« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 Let your colours bleed ✮ Petit Sherly

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Nyx L. Hartwin
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Nyx L. Hartwin

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________________________________________ 2019-01-10, 19:47


let your colours bleed

cover your crystal eyes and feel the tones that tremble down your spine.

 
Chaque journée amenait son lot de surprises, et celle-ci ne faisait évidemment pas exception. Elle les enchaînait à vrai dire depuis quelques semaines : de nouvelles personnes, de nouvelles rencontres, de nouveaux endroits et, ce qu'elle préférait par-dessus tout, de nouveaux projets.

Elle n'avait pas perdu de temps pour proposer ses services à l'orphelinat de la ville, évidemment, c'était l'une des premières choses à laquelle elle s'intéressait dès qu'elle arrivait dans un nouvel endroit. C'était une façon pour elle de conserver un lien avec le rôle qu'elle tenait par le passé. Néanmoins, si elle veillait à ce que les nuits des enfants qui n'avaient pas le privilège d'avoir des parents se déroulent le plus sereinement possible, elle n'en oubliait pas qu'ils n'étaient pas les seuls à avoir parfois besoin d'être accompagnés.

Nyx s'était attelée à la distribution des tracts dans les boîtes aux lettres des habitants pendant de nombreuses matinées. Elle se préparait à ce qu'à un moment ou un autre, on finisse par la contacter. Il existait partout des âmes ayant besoin de ses services. Elle avait cependant davantage imaginé un coup de téléphone ou une prise de rendez-vous par mail, quelque chose de conventionnel et d'habituel, plutôt qu'à un face à face direct. C'est ce qu'elle adorait le plus à Storybrooke. Rien ne se passait jamais comme prévu. C'est ainsi que le premier demandeur requérant son aide se présenta au pas de sa porte.

« Qu'est-ce que je peux faire pour vous ? » l'avait-t-elle questionné, un sourire démesuré élargissant ses lèvres, sans pouvoir s'attendre une seule seconde à l'ampleur de la tâche qu'elle devrait accomplir.

* * *

Baker Street. L'immeuble était d'un style purement british qu'elle affectionnait. La jeune femme avait passé de nombreux mois à Londres, fut un temps, et elle en avait adoré le moindre instant. Baissant ses yeux vers la carte qu'il lui avait été donné la veille, elle la rangea avec soin dans son sac avant d'en replacer la bandoulière sur son épaule. D'un geste distrait, elle replaça ses cheveux bruns derrière ses épaules avant de se décider à entrer sans prendre la peine de frapper.

Elle avait à peine poser un pied sur la première marche de l'escalier lorsqu'elle entendit distinctement le bruit d'une porte s'ouvrir. Se pinçant les lèvres, elle se retourna avec engouement dans la seconde qui suivit. Ce n'était pas très poli de sa part d'ignorer la propriétaire des lieux.

« Madame Hudson ! » la coupa-t-elle dans son élan, en voyant la bouche ouverte de la concernée. « C'est un honneur de faire votre connaissance. J'ai tellement entendu parler de vous. »

Elle se permit sans doute trop de familiarité, en s'approchant pour venir serrer la main de la dame face à elle sans se départir de son expression enjouée. A vrai dire, elle ne savait pas grand chose, si ce n'est les descriptions qui en étaient faites dans les récits de Doyle et les rares informations qu'avaient laissé filtrer celui qui l'avait envoyé.

« Je viens voir Monsieur Holmes, de la part de l'autre Monsieur Holmes. » informa-t-elle pour pallier à toute tentative d'interrogatoire de la part de son interlocutrice. « Je ne peux malheureusement pas prendre le temps de discuter avec vous, j'ai beaucoup à faire, mais j'espère que nous nous rattraperons plus tard ! Vous avez l'air d'être une femme adorable ! J'ai toujours un bon instinct pour ces choses-là. »

Elle ponctua ce compliment d'un clin d'oeil avant de se détacher à une vitesse folle. Elle perçut quelques paroles de la femme qui devait avoir réussit à passer outre la surprise, mais elle avait déjà atteint le palier de l'appartement qui l'intéressait. Est-ce qu'elle devait frapper, cette fois ? Elle hésita face au panneau de bois qui n'avait pas l'air d'être dans le meilleur des états, et se concentra sur les bruits qu'elle percevait, autant de l'autre côté qu'au-dessus. Combien de personnes vivaient ici ? De ce qu'elle savait, une femme, son enfant et la sœur. Il ne s'agissait pas de celles qui l'intéressaient, cela dit. Elle laisserait le destin décidé de si son chemin devait croiser les leurs plus tard.

Finalement, Nyx décida d'abattre son poing à trois reprises contre la porte, pour prévenir de sa présence. Mais ce fut sans attendre qu'elle l'ouvrit. Elle avait connaissance du manque d'hospitalité de celui à qui elle rendait visite.

« Bonjour Monsieur Holmes. Je ne vous dérange pas ? » furent les premières paroles qu'elle lança, teintée de sa douceur habituelle, se préparant à éviter un coup d'arbalète ou de harpon trop brutal.

Là-dessus aussi, on avait prit le temps de la briefer. Mais l'homme était simplement assis sur son fauteuil et ne lui apportait pas la moindre attention. Il avait même l'air occupé. Qu'est-ce qu'il fabriquait ? Elle fit abstraction du bruit, décidant que ce n'était pas pour cette raison qu'elle retarderait ses plans.

« Je m'appelle Nyx. Vous pouvez m'appeler... Nyx. »

Elle se rendit compte de la pertinence de tels propos simplement une fois sa phrase achevée. Elle haussa les épaules, estimant qu'il trouverait bien d'autres choses à lui reprocher si sa réputation était à la hauteur de ce dont elle avait entendu parler.

« Je ne suis pas une cliente, si c'est ce que vous pensez. » prononça-t-elle à la hâte, ne voulant pas qu'il y ait de malentendus à ce sujet. « Je suis là pour vous, en vérité. Pour combler le moindre de vos désirs ! »

Tout en parlant, elle se débarrassa de son sac et le laissa à même le sol, sa tête se tournant dans toutes les directions pour observer l'intérieur de ce lieu de vie. Elle était exaltée et peinait à le cacher dans son besoin de s'agiter. Cela faisait plusieurs semaines qu'elle n'avait pas eu l'occasion de venir en aide à qui que ce soit et elle commençait à ressentir comme un effet de manque. Il y avait bien les regards émerveillés des enfants pour la contenter mais ce n'était pas pareil, de venir soutenir un être adulte qui était si peu à même d'avoir la même étincelle dans les yeux.

« Pas de manière physique, évidemment ! C'est une de mes règles d'or. Je ne fais pas usage de mon corps. » enchaîna-t-elle avec brusquerie, en réalisant l'ambiguïté de ses propos. « Je n'ai rien à voir avec une péripatéticienne. Même si elles peuvent très bien gagner leur vie comme elles le souhaitent, évidemment, si c'est ce qu'elles désirent. »

Elle cessa de faire résonner le léger rire qui lui échappa en réalisant que ça n'avait rien de drôle. Elle s'était décalée afin de venir s'asseoir face à lui, qui ne se décidait toujours pas à parler, concentré sur sa tâche. Il pouvait jouer au muet si il le souhaitait, ça ne la dérangeait pas, elle aussi pourrait très bien se prêter à cet exercice. Elle était prête à parier qu'elle pouvait garder le silence plus longtemps que lui. Elle l'avait fait pendant des siècles.

