« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

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 I got used to the darkness for you } feat Tiberius Wolff

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Aguistin R. Marban
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Aguistin R. Marban

| Avatar : Andrew Scott

| Conte : Folklore européen ۩๑ L'étrange Noël de Mr Jack
| Dans le monde des contes, je suis : : Le Porte-Parole de Madame La Mort & sa personnification ☘ La muse d'Egdar Allan Poe ☘ Le porteur de poisse ☘

| Cadavres : 1958



I got used to the darkness for you } feat Tiberius Wolff _



________________________________________ 2018-11-15, 01:29

I got used to the darkness for you

Le temps irrévocable a fui. L'heure s'achève. Mais toi, quand tu reviens, et traverse mon rêve, tes bras sont plus frais que le jour qui se lève, tes yeux plus clairs. Ma mémoire t'embrasse tout comme mon corps qui s'embrase dans ce songe infini. Paul-Jean Toulet

Aguistin & Tiberius



“Non mais quelle salope celle là ! D’abord Salem et maintenant Stolas ! Relâche le espèce de pute ! On enferme pas les corbeaux dans des cages !” Aguistin s’emportait à nouveau devant la télévision sous le regard désespéré et habitué de Dolorès et Gregory. “Moi j’dis juste que c’parce qu’elle est jalouse qu’elle fait ça ! Ils déchirent comme compagnons et elle en a pas ! Tu m’étonnes, ça doit être l’enfer de l’accompagner !” Il sentit la main de la jeune femme dans son dos, qui essayait d’apaiser la surexcitation mais c’était peine perdue. En ce jour d’Halloween, il allait être encore plus difficile de calmer la créature au grand dam des autres. Heureusement les deux personnes présentes étaient habituées, se trouvant proche de son état, mais pour le reste de la ville … “Moi je la trouve sympa !” “Mais t’es une victime Greg’ ! C’pour ça que tu l’aimes !” Le dudit Greg fit une petite moue en secouant la tête, avant de se recroqueviller sur son fauteuil. “Pff c’est pas vrai … Prudence est juste cool, puis elle est trop forte !” “Sans ses soeurs elle ne serait rien alors que Sabrina elle est indépendante, et beaucoup plus forte qu’elle !” “Bon les garçons … j’aimerais suivre … Merci !” La voix de Dolorès coupa court aux échanges, pour quelques minutes au moins. Aguistin bougea encore, avant de s'asseoir, tirant le plaid entièrement sur lui, seul sa tête dépassait du tissu, se concentra sur l’épisode. “Oh on dirait la maison !” Il avait murmuré ça tout bas, un petit sourire se dessina sur son visage au moment où un immense arbre aux pendus apparu à l’écran. La nostalgie l’étreint, le faisant s’enfoncer encore plus dans le canapé. Il se sentait bien en réalité, au chaud, avec ceux qu’ils aimaient, dans une relative tranquillité. Ce n’était pas normal .. il était trop tranquille, d’un coup, comme s’il était en train de rentrer dans du coton. “Agui … ton nez ! Tu saignes !” Ses paupières papillonèrent un instant avant de se fermer totalement, le plongeant dans le noir le plus complet. Quand il les réouvrit, il sursauta. Il n’était plus dans son canapé, mais dans la rue, seul, il faisait toujours nuit. Il avança prudemment, sa voix se répercuta sur les carcasses des voitures encore fumante. Bien … dans quoi s'était il encore fourré … Il ne reconnaissait pas cet endroit et son gps interne d’ancien oiseau était totalement déboussolé. Il essaya de se fier à ses sens surdéveloppés mais il n’avait aucunes indications. Levant la tête, le ciel était aussi noir que les abîmes, sans étoiles, sans lune, pas forcément d’un bon présage. Il continua à avancer, observant le moindre détail qui aurait pu l’éclairer. Il y avait du sang par terre, beaucoup de sang pour qu’il ne provienne que d’une unique personne. L’air était chargé de l’odeur de la Mort, la seule chose dont il était sûr et certain. Au détour d’une intersection, il s'arrêta, regardant de loin l’agitation qu’il y avait. Un groupe d’une dizaine de personnes se tenait devant un immense brasier, et il avança vers eux, automatiquement. Il n’entendait pas leurs paroles alors même qu’il se rapprochait, comme si on lui avait mis des boules quiès dans les oreilles, chose qu’il s’empressa de vérifier au passage avant de se stopper net, pétrifié par ce qu’il voyait. En temps normal, admirer un bûcher lui procurait une joie non négligeable, car souvent cela signifiait le début des festivités d’Halloween. Or là, la seule chose qu’il ressentait était un mélange entre le sentiment d’épouvante et de panique. Il s’approcha encore plus, mais personne ne le remarqua, le feu ne lui brûla pas, et sa main passa à travers la silhouette crucifiée, qui se consumait. Cependant, il sentit la pression sur son épaule. Se retournant vivement, il n’y avait rien, de visible, rien de tangible. Contournant le feu, se rendant vers le groupe pour comprendre, il tomba au sol, comme si la gravité s’était accentuée, le faisant fusionner avec le sol, pour se retrouver dans un autre endroit, qu’il reconnaissait pour le coup. “Je n’ai pas beaucoup de temps, et surtout, je n’ai pas le droit…mais en vrai je m’en fiche... c’est mon monde je fais ce que je veux, surtout pour vous ...” Allant de Charybde en Scylla, il croassa de surprise en entendant la voix de Madame la Mort. Il se mit à courir, entre les arbres, connaissant parfaitement le chemin jusqu’au lac. “Aguistin écoute moi !” Il se stoppa net, entre deux immenses sapins, dont la cime donnait l’impression de toucher le ciel orageux. “Je savais bien que ce jour allait arriver plus tôt à cause de cette malédiction de pacotille...qu’un jour vous reviendrez ...” Il ne comprenait pas ce qui se passait, balbutiant des mots désordonnées avant que la voix ne reprenne. “Ce n’est pas l’heure pour vous mes mignons…mais visiblement c’est trop tard pour changer le cours des choses, on va se contenter de l’influencer ! Alors mon corbeau, Montre à ton faucheur ta véritable utilité de familier, protège le bec et ongles et surtout, tais toi ! Ne parle pas quand vous les verrez ! Ferme ta bouche, mords ta langue, mais ne dit rien ! Beaucoup de choses ont changé ici et il est grand tant de remettre un peu d’ordre dans ce chaos !” Tout devint flou à nouveau, et le sol arrivait beaucoup trop vite à son goût, n’ayant eu le temps de rien dire, juste d’enregistrer les informations, n’entendant même pas le soupir de la Mort. “Je ne vais jamais arriver à voir ce fameux épisode s’ils continuent comme ça ...”

Quand Aguistin réémergea, il était totalement paniqué, tombant du canapé où Dolorès l’avait allongé, se cognant la tête sur la table basse par la même occasion. Il se leva d’un bond, se fichant des vertiges, du sang qui continuait de couler de son nez, de la sueur qui perlait sur son front, n’écoutant pas la jeune femme qui s’inquiétait ainsi que Gregory qui revenait avec une bassine d’eau. Il se glissa dans la première ombre venue pour se rendre devant l’immeuble où habitait Tiberius, avant d’aller dans l’ombre du réverbère pour rentrer, cette fois ci directement dans l’appartement. Il se prit la porte du salon de plein fouet alors qu’il courait en direction de la chambre, gémissant de douleur tout en appelant le faucheur. Il allait se faire engueuler, il le sentait, mais il s’en fichait. Quelques instants après, il apparut dans l’encadrement de la porte son regard le fixant sombrement. Il se jeta sur lui, comme à l’époque quand il s’accrochait à sa jambe ou à son épaule, relâchant la pression de ce qu’il avait vu, les larmes se mélangeant au sang de son nez, qui avait enfin arrêté de couler. “Madame la Mort, elle m’a parlé !” Sa voix était aiguë, beaucoup plus que d’habitude, et il tremblait de tout son être. Il l’entraîna dans la chambre, et Aguistin le suivit sans rien dire, reniflant bruyamment, s’essuyant les yeux avec le plaid qu’il avait toujours sur le dos. Il s’asseya sur le rebord du lit, et commença à parler pour extérioriser sa peur. “Je regardais un épisode de Sabrina sur Netflix avec Lolo et Greg, genre le passage au Prudence elle enferme Salem parce qu’il est venu sauver Sabrina de la folie, et je sais pas, j’ai gueulé puis tout est devenu flou, je … je me suis évanoui je crois ..” Oui, c’était certainement ça, il lui arrivait quand le pressentiment de la mort était trop fort de passer pour quelques minutes dans le monde de l'inconscience, son corps d’humain n’étant pas réellement fait pour supporter cette pression. “Mais là au lieu de revenir dans le canapé, j’étais dans la rue mais je sais pas où. C’était comme …” Il se mordit violemment la lèvre pour se faire taire. Il allait dire, comme quand Fink m’a passé ses menottes mais Tib’ ne savait pas, et il ne devait pas savoir. “Bref j’ai marché pour voir si je reconnaissais mais rien, puis y avait un feu. Un immense feu avec des gens autour.” Il s’agitait, encore plus, ses bras partant dans tous les sens pour mimer la scène. “Et genre TU étais dans le feu ! En train de mourir ! Et .. et …” Les sanglots l'empêchaient de parler, sa crise de larmes recommençant. “J’ai su que c’était toi parce que y avait ta grande faux à côté ! Mais t’étais juste un squelette ! MORT ! CARBONISÉ” Il avait hurlé le dernier mot, en s’attrapant les cheveux, tirant fortement dessus. Il ne pouvait concevoir cette idée, cela lui était totalement impossible, tout comme aux angoisses qui s’échappaient, pour former une couche protectrice autour de lui. “Et là, ça a basculé, je me suis retrouvé chez Madame la Mort, dans sa forêt, là où je suis né mais elle n’était pas là ! Y avait juste sa voix, partout. Elle a parlé rapidement, beaucoup, que c’était trop tôt pour nous de revenir à la maison et qu’il fallait que je t’aide parce que sinon t’allais finir en méchoui ! Mais je veux pas ! Même si c’est bon à manger t’es pas un méchoui !” Il avait trop chaud, rejetant le plaid en arrière. Il sauta du lit pour marcher, faire les quatre cents pas dans la chambre en écoutant la voix du faucheur. “Joanne elle a dit qu’à la Samain on a nos pouvoirs qui sont plus pointus, mais c’est pas possible ! On peut pas mourir ! Alors même ok, partons de l’hypothèse de la vision morbide plus classe que juste le nom de la personne, du lieu et du temps que j’aurais à la convaincre, ça veut dire que c’est toi Tib’ ! Pour qui d’autres j’aurais eu la 4g dans ma perception ? Personne ! Et on est d’accord que c’est impossible alors voila ! Ça ne rime à rien ! J’en ai maaaarrre. Surtout que c’est quoi cette histoire que les choses ont changés et que nous, genre tous les deux ont doit remettre les trucs sur les rails ? C’est n’importe quoi !”

