Non, je plaisante : je me tape Hadès et je n'ai jamais décroché de rôle pour autant. Un conseil, les filles : ne sortez pas avec un dieu, ça n'a aucun avantage. Quoique... ça dure plus longtemps."
Je laissai échapper un rire sonore, digne d'un ours (si les ours avaient pu rire) et Muerte sourit poliment. J'étais sûre qu'il était en train de réfléchir s'il faudrait couper ce passage au montage au pas, pour éviter de heurter le jeune public.
"Sérieusement, il suffit d'être au bon endroit au bon moment. Je marchais dans la rue, je ne demandais rien à personne, et le destin a voulu que je croise Winifred Godwyn qui m'a donnée ma chance au cinéma. Il peut y avoir 100 personnes dans une pièce et 99 d’entre elles qui ne croient pas en vous. Mais il suffit d’une personne et tout change pour le reste de votre vie." déclarai-je avec émotion, paraphrasant le discours de Lady Gaga pour A Star is Born.
Je pivotai sur mon fauteuil quelques secondes, le temps de tapoter mon coeur deux fois avec ma main pour ensuite désigner Fred avec reconnaissance. Peut-être que j'en faisais des tonnes, mais en tous cas ce n'était pas feint : j'avais vraiment aimé participer à son film. Ca m'avait permis de penser à autre chose durant ce long hiver, ça m'avait fait du bien. Re-pivotant vers Muerte, je remarquai qu'il avait posé les mains contre son coeur et battait plus que jamais de ses longs cils.
"Vous êtes un modèle pour les jeunes filles. Avez-vous quelque chose à leur dire ?"
J'accueillis l'information avec un regard étonné, avant de sourire. C'était flatteur. Et un peu flippant aussi. Il fallait que je dise quelque chose de philosophique, qui resterait gravé en elles pour toujours. Je cherchai une caméra et la fixai droit dans l'objectif, une expression déterminée sur le visage :
"Les filles, soyez vous-mêmes. Peu importe la pression extérieure, ne vous laissez jamais influencer. Restez authentiques. Aimez-vous. Il n'y aura jamais rien de plus beau que votre différence."
Le public applaudit et j'eus l'impression qu'il l'avait fait spontanément, sans être encouragé par le chauffeur de salle. Je hochai la tête et saluai tous ces gens qui avaient l'air d'apprécier ce que je racontais. Ca faisait du bien. Dans son fauteuil, Muerte semblait réfléchir au sens de mes paroles en les répétant à voix basse, les yeux levés vers le plafond.
"Et si jamais quelqu'un vous cherche des noises, un coup de genou dans les précieuses, ça calme n'importe qui." ajoutai-je d'un ton sec quand les applaudissements se furent calmés.
Je mimai en agitant la jambe et Muerte eut un rire crispé.
"Jé rappelle qué la violence n'est pas oune soloutionne." articula-t-il mécaniquement.
"C'est vous qui dites ça ?" fis-je en haussant un sourcil.
Il se pencha vers moi pour chuchoter :
"Jé souis payé pour raconter n'importé quoi. C'est mon boulot !"
J'eus un petit rire tout en l'observant tandis qu'il se redressait. Son expression contrite disparut et il retrouva son professionnalisme.
"Oui, la violence c'est mal. Soyons tous des ours en peluche." approuvai-je afin d'encourager la paix dans le monde et le reste. "Distribuez des bisous et des coeurs à votre prochain. Mais si votre prochain vous colle trop et que vous n'êtes pas d'accord, souvenez-vous de ce que j'ai dit juste avant mais que je n'ai pas le droit de répéter à la télé."
Je levai le pouce en direction de Muerte pour lui montrer que j'avais compris. Ce dernier eut un nouveau sourire crispé -décidément, je ne voyais pas ce que j'avais fait de travers- et enchaîna :
"Eh bien, merci Hopé dé nous avoir accordés un peu dé votre temps. J'espère que vous nous reverrons très vite ! Passons à Winifred Godwyn, une jeune réalisatrice prodige !"