« Est-ce que vous êtes prêt ? » l'interrogea-t-elle alors en tournant sa tête dans sa direction, ses mains posées sur ses genoux et les tapotant de manière irrégulière à cause de son impatience. « Je vous emmène faire un tour. Si vous l'acceptez. Si vous préférez prendre votre temps, ma journée vous est réservée. »

Bien qu'elle se demandait si une seule journée serait suffisante, avec une personnalité telle que la sienne. Ce n'était pas un challenge qui l'effrayait. Elle était coriace et elle ne comptait pas le lâcher tant qu'elle n'aurait pas atteint son objectif.
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________________________________________ 2019-01-11, 09:16

Allez, hop, ça dégage.





CRRRRRRR CRRRRRRRRRRRRRRR !
Son visage caché par un masque de soudure, Sherlock semblait concentré.Des arcs électriques volaient dans tous les sens. Le 221B avait été provisoirement transformé en atelier clandestin. Il ne faisait pas d’armure d’Iron Man, ni un super truc. En fait, il s’essayait à un nouveau truc pour bien vérifier qu’il était bon partout. Soudant les deux énormes morceaux de métal sur la table de la cuisine qu’il avait placé au milieu du salon, il ôta son casque pour bien vérifier qu’il avait fait du bon travail et s’accorda une petite pause. A peine les fesses posées dans le fauteuil, qu’une jeune femme plutôt jolie rentra comme si c’était un moulin. Soupirant, Sherlock se demanda s’il ne devait pas mettre un serrure sur cette porte. Laissant tombé son masque au sol, il pointa le chalumeau vers Nyx.

« Je n’ai pas commandé d’escort girl… Il faut que je me désabonne de ces demandes automatiques… Si Kida voit ça... »


Evidemment, qu’avant Kida il avait eu recours à ce genre de service. Il en avait besoin pour faire descendre son taux d’hormone masculine afin de mieux réfléchir. Après tout, il était malheureusement humain avant tout. Mais depuis qu’il était avec Kida, il n’avait pas réellement besoin de ce genre de choses. Activant la petite flammèche en pointant Nyx, Sherlock fronça les sourcils en entendant ses propos.

« Vous êtes là pour quoi au juste ? Je n’ai besoin de rien, hormis de tranquillité pour finir mon œuvre d’art. Et ne faites pas cette tête, elle n’est pas terminée. »


Pour l’instant, elle ressemblait plus à deux vulgaires morceaux de métaux assemblés. Mais il était convaincu que ça deviendrait quelque chose de magnifique. Il l’a vendrait certainement aux enchères et rendrait Apollon jaloux par son magnifique talent. Quoi qu’il en soit, il éteignit la petite flamme et posa le chalumeau à côté de lui. Se levant d’un geste sec, il ôta également le tablier, et les gens en cuire lourd. Sherlock Holmes était très très désappointé. Il détestait qu’on le dérange quand il se lançait dans un projet. Jetant toutes ces affaires dans un coin, il se tourna vers Nyx, vêtu désormais de son magnifique costume cravate classieux.

« Bien, donc vous êtes là pour quoi exactement ? Vous vendez des rêves vous, non ? Je le vois dans votre regard. On peut y lire l’espoir, le désir de faire rêver. Cette profonde satisfaction quand vous y arrivez. Alors, quel bon vent vous amène en matière de rêve ? Un jeu concours ? Un voyage aux Caraïbes ? Des pilules pour bander bien dur ? »


Oui, la dernière phrase était très crue. Mais en même temps, c’était vendre du rêve ce genre de chose aussi. Et il était énervé. Se dirigeant vers la porte de sa démarche sec et rapide, Sherlock l’ouvrit d’un geste vif de la main, tendant l’autre pour lui indiquer la sortie.

« Quelque soit le type de rêve proposé, ça ne m’intéresse pas. Surtout avec les traces de cacao sur vos vêtements, qui indique que vous êtes une amie d’Aster. Oh, ne me regardez pas comme ça, je suis Sherlock Holmes. Il n’y a que lui pour utiliser un cacao aussi pur et de cette couleur. Je ne l’aime pas beaucoup. Il est grognon, et il a du mal à comprendre quand je lui parle pour démolir un clown. Que voulez vous, personne n’est parfait. Si c’est lui qui vous envoie, dites lui bien que la blague est de mauvais goût. »


Un sourire sadique se dessina sur les lèvres de Sherlock. Mais visiblement, elle continuait de l’observer sans bouger. Bon, il fallait visiblement qu’il l’a sorte à coup de chalumeau. Saint Balthazar, priez pour nous. Marchant de manière sèche et rapide, il tapa dans ses mains devant le visage angevin de Nyx.

« Allez ! Hop hop hop ! On dégage de là ! Du balai ! Oh, ne me faites pas ces yeux. J’ai déjà une amoureuse vous savez. »


Pourquoi elle le regardait comme ça ? C’est vrai, c’était très perturbant.



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________________________________________ 2019-01-16, 12:45


let your colours bleed

cover your crystal eyes and feel the tones that tremble down your spine.

 

Elle ne chercha pas à le couper à une seule reprise, restant poliment à la place qu'elle s'était trouvé sur ce fauteuil. Il n'était pas si inconfortable. Elle avait même esquissé un sourire à ces diverses questions, peu étonnée par les déductions qu'il avait fait de lui-même sans qu'elle n'ait eu à expliquer quoi que ce soit. Pas même elle ne prit la peine de hocher la tête pour confirmer ou infirmer ses propos. Après tout, n'était-elle pas en face de Sherlock Holmes ?

Il n'attendait pas qu'elle lui donne la moindre information. Il les collectait de lui-même. Cette remarque sur Aster fit d'ailleurs pétiller ses yeux. C'était à la fois épatant et déstabilisant. Il en faisait une description correcte. ''Grognon'' était un qualificatif qui lui collait à la peau, mais il n'était pas nécessaire de beaucoup le connaître pour en arriver à cette conclusion. Qu'il s'imagine que le Lapin puisse être à l'origine de sa visite était cela dit amusant. Pourquoi Aster aurait-il souhaité qu'elle éclaire la journée de cet individu qui ne l'aimait pas ? Il était peut-être adorable sous ses couches de ronchonneries, mais il restait Aster.

Nyx ne daigna toujours pas se relever, gardant ses yeux rivés sur le détective alors qu'il attendait près de la porte qu'elle se décide à sortir. Elle avait déjà eu à faire à des cas complexes, délicats, difficiles à atteindre. Les rêves qu'il avait évoqué, les voyages, les aides chimiques pour parvenir à un certain nirvana, les gains futiles... ce n'était pas ceux dont elle s'occupait. Elle n'était pas faiseuse de miracles non plus. Elle ne pouvait pas rendre un pauvre riche du jour au lendemain, soigner des maladies incurables, ramener des défunts à la vie. Elle n'était pas là pour ça.

Doucement, elle avait croisé ses jambes, montrant ainsi son intention inébranlable de rester. Elle n'était pas vexée de sa tentative de la mettre dehors, c'était à vrai dire prévisible et qu'elle s'était attendue à subir dès le moment où elle avait passé la porte de l'appartement.

« Qu'est-ce que vous voyez ? » demanda-t-elle soudainement, de cette intonation intriguée et fascinée qui lui était propre. « Vous êtes Sherlock Holmes. Vous devinez des choses en un simple coup d'oeil. Vous remarquez des détails qui échappent au commun des mortels. Vous étudiez, vous jugez, vous constatez et vous tirez vos conclusions. Donc... Qu'est-ce que je vous inspire ? »

Elle n'était pas gênée à l'idée de se faire étudier sous tous les plans. Si elle avait cherché à cacher sa véritable nature dans le monde réel, ce n'était que pour ne pas attirer les soupçons des humains. Ils n'étaient pas prêts à connaître tous les mondes qui existaient en dehors du leur. Ils n'étaient pas prêts pour la véritable magie, pour les histoires rocambolesques, pour tous les dangers que cela pouvait également dissimuler. Ils étaient trop... fermés. Trop grands. Il n'y avait que les enfants qui pouvaient comprendre. Qui pouvaient accepter. Qui se sentaient encore capables de combattre leurs peurs les plus primaires.