Il avait attrapé son plaid en parlant avant de s’affaler dans le fauteuil qui se trouvait dans le coin de la chambre. Il le mit dans sa bouche, le suçotant comme un doudou, regardant le faucheur dont le calme était sidérant pour la boule de nerf qu’il était. Mais comme toujours, au bout d’un certain temps, il eut le même effet qu’un xanax sur sa personne. Son souffle devint plus lent, et savoir qu’au final, ce n’était qu’un mauvais rêve puisqu’il était là, entrain de lire tranquillement leva le poid de sa poitrine, rangeant ce qu’il avait vu dans un coin de sa tête, donnant ses souvenirs à manger à ses angoisses alors que Morphée l’appelait passionnément pour le rejoindre. Bien entendu, quand Aguistin se réveilla, le jour était entamé depuis longtemps, Tiberius parti depuis un moment. Il se frotta longuement le visage, essayant de se rappeler comment il avait atterri ici, un mal de crâne lui vrillait les tympans. Ah oui, la crise de panique qui l’avait saisi à cause de ça … de ce rêve ? cauchemar ? angoisse ? Il n’en avait finalement pas la moindre idée mais il savait que le faucheur était toujours là, à Storybrook, en bonne santé. Il était à son travail, pour ne pas changer, son septième sens le lui disait. S’étirant, il prit quelques peu ses aises, comme il en avait l’habitude avant de voir l’heure sur la grande horloge du salon. 13h30 … Il grimaça en soupirant. Instinctivement il porta la main à son jogging pour en sortir son téléphone avant de se souvenir qu’il était parti comme ça, brusquement, sans rien prendre. Oui, il allait se faire engueuler, c’était certain. Alors, pour une fois, au lieu de paresser et de s’installer devant la télévision, il se faufila dans une ombre pour rentrer chez lui. Aujourd’hui était le jour qu’il attendait le plus dans l’année, et déjà, se rendre compte qu’il avait perdu la matinée à dormir l'énervait. Heureusement pour lui, il se rattrapa bien, effrayant un nombre incalculable de personnes avant d’aider jusqu’au soir ses amis qui s'apprêtait à célébrer leur fête dans le bar ‘La Pleine Lune’ de Gregory, sorte d’Halloween Town qu’ils étaient arrivés à reconstituer au fil des années.

La musique résonnait à fond dans la pièce centrale, où les corps bougeaient au rythme des basses, des guitares, de la batterie et de la voix d’Aguistin, particulièrement en forme. Cela faisait un peu plus de deux heures qu’il chantait avec son groupe, hystérisant comme à l’époque la foule qui se trouvait actuellement dans un état de débauche avancé. Le bar qui longeait la scène en angle droit ne désemplissait pas, Gregory et ses serveuses servant toujours plus d’alcool au fur et à mesure que l’heure tournait. L’ancien corbeau ne pensait plus à rien, à part chanter, se délectant de cette sensation agréable qui parcourait son corps, envoûtant au passage les trois quarts de la salle. Les applaudissements étaient sa drogue, alors qu’il attrapait une bouteille d’eau citronné que Livio lui lançait, avant de reprendre, sans une once de fatigue. "I've made mistakes, The Lord struck me down, Caught in a landslide, Lost underground I hear them gates” Il claquait des doigts en rythme, sa voix basse, faisant quasiment taire la foule. Seul le bruit d’une porte qui grince résonna, et une silhouette se faufila dans le bar. Si personne ne l’avait remarqué, Aguistin écarquilla les yeux, son sourire s’agrandit au fur et à mesure qu’il chantait, ne perdant pas le rythme qui était plutôt calme, pour le moment. “Swing open wide Come close to midnight Hell sent me down” Il n’était jamais venu le voir jouer sur scène, si bien qu’il avait laissé tomber cette partie. Il le lui disait, toujours, mais sans réel but. Après tout, il l’entendait chanter régulièrement, il connaissait sa voix mélodieuse depuis tant de temps, mais ce n’était pas pareil. Il y avait quelque chose de différent entre siffler sur son chemin et produire un véritable show. “And then my eyes got used to the darkness and everyone that I knew .. Was lost and so long forgotten after you” Il se tourna rapidement vers Livio, tout aussi concentré à essayé de ne pas exploser la batterie tant il pouvait se lâcher, qui lui donna le signal. “Now would you break before you twist the knife? Yeah, would you take my hand and take a life? I'm too damn young to give up on the light I'm used to the darkness I'm used to the darkness” Un véritable ressort sur scène, faisant de grands bonds, parcourant la scène de long en large et en travers, alors que la foule imitait ses gestes, dans une synchronisation désarmante. "I'm just a man, I'm only flesh and bone I can't bring it back on everything I've done And now there's no-one else left to love I'm used to the darkness I'm used to the darkness.” Il tapait dans ses mains, il poussait sur ses cordes vocales, atteignant des décibels élevés sans même que la tonalité ne soit changée.

“Sweet smell of roses Have come at last One fist of earth fights To come join the rest” Il s’était assis sur le rebord de la scène, cognant ses jambes contre le rebord en bois, balançant son corps et sa tête en fonction des accords que Dereck et Duncan jouaient, la sonorité rappelant un petit peu une balade. Le calme avant la tempête. Les personnes les plus proches de lui tendaient leurs mains, en ayant l’espoir terrible qu’il les entraîne avec eux, sur le chemin de la luxure. “And then my eyes got used to the darkness And everyone that I knew Was lost and so long forgotten after you” Mais lui, s’en fichait particulièrement depuis que Tiberius était venu, n’ayant qu’une seule et unique envie, lui plaire. Cette envie qu’il transmettait sans le vouloir aux personnes les plus influençables en son sens. Le rythme ralentit encore plus, et il se tut l’espace d’un instant, ne laissant que les instruments jouer, la salle devenant silencieuse d’un coup attendant avec frustration qu’il continue. “I got used to the darkness too I got used to the darkness for you I got used to the darkness too” Il répétait cette litanie qui s'inscrit dans les esprits devant lui tandis que ses angoisses, comme appelé ressortait tranquillement. Il se leva doucement, fermant les yeux, totalement passionné par ce qu’il chantait et pour qui, il le faisait surtout. Puis, il dévoila ses dents pointus, ayant ce sourire qui en disant long sur ce qu’il préparait. “Yes I did” Il se retourna vers sa fratrie, levant le pouce vers eux alors, s’avançant rapidement dans le coin de la scène, sautant dans l’ombre du projecteur alors que la musique s'amplifie. “Would you break before you twist the knife? Would you take my hand and take a life?” Il réapparu sur les énormes étagères derrière le bar, face à Tiberius, plantant son regard dans le sien. S’il savait que sa voix n’avait aucun effet sur lui, ce qui d’un côté lui plaisait assez dans sa façon paradoxale de voir les choses, il mit tous ses efforts à être encore plus spectaculaire que d’habitude. Son ombre grandissait sur le mur au fur et à mesure qu’il chantait, déchaînant les enfers de la passion, sous les acclamations de la foule quand il se mit debout, sautillant plutôt légèrement, faisant tomber néanmoins verres et bouteilles au passage. “I can't bring it back on everything I've done And now there's no-one else left to love” Aguistin était un véritable show man, inspiré par ses plus grandes idoles. Il n’était pas connu pour sa rigueur de travail, mais le spectacle, la mise en scène, la musique, le montrait sous un jour différent. Exit l’adolescent traînant un peu trop près des limites, tête à claque que l’on veut étrangler quasiment à chaque seconde.. Sur scène, il redevenait cet animal fascinant et majestueux qu’il avait été, hypnotisant de part son endurance et sa prestance. “I'm used to the darkness”. Il sauta sur le bar, haranguant la foule de l’autre côté, tapant vivement dans ses mains, dans de grands mouvements. Il ne put s’empêcher de faire un clin d’oeil à Tiberius, quand il glissa sur le comptoir avant de disparaître au moment où il allait se fracasser sur le sol, tombant dans une ombre pour réapparaître sur scène, terminant la chanson de sa voix rauque et éraillée, dans une ambiance survoltée, faisant tout pour provoquer le clash, les mener au bout, dans une inconscience primaire, qui s’était traduit par des saignements. Tellement absorbé par le show monumental qu’il voulait offrir au faucheur, et un peu aussi à son public, il n’avait pas remarqué que le sang coulait à nouveau de son nez, et de ses oreilles aussi. Cela avait débuté au moment où il s’était retrouvé face à Tiberius, qu’il s’empressait d’ailleurs de rejoindre, sous les acclamations du public, laissant le soin à Dolorès de pouvoir elle aussi faire son show, avec sa basse. Chacun son tour.

