« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
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If I could sleep forever I could forget about everything
-Ne t’endors pas…. S’il te plaît, bafouilla-t-il, à bout de souffle, sa main posée sur son épaule.
Depuis combien de temps n’avait-il pas du courir pour sa vie, ça il l’ignorait. En revanche, il était à peu près certain que cela ne lui avait pas manqué ! Courir à perdre haleine était une chose, mais le faire en perdant régulièrement l’équilibre et ses repères rajoutait une difficulté supplémentaire dont Jamie se serait fort bien passé ! Bon sang, ce que ça lui faisait mal ! Tout lui faisait mal. De ses poumons en feu à ses jambes tordues de crampes, de son torse qui le lançait à lui en tirer des gémissements peu flatteur à son crâne qui pulsait comme une caisson sous pression, absolument tout son corps lui faisait atrocement mal, et il aurait franchement pu perdre connaissance sans le moindre regret si il n’avait pas été à côté de Saoirse. Parce que si elle perdait connaissance, alors il pouvait clairement dire qu’ils seraient tous les deux dans une sacrée merde !
Déjà parce que même si ils avaient couru comme des dératés, il existait une chance infime que cette bande de racaille les ai quand même suivit à la trace, et si elle perdait connaissance, non seulement elle ferait une proie facile mais en plus il ne pourrait absolument pas la porter dans son état -se porter lui même relevait déjà de l’exploit ! Autant dire que la faire respirer profondément fut rapidement sa priorité, et ce, malgré la sensation poisseuse et chaude qui se répandait dans sa nuque et qui imbibait sa chemise. Une main sur son épaule, il l’encouragea à respirer comme lui, profondément et lentement, jusqu’à ce qu’il considère que c’était suffisant. D’un geste maladroit mais rapide, il sorti son téléphone de la poche arrière de son jeans -un miracle qu’il ne soit pas tombé durant leur course-poursuite- pour composer le numéro d’urgences. L’hôpital n’était plus loin désormais, mais maintenant qu’ils étaient à l’arrêt, Jamie se sentait absolument incapable de faire le moindre mouvement.
-Allô ? Oui. Oui, je m’appelle Jamie…. Jamie Skyrunner. On a… Eté agressé. Je saigne de la tête et elle… Elle est enceinte, écoutez on est au croisement de la bibliothèque et Maine Street. Dépêchez-vous s’il vous plait.
Il entendit le traditionnel ‘les secours sont en route, ne quittez pas’, mais il reprit rapidement le téléphone dans sa main, sans raccrocher cependant.
-Saoirse, écoute moi. Les secours arrivent, d’accord ? On va… on va allé à...
Il y eue comme un flash lumineux, des paillettes derrière ses paupières. Il entendit Saoirse lui demander si tout allait bien, et pendant trois secondes, il pensa à lui répondre que non. Sauf qu’il n’en eue pas le temps, puisqu’il perdit connaissance, s’effondrant de tout son long sur la chaussée.
Dans un demi-sommeil, Jamie perçut un curieux mélange de sirènes, de voix inconnues et de celle de Saoirse, qui lui disait que tout irait bien, qu’il était en sécurité. Bizarrement, il avait envie de la croire, se laissant aller sans chercher à combattre cette léthargie bienvenue. Il sentit le sol bouger sous lui, des mouvements incompréhensibles, et puis bientôt, le noir vient à sa rencontre, et il l’accueillit à bras ouverts.
Ce qui le tira du sommeil, ce fut les bruits que faisaient les machines. Des petits bruits robotiques, à intermittences réguliers, qui ne lui disait rien qui vaille. Pourtant, quand il ouvrit les yeux, il constata rapidement que ces machines ne s’occupaient pas de lui, mais d’un vieux bonhomme, beaucoup plus à droite dans la pièce. Lui se contentait apparemment d’un lit, et on l’avait border, ce qui le surprit beaucoup. Quelle heure pouvait-il être ? Combien de temps avait-il perdu connaissance ? Il se rappelait de l’appel aux urgences et puis…
Brusquement, il se redressa, provoquant dans sa tête un million d’étincelles fort peu agréable. Dans un grognement, il porta sa main à l’arrière de son crâne, constatant la présence de cinq points de suture. C’était…. Extrêmement bizarre, comme sensation. Lui qui n’avait jamais été recousu ressenti une curiosité étrange, passant et repassant sa main sur les points, tirant même légèrement dessus, comme pour voir si ça allait tenir. Il l’avait pas loupé, le junkie qui l’avait assommé ! C’était fou ça, comment Saoirse pouvait connaître ses g… ?
En repensant son nom, il se rappela pourquoi il avait essayé de s’extirper de son lit, défaisant la couverture pour constater qu’il portait une blouse d’hôpital, à sa grande surprise. Merde, on l’avait amoché à ce point là ? Grimaçant, il constata en effet qu’il avait quand même super mal aux côtes, et qu’un bandage serré avait été placé tout autour de son torse. Superbe ! Roulant des yeux, il avisa assez rapidement ses affaires, déposé sur une chaise et après un rapide passage aux toilettes, il s’extirpa de sa chambre d’accueil, se dirigeant vers le secrétariat aussi rapidement que les indications présentes dans le couloir le permettait.
-Excusez-moi, je cherche quelqu’un, fit-il maladroitement à la secrétaire qui, relevant un sourcil, sembla attendre la suite de son histoire, Saoirse Bennet, elle est enceinte, précisa-t-il, comme si c’était de la plus haute importance.
-Félicitations. Et?
Il y eue un autre flottement, et Jamie s’éclaircit légèrement la gorge, ce qui fut une très mauvaise idée puisque cela réveilla sa douleur aux côtes.
-On… A été emmené ensemble ici, on a été agressé. Je viens de me réveiller dans ma chambre, je voudrais savoir où elle est pour m’assurer qu’elle va bien.
-On vous a donné l’autorisation de sortir de votre chambre ?
Au ton de sa voix, Jamie pu dire que ce n’était pas la première fois qu’elle devait posé ce type de question à des jeunes désorientés dans les couloirs de cet hôpital.
-Oui, décida-t-il de mentir, avec aplomb. Et on m’a diriger vers vous pour la retrouver.
