« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
“It's so easy but I can't do it So risky but I gotta chance it.”
J'avais laissé Apollon m'entraîner dans le couloir, bien que je soupçonnais déjà le sujet de sa discussion. Je l'écoutais patiemment, mon expression lassée se dissipant graduellement à mesure qu'il parlait. Au final, je levai les yeux au ciel avec un petit sourire en l'entendant me supplier. Par moments, il agissait vraiment comme un gamin. J'admettais que son regard avait le don de faire fondre n'importe qui. Il s'était tellement penché vers moi qu'il était courbé en deux. Je sentais ses mains serrer les miennes avec une sorte d'insistance douloureuse. Qu'il demande ma permission était absurde car en fin de compte, que je la lui donne ou non, il n'en ferait qu'à sa tête. Cependant, c'était tout de même une belle attention.
J'ouvris la bouche mais à cet instant, la voix de Mary se fit entendre depuis la cuisine :
"L'ami de Jane, Adam... il ne vous fait pas penser à un acteur ? Vous savez, celui qui joue Tarzan..."
"Johnny Weissmuller ?" suggéra Deacy.
"Oui, voilà c'est ça !" dit-elle, avec un sourire perceptible dans son intonation.
"Il ne faut pas exagérer..." maugréa Freddie avec une mauvaise foi évidente.
J'eus un petit rictus tout en regardant mon frère. Je savais que le compliment de la jeune femme le flattait puisqu'il adorait l'homme de la jungle.
"Mieux vaut que tu te sauves avant de faire davantage de dégâts, tu as raison." reconnus-je.
Le but n'était pas cette fois qu'il séduise Mary malgré lui. Ce serait encore pire que le désastre avec Prenter.
"Tu me raconteras comment ça se sera passé avec Elton ? Il a l'air sympa." dis-je en haussant les épaules. "Et je veux des photos."
Je lui adressai un petit sourire complice avant de passer mes bras autour de son cou pour le serrer contre moi quelques instants.
"Tu vas me manquer. Ca ne sera pas pareil sans toi." réalisai-je, pensive. "Promets-moi de revenir vite."
Je caressai les petits cheveux en bas de sa nuque et m'éloignai de lui. Soudain, mon regard s'illumina :
"Oh, et si jamais tu as besoin d'un coup de main pour..."
D'un geste du pouce, j'imitai un couteau que je fis glisser contre ma gorge en émettant un "Couic !".
"Je peux dépanner." repris-je avec un sourire radieux comme si je proposais une activité sympathique, à mille lieues d'une mise à mort.
Je n'étais pas enchantée à l'idée de le tuer, mais je voulais me proposer afin qu'il comprenne que j'étais de son côté, tout compte fait. J'avais eu le temps d'y réfléchir. Et c'était ma façon de le soutenir.
"Qu'est-ce que vous complotez, tous les deux ?" demanda Roger qui venait de quitter la cuisine, un morceau de toast en main.
"Rien du tout." mentis-je. "Adam allait partir."
Scrontch scrontch. Roger avala son toast, s'épousseta les mains et me prit par la taille avec un sourire conquérant.
"Et nous... on va où ?" roucoula-t-il.
Son haleine était un mélange de café, de confiture, de bacon et de porridge. Je lui souris gentiment avant de lancer un regard incertain à mon frère.
"Bon les enfants, il est l'heure d'aller au studio. L'album ne va pas se finir tout seul. Rassemblez vos affaires. Je donne une fessée à celui qui n'est pas dehors dans dix minutes." s'écria Freddie dans un concert de bruit de chaises.
Tout le monde sortit de la cuisine pour se préparer, plus ou moins motivé. Seul Roger ne sembla pas préoccupé par le fait qu'il était toujours en kimono et caleçon.
"On n'est pas à deux minutes." dit-il sans me lâcher des yeux.
"Tu vas être en retard." fis-je remarquer tout en le repoussant doucement.
"Je me prépare super rapidement. C'est toujours comme ça avant les concerts : les autres font les chochottes pendant des heures. Ils se regardent dans le miroir comme des nanas mais moi je saute dans mes fringues et je monte sur scène. Un vrai mec, quoi." fit-il en roulant des mécaniques.
Soudain, la main de Deacy se referma sur son épaule et il déclara, tout en le tirant en arrière :
"Mais ce que tu comptes faire prendra plus de deux minutes donc, ça sera pour plus tard."
Il m'adressa un clin d'oeil et je le remerciai du regard, tandis que Roger rétorquait sans réfléchir :
"C'est faux, ça prendra pas longtemps !"
Lorsqu'il réalisa sa bévue, il se mordit les lèvres et passa une main dans ses cheveux ébouriffés.
"C'est pas ce que j'ai voulu dire." grommela-t-il.
"Oui, oui, on sait." soupira Deacy en passant une main autour de ses épaules pour l'entraîner vers la chambre.
Je les observai partir tout en secouant la tête, à la fois consternée et amusée.
"Et dire que tu vas manquer tout ça..." commentai-je à l'adresse d'Apollon. "A mon avis, tu ne vas pas autant t'éclater avec Elton."
Je ne lui donnais pas deux semaines avant de revenir. Peut-être faudrait-il que je laisse un peu les garçons, moi aussi ? Cependant, quand je vis Brian nous rejoindre dans le couloir de l'entrée, vêtu d'un blouson en cuir à franges, avec son étui à guitare à l'épaule, toutes mes bonnes résolutions volèrent immédiatement en éclat. Comme l'avait si bien dit Roger, nous n'étions pas à deux minutes.
***
Une semaine plus tard...
Je traversai le salon seulement vêtue d'une chemise d'homme. Deacy était occupé à lire le journal et Freddie balayait sans grande conviction. Tous deux fixèrent mes jambes un peu trop longtemps tandis que je passais devant eux, avant que l'un ne remette le nez dans son journal et l'autre ne secoue la tête.
"Toujours pareil ?" demandai-je.
"On n'entend plus rien depuis dix minutes." dit John.
"Si ça se trouve, il est mort." supposa Freddie avec une lassitude évidente.
Il fit les quelques pas qui le séparaient du placard et donna un grand coup de pied dedans. Un autre coup lui répondit aussi sec.
"Il est vivant." conclut le chanteur tout en posant le balai (alors qu'il n'avait dépoussiéré qu'un quart de la pièce).
Je fixai la porte du placard, soucieuse. La veille, une dispute avait éclaté entre Roger et Freddie, car ce dernier ne voulait pas que I'm in love with my car figure sur le single. Le batteur était entré dans une rage intense qui s'était soldée par son enfermement volontaire dans le placard. Il avait décrété qu'il n'en sortirait pas tant que Freddie ne reviendrait pas sur sa décision. Je me demandais lequel des deux allait céder. Ils étaient tous les deux très butés. J'avais décidé de ne pas m'en mêler, tout comme Deacy. Cependant, j'espérais qu'une solution allait être apportée avant que Roger ne meure de faim et de soif.
Avec un petit soupir, je pivotai sur mes pieds nus et me rendis dans la chambre. Juste avant de fermer la porte, j'entendis Freddie me dire, tandis qu'il attrapait un magazine de mode :
"Arrête de nous l'épuiser. Si ça continue il ne sera même plus capable de jouer."
"Je vous le rendrai en l'état, je vous le promets." répliquai-je avec un sourire canaille.
Je me tournai ensuite vers le lit, dont les draps défaits indiquaient qu'il était vide. Indécise, je fermai la porte et sentis une main se poser sur ma taille, m'incitant à pivoter. Brian s'était caché juste derrière. Il ne portait en tout et pour tout qu'un pantalon noir aux bords évasés.
"C'est ça que je cherchais. Voleuse." susurra-t-il à mon oreille tout en déboutonnant lentement la chemise que je portais.
J'étouffai un petit rire et l'embrassai, puis mordillai légèrement sa lèvre inférieure avant de le repousser doucement. Attrapant les bords de sa chemise, je déclarai :
"Je voudrais la garder en souvenir."
Elle avait son odeur, j'adorais m'envelopper dedans.
"Tu dis ça comme si tu allais me quitter." dit-il d'un ton surpris et faussement détaché.
J'eus une petite moue. Comment lui expliquer que quoi qu'il advienne, notre histoire ne pourrait être éternelle pour moi ? C'était délicat. Il ne comprendrait pas sans l'entière vérité. Et je ne pouvais la lui fournir.
"Bien sûr que non, mais je voudrais... quelque chose de toi. Quelque chose qui me rappelle ta présence quand tu n'es pas là." me rattrapai-je (et j'estimais mon argument excellent).
Brian m'observait, la tête penchée de côté, de son regard doux et réfléchi. Il resta pensif de longues secondes, et finalement, combla l'espace entre nous.
"Ca tombe bien parce que... j'avais pensé à un truc, justement." dit-il.
Enigmatique, il plongea la main dans la poche de son pantalon et ouvrit la paume, dévoilant une pièce de monnaie de six pence. J'écarquillai les yeux, profondément touchée par le geste. C'était la pièce qu'il utilisait comme mediator quand il jouait. Il n'avait pas besoin de le préciser. Un sourire arqua ses lèvres quand il vit mon expression, mais par pur plaisir de pimenter le moment, je lançai, faussement offensée :
"C'est le prix que tu donnes à notre histoire ?"
Il eut un petit rire et leva les yeux au ciel.
"Je pourrais te promettre de décrocher les étoiles, ou donner ton nom à ma thèse en astrophysique si je la termine un jour, mais j'ai la nette impression que tu préfères le concret. Il n'y a pas mieux que cette pièce pour peaufiner notre partition." dit-il d'un ton assuré.
Sa main tremblait légèrement quand il saisit la mienne pour y déposer la pièce. Je fronçai les sourcils, étonnée par le frémissement qui le parcourait. Il était traversé par une émotion à laquelle je ne trouvais pas d'explication. J'adressai un léger sourire au profil de la Reine Elizabeth II, très digne au creux de ma paume, puis relevai la tête vers le jeune homme qui m'embrassa avec un mélange de fougue et de douceur. Ce fut à mon tour de frémir.
"D'accord, mais je garde aussi la chemise." ajoutai-je entre deux baisers. "Je veux tout. Et je le veux maintenant."
Un léger rire lui échappa mais seul son souffle haletant me répondit.
***
Encore deux jours plus tard...
Roger avait survécu. J'ignorais qui avait déclaré forfait le premier, en tous cas I'm in love with my car allait se retrouver sur la face B du single. Freddie avait sûrement cédé, pour le plus grand bonheur du batteur qui depuis, dispensait une joie et une fierté démesurées. En tous cas, l'affaire avait été classé car depuis, les deux amis passaient le plus clair de leur temps en studio et ne se quittaient plus.
Pendant que Mary et moi jouiions aux cartes, les deux acolytes imitaient des instruments avec leurs bouches de l'autre côté de la vitre. Je sentais l'ingénieur du son, face aux commandes, partagé entre l'exaspération et la curiosité. Il se demandait sûrement, comme nous, si leur idée était de la folie ou du génie. Sans doute un mélange des deux. John et Brian se trouvaient chacun dans une autre salle d'enregistrement. De temps en temps, ils se séparaient afin de travailler plus rapidement et efficacement sur leurs chansons.
"Le poker c'est bien, mais le strip-poker, c'est mieux." fis-je remarquer à Mary tout en relançant la mise. "Tu as déjà essayé ?"
Nous avions sympathisé et nous nous entendions très bien. Une présence féminine était plutôt bienvenue pour contrebalancer toute la dose de testostérone. Et puis, c'était agréable de discuter entre filles.
"Evidemment. Tu me prends pour qui ?" répliqua-t-elle, espiègle.
Nous eûmes un sourire de connivence par-dessus nos cartes.
"Adam s'arrange toujours pour perdre. C'est un véritable plaisir de jouer avec lui." dis-je avec un ton lourd de sens.
"J'espère qu'il reviendra vite."
"Aux dernières nouvelles, il était très occupé sur un tournage en Turquie." mentis-je. "On ne le reverra pas de sitôt."
Mary eut une moue déçue tout en observant ses cartes. Le charme de mon frère n'était plus à prouver. S'il avait su, il aurait été flatté. Mais c'était mieux qu'il soit très loin d'ici.
"C'est vraiment une très jolie bague." fis-je remarquer.
Avec un sourire rêveur, Mary posa ses cartes pour admirer le bijou dans la faible lumière du studio.
"Freddie a fait des folies. Il a utilisé ses dernières économies pour me l'offrir."
Elle secoua lentement la tête.
"Le mariage est prévu pour quand ?"
"Nous n'avons pas encore fixé de date. Avec les tournées et l'album, c'est sans cesse reporté. C'est le prix à payer pour être avec une rock star." dit-elle d'un air entendu.
A cet instant, je vis très nettement son sourire se ternir et son regard devenir plus lointain, plus soucieux. Avait-elle déjà compris ? Avait-elle des doutes ? Je l'appréciais tant que j'aurais voulu l'y préparer, mais c'était bien trop délicat. Je risquais de gâcher ce qui pouvait encore être sauvé.
Afin de changer de sujet, je lui montrai la pièce de six pence qui ne me quittait plus. Tout d'abord, elle ne comprit pas, mais son regard s'éclaira quand je précisai :
"Elle est plus lisse à l'endroit où elle grattait les cordes de la guitare."
"Wow Jane ! C'est impressionnant ! Tu sais, Brian est avare en cadeaux. C'est rare qu'il offre quelque chose d'aussi personnel. Tu dois lui plaire énormément."
Elle prit la pièce entre ses doigts puis me la rendit avec un sourire. Sans aucune modestie, je la rangeai dans mon corsage (j'avais rarement de poche, je n'y pouvais rien). Après quoi, je me levai tout en dévoilant mes cartes.
"Au fait, j'ai une quinte."
"Oh." fit Mary, contrariée.
Lentement, elle montra son jeu. Un full. Un sourire mutin, presque diablotin, apparut sur ses lèvres alors que je plissai les yeux. J'avais perdu. Ca serait à moi de payer les consommations lors de la prochaine tournée des bars. Elle était douée pour bluffer. Agréablement surprise, j'acceptai la défaite en inclinant la tête dans sa direction. Dans mon dos, Freddie et Roger faisaient toujours des enregistrements hasardeux.
Quelques instants plus tard, j'entrais dans la troisième salle d'enregistrement. Je trouvais Brian occupé à écouter le son de son banjo ukulélé en le tenant proche de son oreille.
"Je dérange ?" demandai-je tout en fermant la porte pour m'adosser contre -ce qui n'était pas une invitation, ou si peu.
Il émit un "Mmh..." indifférent, ce qui me refroidit immédiatement. L'accueil était très loin de ce à quoi je m'attendais. Il avait sans doute trop la tête dans sa musique pour se soucier de moi. Je l'acceptais, même si cela avait quelque chose d'irritant. Je n'aimais pas être ignorée.
Il joua quelques notes, et je faillis m'adoucir, mais alors que j'avançais d'un pas, il émit un son discordant avant de poser brusquement l'instrument sur la table de mixage. D'accord... quelque chose le contrariait. Il déglutit à plusieurs reprises, toujours sans me regarder, et enfin lança d'un ton sec, tout en tapotant de l'index contre la table :
"Roger se vante d'avoir été le premier à t'avoir eu."
J'arquai un sourcil incrédule. C'était tout ? Moi qui m'attendais à un véritable problème, je tombais des nues ! Ce n'était un secret pour personne : depuis la fameuse nuit où il s'était trop poudré le nez, le batteur disait à qui voulait l'entendre que nous avions passé un moment torride ensemble. Je n'avais jamais démenti car j'avais trouvé que c'était plutôt amusant. Jusqu'à présent, j'avais pensé que Brian partageait le même avis. Se pouvait-il qu'il nourrissait une rancoeur depuis tout ce temps ?
"Et alors ?" fis-je en approchant davantage.
"Ce n'est pas vrai." poursuivit-il, fixant toujours son index qui tapotait la table.
Roger était un tantinet pénible, car il ne perdait jamais une occasion de faire remarquer qu'il était passé avant Brian. Quand il était de bonne humeur comme actuellement, c'était encore pire. Mais ce n'était rien de plus que des taquineries. Pourquoi le guitariste le prenait-il personnellement ? En le voyant si fermé et lugubre, un brusque malaise me saisit.
"C'est un nerveux." soupirai-je, en parlant de son ami. "Il est du genre à envoyer valser sa batterie quand il est contrarié. Et je ne parle même pas de l'épisode du placard. Imagine ce qu'il pourrait faire s'il apprend la vérité ?"
Brian haussa les épaules.
"Il fera sa crise et ensuite il passera à autre chose. C'est comme ça qu'on fonctionne tous."
"Je ne préfère pas prendre le risque."
Les muscles de sa mâchoire se contractèrent alors qu'il déglutissait à nouveau.
"Je pense que j'ai compris." dit-il à voix basse.
Brusquement, il planta son regard dans le mien. La douceur était teintée d'une rage contenue qui donnait curieusement davantage de relief à ses pupilles. Déroutée, je le fixai sans ciller.
"Tu veux garder l'emprise que tu as sur lui. Sûrement que je ne te suffis pas."
"Comment tu peux imaginer ça ?" fis-je, stupéfaite.
"Alors, prouve-moi le contraire. Va lui dire."
Je gardai le silence. Immobile. Confuse. Désemparée. Je me répétai mentalement que je n'avais rien à prouver à personne, mais... ses paroles résonnaient en moi avec un désagréable goût douceâtre de vérité.
Brian eut un sourire désabusé.
"C'est quand même dingue : au final, c'est toujours un autre qui gagne. Moi, je ne suis qu'un point de passage. Ca ne m'a pas dérangé avec Mary parce qu'elle est beaucoup mieux avec Fred, mais toi..."
Je fronçai les sourcils, intriguée par un détail qui n'aurait pas dû m'éloigner du sujet initial, mais j'étais ainsi : volatile, changeante, curieuse. Brian et Mary avaient été ensemble ? Pourquoi ne me l'avait-elle pas dit ? D'une certaine manière, je me sentis trahie par la jeune femme. J'avais cru que nous étions proches, mais de toute évidence, pas suffisamment.
Peinée par cette constatation, et doublement blessée par les accusations de Brian, je réagis à l'instinct. Sortant les griffes, je répliquai avec mépris :
"Arrête un peu de jouer les martyrs. Je sais très bien que je ne suis ni la première ni la dernière d'une longue liste de conquêtes. Ne me fais pas croire que je suis spéciale."
Il passa une main sur son visage fatigué. Depuis combien de temps ruminait-il tout ça ? Je le trouvais subitement ridicule.
"Désolé, Jane. Je pensais que tu comprendrais. Je t'ai surestimée." dit-il, amer et dédaigneux. "En fin de compte, tu n'as rien de plus que les autres."
Je braquai sur lui un regard incendiaire. Comment osait-il me traiter de la sorte ? Mes poings se serrèrent dans les replis de ma jupe. Je sentis mes bras en trembler. Je me retenais de toutes mes forces pour ne pas le gifler. Plus que me blesser, il m'humiliait. J'étais au-dessus de n'importe qui.
Gardant contenance, j'articulai avec un détachement teinté de colère :
"Oh mais tu te trompes ! Il y a une chose que je comprends très bien, c'est que tu es un sacré c...!"
"Je trouvais ça plus subtil, la pièce." coupa-t-il, morose. "Plus subtil qu'une bague."
