« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
J'apprécie les gens qui sourient les jours de pluie.
Je descendais les marches de l'escabeau tranquillement. C'était la quatrième et dernière affiche que je mettais. Arrivé en bas, je me contentais de déposer un bisou sur le nez froid de la jeune fille. Elle m'avait formé pendant plusieurs semaines aux diverses tâches du cinéma. En dehors de remplir le bac à pop corn, de changer les affiches et de régler les soucis d'éclairage, elle m'avait aussi habitué à faire face à ses petites taquineries.
« Je suis sûr que l'homo sapiens sapiens aurait moins de soucis de tremblement d'échelle, si tu n'étais pas à côté de lui quand il monte dessus. »
Heureusement que j'avais de bons réflexes et qu'elle n'avait pas fait trop trembler l'escabeau, sinon j'aurais pu me faire très mal en tombant. C'était haut tout de même. De toute façon j'étais un grand gaillard. Je m'en serais très vite remis.
« Tu as toujours faim. » lui répondis-je.
Chose étrange, car elle était maigre comme un clou. Pourtant, je la voyais très souvent se sustenter et piquer dans le pop corn. Quoi qu'il en soit, les pauses c'était très peu pour moi. J'aimais finir ce que je commençais avant de m'arrêter. Du coup, je m'étais rendu jusqu'à mon 4x4 stationné en face du cinéma, et j'en avais sortit une caisse à outils. A chaque fois que je faisais cela, la jeune fille me faisait la remarque qu'il y avait déjà des outils dans le cinéma.
« Je sais. Mais je préfère les miens. Ils sont plus fiables que ceux qu'on trouve ici et qui ont une centaine d'années. »
Tout était vieux dans ce cinéma. Même le propriétaire et la quasi totalité des employés. Tout en prenant ma caisse dans la voiture, j'avais aussi attrapé un petit paquet de M&M's que j'avais jeté dans les mains de la jeune fille en la rejoignant.
« Pense à bien le refermer si tu ne le finis pas. »
Ca éviterait que de la poussière tomberait dedans. Est ce que je devenais vraiment vieux moi aussi pour avoir des répliques de ce genre ?
Depuis quelque temps, Rocky s'était mis au régime. Il ne mangeait plus de mayonnaise et ça lui allait mieux au teint. Par contre, il s'était mis aux M&M's. Et encore, il était difficile, car il ne mangeait pas toutes les couleurs. Je l'avais déjà vue enterrer des rouges à proximité de l'appartement. Il devait en avoir tout un stock. Soit il ne les aimait pas, soit il savait quelque chose qu'on ignorait tous. Du coup, vue que j'étais quelqu'un de prudent, j'avais fini par ne plus manger les rouges. C'était totalement stupide, je le savais, mais Rocky m'avait déjà sauvé la vie une fois en mangeant un pot de mayonnaise périmé. J'étais persuadé qu'il était tombé malade pour moi.
« Pendant que j'y pense. Arrête de me mater les fesses dès que je monte sur l'escabeau. Ou alors fait le d'une manière plus discrète. »
Je lui adressais un petit clin d'oeil avant de m’accroupir devant la porte d'entrée avec ma caisse à outils, dont je venais d'en sortir un tournevis plat. Il y avait quelque chose qui coinçait sous la porte. Fallait que je le retire.
Il y eu un petit bruit de tonnerre au loin. C'était moi ou on allait finir trempé si je m'éternisais ?
Winifred Godwyn
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Emmet, ça veut bien dire vérité, non ?
Alors arrête de raconter des craques.
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C'était presque réparé. Ce qui signifiait que je ne pouvais pas rentrer de suite. Mais quand la première grosse goutte d'eau m'atteignis dans le dos et me fis frissonner, je ne voyais qu'une seule option se présenter à moi : rentrer ! Tant pis pour la porte. Il y aura d'autres occasions pour la remettre en état. De toute façon, ce n'était pas la seule chose qui battait de l'aile ici. Il y avait tellement à faire. Je me demandais pourquoi les gens continuaient de venir, vue l'état de certaines salles, ou encore des toilettes.