Elle lui jeta un regard peu avenant, visiblement assez contrarié de ne pas pouvoir lui reprocher quelque chose. Rapidement, elle pianota sur son clavier, finissant par lui désigner l’ascenseur.
-Niveau 3, gynécologie. Elle passe une échographie alors vous devrez attendre dans la salle d’attente C.
Echographie ? Aussitôt, Jamie sentit son esprit se mettre à fulminer, échafaudant des dizaines de scénarios possibles, ce qui le fit presque bondir vers l’ascenseur, sous le regard interloqué de la secrétaire qui décrocha son téléphone pour tout de même vérifier que ce gaillard bizarre avait bien le droit de se trimballer tout seul dans les couloirs…
Plus rapidement qu’il ne l’aurait pensé, il finit par trouver cette salle d’attente, mais il ne s’y posa pas, passant directement au secrétariat.
-Bonjour, Jamie Skyrunner, je dois voir Saoirse Bennet, elle est quelque part en train de passer une échographie.
-Et vous êtes ?
-Je suis son...
-Jamie ?
La voix était un peu hésitante, mais quelque chose dénotait un profond soulagement et Jamie ne pu s’empêcher de ressentir la même chose. Bien qu’elle soit installé dans un fauteuil roulant, ce qui ne plut pas vraiment à Jamie.
-Saoirse ! Tu vas bien ? Elle va bien? interrogea-t-il l’infirmier qui poussait le fauteil.
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Papoum. Papoum. Papoum…
C’était le bruit régulier qui résonnait dans la petite pièce. Un bruit si simple et qui, pourtant, prodigieusement, rassurait Saoirse bien au-delà de ce qu’il aurait du. C’était un son si doux, les battements frénétiques d’un cœur en transit qui vivait, pulsait, abreuvait et nourrissait le bébé qui poussait sous la peau de son ventre. Un battement dont elle aurait dû se moquer ou, du moins, accorder bien moins d’attention que jusqu’à présent. Parce que ce bébé n’était pas le sien et que sitôt né, il faudrait le confier à la famille qui pourrait prendre soin de lui. Elle, elle n’était là que pour s’assurer qu’il grandisse bien et faire le service pré-vente en quelques sortes... Enfin, s’il tenait jusque là et qu’il ne lui arrivait rien de grave en attendant.
Pour dire la vérité, la princesse avait eut très peur. Pour Jamie d’abord, parce qu’il s’était évanoui en lui parlant et qu’il était peut-être en train de mourir sans qu’elle ne puisse s’en assurer ! Heureusement qu’un infirmier avait bien accepté de se renseigner et l’informer qu’il était pris en charge avec quelques contusions et des points de suture… Sinon, elle en aurait rendu son estomac à force d’angoisser. Ensuite pour le petit bouchon qui n’avait pas donné signe de vie jusqu’à ce que cette échographie ne se déclenche et révèle qu’il était bien là. Bien vivant, encore. Bien présent…
Et que Saoirse se rende compte à quel point elle s’était attaché à ce bébé-qui-n’était-pas-le-sien. Ce n’était pas une bonne chose ça, on lui avait bien répété de faire attention et de distancer les ressentis, de se répéter souvent qu’elle allait devoir lui dire au revoir et qu’il serait bien mieux là où il allait. Et malheureusement, fatalement, en cet instant… L’esprit de la jeune femme lui renvoyait un énorme « oui mais » qui n’était pas présent jusqu’alors. Cet odieux doute. Cette perfide sensation qui vous faisait frissonner en remontant votre échine lentement, vous faisant vous demander si la meilleure décision était réellement la bonne ou pas du tout. Il le fallait mais… Elle avait craint un instant de l’avoir perdu, de ne plus sentir sa présence contre elle, de lui avoir fait du mal avant l’heure et cette sensation ne semblait pas s’apaiser malgré le demi-sourire du gynécologue qui tentait de la rassurer. Heureusement, avait-il dit, qu’elle n’avait pas été frappé ailleurs qu’au visage.
Heureusement, oui…
« Vous allez passer un monitoring, juste pour nous assurer que tout va bien. »
Expliqua le médecin en retirant la sonde d’échographie de son ventre, lui tendant de quoi essuyer le gel bleuâtre qui s’y trouvait désormais. Sasa avait fini par prendre l’habitude de ce liquide étrange mais ce n’était pas pour autant que c’était agréable.
« Et… Est-ce que tout va bien ? »
« Je ne vois rien d’alarmant à l’échographe. »
Ca ne voulais pas complètement dire non. Ni oui. Rah ! Saoirse se mordit la lèvre d’avoir été si bête : partir à l’aventure, courir dans tous les sens, tout ça pour retrouver un ornithorynque qui ne voulait visiblement pas être retrouvé vu le parcours du combattant qu’il leur avait réservé depuis qu’ils avaient quittés l’appartement de Jamie ! Pourvu que Crooner aille bien d’ailleurs…
« Jeremy va vous installer. »
Le médecin s’était levé et il venait de désigner le jeune homme qui l’avait amené ici. Doucement, lentement, elle descendit du brancard d’examen avec son aide et s’installa dans un fauteuil roulant qu’il avait ramené pour l’occasion. Elle n’était pas encore handicapée quand même ! Mais à peine ses fesses furent-elles dessus qu’elle poussa un soupir, appréciant finalement de se faire conduire dans les couloirs de ce grand hôpital. Il fallait dire que la princesse avait bien assez courru pour aujourd’hui ! Et son endormissement à peine avait-elle mit le pied dans le camion des pompiers avait créé une certaine panique avant qu’ils ne trouvent son petit badge « narcolepsy ! » accroché à sa marinière. C’était une idée d’Antropy. Bien pratique.
Alors qu’ils passaient dans le couloir principal, elle cru reconnaître la voix et le profil de celui qui avait partagé une partie de cette aventure rocambolesque et… Bingo ! Jamie était là ! Son sourire s’étira si largement dans un air soulagé qu’un instant, elle en oublia qu’il lui avait demandé de garder une distance professionnelle ! Pouvait-elle au moins être rassurée de le voir vivant et, apparemment, en forme ?