« Vous savez que je ne suis pas là pour devenir votre ''amoureuse''. Je ne suis pas une professionnelle en matière de séduction mais je m'y serai quand même prise d'une autre manière. » fit-elle remarquer dans un rire cristallin en secouant légèrement sa tête. « Et puis imaginez le tableau, vous avez vu notre différence de taille ? Vous êtes gigantesque ! Je devrai utiliser un marchepied à chaque fois que je voudrai vous prendre dans mes bras ! »

Comme pour illustrer ses dires, elle s'était redressée tout en époussetant le jean qu'elle portait d'un air distrait. C'était un fait, il la dépassait d'au moins... deux, trois têtes ? Elle se trouvait horriblement minuscule à côté de lui. Ça avait été le cas aussi lorsqu'elle avait rencontré son frère. Etait-il tous aussi grands dans cette famille ?

« Mais je suis très heureuse pour vous, si vous avez trouvé la personne qui vous correspond ! » ajouta-t-elle précipitamment, son regard transpirant d'une telle sincérité qu'il ne pouvait pas avoir de doutes à ce sujet.

Il avait prononcé le nom de Kida, elle s'en rappelait. S'agissait-il de cette princesse de l'Empire Perdu ? C'était un prénom peu commun et dans une ville comme celle-ci, ça ne pouvait pas être un hasard. Elle aurait pu lui demander directement mais elle estimait que ça ne la regardait pas. Mycroft ne s'était pas étalé au sujet de la vie sentimental de son cadet.

« Ce n'est de toute façon pas le sujet de ma visite. » poursuivit-elle en jetant un coup d'oeil vers le début de structure qu'il s'était donc occupé à construire avant qu'elle n'arrive. « Je n'ai pas votre esprit de déduction, mais je pense en toute honnêteté et modestie que vous ne perdez rien à me faire confiance le temps d'une journée. Dans le pire des cas vous rentrerez chez vous en me détestant profondément et nos chemins ne se re-croiseront jamais. Dans le meilleur, on deviendra peut-être... amis ? Vous avez des amis ? »

Elle haussa un sourcil curieux, sans chercher à être blessante dans ses propos mais à la recherche d'informations. Elle supposait que ce n'était pas un domaine dans lequel il excellait. Il l'avait énoncé plus tôt : personne n'était parfait.

« J'ai juste... une toute petite requête à faire. » prononça-t-elle, une moue anxieuse prenant place sur ses traits.

Avec douceur, elle se rapprocha de l'homme qu'elle savait prêt à l'étriper si jamais elle agissait de façon trop familière ou brusque. Il n'aimait pas les contacts physiques. Elle avait retenu cette information. Elle ne comptait pas lui faire un câlin surprise ou se mettre à ébouriffer ses cheveux dans un rire amusé. Elle en aurait été incapable même si elle en avait eu l'envie, toujours à cause de cette différence de taille. Nyx se contenta donc de rester à un pas de distance du détective, un sourire indécis malgré tout éclairant son visage.

« Je vous demanderai d'oublier. Oubliez que vous êtes Sherlock Holmes. » articula-t-elle, confiante et bienveillante. « Au fond... vous êtes tellement plus que ça. Et c'est pour vous le rappeler, que je suis là. »

Il ne pouvait s'arrêter à cette simple phrase pour se décrire. Elle ressentait un élan de compassion pour lui, en réalité, qui devait avoir tant de connaissances, tant de facilités, tant de réflexions qu'elle le voyait autant comme un don qu'il avait que comme un fardeau qu'il devait porter.

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________________________________________ 2019-01-18, 13:14

Allez, hop, ça dégage.





Elle ne voulait pas partir ? Très bien. Refermant la porte doucement, il pensa au plan B. Bien moins facile, mais tellement plus excitant : être assez pénible et chiant pour qu’elle s’en aille d’elle même. Prenant un carnet de note de musique qu’il était en train de composer avant qu’elle n’arrive, il l’ouvrit en s’approchant du feu, les sourcils froncés.

« Qu’est ce que le grand Sherlock Holmes voit ?… Bonne question. Une fouilleuse, une enquiquineuse de première pour rester polie, qui s’invite chez les gens sans en avoir la permission et qui veut jouer au jeu du « qu’est ce que je suis ? » avec Sherlock Holmes… Passez votre tour, je suis occupé. »


Griffonnant quelques notes sur la mélodie intitulée « Sherlazar sérénade », il se mit à ricaner tout seul tellement c’était divertissant de se moquer du barbier. Quand elle parla, il sursauta. Oui, il l’avait déjà oublié. Sherlock pensait vraiment que c’était suffisant pour la faire partir. Elle voulait quoi à la fin ? Le rendre fou ? C’était bien parti. Claquant le cahier dans un bruit sec, il le jeta au feu de colère et ce dernier parti en cendre en quelques instants. Tant pis. Pas de « Sherlazar sérénade », ni de « Michmich&Lalie sucks melody » cette année.

« Je n’ai pas d’amis, et je ne peux pas rentrer chez moi dans la mesure où je le suis déjà. Vous avez le Q.I. d’une huître. »


Sans la regarder, il tenta de lui jeter quelques regards pour voir si son accueil légendaire suffisait à la faire partir. Mais elle était toujours assise, les jambes croisées dans le fauteuil, à le fixer sans trop ciller. Encore deux regards comme ça et elle prenait un « Dictionnaire du 19eme siècle sur la science moderne par Louis Pasteur » dans la tronche. D’ailleurs, en rangeant, il commença à soupeser ce dernier pour savoir s’il ferait assez de dommage à son merveilleux visage pour la faire partir. Le mot « ami » raisonnait cependant toujours dans son esprit. Il en avait eu un. Puis ici, il s’en était quand même un peu fait. Du moins, ça y ressemblait non? Le visage d’Apollon, d’Angelika, de Michel-Ange, et même Mary et Balthazar passa dans son esprit. Mais celui de John Watson restait au dessus des autres. Encore et toujours.

« Oublier que je suis Sherlock Holmes ? Mais je suis né avec ce nom là. C’est comme cela que je m’appelle et c’est ce que je suis. Qui vous envoie ? Mycroft ? Je suis sur que c’est lui. Vous avez encore son parfum noble et cher collé à votre robe. »


Posant le livre sur la cheminée, pour l’avoir en main au cas où il finit par se résigner et sauter dans son fauteuil comme un gamin. Croisant lui aussi les jambes et adoptant la même posture qu’elle, il finit par ajouter :

« Très bien, je veux bien jouer. Qui commence ? Je vous préviens, je suis Lion comme signe astrologique, j’ai une facheuse tendance à dominer les autres. J’espère que je ne tirerai pas la carte de la Mort si vous me sortez un jeu de tarot. Car je ne sais toujours pas pourquoi vous êtes là en fait, hormis me faire passer une très mauvaise journée. Mais vu que c’est déjà le cas, autant la terminer comme elle a commencé. Je vous écoute. Je suis Lion, ascendant Scorpion. J’aime l’odeur du papier neuf et d’excellente qualité et je déteste Balthazar Graves. Ca vous aide ? »

Plissant des yeux, il avait dit cette information pour savoir si c’était le barbier qui l’avait envoyé pour le déranger. Si c’était le cas, lui aussi allait envoyer quelqu’un. Quelqu’un qui sentait le rhum. Ca serait bien fait pour lui. Un truc lui passa par la tête : elle avait parlé de faire un tour non ? Se levant brusquement, il mit son manteau, et sa casquette. Pour le style. Energique, il se dirigea vers la porte en trottinant.