Avant de rentrer, je m'étais dirigé vers ma Renegade afin d'y ranger ma caisse à outils. Pas question de la laisser dans le cinéma. Elle finirait par disparaître. Le temps que je fasse le chemin jusqu'à elle, et que je revienne, j'étais déjà bien trempé. Heureusement, je gardais toujours une tenue de rechange dans mon vestiaire. D'ailleurs, à peine j'avais franchis les portes du cinéma, que je m'étais dirigé vers celui ci. C'était une petite salle à quelque pas du hall qui contenait quelques casiers, une table et un lit. Est ce qu'il arrivait aux employés de dormir ici ? C'était vraiment bizarre comme salle de pause.
J'avais ouvert mon casier, et pris un tshirt propre. Qui plus est, je venais juste de l'acheter, ce qui faisait qu'il était tout beau, tout propre, tout repassé. Ca n'arrivait pas souvent avec moi, vue que je n'avais pas de fer à repasser et qu'à dire vrai, je ne repassais pas. J'avais aussi quelque fois pris l'habitude de mettre mon linge au pressing au moins une fois par mois, afin d'avoir du linge qui semblait tout neuf. C'était mon petit plaisir.
« Tu peux te tourner au lieu de me fixer ? » demandais-je à Fred.
Elle avait les yeux rivés sur moi. Je venais de retirer mon haut. J'avais rapidement enfilé mon tshirt avant de la regarder en soupirant.
« Tu ne vas jamais t'arrêter toi. »
Attrapant une serviette de bain - ça aussi c'était étrange. Car oui, on avait des serviettes de bain dans la salle de pause, mais pas de douche. C'était vraiment très bizarre. En tout cas, attrapant une serviette de bain, je m'étais séché le visage et les cheveux. J'en avais pas beaucoup, du coup ça séchait vite. C'était un sacré avantage.
« Je viens pas du monde des contes. »
Ca me semblait toujours bizarre de dire cela. A croire que j'étais quelqu'un de bizarre, alors que c'était eux qui venaient d'ailleurs. J'avais eu du mal à m'y faire d'ailleurs. Je pouvais accepter beaucoup de choses, mais apprendre qu'il y avait de la vie ailleurs et qui plus est tiré des contes pour enfant, c'était vraiment très perturbant.
« Je viens de Sacramento. C'est en Californie. »
Je ne savais pas si elle connaissait bien la géographie de notre monde. Bon sang, j'avais toujours cette sensation d'être un alien ici. Ce qui était intéressant n'empêche, c'est que comme eux venaient d'ailleurs, ils avaient une histoire bien à eux.
« Et toi ? Tu étais qui ? » lui demandais-je. « Laisse moi deviner. »
Je fis mine de réfléchir. A dire vrai, elle pouvait être plein de personnages différents. Elle avait le teint pâle. Les cheveux noirs. Un petit sourire effleura mon visage.
« Blanche Neige ? »
Sait-on jamais. Elle lui ressemblait un peu. Ou alors elle était un animal. Ca, je trouvais la chose juste bizarre. J'avais cru comprendre que la ville était peuplée d'éléphants, de giraffes et même de rhinocéros humains. C'était étrange qu'ils soient devenus humains. Mais bon... tout était étrange ici. Après tout, j'étais bien sortit avec une sirène... Rien que de penser à elle, j'avais détourné mon regard de la jeune femme qui se tenait face à moi. Fallait que j'arrête de penser à Mel. Elle était sans doute loin maintenant.
« Ou vue ta taille, un des nains ? Grincheux ? »
J'aimais bien la taquiner. C'était amusant. Puis, je me souvenais qu'elle avait parlé d'apocalypse. Elle voulait vraiment en vivre une ? Qu'est ce qui ne tournait pas rond chez elle ?
« Tu sais. Tu es bien trop jeune pour vivre une apocalypse. Même si il n'y a pas vraiment d'âge... mais dans tous les cas, c'est pas quelque chose à souhaiter. Y'a beaucoup mieux à faire que de devoir se sauver d'une situation périlleuse. »
J'avais remis la serviette de bain à sa place. Qui s'occupait du nettoyage ici ? Chaque soir, tout semblait propre à notre arrivée. Il y avait de nouvelles serviettes de bain, de nouveaux draps sur le lit - o_O - mais aussi une bonne odeur qui ne collait pas à l'état du cinéma, qui lui laissait un peu à désirer. Est ce que les femmes de ménages ne nettoyaient que la salle de pause ?