“Un verre de lait stpeulait !” “PUTAIN AGUI’ C’ETAIT GÉANT !” Gregory s’était penché sur le comptoir pour le frapper à l’épaule avant de se raviser rapidement, sachant que le vilain garnement lui ferait subir pire. “Ouais ouais, c’normal ! T’as oublié pourquoi je le fais ? Hallowen gros ! Bon allez ! Mon verre j’ai soif ! Bouge ton cul !” Autoritaire comme il pouvait l’être, il se tourna enfin vers le faucheur, son visage illuminé comme s’il avait vu la 8e merveille du monde. “Tu es venu !” Il gazouillait, attitude tranchant complètement avec celle qu’il avait eu quelques secondes auparavant. “Alors alors ? Comment t’as trouvé ? Tu aimes ? C’était bien ? Ça t’as plu ?” S’il y avait bien une opinion qui comptait pour le jeune homme, c’était celle de Tiberius. Sans aucun doute la plus importante à ses yeux. “Tiens ton lait ! Et le mouchoir sinon tu vas finir par te vider !” Il leva un sourcil avant de comprendre, passant enfin ses doigts sous son nez, qui continuait de goutter. Toute la sensation de bien être qu’il avait eu fondit comme neige au soleil, remplaçait par cette angoisse morbide, plus violente que n’importe laquelle. “Bon tu vas nous dire un peu c’est qui le prochain maccabé ?“Ta gueule !” La violence dont il fit preuve, en tapant le bar avec son poing, et la virulence de ces mots firent reculer Gregory de quelques pas. “Tib … ça recommence !” Il leva les yeux vers le faucheur en s’essuyant, la gorge nouée, ne sachant pas quoi faire. “Deux fois … avec toi … ce n’est plus un signe …” Sa voix tremblait de frayeur. Si son pouvoir de prédiction avait quelques ratés à cause de la malédiction, le cas précis ne l’était pas, malheureusement clair comme de l’eau de roche. Ils allaient mourir, tous les deux… car si le faucheur passait de l’autre coté, il ne survivrait pas bien longtemps à cette déchirure. Il le sentait, il le savait, comme une évidence s’inscrivant en lettres rouges dans son esprit, sa partie animale hurlant. En plus du fait qu’il le protégeait d’un certain nombres de dangers qu’il attirait comme un aimant. Il attrapa sa main, dans un geste désespéré, essayant de lui faire comprendre la gravité de la situation. Mais la réaction n’était pas celle à laquelle il s’était attendu .. même si en vrai, il ne s’attendait à rien de sa part, il avait l’habitude que ses actions coulent sur lui comme de l’eau sur un imperméable. Ils s’étaient téléportés, et Aguistin avait fermé les yeux, comme à chaque fois quand ce n’était pas prévu. Soufflant, il leva un sourcil, plus qu’étonné par la destination choisie. Le Rabbit Hole ? Drôle d’endroit que Tiberius avait choisi. Il connaissait le bar, comme tous les habitants de la ville, ayant des souvenirs de lui plus jeune, découvrant les joies de l’alcool et d’autres substances, découvrant surtout qu’il ne tenait rien du tout, complètement déchiré au bout du troisième verre. Et même maintenant, après la malédiction, après tout ça, son corps vivait sa propre vie en décidant de ne pas accepter l’alcool, sans doute acceptant bien trop de mauvaises choses. “Franchement y a d’autres bars mieux hein, le Phantom il est pas mal … je crois que Candice y est d’ailleurs ! Mais après on peut rentrer à la maison ! Au cimetière il doit y avoir l'ambiance!” Il l’avait dit en se penchant près du faucheur, qu’il suivit comme son ombre, dans son ombre même, ne comprenant pas pourquoi ils allaient là, pourquoi ils descendaient dans les sous sols de l’établissement. Quand il vu les minotaures, sa curiosité sans limite le poussa à aller vers eux, à vouloir les toucher et pas qu’avec les yeux, mais la voix de Tiberius le rappela à l’ordre et il attrapa la bougie qui lui tendait. “Oh on va faire un rituel ! C’est trooop cool ça !” Il roucoulait presque, ayant mis ce sentiment d’angoisse vis à vis du faucheur au loin dans sa tête alors qu’il allumait la bougie. “Et on fait quoi ? Un pentacle ?” Non visiblement pas de chose comme ça, il suivit les gestes du plus grand, qui tendit simplement la bougie allumé au minotaure. Aguistin regarda la flamme vacillait et recula derrière Tiberius quand le mur se transforma en une sorte de portail sous les impulsions des créatures. Alors quand ce dernier tendit sa main, il l’attrapa, comme à son habitude. Il n’avait pas peur, il n’avait plus peur, il n’aurait jamais du avoir peur. Avec Tiberius, rien de mal pourrait arriver, et il le suivrait n’importe où, enfer comme paradis, jour comme nuit, vie comme mort, il ne le lâcherai pas, jamais, parce que c’était ainsi qu’il devait être, avec lui.


b l a c k f i s h


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Tiberius Wolff
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Tiberius Wolff

| Avatar : Cilliαn Murphy.

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"A WAR AIN'T OVER
TIL IT'S OVER, MATE. "

I got used to the darkness for you } feat Tiberius Wolff Rivertib



| Conte : AHS & Supernaturαl.
| Dans le monde des contes, je suis : : Un fαucheur.

| Cadavres : 36



I got used to the darkness for you } feat Tiberius Wolff _



________________________________________ 2018-11-27, 12:17



My two natures had memory in common
I'm always ready for a war again, go down that road again. It's all the same, I'm always ready to take a life again. You know I'll ride again. Who gon' pray for me ? Take my pain for me ? Save my soul for me ? 'Cause I'm alone, you see. If I'm gon' die for you, gon' kill for you. Then I'll spill this blood for you.


« Alors, qui a-t-il vu cette fois ? »

Le jeune homme, installé sur l’une des chaises de la morgue les bras croisés, tourna son regardde jais vers Tiberius. Un plateau d’échec se trouvait juste devant lui mais cela ne semblait pas être ce qui l’intéressait, bien plus occupé à fixer la blouse blanche que portait le légiste en attente d’une réponse. Le concerné ne prit même pas la peine de couper le bruit de la scie rotative qu’il tenait à la main.

« Moi. » Sa voix était rauque, presque venue d’un autre monde.

L’homme fronça les sourcils, incertain d’avoir bien entendu. Il se tapota le menton plusieurs fois, posa son coude sur son genou dans une posture décharnée, avant de se redresser contre le dossier de la chaise.

« Et ce n’est pas un peu… Bizarre ? En temps normal il est censé n’avoir de visions que des gens qui vont mourir, non ? Alors pourquoi est-ce qu’il te verrais dans l’une d’entre elles ? »

« Peut-être parce que je vais enfin mourir ? »

Sa réponse-question était pure rhétorique, son regard glaciaire focalisé sur le sternum qu’il était en train de découper en deux dans une précision chirurgicale. C’était fou à quel point un os humain pouvait être solides, celui-ci en particulier puisqu’il protégeait de nombreux organes nobles sous sa cage calcique ; mais pas assez pour effectuer son travail correctement visiblement. Le corps était plutôt jeune, perforé d’une balle juste à droite du plexus solaire qui était probablement la cause directe de la mort. Derrière son masque, Tiberius était impassible. Eternelle neutralité d’un être hors du temps, constatant du passage d’existence à trépas sans que cela ne l’affecte plus que de raison. Ce n’était pas le premier cadavre dont il s’occupait.

Le silence derrière lui traduisit qu’Ambroise attendait de plus amples explications. Relevant ses lunettes, éteignant la scie, le faucheur la déposa sur le chariot à côté de lui. La morgue était calme et silencieuse en temps normal, même s’il ne rechignait jamais contre un peu de jazz en fond sonore ou bien une de ces innombrables chansons d’église ; il possédait un vieux post de radio dédié à cela. Sans retirer les lunettes de protection qui barraient sa vue, ni même se retourner d’ailleurs, Tiberius se saisit d’un écarteur et le bruit crasseux de l’os se répercuta sur les murs.

« La Mort est joueuse. Il est possible qu’elle ait envoyé ces images à Aguistin pour le faire réagir et lui passer un message. Sans doute réclame-t-elle notre présence puisqu’elle semble ne pas pouvoir accéder jusqu’ici de son propre chef. »

« Il y a quelque chose de plus fort que la Mort ? »

« A Storybrooke ? Il n’en fait aucun doute. » Penché au-dessus du cadavre, il observa l’intérieur gargouillant de la cage thoracique qu’il venait de révéler. « Cavalier en C2. »

Il y eu un juron de la part d’Ambroise, ce dernier se tapotant le menton d’agacement en constatant de la tournure de la partie. Poussant un soupir sonore, il s’étira et fini par se lever pour se glisser en face du légiste pour observer à son tour les poumons noircis par la nicotine… Ou bien était-ce plutôt le sang séché qui s’était réparti dans toute la plèvre suite à la perforation du poumon ? Les gants de Tiberius écartèrent lentement les cotes, soulevèrent l’un des globes en mauvais état et désignèrent le cœur flétri.

« En temps et en heure. »

« Parfois, je me demande vraiment comment tu arrives à faire ça toute la journée et à ne pas en être dégouté. » Grimaça Ambroise. « Et puis je me rappelle que j’adorais ça moi aussi ! »

Il eut un large sourire, non imité, et même un petit rire narquois. Les nécropsies étaient une passion peu commune mais lorsqu’elle se trouvait partager, il n’y avait pas de meilleur sujet de conversation. Tiberius releva un instant ses yeux glacier vers son vis-à-vis, se demandant si un jour il finirait par révéler que le corps d’Ambroise reposait emmuré dans les fondations est de la morgue… Mais sa compagnie était plutôt positive, si ce n’était appréciable, donc il prenait son temps. Ce n’était qu’une affaire irrésolue de plus pour la police de Storybrooke, ils n’étaient pas à vingt ans près. Et le fantôme non plus.

« Tu vas au concert ce soir ? »

Les yeux d’Ambroise brillaient d’une lueur malicieuse, se frottant les mains une fois que le corps fut de nouveau recouvert du drap réglementaire à la pudeur. Le faucheur se lavait posément les mains, minutieux, avant de retirer les lunettes rondes qui lui servaient uniquement pour lire ou pour travailler.

« Nous avons un rendez-vous. »

« Avec Aguistin ? »

« Non. Avec l’au-delà. »

Ambroise leva les yeux au ciel mais il eut un petit rire en le voyant prendre son manteau pour l’enfiler. Se laissant tomber sur la chaise et tourner quelques tours, il ne put s’empêcher de crier un : « Bon concert et embrasse Aguistin de ma part ! » avant que la porte ne se referme et que lui-même ne retombe dans son errance en solitaire.


* * *


La voix d’Aguistin, lorsqu’il chantait, avait quelque chose de profondément morbide et apaisant. Comme un vent funeste s’engouffrant dans les sens pour ouvrir les écoutilles et tempêter à l’intérieur même d’un esprit en maelstrom. Il ne laissait pas indifférent, absolument pas de marbre, et la foule qui s’exclamait sur la musique en était une preuve évidente. Il aimait ce qu’il faisait, viscéralement, s’amusant sans doute à leur faire mettre leur premier pied dans le tombeau tout à s’amusant de leur fin tout proche ; annonciateur de désespoir, le corbeau mélodieux envoutait à qui voulait se laisser bercer des douces illusions qu’il apportait. Quand il réfléchissait à ses paroles, il pouvait se montrer extrêmement révélateur de sa nature profonde mais aussi des ficelles qui dirigeaient le monde existant ou mourant.