J'eus l'impression qu'un seau d'eau glacé venait de se renverser sur ma tête et ruisselait sur tout mon corps. Tétanisée, je le dévisageai, la bouche entrouverte, oubliant de respirer. Le jeune homme eut l'ombre d'un sourire sans joie. Lentement, il se leva de son siège et tout en passant près de moi, prononça ces quelques mots dans un filet de voix :
"Quel désastre, hum ?"
Trois mots que je n'oubliais jamais.
***
31 octobre 1975
Depuis la folie audacieuse de Kenny Everett, Bohemian Rhapsody avait explosé sur les ondes et ce jour-là, il devenait disponible en single. Pour Halloween. J'avais tenu un exemplaire en main chez le disquaire, que j'avais acheté. Mais je ne l'avais pas réécouté. C'est toujours un peu difficile, les premiers temps, de se replonger dans le passé.
Je n'avais pas revu les garçons depuis plus d'une semaine. Je trouvais plus sage de disparaître, puisqu'il n'y avait aucune façon de réparer ce qui avait été brisé. Mary avait laissé plusieurs messages sur mon répondeur pour m'inviter à une soirée en l'honneur de la sortie prochaine de A Night at the Opera -et pour saluer le succès retentissant de Bohemian Rhapsody. Je n'avais pas répondu. J'étais partagée. Si je m'y rendais, cela réouvrirait des blessures. Ce serait compliqué. Mais d'un autre côté, ils me manquaient tous. J'avais pris un peu de recul. Peut-être cela serait-il suffisant ? Etais-je vraiment prête ?
Garder tout ceci pour moi me rendait folle, mais je ne savais vers qui me tourner. Mary m'avait déçue en gardant des secrets. J'aurais pu raconter toute l'histoire à Diane (elle avait toujours eu une oreille attentive), mais je craignais de l'ennuyer -de plus, j'avais besoin de conseils et en matière d'amour, ça serait comme s'adresser à une chaise. Apollon était le choix le plus judicieux, mais là aussi, je risquais de l'importuner. Il devait être en train de mener la grande vie en compagnie d'Elton John.
Ce jour-là, je décidai d'envoyer un message télépathique comme d'autres envoient une bouteille à la mer, sans réel espoir ni attente aucune. Mon choix s'arrêta sur Sasha en définitif. Nous nous entendions bien et elle avait le don de détendre l'atmosphère. Une amie précieuse. En revanche, je n'avais aucune idée de ses activités actuelles. Cela faisait un moment que nous ne nous étions pas vues.
"Salut Sassy ! Je suis invitée à une fête d'Halloween organisée par Queen. Je ne sais pas si tu connais, c'est un groupe de rock qui commence à faire parler de lui. Mais... j'y vais seulement si tu y vas. Je les ai un peu trop côtoyés si tu vois ce que je veux dire et... c'est devenu compliqué. J'ignore si tu as d'autres projets mais au cas où, c'est à l'Egerton House Hotel, dans South Kensington, à partir de vingt-trois heures. Evidemment, il faut venir déguisé. Ca promet d'être rock'n roll !"
Trop anxieuse à l'idée qu'elle ne vienne pas, j'enchaînai en envoyant un message pratiquement similaire à Apollon. Tant pis si je le dérangeais. Dans le fond, j'étais peureuse, même si je ne l'aurais jamais admis pour tout l'or du monde.
"London is calling, mon frère ! J'espère que tu t'amuses bien ! Halloween et Queen, ça te tente ?"
Je lui donnai l'adresse et ajoutai, afin de le convaincre :
"Ca va être géant ! Et puis, c'est peut-être le bon moment de leur présenter mon 'cousin' Jackson, non ?"
J'avais hésité à lui révéler le motif de mes craintes et de lui raconter mes soucis, mais j'avais trop de fierté pour cela. Qui plus est, je m'étais trop vantée auprès de lui pour admettre que j'avais tout gâché.
Comme à mon habitude, je décidais de ruser quand le moment arriva de se rendre jusqu'à la fête. J'avais enfilé mon costume et pris bien garde de rester adossée contre une voiture, dans la rue, à une bonne dizaine de mètres de l'hôtel. Je restais à l'affût des auras environnantes, espérant reconnaître celle d'Apollon ou Sasha. Si jamais aucun des deux ne venait, je n'aurais qu'à rebrousser chemin. Pour le moment, mon déguisement me permettait de passer inaperçu. Je gardai la tête penchée, mes cheveux blonds cachés par une perruque courte et noire, le chapeau melon parachevant la panoplie du parfait vagabond. Nerveuse, j'agitai ma canne dans le vent tout en égrenant les secondes dans ma tête.
lumos maxima
Sasha Hale-Bowman
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| Avatar : Ksenia Solo
We were happy and it was all ... a lie
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Panique (le démon vert)
❝These are the days of our lives❞ Keep yourself alive...and rocking !
"A9"Je baissais les yeux sur ma grille de jeux, suivant des yeux les cases qui venait d'être annoncé par mon jumeaux; un sourire en coin apparut sur mes lèvres quand je vis le résultat.
"Manqué."Mon sourire s'agrandit quand Charlie poussa un soupire agacée, nous étions à présent en pleine quatrième parti et il n'arrivait toujours pas à toucher l'un de mes navires."G5"Annonçais-je ce qui fit grogner Charlie.
"Toucher et couler."Siffla-t-il entre ses dents, tandis que je levais le menton d'un air supérieur, ce jeu était tellement amusant."Je suis sur que tu triche ! A chaque fois tu gagne."
"Je ne triche jamais, enfin, pas pour ce jeu en tout les cas."Avouais-je en haussant les épaules."J4"
"Manqué."Répondit Charlie en s'agitant sur son siège, tout content.
J'ouvrais la bouche pour lui dire de se calmer, le jeu n'était pas encore terminé après tout, mais à cette instant même, une voix féminine que je connaissais très bien retenti dans ma tête, penchant la tête sur le côté, j'écoutais attentivement ce que Aphrodite m'expliquait, mon yeux s'agrandissant de surprise au fur et mesure que je comprenais qui l'avait inviter à une soirée costumée. Queen ! Elle avait été invité par le groupe Queen, elle les connaissait personnellement, assez personnellement pour avoir même eu le temps de créer un peu de drame dans leur vie; mais ça ne les avait pas empêcher de l'inviter pour Halloween et maintenant j'aurais l'occasion de les rencontrer en vrai ! Enfin, je l'ai avait déjà vu sur scène, mais je ne leur avait jamais adressé la parole et ce soir l'occasion se présentait, j'allais passer du temps en leur compagnie et peut être même avoir l'occasion de leur parler.
"Qu'est-ce qui t'arrive ? On dirait qu'on vient de t'annoncer que t'a gagné dix fois ton poids en coca."Me demanda Charlie qui m'observait, les yeux plisser.
"Aphrodite vient de m'inviter à une soirée d'Halloween ...et y'aura le groupe Queen !"Je jubilais intérieurement, ma joie fut quand même coupé légèrement quand mon frère leva les yeux au ciel.
"Queen...Queen ...Queen, encore eux ! Déjà qu'il faut que je subisse sans arrêt leur musique, tu va être encore plus intenable que d'habitude."Je me contentais simplement de l'ignorer, bondissant en direction de la pièce où se trouvait tout les vêtements que j'avais accumuler au fil des époques; je fut coupé dans mon élan quand je me rappelais que je n'avais pas le moindre costume à mettre, j'avais bien sur des robes d'époque qui aurait pu parfaitement servir, mais c'était beaucoup trop simple. "Il va falloir improviser."J'avais bien une petite idée derrière la tête, c'était d'ailleurs assez amusant, mais il allait me falloir un peu de temps; jetant un coup d'oeil en direction de ma montre, je soupirais de soulagement quand je remarquais que j'avais tout le temps devant moi.
"Ça aurait pu être pire."Je me fixais dans le miroir, affichant une légère moue en voyant le résultat finale. Je savais que les années 70 était plutôt du genre cool niveau vestimentaire et que les gens se lâchait beaucoup, mais peut être que là j'en avais fait un peu trop ? Tournant légèrement sur moi même, j'observais les ailes qui se trouvait dans mon dos avant d'hausser les épaules."Je ne serais surement pas la seule à être habiller aussi court."Tournant les talons, j'attrapais le sac en cuir blanc qui se trouvait sur la table ainsi qu'une veste, ça n'allait pas avec le costume, mais je ne pouvais pas simplement me balader à la surface parmi les humains, sans quelques accessoire, la veste était simplement là au cas où je devais simuler avoir froid et le sac était remplis d’accessoire utile comme un porte monnaie ou un briquet.
"Même si avec un costume pareille, je risque d'attirer l'attention plus qu'autre chose."Murmurais-je pour moi même avant de me téléporter à Londres, non loin de l'adresse que m'avait fourni la déesse de l'amour, il me fallu d'ailleurs que quelque secondes pour reconnaître son aura. Je marchais précipitamment dans sa direction, le bruit de mes talons résonnant dans toute la rue; celle-ci n'était pas complètement vide car je croisais un petit groupe d'humain qui marchait dans l'autre sens, certains d'entre eux me fixant du regard."Quoi ? Vous voulez mon polaroïd ? ."
J'accélérais l'allure et atteignait enfin l'endroit où se trouvait la déesse, je lui fit un grand sourire avant de la détailler de la tête au pied.
"Sympa ton costume."Disais-je quand je reconnus celui du fameux vagabond de Charlie Chaplin."Et merci de m'inviter au passage, c'est pas tout les jours qu'on va à une fête d'Halloween organisée par Queen."Nous étions amis moi et elle, nous passions souvent du temps ensemble quand nous en avions l'occasion, je n'étais pas forcément très proche des autres déesses, mise à part Athéna, mais je savais que je pouvais compter Aphrodite dans ma liste très restreinte d'amis."On y va ?"Alors que je prononçais ces paroles, une autre aura familière que je fréquentais un peu moins se fit sentir, Apollon venait de nous rejoindre. "Salut Apollon."Je lui fit un petit signe de la main.
Quelques minutes plus tard nous étions enfin arriver à l'endroit où se déroulait la fête, de la musique résonnait déjà dans toute la pièce et il y avait déjà plusieurs personnes présente, mais nous étions surement arriver en avance car il n'y avait pas trop de monde.Je m’étais placer en retrait à l’arrière, laissant les deux divinités ouvrir la marche alors je pouvais observer sans être remarqué par l’homme à veste rouge et avec une couronne sur la tête qui s’était avancer dans notre direction, un grand sourire au lèvres, il pris la parole pour nous accueillir où du moins c'est ce que je pensais, j'avais tellement été concentrer sur le faite d'avoir Freddie Mercury en chair et en os juste en face de moi, qu’il me fallu un peu de temps pour reprendre le fil de la conversation, j’écoutais donc attentivement que qui se disait, restant à l’arrière et sans rien dire, j’étais certaine que si j’ouvrais la bouche à ce moment là, j’était bien capable de raconter un tas de connerie.
Pando
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| Avatar : Alexander Skarsgård
When you love someone but it goes to waste
what could it be worse ?
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Apollon, dieu de la divination, des arts, de la lumière.
Get a little action in, get about as oiled as a diesel train, gonna set this dance alight !
Apollon aimait les surprises. En tout cas, il aimait en faire, puisque quand il s'agissait d'en être le receveur, il se montrait souvent trop insupportable et curieux, à la limite du harcèlement. Il avait un certain don pour le ressentir quand on lui cachait quelque chose. Le fait d'être le dieu de la divination n'aidait certainement pas, il aimait être au courant de tout avant tout le monde, savoir les choses à l'avance, pouvoir anticiper... Cela dit, quand il était question de faire des plans pour étonner quelqu'un d'autre, il ne faisait jamais les choses à moitié.
Il avait tout prévu à l'avance. En partie en tout cas, puisqu'il laissait toujours un peu de place à l'improvisation, sans quoi tout serait d'un ennui incroyable. Il n'était pas le plus doué pour suivre un plan à la lettre en plus de cela, il évitait de s'imposer trop d'exigences qui brimait son inventivité. Prendre du recul concernant les événements liés à Prenter lui avait fait le plus grand bien et il pensait pouvoir affirmer être au meilleur de sa forme. L'air américain avait été agréable, les soirées n'ayant cessé de s'enchaîner pendant le West of the Rockies Tour. Sans le vouloir, il avait parfaitement bien choisit son moment pour rejoindre l'équipe d'EJ. Il avait pu voir un peu de Seattle, avant de visiter Oakland en long et en large, pour terminer leur route à Los Angeles. Avoir pu assister à l'inauguration de l'étoile de la vedette sur le Walk of Fame d'Hollywood quelques jours plus tôt avait été un événement bonus également. Finalement, Aphrodite pouvait prétendre ce qu'elle voulait, il ne s'était pas ennuyé une seule seconde suite à son départ imprévu et précipité !
Il devait bien l'avouer, l'électricité présente pendant les concerts n'était pas la même que celle qui se dégageait des show des Queen, même si l'énergie était tout aussi forte et galvanisante. Chaque artiste était différent et aucun n'était comparable à ses yeux, il considérait que c'était un domaine dans lequel aucune concurrence n'aurait dû exister. Le public visé n'était que rarement le même et c'était un droit fondamental de chacun d'exprimer sa créativité. Le dieu, lui, savait apprécier le courant artistique et l'engouement caractéristique qui le traversait dès que l'intensité était assez forte pour le toucher en plein coeur. Autant dire qu'il était gâté cette année avec tant de phénomènes à accompagner.
Ce n'était pas la meilleure des périodes pour Elton, cela dit. Les ravages de la célébrité ne l'épargnaient pas et les humains avaient tous leurs faiblesses, même s'ils n'en laissaient rien paraître une fois sur scène. Apollon avait même bien failli tout annuler au dernier moment pour assurer qu'il se porte bien, avant de finalement estimer que s'éclipser l'espace d'une nuit ne pourrait pas lui porter préjudice. Il avait juste prit le temps de discuter avec d'autres membres de l'équipe et avec l'homme lui-même avant de remettre les pieds à Londres. Sa soeur lui manquait, un peu, et il n'avait pas manqué d'être mis au courant du succès de Bohemian Rhapsody. C'était une raison suffisante pour qu'il fasse l'honneur de sa présence en cette nuit d'Halloween - et pour qu'il profite un peu de leur compagnie lui aussi.
Son changement d'apparence lui permit de passer incognito, tandis qu'il était arrivé à la fête parmi les premiers invités. Artémis n'avait pas été heureuse de son plan, elle l'avait même réprimandé encore plus qu'il n'aurait pu se l'imaginer, et il cherchait encore maintenant un moyen de se faire pardonner. Il trouverait d'ici Noël, au moins, et il avait tout le temps devant lui pour faire en sorte qu'elle oublie sa stupidité. Elle y était habituée maintenant. Et elle pouvait considérer qu'il lui devait une faveur, sachant qu'Apollon tenait toujours parole et était d'une loyauté sans faille, ça, on ne pouvait pas dire le contraire.
"Joli costume." lança-t-il avec un sourire au coin de ses lèvres en s'adressant à un homme qui se mêlait à ceux déjà présents avec une discrétion sans pareille.
Il le salua d'un geste nonchalant de la tête, abaissant la visière de sa casquette du bout des doigts.
"Vous êtes pas mal non plus." répondit l'homme dont le maquillage était si perfectionné qu'il aurait pu sortir tout droit d'un film de science-fiction.
Apollon n'avait pas eu de mal à trouver quelle tenue porter lui-même, sans avoir fait dans le compliqué. Il aurait pu opter pour quelque chose de déshabillé qui le mettrait grandement en valeur, bien que tout lui aille en réalité à la perfection. Le fait étant que si il existait des professionnels en matière de costumes, il en connaissait personnellement deux des meilleurs : Freddie, et Elton. Le dernier étant celui qu'il avait côtoyé de près ces dernières semaines, il n'avait pas eu beaucoup de mal à le convaincre de lui en prêter un en le suppliant et en lui promettant qu'il lui ramènerait sans une seule tâche. Certes, il avait peut-être usé un peu de son charme aussi pour le convaincre, puisqu'il pouvait le faire... Mais cet ensemble pailleté serait forcément conservé dans un musée dans le futur, il comptait en prendre soin comme s'il s'agissait de son propre enfant.
"Merci, je trouve aussi que ça met mon teint en valeur. C'est discret, en plus, ça passe partout." prononça-t-il avec une modestie forcée et un rire léger en souriant de toutes ses dents. "Vous travaillez dans le cinéma pour avoir fait un truc aussi dingue ?"
Apollon ne pouvait pas dissimuler le fait qu'il était impressionné. Il avait reconnu sans mal l'inspiration de la créature de Frankenstein mais le niveau de détails et la réussite d'un tel exploit le rendait admiratif. Si il n'avait pas reconnu l'aura de l'individu, il n'aurait jamais soupçonné John d'être capable d'un tel exploit.
"Ca a prit du temps mais ça valait le coup. Ma femme m'a aidé." admit-il avec une lueur si réjouie dans son regard que cela réchauffait le coeur de la divinité. "J'ai juste l'interdiction de rentrer chez moi comme ça, sinon je risque de faire peur à mon gamin."
En effet, le tout jeune Robert aurait sans doute des nuits remplis de cauchemars si son père venait le border avec un tel visage et une coupe aussi monstrueuse. Apollon aurait bien aimé pouvoir s'attarder à ce sujet et lui proposer d'effrayer chaque participant à cette soirée pour se divertir, mais il se retint pour deux raisons : la première étant qu'il n'était pas supposé le reconnaître et pouvoir deviner qu'il s'agissait de Deacy. Il adoptait même une voix plus grave pour passer encore plus incognito, briser sa couverture avec autant de facilités aurait paru des plus suspects. Puisque -et il s'agissait de la seconde raison- ils n'étaient pas supposés se connaître. Il ne pouvait pas agir comme si Adam ne les avait jamais quitté. C'était sans doute le plus délicat dans toute cette situation.
Après une nouvelle formule de politesse, Apollon préféré s'écarter le temps de remettre ses idées en place. Qu'est-ce que faisait Jane ? Elle n'était pas encore là ? Il s'était préparé à pouvoir la surprendre d'un grand "BOUH" quand elle arriverait à l'hôtel puisqu'il ne l'avait volontairement pas prévenu de son passage. Elle aurait dû être avec Brian, ou encore Roger, il ne se souvenait pas qu'elle ait précisé qu'elle allait leur laisser un peu de liberté. Une moue embêtée prenait place sur ses traits à mesure que les minutes défilaient et il hésita même à la joindre pour savoir ce qu'il en était. Ca gâcherait tout l'effet de son plan mais il commençait presque à s'inquiéter... Avant qu'elle ne lui transmette elle-même un message lui demander d'accourir.
Un sourire éclaira son visage bien qu'il ne pouvait s'empêcher de se demander si son engouement n'était pas une façade. Après tout, il était déjà là. Il n'attendait plus qu'elle pour être présenté. Il savait qu'elle adorait se faire désirer et prendre son temps, cela n'avait rien de surprenant, mais... et bien, on en revenait au fait qu'il avait le don pour deviner quand on ne lui disait pas tout. En tout les cas, ça foutait vraiment en l'air son désir de lui faire plaisir en se pointant sans qu'elle s'y attende, maintenant qu'il avait eu le droit à une invitation dans les règles. Il grimaça, presque déçu, avant de s'éloigner dans un couloir désert du bâtiment pour se concentrer un instant et se téléporter juste en face de la déesse.