« La dernière salle va pas tarder à sortir. Je te raccompagne si tu veux. »
Winifred Godwyn
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Vouloir vivre une apocalypse, ce n'était pas quelque chose que l'on devait désirer. La jeune femme n'avait pas fini sa croissance, comme elle le disait, mais elle n'avait surtout pas encore atteint la maturité. Car si elle savait ce que ça signifiait de perdre des gens qu'elle aime, elle ne rêverait pas d'apocalypse. En tout cas, elle avait raison sur un point. Quand on se retrouvait face à la mort, on se rendait réellement compte d'à quelle catégorie d'hommes on appartenait. Les héros, les lâches, ou les vilains. Même si ça n'était pas aussi évident que cela de faire partit de l'un de ces groupes. Car il n'était pas toujours facile d'agir en héros, de se montrer lâche et de l'assumer, ou de faire de mauvaises actions. On avait toujours à un moment donné ou à un autre, une petite voix dans notre tête qui nous poussait à être l'inverse de ce qu'on devait être.
J'aurais voulu prendre le temps de lui faire part de mon ressentis et mon expérience vis à vis de la mort et des bonnes et mauvaises actions. Quand j'étais encore flic, j'étais quasiment tous les jours confrontés à des personnes qui se jugeaient bonnes et qui ne l'étaient pas, ou à de mauvaises personnes qui ne se rendaient pas compte que leurs actions, n'étaient pas nécessairement néfastes pour les autres. Ce n'était pas facile tous les jours de faire le tri entre tous. On fut interrompu, et je ne pu pas lui donner mon avis sur la question, par une coupure de courant générale, dû à l'orage. C'était la première depuis que je bossais ici. Ca allait me permettre de comprendre le fonctionnement général de ce cinéma, mais aussi de voir comment les employés agissaient en temps de crise. Sa façon de faire, était... à l'opposé de ce que j'avais imaginé. Elle avait sans doute écouté la petite voix dans sa tête qui lui disait de faire l'inverse de ce qu'elle aurait du faire.
Une fois arrivé au sous sol, on avait franchit une porte que j'avais tenu à la demoiselle. Quant elle était passée, me faisant part de son ressentis sur cette mini fin du monde, j'avais laissé la porte se refermé. Ca avait pris un temps, juste celui qui nous permit d'arriver devant le panneau électrique général, pour qu'on entende la porte se refermer derrière nous. Au regard de Winnie, je m'étais posé deux questions. La première, c'était est ce qu'elle me regardait simplement dans le but de me regarder. Et la seconde, bien plus plausible, tournait plus autour de sa façon de me regarder. Est ce que ses yeux voulaient dire quelque chose comme : « tu as laissé la porte se refermer ? ». Dans ce cas, ça signifiait que je n'aurais pas du ?
« Tu ne m'as pas dit de la retenir. » lui dis-je.
Elle devait avoir pris l'habitude de maintenir la porte ouverte avec quelque chose. Sans doute avec la petite chaine accrochée juste à côté de cette dernière. Mais elle n'avait pas l'habitude qu'on lui tienne la porte et qu'on la fasse passer devant. Les jeunes de nos jours ne connaissaient plus la galanterie. Quel que soit l'âge de la jeune femme qui nous précédait, on devait se montrer galant. C'était un fait. Certains considéraient plutôt cela comme du masochisme. Ce n'était pas étonnant que le monde tournait mal de nos jours. Quoi qu'il en soit, j'avais bien laissé la porte se refermer. Mais elle ne m'avait pas dit de la retenir. Je la voyais embetté. Surement parce qu'en plus du fait qu'on était désormais coincé ici, on s'était rendu compte tous les deux que nos portables ne passaient pas.
« Il n'y a pas de raisons de paniquer. On a qu'à utiliser la porte là bas. » dis-je en indiquant une porte au loin où se trouvait un panneau lumineux « sortie de secours », juste au dessus.