Si Tiberius eu une esquisse de sourire, son verre d’absinthe dans la main pour épancher une soif vicieuse, il l’effaça assez rapidement quand il se retrouva à côté du concerné. Ses yeux ne le quittèrent cependant pas, malgré toute la nonchalance dont il fit preuve pour ignorer les vagues de panique angoissantes qui trahissaient les mots aigus de son familier. La panique était toujours là, sous-jacente, omniprésente. La lèvre qui tremblait et la main dans le même état, près de sa manche, n’étaient que des gestes désespérés d’angoisse. Plus Aguistin répétait ce qu’il avait vu, plus il se persuadait de sa finalité mortelle. Il oubliait un seul petit détail qui pouvait pourtant changer toute la donne : Tiberius ne pouvait pas mourir. Et si son enveloppe charnelle brûlait sur un bûcher, son âme restait prisonnière d’une éternité, ramené à la vie à chaque occasion nécessaire.

Dans leur dimension, en tout cas.

Le faucheur leva les yeux vers l’horloge, avala la dernière gorgée nimbée de brume, sentit les doigts du corbeau serrer les siens et aussitôt les téléporta devant le Rabbit Hole. Voilà un établissement qu’il ne fréquenterait sous aucun autre prétexte que celui pourquoi ils étaient venus : le portail. Le propriétaire, un dieu infernal, avait laissé entendre à qui le voulait qu’il possédait un accès au monde des contes. Les originels. Ceux-là même qui les avaient mis au monde et qui, inexplicablement, refusaient de les reprendre désormais. La condition était simple : une durée limitée une fois le pallier franchit. L’important était donc d’éviter les dispersions s’ils souhaitaient comprendre pourquoi la Mort avait besoin d’eux ; avec son accompagnateur, ça n’allait pas être simple du tout.

Les minotaures acceptèrent le rituel sans aucune parole et ils purent alors franchir le portail, sensation glacée d’un autre univers qui s’inverse quand sa chaussure claqua dans une flaque à la couleur d’encre. Tiberius jeta un coup d’œil à sa montre, s’assura qu’Aguistin était toujours à côté de lui et vit alors leur porte d’accès se fondre lentement dans le néant. Une demi-journée, c’est tout ce qu’ils avaient. Ce serait sans doute largement suffisant étant donné qu’il ressentait déjà les premiers effets d’un retour aux sources : des noms défilèrent dans son esprit, un souffle polaire s’insuffla dans tout son être et un poids sur ses épaules sembla soudain se libérer. Les protections de Storybrooke venaient de s’envoler, laissant libre court aux pouvoirs qui étaient jusque là les siens dans leur monde originel.

Tendant légèrement le bras, Tiberius sentit le contact de la faux qui venait d’apparaître : le bois noir luisait sous la lueur de la lune et le tranchant métallique laissa un éclat mortel se refléter. Elle s’évapora dans une brume et, enfin, il daigna s’intéresser à leur environnement : une ville. Ou, plutôt, une apocalypse dans une ville. Des voitures renversées sur une route jonchée de détritus, des barrières enchevêtrés, éventrées, une odeur d’essence planant dans l’air et au loin, par-dessus les toits des immeubles décrépis, les flammes sombres d’un gigantesque incendie en train de brûler le peu d’humanité qui restait. Il régnait une aura de terreur mais aussi de colère, de profonde vengeance, énigmatique fléau mortel. On aurait dit que les cavaliers avaient faits une descente sur Terre pendant leur absence.

« Il semblerait que nous soyons arrivés. » Répondit Tiberius à la question silencieuse d’Aguistin. « La Mort a voulu que tu nous fasses revenir ici. Que dirais-tu d’aller voir pourquoi ? »

Il possédait ce flegme légendaire mais ses muscles étaient tendus et son attention aux abois. Il devinait sans mal les présences humaines, mortels, à quelques blocs de leur position. Les cris qui résonnaient, au milieu des perforations des balles tirées un peu partout, laissaient entendre qu’une guérilla était encore bien trop douce pour signifier de la situation actuelle. Tant mieux, ils allaient avoir du travail. Les poings de l’obscurité le démangeaient et une part de lui semblait plus que ravie à l’idée du bain de sang qui s’annonçait, la liste ne faisant que s’allonger au fil des secondes.

Il alluma une cigarette, inspira la première bouffée et tapota légèrement la tête du corbeau.

« Viens, Aguistin. »

Et advienne que pourra, il était temps de reprendre du service.
Quite à mourir pour cela.

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Aguistin R. Marban
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Aguistin R. Marban

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I got used to the darkness for you } feat Tiberius Wolff _



________________________________________ 2018-12-01, 17:39

I got used to the darkness for you

Le temps irrévocable a fui. L'heure s'achève. Mais toi, quand tu reviens, et traverse mon rêve, tes bras sont plus frais que le jour qui se lève, tes yeux plus clairs. Ma mémoire t'embrasse tout comme mon corps qui s'embrase dans ce songe infini. Paul-Jean Toulet

Aguistin & Tiberius



Il n’aimait pas l’eau, et pour cause, elle était sa plus grande faiblesse, l’une des rares choses à pouvoir le tuer véritablement et si avant il s’en fichait, étant donné qu’il n’avait pas besoin d’eau pour faire sa toilette, l’affaire était tout autre depuis qu’il était devenu véritablement humain. Il faisait avec, mais il n’aimait pas toujours. Alors quand il passa le portail, il frissonna, ayant l’impression qu’on le jetait dans un grand bain d’eau froide. Grimaçant de dégoût, il se dépêcha d’avancer pour sortir de cet entre deux qui lui faisait presque apprécier les téléportations non désirés. Dès qu’il posa son pied sur le sol, Aguistin fut prit d’immenses vertiges. Les voix dans son esprit se firent plus fortes, des points de localisations apparurent dans le désordre dans son sens de l’environnement et il était clairement recouvert d’une aura noire. Tout aurait pu aller bien s’il n’avait pas cette envie de vomir pressante et cette douleur diffuse dans tout son être. Il leva les yeux vers Tibérius, incapable de parler, comme si une main invisible était posée sur sa bouche. Passant sa propre main sur son visage comme pour faire partie l’intrus, il ne se rendit même pas compte qu’elle était en train de changer. Elle ne prenait pas seulement la forme qu’il pouvait lui donner à Storybrook, il y avait d’autres choses, de grosses cloques apparaissant. “Elle veut qu’on rétablisse l’ordre dans le chaos mais normalement on fait le chaos hein ?” Immédiatement il porta ses mains à sa gorge, sa voix totalement différente de celle qu’il avait eu quelques instants auparavant. “Et mais c’est comme avant !” Criarde, d’un ton indéfinissable, il se mit alors à rigoler tout en suivant le faucheur. “Echo écho ! Et t’entends ça Tib’ ! ” Plus il parlait et plus l’on entendait les tonalités caractéristiques du craillement de l’animal, cri joyeux des grands corbeaux. Joyeux, il ne le resta pas longtemps quand la douleur latente fut tellement forte qu’elle le fit tomber au sol. Il n’y voyait quasiment plus, levant la main vers Tiberius dans un appel à l’aide. Il ne comprenait pas ce qu’il se passait, cette force invisible qui lui broyait les os, qui aplatissait ses organes, qui faisait brûler en lui le feu de la destruction. Il tapait du poing sur le sol en hurlant toujours plus fort jusqu’à ce que ces cordes vocales claquent une par une. Il toussa, crachant du sang qui se mêlait à celui qu’il perdait de son nez, de ses oreilles et même de ses yeux. Il n’arrivait plus à penser correctement tant la douleur qu’il avait été bien pire que tout ce qu’il avait pu connaître ces dernières années. Les minutes passaient, et le calvaire continuait avec toujours plus de forces. Puis, au fur et à mesure, son aura noir l’engloba entièrement et quelques instants après, un gigantesque corbeau se tenait à sa place. Il roula des yeux plusieurs fois avant de se stabiliser. Son esprit était encore dans le brouillard mais il savait une chose, c’est qu’il ne s’était jamais sentit aussi bien que maintenant. Voulant se relever, c’est là qu’il comprit qu’il avait tout simplement reprit sa forme originelle. Pas la forme que Madame la Mort lui avait donné pour réparer les expériences de Finkelstein, du corbeau normal, non, l’apparence qu’il avait aux temps immémoriaux, au temps du commencement. “Oh putain c’est trop génial !” Il déplia ses ailes, immenses, d’un noir profond qui aurait pu se confondre avec le ciel et commença à battre l’air. La sensation était étrange mais tellement plaisante, et cette puissance qui emportait tous les objets présents. Il s’envola sans écouter ce que le faucheur pouvait lui dire, bien trop heureux d’être à nouveau lui même. C’était grisant, enivrant, et il aurait pu passer des heures à voler, s’amusant à prendre les courants d’air et à monter toujours plus haut. Diable comment avait il fait pour vivre ainsi ? Tel un misérable humain ? Mystère quand tu nous tiens. Il retrouvait tous ses vieux réflexes, humant l’air, sentant les différences de pressions de l’atmosphère, observant tout ce qu’il pouvait observait avec sa vue perçante et tellement différente. La voix de Tibérius retentit dans son esprit et il concéda à revenir à l’endroit où il était maintenant, au coin d’une avenue ensanglanté. Il huma l’air avec délectation et son esprit animal pensa immédiatement au festin qu’il allait pouvoir se faire. Se posant à côté de lui, il ne put s’empêcher de croailler, des bruits que l’on pouvait définir comme des rires. Il était tellement plus grand que Tibérius. “Alors alors ! De quoi j’ai l’air ? T’as vu j’ai trop la classe en vrai ! Parce que j’étais comme ça avant qu’on se rencontre !” Son bec claqua fortement et ses yeux rouges fixèrent intensément. Toutes les angoisses qu’il avait pu avoir dans la soirée s’étaient envolées, où plutôt avait fusionné pour renforcer la noir de son plumage. Il était comme avant, de corps, d’esprit et il se sentait libéré de ce carcan psychique. “Si j’avais su qu’il fallait juste ça pour être normal je serais allé dans cette ville de merde bien avant ! Oh tu crois que j’ai toujours la forme qui fait pas peur ? Enfin mon corps d’humain quoi !” Oh oui, s’il s’était réinitialisé grâce à Storybrook, il aurait fait un saut là bas dès le 17e Siècle mais Aguistin, sous n’importe quelle forme restait un rêveur. “Attends ça va faire mal non ?” Il croassa quelques peu avant de se reculer. Il hésita quelques secondes. Pourquoi redevenir humain, pourquoi souffrir alors qu’il avait enfin ce qu’il cherchait. Il ne savait pas trop, une sorte d'intuition, d’instinct le poussa à le faire. Il ferma les yeux, et pensa à son travail premier, apaiser les âmes en furie, qu’il sentait par ailleurs roder dans le coin. Sans douleurs cette fois, comme avant, en un claquement de doigt, le jeune homme apparu. Il était le même qu’à Storybrook, ses cheveux peut être plus blond qu’avant, des yeux rouges et surtout, ses grandes ailes, toujours accroché dans son dos. “BEST HALLOWEEN EVER DEPUIS TRENTES ANS !” Il s’enroula dans ses ailes, appréciant la douceur de ses plumes contre sa joue et le sentiment de sécurité qu’il avait. Il sautait partout, débordant d’une énergie nouvelle quand Tiberius le stoppa en l’attrapant par le col du manteau qu’il avait pour le rapprocher brutalement de lui.