« Je vais bien ! » Répondit Saoirse, faisant signe à Jeremy qu’elle connaissait bel et bien ce garçon. « On… Ils vérifient juste la santé du bébé. »
A nouveau cette morsure à la lèvre. A nouveau ce doute et cette culpabilité qui l’obligent à baisser les yeux un instant, se sentant mal à l’aise d’avoir pu faillir au seul rôle qu’on lui demandait de tenir correctement : un incubateur. Si même une machine réussissait mieux qu’elle, c’est que ses familles d’accueil n’avaient pas tort : la princesse n’était bonne à rien, à part dormir. Un soupir.
« Vous nous accompagnez ? » Proposa l’infirmier, reprenant la route.
Après quelques autres mètres et l’entrée d’un autre couloir, ils se retrouvèrent dans une chambre simple et étroite où un nouveau brancard attendait. Avec la même prévenance, l’infirmier voulu aider la princesse à se relever mais Jamie fut plus rapide : Saoirse écarquilla de grands yeux surpris en sentant les bras de Jay sous ses paumes, essayant d’avoir l’air naturelle alors qu’une étrange chaleur enveloppait peu à peu son torse. Le moment fut court, discret, mais suffisamment intense pour qu’une nouvelle fleur ne pousse dans ses cheveux et apparaisse au-dessus de son oreille. Si elle s’en rendit compte une fois installée, le dossier relevé pour être plus à l’aise, la princesse ne la retira pas.
« On va lancer un monitoring simple. Vous avez déjà dû en faire… »
Sasa sourit, hochant la tête.
« Une heure. Je vous installe et une sage-femme viendra lire le tracé. Si quoi que ce soit vous semble bizarre, n’hésitez pas à sonner. » Il désigna un bouton rouge près du dossier.
Il extirpa deux bandes de tissu élastique ainsi que deux capteurs et, après avoir vérifié dans quelle position se trouvait le petit bouchon, les apposa et noua sur son ventre rebondit. Il alluma la machine, qui émit alors des bips réguliers, et en vérifia rapidement les premiers graphiques avant de les laisser seul dans la pièce. Le bruit des battements résonnait alors pour seul fond sonore et, si cela n’avait tenu qu’à elle, Saoirse se serait endormie une nouvelle fois. Elle avait appris à ne pas faire attention, à dissocier le bambin d’elle-même et pourtant en cet instant elle ne pouvait s’empêcher de songer au fait qu’il grandissait quand même dans son ventre. Son ventre. A elle. Parce que c’était son bébé.
Ses yeux s’humidifièrent immédiatement et, par réflexe, la princesse porta sa main à ses paupières pour les essuyer. Elle se pinça fortement l’arrête du nez, espérant que Jamie n’avait pas vu ce petit élan de faiblesse mais…. La peur ne la quittait pas. La peur de ce qui était arrivé. La peur de ce qui allait arriver. La peur de ce que cela promettait et… La peur de faire encore les mauvais choix. La peur d’impliquer quelqu’un d’autre quelle. La peur de ses responsabilités et de ses promesses silencieuses.
C’était simple : toute seule, elle n’y arriverait pas. Jamais. Impossible ! Saoirse n’était pas de ces filles fortes qui affrontent l’adversité sans en être ébranlée, elle ne surfait pas au-dessus des remous et s’en sortait plus forte. Non. Elle était juste une andouille paumée, posée là, et qui ne se souvenait ni de son passé ni de son avenir. Une pauvre fille comme disaient certains. Superbe perspective d’avenir que de faire partie de la catégorie des rebuts…
Elle inspira profondément, essayant de dissimuler les tremblements de ses mains en croisant les bras devant elle. Un geste de protection. Un geste qui voulait dire tant de choses… criant de vérité.
« Tu penses toujours que le confier à une famille est une mauvaise idée ? » Finit-elle par dire pour briser le silence.
La jeune femme vit Jamie frémir et rencontra son regard interrogatif.
« Le bébé. Après ce que tu as vu aujourd’hui… Je crois que tu as suffisamment de preuves contre moi pour convaincre n’importe qui du bien fondé de cette idée. Il faut le mettre en sécurité et… Avec moi, il ne l’est pas vraiment. »
Essayer de se justifier. Essayer de se convaincre que c’était la meilleure chose à faire. Même si en cet instant, Saoirse n’avait qu’une seule envie : se rouler en boule dans un coin et simplement pleurer pour s’excuser de lui avoir fait tant de mal. Parce qu’elle était irresponsable et suicidaire – clairement. Et parce qu’elle était sa mère… Sauf que ça, elle ne pourriat jamais le changer.
black pumpkin
Jamie Skyrunner
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Si ça n’avait tenu qu’à lui, Jamie se serait bien endormi dans le fauteuil où il se trouvait. Il avait beau être réveillé depuis peu, il était épuisé, et un somme lui aurait fait le plus grand bien. D’autant plus que le bruit des battements de coeur du bébé donnait un rythme franchement apaisant. Il n’en avait jamais entendu, à dire vrai. Il avait beau être le parrain d’Iris, il n’avait jamais été présent pour tout ces types d’examens qu’avait subit Evelyn durant sa grossesse. Pour cause, ça relevait de l’ordre de l’intime. Du couple. Enfin, Jamie n’avait pas voulu participer, parce que déjà qu’un bébé c’était quelque chose, alors pour deux robots…. Il n’avait pas vraiment trouver que c’était sa place. Le bébé de Saoirse était le premier qu’il suivait ‘d’aussi près’. C’était même trop près, sa distance professionnelle ayant totalement été bafouée ce soir… Avec un soupir, il passa sa main dans ses mèches trop longues, à deux doigts de s’endormir quand Saoirse prit finalement la parole.
Un instant, il ne dit rien, se contentant de la regarder sans trop savoir quoi répondre. Il devait bien avouer que pour une après-midi détente, ça ne s’était pas déroulé exactement comme prévu. Et que contrairement à l’effet escompté à la base, il avait mal partout, et trois points de sutures à l’arrière du crâne, qui allaient probablement le forcer à poser un congé d’ailleurs. Il n’avait pas demandé à la secrétaire, mais il ne risquait plus de tomber dans les pommes sans raison, non ? Il n’avait rien de cassé -sauf peut-être une côte, mais bon, comme il n’y avait pas de plâtre pour ça…- donc le pire n’était quand même pas arrivé. Pour autant, Jamie ne lui en voulait absolument pas. D’une certaine façon, il était même content d’avoir été là, quand elle avait sonné. Dieu seul savait ce qui aurait pu se passer si elle était partie seule dans ces quartiers malfamés à la rechercher de son ornithorynque….