Elle était changée. Comme lui, finalement. Elle avait toujours la même tête bien sûr, mais sans ses cheveux blonds tombant sur ses épaules, son visage était différent. A moins que ce ne soit qu'un effet de son costume. Très bien travaillé, d'ailleurs. Elle aussi avait piqué le costume d'origine à celui qui en était à l'origine ? Il lui semblait qu'elle l'avait côtoyé, ce cher Chaplin. Il ne posa pas la question puisque, finalement, elle était sublime quoi qu'il en soit.
"Je t'ai trop manqué, chérie ?" murmura-t-il avec une mine malicieuse en se penchant pour déposer un baiser rapide sur son front.
Au moins, son arrivée d'une rapidité inégalable et sans introduction préalable aurait le mérite de l'étonner. Il se contentait de ce qu'il lui restait comme effet de surprise.
"Petit changement de plan. J'ai choisi Cameron, je trouve que ça sonne mieux. Plus jeune tu vois, moins débile. Je suis toujours américain par contre ! Je gère le petit accent tu trouves pas ?"
Il l'exagérait un peu mais il avait le look parfait du surfeur de Floride. Il aimait bien ce côté plus énergique que lui donnait ce visage plus jeune. Il était toujours aussi charismatique de son propre point de vue, évidemment, et toujours aussi beau. C'était ce qui comptait.
Il était sur le point de lui demander ce qui se passait - parce qu'il n'était pas dupe, il se passait quelque chose - quand Sasha arriva et la sauva de justesse d'un interrogatoire interminable. Où elle était déjà là avant ? Il avait quelques problèmes d'attention, il n'était pas certain. Il avait bien remarqué qu'Aphrodite n'était pas seule mais elle n'avait pas jugé utile de le prévenir. Il pensait que c'était une fan. Ou quelqu'un de perdu. Beaucoup de gens se perdaient à Londres. Mais l'aura ne trompait pas.
Le dieu se retourna vers l'angélique démone et haussa sans aucune discrétion un sourcil appréciateur. Son regard dériva peut-être un peu longuement en la dévisageant de haut en bas. Il fallait dire qu'elle était plutôt à son avantage et qu'il ne la croisait pas souvent. D'un air un peu trop béat, il répondit à son salut par un geste de la main assez vague.
"Hey." parvint-il à articuler, avec un regard sans doute trop expressif puisqu'il crut sentir celui d'Aphrodite peser lourdement sur lui. "Hum je veux dire... Salut. Ca va ? C'est cool que tu sois venue."
Il avait tenté de se rattraper, mais le ton de sa voix couplé à cet accent qu'il se donnait lui conférait de manière naturelle une sorte d'aura charmeuse qu'il ne pouvait décemment pas contenir. Il n'y pouvait rien si c'était dans son ADN d'être irrésistible et d'aimer le montrer !
"Vous avez vu ça au fait ?" décida-t-il d'enchaîner en se retournant brusquement pour montrer son dos avec fierté. "C'est le vrai ! Celui d'Elton ! Il l'a porté au concert du Dodger Stadium dimanche dernier, c'était la folie !"
Comme il commençait à sautiller sur place, bien trop exalté d'en parler et prêt à raconter toute une série d'anecdotes dont les deux jeunes femmes se fichaient certainement, il finit par secouer la tête et attrapa une main de chacune d'entre elles.
"Je vous raconterai plus tard. Pour l'instant, j'ai soif, et ça m'a trop manqué tout ça."
Oui, il l'avouait à haute voix, au moins. Ne pas être reconnaissable lui permettait d'être bien moins anxieux à l'idée de retrouver le groupe dans son intégralité, bien qu'une appréhension sur la façon dont le feeling passerait avec Cameron restait présente, il ne pouvait pas le nier.
Avec entrain, il avait attiré les deux jeunes femmes vers lui et avait pénétré dans l'hôtel sans aucune gêne. Après tout, il s'y trouvait quelques minutes plus tôt. Du coin de l'oeil, il remarqua John toujours mêlé aux autres à discuter sans que personne ne semble se douter de son identité (ça leur faisait un point commun) tandis qu'une autre figure bien plus reconnaissable (et qui voulait l'être, à n'en pas douter) commençait à se diriger dans leur direction.
Il ne pouvait pas se voir à cet instant précis, mais Apollon était persuadé que ses yeux étaient en train de pétiller plus que de raison. Il serra davantage la main d'Aphrodite à cet instant tout en ressentant que l'aura de Freddie faisait tout autant son effet sur Sasha. C'était normal. Il prenait le chemin pour devenir une légende. Même si ils étaient divins de leur côté, ça ne les empêchait pas d'admirer un humain. Le blond était quand même satisfait de voir que, même sous cette apparence, il était toujours le plus grand... même si, en fait, il allait se faire concurrencer. Brian allait le dépasser. Un tout petit peu, mais quand même. Son coeur s'emballa presque à cette réflexion. Il n'était pas habitué à être physiquement diminué. Et il n'avait même pas prit de chaussures compensées !
"Jane !" s'exclama le chanteur, avec un brin de surprise qu'il n'avait pas parfaitement masqué, ce qui finit par sortir Apollon de ses pensées. "Tu as décidé d'arrêter de te cacher ? Mary commençait à s'inquiéter. Tu ne lui répondais plus."
Est-ce que c'était du reproche qui se ressentait dans la voix ? Le dieu tourna légèrement la tête vers sa soeur, une ride soucieuse barrant son front. Hum. Quelque chose était tendu, à n'en pas douter. Il fallait juste qu'il devine de quoi il s'agissait. Freddie avait cet air de dédain qui lui était propre, celui qui faisait parti du rôle qui se donnait et qui se renforçait quand il se trouvait en public, mais sans être offensant ou méprisant. C'était simplement sa superbe qu'il mettait en valeur.
"Tu es venue accompagnée ?"
C'était le moment d'intervenir. Relâchant les deux jeunes femmes avec douceur, Apollon tendit sa main avec un engouement prononcé, son sourire ayant reprit place sur son visage rajeuni et ses yeux pétillant de bonheur.
"Enchanté Monsieur Mercury ! C'est un honneur de vous rencontrer en personne. Je suis Cameron, un... cousin éloigné. Jane m'a beaucoup parlé de vous !"
"Vraiment ?" appuya la diva en serrant brièvement sa main et en arborant une moue intriguée, mais surtout flattée par tant d'égards.
"Oui, beaucoup. En bien, bien sûr ! Elle vous adore. N'est-ce pas Jane ?" appuya-t-il avec un énorme sourire.
Il était aussi présent pour atténuer les tensions. Peut-être était-ce pour ça qu'elle l'avait demandé. Et parce qu'elle ne pouvait pas se passer de lui, aussi.
"Elton aussi. Elton John. J'ai travaillé pour lui." se vanta-t-il sans à propos en faisant jouer ses épaules pour se redresser avec fierté.
Ca allait lui faire gagner des points et l'histoire de Paul était loin derrière eux maintenant. Reprendre sur de bonnes bases était après tout le but qu'il s'était donné.
"Vous connaissez Sharon ?" lâcha-t-il avec un plaisir certain, avant de se mettre à rire, ce surnom étant certainement quelque chose qui n'existait qu'entre eux. "C'est dommage qu'il n'est pas pu venir."
Il avait terminé cette phrase dans un soupir, regardant autour d'eux mais retrouvant très vite sa ferveur naturelle.
"Il... récupère de la tournée." justifia le dieu en se raclant la gorge, indécis. "Oh et voici... hum..."
Il avait pivoté vers Sasha, plaçant son bras dans son dos pour la présenter à son tour. Elle avait l'air si intimidé, ça lui donnait un côté adorable qui le faisait sourire d'amusement. Cela dit, il n'était pas au courant de son nom de code, si seulement elle en avait un. Il chercha une réponse en la regardant mais, comme sauvé par le gong, une tornade à tresses les interrompit en leur fonçant presque dedans.
"Jane ? Tu es venue !" s'exclama Roger sans attendre et ne se souciant pas une seule seconde de savoir si il interrompait quelque chose.
Qu'est-ce qu'il avait eu hâte de le revoir, celui-là ! Depuis qu'il avait été en partie responsable de sa presque-mort à cause d'un abus de drogue, il n'avait eu de cesse de s'inquiéter de son état. Il avait bien récupéré, à l'évidence. Mais son attention avait vite déviée de la déesse à la canne pour s'attarder sur l'ange aux jambes bien visibles. C'était prévisible, et Apollon ne put retenir un sourire en coin. Si Roger n'arrivait pas à atteindre l'inaccessible Jane mais qu'elle amenait une amie avec elle... cette soirée promettait d'être géniale !
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“ Vous ne pourrez jamais comprendre.
Tout ce que je fais, je le fais pour Elliot. ”
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Ooh, each morning I get up I die a little Can barely stand on my feet
Instantanément, je sentis une vague de quiétude m'envahir. Il avait suffi qu'Apollon et Sasha se manifestent. Le dieu portait un costume à paillettes tellement brillant qu'il semblait fournir plus de lumière que les réverbères de la rue. Irradiait-il lui-même ? Je savais qu'il possédait un pouvoir là-dessus, mais ce serait imprudent d'en abuser parmi les mortels. Préférant laisser planer le doute à ce sujet, je lançai pour le taquiner :
"Tu as garé ton vaisseau spatial à l'abri des regards ?"
Son déguisement aurait été adéquat dans un film de science-fiction, mais il me rappelait également les tenues excentriques du fameux Elton John qu'il avait côtoyé ces dernières semaines. Ce n'était pas un hasard. En entendant le prénom qu'il s'était choisi, j'affichai une petite moue sceptique. Je m'étais répétée le mot "Jackson" plusieurs fois afin qu'il me vienne spontanément au gré des conversations, et voilà qu'il fallait changer pour "Cameron". Cela ajoutait de la difficulté. Je ne fis aucun commentaire sur son accent américain. Comme beaucoup de choses, il le faisait parfaitement. Si je le félicitais à ce sujet, sa tête risquait de ne plus passer les portes, et nous serions enquiquinés pour nous rendre à la soirée.
Je pivotai vers Sasha, qui était vêtue d'un costume époustouflant.
"Oh, tu as sorti le grand jeu." la complimentai-je avec un franc sourire. "Je suis sûre que ça va en appâter plus d'un..."
J'avais prononcé la dernière phrase en coulant un regard éloquent en direction d'Apollon qui observait ses jambes avec un peu trop d'insistance. Puis, il se mit à fanfaronner au sujet de son costume porté et prêté par Elton John en personne. Je levai les yeux au ciel, amusée malgré tout, et continuai de complimenter Sasha :
"Et j'aime beaucoup le parallèle ange/démon. L'ironie infernale dans un écrin de plumes."
Mon frère ne fut pas long à nous entraîner vers l'Egerton Hotel. Une fille à chaque main, il devait être aux anges (même s'il y avait aussi un vagabond dans l'histoire). Il allait faire une entrée remarquée.
"Vous n'imaginez pas à quel point je suis heureuse de vous voir." déclarai-je à voix basse, soulagée.
Manquer une soirée pareille aurait presque été criminel et je m'en serais voulue pour l'éternité. Nous pénétrâmes dans l'atmosphère déjà électrique de la salle, même si les convives étaient en petit nombre pour le moment. Je ne doutais pas que d'ici moins d'une heure, les lieux seraient bondés. Freddie nous accueillit avec panache et grandiloquence, deux maîtres mots pour le qualifier lorsqu'il était au meilleur de sa forme. Mon cœur tambourina dans ma poitrine en le voyant. Bon sang, comme il m'avait manqué ! J'en prenais conscience à présent que je le revoyais. Malgré tout, sa réflexion me rembrunit. Je sentais le regard interrogateur de mon frère peser sur moi, et je n'avais aucune envie de m'étendre sur le sujet. L'heure était à la fête, non ? Heureusement, ce dernier se présenta, ce qui orienta la conversation ailleurs, fort heureusement. Il voulut faire de même avec Sasha, mais à cet instant, Roger fit irruption entre nous. Je sourcillai en le voyant affublé d'une robe qu'aurait pu porter une tyrolienne. D'ailleurs, il avait tressé ses cheveux en deux nattes séparées par une raie bien nette. Une élégance folle.
Afin d'agrémenter les paroles du batteur, je fis tourner ma canne dans ma main et levai mon chapeau melon comme Charlie le faisait autrefois. Les deux hommes eurent un rire et Freddie lança en désignant mon visage :
« Magnifique, la moustache ! Je réfléchis à en avoir une, mais il faudrait peut-être que je me coupe les cheveux avant. »
Il fit mine de réfléchir tout en replaçant la couronne rouge et or sur sa tête.
« Très subtil le déguisement. » dis-je en lui jetant un regard éloquent.
Le chanteur prit une pose très solennelle, les yeux fixés vers le lointain, une main posée sur la hanche alors que sa veste écarlate grande ouverte dévoilait son torse poilu.
« Oui je l'ai nommé : ''Bloody Freddie, collection automnale''. » fit-il avec nonchalance, tout en secouant sa crinière brune -et en manquant de donner un coup de couronne à Roger.
« Je l'adore au moins autant que toi. » m'esclaffai-je avec franchise.
Il me renvoya un regard ravi alors que Roger tapotait mon bras comme si j'étais son pote. A croire que le fait que je porte un pantalon changeait son comportement vis-à-vis de moi. Je fronçai les sourcils tandis qu'il s'appuyait contre mon épaule.
« Et c'est qui cet ange tombé du ciel ? » demanda-t-il d'un ton roucoulant tout en posant un regard chaud comme la braise sur Sasha.
Un soupir m'échappa et je levai les yeux vers Apollon, pour lui adresser un regard exaspéré. Evidemment, il fallait que cela s'enchaîne ainsi. Le batteur était si prévisible ! Et Sasha beaucoup trop sexy. Hum, tout compte fait, l'enchaînement était parfaitement logique.
« Sasha. Elle s'appelle Sasha. C'est une amie très chère. Et elle est aussi angélique qu'un doberman alors tu ferais mieux de te méfier. » dis-je tout en enlevant brusquement son bras de mon épaule.
Il perdit l'équilibre mais ne parut pas s'en soucier. Se rapprochant de mon amie, il enchaîna :
« Ouh, ça veut dire qu'elle mord ? »
« C'est un être humain, Rog'. Tu peux lui parler directement. » fit remarquer Freddie avec un sourire goguenard.
« Qu'est-ce que j'ai dit ? » s'étonna son acolyte, indécis.
« C'est pas ce que tu as dit, c'est la façon dont tu l'as dit. » précisai-je. « Et ça mériterait un coup de canne. »
Je fis mine de le frapper avec mon accessoire et il émit un grognement guttural à mi-chemin entre le rire et le dédain. Malgré tout, il se décala d'un bon mètre. Il en profita pour se rapprocher davantage de Sasha, mais je la saisis par le bras pour l'éloigner du petit groupe. Là, je lui chuchotai à l'oreille :
« Détends-toi, ils font peur parfois, mais ils ne sont pas méchants. Tu vas beaucoup t'amuser. Et si jamais celui-là est impertinent, fais-le moi savoir. »
J'avais prononcé les derniers mots en observant Roger d'un œil faussement oblique. Forcément, il le remarqua et bomba le torse (dans sa tenue, c'était doublement ridicule) tout en disant, pas peu fier, à Freddie et Apollon :
« Elles parlent de moi. »
Je roulai des yeux avec un petit sourire et revins vers eux, libérant enfin Sasha. Cette dernière fut aussitôt accaparée par le batteur qui passa un bras autour de ses épaules.
« Tu veux boire un verre, ma belle ? »
« Oh, excellente idée. » répondit Freddie d'un ton désinvolte. « Ramène ce que tu veux, chéri. Je ne suis pas difficile. »
Roger dévisagea son ami, par-dessus la tête de Sasha.
« Fred, tu permets ? »
« C'est toi qui as proposé. » répliqua la diva en faisant semblant de ne pas avoir saisi le quiproquo.
Roger plissa des yeux alors que Freddie souriait de toutes ses dents. Finalement, il lâcha un soupir et s'éloigna de Sasha, mais en précisant, les mains levées vers elle comme pour lui signifier de ne pas bouger :
« Je reviens. »
Après quoi il se dirigea vers le bar à grands pas, visiblement pressé de revenir.
« Mary sera vraiment ravie de te voir. » déclara Freddie.
« Moi aussi. » dis-je avec sincérité. « Et je ne me cachais pas pour information. Je... j'avais des choses à faire. »
« Oui, bien sûr. » approuva-t-il avec une moue.
Je plissai légèrement des yeux, subitement nerveuse. Brian lui avait-il raconté ce qui s'était passé ? Je l'imaginais réservé et mystérieux, mais peut-être ne l'était-il pas avec ses amis ? D'ailleurs, où était-il ? Dès l'instant où j'étais entrée dans l'hôtel, j'avais cherché son aura. Elle n'était nulle part. J'avais déjà perçu celle de Deacy, qui était déguisé en créature de Frankenstein et qui semblait prendre un malin plaisir à ne pas être reconnu. Freddie m'observa avec une expression que je ne parvins pas à identifier, mais qui me dérouta.
« Alors comme ça, tu es son cousin. » reprit-il ensuite, d'un ton léger à l'adresse de 'Cameron'. « Vous êtes tous blonds et physiquement irréprochables dans votre famille, ou j'ai eu la chance de ne rencontrer que les trois spécimens les plus sexys ? »
Sacré Freddie. Quand il enclenchait le mode « diva », il avait des répliques savoureuses.
« Tu veux qu'on t'invite à Thankgiving pour que tu puisses vérifier ? » lançai-je, narquoise. « Ca serait drôle parce que... »
Je m'interrompis dans mon élan, car à cet instant, Roger revint avec un plateau entier chargé de plusieurs verres qu'il essayait de faire tenir en équilibre sur sa tête. Mais ce n'était pas ça qui avait accaparé mon attention -même si sa tentative était une très mauvaise idée. C'était plutôt l'expression de Freddie. Son sourire avait disparu alors qu'il observait quelque chose derrière moi.
« Oh dear... » laissa-t-il échapper.
Il baissa les yeux sur moi et ouvrit la bouche, tout en ayant un geste pour m'empêcher de me retourner, mais je fus plus vive que lui. Tout d'abord, j'aperçus Brian. Aussitôt, mon cœur manqua un battement et je sentis la nervosité refaire surface. Il portait un déguisement qui ne m'évoqua rien de particulier : un long manteau beige, une écharpe bariolée ainsi qu'un chapeau marron. Je risquai un sourire qui s'évanouit très vite en découvrant qu'il était accompagné. Après avoir salué ses amis de là où il se trouvait, il passa un bras autour des épaules de la nana en question, une fille des plus communes aux cheveux filasses, déguisée en pompomgirl.
Je redoublai d'efforts pour garder contenance et leur adresser un regard indifférent. Le jeune homme ne s'approcha pas de notre petit groupe, et heureusement pour lui car sinon, je lui aurais sûrement arraché les cheveux un par un. Vaillamment, je pivotai vers mes amis en affichant un sourire faussement désinvolte. Je sentais le regard d'Apollon peser sur moi. Sasha avait peut-être également compris. Quant à Freddie et Roger, ils avaient l'air désolé. En silence, ce dernier me tendit un verre que je pris avec une moue reconnaissante. Le pire dans tout ça, c'est que je ne pouvais même pas me noyer dans l'alcool pour oublier.
Bientôt, une éclaircie se dessina. Je venais de remarquer monsieur Jim Beach qui arrivait vers nous. Je l'avais rencontré une ou deux fois. C'était un homme très pondéré et gentil, le manager parfait pour des Queen hystériques et extravagantes.
« Miami ! » s'écria Freddie en ouvrant grands les bras.