“Quoi ?” Il commença à jouer avec ses plumes, rentrant ses doigts dans les interstices qu’il avait pour même les nettoyer quand il se rappela du pourquoi du comment. “Aaaah mais non ça va mieux en fait !” Effectivement, il ne sentait plus rien en son encontre, comme si, tout était rentré dans l’ordre. “Pff mais comment j’ai pu croire que toi t’allais crever !” Il leva les yeux au ciel, choqué en réalité du peu de confiance qu’il avait en Tib’. Vraiment, il n’en revenait pas, maintenant qu’il avait les idées claires, qu’il ait pu penser une seule seconde que son faucheur pouvait passer l’arme à gauche. “C’est Storybrook, ça m’a ramolli ! Allez un peu de viande fraîche et c’est reparti comme en 35 !” Il était tellement soulagé de ne plus avoir ces .. choses qui tournaient en permanence dans sa tête, qui lui faisaient penser qu’il le laisserait, qu’il était comme n’importe qui, qu’ils étaient n’importe qui. Mais là, c’était fini, tout commençait à se remettre en marche. Ils faisaient un petit tour et ils iraient chercher Livio et Dolorès. Après tout, c’était aussi leur monde, et il avait envie qu’ils puissent profiter comme lui de ce renouveau. Pouffant, il marcha à ses côtés, ses ailes repliées dans son dos, dodelinant de la tête. “Oh et après on va à Halloween Town hein ! J’veux rentrer à la maison moi ! Et ça tombe méga bien parce que c’est le soir de la fête et on va avoir nos cadeaux !” Il exultait de joie, pensant avec nostalgie à ces moments de liesses qui s’emparait de la ville, la musique résonnait se mêlant aux cris de joies et de terreurs quand les petits monstres recevaient leurs présents horrifiques pour récompenser leurs travaux bien accompli. Mais Tibérius le ramena bien vite à la réalité du pourquoi ils étaient venus quand un groupe d’individus arriva vers eux. Ils n’étaient pas nombreux, peut être une dizaine pas plus. Plissant les yeux, Aguistin essayait de voir s’il en reconnaissait de sa précédente vision, alors qu’il s’était un peu tendu, laissant le faucheur en avant. Non, pour le moment il n’y avait personne, à croire que la Mort s’était trompée. Le corbeau gloussa tout en pensant qu’après tout, la nuit risquait d’être fort longue. “Vous êtes en retard les gars !” “C’est normal ! Les meilleurs pour la fin !” Il aurait le temps de se taire plus tard. Restant néanmoins derrière Tibérius, à moitié caché par son ombre, il avait juste penché la tête sur le côté, souriant, provocateur. “Bon alors ! C’quoi le plan ? J’suis chaud patate pour niquer des mères là ! ” Les deux hommes à l’avant échangèrent un petit regard interrogateur avant d’éclater de rire. “Y a pas de plans petit ! On tue tout ce qui passe comme d’habitude et on voit qui a la chance de survivre.” Agrippant le manteau du faucheur, il lui jeta un coup d’oeil tout en levant les sourcils. Depuis quand la survie dépendait elle de la chance ? La Mort avait son cahier, tout y était marqué dessus, la chance ne rentrait aucunement en jeu dans le fait de vivre ou de mourir et il en savait quelque chose. “Et surtout, si vous trouvez des créatures de l’autre monde, amenez les au QG ! On a besoin de leur magie pour continuer.” Étonné, il se recula d’instinct un peu plus dans l’ombre, repliant ses ailes au maximum même si un sentiment de colère pointait le bout de son nez. Visiblement ces humains n’avaient pas compris à qui, ils s’adressaient. “Hahah ouais on va faire ça … des immondices ces choses cheloues … vraiment j’comprends pas ce qu’elles viennent faire ici.” “C’est fini le règne de terreur qu’elles nous imposaient ! Depuis que les barrières ont cédés, on a repris nos droits !” “Alors j’veux pas foutre la merde hein … mais entre nous, ça .. c’est pas un règne de terreur ? Non parce que buter des gens pour le yolo … c’est pas forcément très très éthique.” Parfois il fallait bailloner Aguistin, et c’était sans doute le bon moment pour le faire taire. “Puis c’est quoi cette ingratitude franchement ? Nous on a juste régulé votre inconscient … c’est pas ma faute si vous êtes cons et fragiles au point de ne pas supporter la pression invisible de vos sentiments et qu’il faut toujours que vous ayez réponse à tous. Ouais et pourquoi on meurt ? Et pourquoi la magie ça existe ? Et pourquoi j’ai la capacité à imaginer et que ça m’apaise et …” Trop tard, Aguistin s’était perdu dans ses propres paroles, comme d’habitude. Il s’était coupé quand le groupe d’humain pointa leurs armes vers eux. “Oups …Ça va sentir le sapin ..” Il s’était décalé en entendant le soupir de son partenaire. “Non mais attends ! Tu veux vraiment que je reste sans rien dire face à des connards comme ça qui ne comprennent rien à rien ?” Roulant des yeux, Aguistin pointa du doigt les hommes qui parlaient entre eux. “C’est n’importe quoi votre purge ! Je comprends pourquoi Madame la Mort elle est pas contente ! Sans déconner vous partez vraiment en couilles !” Le coup de feu parti sous cette énième provocation mais l’oiseau fut plus rapide, mettant son immense aile devant Tibérius dans un léger mouvement de pivot. Il sentit une légère décharge électrique qui lui provoqua un petit rire, étant assez chatouilleux tandis que la balle tombait au sol.