« Allez, j’accepte. On y va ! Je veux aller au zoo ! Le Zoo, c’est cool. »


La laissant passer bien devant lui, il attendit qu’elle passe la porte en premier pour la claquer derrière elle et la fermer à double tour. Bien fermé à l’intérieur, Sherlock se mit à ricaner.

« Vous aviez oublier ascendant Scorpion madame Irma ! Destructeur et auto-destructeur ! »




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________________________________________ 2019-01-19, 10:45


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Si il n'avait pas usé d'insultes trop directes pour la décrire, son comportement lui était des plus outrageant. Elle n'avait pas été dupe. Peut-être que pendant une simple seconde, elle s'était dit que ce changement de comportement pouvait avoir une logique chez cet être incompréhensible, mais elle avait vite prit conscience qu'il ne lui faciliterait pas ainsi la tâche. Il la complexifiait de toutes les façons possibles.

Nyx s'était retournée pour faire face à la porte close et elle entendit sans mal le bruit distinct de la clé que l'on tourne, ainsi que celui du mécanisme de fermeture qui s'enclencha. Une moue embêtée prit place quelques secondes sur ses traits avant qu'elle ne hausse les épaules.

« Je peux attendre ici. » exprima-t-elle sans aucune trace d'exaspération.

Un sourire se dessina sur les lèvres de la jeune femme tandis qu'elle parlait en direction du panneau de bois. Si jamais quelqu'un la voyait agir de la sorte, on la prendrait certainement pour une folle. Ce n'était pas comme si un tel jugement pouvait l'atteindre, elle avait été définie comme étrange par bien des personnes durant toute son existence et le voyait presque comme un compliment.

Elle n'attendait pas de réponse particulière de sa part puisqu'elle supposait qu'il la voyait simplement comme une incompétente insignifiante. Il ne voulait pas perdre de temps avec quelqu'un qu'il estimait indigne de sa superbe compagnie. Ou qui ne lui apportait rien. C'était compréhensible. Si il avait deviné l'identité de celui qui l'envoyait, elle considérait que ce n'était pas un détail important. Elle se fichait des intentions de Mycroft Holmes. Il n'était que le déclencheur.

« Vous pourriez regardez dans mon sac pour moi, s'il vous plaît ? Vous ne m'avez pas laissé le temps de le récupérer. Ou plutôt je n'en ai pas pris la peine. » prononça-t-elle alors, songeuse, le visage presque plaqué contre la porte. « J'ai un carnet dedans. D'excellente qualité. Je vous l'offre pour remplacer celui que vous avez mis au feu. J'en ai plein d'autres chez moi. »

C'était une attention qu'elle ne pouvait s'empêcher de faire. Elle ne faisait que proposer, il pouvait bien décider de ne pas le garder et même de tout brûler si cela l'enchantait. Elle évitait de s'attacher au matériel. Tout ce qui lui importait réellement se trouvait dans sa tête : tous ses souvenirs qu'elle stockait méticuleusement et avec un soin presque maladif. A force d'avoir oublié à tant de reprises ses différentes vies, elle ne voulait plus que ça se reproduise.

« Vous avez évoqué un... Monsieur Graves, non ? » enchaîna-t-elle, presque curieuse. « Je pensais que vous étiez plutôt en... très bons termes. J'ai vu votre compte partagé sur les réseaux. A moins que ce ne soit pas le vôtre ? En tout cas, quelqu'un vous aime bien tous les deux. »

Elle avait prononcé ses mots sur le ton de la simple constatation. En arrivant en ville, elle avait bien dû mener ses recherches pour en connaître le plus possible sur les habitants qui la peuplaient. C'était tellement différent du reste du monde. Observer ce que partageaient chacun était un bon moyen de s'informer.

« J'aurai dû me douter que c'était un faux. Vous n'avez clairement adopté aucun enfant récemment... et c'est sans doute mieux ainsi. »

Elle se permettait la taquinerie puisqu'après tout lui ne se gênait pas. Elle n'avait pas voulu le froisser inutilement jusqu'à maintenant, étant donné toute l'arrogance qu'il dégageait, mais elle ne voyait plus de prétexte suffisant pour s'en empêcher. Tenter de le brosser dans le sens du poil ne portait pas ses fruits et elle adaptait ses techniques en fonction de l'interlocuteur qu'il lui faisait face. Si il préférait faire usage de la mesquinerie, elle s'en donnerait à cœur joie. C'était une des méthodes les plus amusantes.

Ses doigts tapotaient distraitement le bois. Elle n'espérait pas qu'il lui ouvre à nouveau si aisément. Il en faudrait davantage. Son front posé contre la porte, elle se mordait les lèvres et resta ainsi quelques secondes. Elle ne voulait pas en forcer l'entrée, ni même chercher à passer par la fenêtre à l'extérieur bien que l'escalade ne lui poserait aucun problème. Elle devait s'imposer en toute subtilité... même si cette notion pouvait considérablement varier d'un être à un autre.

Je suis née Nightlight. Je suis donc Nightlight. Tout comme je suis Nyx. Mais pensez-vous réellement que vous ne vous résumez qu'à un nom ?

C'était une évidence. Lui montrer qu'il ne pouvait pas lui échapper, même si un mur les séparait. Au lieu de faire usage de la simple parole, si impersonnelle finalement, si futile, elle avait fait résonner ses mots dans l'esprit si fertile et rempli du détective.

Oh, et je suis Poisson. Ascendant Scorpion également. Est-ce que ce serait un hasard ?

Il était assez proche d'elle en distance physique pour qu'elle se permette de faire usage de ce mode de communication. Allait-il le percevoir comme une intrusion trop intime ? Il ne pouvait pas l'en sortir. Après tout elle n'entrait pas véritablement dans sa tête. Elle ne pouvait qu'en frôler la surface, ce qui lui paraissait déjà bien suffisant.

Ça ne veut pas dire grand chose non plus mais... en tant que Poisson, j'adore l'eau. La mer. L'océan. Pas vous ? Je voulais vous emmener sur un bateau. Vous ratez une sacrée occasion en jouant au solitaire auto-destructeur.

Elle ne bougeait plus, immobile au pas de cette porte. Une étrange sérénité régnait dans la cage d'escalier de l'immeuble de Baker Street. Sa voix ne résonnait plus jusqu'aux étages, se contentant de ne plus se faire entendre que pour lui. C'était un privilège, si on voyait les choses sous cet angle. Elle le considérait ainsi. Une marque de confiance. Un pas en avant. Elle avait un timbre plus nébuleux quand elle ne s'exprimait que par ce biais et elle-même se sentait plus apaisée lorsqu'elle en usait. C'était comme un retour aux sources empli de sérénité.

Je vais prendre un thé avec Madame Hudson, en attendant que vous arrêtiez de bouder. Vous n'avez qu'à crier si vous en voulez un aussi.

Elle finirait bien par l'avoir. Peut-être pas aujourd'hui. Peut-être pas demain. Elle était prête à le convaincre à l'usure. Elle pariait qu'il céderait bien avant que l'idée même d'abandonner ne vienne l'effleurer. Elle avait vécu une partie de son existence aux côtés de Jack Frost et du Père-Noël. Sa patience était sans limite.