Elle m'avait laissé me diriger jusqu'à elle. Je l'avais ouverte. Derrière, c'était un mur. Est ce que cette sortie de secours avait été condamné ? Au moins, ce qui était bien, c'était qu'on avait de la lumière là où on se trouvait, car il n'y avait qu'un bouton à relever dans le panneau principal. Chose qui était faite. Il ne nous restait plus qu'à trouver un moyen de sortir ici, sans avoir besoin d'attendre qu'on vienne nous chercher le lendemain. Car on ne pouvait pas dire qu'il y avait de quoi passer la nuit, ici, vuece qui nous entourait.
« Pour ton histoire de fin du monde. La prochaine fois, tais toi. Tu nous portes la poisse. » lui dis-je gentiment pour la taquiner.
Bien que je le pensais réellement. Tout ça ne serait peut-être pas arrivé si elle n'avait pas en continue parler d'apocalypse et de vouloir en vivre une. Comment on pouvait autant apprécier ce genre d'atmosphère.
J'observais les alentours à la recherche d'une quelconque solution. Si Rocky était là, il aurait pu... ne rien faire. En fait, personne pouvait nous venir en aide. On allait devoir passer la nuit ici et ça ne semblait pas être une alternative amusante, vue l'endroit. Qui plus est, il y faisait froid. C'était vraiment pas le top ce cinéma. Pourquoi j'avais postulé ici ?
« Pourquoi la porte ne s'ouvre pas de l'intérieur ? » lui demandais-je.
Ce n'était pas dans les frigos qu'il y avait ce genre de systèmes ? Car dans une cave je n'en voyais pas trop l'intérêt. Mettant mes mains dans mes poches, j'avais trouvé quelques restes de M&Ms. J'en avais mis un en bouche avant de tendre les deux autres à la jeune demoiselle.
« Économise les. On devra tenir plusieurs heures. » ajoutais-je sur le ton de la plaisanterie.
On ne risquait pas de mourir de faim vue le peu de temps qu'on serait ici. Et il n'y avait même pas de boitier incendie pour prévenir au dehors qu'on se trouvait ici. C'était vraiment un cinéma délabré...
Après avoir soupiré un bon coup, je m'étais assis sur ce qui semblait être une caisse plutôt solide. Est ce que j'avais songé à regarder à l'intérieur ? Non. Mais bon. De toute façon j'aurai toute la soirée pour ça. Là sur le coup, j'avais juste envie de m'asseoir et de grignoter mon unique M&Ms. Si Rocky était là... rien de plus. Fallait que j'arrête de songer à Rocky. Il était à la maison et il avait bien plus à manger que moi. Qui plus est, ça n'allait pas être la première fois où on passerait la soirée seuls, chacun dans notre coin.
« Pourquoi t'es restée un an ici, vue l'état des lieux ? Je n'aurais pas tenu aussi longtemps... tu dois vraiment bien l'aimer ce ciné. » lui demandais-je.
Winifred Godwyn
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Storybrooke. Tout se résumait en ce seul et unique mot. Si il y avait quelque chose de bizarre qui arrivait dans ma vie, c'était lié à cette ville. Mais en même temps, je ne pouvais pas dire que je ne cherchais pas les emmerdes. J'avais perdu mon frère. Je m'étais mis à la recherche de la personne derrière tout cela. Et quand je l'avais enfin trouvé, j'en étais tombé amoureux. Bon sang, qu'est ce que je pouvais être con !
J'aurai pu quitter la ville. Sortir avec une sirène, me faire entraîner dans des aventures au delà de tout ce que j'avais pu imaginer jusqu'à lors, ça ne m'avait pas suffit. J'avais eu la possibilité d'échapper à tout cela. Il n'était même pas question de fuir, mais simplement de m'en aller. Une nouvelle page de ma vie aurait été tourné. Rien de plus. Mais non. J'étais resté ici. J'avais tenté de trouver un petit appartement, un travail. Je voulais que la nouvelle page s'écrive ici. Pourquoi un tel acharnement ? Je n'étais pas quelqu'un de suicidaire. J'avais beau être flic, je n'aimais pas plus que cela le danger. Mais voilà qu'aujourd'hui, dans une cave, en plein coeur d'un cinéma où je bossais, une jeune femme venait d'user de magie.