Il eue un autre soupire, dissimulé dans un sourire, avant de répondre.
-Ce n’était pas de ta faute. Ce sont des choses qui arrivent. Crois moi ou pas, mais ce n’est pas la première embrouille de rue que je dois régler à coup de poing.
Elle eue une moue surprise, et Jamie ne put s’empêcher de se dire que sa période de 'bad-boy' était désormais loin derrière lui.
-Même si j’avoue avoir été étonné qu’ils te connaissent. Je n’aurais pas pensé que tu avais du affronté la rue toi aussi.
Il eu un sourire doux, ce qui eu pour effet de faire rougir Saoirse, qui chassa une mèche de devant ses yeux. Jamie en profita pour attraper le nénuphar qui s’y trouvait, le tendant à Saoirse qui eu une petite moue désolée, mais Jamie l’écarta d’un geste de la main.
-Et pour répondre à ta question… Oui, je pense toujours que c’est une mauvaise idée.
Il n’aurait pas du dire ça, il le savait bien. Ce n’était pas son choix, pas son rôle de choisir, pas son rôle d’émettre un avis quelconque. Il avait tout fait pour ne pas laisser son opinion influencer la décision de Saoirse. Mais si elle le lui demandait franchement, alors il répondrait franchement.
-Je suis orphelin, déclara-t-il simplement, avec un léger sourire. J’ai grandi dans l’Orphelinat de Storybrooke. Je n’ai jamais été adopté, mais une amie à moi, si. Alors je peux l’affirmer : aucun enfant, adopté ou non, n’oublie qu’il a une mère biologique. Et quoi qu’on fasse, ça reste ancré en nous. C’est quelque chose… d’indescriptible, comme une litanie de questions qu’on sait à jamais sans réponse. Pourquoi moi ? Est-ce que j’ai un défaut ? Est-ce qu’elle ne m’aimait pas assez, ou est-ce que j’étais un fardeau ? Est-ce qu’on m’aimera vraiment un jour si ma propre mère n’a pas voulu de moi?
Il s’était posé ces questions tellement de fois. On les lui avait posé tellement de fois. Le credo des orphelins. La Liste des Mille Questions à propos de Maman. Il les connaissait toutes par coeur.
-Je ne dis pas qu’une bonne chose ne peut pas arrivé. Qu’un enfant adopté ne peut pas aimer sa famille adoptive plus que tout et recevoir tout l’amour du monde en retour. Ça existe, je l’ai vu aussi. Mais même, je pense sincèrement que c’est un manque qu’on ne peut jamais combler.
Doucement, il se rassit dans le fond du fauteuil, observant la blonde avec un air vague soudain.
-Dans l’autre monde, j’ai une mère. Une mère en tout point dysfonctionnelle. Alcoolique, amnésique, anorexique, et avec l’alcool mauvais. Ça, fit-il, en relevant sa manche droite, désignant la cicatrice effilée qui remontait jusqu’à son coude, je le lui dois. Pourtant, je n’ai jamais cessé de l’aimer. Parce que c’était ma mère. Un point c’est tout. Je ne l’appelais peut-être jamais ‘Maman’, mais c’était ma mère. Et j’aurais tué pour elle si j’avais du le faire.
Son visage prit une expression lointaine, un peu triste, comme à chaque fois qu’il pensait à Sarah. Il commençait presque à oublié les traits de son visage, mais il se souvenait parfaitement du timbre cassé de sa voix rauque, quand elle l’appelait son ‘Jimbo’.
-Enfin bref, désolé de te parler de ça. Ce… N’est ni très professionnel, ni très amusant.
Il tenta un sourire, un peu las, avant de poser ses avant-bras sur ses cuisses.
-Tout ça pour dire que, oui, je pense que les enfants devraient pouvoir rester avec leur mère, et que les mères devraient pouvoir obtenir toute l’aide nécessaire pour les élever. Mais je ne suis pas mère, et je ne le serais jamais. Je n’ai pas à contester tes choix, tes décisions t’appartiennent. Moi, je suis juste là pour t’aider dans tes démarches, et prendre quelques droites.
Il eu un petit rire, un geste pour l’humour, même si il se rendit bien compte qu’il avait probablement bien plus parler qu’il ne l’aurait du…. Puisqu’elle se cacha soudain le visage, dans un sanglot mouillé et bruyant.
-Q… Non ! Non, non, ne pleure pas, tu as mal ? Tu veux que j’appelle l’infirmier ? Qu’est-ce qu’il y a?
Qu’est-ce qu’il avait encore fait ?! Elle eu une sorte de petit chouinement, quelque chose de très mouillé, avec un reniflement, et il lui tendit un mouchoir, se retrouvant soudain happé par elle, son visage enfoui dans son t-shirt sombre. Ce qui le fit à moitié japper de douleur, mais il se mordit la lèvre et se retint, la laissant pleurer tout son saoule contre lui, sa main caressant maladroitement le haut de son crâne. Tiens, c’était plus facile qu’il ne l’aurait cru, en fait. Doucement, il caressa les mèches blondes entre ses doigts, tenant le paquet de mouchoir qui s’épuisait à vue d’oeil. Mais qu’importait. Ils avaient encore toute la nuit.
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C’était… Tellement triste en fait. Absolument triste et grotesque à la fois d’entendre une histoire comme celle-ci. Comment Jamie faisait-il pour avoir l’air bien dans sa tête et ses baskets alors qu’il traînait derrière lui un poids aussi lourd que les mots qu’il venait de prononcer ? Une mère comme ça, comment est-ce qu’elle avait fait pour… Pour se dire que c’était une bonne idée de le garder ? De lui faire subir ça ? De… De maltraiter son enfant ?! Et qu’il ose dire qu’il l’aimait quand même ! Qu’est-ce qui ne tournait pas rond dans cette histoire ? Qu’est-ce qui ne fonctionnait pas dans le fait de vouloir qu’un enfant vive une meilleure vie que celle qu’on avait à lui offrir ? Saoirse se sentait à la fois complètement démunie et terriblement coupable, pensant au fait que son bébé puisse se retrouver un jour dans l’orphelinat de la ville… Tout ce qu’elle craignait, tout ce qu’elle redoutait, Starrunner semblait l’avoir vécu et venait de lui le révéler avec la justesse qui lui était dû.