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________________________________________ 2019-01-24, 17:39

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Au mot « compte partagé » sur les réseaux sociaux, Sherlock fit un excellent doigt d’honneur au panneau de bois. Qu’ils aillent tous au diable avec ce fichu compte. Il ne savait pas qui l’avait créé, même s’il avait quelque doute, grâce notamment à son article intitulé « Reconnaître un photographe grâce aux détails de style » par l’illustre Sherlock Holmes. De sa démarche rapide et élancée, il alla ensuite directement vers le dit sac et l’ouvrit. Respirant le papier en souriant, Sherlock soupira un peu. Avait-il des regrets ? Non. Il soupirait parce que le fait que le sac soit ici, ça l’obligeait à la revoir. Se dirigeant rapidement vers la porte, pour aller lui ouvrir, il s’arrêta à mi-chemin, mettant une main à sa tempe par réflexe. Comment faisait-elle ça ? C’était très très énervant. Finalement, il rouvrit la porte, avec un faux-sourire merveilleusement sadique qui s’effaça aussitôt.

« Ne refaites jamais ça. La dernière personne qui a voulu utiliser des pouvoirs ici pour lire dans mes pensées est devenue complètement folle. Elle mange des spaghettis par le nez depuis ce jour. Je ne réfléchis pas spécialement comme les autres, et ça peut perturber. Entrez. Installez vous. Je vais prendre… Trente minutes. Pas une de plus, pas une de moins. »


S’installant dans son fauteuil, Sherlock fit un signe las et circulaire de la main. Finalement, elle avait eu ce qu’elle voulait non. On pouvait voir qu’il était fatigué. Des racines blanches montrant sa fatigue étaient désormais visibles.

« Beau manteau, propre sur vous, qui témoigne que vous vous accorder une importance dans ce monde. Sourire à n’importe quoi, même à ma chaise de salon, ce qui témoigne l’idée que chaque nouveauté est une véritable découverte pour vous comme un enfant de 8ans. Sourire en coin rieur, mais qui tressaillent. Vous aimez bien jouer, mais vous n’osez jamais demander de peur de froisser l’autre. Vous jouez les grandes sœurs, mais en réalité, vous êtes la cadette. C’est un comportement de cadet, ça. Je continue ? »


Oui, la dernière n’était pas une supposition logicomathématiques mais il en était presque convaincu. Comme habité par un démon, il s’affaira à la cheminée et commença à gratter dans les braises comme un aspergueur.

« Du thé… J’en ai marre, du thé. Ou alors, on le fait dans les braises, à l’ancienne. J’ai une vieille théière pour ça. »


C’était quoi  ça ? Plus le temps passait avec elle, plus il avait envie de faire des choses qu’il rêvait de faire quand il était enfant. C’était très bizarre. Revenant s’asseoir, il entendit même la voix d’Eurus enfant dans sa tête « Maman, Sherlock bouge encore comme un idiot ! Il doit encore avoir des vers... » Petite peste. Tiquant plusieurs fois du visage comme si ce souvenir le gênait, il mit la main sous son menton et se décida à poser plusieurs questions.

« Donc, vous vous appelez Nyx… Pourquoi Nyx ? C’est peu commun ça. »


C’était l’hôpital qui se moquait de la charité.

« Et comment faites vous le truc des pensées ? C’est inné ? Vous l’avez appris ? En fait, c’est quoi votre objectif.  Précisément… Et pourquoi moi, surtout… Je me porte très bien. Surtout en ce moment. »


C’est vrai, il n’était pas mal. Quelques affaires, plusieurs énigmes familiales, une vie de couple qui roulait comme en 40. Non, franchement, il avait eu des moments pire que cela.

« Je suis un genre d’Elu ? Je dois accomplir une prophétie ? »


Là, il se moquait clairement d’elle. D’ailleurs, il ne s’en cacha pas et joignit ses doigts devant lui en émettant un petit ricanement. Puis, il devint froid, glacial même. Un détail lui avait échappé. C’était toujours les détails qui faisaient la différence.

« Qui vous a parlé d’océan et d’aventures ? Personne ne possède cette information, hormis trois. Et il ne faut pas qu’ils soient un de plus comme c’est déjà le cas, visiblement. Devinons. La première est certainement la plus probable car elle ne veut que le bien de tous, même si elle ne l’avoue jamais… Mais elle devrait garder les informations des membres de sa famille pour lui. La deuxième est dans le grenier, et je pense qu’elle se moque complètement de vous si c’est elle qui vous envoie, et la troisième est portée disparue… Donc, par élimination, je dirai Mycroft. J’avais raison depuis le début. »

Il marqua une pause et se fit un peu plus chaleureux.

« C’est derrière moi. Tout ça. L’enfance est terminée. Et elle a été brisée. Mycroft sait ça. »


Plissant des yeux comme s’il la regardait aux rayons X, il appuya ses dire en se grattant légèrement le menton d’un air pensif… Oui, on lui avait brisé son enfance. Et il ne donnerait rien au monde pour y retourner.



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________________________________________ 2019-01-26, 13:10


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Si Conan Doyle n'avait déjà pas eu l'idée d'écrire un bouquin sur cet homme, quelqu'un d'autre aurait dû s'en charger. Le Grand Sherlock Holmes. L'homme trop intelligent pour le reste du Monde et sans doute pour lui-même. C'était certainement l'image globale que les gens avaient rien qu'en entendant son nom ou en le voyant, une sorte de préjugé, d'idée reçu, de tableau dépeint rien que par sa réputation. Elle ne s'arrêtait pas à ça, la réalité était bien plus complexe, c'était certain. Elle le remarquait rien qu'à la façon dont il avait proposé un thé différent, ou encore à cette manière qu'il avait de décrire sa propre tête comme un labyrinthe dans lequel elle pourrait se perdre.

« Vous êtes doué. » fut dans un premier temps sa seule remarque, prononcée telle une constatation teintée d'une légère admiration.

Plusieurs de ses réflexions étaient correctes. Ses yeux s'étaient illuminés lorsqu'il avait évoqué le fait qu'elle puisse être la cadette d'une fratrie. Peut-être était-ce dû au hasard et ne l'avait-il dit que pour voir si sa réaction confirmerait cette supposition. Nyx s'imaginait que ce n'était qu'une moitié de vérité puisqu'elle ne l'avait été qu'un temps, mais cela faisait sans doute partie malgré tout de sa personnalité.

« Je ne peux pas lire dans vos pensées. » jugea-t-elle alors utile de préciser, en secouant légèrement la tête. « J'aurai pu, à une autre époque, mais elle est révolue à présent. C'est sans doute mieux pour vous comme pour moi ! Manger des spaghettis par le nez ça ne me tente pas vraiment... »

Elle laissa de nouveau échapper un léger rire, qu'elle fit cesser avant de se racler distraitement la gorge.

« Je ne peux que m'exprimer dans votre tête. Je trouve ça plus... intime ? Plus plaisant, en tout cas, comme manière de m'exprimer. C'est un don de naissance. Ou plutôt de création. Je ne suis pas humaine, à la base... C'est vraiment très bizarre de le dire comme ça sans avoir à se cacher ! »

Elle en était complètement exaltée. En dehors de cette ville, la discrétion était de mise. Encore maintenant qu'elle y était revenue, elle avait acquit tellement d'expérience dans le domaine de la retenue qu'elle en oubliait parfois qu'il ne servait à rien de chercher à dissimuler ses pouvoirs ici. C'était nouveau, c'était amusant, c'était revigorant.