Monsieur Beach eut un sourire et inclina la tête pour saluer tout le monde. Il portait son habituel costume mais il avait fait l'effort de mettre un chapeau de cow-boy afin de donner l'illusion d'être déguisé. Du coin de l'oeil, je vérifiai que Brian et sa nana étaient toujours dans notre champ de vision, et sans un mot, tendis ma canne ainsi que mon chapeau à Sasha. Après quoi, je me précipitai vers Miami Beach pour passer mes bras autour de son cou et l'embrasser à pleine bouche. Parfaitement certaine de mon effet, je fis volontairement durer le baiser plus que nécessaire, de façon langoureuse. Au début, Miami chercha à se dégager, mais mon talent était tel qu'il ne lutta plus du tout au bout de quelques secondes. Je finis par m'éloigner légèrement, tout en restant très collée à lui, et murmurai alors à son oreille, de sorte à ce que lui seul puisse entendre :
« Monsieur Beach, j'aimerais que vous soyez mon compagnon de la soirée. Si cela vous agrée, bien sûr... »
Il déglutit avec difficulté. Un bref sourire arqua mes lèvres alors que je laissais mon souffle caresser son oreille. Il allait forcément accepter. Personne ne se plaignait jamais de ma compagnie.
« Je... j'aimerais vous présenter ma femme, Claudia. » déclara-t-il d'un ton embarrassé et incertain.
Un silence accueillit ses paroles. Je tressaillis et m'éloignai aussitôt de lui comme si je m'étais brûlée. Je réalisai alors qu'une femme se tenait près de lui, et me fixait d'un œil assassin. Comment avais-je fait pour ne pas la remarquer ? Toute à ma vengeance, j'avais omis le principal. Et puis, pourquoi fallait-il tous qu'ils soient déjà pris ? Ils auraient dû se promener avec une étiquette sur le front.
Je rentrai la tête dans les épaules et me reculai, alors que Freddie et Roger me dévisageaient. Penaude, je récupérai à tâtons mes effets des mains de Sasha. Et enfonçai mon chapeau melon sur ma tête. J'aurais bien aimé disparaître à l'intérieur.
« Il a tout vu, c'est ça ? » marmonnai-je à mon amie, sans oser regarder vers Brian.
Evidemment qu'il avait tout vu, puisque je m'étais arrangée pour. La question était plutôt : y avait-il quelqu'un à qui ma bévue avait échappé ?
« Quart d'heure américain inversé ! » s'écria Freddie pour briser la gêne.
Il leva le poing en l'air et à ma grande surprise, attrapa la main d'Apollon pour l'entraîner sur la piste de danse. Bientôt, les convives les rejoignirent et commencèrent à se déhancher. Quant à moi, je vidai plusieurs verres d'affilée, juste pour sentir ma gorge me brûler, tout en m'éloignant sensiblement de Mr. et Mrs. Beach.
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❝These are the days of our lives❞ Keep yourself alive...and rocking !
Cameron et Jane.
Je me notait les noms choisis par les deux divinités dans un coin de ma tête pour ne pas les oublier et surtout pour ne pas faire la moindre erreur quand je voudrais attirer leur attention si nous étions en publique; expliquer pourquoi ils avaient mentis sur leur identités d’origine serait bien trop compliqué et de toute façon, révéler qui nous étions réellement n’était pas forcément recommander. Alors je me répétais leur noms comme un mantra pendant plusieurs secondes avant de simplement passer à autre chose, j’étais certaine que ça serait suffisant.
A la place je me concentrais une fois de plus sur la conversation qui se déroulait entre Aphrodite et le leader de Queen; j’affichais d’ailleurs un sourire amusée devant son comportement de diva et lâchais un petite rire quand il faillis cogner une femme à couette avec sa couronne. J’en avais beaucoup croiser des gens avec des personnalités comme celle de Freddie, mais contrairement à lui, ils avaient tous était détestable, alors le voir agir ainsi aurait pu m’exaspérer, mais à la place, je me contentais simplement de l’admirer, il n’avait pas peur d’attirer l’attention, il se fichait bien de ce que l’on pouvait penser de lui, il agissait librement et c’était très inspirant mais aussi très intimidant, c’est pour ça que je n’osais pas lui adresser la parole; ce qui était quand même très stupide quand j’y pensais, il n’était qu’un être humain, je n’allais tout de même pas rester silencieuse si jamais il m’adressais la parole, en plus je passerais pour une idiote et ça il n’en n’était pas question.
Je fus sortie de ma réflexion quand j’entendis mon nom être prononcer, détournant mon regard du leader de Queen, je dévisageais à présent Aphrodite avec les sourcils froncer, avais-je raté quelques chose ? Apparemment oui, Roger Taylor, qui était en faite la femme à couette, semblait parler de moi, si j’avais été l’une de ses nombreuses groupie, j’aurais surement glousser comme une idiote tout en faisant des caisses pour attirer encore plus son attention. Moi ? Je me contentais de battre des cils, interdite devant tant d’attention de sa part, ce n’était pas la première fois que quelques chose de ce genre m’arrivais, mais je ne savais jamais comment réagir, draguée n’avait jamais été mon fort.
Je coulais mon regard une fois de plus en direction de la déesse de l’amour, incapable de savoir ce que je devais faire, par chance elle vint à mon secoure en réprimandant Roger, avant de me conseiller de me détendre, j’hochais la tête pour lui faire comprendre que je l’avais entendue. Elle avait raison, j’étais à une fête en très bonne compagnie, il y avait en plus de la bonne musique et de l’alcool, alors se détendre et profiter était de rigueur. Malgré ma soudaine résolution, je me crispais quand même quand je sentit le bras de Roger se placer autour de mes hanches, tournant la tête dans sa direction et croisant son regard, je sentis mes épaules se relâcher et mes traits s’adoucir légèrement. Je réfléchis à toute vitesse à ce que je voudrais boire, ouvrant la bouche pour lui répondre, mais Freddie fut plus rapide que moi sur ce coup là et avant même que je ne puisse réagir, le blond était déjà parti en direction du bar après m’avoir fait signe de ne pas bouger, je roulais des yeux et tournais la tête vers les autres. Mon regard se posa une fois de plus sur Freddie, il semblait regarder quelque chose au loin, me dressant sur la pointe des pieds, j’essayais de voir parmi la foule ce qui avait valu une réaction pareille.
“Oh…”Laissais-je échapper en remarquant la présence du guitariste de Queen, qui malgré le chapeau qu’il portait sur le crâne était très reconnaissable. Il est déguisé en quatrième Docteur ! Envoyais-je télépathiquement à mon frère, malgré qu’il ne soit pas vraiment un fan de Queen, quand il s’agissais de Doctor Who, je savais que je pouvais compter sur lui pour avoir une réaction, nous étions tout les deux fans.Qui ça ? Roger Taylor ? Et bien ça vous fait un point commun, maintenant t’a plus qu’a lui adresser la parole et peut être que tu sera une petite chanceuse. Je fronçais le nez avant de secouer la tête.Mais non, crétin, Brian May est déguiser en quatrième Docteur… et il est venu accompagner...d’une pompom girl.C’était plutôt décevant. Détournant mon regard du guitariste, mes yeux se posèrent sur le visage d’Aphrodite, qui n'avait pas l’air enchantée de voir Brian, ou plutôt de voir la pompom girl. Elle avait sous entendu dans son message que les choses était devenue compliquée, pas la peine d’être un expert en matière de relation pour comprendre ce que ça voulait dire, elle avait dû se rapprocher du guitariste et les choses s’était surement mal terminé et le faite qu’il soit venu accompagner ce soir n’allait surement rien arranger, j’étais presque certaine que les choses allaient mal tourner.
“Euh...Ja-...” Trop tard, je n’avais pas réagi assez vite, je penchais la tête en arrière, fixant le plafond tandis qu’Aphrodite embrassait langoureusement le dénommer Miami, ça n’aurais pas été aussi gênant si je n’avais pas remarqué la bague qu’il avait au doigt et qu’il n'avait pas été suivit de près pas une femme qui n’était sûrement pas sa mère. Je baissais le regard pour observer les réactions de chacun, jetant un rapide coup d’oeil en direction de Brian et de sa pompom girl avant de grimacer, les deux semblait avoir tout vu, génial. Après une discrète confirmation à Aphrodite, je tournais la tête vers Apollon, j’espérais que peut être il saurait comment faire pour couper la tension qui venait de s’installer dans notre petit groupe, mais il fut embarqué par Freddie sur la piste de danse. La déesse venait de s’éloigner et la tension augmenta d’un cran.”Tu m’explique ? C'est qui celle-là ?” Tandis que l’homme cherchais ses mots, j’entendis quelqu’un s’éclaircir la gorge discrètement, c’était Roger, il me regarda avec insistance , puis le couple, puis moi encore et j’arquais un sourcils, il désigna de la tête le couple et je levais les yeux au ciel.
“A boire !” M'exclamais-je à voix haute, ce qui attira l’attention du couple Miami, je m’avançais vers Roger et attrapais trois verre d’alcool, en refourguait deux avec force dans les mains des deux autres.” Au succès de Bohemian Rhaphsody ! Et a Queen, bien sur !.”Cognant légèrement mon verre contre les deux autres, je bu une longue gorgée.”Il y à moins de monde au buffet, vous feriez mieux d’y aller, je suis sur que les petits fours son excellent.”Ignorant leur protestation, je les poussais en direction du buffet avant de finir mon verre d’une traite, poussant un soupire de soulagement, je ne serais pas spectatrice de leur dispute débile.
“Un toast et des petits fours, c’est tout ce que tu as trouvé ?” Je me tournais vers Roger qui me regardais avec un rictus amusée au lèvres, il était sérieux ? Monsieur n’avait même pas eu le courage d’ouvrir sa bouche et il osait me critiquer ? Non mais qu’est-ce qu’il ne fallait pas entendre.
“Dixit celui qui est resté là planté comme un arbre sans rien dire, quand il s’agit de parler d’une voiture et de ce qu’on fait avec, y’a plus de monde hein Taylor ?”J’y étais peut être aller un peu trop fort vu la tête qu’il tirait, mais bon, j’avais fait ce que j’avais pu hein, alors il pouvait garder ses critiques.
Je paniquais quand même intérieurement,on ne se connaissais pas assez pour que je me permette autant de familiarité, être jeter d'une fête parce que j'avais osé vexer un membre de Queen serait vraiment horrible, surtout que je n'avais rien contre sa chanson. “Ouh mais c’est qu’elle mord vraiment, j'adore..”Je clignais des yeux abasourdi, malgré le fait que venait quand même de mal lui parler, il revenait quand même à la charge pour me draguer ? Ce type avait un grain. Roulant des yeux, je m'apprêtais à m’en aller rejoindre Aphrodite quand il s’avança vers moi pour m’attraper le poignet gentiment.”Aller viens danser, ma jolie."Je plissais les yeux en entendant le surnom qu'il venait de me donner, avant de pointer du doigt le dessus de sa tête et de déposer avec un peu trop de force mon verre vide sur le plateau.
“Pas sur que tu soit capable de valser avec ça sur le crâne, Fred Astaire” Il leva les yeux vers le plateau avant d’encore une fois me faire un signe de la main pour me dire d’attendre, puis il traversa la foule pour retourner vers le bar, il revint rapidement sur ses pas sans le moindre plateau sur la tête et avant même que je ne puisse dire quoi que ce soit, il m’entraina sur la piste de danse,.zizaguant parmi les autres danseurs, j'évitais le plus possible de leur donner coup d'ailes. Une fois en plein milieu, je me figeais, regardant les autres danser.“Tu sais pas danser ?.”Questionna le batteur avec un grand sourire, j’hésitais quelque seconde à chercher la fenêtre la plus proche plus le faire planer, voyant surement l’expression meurtrière que j’avais sur le visage, il m’attrapa rapidement les bras.”Tu bouge comme ça.”Il me montra divers pas de danse et je l’observais faire,il n'était pas le plus gracieux des danseurs, mais il avait quand même un bon sens du rythme; je tentais de le copier, je fit quelques erreurs qui le fit rigoler mais bien vite, j’arrivais à danser comme les autres et un sourire se dessina sur mon visage, j’étais fier de moi. Observant les autres une fois de plus, je remarquais qu’Aphrodite n'étais plus dans mon champ de vision, je tentais de la chercher du regard, je n'aurais peut être pas du là laisser toute seule.
Tu à déjà bu ton poids en alcool ? Envoyais-je à la déesse par télépathie, je n'étais pas sur de comment aborder ce qui venait de se passer et surtout je ne savais pas si elle avait envie d'en parler ou non. Tu veut que je vienne boire avec toi ?
Pando
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Ooh, each morning I get up I die a little Can barely stand on my feet
Sasha avait sauvé la situation avec brio, mais surtout avec Roger. Les Beach étaient allés se prendre la tête du côté du buffet froid. Quant à moi, j'en avais profité pour m'éclipser. Je n'avais vraiment plus le coeur à faire la fête. Brian ne décollait pas de sa pompom girl ; de toute évidence, il lui faisait un examen buccal ultra poussé (pourtant, c'était Roger qui avait fait des études afin de devenir dentiste, mais passons). Je ne supportais plus cette vision. Qu'il le fasse exprès pour me blesser ou non, c'était du pareil au même : ça faisait très mal. Tout le monde dansait et s'amusait. Je détonnais beaucoup trop avec l'ambiance générale. Qui plus est, le regard oblique de Mrs. Miami -que je sentais peser sur moi- ne m'aidait pas à apprécier la soirée. Je n'avais pas envie de m'excuser. Après tout, si Jim avait eu un tant soit peu de bon sens, il m'aurait repoussée quand je l'avais embrassée.
Apollon semblait mal à l'aise d'avoir été choisi comme cavalier par Freddie, mais il finit par se détendre et par savourer ce moment privilégié. Il devint carrément surexcité au bout de quelques instants, ce qui ravit le chanteur. Leur duo fut bientôt le plus exubérant de tous les danseurs.
Après un dernier regard attendri en direction de Roger qui apprenait à danser à Sasha, je me détournai pour me rendre dans les cuisines. Je ne pouvais décemment pas partir à peine arrivée, car je donnerais raison à Brian. Le but était de ne pas montrer que ses manigances m'atteignaient (même si j'avais plutôt mal commencé en m'attaquant à la mauvaise cible). Il faudrait donc que je subisse cette soirée une heure ou deux pour m'échapper ensuite. Je devais donner l'image d'une femme forte même si j'avais le coeur en morceaux.
"Les mecs..." grommelai-je.
Un jeune serveur occupé à disposer correctement des petits fours sur son plateau me lança un regard étonné. Il ne devait pas avoir plus de quinze ou seize ans et arborait une expression naïve, un peu celle d'un lutin.
"C'est pas à toi que je parle." soupirai-je. "Mais, reste là."
Surpris d'être interpelé de la sorte par une jolie jeune femme, le petit gars se redressa et manqua de faire tomber son plateau. Ils étaient si mignons à cet âge-là... pourquoi ne le restaient-ils pas ?
"Ne te transforme pas en imbécile." dis-je d'un ton menaçant tout en le désignant d'un doigt accusateur. "Ne fais pas souffrir les filles. Ne te prends pas pour le maître du monde même si un jour tu es dans un groupe de rock, c'est bien compris ?"
"Euh... d'accord madame." fit-il, incertain et un peux anxieux. "Je peux aller servir les gens, maintenant ?"
A cet instant, quelqu'un passa son bras autour de mon épaule et je sentis l'aura de Mary tout près.
"File." lui dit-elle et il ne se fit pas prier pour détaler.
Puis elle tourna la tête vers moi. Elle portait un costume de chat noir avec un serre-tête en forme d'oreilles de félin coincé dans ses cheveux blonds. Elle s'était dessinée des moustaches sur les joues et allongé ses yeux avec un trait d'eye-liner. Elle l'avait sûrement emprunté à Freddie, ou alors c'était le contraire.
"J'ai failli ne pas te reconnaître ! Ca te change tellement de ce que tu portes d'habitude !" reprit-elle. "Mais quand je t'ai vu terroriser un garçon, j'ai tout de suite deviné que c'était toi."
Ele s'esclaffa et je grimaçai un sourire.
"Comment vas-tu ?" s'enquit-elle. "En fait, ne réponds pas. Je pense que tu sais déjà. Et si tu ne sais pas, quand tu le verras, tu n'auras qu'une envie, donc je vais anticiper. Je ne suis pas venue dans les cuisines pour rien."
S'écartant de moi, elle se dirigea vers un réfrigérateur, réfléchit tout en tapotant du pied -ce qui agitait la queue à ressorts dans le bas de son dos- et finalement se saisit de plusieurs bouteilles d'alcool.
"Mieux vaut boire dans ces cas-là, ça allège l'esprit. Je ne veux pas te voir triste."
C'était vraiment très gentil de sa part, mais je n'avais pas envie de faire semblant d'être ivre. Ce serait plus fatiguant qu'autre chose. J'étais incroyablement surprise d'être aussi bien accueillée par tous -sauf par l'un d'eux. C'était comme si mon silence de la semaine passée n'avait jamais existé.
"Je ne veux pas oublier." dis-je d'un ton buté. "Je suis plutôt dans l'optique de me venger, actuellement."
"Ok, que comptes-tu faire ?" demanda posément Mary tout en attrapant deux verres vides.
"Je veux qu'il ait mal. Très mal. Je veux qu'il pense sans arrêt à moi au point que ça le rende fou. Je veux lui arracher les cheveux un par un et les lui faire manger. Je veux l'émasculer, peut-être aussi. Il pourra faire les choeurs avec Roger sur In the Lap of the Gods, comme ça." déclarai-je entre mes dents.
La jeune femme leva les yeux vers moi, par-dessus les deux verres qu'elle remplissait de divers alcools, et les écarquilla. Avant d'éclater de rire.
"Tu sais que tu ferais presque peur quand tu es énervée ?"
J'avais parlé franchement, sans utiliser de gants. J'aurais peut-être dû. Heureusement, mon amie avait interprété mes paroles au second degré. Pourtant, je n'avais jamais été aussi sérieuse. D'un air entendu, Mary me tendit un verre.
"Bois ça d'abord." conseilla-t-elle. "Tu le castreras ensuite."
A cet instant, la voix de Sasha résonna dans ma tête :
Tu as déjà bu ton poids en alcool ? Tu veux que je vienne boire avec toi ?
Je pris le verre et maussade, retournai vers la salle de réception. Mon absence inquiétait mon amie et je ne le voulais surtout pas. Elle s'amusait beaucoup trop pour que mes mésaventures lui causent du souci.
Ne t'en fais pas. Tout va bien. Je prépare une petite vengeance contre Brian May.
"A mon avis, il faudrait que vous discutiez. Il y a pas mal de non-dits entre vous." reprit Mary qui m'accompagnait. "Le dialogue, c'est important."
Son regard s'assombrit alors qu'elle voyait Freddie et Apollon danser sans retenue. D'une traite, elle but le verre qu'elle avait en main, et je compris enfin pourquoi elle s'en était préparé un. Instantanément, elle retrouva le sourire et s'élança vers son fiancé pour le saisir par les épaules.
"Meow ?" fit-elle d'un ton interrogateur.
Il tourna la tête vers elle et oublia aussitôt 'Cameron' pour la serrer contre lui en imitant le ronronnement d'un chat. O_o
Je haussai les épaules avec un sourire en direction d'Apollon, qui avait l'air gêné, mais me détournai vite de lui, car je n'avais pas envie qu'il me propose une danse. Sasha et Roger étaient toujours occupés alors qu'il lui apprenait des mouvements plus lascifs. Je me retins de rire devant la mine déconfite de mon amie et lui lançai un clin d'oeil.