Et qu’est-ce qu’elle pouvait faire face à ça ? Pleurer. Pleurer comme une madeleine ridicule, laissant toutes ses angoisses ressurgir alors qu’elle se raccrochait à son bras et à son pull pour tenter de garder les pieds un peu sur terre. Il était venu l’aider parce qu’elle le lui avait demandé. Il avait couru toute l’après-midi en sa compagnie. Il avait livré un combat de rue et c’était pris une bouteille dans la tête pour la protéger. Il avait sans doute traversé tout l’hôpital pour la retrouver. Il lui livrait maintenant une part de lui-même et elle… Saoirse n’était bonne qu’à pleurer et à rendre les gens encore plus tristes autour d’elle.
Lui qui voulait de la distance professionnelle, c’était un peu foutu là.
Elle avait si mal au cœur, un vague à l’âme qui venait de la percuter de plein fouet pour la rejeter dans les remous de ses responsabilités. Elle avait fait un bébé toute seule, envoyée en l’air avec un inconnu pour se retrouver en cloques à devoir faire comme si tout allait bien alors qu’en réalité… Rien n’allait. La princesse tentait de garder la tête hors de l’eau, de faire comme si de rien était et de jouer les autruches par rapport à la vie. On n’avançait pas en se faisant du mouron, alors autant flotter au gré du vent et voir ce que ça nous apportait. Même si ce n’était pas toujours facile, elle avait eu des gens pour l’encourager et la rattraper au vol. Elle avait eu des amis pour l’accueillir quand il faisait trop froid ou, au contraire, trop chaud dehors… Elle avait eu Jamie pour lui trouver un toit et un logement, Miss Atkins pour la protéger et maintenant… Maintenant tout le monde attendait d’elle qu’elle livre son tribu à la société correctement.
Alors comment faire quand même votre assistant social vous conseillait de ne pas abandonner votre bébé ? Comment faire quand tout ce en quoi vous aviez commencé à croire se révélait un mauvais choix ? Comment faire pour assumer alors que c’était si simple de tout laisser glisser ? … Elle avait trouvé des couples prêts à s’occuper correctement du nourrisson. Elle avait rencontré ces personnes. Elle était entrée dans leur vie comme Saoirse était entrée dans la leur et ils attendaient chacun une réponse positive de sa part. La loi autorise jusqu’à 90 jours pour changer d’avis à la mère biologique ; bien trop long à ses yeux. Mais finalement… Il n’était même pas encore né que déjà elle ne savait plus quoi faire. Et c’était encore plus douloureux en sentant la main de Jamie caresser ses cheveux et son bras passé autour d’elle. Doucement. Simplement. Protecteur.
Comme elle aurait toujours voulu avoir quelqu’un, sans que jamais personne ne tienne ce rôle là.
« Je suis vraiment désolée… » Renifla-t-elle.
De très longues minutes s’étaient écoulée et l’heure tournait quand la jeune femme se redressa enfin un peu, essuyant au possible le sel de ses joues et les grimaces atroces qu’elle avait dû prendre dans ses sanglots. Elle accepta un dernier mouchoir tendu par Jay et papillonna de son regard rouge. Inspirer. Expirer. Sentir le bébé taper joyeusement contre son ventre et pousser un soupir pour essayer de ne pas se remettre à pleurer.
« Il bouge… »
Un murmure, suivi d’un réflexe : Saoirse saisit la main de Jamie et appliqua sa paume sur son ventre, à côté des capteurs installés. Comme un signal, le bébé gigota un peu plus à ce nouveau contact et l’appareil sonna la fin de l’enregistrement. Pourtant, elle ne bougea pas. Elle relâcha simplement son poignet dans un sourire doux et continua de l’observer… Il lui avait avoué ne jamais avoir vraiment approché de femmes enceintes avant elle et sans doute n’avait-il jamais eu l’occasion de faire ça. Quand des étrangers se permettaient ce genre de gestes, la princesse se sentait rapidement mal à l’aise dans le rôle de l’incubateur sur place… Pourtant, en cet instant, elle était plutôt rassurée de sa façon de faire. D’être surpris. D’être perturbé. De se racler la gorge. Il était mignon quand il sortait un peu de son rôle d’assistant social.
Lorsque l’infirmier revint, Sas eut un sursaut qui le fit rire.
« Désolé, je ne voulais pas vous déranger avec le papa mais le monitoring est fini, je dois juste le faire vérifier et si tout est bon, vous pourrez y aller. »
« Oh, ce n’est pas… »
A peine commança-t-elle sa phrase d’excuse que l’homme la coupa.
« Je ne suis pas là pour savoir, ne vous en faites pas ! Tenez, soulevez un peu votre pull… Voilà. Libérée ! A tout de suite ! »
Et il referma la porte aussi vite qu’il était venu ! De yeux rougis de larmes, elle passa au visage pivoine. Réajustant sa marinière et passant ses jambes au bord du brancard, Saoirse n’osa pas relever les yeux pour regarder en face Jamie. Un silence gênant s’installa, durant jusqu’au retour de l’homme en blouse qui leur certifia que tout allait bien. Il tendit des papiers à la princesse et jaugea du regard Jay.