« Nyx est le nom que la malédiction a choisit de me donner. Bien que j'ignore comment ça a vraiment fonctionné. C'est même Nyx Lux, si vous voulez tout savoir : la nuit et la lumière. Tout est lié à ma nature d'origine. »

Elle hocha la tête pour appuyer sa propre conclusion. Elle aimait bien ses prénoms, autant qu'elle appréciait le nom qu'elle avait porté pendant des siècles avant cela. Elle finit par faire un geste bref de la main devant elle, comme si toute cette conversation était futile, en fin de compte.

« Mais vous n'aviez pas raison depuis le début. » fit-elle remarquer tout en haussant un sourcil, les lèvres pincées. « Vos doutes se sont d'abord portés sur Aster. Vous avez présumé qu'il pouvait être celui qui m'avait envoyé, ce qui n'est absolument pas le cas. Vous avez donc deviné qu'il s'agissait de Mycroft seulement à votre deuxième essai... ce qui reste une réussite ! »

Etait-ce pertinent de remettre son raisonnement en doute ? Sans doute aurait-elle pu se retenir, mais elle aimait parfois avoir le soucis du détail et mettre en lumière les légers défauts qui pouvaient se révéler, particulièrement lorsque son interlocuteur dégageait une confiance trop prononcée. Elle ne pouvait pas tout le temps le brosser dans le sens du poil, ça ne ferait d'elle qu'une groupie parmi tant d'autres.

« Je ne veux pas refaire de vous un enfant. Je n'ai pas ce talent. Vous êtes un adulte accompli, à l'évidence, et je ne prétends pas que vous soyez malheureux non plus. » poursuivit-elle avec une moue. « Qu'est-ce que ça change ? Pourquoi est-ce qu'on devrait attendre d'être dépressif avant de se dire qu'il est temps de se faire plaisir ? Pourquoi est-ce que les adultes n'auraient pas le droit à un peu d'émerveillement ? Tout le monde se contente de ses acquis. Du bonheur constant et obtenu. De la routine. Je déteste la routine. Et vous aussi. »

Elle releva la tête, ses mains jointes sur ses genoux et son sourire légèrement dessiné ne la quittant plus. Il fallait être idiot pour ne pas le remarquer. Il était de ceux qui avaient besoin d'action, de chamboulement, d'adrénaline même si il ne l'admettrait peut-être pas. Au fond elle se disait que c'était le cas de tout le monde. Chaque individu avait besoin d'être bousculé à un moment ou un autre.

Le Monde est vaste. Votre esprit aussi. Et pourtant vous vous contentez de rester dans cet appartement en espérant... quoi exactement ?

Sa question était sincère et, malgré tout ce qu'il pouvait dire, il lui semblait qu'évoquer son enfance ne lui faisait pas plaisir. Elle n'avait pas menti : son objectif n'était pas qu'il redevienne haut comme trois pommes et qu'il gambade comme les bambins insouciants de l'orphelinat. Elle savait mieux que personne que l'expérience forgeait le caractère et la perception. On ne pouvait totalement s'oublier. Mais on pouvait retrouver ce détachement l'espace d'un instant, la félicité innocente, la joie désintéressée face à des détails qui échappent à l'oeil d'un adulte, et l'envie de réaliser les rêves oubliés avec le Temps. C'était à ça que ça servait, de vivre. Pas à regarder les secondes défilées et à attendre que les miracles se produisent d'eux-même.

« On a tous, constamment, une envie. Obsédante ou juste passagère. On a tendance à les occulter quand on grandit. » lâcha-t-elle alors brusquement, faisant de nouveau résonner sa voix dans la pièce. « Moi, j'ai envie d'une glace. Et d'aller voir ce fameux océan qui vous fascine mais que vous évitez. »

Elle garderait le silence à ce sujet, si cette information était si précieuse. Elle se sentait flattée de faire partie de ce cercle restreint, finalement. Elle n'aurait aucun mal à conserver le secret. Il existait comme un coffre au trésor à l'intérieur de son esprit où elle le conserverait avec soin.

« Et vous ? » enchaîna-t-elle sans lui laisser le temps de réfléchir.

Là, maintenant, sans réfléchir : de quoi est-ce que vous avez envie ?

C'était sans doute beaucoup lui demander que de faire une telle demande. Il fallait bien qu'il y mette du sien lui aussi.

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________________________________________ 2019-02-03, 08:50

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Posant une main sur sa joue pour soutenir sa tête, Sherlock la pencha sur le côté, comme un enfant. Au final, cette jeune fille avait attisé sa curiosité, alors qu’il avait beaucoup mieux à faire de ses journées. Considérons simplement le fait qu’il s’agissait de petites vacances.

« C’est curieux comme don. Ma sœur aussi a un don. Je suis le seul à ne pas en avoir on dirait dans cette ville. »


Michel-Ange pouvait soulever des voitures (moyennant une tronche de femme qui accouche), Kida pouvait assommer une vingtaine d’hommes, Apollon pouvait se téléporter partout… Finalement dans son entourage, hormis Mary et Balthazar, ils avaient tous des dons. Il commençait à être jaloux. Il se sentait comme Batman. Oui, c’était lui, Batman. Un peu plus courageux, il reprit :

« Pourquoi Mycroft vous enverrez ? Il n’agit que par intérêt. Et la, je ne le vois pas. »


Il avait quitté sa tête d’enfant posé sur sa main pour reprendre son air habituel. Ses mains jointes sous son nez, son regard pénétrant et ses yeux plissés par la concentration observant Nyx. Elle était vraiment belle. C’était un peu perturbant.

« Oui, je déteste la routine. Mais le bonheur change de définition en fonction des personnes. Ce n’est pas quelque chose de mathématiquement quantifiable. Je suis très heureux, rassurez vous. »


C’était à moitié vrai, mais aucun traits de son visage ne sembla bouger pour prouver le contraire. Il restait toujours dans la même posture, ses yeux bleus profonds plongés dans les siens. Elle recommença. Cette fois-ci, il s’y était préparé. Il resta impassible en face d’elle et sans bouger. Il détestait ça. Le détective avait vu Doctor Strange hier soir, et il avait bien envie de la faire passer dans un portail pour l’Antarctique. Comme ça. Gratuitement. C’était tellement méchant. Elle avait l’air si mignonne et si gentille… Un sourire sadique se dessina sur ses lèvres. C’est justement pour ça que c’était amusant. Elle continua à parler, de lui dire qu’elle avait envie d’une glace, au bord de l’océan. Sa voix était envoûtante, et elle inspirait un désir profond d’accomplir ses envies. Fermant les yeux, il essaya de se prêter au jeu. Finalement, un sourire en coin se dessina.

« Elle. »


Ouvrant ses yeux, sa posture n’avait pas bougé, seul un sourire sincère était apparu.

« La fille de l’Océan. C’est ma petite amie. Enfin, c’est ce qui s’en rapproche le plus. C’est elle que je veux. En fait, je pense que c’est l’envie de voyager, mon côté pirate de quand j’étais enfant. C’est pour ça que je la trouve si belle. »


Soudain, il s’ébroua la tête. Comme s’il était soudain conscient d’un envoûtement particulièrement costaud.

« Qu’est ce que je dis ! On se croirait chez le psy. »


Finalement, il se leva et se saisit de son manteau, et d’un geste circulaire d’un classe exceptionnel s’en vêtit d’un seul mouvement.

« Vous avez raison. Allons voir la mer, allons voir l’océan. Vous m’avez donné envie d’un glace. Je vous invite. N’oubliez pas votre sac à main cette fois-ci. »


D’un geste rapide, il avait pointé du doigt le sac à main de la jeune femme. Arrivant en bas de la porte, sur lesquelles les lettres dorés « 221B » était accrochés, Sherlock regarda à droite, puis à gauche.