"Tu fais chauffer le moteur ?" demandai-je à Roger avec un sourire narquois.
"Héhé." se contenta-t-il de répondre en haussant les sourcils plusieurs fois.
Mon amie était entre de bonnes mains -baladeuses- mais bonnes malgré tout. Je m'éloignai d'eux tout en bougeant la tête en rythme. Qu'est-ce qui m'empêchait de danser seule, après tout ?
"Quelqu'un a vu Deacy ?" s'inquiéta subitement Freddie.
A seulement deux mètres de lui, la créature de Frankenstein s'éloigna en pas chassés tout en sirotant un cocktail. Sacré John... je croisai le regard d'Apollon et nous eûmes un sourire de connivence.
"Jane."
Une voix. Un frisson. Tout en restant digne, je jetai un vague coup d'oeil par-dessus mon épaule.
"Vous vous trompez de personne. Je suis Charlie Chaplin." répliquai-je tout en levant brièvement mon chapeau melon.
Je perçus un petit soupir et bientôt, Brian se planta devant moi. J'aurais pu me détourner, mais cela aurait créé un jeu dont je n'avais pas envie. A la place, je levai un regard dédaigneux vers lui. Son visage était fermé, impassible. Je détestais quand je n'arrivais pas à lire à travers quelqu'un. Son coeur battait un peu plus vite que la normale. Au moins, il était nerveux. C'était mieux que rien.
"Je ne pensais pas que tu viendrais."
Mon regard devint inquisiteur. Cela sous-entendait-il que s'il avait été prévenu, il ne serait pas venu accompagné ? Plus que jamais, je me retins de frapper son entrejambe avec ma canne. D'ailleurs, où était passée sa pompom girl ?
"Je suis pleine de surprises." dis-je avec aigreur. "Rappelez-moi qui vous êtes ? Je ne suis pas très physionomiste."
Il eut une moue mais je ne parvins pas à définir si c'était par amusement ou exaspération. Un mélange des deux, sans doute. Pourtant, ce fut d'un ton détaché qu'il se présenta :
"Je suis le quatrième Docteur, mais je suis aussi Brian May, le guitariste de Queen. C'est un petit groupe, je ne sais pas si vous connaissez. Probablement, puisque vous êtes ici, ce soir."
Il parlait avec une fausse modestie qui l'aurait rendu irrésistible en d'autres circonstances. Un peu perdue, je cherchai les trois autres docteurs puisqu'il était le quatrième. C'était sans doute quelque chose en rapport avec l'astrophysique. Inutile d'essayer de comprendre, dans ce cas.
"Docteur Brian May." articulai-je en le toisant, et je sentis nettement les battements de son coeur accélérer à cette appellation -c'était si facile. "Hum... non vraiment, ça ne m'évoque rien. En revanche, si jamais vous croisez un imbécile coiffé comme un caniche qui ramone les amygdales des pompom girls, vous serez gentil de lui rendre ceci."
D'un geste sec, j'ouvris la main pour dévoiler la pièce de six pence que j'avais sorti de ma poche. Le jeune homme avait croisé les bras et me fixait, agacé, mais quand il vit le petit objet briller au creux de ma paume, son expression changea.
"Pas ici." dit-il à voix basse.
"Oui, ça serait dommage que ta petite amie du moment apprenne certaines choses !" m'écriai-je, volontairement trop fort.
Plusieurs personnes se retournèrent sur nous. Brian se mordit les lèvres et m'attrapa par le bras pour m'entraîner dans un couloir de l'hôtel.
"Qu'est-ce que tu veux, à la fin ?" fit-il d'un ton feutré mais irrité. "Ca fait une semaine que je n'ai plus de nouvelle de toi. Qu'est-ce que j'étais censé faire ? T'attendre ? Dépérir devant le téléphone ? C'est ça qui te plairait ?"
Pendant qu'il parlait, j'inspectai le couloir. Il était trop lumineux, trop passant.
"Pas ici." décidai-je.
Avec brusquerie, je le poussai vers l'ascenseur. Surpris, il chercha à se dégager mais trop tard, nous étions déjà à l'intérieur.
"Qu'est-ce que tu fabriques ?" fit-il, éberlué.
Les portes se refermèrent dans un ding sonore. Je le lâchai juste assez pour donner deux coups de canne sur le boîtier de contrôle qui grésilla. Désormais, nous étions bloqués à l'intérieur. Brian était à ma merci. Il me considéra avec un mélange de perplexité et de crainte. Enfin une réaction qui me plaisait.
"Tu es complètement tarée."
"Merci." répliquai-je, prenant cela comme un compliment.
Son habitude de côtoyer des originaux et des divas lui faisait prendre la situation avec un certain détachement, même s'il restait sur ses gardes.
"Tu m'expliques ce que tu comptes faire ?" demanda-t-il avec hauteur et agacement.
"A mon avis, on dispose de dix bonnes minutes avant que quelqu'un se rende compte que l'ascenseur est bloqué. Peut-être plus, peut-être moins."
Tout en parlant, je serrai les deux extrémités de la canne dans mes mains, comme si je menaçais de le frapper avec. Ca m'aurait détendue, c'était certain.
"On peut mettre ce temps à profit pour discuter." proposai-je.
Il secoua légèrement la tête tout en m'observant sans ciller.
"Tu ne veux pas discuter."
Il me connaissait plutôt bien.
"Et moi, je ne veux pas faire autre chose que discuter." poursuivit-il, farouche.
Je haussai un sourcil. Si je le décidais, sa détermination ne ferait pas long feu. Mais soit. J'allai m'appuyer contre une paroi et déclarai :
"Je n'épouse pas, Brian. J'aurais dû être claire du début. Dans une relation, je ne prends que le meilleur. Je laisse le pire pour les autres. Regarde un peu, c'est une catastrophe quand je suis contrariée : j'embrasse des hommes mariés, je casse des ascenseurs...!"
"La soeur spirituelle de Roger..." commenta-t-il avec un sourire mi-amusé, mi-fatigué.
"Ca veut dire que Roger a embrassé un homme marié ?" fis-je, incrédule.
"C'est une longue histoire. On n'est pas sûrs que c'était un mec. Lui était persuadé que c'était une femme. Bref."
Il passa brièvement les doigts sur ses paupières closes et rouvrant les yeux, il se redressa juste assez pour m'observer, en pleine réflexion. Un silence tomba entre nous pendant quelques secondes, qu'il rompit finalement :
"Tout compte fait, je n'ai plus envie de discuter."
Mes yeux pétillèrent à l'instant où il combla l'espace entre nous pour poser les mains sur mes hanches. Mon dos heurta la paroi alors que mon chapeau tombait en même temps que la perruque brune, laissant mes longs cheveux blonds cascader sur mon épaule.
"C'est bizarre avec la moustache." fit-il remarquer entre deux baisers.
"Enlève-la." murmurai-je d'un ton pressant. "Enlève tout."
***
Environ dix minutes plus tard, j'étais de retour dans la salle de réception, avec la moustache de travers, le chapeau également, et plus de perruque. J'avais récupéré ma canne que je faisais tourner gaiement dans l'air. Nous n'avions pas eu le temps de faire grand-chose en réalité, car des grooms étaient vite venus nous "délivrer" de la cage d'ascenseur, mais ce petit moment d'aparté s'était révélé très agréable quand même. D'une certaine façon, je m'étais vengée, car Brian avait forcément une sensation d'inachevé. Moi aussi, à dire vrai. Mais j'allais passer outre. J'étais plus forte que mes pulsions.
"... et tu vois, cette chanson, c'est pas seulement sur une voiture, c'est carrément une ode à la vie." expliquait Roger à Sasha. "La vie dans toute sa rage et..."
"Le dialogue ! Excellent conseil !" lançai-je à Mary qui se tenait près de Sasha. "C'était... percutant !"
Brian avait l'allure d'un docteur débraillé tandis qu'il se manifesta à son tour dans la salle. Il arbora un air détaché -qui ne collait pas du tout avec son apparence générale- tandis qu'il approchait de notre petit groupe.
"Oui, vous allez l'air d'avoir beaucoup parlé." souligna Mary avec un sourire qui en disait long.
"Tu veux qu'on aille discuter ailleurs ?" proposa subitement Roger à Sasha, sautant sur l'occasion. "On peut même faire une balade en voiture !"
Je vis Brian lever les yeux au ciel et Freddie surgit alors en émettant une exclamation ravie. Il tapota sur l'épaule du guitariste.
"J'ai gagné." lui glissa-t-il à l'oreille.
"Il est minuit." fit remarquer Brian.
"Minuit moins deux, chéri."
Visiblement contrarié, Brian sortit quelques billets de sa poche qu'il tendit au chanteur. Roger fronça les sourcils, sentant le coup fourré.
"J'avais parié que tu proposerais la balade en voiture après minuit. Fred a dit que ce serait avant minuit." soupira Brian.
Roger les dévisagea, outré. Quant à moi, je jetai un coup d'oeil vers Sasha. Par la pensée, je déclarai :
Prépare-toi. On risque d'avoir droit à une crise dans moins de trente secondes.
Peut-être que Roger allait prendre sur lui, pour une fois ?
"Je vais pas la faire, la balade." fit-il en croisant les bras tout en les jaugeant avec suffisance. "J'ai dit ça exprès pour vous percer à jour."
Je fronçai les sourcils alors que les deux autres esquissaient une moue sans le croire une seconde. La créature de Frankenstein s'était même approchée et fit des bulles dans son verre en s'esclaffant avec sa paille en bouche.
lumos maxima
Sasha Hale-Bowman
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| Avatar : Ksenia Solo
We were happy and it was all ... a lie
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Panique (le démon vert)
❝These are the days of our lives❞ Keep yourself alive...and rocking !
Ne t'en fais pas. Tout va bien. Je prépare une petite vengeance contre Brian May.
Oh...et bien amuse toi bien alors.
L'encourager n'était peut être pas une bonne idée, mais ce n'était pas moi qui allait l'arrêter et puis de toute façon, j'étais certaine que Brian s'en sortirais sans égratignure, enfin peut être, sinon Apollon saurait surement l'arrêter si jamais c'était nécessaire. Sentant les mains de mon partenaire de danse glisser le long de mes hanches, je sortais de ma réflexion pour porter toute mon attention sur le batteur de Queen, je lui attrapais les mains avant qu'il ne puisse les descendre encore plus bas et j'arquais un sourcil en l'observant.
"Je voulais juste t'approcher un peu plus pour un nouveau pas de danse."Se défendit-il, l'air innocent, mais je n'étais pas née de la dernière pluie et je pouvais voir la lueur d’espièglerie dans son regard, je secouais la tête d'exaspération devant son petit manège."C'est vrai !"
"Je suis presque certaine qu'il n'existe aucun pas de danse qui exige que tu me pelote le bas des reins."Affirmais-je, je ne m'y connaissait pas en danse de cette époque, mais j'étais certaine d'avoir raison.
Il regarda autour de nous, semblant chercher quelque chose du regard, avant qu’un sourire en coin ne se dessine sur son visage, il croisa mon regard une fois de plus, l’air amusée."D'accord....et eux ils font quoi ?"Il pointa discrètement son index sur la droite et je déviait mon regard vers la direction indiquée, un homme et une femme était en train de danser, jusque là rien de bien anormal, c’était les mouvements qu’ils étaient en train d’effectuer au rythme de la musique qui me sidéra; je ne pensais pas que les humains pouvait être aussi lascif dans leur mouvement, enfin, autre part que dans la chambre en tout les cas.”Tu vois, j’avais raison.”Il jubilait et je me retenais de le frapper pour qu’il arrête d’avoir l’air aussi crétin.
”Tu me laisse faire ? Ne t’en fais pas, on ira pas aussi loin qu’eux, sauf si bien sur, tu le veux.”Je voulais presque implorer Apollon de venir prendre le relais, mais je me rappelais la promesse que je m’étais faite: me détendre et profiter de la soirée. Alors après encore quelques secondes d’hésitations, j’hochais la tête de haut en bas et le sourire de Roger s’élargit, il me lâcha les mains et encore une fois, il pris le temps de me montrer des pas de danse, cette fois-ci beaucoup plus lascif qu’avant, malgré le faite que je n’étais pas une sainte-nitouche, mes joues prirent quand même une teinte rosée, je croisais le regard d’Aphrodite, mais avant que je ne puisse lui parler, elle s’éloigna encore une fois, après m’avoir fait un clin d’oeil, j’étais bel et bien seul en compagnie de Roger.
“Par tous les serpents du Styx.”Murmurais-je entre mes dents pour éviter qu’il ne m’entende, même si la musique était assez forte, je ne voulais pas prendre de risque. Il tendit légèrement la main, me signalant que c’était à mon tour, je prenait une inspiration et me concentrais sur le rythme de la musique, je fermais un instant les yeux et me laissais porter par celle-ci, au fur et à mesure du temps, je bougeais avec un peu plus de confiance, ce qui semblait attirer le regard d’un homme qui passait non loin de la piste de danse, il m'observait d’un air lubrique et il alla même jusqu’à se lécher la lèvre inférieur et à bouger les hanches de manière salace et je fronçais le nez de dégoût, serrant le poing, je fis un pas dans sa direction, l’air menaçante, mais le bras tendu de Roger m’en empêcha.”Attend j’en ai un autre à te montrer.”
J’observais l’homme s’éloigner quand soudain je le vit chuter en direction du sol, pile après être passée juste à côté de quelqu’un habillé comme la créature de Frankenstein qui bougeait en rythme de la musique lui aussi tout en faisant semblant de n’avoir rien vu; le gros dégouttant se redressa sur ses jambes, pointant un doigt menaçant en direction de la créature qui ne semblait pas du tout être impressionné, il s’arrêta de danser pour répondre à l’homme, les paroles ne semblait pas sympathique vu comment l’autre homme rentra la tête dans les épaules, ce qui était plutôt surprenant car il avait une carrure beaucoup plus imposante que la créature de Frankenstein, malgré ça il s’éloigna rapidement et je fixais mon sauveur du regard qui me regardais à présent, il leva son verre de cocktail pour me saluer, me fit un sourire avant de se remettre à bouger au rythme de la musique.
"Quelqu'un a vu Deacy ?" Entendais-je par dessus la musique et soudain mon chevalier servant qui devait surement avoir entendu la question s’éloigna rapidement en faisant des pas chasser et je l’observais faire, amusée, j’avais donc à remercier le bassiste de Queen pour m’avoir débarrasser d’un gros crétin; c’est pour ça que je me décidais à ne pas révéler son identité à Freddie.
“Qu’est-ce que tu regarde comme ça ? Je suis si ennuyeux que ça ?” Je l’avais presque oublié celui là.
“Oui.”Répondais-je du tac au tac tout en croisant son regard, un grand sourire au lèvres.
“Menteuse, je sais que tu m’aime bien, ça se voit.”Il était tellement exaspérant comme mec, mais il n'avait pas complètement tort, après tout, je ne restais jamais en compagnie de personnes qui m’ennuyais; ce n’était pas pour autant que j’allais lui faire plaisir, j’haussais donc simplement les épaules pour toute réponse.”J’ai soif, tu veux boire quelque chose ?”
“Tu sert aussi de serveur à tes heures perdu ?.”Questionnais-je amusée, avant de quitter la piste de danse, zigzaguant une fois de plus entre les gens pour atteindre le bar, l’aura de Roger n’étais pas loin, il avait donc décider de me suivre. Une fois arrivée près du comptoir, je fit un signe en direction du barman qui me fit patienter quelques seconde avant de venir vers nous.”Une Tequila Sunrise et… ?”Je jetais un coup d’oeil en direction de Roger qui se contenta de réclamer une bière, pas vraiment audacieux comme choix mais je transmettais quand même la demande auprès du barman. Quelques instant plus tard, nous quittions le bar pour nous rapprocher de la piste de danse, sans pour autant rejoindre les autres danseur, nous avions entamer une conversation sur la musique en attendant d'être servit.
“Et du coup, c’est quoi ta chanson préférée ?.”Me demanda Roger après avoir bu une gorgée de sa bière.
“C’est un duel entre Paint it black des Rolling Stones ou alors Sound of Silence de Simon et Garfunkel.” Je faisait tournoyer ma paille dans mon verre, jouant à pousser les glaçons avant de boire une gorgée; levant les yeux en direction de Roger, je remarquais qu’il me fixait étrangement.”Quoi ? C’est de bonne chansons.”Il continua de ne rien dire, je savais pertinemment ce qu'il voulais entendre, mais je cotoyais assez Hadès pour ne pas céder au appel de la flatterie qu'il attendais, mais après réfléxion, je poursuivit.”Oh tu veux dire dans vos chanson ? J’aime bien Keep yourself alive et puis In the lap of the God.”Je souriait devant sa mine déconfite, il avait sûrement espérer que je nomme une de ces chansons.
“I’m in love with my car est pas mal aussi, après je ne l’ai écouté qu’une fois, alors je ne suis plus très sur.”J’attrapais la paille entre mes lèvres pour boire une seconde gorgée de ma boisson, je pouvais voir que ma réponse avait fait plaisir au batteur, il souriait une fois de plus et tout d’un coup il se lança dans l’explication de comment il avait réussi à convaincre les autres de la mettre sur la face B du vinyle, du coin de l’oeil je remarquais une jeune femme déguisée en chat s’avancer dans notre direction, je la reconnue comme étant la fiancée de Freddie, je lui offrit un sourire polie et elle me le rendit. Aphrodite finit par nous rejoindre, elle avait l’allure complètement débrailler, mais elle ne semblait pas en colère alors elle ne s’était pas battue, c’est en détaillant Brian du regard que je compris ce qui s’était passé entre les deux.
Elle était bien cette vengeance ? Demandais-je via télépathie à la déesse, la regardant avec amusement avant de tourner le regard vers Roger qui venait de m’adresser la parole, j’haussais les sourcils en entendant sa proposition et au vu des réactions des deux autres membre du groupe, ce n’était pas une première pour eux, décidément ce Roger était un sacré numéro.
J’aurais presque pu m’offusquer en entendant la suite, mais il en fallait un peu plus pour me vexer et puis je n'étais pas l'une de ses groupie, ni une fille facile, je n'allais surement pas faire une crise pour ça.”Attend, attend...c’est ça ton numéro de drague ? Tu propose au fille de discuter et d’aller faire ensuite un tour de voiture ?.”
“C’est exactement ça, la même proposition mais parfois dite différemment, il est doué pour la batterie, mais en ce qui concerne la drague, il est juste… constant.”Répondit Brian ce qui ne semblait pas faire plaisir à Roger qui le fusilla du regard.”Ne me regarde pas comme ça, c’est vrai, pas vrai Fred’ ?” Il donna un léger coup de coude au leader du groupe, qui ne semblait pas vraiment écouter, il s'occupait plutôt d’ajuster sa couronne sur sa tête tout en discutant avec Mary.
“Retourne embrasser ta pompom girl et Charlie Chaplin toi ! moi je vais fumer.”Sans un mot de plus le batteur s’éloigna de notre groupe pour quitter la chambre d'hôtel, je l’observais faire en silence.