“C’est avec ça que vous pensez tuer des gens ? Attendez on va vous montrer comment les pro’ travaillent !” Regardant le faucheur, il lui fit un clin d’oeil avant de se laisser tomber en arrière, disparaissant dans l’ombre que les réverbères projetaient entre les deux groupes. Il ressorti de l’autre côté, tout en sifflotant, faisant en retourner quelqu’uns. “On va jouer à un jeu ! Vous verrez ça sera sans douleurs, sans animosités et vous allez prendre votre pied. Faites moi confiance je suis particulièrement doué pour ça !” Sa voix avait changé, s’insinuant dans les esprits de trois personnes qui le fixaient désormais en souriant naïvement. L’animal fit plusieurs pas en arrière, indiquant aux hommes de le suivre, les séparant du reste, se retenant de rire en entendant ceux de devant les retenir. “Ne soyez pas jaloux ! Tib’ va s’occuper de vous ! Et ça sera tout aussi bien ! Vous en avez vraiment de la chance ! J’aimerais bien être à votre place !” Il pouvait voir le faucheur secouer la tête et il se pinça les lèvres, reportant son attention sur les trois autres. “Vous savez, ce n’est pas bien ce que vous avez fait … ce n’est vraiment pas bien du tout … il va falloir vous punir ! En avez vous conscience ?” Ils hochaient de la tête, penaud. “On avait peur ! Faut nous comprendre, d’un coup tout à disparu …” “C’était comme si une tempête s'était abattu dans notre tête.” “On gérait plus rien… comme si on avait le même esprit que l’homme de cro-magnon.” “Vous êtes surtout pire que des dindes !” Il s’approcha de celui du milieu, tapotant sa tête. “Mais bon C’est normal ! On est là pour ça ! Comme les rennes qui guident le Perce Oreille la nuit de Noël ! On est là pour vous montrer le chemin, vous guider sur cet enfer pavé de pierres dont vous ne connaissez rien ! Sauf que vous n’avez fait qu’aggraver vos propres démons !” La douceur de sa voix contrastait avec les hurlements que l’on pouvait entendre, juste derrière les trois hommes. Passant sa langue sur ses lèvres, il inspira grandement. “On va arranger ça ! Vous ne vous sentez déja pas mieux depuis quelques instants ?” “Oui !” “C’est comme si ça n’avait jamais existé !” “Comme si tout ce qu’on avait vécu ces dernières années n’étaient qu’un cauchemar.” Il n’était pas du tout étonné de ces réponses qui venaient du fond de leurs coeurs, poussait par sa voix enchanteresse. Dans leur monde, ils étaient les catalyseurs de cette dimension mythique de l’existence sociale et il fut normal que tout se cassa la figure à leurs disparitions. Ils étaient les piliers nécessaire au bon fonctionnement des choses. Régulation humaine, créativité sociale et individuelle, idéal type d’une mémoire collective. “Et bah voila ! On est pas mal là ! Mais ce n’est pas encore assez ! N’avez vous pas envie d’être totalement apaisé ? De ne plus ressentir cette angoisse si étreignante ? De vous délecter uniquement d’un plaisir sans fin ?” Totalement sous son emprise, les trois poussèrent un petit soupir de contentement. “Je vais vous aider, mais juste avant de connaître le Nirvana … dites moi, c’est quoi cette histoire de magie ? Je suis sur que vous savez tout ! Vous m’avez l’air très intelligent finalement ...” Mielleux, bonimenteur, complimenteur, Aguistin savait comment accentuer son pouvoir sans même utiliser une once de magie. “Otto a trouvé le moyen de calmer, les choses dans nos têtes, de stabiliser les gens de son groupe.” “Ce sont comme des pilules, qu’on mange, et hop on est comme avant !” “Mais ça dure pas très longtemps …et il les garde pour lui et les autres chefs… parce qu’il a dit que c’était difficile à faire.” “Le seul truc qu’on nous a dit c’est de capturer les monstres et de les amener à la bordure de la ville …” Toujours plus proche, Aguistin attrapa le grand couteau que l’homme avait dans sa poche. Entendant son nom, il se pencha pour voir que Tibérius l’attendait patiemment, fumant sa cigarette. “Bien bien !” Tendant le couteau, il fit une petite moue charmeuse. “Vu que tu m’as donné la bonne réponse, je te propose quelque chose ! Que dirais tu de profiter de ce paradis tout seul ?” Il le fixa dans les yeux, avant de désigner ces deux camarades du bout de ses ailes. “Je suggère que tu les laisses derrière toi et que tu avances sans te retourner. Tu n’as pas besoin de poids morts pour ta balade de santé non ?” L’homme planta le couteau au niveau de la poitrine de celui de gauche qui s'effondra immédiatement avant de le retirer pour s’occuper de celui de droite, le plantant dans son oeil, sous le patronage d’Aguistin qui se délectait. “Achève le !” Il gazouillait de bien être devant les dernières angoisses des hommes qu’il avait libéré de son joug, qui se rendait compte qu’il était bien trop tard pour agir. Quand sa poupée eut fini, il se plaça devant lui, un sourire béat, attendant la suite. “Tu ne peux pas savoir comment rentrer à la maison c’est super cool !” D’un coup de serres, il fendit la jugulaire de l’homme qui s’ouvrit en grand sous les ongles acérés du blondinet. Fasciné par le gargouillement, par l’odeur, par les spasmes de son corps encore chaud, lui rappelant d'innombrables festins qu’il avait pu faire. Dès qu’il tomba lourdement au sol, son âme se plaçant à ses cotés, il lui donna un violent coup de pied avant de chercher le couteau qui était toujours planté dans l’oeil de l’autre. “Tib’ va falloir que tu m’expliques comment les autres ont fait pour se faire capturer par ces bandes de cassos… même les rennes de Finkelstein faisait plus peur !” Un bruit dégueulasse se fit entendre, celui de l’oeil qu’il avait retiré de son orbite, au bout du couteau et qu’il agitait devant le faucheur. “Genre ils nous mangent … c’est quoi ce délire ?? La chaîne alimentaire ils connaissent pas j’ai l’impression …” Se relevant, il alla vers lui, en faisant glisser l’oeil entre ses doigts. “Ça fait quand même du bien ! Comme avant ! Ensemble...” Un sourire sincère passa sur ses lèvres. Cela lui avait manqué, énormément, de pouvoir faire ce que la Mort voulait, avec qui elle voulait. Il n’était pas passé un jour depuis qu’elle lui avait dévoilé cette fameuse surprise, qui n’était rien d’autres que le faucheur, sans qu’ils ne soient ensemble pour faire ce qu’ils devaient. Mais la malédiction avait totalement changé la donne. Il n’avait pas vraiment l’occasion de travailler ensemble et il avait souvent, pour ne pas dire tout le temps cette désagréable sensation qu’il ne lui était pas utile. Il s’en rendait compte dans cette étrange état de clair obscur qu’il avait, poussé par les malfaçons de cet esprit humain. Quel était l'intérêt que Tibérius pouvait lui porter dans ce monde qui n’était pas le leur ? S’il avait gardé son admiration pour ce qu’il représentait, pour l’essence même de son être qu’il vénérait quotidiennement, il ne l’aidait pas, en rien, et cela le dérangeait, relayant cette idée au fond de ses angoisses pour laisser passer les jours. Au moins, ici, il était le déclencheur de la montre, le détonateur de la bombe, l’étincelle du brasier et il en était très content. “Bon, je serais pour aller voir l’endroit chelou que le gars à dit là maintenant ! A la lisière de la ville … Une intuition ! T’en penses quoi ?”



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Tiberius Wolff
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Tiberius Wolff

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"A WAR AIN'T OVER
TIL IT'S OVER, MATE. "

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| Conte : AHS & Supernaturαl.
| Dans le monde des contes, je suis : : Un fαucheur.

| Cadavres : 36



I got used to the darkness for you } feat Tiberius Wolff _



________________________________________ 2018-12-24, 18:26



My two natures had memory in common
I'm always ready for a war again, go down that road again. It's all the same, I'm always ready to take a life again. You know I'll ride again. Who gon' pray for me ? Take my pain for me ? Save my soul for me ? 'Cause I'm alone, you see. If I'm gon' die for you, gon' kill for you. Then I'll spill this blood for you.


Il y avait quelque chose de fascinant dans le dernier regard des gens. Cet instant où, par on ne savait quel miracle, ils s’immobilisaient prisonniers d’une terreur profonde et leur esprit ne trouvais rien de mieux que de leur faire remonter des souvenirs de leur vie passée. Enfance, adolescence, premiers amours, premiers émois, premières tromperies et premiers baisers, premier travail, première voiture, ce genre de petites futilités qui, quand on y pensait, ne représentaient absolument rien. Rien du tout qui serait efficace en ce dernier instant : qui était encore là pour nous ? Qui était encore prêt à tout, comme ces promesses abandonnées au fil du vent sous les voûtes nocturnes de nos premiers rêves de grandeur ? Un peu d’alcool et voilà que les gens se prenaient pour les rois du mondes, les aventuriers de l’avenir, ceux qui allaient révolutionner les préceptes même de leur existence… Et qui aujourd’hui se retrouvaient armés jusqu’aux dents, à pourfendre la justice et le meurtre comme d’une fière bannière. N’avait-on jamais suffisamment tuer pour des causes moins nobles que celle-ci ? Où étaient les combattants quand il s’agissait d’oprimer les libertés d’autrui ? Des meurtriers, voilà tout ce qu’ils étaient. Des mercenaires persuadés d’être dans le bon camp alors qu’il n’existait que des tranchées où tous les enterrer.

Parce qu’au final, la grande gagnante était toujours la Mort.
Et Tiberius était très bien placé pour le savoir.

Il n’était pas comme Aguistin : ce dernier aimait jouer avec ses proies, torturer les malheureux de sa voix enjôleuse et les mener au bord du gouffre comme on promettrait un bonbon à un enfant sage. Il adorait leur faire croire aux montagnes quand tout ce qui les attendait, c’était un précipice où ils se briseraient l’âme afin de la récupérer pour la vengeresse éternelle. Il adorait les tripoter, les faire tourner en bourrique, les apprêter dans la folie qui était la sienne et se complaire dans le bain de sang qui résultait de son œuvre. Pire, le corbeau exultait de cette situation et en redemandait avec son air angélique qui avait conduit plus d’un inconscient à la potence… Si Tiberius n’était absolument pas semblable à ces manières, il ne l’empêchait pourtant pas d’agir de la sorte. Après tout, Aguistin était le messager de la mort quand lui n’était que le guide. Il ne pouvait lui refuser quelques amusements, même si la prudence était de rigueur. Si la Mort lui avait envoyé un message depuis leur monde, c’est que quelque chose n’allait pas. Et quand la Mort craignait quelque chose… Ils pouvaient à leur tour faire preuve de méfiance envers l’environnement. Ils étaient partis depuis trop longtemps maintenant.

Il extirpa tranquillement une petite pochette noire de sa poche, de laquelle il retira une cigarette avant de ranger précieusement l’étui dans la poche intérieure de son long manteau. Les hommes autour de lui parlaient mais leurs paroles semblaient flotter autour de lui sans l’atteindre vraiment ; une bulle de protection sonore qui lui avait permis pendant très longtemps de ne pas s’attarder sur ce qu’on pouvait bien penser. S’il les entendait, Tiberius n’accordait aucun crédit – ou presque – puis décidait de ne tout bonnement pas leur répondre. S’il avait l’habitude des logorrhées d’Aguistin, il n’avait jamais accepté de supporter celles des autres. Il fit craquer son zippo dans sa main et l’approcha de sa cigarette coincée entre ses lèvres, l’allumant tranquillement. Une première bouffée et déjà il se sentait un peu mieux. Une seconde qu’il recracha lentement au travers de sa bouche, reprenant le petit rouleau entre son pouce et son index, et voilà qu’un coup de feu était tiré.

La douleur était quelque chose d’étrange et de conceptuel. D’inconnu et de passionnel pourtant, comme une ancienne amante qui s’amuserait à lui filer entre les doigts dès qu’il pensait l’avoir attrapée… Le sang perla doucement de sa tempe, là où la balle l’avait frôlé sans pour autant le percuter. Ses yeux glaciaires suivirent la lente chute de sa cigarette, explosée en un millier de morceaux dans l’entre-deux monde, objet visiblement d’agacement de ses adversaires. Une arme au canon encore fumant. Un rire un peu narquois et un commentaire qui sembla se perdre dans les questions sans réponses que ces humains lui posaient. Futilités. Des paroles en l’air. Des inquiétudes qui n’avaient plus lieu d’être. La seule constatation importante était qu’il était privé de tabac ; pire, qu’on le lui avait volé pour le simple plaisir de l’agacer. Cherchaient-ils à mourir ?

Fort bien, il leur donnerait satisfaction.

Passant ses doigts pour repousser ses cheveux en arrière, Tiberius fit disparaître la grande faux couverte du sang de ces contrevenants. Les gestes avaient été rapides, incroyablement précis, pour un faucheur vissé pourtant dans la nonchalance éternelle de son état ; comme si rien d’autre n’importait que de réaliser sa vocation dans les meilleures conditions possibles. Il était un pantin de la Mort, un envoyé morbide venu faucher les âmes défuntes et pouvoir retrouver un tant soit peu la sensation d’utilité d’antan avait quelque chose de… Vivifiant. Presque gratifiant en un sens. Comme un renouveau ancestral qui lui aurait permis de se sentir un tant soit peu vivant pour l’occasion ; si on pouvait appeler ainsi celui coincé dans le purgatoire de la Terre, sans possibilité de trépas ou de retour en arrière. On n’effaçait pas une mémoire comme la sienne, on se contentait de l’éteindre. De la mettre en suspens.