« Vous avez une voiture ? Je suis sûr que vous avez une smart. Je ne rentre pas dans les smarts. Je suis trop grand. Une fois, j’ai demandé à Apollon de rentrer dans une smart, il a été très vexé. Hm… Il faut vraiment que je m’achète une voiture. Ou une moto. J’ai toujours eu envie d’une moto. Après la glace, on va faire ça. On va s’acheter une moto ! »


Et la magie opéra. Finalement, il avait céder à l’appel de l’enfance. Des boîtes s’ouvrèrent en lui, et des verrous commencèrent à céder. D’ailleurs, il en vacilla légèrement. Il comprenait pourquoi Mycroft avait fait ça. Il voulait qu’il se souvienne. Mais… de quoi ?

Moi qui suis perdue, oh qui me trouvera?


« Vous savez faire du vélo à deux ? »
dit-il pour détourner l’attention.




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________________________________________ 2019-02-08, 11:51


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Son sac accroché à son épaule, elle l'observait en gardant ses mains jointes devant elle, trépignant d'impatience en se balançant légèrement d'avant en arrière. Elle secoua vivement la tête à ses suppositions, son sourire s'agrandissant néanmoins face à son enthousiasme grandissant. Ça n'avait finalement pas été si complexe que ça. Elle s'était déjà imaginée qu'il la jetterait par la fenêtre une fois la demie-heure écoulée et que Mycroft Holmes aurait été obligé de venir lui rendre visite à l'hôpital pour savoir comment les choses s'étaient déroulées, mais elle préférait largement le scénario qui se produisait maintenant. C'était moins douloureux.

« Je n'ai pas de voiture. Pas de voiture à moi. » fit-elle observer avec une moue. « Je loue quand j'en ai besoin. C'est plus pratique. »

Elle était constamment en mouvement et n'aimait pas s'encombrer de possessions qui demandaient trop d'entretien et dont elle n'aurait pas un usage constant, de toute façon. Elle tiqua cependant en se répétant le nom qu'il avait évoqué. Ce détective était plein de ressources pour connaître personnellement certaines des divinités de cette ville dont elle avait entendu parler. A moins que ce ne soit qu'un hasard et que des parents aient osé nommer ainsi leur pauvre enfant ? C'était difficile à porter. Plus encore que Sherlock ou Nyx Lux.

Elle haussa distraitement ses épaules tout en remarquant le manque d'équilibre qu'il laissa paraître pendant un court instant. Elle aurait pu ne pas en prendre note et considérer qu'il était simplement sujet au même engouement qu'elle,

« Ohhhh ! »
s'exclama-t-elle néanmoins à son interrogation, sans être capable de retenir son sourire trop imposant.
« On y est. Vous entrez dans le jeu. C'est tellement... exaltant ! »

Nyx n'avait jamais été très douée pour contenir ou masquer ses émotions. Elle s'engageait pleinement dans n'importe quelle tâche qu'elle se donnait et celle-ci ne faisait pas exception. Comme toujours dans ce type de situation, maintenant qu'elle laissait libre cours à ses capacités, son corps extériorisait cet enthousiasme par le biais de son apparence. Ses cheveux perdaient peu à peu leur couleur brune pour s'illuminer sans que ça ne la surprenne plus.

« Il faudra me présenter cette fille de l'Océan un jour. » poursuivit-elle, quelque peu taquine. « Penser à elle semble suffire à vous faire sortir de votre zone de confort, c'est impressionnant. Elle doit être extraordinaire. »

Elle n'en doutait plus depuis les premiers mots qu'il avait prononcé à son sujet. Plaire à Sherlock Holmes devait être un exploit en soi. Etre considérée comme sa ''petite amie'' tenait davantage du miracle. Et parvenir, sans être présente physiquement, à ainsi l'aider à se confier : c'était aussi inattendu qu'incroyable. Elle adorerait cette femme, elle en était persuadée !

Elle secoua la tête, ses mèches blondes aux teintes aux teintes lumineuses se balançant au-dessus de ses épaules.

« Bien sûr que je sais faire du vélo. A deux, à trois, une fois, j'en ai même fait à cinq, mais on a pu faire que trois mètres avant de tomber. »

Pourquoi estimait-elle que partager des anecdotes était nécessaire ? Elle n'avait pas de filtres, c'est tout. Si elle avait envie de le dire, elle le disait. Elle se concentrait principalement sur Holmes depuis son arrivée mais elle estimait que c'était une sorte d'évolution rapide de leur relation que de commencer à donner ce genre d'informations inutiles. Elle se sentait étrangement à l'aise en sa compagnie.

« Je suppose que c'est le vôtre ? » lança-t-elle en désignant d'un signe de tête le vélo collé à la façade de l'immeuble. « Vous n'avez jamais peur de vous le faire voler ? J'aime cette assurance ! »

Tout était susceptible de l'émerveiller à cet instant. L'apparence de l'objet laissait penser qu'il s'en servait beaucoup et elle l'étudia avec curiosité quelques secondes avant de le déplacer jusqu'au détective pour le laisser le tenir lui-même.

« Vous pédalez, je fais le GPS. » proposa-t-elle avec autant de douceur qu'un brin d'autorité. « Et si jamais vous avez encore un de vos vertiges, prévenez-moi à l'avance que j'évite de tomber sur la tête. »

Elle ne poserait pas de questions. Elle ne posait jamais de questions à moins que ce ne soit une nécessité. Elle jugeait juste qu'il était préférable de lui faire comprendre avec plus ou moins de subtilités qu'elle n'était pas aveugle et encore moins sotte. Cela dit, si il n'avait toujours pas fait demi-tour, c'est qu'il considérait que sa présence n'était pas néfaste. Elle se contenterait de cette supposition.

Elle fit le choix -discutable- de s'installer sur le guidon. Ce n'était pas pratique, mais l'arrière ne l'aurait pas été non plus finalement. Avec son agilité et sa souplesse naturelle, elle n'éprouvait aucune difficulté à se tenir en place sans heurter les roues. Il était assez grand pour voir au-dessus de sa tête, c'était certain, mais elle trouvait ça encore plus amusant de lui donner les directions à suivre.

« A droite, là. » disait-elle à nouveau tout en tendant son bras comme s'il s'agissait d'un clignotant. « Je connais un glacier parfait ! Le meilleur qui n'est jamais existé même. »

Elle ne se voyait pas se rendre ailleurs que chez Frost. Ses yeux pétillaient rien qu'à cette idée. Elle l'avait déjà vu, de loin, après s'être renseignée à son sujet. Il ne pouvait se douter une seconde de qui elle était, ce qui lui permettait de pouvoir se rendre sur son lieu de travail sans craindre la manière dont les retrouvailles se passeraient. Elle prenait son temps. Elle finirait par lui parler de tout. Elle avait juste besoin d'y réfléchir. Etre une simple cliente, ça lui convenait, pour le moment.

« Eeeet... on s'arrête ! » énonça-t-elle brusquement, tout en appuyant elle-même sur le frein, ce qui fit s'arrêter sèchement le vélo.

Elle bondit presque pour en descendre afin d'éviter une chute ridicule et peu avantageuse. Ses réflexes étaient bons, certes, mais sa maladresse n'était plus à prouver non plus. Elle passa une main dans ses cheveux, satisfaite de ce court trajet, en remarquant qu'ils n'avaient toujours pas daigné retrouver leur couleur brune. Une moue passa sur ses traits avant qu'elle ne se retourne vers Sherlock.