“Il va revenir, il est juste parti bouder.”Dit Brian en me regardant, je lui offrait un petit sourire avant de m’éloigner à mon tour, je terminais ma boisson d’une seule traite et déposais le verre vide sur un plateau. J’avais simplement voulu le taquiner, je n’avais pas penser qu’il réagirait pareille, peut être que je devrais m’excuser auprès de lui ? C’était surement la chose à faire. Une fois dehors, j’observais les alentours, avant de repérer Roger adosser contre un mur, cigarette à la bouche, les bras croiser sur le torse.”Tu boude ?” Je lui demandais une fois à ses côtés, mais il ne me répondit pas. “Je croyais que c’était juste les enfants qui faisait ça.” Ajoutais-je en regardant la rue autour de nous et le silence me répondit.”Chacun sa technique de drague, moi c’est pas mon fort, alors je peux pas vraiment juger, j’étais juste curieuse, je voulais pas te vexer.”Il plaça sa cigarette entre ses lèvres, pris une inspiration avant d’expulser de la fumée blanche et je le regardais faire, incertaine.”Je suis désolé… j’aime bien ta chanson tu sais et puis je trouve que tu chante bien… j’aimerais bien savoir chanter comme toi, mais j’ai pas vraiment le talent pour. Et puis tu est un très bon batteur, j’en connais pas beaucoup… t’es mon préféré.”Je me sentais complètement idiote de parler autant, je n’avais qu’une seule envie c’était de tourner les talons et de remonter pour m’empêcher de dire des conneries et puis, il finirait bien par nous rejoindre n’est-ce pas ? Brian l’avais dit. Au bout de plusieurs minutes de silence, je perdit patience et le frappais à l’épaule avec le moins de force possible, mais assez pour que ça fasse un peu mal.”Bon t’arrête de bouder Rogerina ! J’irais faire un tour de voiture avec toi si ça peut te faire plaisir !”
“Tu voit, ça fonctionne.”Me dit-il en tournant la tête vers moi, un petit sourire au coin des lèvres, je le dévisageais, interdite avant de le frapper une fois de plus.”Ow ! T’a une sacré force dit donc… hey...hey part pas !”Je m’étais éloigné pour retourner vers la porte de l'hôtel, je m’étais faite avoir comme une idiote, je ne supportais pas ça. Il m’attrapa le bras pour me tourner vers lui.”T’a dit que tu ferais un tour avec moi.”
“Je vais surtout t'enfermer dans le coffre de ta voiture Taylor.”Menaçais-je, serrant les poings, ce qui bien sur ne semblait pas lui faire plus peur que ça, il croyait sûrement que ne n’avais pas la force pour.”Tu me gonfle.”
“Mais non, je suis ton batteur préféré, souviens toi.”Cette situation en amusait au moins un, moi j’avais juste envie de hurler et de cogner quelque chose.”Aller calme toi, je suis désoler moi aussi, comme quoi, tu n’a pas le monopole de la taquinerie.”Je soupirais longuement, tentant de me calmer, je ne comprenais pas comment il arrivais à autant me faire sortir de mes gonds, d'habitude, j'étais beaucoup plus calme que ça, j'arrivais à garder patience, mais avec lui c'était différent, c'était bizarre.
“On peut passer à autre chose ?”Demandais-je après quelques secondes de silence."On ferais mieux de rejoindre les autres, je suis sur qu'ils se demandent ce qu'on fabrique."
“A une condition.”Me dit-il, un grand sourire au lèvres.
“On va le faire ton tour de voiture, on verra ça après.” Jamais je n’aurais dû accepter sa proposition.
“Oh mais je compte bien m’en rappeler, mais c’est pas ça que je veux.”Il m’attrapa de nouveau les mains avant de m'entraîner vers lui. “Vu que tu as été si méchante avec moi, j’exige un cadeau d’excuse.”
“Tu m’a prise pour la mère noel ? Et je me suis déjà excusé en plus.”Il se contenta de simplement me regarder, toujours souriant, je levais les yeux au ciel avant de me mettre sur la pointe des pieds pour l’embrasser sur le front.”Satisfait ?” Je me dégageais pour m’éloigner une fois de plus mais il m’attrapa de nouveau par le bras, me tira vers lui avec force et avant même que je ne puisse réagir, je sentais ses lèvres se déposer sur les miennes, je passais les premières secondes qui suivirent à ne pas réagir avant de finalement lui rendre son baiser, c’était bien différent des baisers que j’avais déjà échangé par le passé avec Dolos ou même avec d'autres humains, je n'arrivais pas à mettre le doigt sur ce qu'il y avait de différent, peut être était-ce le gout du tabac ? Ou alors c'était parce que ça faisait longtemps que ça ne m'étais pas arriver d'embrasser quelqu'un, en tout les cas, si on ne s'arrêtais pas, j'étais certaine que les choses tournerais dans une autre direction, et malgré mon envie, je ne voulais pas céder si facilement. Quand il en vint à manquer d’air, il s’éloigna d’un pas, l’air grandement satisfait.”Là c’est mieux, allez viens, on récupère une bouteille de champagne et après tu pourra tenir ta promesse.”Touchant mes lèvres du bout des doigts, je clignais plusieurs fois des yeux avant de me rendre compte qu'il s'éloignais déjà pour rentrer dans l’hôtel.
“J’ai rien promis du tout, j’ai juste dit que je le ferais pour que tu arrête de bouder.”Mais encore une fois, il ne me répondit pas, il devait faire encore semblant de ne pas m’entendre.”Quel emmerdeur.”Je secouais la tête et me mit à courir pour le rattraper, et on entra une fois de plus dans la pièce où se déroulais la fête, Roger marcha avec détermination en direction d'un des serveurs et je balayais la pièce du regard pour chercher les autres du regard.
"Les toilettes ne sont pas loin... juste au cas où."Je tournais la tête pour croiser le regard de Freddie, il m'observais avec amusement et je le fixais, confuse, je n'avais aucunement envie d'aller au toilette alors pourquoi m'en parlait-il ? Soudain, je compris où il venait en venir et mes joue virèrent au rouge; j'ouvrais la bouche pour lui faire comprendre que je n'avais aucune envie d'aller dans les toilettes avec Roger."Je ne suis pas sur que tu est envie de rester avec du rouge à lèvres étaler un peu partout ,darling, même si la teinte est jolie, ça ne marche pas vraiment comme fond de teint...et ça ne va pas vraiment à Roger."Il avais prononcer ces dernier mots en observant son ami qui revenait dans notre direction et je n'avais qu'une envie s'étais de simplement devenir invisible, sans dire un mot, je quittais une fois de plus la fête pour me rendre dans les toilettes, embarrassé.
*****
Je finit par quitter les toilettes, prête à retourner à la fête, mon rouge à lèvre à présent fixer; sursautant quand une main se posa sur mon épaule."C'est moi, pas la peine de flipper, il s'est passer quoi pour que tu parte comme ça ? Fred à rien voulu me dire, juste qu'il n'avais pas voulu t’embarrasser, il à dit quoi ?"Je dégageais une mèche de cheveux blonde qui me barrait le visage avant d'attraper la bouteille de champagne, je bu une longue gorgée avant de lui rendre.
"Je t'expliquerais plus tard."Lui attrapant la main, je l’entraînais à ma suite vers l'ascenseur une fois de plus, j'appuyais sur l'étage sur parking."D'abord, j'ai une promesse à tenir."J'avais pris le temps de réfléchir alors que j'étais planquer dans les toilettes, je n'étais pas certaine de le revoir un jour mise à part peut être sur scène, alors, je comptais bien profiter du temps qu'ils nous restaient et nous avions le reste de la nuit pour nous amuser.
*****
21 Mars 1981
Nous étions un mois après mon anniversaire, plus précisément le 21 Mars 1981, au stade de Morumbi à Sao Paulo au Brésil; c'était un cadeau, un de mes plus beau cadeau, l'occasion de voir Queen jouer sur scène lors de leur "The Game Tour", bien sûr, ce n'était pas mon premier concert de Queen et ça ne serais surement pas le dernier, mais c'était l'intention qui comptait; de plus je n'avais pas encore eu l'occasion de voir leur nouveau show, alors j'étais excité à l'idée de voir ce qu'ils avaient préparer. Pour le moment, je me trouvais au côté d'Aphrodite, nous avions été inviter à assister au répétition en attendant le concert qui se déroulerais plus tard et si tout allait bien, demain nous avions prévue de tous nous retrouver à la plage pour profiter un peu plus des garçons mais aussi de la plage. Les premières note de "Another Bite the Dust" se mirent à résonner dans le stade tout entier et je souriait, ravis, bougeant la tête en rythme, tandis que Freddie s'avançait sur scène, l'air concentrer alors qu'il se mit à chanter, enfin, c'est ce qui aurait dû se passer, car nous n'entendions rien du tout, pas le moindre son, au bout de plusieurs secondes, il s'arrêta de chanter quand un homme lui fit un signe de la main, le leader de Queen se tourna en direction des ingénieurs du son qui s'agitaient déjà derrière leur console pour tenter de fixer le problème.
Je m'arrêtais de danser, me mettant sur la pointe des pieds pour tenter d'y voir un peu mieux."Ça m'a l'air bien compliqué."Commentais-je plus pour moi même que pour la déesse, poussant du doigt mes lunettes de soleil qui s'était mise à glisser alors que je dansais. L'un des ingénieur du son, leva le pouce en l'air et la musique repris une fois de plus, je me remis à sautiller sur place, bougeant la tête en rythme, faisant gaffe à ne pas renverser du coca sur mon pantalon de cuir ou sur le sol, je croisais le regard de Deacy qui lui aussi sautillais sur place, basse en main et nous échangèrent un regard complice avant qu'il ne se concentre une fois de plus sur les cordes de sa basse. Les années avaient passé depuis la fête d'Halloween, j'avais revue les garçons plusieurs fois de mon côté ou en compagnie d'Aphrodite et parfois d'Apollon, j'avais forger un lien avec chacun des garçons, je me sentais plus à l'aise en leur présence, même si Freddie m'impressionnais toujours autant et parfois il me fallait encore un petit moment avant que je ne me décide à lui adresser la parole, ce qui me valait d'être taquiné par les autres et qui amusait beaucoup le concerner.
"C'est des incompétents ?"Questionnais-je quand je notais que la musique ne fonctionnait plus, les garçons ne s'était pas encore rendu compte qu'il y n'avait plus de son, Roger fut le premier à s'arrêter de jouer, frappant sa batterie avec plus de force que nécessaire, il poussa un soupire agacée; Brian et Deacy finirent par se stopper de jouer à leur tour et seul la voix de Freddie résonnait dans le stade à présent, il se tourna en direction des autres et s'arrêta quand il remarqua que plus personne ne jouait.
"Si ça continue, j'en connais un qui va pété un boulon." Disais-je à l'adresse de mon amie, je n'avais pas besoin de lui préciser de qui je pouvais bien parler, depuis le temps, nous savions toute les deux comment pouvait être un certain batteur quand les choses ne se déroulait pas comme il le voulait.
Pando
Aryana Cloud-Sandman
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Dianna Agron & Charlize Theron
“ Vous ne pourrez jamais comprendre.
Tout ce que je fais, je le fais pour Elliot. ”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Aphrodite
And the white's all black, take me back to the shack shack She don't take no prisoners She gonna give me the business Hey it's a dragon attack!
Mars 1981
J'avais senti sa présence dès l'instant où il était apparu à mes côtés. Son aura transportait une impression humide et glacée, ainsi qu'une vague odeur d'embruns marins. J'étais restée impassible, continuant de lire le magazine Music Life.
"Aphrodite." déclara-t-il en guise de préambule.
"Poséidon." répliquai-je sur le même ton, sans pour autant lever les yeux de l'article sur Roger Taylor.
Il était rare que le dieu des océans vienne me rendre visite. Nous étions loin d'avoir une relation complice comme celle que j'entretenais avec Apollon, par exemple. Cela se justifiait par le fait que Poséidon était quelqu'un d'ennuyeux et d'inquiétant. Je n'appréciais guère sa compagnie. Il faisait partie de ces divinités, à l'instar de Zeus, qui me faisaient des avances auxquelles je n'accédais jamais. Il n'était pas repoussant mais je n'aimais pas sa façon de voir les choses. Une fois encore, le sujet revint sur le tapis. Je laissai échapper un soupir exaspéré tout en continuant de lire l'interview de Roger. Cela m'amusait toujours de voir les magazines déformer certains faits ou paroles d'une personne que je connaissais bien.
"Nous pourrions concevoir un enfant parfait." proposa-t-il de sa voix calme comme l'eau caressée avant une tempête.
Tiens, une nouveauté. Je haussai un sourcil sceptique dans sa direction. Cette phrase avait au moins eu le mérite d'attirer mon attention vers lui.
"Tu as séché les cours de sciences naturelles divines ?" fis-je, sarcastique. "Deux Olympiens ne peuvent avoir d'enfant ensemble."
Tranquillement, Poséidon s'avança vers moi et s'assit au bord du lit. Je ne bougeai pas d'un millimètre, restant étendue avec mon magazine ouvert.
"Et si je te disais que j'ai trouvé le moyen ?" susurra-t-il tout en effleurant ma cheville nue du bout des doigts.
Un frémissement désagréable me parcourut. Quel était ce moyen en question ? Je n'avais pas envie de le connaître. Je me redressai légèrement et déclarai, suffisante :
"Physiquement, il serait parfait, il n'y a aucun doute. Et très blond. C'est plutôt intellectuellement que j'aurais des craintes le concernant."
Je coulai un regard narquois dans sa direction avant de m'intéresser de nouveau au magazine. Tournant la page, je découvris un poster central de Roger, la chemise ouverte, occupé à sonner le gong lors d'un concert à la fin de Bohemian Rhapsody. Un petit gloussement m'échappa. Le regard de Poséidon devint glaçant et il me prit le magazine des mains. Il fixa le poster sans aucune expression l'espace de quelques secondes.
"Tu préfères te faire culbuter par des mortels insignifiants." dit-il avec un calme qui ne s'accordait pas du tout avec ses yeux inquisiteurs. "Tu n'as aucun respect pour toi-même, ni pour ce que tu représentes."
Je récupérai mon magazine avec trop de facilité. C'était plutôt lui qui venait de me le rendre. Il se leva et s'éloigna.
"Je représente l'Amour. Tout ce que je fais, c'est en ce sens. Une notion qui t'échappera toujours, toi qui ne vois que les opportunités." lançai-je avec aigreur.
Il eut un rictus crispé alors qu'il posa les yeux sur moi.
"Tu n'aimeras jamais comme j'aime." rétorqua-t-il posément. "Parce que tu ne vois jamais plus loin que ta petite personne."
Ses paroles ne m'effleurèrent guère plus qu'une caresse venant d'un vent capricieux. Il disparut l'instant d'après et je repris ma lecture, bien que j'avais l'impression qu'une ombre planait au-dessus de ma tête.
***
Quelques jours plus tard, le malaise que j'éprouvais s'était dissipé. L'insouciance était mon maître mot. Je ne me mettais jamais martel en tête pour des broutilles. Artémis était plus douée que moi pour se causer du souci. J'avais déjà essayé maintes fois de l'inciter à être moins préoccupée par tous les problèmes de l'univers, mais nous étions radicalement différentes à ce niveau, tout comme à bon nombre d'autres niveaux. Ce qui n'empêchait pas de bien s'entendre.
Ce jour-là, j'avais rejoint Sasha et les Queen qui faisaient une tournée en Amérique du Sud. Au fil des ans, je les avais revus régulièrement ; parfois en compagnie d'Apollon ou de la démone, et parfois seule.
Alors que les quatre garçons répétaient, le son se coupa à plusieurs reprises. Je fronçai les sourcils et me plaçai au bord de mon siège, contrariée. Moi qui espérais bénéficier d'un concert privé, j'étais bien désappointée. Mon agacement n'était rien en comparaison de celui des rock stars qui se tournèrent vers l'équipe de techniciens s'affairant au niveau des consoles. Je souris faiblement aux paroles de Sasha, sans quitter la scène des yeux. Quoi qu'il arrive, on risquait d'assister à un sacré spectacle.
"C'est un problème d'alimentation." supposa John en abandonnant sa basse pour rejoindre le petit groupe rassemblé près des coulisses.
"Deacy, laisse-les faire leur boulot et reviens jouer." soupira Roger en mâchouillant son chewing-gum.
L'irritation était clairement perceptible dans sa voix veloutée. Il fit tourner une baguette entre ses doigts et soupira de façon parfaitement audible en constatant que son ami l'ignorait et continuait de chercher l'origine du problème.
"C'est pas son boulot !" insista-t-il auprès des deux autres.
Freddie eut un rictus attendri en direction du bassiste et s'amusa à faire tourner son micro dans les airs en le tenant par le fil tout en faisant quelques pas pour se dégourdir les jambes. Quant à Brian, il en profita pour vérifier que sa guitare était bien accordée, la plaçant près de son oreille. Roger regarda l'un, puis l'autre et s'écria :
"Je suis l'homme invisible ou quoi ?"
Il se leva d'un bond de derrière sa batterie et remonta ses lunettes de soleil sur son nez. Avec un grognement étrange, il donna un grand coup de baguette sur une cymbale.
"Tu es tout sauf invisible, darling." soupira Freddie. "Paul, viens donner un peu d'eau à Rog'. Quand il est déshydraté, il devient insupportable."
Aussitôt, un homme que j'exécrais surgit de nulle part depuis les coulisses, tel un lapin crétin sortant du chapeau d'un vil magicien. Il avait une bouteille d'eau en main et la tendit avec une gentillesse feinte à Roger qui se contenta de lui décocher un regard indifférent à travers ses lunettes noires. Nous savions tous que si Freddie ne le lui avait pas demandé, Prenter n'aurait rien fait pour le batteur. L'homme s'éclaircit la gorge, agacé, et finit par se diriger vers le chanteur pour lui donner la bouteille.
"C'est adorable, Trixie." le remercia-t-il.
Paul lui adressa un sourire dévoué qui m'écoeura. J'en avais suffisamment vu. Et dire que sans l'intervention d'Apollon, cet être infâme aurait déjà été six pieds sous terre à l'heure qu'il est...
Pendant ce court laps de temps, je m'étais empressée de monter sur scène. Prenter remarqua ma présence et lança, hautain :
"Les groupies, ça reste en bas."
Nouveau haussement de sourcil. Après quoi, je pris tout mon Temps pour déclarer d'un ton parfaitement détaché :
"Oh, vraiment ? Pourtant, je pensais que tu donnais l'exemple en trottinant comme un toutou sur la scène."
Brian étouffa un rire et Roger tapa sur la caisse claire deux fois avant de taper sur la grosse caisse au dernier temps, faisant résonner le rythme de We will rock you, tout en affichant un large sourire en direction de Prenter. Freddie esquissa un petit rictus qui s'évanouit très vite, ce qui était à la fois encourageant et désespérant. Pourquoi était-il le seul à ne pas voir à quel point Paul était nocif ? C'était un crève-coeur de ne pouvoir intervenir de façon radicale. Je tenais tellement à lui, à le voir heureux. Il croyait l'être, mais il ne l'était pas.
"Contrairement à toi, je viens pour me rendre utile." repris-je à l'adresse de Prenter.
La tête haute, je continuai de traverser la scène, mais ses paroles, prononcées avec une suave méchanceté tout près de mon oreille alors que je passais près de lui, me stoppèrent net :
"Utile pour décharger Brian ? Ou Roger, peut-être ? Ca sera lequel aujourd'hui ?"
Lentement, je pivotai vers lui. La tension était palpable. Du coin de l'oeil, je remarquai que les autres sentaient que quelque chose allait de travers, bien qu'ils n'aient pas entendu l'infamie de Prenter, à part Freddie, peut-être. Ou alors, il faisait semblant de ne pas avoir entendu. Je ne préférais pas savoir. En tous cas, Sasha avait l'ouïe suffisamment fine pour avoir perçu toute la conversation.