« … Vous pouvez rentrer mais, dans l’idéal, ne restez pas toute seule cette nuit. Si vous avez des saignements ou que quelque chose n’est pas normal, ça serait bien de pouvoir revenir rapidement. Tout va bien mais on ne sait jamais avec les chocs traumatiques. » Très rassurant. « Faites attention, la sécurité recherche un patient qui aurait quitté les urgences sans être revu par un médecin. Si vous le croisez… Dirigez-le vers l’accueil. Qu'il ne fasse pas une commotion cérébrale pendant la nuit. »
Le regard appuyé qu’il lança à l’assistant social intrigua Saoirse, qui passa de l’un à l’autre avec incompréhension, avant de sentir son bras entraîné doucement par son compagnon de route en direction de la sortie. Elle attendit qu’ils aient fait plusieurs mètres avant d’oser lui demander, innocemment :
« S’enfuir des urgences pour retrouver une future maman en détresse… Ca te ressemble bien, Starrunner. »
Lorsqu’il croisa son regard il put remarquer le petit sourire entendu qu’elle affichait. Exit les larmes, elle remettait son visage de tranquillité et essayait de passer outre le fait qu’on lui avait conseillé de faire attention… Un bébé se révélait parfois très fragile, tenant à peu de choses, et s’il y avait quelque chose de pire que de devoir décider quoi en faire à la naissance… C’était de le perdre avant terme. Elle se crispa à cette pensée, rentrant la tête un peu plus dans l’écharpe prêtée par l’assistant social.
« Je devrais peut-être téléphoner au foyer pour savoir si Platypus est rentré… Même si le couvre-feu est dépassé depuis longtemps. »
Elle venait de lire l’heure sur l’enseigne d’une pharmacie, poussant un soupir las.
« Tu veux que je te raccompagne ? La nuit, dans les rues, on ne sait jamais sur quoi on peut tomber… »
Fait donc la maligne, Sasa !
black pumpkin
Jamie Skyrunner
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Garrett Hedlund
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- Bon les gars ... Vous arrêtez maintenant avec vos histoires de mariage avec Ava ! Vous allez lui faire peur ...
- Okay okay Jayjay ! *se tourne vers Axel* Lançons l'opération les ninjas de l'amour !
- Maiiiis moi je veux être votre témoin !
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- Et là ... l'autre kassos ... qui veut me caser avec ma cliente ! Non mais c'est comme cette manie de prôner l'amour à tout va !
- Hahah toi aussi tu as eu affaire aux ninjas de l'amour ?
| Conte : La Planète au Trésor | Dans le monde des contes, je suis : : Jim Hawkins
En fait, il l’aimait vraiment bien, cette fille. C’était aussi bête que ça, aussi simple que ça, mais il l’aimait bien. Elle était marrante, gentille, un peu bizarre, juste ce qu’il fallait. Saoirse était une chouette fille, et même si il allait regretter plus tard d’avoir franchit allégrement la distance professionnelle qu’il aurait du conserver avec elle, il devait bien s’avouer qu’il était plutôt content de la connaître mieux. Pas juste un dossier, quelque chose de plus. Un peu comme Beth et Cody, de toute façon, Jamie ne croyait pas vraiment à la distance professionnelle clinique dans son métier. Il était assistant social, dans le tout, y avait le mot ‘social’. Et on ne fait pas du social en restant à distance. M’enfin, de là à finir en train de combattre un gang de fugueur dans une ruelle sombre… Pour lui même, il eue un sourire, rentrant ses mains dans ses poches à sa remarque.
-Oh tu sais, ce n’est pas la première fois que je finis aux urgences, ni que je passe une nuit comme celle là, je finis par être rodé ! Par contre, fit-il, en réalisant l’heure, je doute que le foyer soit encore ouvert, Dita est assez stricte en ce qui concerne le couvre-feu…
Malgré lui, il fit rapidement le calcul, sans même s’en rendre compte. Si la solution ‘foyer’ était out, il était hors de question qu’il laisse Saoirse toute seule dans la rue. Lui faire payer une nuit d’hôtel était aussi hors de question : déjà parce qu’elle ne croulait pas exactement sous l’argent, mais aussi parce qu’il avait bien entendu les conseils de l’infirmier, et qu’il était hors de questions qu’elle reste seule, au cas où. Ce qui ne laissait guère une masse de solution, et il fit volte-face, marchant à reculons.
-Je sais que ça ne fait pas très ‘pro’, mais je crois que tu vas devoir dormir chez moi, faute de pouvoir retourner au foyer...
A son regard, il comprit que la proposition la surprenait, et il s’arrêta net.
-Enfin, si tu as envie bien sûr, sinon je peux te payer une nuit à l’hôtel du centre, c’est juste que l’infirmier à dit que tu ne devais pas rester seule, à cause… Enfin, t’as entendu aussi. Si tu préfères, je comprendrais.
Il avait l’air malin aussi, à parler avant de réfléchir ! C’était pas possible, c’était le coup à la tête ou sa connerie habituelle ?! Il allait rouvrir la bouche, trouver trois autres solutions au cas où, quand il sentit son téléphone vibrer dans sa poche, dévoilant un numéro auquel il ne s’attendait absolument pas.
-Opy? décrocha-t-il, mais il n’eut guère le temps d’aller plus loin.
-Oh bon sang, mais t’es où bordel ?! L’hôpital m’a appelé, paraît que tu as des points de sutures ! DES POINTS DE SUTURES A LA TETE ! Qu’est-ce que tu as encore fait, c’est pas possible, tu vas pas mourir hein ? Tu vas bien ? Pourquoi tu t’es enfuis des urgences espèce de crétin ! Je viens te chercher, tu es où ?! ET POURQUOI TU AS DES POINTS DE SUTURES A LA TETE ?! A LA TETE ! Tu te rends comptes ? Ils m’ont dit que tu avais été agressé, qu’est-ce qui s’est passé ?!
-Opy, Opy, calme toi! le coupa-t-il traitreusement, pendant qu’il reprenait sa respiration. Calme-toi, je vais bien. J’ai effectivement des points de sutures à la tête, mais c’est rien de grave, d’accord ? Tu te calmes, tu respires, et tu restes chez toi.
-Mais t’es blessé !
-Pas plus que d’habitude, écoute, je vais bien, je sais reconnaître les signes d’un malaise et d’une commotion cérébrale, donc ne t’en fais pas, si je me sens mal, je saurais gérer.
-Pourquoi t’es parti des urgences ? Et puis d’abord pourquoi tu t’es fais agressé ?!
-ça c’est ma faute, fit soudain Saoirse, qui n’eut pas vraiment à tendre l’oreille tant le roux hurlait au téléphone.
-…. C’est qui ça ?
-Opy, écoute, je te rappelle, d’accord ?