Je me levai et laissai ma place à la jeune fille qui s'installa. Elle paraissait anxieuse et minuscule dans le fauteuil en forme de bulle.
"Bonsoir Winifred. Un prénom peu courant pour oune démoiselle encore plous atypique !" dit Muerte, son sourire commercial ressurgissant à la vitesse de l'éclair. "Racontez-nous un peu comment vous est venue l'idée dé réaliser un court-métrage dans les Enfers."
"Oh, et bien c'est arrivé un peu par hasard, pour tout avouer." déclara-t-elle, les yeux baissés vers ses mains. "Toute la vie est un jeu de hasard. On a beau tout organiser, rien ne va jamais comme on le souhaite et on doit s'adapter."
A mesure qu'elle parlait, elle se détendait. Ca se voyait.
"Voilà des paroles très matures." commenta Muerte.
"Quand on réalise un film, on doit être à l'écoute des acteurs mais sans pour autant perdre de vue ce que l'on a en tête. Il faut savoir assouplir son point de vue et rester ferme à la fois." poursuivit-elle tout en levant enfin les yeux vers lui. "Je sentais que quelque chose n'allait pas dans le scénario, et tout s'est débloqué à partir du moment où Hope et Cassandre ont rejoint le casting. Elles ont été une véritable bouffée d'inspiration."
"Pas dé bol pour missié Miller. Pas souffisamment inspirant." plaisanta Muerte.
Winifred éclata de rire et s'empressa de préciser :
"Il m'a inspirée à créer le film. C'est déjà pas mal."
"D'ailleurs, qu'est-ce qué ça fait de diriger des personnes beaucoup plus âgées qué vous ?"
"Je ne suis pas si jeune." protesta-t-elle. "Je fais très jeune, c'est différent. Mais j'ai l'impression parfois d'avoir déjà vécu plusieurs vies. Il y a des choses qui vous font vieillir en profondeur."
Son regard se perdit l'espace de quelques instants, et curieusement, elle parut plus âgée. Un voile assombrissait ses yeux, mais il se volatilisa très vite. Elle battit des cils et retrouva son sourire adorable.
"Je ne sais pas si le moment est bien choisi, mais je tiens à remercier Hope Bowman tout particulièrement pour nous avoir permis de tourner en Enfers. Et aussi pour cette interview dans les locaux de SLife."
Elle tourna la tête vers moi et imita le geste que j'avais eu quelques minutes auparavant : deux tapotements sur le coeur suivi de la main levée dans ma direction. Je lui souris, sincèrement touchée. C'était une brave petite. Je l'aimais bien.
Il y eut encore quelques questions puis Muerte la libéra sous un tonnerre d'applaudissements.
"Né manquez pas "Oune Virée Infernale" sur SLife très prochainement, lé court-métrage dé Winifred Godwyn diffousé en exclousivité exclousive !" s'écria-t-il sur un ton de stentor.
La jeune fille avait le sourire jusqu'aux oreilles lorsqu'elle revint vers nous.
"Où est Emmet ?" demanda-t-elle.
"Oh, il est parti avec une vieille. Je savais pas qu'il kiffait les cougars." fis-je en haussant les épaules. "Je pensais qu'il préférait les thons."
Je m'esclaffai tout en jetant un coup d'oeil à Cassandre. Elle allait sûrement saisir la blague thon/sirène. Même si c'était plutôt méchant pour Melody car je ne la trouvais pas moche. Oh, l'humour n'a aucune limite, de toutes façons.
"Elle ressemblait à quoi ?" s'enquit-elle, visiblement anxieuse.
Aïe, ok elle était amoureuse de lui. J'avais des doutes jusque-là mais je n'avais pas voulu m'en mêler. Ca ne me regardait pas.
"Brune, ridée, tendue comme un string qu'on aurait repassé." dis-je sans grande conviction.
Fred avait perdu son sourire. Elle me demanda par quelle direction ils étaient partis et à l'instant où je lui montrai, elle nous quitta sans cérémonie.
"On la suit discrètement ou on se la joue raisonnable ?" fis-je à Cassandre avec une moue sceptique.
Etre sage ou ne pas l'être. Telle est la question.