Je réprimai mon envie de saisir Prenter à la gorge et de serrer jusqu'à sentir les os de sa nuque craquer contre mes doigts. Ce serait un son certainement plus mélodieux que n'importe quelle chanson de Queen. C'était dire à quel point je le haïssais.
"Tu as de la chance." fis-je entre mes dents, tout en braquant sur lui un regard glacé.
Qu'il y ait des témoins. pensai-je rageusement.
Paul garda contenance et me fixa à son tour, plein d'arrogance. Il émit un petit rire avant de jeter un coup d'oeil vers Freddie qui s'était approché de Brian pour discuter avec lui. Sans doute un bon moyen de ne pas prendre part. Ou parti.
Je secouai la tête et marchai à grands pas vers le but de ma manoeuvre : rejoindre les ingénieurs du son. La panne n'était toujours pas solutionnée. Deacy discutait activement avec eux.
"... ça disjoncte pas forcément dès qu'on met le jus." expliqua un technicien. "La seconde fois, ça n'a pas coupé immédiatement. Ca a cafouillé avant."
"Ce qui est étrange, c'est que le générateur de secours plante également." songea Deacy à haute voix, penché sur les consoles.
"L'installation est-elle aux normes ?" intervins-je brusquement.
Toute l'équipe posa les yeux sur moi, et l'un des hommes répondit en désignant les stars tour à tour :
"Evidemment. On ne voudrait pas risquer d'électrocuter un d'entre eux. Les années soixante, c'est fini."
"Avez-vous essayé de faire dériver le circuit auxiliaire ?" poursuivis-je tout en plaçant les mains sur mes hanches.
Les techniciens se lancèrent un regard qui voulait dire beaucoup. Il y eut un petit silence. Finalement, celui qui parlait depuis le début déclara avec une voix agacée qu'il tempéra de son mieux à l'aide d'un sourire poli :
"C'est très gentil de faire des suggestions mademoiselle, mais je pense que vous devriez nous laisser faire notre travail."
Sois belle et tais-toi. On en revenait toujours à ça dès que le taux de testostérone dépassait les 10% à un même endroit. Malgré toutes ces femmes qui étaient mortes pour obtenir le droit de votes et autres libertés, il me semblait que l'égalité des sexes serait longue à obtenir.
"Pour quelle raison alors que vous le faites mal ?" rétorquai-je tout en fronçant les sourcils.
Le sourire poli du gars s'évanouit aussitôt et je sentis l'irritation gagner tout le peloton de techniciens. Parmi eux, Deacy gardait le silence tout en se dandinant d'un pied sur l'autre. L'idée qu'il partage leur avis m'était insupportable.
"Jane, j'ai étudié le génie électrique." glissa-t-il tout en me lançant un regard profondément gentil. "Je sais ce que je fais, et ces gars aussi."
"J'ai aussi étudié le génie électrique." mentis-je éhontément, mais avec tant de talent que tous écarquillèrent les yeux.
"Vraiment ?" fit Brian, étonné, qui nous avait rejoint.
J'expirai un peu d'air, outrée qu'il soit si surpris et m'écriai :
"Oui, vraiment ! Je ne suis pas qu'un objet décoratif ! Vous le sauriez si vous vous étiez intéressée à moi au lieu de seulement me culbuter, tous autant que vous êtes !"
Sur cette tirade, je quittai la scène à grands pas furieux, mais j'eus beau m'éloigner, j'entendis parfaitement Deacy préciser d'un ton embarrassé :
"Euh... moi, je n'ai jamais fait ça."
"Moi non plus." fit un des ingénieurs et je sentis nettement la déception dans sa voix.
Je roulai des yeux puis contournai la scène, retrouvant la terre ferme qui me semblait un peu humide. Je sautillai dessus et observai le sol pendant plusieurs secondes. Bon nombre de fils électriques serpentaient dans diverses flaques. Une fois certaine de ce dont j'avançais, je lançai depuis la fosse :
"Eh, les génies électriciens ! Il y a des infiltrations d'eau. Ca a dû provoquer les coupures de courant. Il vaudrait mieux colmater tout ça avant qu'il y ait un accident."
Les ingénieurs s'empressèrent de me rejoindre pour constater les dégâts.
"Incroyable ! Pourtant, le terrain a été vérifié ! Le stade n'a jamais eu aucun problème de ce genre !" fit l'un d'eux en se grattant la tête.
Cette remarque me crispa. Instantanément, je songeai au dieu des océans. Se pouvait-il que mon refus l'ait poussé à se venger sur les "mortels insignifiants" que j'appréciais ? A cette idée, je ressentis une terrible appréhension.
Sassy, j'ai contrarié Poséidon il y a peu. Je me demande s'il n'est pas derrière tout ça. Ouvre l'oeil. Reste vigilante. Il est trop fourbe pour se manifester physiquement, mais il se peut que les garçons soient en danger. confiai-je mentalement à mon amie.
Mon angoisse monta crescendo quand un crachotement vif se fit entendre depuis les consoles de contrôle.
"Deacy, éloigne-toi !" m'exclamai-je.
Il s'en fallut de peu pour que je me téléporte. Le plus difficile dans ces cas-là, c'est de garder suffisamment son sang-froid pour ne rien faire d'inconsidéré. Le bassiste me dévisagea sans comprendre mais se recula malgré tout de quelques pas. Rapidement, je me précipitai jusqu'à Freddie et lui confisquai le micro qu'il balançait toujours nonchalamment dans sa main. Il cligna des yeux, perplexe, alors que je le plaçai hors de sa portée en le levant au-dessus de ma tête -ce qui était absurde puisqu'il était plus grand que moi.
"Ne touchez plus à rien d'électrique pour l'instant !" m'écriai-je. "C'est trop dangereux ! Brian, pose ta guitare TOUT DE SUITE !"
On aurait dit que la Red Special était devenue une bombe à retardement, vu la façon dont je l'observais. Instinctivement, il lui fit presque une caresse et la garda contre lui.
"Les Beatles ont fait tout un concert sous la pluie en risquant l'électrocution. Ca ne les a pas arrêtés." fit-il remarquer.
"Ils ont eu de la chance."
Il haussa les épaules.
"Le rock est synonyme de danger."
Il allait me contredire encore longtemps ? Nom d'un faune, je cherchais seulement à lui sauver la vie !
Je sursautai en sentant une tape sur mes fesses. Incrédule, je tournai la tête vers Roger qui m'adressa un large sourire tout en mâchouillant son chewing-gum.
"Tu avais besoin d'être calmée, sexy Jane."
Venant de n'importe qui d'autre, je l'aurais mal pris. Le batteur avait la chance d'être dans mes bonnes grâces.
"Et si tu appliquais tes conseils ?" poursuivit-il.
Il baissa légèrement ses lunettes noires pour me regarder, tout en faisant un geste de la main. Je m'aperçus alors que je tenais toujours le micro. Forcément, puisque une électrocution ne me serait pas fatale, contrairement à eux. D'un autre côté, m'étaler de tout mon long et me changer en poussière sous leurs yeux risquait d'être une étape pénible à expliquer.
Avec une moue contrite, je posai le micro par terre.
"J'étais tellement inquiète pour vous que j'ai oublié ma propre sécurité." marmonnai-je.
"Tu as trop bon coeur, mon chou." dit Freddie, et son compliment me fit curieusement beaucoup de peine, parce que je savais que c'était faux.
Brian avait enfin rangé sa guitare dans son étui, avec les précautions habituelles.
"CA VA PRENDRE COMBIEN DE TEMPS POUR COLMATER LES FLAQUES ?" beugla Roger, au bord de la scène, penché vers les ingénieurs qui s'affairaient.
Il n'était pas énervé ; sa voix avait simplement une intonation de fin du monde dès qu'elle atteignait un volume conséquent.
"A mon avis, on a plusieurs heures devant nous." intervint Deacy tout en le rejoignant.
"Va falloir qu'on s'occupe." fit Brian avec une moue désenchantée.
"Un Scrabble ?" proposa aussitôt Freddie avec de grands yeux digne d'un chat en manque de caresses.
Les trois autres gardèrent le silence, mais se renvoyèrent un regard désespéré. Je jetai un coup d'oeil complice à Sasha. Il était de notoriété publique que le chanteur inventait des mots à sa fantaisie et qu'il ne voulait jamais s'arrêter de jouer. Je n'avais pas encore eu l'occasion de faire une partie avec eux mais j'avais entendu des échos.
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❝These are the days of our lives❞ Keep yourself alive...and rocking !
"Oh pour l'amour des... du ciel !"M'exclamais-je en sursautant quand Roger se mit à beugler en direction des coulisses, cette homme avait vraiment des problèmes de délicatesse, peut être qu'à force de cogner sur ses cymbales et sur ses tomes il avait développé des manières de bourrin; soufflant une mèche rose pour la dégager de mon visage, je jetais un regard noir en direction du blond qui m'offrit son plus beau sourire amusée. Décident de ne pas en rajouter je portais mon attention sur la conversation pour tenter de me calmer, déjà que Prenter avait commencé à me taper sur les nerfs avec ses remarques envers Aphrodite, voilà maintenant qu'on devait gérer la possible crise de jalousie de l'autre thon divin, si ça continuait j'allais finir par frapper quelqu'un et ça pourrait péter l'ambiance.
Je sourit à la déesse avant de regarder les garçons."Ça pourrait être pire."Et puis de toute façon, je n'avais pas embarquer le moindre autre plateau de jeu et si j'en faisait apparaître un, j'allais devoir expliquer d'où il sortait, donc nos options était plutôt réduites.
"C'est vrai qu'il aurait pu proposer une partie de Twister."Rajouta Roger, se qui fit grimacer Deacy et Brian, Freddie lui souriait à pleine dent.
"Je croyais qu'on avait dit qu'on ne parlerais plus de Twister, surtout si c'est pour que ça finisse comme la dernière fois."Brian frissonna de dégoût et je lâchais un petit rire, me souvenant de cette fameuse partie de Twister qui avait pourtant si bien commencé, avant qu'elle ne devienne une partie de Strip Twister, personne n'avait vraiment compris les règles, mais tout le monde avait finit la partie plus ou moins habiller."Il y a des choses qu'on ne veut vraiment pas voir."
"Comme si c'était la première fois que tu nous voyais dans notre tenue d'Adam, darling."Freddie secoua la tête, l'air vaguement amusée avant qu'il ne frappe dans ses mains."Mais pour éviter de heurter la sensibilité de ce cher Saint Brian, on va faire un Scrabble."Et sans rien ajouter de plus, il s'éloigna sous les protestations de Brian, marchant en direction des coulisses pour aller récupérer le plateau.
"Saint Brian." Ricana le batteur, faisant tournoyer sa baguette entre ses doigts, le guitariste roula des yeux.
"Ferme la."J'observais la scène avec amusement, si ça commençait comme ça, la partie de scrabble allait vite mal tournée.
*****
"Je rajoute U et E à Tend, ça fait TENDUE et donc, 6 points."Annonçais-je à voix haute, attrapant le carnet pour noter mes points, nous en étions déjà à notre troisième partie, une espèce de tension régnait autour de la table qui avait été installé exprès pour nous; il y avait eu au moins deux dispute depuis le début du jeux, mais au moins personne n'avait fait encore voler le plateau, ni renverser la table sous la colère ce qui était quand même un plus; si Charlie avait été présent, notre esprit de compétition aurait sûrement pris le dessus et des chaises aurait voler.
Roger jeta un coup d'oeil rapide en direction du plateau, puis en direction de ses lettres, tandis qu'il réfléchissait, j'attrapais ma bouteille de coca cola avant de coincer la paille entre mes lèvres, ne remarquant pas tout de suite le petit rictus amusée qui fit son apparition sur le visage du blond."RGE et avec cette case blanche, S donc VIERGES...comme Sasha."Je faillis m'étouffer avec mon coca cola, avalant rapidement le liquide avant de donner un coup de pied dans le tibia de Roger, mesurant comme à mon habitude ma force pour éviter de trop lui faire mal."Ow ! J'ai besoin de ma jambe pour jouer de la batterie alors du calme ma jolie."
"Ça t'apprendra à raconter des conneries."Je posais avec force ma bouteille sur la table, ce qui fit trembler le plateau, John tendit les mains vers celui-ci, surement prêt à remettre les lettres en places, mais mise à part quelques lettres qui partirent légèrement en biais, il ne se passa rien de trop grave."11 points pour Taylor."J'attrapais le carnet pour lui noter son score vu que monsieur n'avait pas l'air décider de le faire, il se contentait simplement de me regarder, tout content de sa connerie tout en se massant la jambe.
"Toujours aussi mordante."Me dit-il, lâchant sa jambe."Ne t'en fait pas, je sais que tu n'est plus vierge."Il me fit un clin d'oeil et je poussais un soupire d'agacement, Brian lui secoua la tête d'exaspération.
"Un vrai gentleman."Commenta-t-il en regardant son ami avec un regard désapprobateur.
"Oh lâche moi les baskets."Répondit Roger, agacé, faisant claquer sa langue contre son palais.
"Allons, allons les enfants, on se calme, c'est à présent à mon tour."Le chanteur baissa les yeux en direction de ses lettres, un grand sourire au lèvres, Brian avait déjà placer la main sur le dictionnaire qui se trouvait sur la table, sachant pertinemment qu'il en aurait probablement besoin. Cependant, avant même qu'il ne puisse déposer ses lettres sur son plateau, Prenter fit son apparition, s'avançant dans notre direction, le chanteur le remarqua et lui offrit un petit sourire. "Tu vient finalement te joindre à nous ?"J'espérais que non, sinon la tension qui avait régné depuis le début, allait vite augmenter et cette fois-ci quelqu'un allait finir empaler sur un pied de table, probablement Prenter.
"Non, juste pour annoncer que tout semble en ordre, donc nous allons pouvoir reprendre les répétitions."L'annonce eu pour effet de faire retomber la tension, des soupires de soulagement se firent entendre et tout le monde se leva de sa chaise, Prenter se pencha en direction du plateau, surement pour débarrasser mais Freddie lui barra la route."Ne touche pas, on reprendra la partie plus tard."Prenter hocha la tête avant de suivre le chanteur en direction de la scène, le reste des membres de Queen en firent de même, quand à moi je suivit Aphrodite, peut être que cette fois-ci les choses allaient bien se passer.
*****
Le lendemain.
Les répétitions et le concert s'était déroulé sans le moindre problème, j'avais été au aguets tout le reste de la journée, essayant de repérer le moindre problème qui aurait pu coûter la vie à l'un des membres de Queen, j'avais même caché un poignard dans ma botte au cas où quelqu'un s'en prendrais physiquement à l'un d'eux; je ne savais pas de quoi était capable l'autre algue divine, mais j'avais préféré ne pas le sous estimer dans sa vengeance, si bien que j'avais même passer toute la nuit à veiller sur les garçons, c'était peut être aller loin dans la paranoïa, mais je m'en fichais, ces quatre garçons était devenue mes amis et je ne voulais que rien ne leur arrive.
"Tout le monde en maillot de bain, les chéris, on déjeunera au bord de la plage, j'ai fait une réservation pour midi, on à toute la matinée pour profiter de la plage."Annonça Freddie après avoir terminé son petit déjeuner, tout le monde quitta la cafétérias pour monter dans sa chambre et se changer, j'en fit de même, enfilant mon bikini couleur bleu ciel que je couvrait avec un short en jean et un débardeur noir avec écrit "rock'n'roll" dessus et un chapeau que j'enfonçais sur mon crâne. Une fois tout le monde prêt, nous quittions l’hôtel qui se trouvait non loin de la plage, ils nous fallut quelques minutes avant que nous trouvions un emplacement libre, malgré qu'il soit encore assez tôt, il y avait déjà beaucoup de monde.
Je déposais mon sac de plage sur le sable, récupérant ma serviette pour l'étendre avant de m'asseoir dessus, retirant mes chaussures, je les déposais sur le côté."C'est ma place."M'informa Roger, poussant mes chaussures avec son pied avant qu'il n'étende sa propre serviette, il s'allongea dessus avec toute la délicatesse dont il était capable, croisant ses bras derrière sa tête pour les utiliser comme repose tête, je pouvais voir à travers ses lunettes de soleil qu'il avait fermer les yeux, surement voulait-il rattraper un peu de sommeil. Poussant un soupire, je posais mes chaussures ailleurs avant de sortir la crème solaire, c'était bien sur inutile, je ne craignais pas le soleil et donc par conséquents, je ne risquais pas d'attraper le moindre coup de soleil, mais pour éviter d'attirer l'attention je préférais faire semblant, juste au cas où.
"Si tu veux, après je t'en met dans le dos."Me proposa Roger qui avait ouvert un oeil pour m'observer."Et je veux bien que tu m'en mette aussi, j'ai oublié la mienne."
"Je peux t'aider avec ça Rog' si tu veut."Proposa Freddie avec un petit sourire.
"Non merci Fred', Sasha à déjà dit oui pour m'en mettre, n'est-ce pas ?"Je sentit une légère pression entre mes omoplates, il cherchait sûrement à attirer mon attention.
"Je ne l'ai pas entendu te répondre, allez retourne toi, je vais t'en mettre."Freddie s'avança en direction de son ami, qui bondit en dehors de sa serviette, pointant un doigt en direction du chanteur.
"Va mettre de la crème à quelqu'un d'autre et laisse moi tranquille."Le chanteur leva les mains en l'air en signe de défense, l'air amusée mais il n'insista pas, Roger repris place à mes côtés, s'allongeant une fois de plus, les lèvres pincer. Je l'observais en silence, terminant de me tartiner les bras, puis je jetais le tube de crème sur son torse.
"T'a pas intérêt à me transformer en bonhomme de neige Taylor."Le blond attrapa le tube, l'air tout fier de lui et il s'avança un peu plus vers moi, s'agenouillant et j'en profitait pour retirer mon t-shirt, le déposant dans mon sac de plage; mon dos fut parcourut d'un frisson quand je sentit les mains du batteur sur ma peau nu, puis il se mit à faire des cercles pour étaler et pour la faire rentrer, je restait silencieuse tandis que je le laissais faire, fronçant les sourcils quand je sentais les bretelles de mon maillots de bain être repousser.
“C’est juste pour en mettre sur tes épaules.”Expliqua-t-il après avoir vu mon expression, j’hochais la tête avant de tourner la tête une fois de plus vers la plage, me laissant baigner par le bruit ambiant qui régnait, écoutant d’une oreille distraite la conversation des autres. “A ton tour.”Je baissais les yeux, remarquant le tube de crème qui était secouer devant mes yeux, je l’attrapais d’un geste sec, tandis que Roger se plaçait juste devant moi, entre mes jambes, appuyant sur le tube de crème, j’en fit couler sur la paume de ma main, avant de déposer le tube sur le côté, j’hésitais quelque instant puis j’eu une idée, un sourire en coin apparut sur mon visage; trempant mon doigt dans la crème, j’en pris assez pour tracer un trait droit puis un point, répétant plusieurs fois de suite l’opération, je me retint de ricaner quand le mot “idiot” fut formé dans son dos, un gloussement discret attira mon attention et je tournais la tête vers Deacy qui me souriait, je le lui rendit, fier de ma connerie. “Qu’est-ce que tu fait ?.”Me demanda Roger, tordant sa tête sur le côté pour tenter de voir ce que je fabriquais.
“Rien du tout.”Disais-je précipitamment, étalant la crème qui se trouvait sur son dos.
“T’écrivais un mot c’est ça ? Un mot gentil sur moi ?.”Me demanda-t-il avec un petit sourire.