« Vous avez un don, vous aussi. Vous pédalez comme personne. » lui fit-elle remarquer en appuyant cette remarque amusée d'un clin d'oeil, avant d'aller le prendre par le bras. « Et, plus sérieusement, votre intelligence cérébrale doit vous être envié par beaucoup. C'est un talent qui n'a rien de magique, vous pouvez en être encore plus fier. »

C'était stupide de dire une telle chose à une telle personne. Flatter son ego n'était pas nécessaire, il avait juste eu envie de se faire plaindre. Elle leva brièvement les yeux au ciel, un sourire en coin, en se rendant compte que sa gentillesse n'avait clairement plus de limites si elle en venait à vouloir rassurer un homme qui savait déjà exactement ce qu'il valait.

« Qu'est-ce que vous prendrez ? J'ai envie de chocolat ! … Oh... C'est fermé. Je n'avais pas envisagé cette possibilité. »

Elle s'était arrêtée net face à la porte close où le petit panneau indiquait que l'établissement rouvrirait le lendemain. Elle ne pensait jamais aux horaires. C'était son problème. Elle se disait que tout le monde vivait à la même qu'allure qu'elle et que rien ne pouvait contrecarrer ses envies – avant de se rendre compte trop tard que ce n'était pas forcément le cas. Elle se pinça les lèvres, réfléchissant à une alternative tout en serrant un peu plus le bras de Sherlock.

« Et bien, tant pis ! On pourrait rentrer par effraction si c'est votre genre mais je n'approuve pas vraiment. Je viens d'arriver en ville, je ne veux pas finir en garde à vue pour une glace. Et j'apprécie le propriétaire, ce ne serait pas gentil pour lui. Ouuu... on va ailleurs ! Ce n'est pas grave, ce n'est pas le seul glacier. C'est juste le meilleur. »

Elle était quelque peu frustrée, pour une fois qu'elle avait décidé d'y venir. A croire que le destin voulait l'empêcher de voir Jack de plus près. Ce n'était pas ce qui l'arrêterait.

« On peut même passer cette étape, le port n'est plus très loin. » finit-elle par admettre en commençant à l'attirer pour reprendre leur marche. « Vous parliez de pirate, tout à l'heure, vous en connaissez un ? J'ai connu des pirates de l'espace, mais pas de pirates de l'océan. J'ai toujours rêvé d'en rencontrer ! Un vrai. Pas juste une personne déguisée comme à Disney. Même si j'adore Disney. »

La question aurait plutôt été de savoir ce qu'elle n'adorait pas, en réalité.

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________________________________________ 2019-02-11, 16:55

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Au fond ce n’était pas si complexe. Pédaler à deux avait même était bien moins laborieux qu’il ne l’aurait imaginé. Fronçant les sourcils, quand elle lui demanda d’aller à gauche, il obéit mais ne put s’empêcher de remarquer de manière un peu agacé :

« Si j’avais pris à droite, ça aurait été plus court. Je connais cette ville aussi bien que Londres. »


Il avait dit ça comme un reproche, mais finalement, Sherlock s’était résigné à lui obéir sans broncher. Une fois arrivé au port, il était descendu du vélo et s’était un peu étiré les mollets. Ca faisait quand même mal.

« Mon intelligence cérébrale est quasiment équivalente à celle de Sir Isaac Newton. Et croyez moi. c’est plus une malédiction qu’un don. Parfois, je vous envie, vous… Les personnes normales. »


Avec un rictus, Sherlock s’épousseta pour s’enlever la saleté du trajet. Il avait été bien content d’esquiver la remarque sur Kida. Après tout, il n’avait pas particulièrement envie que des personnes inconnues s’y intéressent de trop prêt. Il n’avait même pas trop envie que quiconque s’y intéresse mis à part lui. Haussant les sourcils, surpris lui même par sa possessivité, Sherlock passa à autre chose. Sortant de la poche intérieure de son manteau un nécessaire à crocheter les serrures, il ne lui fallu que moins d’une minute pour faire sauter le simple verrou et rentrer dans la camionnette. Entrant à toute vitesse dedans, Sherlock ouvrit le store rapidement et observa Nyx, comme un enfant. Il avait toujours rêvé de faire ça.

« Super ! J’ai ouvert ! On n’aura qu’à refermer derrière nous en posant l’argent sur le comptoir. Et on mettra un mot… Vous aviez dit… Chocolat… Hm… Chocolat de Madagascar ! Parfait. »


Se lavant rapidement les mains, il servit la glace à Nyx et lui tendit. Qu’est ce que c’était agréable de faire des métiers aussi simples. Pas de réflexion, juste de bien compter la monnaie et de vérifier que les boules étaient bien formées. Deux tâches très simples, et parfaitement réalisables… Sherlock fixa l’horizon d’un air pensif un moment en y pensant.

« Je devrais peut être me reconvertir là dedans. Après tout, peut être que ça m’empêcherait de penser… Quoi que… Je m’amuserai à analyser les clients et à résoudre leur problème. Et au final, je ferai détective consultant ET marchand de glace. Piètre idée. »


Se servant une glace à la pistache avec soin tout en parlant, Sherlock leva à nouveau la tête vers Nyx. Regardant derrière elle, il fixait un homme qui était en train d’arriver en boitant vers eux, une pomme à la main et un singe sur l’épaule. Holmes plissa des yeux. A en juger la tenue… C’était un Pirate. 

« Non, je ne connais pas de pirate… En revanche, j’en ai un dans mon champs de vision... »


L’homme s’avança. Boitillant légèrement, un sourire élégant sur le visage. Caressant le petit macaque de sa main gauche, il croqua dans une pomme de sa main droite. Baissant un peu la tête poliment en direction de Nyx, puis en direction de Sherlock, Barbossa déclara de sa voix grave et envoutante.

« Madame. Monsieur. »


Aussitôt, le petit singe sauta directement sur l’épaule de Nyx et commença à se frotter à sa joue. Barbossa fronça les sourcils et déclara sur un ton de reproche :

« Excusez le. Je suis resté absent pour lui assez longtemps. Et celui qui avait la garde a comment dire… Lui a donné de mauvaises habitudes… J’ai entendu que vous cherchiez des Pirates. Je pense que je n’ai nullement le besoin de vous faire remarquer que j’en suis un. Et si mon aimable compagnie peut vous être utile… Alors je pourrai très certainement être cet homme... »


Sherlock fixa le pirate d’un œil rapide. L’analysant rapidement, il identifia plusieurs choses. D’abord, il n’était pas d’ici. Les traces sur son long et vieux manteau attestés des dégâts que seul l’usure d’une violente tempête récente pouvait faire. Ensuite, ses intentions étaient très étrangement insondable… Derrière son côté dandy et ampoulée, Sherlock arrivait à percé un mystère… Une idée… Cet homme avait besoin d’eux… Et il essayait de les piéger. Autant sauter sur l’occasion.

« Effectivement. Nous voulions effectuer une virée en mer. Sherlock Holmes. »


Il était sorti de la camionnette, l’avait rapidement refermé et lui avait tendu la main. Barbossa l’avait regardé, fait un sourire sadique et mauvais puis lui avait serré dans une poignée de main soumise et molle.

« Capitaine, Hector Barbossa… Je peux vous aider. J’ai un navire… J’en ai même deux. Mais je ne peux pas récupérer le premier… Un crétin est dessus et ne veut pas me le rendre. Mais ce n’est pas un problème. Le Red Lions suffira amplement… Vous avez de l’or ? »


Sherlock se tourna vers Nyx, et prenant la même voix grave et ampoulée que le Pirate, il déclara :

« Vous avez de l’or ? »






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