« Tu es une sorcière ? » demandais-je limite blasé.
Je ne voulais pas la rabaisser. Lui faire comprendre que je la voyais simplement comme une sorcière. Car une personne qui pratiquait de la magie, même ici à Storybrooke, ce n'était pas quelque chose d'ordinaire. Mais j'avais côtoyé des êtres divins. Elle était simplement capable de réaliser des petits tours de passe passe. C'était impressionnant, mais pour quelqu'un comme moi qui recherchait simplement une stabilité, c'était juste fatiguant. Épuisant moralement. J'aurais tellement préféré rester enfermé ici toute la nuit avec elle. Au moins, j'aurais continué de la voir comme quelqu'un d'ordinaire. Ca m'aurait vraiment bien plus plu.
« J'aime les choses qui sont banales. » répondis-je en écho à ce qu'elle avait dit un peu plus tôt.
J'avais entrepris de grimper l'escalier le premier. Une fois en haut, j'avais fait route jusqu'à la salle de pause pour y récupérer ma veste, en prenant soin de la prendre la sienne au passage. J'étais revenu vers elle, et je lui avais tendu son vêtement.
« Je t'avais dit que je te raccompagnerai. Je ferme les portes de derrière, occupe toi de celles de devant. »
Ca irait bien plus vite. Et sans attendre de réponse de sa part, j'étais partit vers l'arrière du cinéma afin de fermer les portes. D'ici je pouvais voir que la pluie continuait à tomber. On allait se faire tremper dès qu'on passerait les portes. Heureusement que la voiture était garée en face du ciné.
« Ca t'as pris il y a longtemps ? » lui demandais-je une fois de retour.
Je ne savais pas grand chose sur elle. C'était ce que je venais de constater. J'ignorais si c'était ses parents ou sa tutrice qui avaient pris soin de lui apprendre ces tours. A moins que c'était de sa propre initiative. Elle était encore jeune. Elle devait être émerveillée par toutes ces choses, sans pour autant se rendre compte des dangers que ça pouvait engendrer. En avait-elle conscience ? Avait-elle appris la magie sur un coup de tête ? Ce n'était pas à moi de lui poser la question ou de lui faire la morale.
« Tu considères que les sorciers font partit de quoi ? » ajoutais-je.
Elle m'avait donné son avis précédemment sur les héros, les vilains et les lâches. Je lui posais du coup légitimement la question, sans pour autant porter le moindre jugement.
« Je sais que cette ville est un peu beaucoup différente des autres. Mais on n'est pas obligé de pratiquer de la magie pour être dans le groupe des héros. Un héros ça peut être la personne qui te tient la porte pour te laisser passer la première. Ca peut être celle qui te tend un M&M's quand t'as envie de grignoter quelque chose. Ca peut-être tout simplement celle qui t'as mise au monde. On a chacun nos propres héros. La magie, les pouvoirs, ça demande... des responsabilités. »
Je venais réellement de dire cela ? Qui plus est, ici, dans un cinéma ? Je me sentais tellement vieux à sortir une réplique pareil.
« Tu n'as pas besoin d'être quelqu'un d'autre pour être quelqu'un de bien. Tu peux simplement rester toi même et agir avec des actions à ta portée. C'est aussi de cette manière qu'on est un héros aux yeux des autres. »
Elle était encore trop jeune pour se lancer dans des choses qu'elle ne pourrait sans doute jamais réellement contrôler. Ce que j'avais pu constater depuis que j'étais ici, c'est que la magie, c'était quelque chose d'instable et de dangereux. Tout comme le divin. Tout ça, je le mettais dans le même sac. Si tout le monde était ordinaire, ça serait sans doute plus facile. Et je ne disais pas cela parce que je l'étais, ordinaire. Mais bien parce que peut être j'avais un avis plus neutre sur la question, vue que je ne faisais pas partit de ce grand tout. Je lui avais fait un petit sourire se voulant rassurant. Elle avait encore tellement de temps pour se choisir une destinée.
« Ne grandit pas trop vite. Le monde des vieux donneurs de leçons est un monde compliqué. » achevais-je avant de lui ouvrir la porte sur ce monde où la pluie tombait avec une violence qui ne donnait pas envie de mettre un pied dehors.