Comme ces âmes qui, une fois rassemblées, ne tardèrent pas à disparaître vers l’au-delà que Tiberius leur indiqua. La mort s’occuperait d’eux à son tour, joueuse téméraire et éternelle. Il poussa un soupir las, écartant ses chaussures du bain de sang qui commençait à s’étaler sur le bitume poisseux, et repris une cigarette de l’étui. Il ignora complètement le rouge salin de sa tempe et posa sur Aguistin un regard calme mais révélateur lorsque le corbeau daigna enfin revenir de son petit amusement privé. Sur ses épaules, le poids duveteux de la Mort s’envola peu à peu et il sut qu’elle était passée, satisfaite sans doute, sans pour autant lui murmurer à l’oreilles ses macabres desseins. S’il fut surpris il n’en montra rien, habitué aux sautes d’humeurs de celle-ci ou du corbeau ; sans doute avait-elle ses raisons de préférer le corbeau à lui. Pour l’heure, ils avaient d’autres ennuis à surveiller et des chats à fouetter… Ou presque.

« La chaîne alimentaire ne peut rien contre la loi du Talion. » Fit-il remarquer, sa cigarette fumant lentement vers le ciel, revigorant son corps et noircissant ses poumons de la poisse dont elle était formée. « Leurs âmes n’étaient pas ce que nous recherchions. »

Il avait sentit presque un désintérêt pour elle, des noms sur une liste qui ne cessait de s’accroître depuis qu’ils étaient apparus de l’autre côté du portail. SI Tiberius les voyait dans son esprit, il ignorait cependant leur nature pour l’instant ; comme si un voile l’empêchait de retrouver ses pleines possibilités. Le faucheur préféra ne pas s’en inquiéter, d’un naturel patient, et tendit ensuite un mouchoir en papier à Aguistin pour qu’il daigne nettoyer ses mains et son visage des éclaboussures qui l’entachaient. Si le sang était une passion, celui des rats n’avait rien de noble à être affiché de la sorte. En revanche, il n’éprouva aucune pitié pour un clan comme dans l’autre : des créatures massacrées pour la survie de l’Homme, il en existait depuis des millénaires. Il y avait simplement un camp régulièrement plus fort que l’autre, mais la tendance s’inversait généralement rapidement ; les faucheurs appréciaient les bains de sang et les lourdes batailles menées comme d’un encas après une diète forcée. Tiberius était un peu plus réservé et digne face à cela ; un champ de bataille restait un champ de bataille. Dans cette vie ou dans l’autre, il y était intimement lié et cette part refusait de s’effacer de son esprit.

« Je te suis. » Valida-t-il.

Et tandis qu’Aguistin se métamorphosait en corbeau, Tiberius disparu dans l’ombre projetée par les lampadaires au moyen de cette voluptueuse brume nimbée de ténèbres et de doux remords. Il réapparut à l’orée de la ville, d’abord déserte, puis releva le nez vers l’oiseau noir volant dans le ciel. Instinctivement, le faucheur changea d’endroit pour enfin apparaître près d’un côté des plus intéressant : une file de personnes armées encadraient une autre ligne d’êtres enchainés les uns derrière les autres. Muselées, menottées, battues par la crosse d’un fusil à pompe ou rouées de coups, les créatures misérables qui se trouvaient là étaient reconnaissables à leurs blessures profondes et leur état déplorable.

Tiberius tendit la main et rattrapa Aguistin par le col avant que ce dernier ne se précipite dans la gueule du loup, sa bouche déjà fournie d’insultes et d’autres noms d’oiseau si peu vertueux à leurs oreilles. On pouvait deviner des grandes ailes brisées parmi les victimes rampant sur le sol, comme un familier qui se serait fait attraper dans un filet bien trop serré pour lui. Tiberius intima le silence à son corbeau, d’un regard polaire et d’un index sur ses lèvres, avant de continuer à observer la scène. Non remarqués, dissimulés dans l’ombre d’un bâtiment, ils pouvaient à loisir se servir de la carcasse de voiture qui se trouvait devant eux pour s’imprégner de la situation. Mort régnait sur l’endroit, triste. Etrangement triste et lascive. Tiberius cru l’apercevoir mais ce ne fut qu’une brume ruisselante sous la légère pluie qui commençait à tomber sous le ciel d’encre. Des cris s’échappaient parfois, tortueux, plaintes à peine audibles et brisées, noyés sous les vociférations et les sommations au silence.

L’enjeu était visiblement de taille. Un tel rassemblement… Quelque chose se préparait.

« Des chasseurs. »

Tiberius avait désigné du menton le symbole gravé sur la nuque d’un de ceux qui leur tournait le dos : un pentacle cerclé de flammes encadrant un symbole aux vertus angéliques. Il n’en avait que le nom, aucun être divin de ce monde n’ayant sciemment daigné leur accorder sa protection ; ou bien y avait-il des traitres au Paradis ? Castiel avait bien été l’un d’eux… Mais là encore, c’était une autre histoire. Un autre temps. Dieu lui-même avait jeté les clefs du Ciel pour ne plus avoir à affronter la réalité en face, seul le Diable profitait de cette situation.

Il fallait un oppresseur et un opprimé. Apparemment, les humains étaient en train de remporter cette manche.

Aguistin piaffait d’impatience à côté de lui, vertueux chevalier des causes perdues et grotesques. Sa bouche s’agitait, refoulant le flot de paroles qu’il mourrait d’envie de déverser mais un second regard sombre de Tiberius sembla avoir raison de sin entêtement. Il resta silencieux. Pour quelques secondes encore.

« Rafraichis-moi la mémoire… Combien de fois sommes-nous venus chercher l’âme des Winchester ? »

Tiberius venait de se tourner face à lui pour lui poser cette question. Sa cigarette était terminée et il lui en fallait une seconde, fouillant sa poche intérieure machinalement. Habituellement. Il semblerait que les deux compères soient de retour parmi leurs compatriotes, ce qui avait eu un instant valu l’étonnement de Tiberius : ils n’étaient pas de ceux qui s’amusaient au massacre gratuit d’êtres vivants sans raison valable. Les victimes précédentes ne leur avait pas soufflé ce nom, mais celui de Otto ; alors pourquoi avait-il reconnu leur véhicule, garé un peu plus loin sur la gauche ?

Une impala, ça ne s’inventait pas.

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Aguistin R. Marban
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I got used to the darkness for you } feat Tiberius Wolff _



________________________________________ 2019-02-26, 19:13

I got used to the darkness for you Aguistin & Tibérius

LE TEMPS IRRÉVOCABLE A FUI. L'HEURE S'ACHÈVE. MAIS TOI, QUAND TU REVIENS, ET TRAVERSE MON RÊVE, TES BRAS SONT PLUS FRAIS QUE LE JOUR QUI SE LÈVE, TES YEUX PLUS CLAIRS. MA MÉMOIRE T'EMBRASSE TOUT COMME MON CORPS QUI S'EMBRASE DANS CE SONGE INFINI. PAUL-JEAN TOULET

Il attendait avec impatience la réponse du faucheur, sa curiosité piquée au vif. C’était quoi encore cette histoire qu’ils étaient devenus de la nourriture. Et après on parlait du régime carnivore des corbeaux ? Vraiment foutage de gueule pensait il. “C’est qui Talion ?” Il haussa un sourcil, un peu étonné face à cette réponse. Pourtant, il était habitué. S’il parlait souvent, beaucoup, parfois pour ne rien dire, comblant le silence détestable, Tibérius était son contraire, son pendant, distillant son venin à bon escient. Il l’écoutait quasiment toujours, parfois distrait par un amusement quelconque, ce qu’il faisait qu’il ne saisissait pas ce qu’il lui avait dit. Alors il faisait un effort de compréhension, s’appliquant à faire travailler ses méninges. Il n’était pas idiot, bien au contraire, mais sa logique n’était pas la même que les autres, différente, tortueuse, sinueuse. “Non mais, il faut respecter la chaîne alimentaire ! Je veux dire j’aimerai bien manger un chat mais je sais que je me ferais bouffer. Sauf si on est plusieurs, dans ce cas là, c’est bon. C’est comme nous, on est plusieurs, enfin on est tous les deux mais c’est plusieurs, alors ils ne peuvent rien contre nous !” Son raisonnement n’était peut être pas le bon, mais il était intimement convaincu que s’il aidait Tibérius à faire ce pourquoi la Mort lui avait demandé de venir, tout irait bien. Non de toute façon, tout irait bien s’ils restaient ensemble. Il le savait, et elle lui avait dit, confirmé son sentiment. “Ah … et on cherche quoi ?” Attrapant le mouchoir par politesse, il le regarda avant de l’utiliser rapidement, plus pour faire plaisir au faucheur que par réelle utilité. Il n’en avait pas besoin, le sang qu’il avait sur ses mains ne le dérangeait absolument pas. Doigts qu’il était d’ailleurs en train de porter à sa bouche comme des sucettes tout en observant les iris polaire de l’homme à ses côtés. “De toute façon ils allaient mourir, et on est là, alors autant faire comme avant non ?” Il l’avait senti, au moment où il avait vu ce groupe d’individus, qu’ils passeraient l’arme à gauche. Il avait humé l’air fétide, un sourire en coin, en sachant pertinemment que Tibérius les faucherait, et tant pis si ce n’était pas le but premier de pourquoi ils étaient là. Après tout cela était quand même le but premier de leurs existences, alors mission ou pas mission, Aguistin se délectant de faire une chose pareille, il avait bien trop attendu pour se retenir. Son sourire s’agrandit tandis qu’il mettait le mouchoir dans sa poche. Il aimait bien entendre Tibérius lui faire confiance, aidant sa propre confiance à remonter. Se transformant en ce qu’il était vraiment, il s’envola avec grâce dans la nuit noire. A chaque battement d’ailes, il s’emplissait de sensations, une part de lui même bien trop consciente que sa forme n’était que temporaire, qu’il l’a perdrait dès qu’il remettrait un pied à Storybrook. Tibérius avait été clair sur ce sujet, et même s’ils finissaient à Halloween Town, ils rentreraient. Il ne voulait pas, ce n’était pas chez lui, mais la perspective de se retrouver seul, sans son faucheur, sans sa famille, sans ses amis lui refaisaient mettre les pieds à terre. Mais là, il ne devait pas y penser, il aurait tout le temps de s’apitoyer sur son sort après. Il avait la possibilité, la chance de voler, d’être vraiment lui même, alors il devait en profiter au maximum. Son imagination était bien grande pour combler le manque qu’il ressentirait. Accélérant un peu son vol, il arriva bien vite à la lisière de la ville, sentant Tibérius apparaître. “Mais c’est quoi ça !” Il avait atterri silencieusement, reprenant forme humaine, se collant au faucheur. Or ce qu’il voyait le révulsait. Comment pouvait on faire une chose pareille ? Ces humains n’avaient ils donc rien comprit à l’histoire ? Comment osaient ils bafouer les légendes qui constituaient et régulaient ce monde. S’il n’avait pas sentit cette main le saisir par le col, il s’y serait jeté, pour libérer ces créatures, ces êtres qui étaient pareils que lui. “On peut pas laisser faire ça !” La colère et la rage étaient totalement lisibles dans ses grands yeux qui n’arrêtaient pas de bouger, allant d’une silhouette à l’autre. Familier, démon personnel, kappa, lutin, dragonnet, zombie et autres monstres folkloriques qui peuplaient cette terre, voyageant vers Halloween Town, leur refuge sacré. Une idée horrible traversa son esprit. Et si Halloween Town n’existait plus ? Et si, leur maison avait été détruite, n’offrant comme seule perspective l’errance ? Non, ce n’était pas possible. Tout comme il refusait de croire en la vision qu’il avait eu quelques heures avant, il refusait de penser à une telle chose. Halloween Town était protégée, hors d’atteinte pour les humains, aussi fort qu’ils puissent l’être et même si la malédiction avait sans doute rendu perméable les frontières, ils ne pourraient jamais l’anéantir. Soufflant bruyamment, il tirait sur le manteau de Tibérius. Il voulait faire quelque chose, lui le flemmard qui préférait rester dans son plaid au chaud plutôt que d’aller faire les courses, voulait là, en cet instant T, agir, et même pas pour sa petite personne ou celle de son maître. “Il faut mettre le feu ! Et toi tu les tues et moi je les libère !” Cependant le regard noir qu’il lui envoya lui fit baisser la tête, triturant son aile qu’il avait replié au contre lui. Tibérius ne pouvait pas comprendre, voila ce qu’il pensa en cet instant précis. Il avait été humain et même s’il était maintenant différent, il restait avec ce passé. Lui, ne l’avait jamais été et même s’il en avait l’apparence, il était l’une de ses créatures, aujourd’hui pourchassé et enchaîné. Il se mordit violemment la lèvre pour ne pas parler, pour ne pas répliquer quelque chose qu’il regretterait plus tard, tournant plutôt la tête vers la voiture. “Euh … je sais plus … beaucoup de fois.”