Il n’eut pas besoin de le voir pour ‘entendre’ le haussement de sourcils, doublé d’un sourire, d’Antropy, qui s’empressa de lui rappeler quand même qu’il devait prendre soin de sa santé, et que si il mourrait, il le tuerait, ce que Jay ne prit pas la peine de souligner et il finit par raccrocher, non sans lui promettre de le rappeler le lendemain matin, sans faute. Il y eue un petit silence gêné entre eux, avant que Saoirse ne se mette à rire, ce qui détendit beaucoup l’atmosphère.
-Désolé, c’était mon meilleur ami. J’avais zappé que c’était lui, ma ‘personne à prévenir en cas d’urgences’, il s’inquiète un peu trop vite.
Il eue un sourire gêné, passant sa main dans sa nuque avant de grimacer, en appuyant sur les points de sutures. Putain mais ça faisait mal ces m*rdes ! Cela dut inquiéter Saoirse, puisqu’elle fit un pas vers lui, tendant les mains vers son visage, comme pour le toucher, le protéger, quelque chose. A nouveau, il y eu un léger flottement, avant qu’ils ne remettent tous les deux les mains dans leurs poches.
-Euh… du coup, tu préfères dormir à l’hôtel, ou… Parce que je peux t’avancer, y a pas de soucis, c’est juste pour te véhiculer si t’en as besoin...
Elle eu un autre rire, finissant par lui dire qu’elle ne voulait pas qu’il paie pour elle, et qu’elle voulait bien emprunter son canapé pour la nuit, ce qui le rassura un peu. L’espace d’une seconde, il s’était dit qu’il avait peut-être totalement dépassé la ligne professionnelle. Mais bon, là, c’était surtout du bon sens et de l’empathie humaine, non ? Tout le monde aurait fait pareil…
Après une petite marche, la résidence de Jamie était assez proche de l’hôpital, ils finirent par y arriver, ce qui fit ouvrir un ou deux rideaux, qui firent lever les yeux au ciel de Jamie. Habité une résidence fréquenter par les personnes âgées, c’était quand même une sorte de petite mafia ! Il était sûr et certain que Miss Paul et Monsieur Xavier allaient alimenter le club-tisane d’une dizaine de ragots à son sujet, et que la prochaine fois, ce ne serait pas un ou deux rideaux, mais toute la résidence qui allait espionner ses va-et-vient !
Pour une fois, Jamie appela l’ascenseur, puisqu’il ne se voyait pas Saoirse grimper 3 étages maintenant. La petite musique fut atrocement gênante, ce qui les fit glousser, et après un autre petit temps, ils finirent enfin par entrer dans son appartement. Par réflexe, Jamie ramassa son cendrier pour le mettre dans la cuisine, ainsi que les diverses affaires types paquet de clope et guitare, qu’il avait abandonner à côté de son canapé.
-Entre, je t’en prie, fit-il, en la voyant hésiter dans l’entrée. J’ai pas reçu depuis un moment, mais je vais rapidement ranger, pour l’instant, tu peux t’asseoir dans le canapé si tu v...
Un grattement à la fenêtre de la cuisine l’interrompit, le faisant relever la tête avant de sourire.
-Crooner! s’exclama-t-il, lui ouvrant la fenêtre. Montre ta tête, outch, t’y es pas allé de main morte !
La truffe du chat était égratigner et ses poils légèrement ébouriffés et arrachés par endroit, mais il avait l’air sacrément fier de lui. Il eue un miaulement, venant se frotter à sa main avant de sauter au sol, allant manger dans sa gamelle pleine. Honnêtement, Jamie était sacrément soulagé de le retrouver en vie, ça lui aurait vraiment fait de la peine de le perdre…
-Crooner est revenu! lança-t-il à Saoirse, lui apportant un verre d’eau dans le salon.
Elle eue un sourire, visiblement amusée.
-Alors, la porte là-bas, c’est la salle de bain, à côté c’est les cabinets, là c’est la cuisine, et là c’est la chambre, fit-il rapidement. Pour la nuit, je peux te passer un t-shirt et un pantalon de jogging si tu veux, j’en ai des larges, ça devrait aller pour ton ventre.
Elle eu l’air gênée, mais après une fouille minutieuse, Jamie lui tendit un pantalon bleu sombre muni d’une ceinture pour éviter qu’elle se retrouve en culotte, et un t-shirt d’un groupe d’électro, avec deux mecs casqués. Pendant qu’elle se changea dans la salle de bain, Jamie défit son canapé convertible, cherchant des draps et des plaids, histoire de rendre le tout à peu près confortable. Il eue cependant un doute, l’espace d’une seconde. Il avait vu dans un film que les femmes enceintes avaient besoin d’un coussin pour caler leur ventre… Et ça il n’en avait pas !!!
Some legends are told. Some turn to dust or to gold. But you will remember me...
La compliance avec laquelle Jamie l’invitait chez lui était à la fois étonnante et… d’une douceur remarquable dans le cœur de la jeune femme. D’ordinaire quand on l’invitait alors qu’on se connaissait à peine, c’était plutôt pour faire une multitude de choses peu catholiques ni recommandables et ce n’était pas évident de rester pour la nuit ; ce genre d’invitations, Saoirse les fuyait comme la peste et préférait encore dormir dehors que de devoir vendre son corps. Heureusement, elle avait quelques amis qui lui laissaient toujours un bout de canapé : Konstantin par exemple, ou encore Bellamy quand il n’était pas trop ivre ou avec trop de compagnie. Dernièrement, il y avait le foyer où elle parvenait à peu près à trouver sa place mais quelques personnes l’impressionnaient encore là-bas… Heureusement, on la prenait parfois pour un peu plus bête qu’elle n’était alors on la laissait plus facilement tranquille. Même si des femmes s’étaient mises en tête de découvrir qui laissait trainer des nénuphars et de l’eau vaseuse de temps en temps dans la salle de bain ! Oups…
Alors, venant de la part de Jamie, c’était assez… Nouveau. Inattendu et… Incroyablement gentil en réalité. Elle aurait pensé qu’après leur altercations dans les quartiers sud, il refuserait de lui adresser de nouveau la parole et se serait dépêché de noter dans son dossier qu’elle ne devait absolument pas garder son bébé ; mais à la place il était resté, même blessé, et en plus il l’avait vu pleurer comme une madeleine sans sembler se moquer ou s’insurger ! Qui faisait ça, franchement ? Soit il était fou soit étonnement gentil. Et Saoirse préférait de loin la seconde solution, la validant lorsqu’il lui proposa l’alternative d’un toit où dormir et constata de l’inquiétude de cet ami au téléphone. Malgré ses airs un peu ronchon et perdus, Jamie était plus entouré que ce qu’il pensait et avec un très bon fond. Le feeling, des fois, ça se faisait dès le départ ; et la princesse l’avait bien apprécié dès leur tout premier rendez-vous. Encore aujourd’hui, elle songeait qu’elle l’aimait bien. Un peu plus qu’avant. Un peu moins que demain, sans doute.