“Tout à fait.”Mentis-je tandis que continuais d’étaler de la crème sur ses épaules.
“Je le savait.”Il bomba le torse et je levais les yeux au ciel, fermant le tube de crème pour ensuite lui ébouriffer les cheveux.
“Aller on va nager.”Je jetais le tube de crème en direction de mon sac, me levant pour retirer mon short en jean, puis je marchais en direction de l’eau, déposant mon chapeau au passage. Zigzaguant entre les gens, j’entendis soudain des pas se précipiter dans ma direction, puis sans même que je n’ai le temps de réagir, je me retrouvais à être soulevé dans les airs et porter rapidement en direction de l’eau.
“Taylor pose moi tout de suite !”Gueulais-je tandis qu’il riait au éclat, il ne semblait pas vouloir m’écouter malgré le faite que je lui tapais dans le dos et que je criais, bien vite on se retrouva dans l’eau.”T’a pas intérêt, pose moi immédiatement.”Je continuais à gesticuler tandis qu’il ralentissait l’allure et bien vite mes pieds touchaient la terre ferme,enfin, le sable mouillé.”Imbécile.”Je le foudroyais du regard tandis qu’il continuait de rire, puis, ni une, ni deux, je tirais sur son maillot de bain d’un geste sec avant de me précipiter à l’eau alors qu’il lâchait un petit cris de surprise, remontant bien vite son maillot de bain pour me suivre.
“Tu va me le payer.”Beugla-t-il dans ma direction ce qui me fit rire.
“Attrape moi si tu peux.”Lançais assez fortement pour qu’il m’entende, nageant dans l’eau assez rapidement pour m’éloigner de lui.
Pando
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Tout ce que je fais, je le fais pour Elliot. ”
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Pressure pushing down on me Pressing down on you, no man ask for
La veille, pendant la nuit...
Les paroles de Prenter m'avaient beaucoup plus blessée que ce que je laissais paraître. Cela n'aurait pas dû m'atteindre à ce point. Comment l'avis d'un simple mortel aurait-il pu avoir un quelconque ascendant sur une déesse telle que moi ? Cet individu n'avait aucune emprise sur ma personne ; pourtant, je demeurai discrète durant la partie de Scrabble puis tout le long de la répétition. Ses propos faisaient écho à d'autres remarques acerbes que j'avais essuyées au cours des siècles. Il y aurait toujours des jaloux. Peut-être que ma carapace d'indifférence était en train de se fissurer ? Trop anxieuse à cette idée, je préférais ne pas y penser.
Le concert fut fabuleux. Freddie fut aussi flamboyant que d'habitude ; son talent ainsi que celui de ses trois compères n'étaient plus à démontrer. Je m'étais laissée absorber par l'ambiance électrique qui avait embrasé le stade. Un moyen efficace d'oublier mes petits problèmes. Je n'en restai pas moins vigilante concernant Poséidon. Il était tout à fait capable de jouer les trouble-fêtes. Cependant, il ne se manifesta pas. Je restai sur le qui-vive toute la nuit durant, à l'image de Sasha. Nous avions eu la même idée sans nous concerter. Nous aurions fait n'importe quoi pour les garçons.
Je montai la garde dans l'hôtel, me déplaçant de temps à autre dans leurs chambres. Ils ne me voyaient pas, ils dormaient. Seul Freddie n'était pas encore revenu de son habituelle after-party qui avait toujours lieu après un concert.
Silencieuse comme une ombre, j'apparus tout près du lit de Deacy et l'observait dormir, agenouillée près de son lit. La nuit était si claire au Brésil que je discernais parfaitement les contours de son visage. Il paraissait paisible. Souvent, je me demandais l'effet procuré par le sommeil. Les mortels semblaient partir pour un autre monde qui me serait à jamais interdit. C'était frustrant.
J'eus un mouvement de recul lorsqu'il souleva les paupières. J'hésitai à partir. J'aurais pu me volatiliser, demeurant juste un rêve pour lui. Je décidai de rester. Il cligna des yeux et se redressa légèrement. Il portait un tee-shirt Peter Pan. C'était mignon.
"Jane ?" marmonna-t-il. "Il est quelle heure ?"
Sans attendre de réponse, il tourna la tête vers le réveil qui indiquait quatre heures du matin. Surpris et légèrement ahuri, il me regarda de nouveau. J'eus l'ombre d'un sourire en constatant qu'il paraissait un peu anxieux de me trouver là. Dans sa chambre. C'est vrai que ce n'était pas mon habitude avec lui.
"Je n'arrivais pas à dormir." mentis-je. "Prenter a été détestable avec moi. Je n'arrête pas d'y penser."
J'affichai une grimace tout en frictionnant machinalement les bras de mes mains. Deacy se frotta les yeux et ouvris la bouche, sans doute pour dire quelque chose de gentil, mais je le pris de vitesse :
"Je peux m'allonger à côté de toi ?"
Il déglutit et écarquilla les yeux. Il paraissait chercher un moyen de refuser, tout en luttant avec l'envie d'accepter. Je n'attendais pas spécialement d'approbation, de toutes façons. Me redressant, je grimpai sur le matelas et enjambai souplement son corps, avant de me glisser sous les draps. Il agrippa la couverture à deux mains et la monta jusqu'à son menton, tout en établissant une distance de sécurité entre nous. Ce petit manège me fit éclater de rire.
"Relax, monsieur Deacon, je ne vais pas vous violer." le taquinai-je.
Il s'esclaffa à son tour mais de façon plus tendue. J'approchai mon nez de son oreiller et demandai, les sourcils froncés :
"C'est normal que les draps sentent le fromage fondu ?"
Cette fois-ci, il émit une exclamation mystérieuse. Je n'étais pas sans savoir qu'il aurait pu se damner pour un bon fromage. Sacré Deacy.
"Prenter a dit que... que j'étais juste là pour..."
Non, je ne pouvais terminer cette phrase. Ce serait reconnaître que j'avais des doutes. Reconnaître qu'il m'avait vraiment fait mal. C'était lui donner trop d'importance.
"N'écoute pas ce que raconte ce pauvre type." dit-il et l'animosité dans sa voix ne me surprit qu'à moitié. "J'espère qu'un jour, Fred se rendra compte à quel point il est malsain."
Il se tourna vers moi, toujours emballé dans sa couverture. Avec un sourire, il ajouta dans un sourire adorable :
"Tu es notre Jane. C'est ça qui compte."
Je sentis ma lèvre inférieure trembler. L'émotion m'étreignit le coeur. J'aurais souhaité l'enlacer et le serrer très fort contre moi, mais il s'agissait de Deacy. Je me trouvais dans son lit, à une place qui n'était pas la mienne, car il aimait sa femme et lui avait toujours été fidèle (à ma connaissance du moins). Je savais qu'il était attiré par moi -comme la majorité des hommes- mais il avait suffisamment de volonté pour me résister. Je respectais cela. Je le trouvais incroyablement fort d'esprit.
"Veronica a beaucoup de chance de t'avoir trouvé." murmurai-je dans la confidence de la nuit.
"Je lui répète à chaque fois que je la vois, mais elle n'est pas toujours d'accord avec ça." fit-il avec un sourire faussement modeste.
J'eus un petit rire et lui collai une pichenette sur l'épaule. Un silence s'installa, qu'il rompit tout en affichant une mine soucieuse, le regard posé sur le mur juste derrière moi.
"C'est difficile de retrouver sa famille à chaque fin de tournée. La vie a continué alors que nous, on a l'impression d'être resté sur un point fixe. Mes enfants grandissent trop vite. C'est comme vivre deux vies différentes. L'une et l'autre ne correspondent pas, comme si l'ampérage était faussé. Le problème ensuite, c'est que les court-circuits se répandent et on ne peut plus rien faire pour enrayer la machine. Les prises de tête au sein du groupe prennent de plus en plus d'ampleur."
Je n'avais jamais réalisé les problèmes qu'ils pouvaient tous rencontrer. Jusqu'à présent, j'avais côtoyé les garçons dans les bons moments, lors de leurs élans créatifs. Bien entendu, il y avait eu des tensions, mais tout s'était toujours résolu au final. Jamais je n'aurais songé que les soucis pouvaient émaner des deux choses fondamentales qui animaient leurs vies : le rock et leurs familles respectives.
"On est tous en train de changer." poursuivit-il toujours absorbé dans ses pensées. "Parfois, je me dis que..."
Un soupir acheva sa phrase. Je déglutis, redoutant le pire.
"Tu penses que vous allez vous sé...?"
"On s'en remettra. On s'en remet toujours." coupa-t-il d'un ton assuré. "Tu as aimé le concert ?"
Il cherchait à orienter la conversation sur un terrain plus léger, et je n'avais aucune envie de le contrarier.
"Cette question ! J'ai particulièrement aimé l'idée d'enchaîner I'm in love with my car avec Get down make love. C'était une initiative de Roger, je suppose ?"
Malgré le clair-obscur, je vis distinctivement les joues de John rougir.
"Non, non c'est... moi." dit-il, évasif.
Il était à la fois gêné et très fier, ce qui me fit éclater de rire.
"Ca rend le tout encore plus décalé." insista-t-il.
"Je ne dis pas le contraire. En tous cas, la foule était en délire à ce moment-là." dis-je en haussant plusieurs fois les sourcils. "Petit coquin."
Il rougit de plus belle et je me décidai à quitter le lit.
"Merci, je me sens beaucoup mieux."
"C'est toujours un plaisir de rendre le sourire à une jolie fille."
Je haussai un sourcil incrédule. Réalisant son excès d'audace, il attrapa la couverture pour se cacher en dessous. J'eus un petit rire à la fois narquois et flatté, puis je m'éclipsai.
Je traversai le couloir dans l'intention de faire une nouvelle ronde dans la chambre des autres, et choisis celle de Freddie pour commencer. Des éclats de voix m'apprirent qu'il était enfin rentré de l'after-party. Il était avec... Prenter. Mon sang se glaça instantanément dans mes veines et je décidai de me cacher dans la pièce adjacente de la suite afin de pouvoir écouter la conversation sans être repérée. J'étais intriguée car la voix de Freddie était clairement irritée.
"... Tu n'avais aucun droit de dire ça d'elle."
"C'est la vérité, non ? Freddie, on s'en fiche de cette fille. C'est juste une p*te."
Il y eut un mouvement vif et je me figurais que Prenter avait tenté d'approcher le chanteur qui s'était dérobé brusquement.
"Pourquoi tu en fais toute une histoire ?" s'énerva-t-il.
En m'approchant tout en restant plaquée contre la paroi, je pouvais voir une partie de ce qui se déroulait sur le balcon. Freddie avait allumé une cigarette d'un geste nerveux et aspira une bouffée.
"Tu lui as manqué de respect." articula-t-il.
Il s'accouda à la rambarde du balcon. Prenter, à moins d'un mètre, se mordit les lèvres.
"Elle m'a aussi manqué de respect, je te signale. Je n'ai fait que lui rendre la monnaie de sa pièce."
Freddie ne répondit rien. Toujours appuyé contre la rambarde, il se contenta de tirer une nouvelle fois sur sa cigarette. Dans son dos, Prenter perdit patience.
"Ca va, ce n'est pas comme si j'avais insulté Sainte Mary !"
Le chanteur se redressa immédiatement. Prenter eut un tressaillement mais resta immobile alors que son compagnon se retournait pour planter un regard perçant dans le sien.
"Par moments, je me demande vraiment ce que je fous avec toi..."
Il tituba légèrement, jeta sa clope et plaqua les mains contre son visage. Sentant que la dispute risquait de tourner véritablement au vinaigre, Prenter changea son fusil d'épaule et se composa une voix douce :
"Freddie, je suis désolé, je ne voulais pas dire ça. Je suis épuisé. Et toi aussi. Les tournées nous mettent toujours sur les rotules. Viens, allons nous reposer."
Le chanteur secoua la tête, la mâchoire contractée, mais il finit par capituler sous les caresses et les mots tendres de Prenter. Ils quittèrent le balcon, me contraignant à abandonner ma cachette. Malgré le fait que je me sois téléportée ailleurs, je n'avais pas desserré les poings, et mes doigts me firent très mal quand je les décrispai enfin. J'étais à la fois furieuse contre Prenter -pour ne pas changer- mais reconnaissante envers Freddie. Il avait pris ma défense, alors qu'il n'y était pas obligé.
***
Le lendemain...
La nouvelle lubie de monsieur Mercury était de se dorer la pilule sur une plage privée. Je soupçonnai qu'il veuille se changer les idées, et il avait raison. On avait tous besoin de décompresser et de faire une cure de vitamine D.
"Ils sont mignons à cet âge-là." prononça Freddie dans un soupir éploré, digne d'une mère qui contemple sa progéniture.
Il observait Roger et Sasha chahuter dans les vagues, à plusieurs mètres.
Nous tournâmes la tête vers lui et il expliqua avec une moue en direction de Roger :
"J'ai l'impression qu'il ne quittera jamais le stade de l'adolescence."
"Il n'est pas si idiot. Il fait l'idiot, c'est différent." le défendit Brian tout en dépliant sa serviette de bain pour l'étendre sur le sable. "Mieux vaut ça que d'être trop sérieux."
Son regard se perdit dans le lointain et je me mordis les lèvres, soucieuse. Pensait-il à Prenter ? Etait-ce mal de souhaiter qu'ils aient rompu, tous les deux ? Hélas, j'avais le pressentiment que ce n'était pas le cas. Malgré tout, l'absence de Prenter sur la plage était encourageante.
Il balaya ses soucis d'un revers de main et retrouva sa nonchalance habituelle alors qu'il allait s'allonger sur la serviette de Brian. Ce dernier émit un petit soupir contrarié. Imperturbable, le chanteur attrapa le tube de crème solaire et m'indiqua d'approcher. Je m'assis au bord de la serviette et me laissai faire alors qu'il appliquait de la crème sur mon dos. Je finis par hausser un sourcil agréablement surpris tandis que je sentais ses mains faire des mouvements circulaires plus ou moins tendres, qui décrispaient sensiblement des muscles que je ne savais pas être tendus entre mes omoplates.
"Tu es très doué en massage." remarquai-je.
"Je suis doué en pleins de choses." dit-il sans aucune modestie. "Roger et Deacy adorent mes massages. Brian aussi, même s'il fait semblant du contraire."
"Tu m'as coincé un nerf la dernière fois." grommela son ami.
"C'est parce que tu te crispes trop facilement." répliqua-t-il avec désinvolture. "Fais comme Jane : elle est de la pâte à modeler sous mes doigts."
Je devinai un sourire de diablotin dans ses paroles, ce qui me fit sourire à mon tour. Brian nous lança un regard oblique avant de prendre un livre et d'aller s'allonger sur une chaise longue à plusieurs mètres de là.
"Félicitations : je pense que nous avons réussi à le contrarier, très chère. Il n'aime pas que d'autres hommes te tournent autour." me chuchota-t-il à l'oreille. "Pourtant, il sait qu'il n'y a pas grand risque avec moi. Ca doit être plus fort que lui."
Je ne répondis rien, fixant le sable devant moi. Son massage avait le don de me détendre même si la conversation soulevait un point houleux.
"Il va falloir qu'il s'y habitue." fis-je avec une moue. "Je ne vais pas me faire nonne pour son bon plaisir."
Freddie s'esclaffa et Deacy, qui n'était pas loin eut aussi un petit rire. Estimant que le massage était terminé, je me relevai et appliquai de la crème solaire sur le dos -incroyablement poilu- de Freddie et fis de même pour Deacy, avant de me planter devant la chaise longue de Brian. Sans rien dire, je me contentai d'agiter le tube de crème devant son nez. Il fit semblant de m'ignorer tout en lisant son bouquin avec davantage d'attention. Je levai les yeux au ciel et attrapai ses lunettes de soleil pour les lui enlever et les mettre. Avec un petit soupir, il ferma son livre et m'observa, attendant que je parle. Mais je n'avais rien à dire. Je me contentai de monter à califourchon sur lui et d'appliquer de la crème contre son torse. Il frissonna quand mes mains entrèrent en contact avec sa peau et l'ombre d'un sourire naquit sur mes lèvres.
"Tu es au courant que le parasol me protège des UV ?" fit-il après quelques secondes de silence tendu -et il n'y avait pas que le silence qui l'était.
"Même à l'ombre, on peut attraper un coup de soleil. C'est scientifiquement prouvé. Tu ne savais pas ?" chantonnai-je afin de le taquiner. "Mais si tu préfères ressembler à une écrevisse, je peux m'en aller."
J'eus un mouvement pour m'éloigner mais il saisit vivement mon poignet afin de m'en empêcher. La température augmenta encore sous le parasol. Il reposa ma main tout contre son torse tout en me fixant avec intensité. Puis, sa paume s'égara sur ma cuisse. Je haussai un sourcil.
"J'ai bien fait de ne pas t'épouser. Tu m'aurais rendu fou." admit-il avec une sorte de résignation teintée de regret.
"Tu le comprends enfin." souris-je tout en me penchant vers lui pour lui offrir un baiser fugace, nos lèvres s'effleurant à peine. "C'est mieux que nous restions amis."
"Mais il y aura toujours quelque chose entre nous...?" reprit-il d'un ton à la fois pensif et interrogateur, comme s'il ne comprenait pas vraiment ce qui nous liait.
"Il y aura toujours quelque chose entre nous tous." assurai-je sur le ton d'une promesse.
Me redressant, je remarquai Miami Beach avancer sur la plage, vêtu de son habituel costume trois pièces. Il peinait à avancer convenablement dans le sable avec ses chaussures cirées.
Avec un sourire, je lui montrai le tube de crème.
"Vous êtes le prochain !"
Il me salua poliment et s'empressa de s'éloigner de nous. Depuis que j'avais eu la maladresse de l'embrasser à pleine bouche devant sa femme, le soir d'Halloween 1975, il était particulièrement nerveux dès qu'il me voyait.
"Qu'est-ce qu'il vient faire ici ?" demandai-je à Brian, intriguée, puisqu'il ne portait pas du tout la tenue adéquate.
Je continuai d'observer le manager qui avait traversé la plage. A quelques mètres de la mer, il enleva chaussures et chaussettes pour retrousser le bas de son pantalon à pinces et commencer à marcher au bord de l'eau.
A cet instant, je remarquai que les vagues s'étaient nettement intensifiées, et que le vent soufflait plus fort même si la température restait agréable. Brusquement, je me remémorai Poséidon et la menace qui planait toujours au-dessus de Queen. Le dieu des océans cherchait à m'intimider et moi, je me rendais avec mes amis sur une PLAGE ! Bon sang, je m'étais relâchée ! En un bond, je quittai Brian et m'élançai vers l'océan.
"SORTEZ DE L'EAU ! TOUT DE SUITE !" hurlai-je.
Pourquoi était-ce si long de courir ? J'avais l'impression de ne pas avancer. Mais je ne pouvais me téléporter directement dans les flots. Miami tourna la tête vers moi, indécis, quand une vague violente lui fit perdre l'équilibre. Pourtant, il n'avait de l'eau que jusqu'aux chevilles.
Sassy, protège Roger. dis-je mentalement à mon amie qui se démenait avec les vagues, beaucoup plus loin.
Freddie et Deacy s'étaient redressés sur le sable et me regardèrent passer. Ils devaient sûrement me prendre pour une folle, mais je n'étais plus à ça près. Je me consolais en estimant que j'étais forcément ravissante et parfaite tandis que je courais. Dans un film, j'aurais sûrement été filmé au ralenti.