Il fit une petite grimace. Il n’aimait pas les chasseurs, n’importe quel chasseur, et les frères Winchester, ne passaient pas entre les mailles du filet. Il y avait des régles, et même si cela pouvait embêter pour être poli les humains c’était comme ça. Il devait y avoir du bien, et du mal, la balance des forces toujours en place, au milieu. Un monde qui serait dominé juste par le bien ou par le mal ne pouvait exister, voué à l’échec simplement de par la nature même des humains, car ces mondes étaient bel et bien présent. Christmas Town, Halloween Town, ceux des fêtes, qui étaient justement là pour éviter un scénario de ce genre. Alors chasser toutes les mauvaises créatures, parce qu’elles faisaient des terribles choses, ce qui était logique, n’était pas du goût du corbeau. Surtout parce qu’il estimait que cette balance n’était pas la même pour tout le monde. Ce que l’un considérait comme terrible ne reflétait que la survie de l’autre. Ce que l’un estimait comme injustice n’était que la justice de l’autre. Une action bienheureuse était une action malheureuse, dans un sens, comme dans l’autre. “Ils sont sans doute de mèches. Au final, même si on prend des chemins différents notre nature nous rattrape bien vite.” Il fixait Tibérius de ses yeux rouges, sombre, beaucoup plus grave que quelques instants auparavant. “J’ai une idée.” Dans les pérégrinations de son esprit angoissé, Aguistin avait réfléchi à quelques choses pendant les quelques minutes ou il avait été silencieux. Un débat interne l’agitait toujours, mais c’était la seule solution. “Faucheur ou pas, tu es humain. Rien ne te distingue de ceux qui sont entrain de les torturer… alors tu vas m’y conduire, comme si tu m’avais attrapé.” Le silence qui se posa entre les deux fut lourd, chargé d’une tension palpable et Aguistin ne baissa cette fois pas le regard. “Tu voulais que je réfléchisse ? C’est le seul plan que j’ai trouvé. Tu dis que je suis le familier de la Mort, ce qui en soit n’est pas faux, que je sais où elle se trouve, ce qui ça est faux, et que tu veux voir Otto. Une fois seuls avec lui, on pourra lui arranger les papiers.” Après tout, ce n’était pas si idiot que ça. Si, comme il avait bien comprit, le chef fabriquait des sortes de pilules condensant leur magie dedans, lui agiter sous le nez qu’il était l’esprit de la Mort, l’une des entités les plus puissantes de leur monde, en ferait exciter plus d’un. “Tu .. tu devrais par contre être crédible, enfin me torturer comme les autres quoi.” Il déglutit, légèrement apeuré en imaginant ça. Il en avait subi des tortures, de part Finkelstein, et s’il était plutôt résistant, il n’aimait pas ça, avec ces raisons là, voir faire Tibérius relevait d’un autre niveau. Même s’il savait que c’était pour de faux, pour le plan, il ne pouvait s’empêcher de penser qu’au final, il l'apprécierait. C’était idiot, totalement idiot, il le savait, mais sa raison paranoïaque avait toujours eu peur qu’il le laisse au bord d’une route. Il était loin d’être parfait, pas préparer pour être un familier, trop volatile, trop insoumis, mais avait finalement consenti à son rôle, le prenant très à coeur, peut être trop. “Aussi …” Arrêtant de tripoter les plumes de son aile, il releva sa tête vers lui, silencieux, comme toujours. “Si jamais … je sais pas moi, un vrai humain pense que c’est pas vrai ou autre, je … je ferais comme si je ne te connaissais pas. Toi tu ne risques rien, alors s’il faut que tu me laisses, pour que tu puisses t’en sortir, ça ne me dérange pas, au contraire, c’est normal.” Il haussa les épaules, presque comme résigné, saisissant sa main avec rapidité. “C’était cool. C’est vrai que j’aurais préféré avoir autre chose comme surprise à l’époque, mais finalement je changerai pour rien au monde.” Il eut un petit rire, se souvenant comment la Mort l’avait aussi piégé. Tout le temps. Il était sa créature, il l’aimait sincèrement, et au fond, il savait bien, que toutes les petites tromperies qu’elle faisait, était pour son bien. Il ne l’avait pas écouté, il avait été torturé par Finkelstein. Il l’avait écouté, elle lui avait donné la protection du faucheur. Storybrook avait certes changé la donne, mais ici, tout était comme avant. “Puis si je meurs, je reviendrais… S’ils abîment mon corps j’en aurais un autre. On me l’a déja fait, ce n’est pas grave. Et si je meurs vraiment …je retournerai juste dans les jupes de Madame la Mort ! Mais ...je ferais en sorte que ça ne soit pas ton cas.” Secouant sa tête blonde, il se recula du faucheur, inspirant grandement. “Bien.” Le moment était venu. “Oh et je te laisse le soin de passer le bonjour aux Winchester de ma part si jamais ils se sont dit que ce qui se passait ici n'était finalement pas normal.” Un dernier rire rauque, un dernier regard, un dernier soupir avant un gémissement de douleur qui lui traversa la tête quand le poing de Tibérius s’écrasa sur son visage. Il se retint de crier, focalisé sur ce qu’ils devaient faire, pourquoi ils allaient le faire. Il se retint de parler, mordant sa langue à s’en faire saigner, se tenant aussi de penser. Comme un sac, il se laissa traîner, refoulant en lui tout ce qu’il avait envie de dire à ces hommes qui tombaient grossièrement dans le piège, à ces hommes qui n’étaient pas mieux que les monstres qu’ils voulaient éradiquer. Regardant ses pieds, ne voulant en aucun cas croiser le regard de Tibérius qui parlait, il couina de douleurs en sentant une décharge électrique parcourir son dos, le mettant à nouveau à terre. Le plus dur dans tout ça, était de savoir que le faucheur ne faisait rien pour empêcher les autres soldats de lui faire du mal. Les yeux fermés, il se répétait inlassablement que tout ceci n’était pas vrai, qu’il n’aurait jamais accepté une chose pareille. Sa force de persuasion, plus son soutien indéfectible contribuaient à calmer les sanglots qui secouait son corps. Il fallait qu’il fasse ça, qu’il se laisse enchaîné. Soufflant péniblement quand un soldat l’obligea à se relever, il faillit esquisser un sourire en entendant le faucheur dire qu’il l’apporterait lui même, lui donnant la force nécessaire pour continuer le plan. C’était son idée, il devait lui montrer qu’il était utile, qu’il l’aiderait, quoi qu’il pourrait se passer. “Whesh, faite pas comme si j’étais pas là !” Il devait jouer la comédie, et Livio disait qu’il était plutôt doué là dedans, alors lui aussi mettrait la main à la pâte. Forcément, le soldat qui le tenait lui asséna un grand coup dans le ventre. “Ferme ta gueule le piaf !” “Alors déjà c’est Monsieur le Piaf ou Monsieur le Corbeau, et je la ferme si je veux.” Il se prépara à l’autre coup dans les côtes, la douleur un peu atténuée. “Même Fink’ il m’a fait plus mal la dernière fois et pourtant j’avais même pas mes ailes ! Tapette va !” Le soucis d’Aguistin, c’est qu’il ne connaissait pas la demi mesure. Provocateur dans l’âme, il allait malheureusement toujours jusqu’au bout des choses, ne se rendant même pas compte de ce qu’il venait de dire. Si le soldat qui se mettait à le tabasser se fichait totalement, ce n’était certainement pas tombé dans l’oreille d’un sourd en la personne de Tibérius. Crachant du sang, couinant, il se releva encore une fois, tenant tête. “Vu ta gueule, ton collègue il devrait faire la même chose, un petit coup d’électricité pour te raffermir les chaires, tu ressemblerais moins à un trou du cul comme ça !” Ça faisait quand même du bien de dire ça, de les insulter, de les cracher au visage, alors que certaines créatures le regardaient comme un fou, ce qu’il était un tant soi peu. Bien entendu, l’insulté n’apprécia pas forcément, et Aguistin eu juste le temps d’entendre l’autre dire à Tibérius qu’il l’accompagnerait avant de s’évanouir de douleurs tant il se faisait rouer de coups.

©crack in time
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