Une fois à l’abri de l’appartement, Saoirse put enfin se détendre un peu. Étonnée elle-même du sentiment de quiétude qui l’envahissait peu à peu, elle se mordit la lèvre en songeant que Platypus était peut-être mort dehors et qu’elle l’avait complètement oublié les dernières minutes ! Et aucun moyen d’en savoir plus, évidemment. Poussant un soupir, essayant de réfréner les tremblements de ses mains, elle enfila le jogging sombre et confortable puis passa le tee-shirt par-dessus sa tête. La fraicheur de la salle de bain la fit frissonner et elle attrapa un pull au hasard – un grand sweat gris visiblement très régulièrement mit – pour le mettre aussi. Il portait une odeur chaude, de blé et de cigarette éteinte, et l’usure démontrait clairement qu’il était assez souvent porté. Pourvu qu’il ne lui en veuille pas de l’avoir pris !
La princesse reparru dans la pièce principale alors que son hôte semblait en proie à un intense dilemme intérieur. Pourtant, le canapé ouvert avec des draps propres et des plaids à l’air tout doux donnait curieusement très envie de s’allonger pour y dormir de tout son saoul ! Les coussins étaient un bonus non négligeable et Saoirse se dit qu’elle avait vraiment de la chance de pouvoir dormir ici. Ce serait abusé de demander si elle pouvait rester sans doute, aussi lui toucha-t-elle doucement le bras en s’approchant avant de rentrer ses mains dans les manches trop grandes pour les garder au chaud.
« C’est… c’est très bien comme ça. Plus que bien, même. Je pense que je… Vais bien dormir. »
Elle accompagna ses paroles d’un sourire sincère et encourageant, songeuse un instant pourtant en observant Crooner prendre place sur l’un des accoudoirs, tranquille.
« Merci de m’accueillir chez toi même après… Enfin, c’est vraiment gentil. Je ne fais pas de bruit généralement, promis ! Juste parfois quelques plantes qui poussent de ci ou de là mais je les enlèverai si je les vois. Je partirai tôt ! J’essayerai. Là je suis… Juste très fatiguée par… Cette journée. »
Saoirse étouffa un bâillement derrière la manche et papillonna plusieurs fois du regard, s’attardant sur le visage qui la fixait en retour. Il était vraiment très agréable à regarder, ce jeune homme. Ses yeux parlaient d’eux-mêmes, réclamant de déverser leurs secrets mais les ravalant pourtant bien vite derrière ses iris tristes ; elle avait eu un aperçu de leurs murmures mais trop peu. Pas assez. Ou peut-être un peu trop ? Qui savait vraiment en fin de compte, ce qu’il fallait dire ou ne pas dire dans ces cas-là. Il avait accepté de se livrer un peu et c’était tout à son honneur. Peut-être qu’i recommencerait, peut-être pas mais pour l’occasion, la princesse avait vraiment l’impression que leur relation avait pris un étrange tournant. Une douceur déviante, tangente et, l’espace d’une seconde, elle hésita à le prendre dans ses bras pour lui faire un câlin. Elle se retint, du mieux qu’elle put.
Puis céda.
Passant ses bras autour de lui, Sasa posa sa tête contre son épaule et l’enlaça quelques précieuses secondes dans un soupir satisfait. Il y eu un flottement, un silence reposant, et elle le libéra finalement dans un nouveau sourire. Un peu plus gêné celui-là.
« Merci. »
Pour la journée. Pour son aide. Pour être resté. Pour s’être fait fracasser. Pour lui offrir quand même un endroit douillet où dormir… Un nouveau bâillement et elle se laissa lourdement tomber sur le canapé, s’étirant un instant avant d’agiter la main quand Jamie disparu de la pièce. Quelques secondes après avoir éteint la lumière, un bruit d’eau résonna en provenance de la douche. Mais Saoirse ne le vit jamais en sortir, ayant attrapé un coussin pour se caler un peu mieux et ayant cédé aux bras de Morphée pour de bon. Crooner, calé près d’elle, ferma les yeux à l’approche de son « maître » et ronronna quand ce dernier lui gratta un peu la tête. Qu’il ne s’inquiète pas, il veillait sur la jeune femme pour le reste de la nuit ! Il l’observa tirer les plaids pour en recouvrir Saoirse puis somnola à son tour, satisfait des exploits de la journée.
Ca avait été une longue, houleuse mais bonne journée en fin de compte. Ou presque.
A son réveil, en sursaut, la jeune femme mit quelques secondes avant de se rappeler où elle se trouvait. Se frottant mollement les yeux, repoussant ses cheveux en bataille en arrière, elle papillonna du regard pour trouver un mot griffonné sur la petite table de l’appartement. Se levant mollement, sa vessie ayant décidé de faire sa loi, elle ne vint le prendre qu’une fois les mains lavées et de meilleures sensations dans le corps : Jamie était parti travailler et lui souhaitait une bonne journée. C’était simple. Tellement simple et pourtant cela lui mit un tel baume au cœur qu’elle se sentit immédiatement rougir. Cachant son visage derrière le morceau de papier, elle adressa un regard amusé à Crooner et revint s’installer sur le canapé défait en sa compagnie.
Elle pouvait bien dormir une heure de plus… Promis, elle serait partie avant qu’il ne rentre de son travail ! Mais pour l’heure, Saoirse se sentait si bien qu’elle prit la liberté d’en profiter encore un peu.