Winifred Godwyn
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Pourquoi je restais ici, à Storybrooke ? C'était une bonne question qu'elle venait de me poser. Pour quelqu'un qui d'ordinaire se contentait de banalités, et qui n'était plus impressionné par le côté merveilleux et étrange de cette ville, il devait bien y avoir quelque chose qui le retenait ici. Il m'était souvent arrivé de me poser la question. Je n'avais jamais trouvé de réponses qui me convenait. Je restais ni pour de bonnes, ni pour de mauvaises raisons. J'avais d'autres pieds d'attaches. Je pouvais très bien partir d'ici, demain, et reprendre le cours normal de ma vie. Si je ne le faisais pas, c'était peut-être tout simplement parce que ma vie n'avait rien de normale depuis déjà bien trop longtemps ?
« Tu sais que tu as toujours ta chambre, ici ? » m'avait rappelé ma mère la toute dernière fois que je l'avais eu au bout du fil.
Je me souvenais de lui avoir dit que je le savais, mais que je ne comptais pas rentrer. On discutait peu, même si je l'appelais souvent. Enfin, peut-être pas tant que cela, selon elle.
« Tu l'as revue ? Elle va bien ? » avait-elle ajoutée, mais je n'avais pas répondu à ces deux dernières questions.
Je savais de qui elle parlait. Elle prenait à chaque fois de ses nouvelles. Ce n'était pas évident d'entendre parler d'elle. Je faisais avec, c'était tout. Peut-être que oui, je devrais quitter la ville.
Tandis que je conduisais sous la pluie, toutes ces pensées me revinrent à l'esprit. Pour répondre à la jeune femme, je n'avais rien trouvé de mieux que de jeter un oeil sur le côté. Pas le siens. L'opposé. Mais étrangement, comme quoi la vie était vraiment parfois mal faites... on était à proximité de la plage et en regardant dans cette direction, je ne voyais que de l'eau et du sable, faiblement éclairé par les lumières de la rue qui jouxtait ce décors. Un petit sourire naquis au coin de mes lèvres. Je me moquais moi même de mon propre karma.
« Je suis sortit avec une sirène... » lui avouais-je, comme pour lui faire comprendre que si j'étais moins impressionné par tout ce qui touchait à la magie, c'est parce que j'avais été frappé de plein fouet par quelque chose qui à mes yeux étaient bien plus spectaculaire.
C'était comme si vous demandiez à un sorcier de très haut niveau, de s'émerveiller devant quelqu'un qui serait capable d'allumer un feu avec deux cailloux. Parfois, même si les choses de la vie pouvaient se montrer merveilleuses, on avait du mal à les contempler pour leur juste valeur. Je devais peut-être me montrer moins sévère avec la jeune fille. Après tout, la magie pour elle ce n'était pas de naissance. Si elle s'était mise dans cela, c'était parce que ça la passionnait. Ce n'était pas bon de couper quelqu'un dans son élan. Et puis, elle n'allait pas réussir de très grands sorts. C'était sans doute une magie inoffensive. Laissant échapper un petit soupire, j'avais repris le cours normal de ma conduite, tout en jetant des petits regards dans la direction de Winifred.
« Tu sais faire quoi d'autre ? » lui demandais-je pour m'intéresser à ce qui la passionnait. « Ca fait longtemps que tu t'es mises à la magie ? Ca vient de ta tutrice ? »
Sait-on jamais. C'était peut-être une sorcière. D'ailleurs, je me demandais qui lui avait appris ces tours. C'était pas banal comme passion.
« En tout cas tu as l'air bien documentée. J'espère que tu sais ce que tu fais. »
Non Emmet... tu ne vas pas recommencer à lui donner des conseils, pensais-je pour moi même. Du coup, j'avais pris sur moi en jetant un oeil dans sa direction.
« Ne compte pas trop sur moi pour t'apprendre des tours. J'en connais qu'un avec des cartes, mais ça n'a rien de magique. Enfin, rien d'aussi magique que ce que tu es capable de faire. » précisais-je. « C'était cool. »
Car oui, elle nous avait tout de même sortie d'une situation un peu embêtante. Petite sorcière...