« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Daemon était en manque. Lui qui méprisait les drogués pour être aussi pathétiques lorsqu'ils perdaient le contrôle, déjà petit d'ordinaire, sur leur cerveau, ressentait depuis quelques mois un manque et il fallait l'avouer, il détestait cela. Cette sensation lui revenait sans cesse, mais elle n'était plus qu'un souvenir, et c'était loin d'être suffisant. Il en avait besoin, bien davantage que celui qui avait besoin de sa cocaïne.
En mai dernier, Dyson Walters est tombé dans un profond coma, une occasion pour le démon qu'il avait attendu pendant des centaines d'années, celle de réveiller ses pouvoirs, ramener sa puissance, ranimer l'entièreté de ses cauchemars. Daemon a alors joué avec son âme, il est entré dans sa tête, et a mis son plan en place. Il avait échoué, mais là n'était plus son problème : durant les quelques semaines pendant lesquelles il avait eu un pied dans l'esprit de Walters, il a ressentit quelque chose d'incroyablement... jouissif. Aucune drogue n'était comparable. Le plaisir qui le submergeait alors n'avait rien de comparable avec celui, aussi intense soit-il, qu'il avait lors de ses danses charnelles avec ses amants.
Depuis que le dernier chapitre Gravity Falls était clos, il a cessé de le ressentir, sans réellement savoir pourquoi. Ne pas savoir animait une profonde rage en lui. Ne plus le ressentir lui créait un profond manque, et sa quête pour le retrouver était sa nouvelle obsession.
Il avait comblé le manque avec ses partenaires sexuels. Il avait redoublé ses fréquentations intimes, une méthode qui fonctionnait. Mais qui fonctionnait temporairement. Tout au plus, son esprit réclamait cette sensation inconnue qu'il avait ressenti entre mai et juin.
D'un ancien loup, jusqu'à un ancien dragon, Storybrooke était peuplé d'assez de personnes différentes pour pouvoir satisfaire les quêtes de plaisir du conservateur. Cependant, Daemon était bien connu pour sa patience, certainement l'une des plus grandes que cette ville, ou ce monde, pouvait connaitre. 3 billions d'années d'existence, et les trois quarts à avoir attendu. Il attendait, mais n'était pas inactif. Il cherchait, dignement mais sans relâche, la source de cette chaleur qu'il n'avait jamais connu en autant d'années de vie. Elle était en ville, cela ne faisait aucun doute. Qui était donc aussi proche de lui pour avoir pu lui faire connaitre cette extase mentale ?
Il a donc eu le loisir de s’intéresser à l'entourage de Dyson Walters. Il savait désormais beaucoup de choses sur lui. Beaucoup trop. Il était tiraillé d'un amour de longue date qu'il vouait à son frère, sentiment qui le terrifiait, et celui, tout aussi sincère et profond mais plus récent, pour un certain Brooke. Il possédait des enfants, qui eux même possédaient des amis, et Daemon les avait tous étudié un par un. Il avait passé des heures, assis sur le banc installé sur cette rue en face de l'hôpital, pour détailler les visages de tous ceux qui y entraient et sortaient. Qui venait voir Walters ? Qui s'en approchait ne serait-ce qu'un minimum ?
Daemon n'a pas laissé sa vie de côté. Il l'a simplement accompagné de cette incroyable et importante quête, et il le savait : la recherche pourrait lui prendre l'équivalent de son âge actuel. Il s'en fichait, il savait qu'il trouverait. Et lorsqu'il trouverait, plus jamais il ne laisserait cette magie lui échapper aussi simplement que la première fois.
Sebastian Dust. Un homme, un gardien. Un être incroyable qui s'était occupé de faire rêver Walters pendant son coma. En s'en rendant compte, le démon s'est rempli d'une profonde rage. Rêver ! Il ne pouvait pas rêver, il était né dans la source opposée. Comment avait-il pu être en manque de l'ignoble et faible substance qu'était le rêve ? Ce simple mot le dégouttait, cette idée l'horripilait.
Cependant, la rage passée, le besoin revenait. Il avait besoin de lui. Il lui fallait Sebastian. Rien qu'à lui, juste pour lui, chaque nuit, chaque instant, Daemon voulait posséder cet homme. Il ne le voulait pas, il en avait besoin. C'était un désir à la fois bestial et naturel.
Un après-midi de fin d'été. Ces dernières semaines, jusqu'aux dernières heures, Daemon avait tout fait pour en savoir le maximum sur monsieur Dust. Il était temps. Il ne voulait plus attendre, il avait besoin de rencontrer son marchand de sable. Il s'était habillé d'un de ses costumes qui attiraient tant les regards charmés lorsqu'il marchait au musée, tel le mystérieux être qu'il était aux yeux de tous. Sobre, aux couleurs pastels, qu'il portait merveilleusement bien. C'était un jour de semaine, mais il ne s'en formalisait pas. Il n'attendrait davantage uniquement si on lui imposait d'attendre. Personnellement, il avait fini de s'imposer cette attente. Le voilà donc sur le lieu de travail du gardien. Audacieux, osé, malvenu ? Qu'importe, Daemon avait mis les formes.
Monsieur Sebastian Dust, s'introduisit-il simplement, avec un sourire qui lui était si particulier. Je suis aussi ravi qu'honoré de vous rencontrer. Vous pouvez m'appeler Daemon, et je m’intéresse à vous depuis quelques temps.
Un léger rire charmeur, et le démon s'approcha pour tendre la rose avec laquelle il était venu.
Que ça ne vous effraie pas, je suis un ami de Dyson. J'ai appris pour son coma, mais j'ai appris que quelqu'un l'aidait la nuit. Que quelqu'un chassait les ténèbres pour lui permettre de rêver. J'ai été ravi d'apprendre que cette personne, c'est vous.
Il glissa une main dans la veste de son costume pour en sortir une carte, qu'il tendit également au marchand de sable. J'aimerais vous remercier. Vous le méritez. Je m'occupe du musée de la ville, et il s'avère qu'il est calme et magnifique la nuit. Je serais ravi de vous y inviter à dîner.
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Sebastian Dust
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L’été s’était achevé et, avec lui, les dernières lueurs d’une chaleur étouffante qui avait eut raison de ses vestes épaisses ou de ses manches longues. Sebastian ne craignait pas plus que cela la chaleur, pourtant il devait reconnaître avoir un peu chaud et devoir se séparer d’une couche qui pourtant lui plaisait bien d’ordinaire ; mais depuis qu’il avait du se retrouver face à des titans vêtu d’un simple maillot de bain et un tee-shirt harry potter, il prenait un soin tout particulier à ne plus jamais se retrouver dans pareille situation. Hors de question. Plus que jamais, le marchand de sable avait besoin de se sentir en sécurité et quel meilleur moyen pour cela que d’être tranquille dans des habitudes retrouvées et des valeurs bien marquées.
Il avait repris le piano. Depuis que Louise avait disparue, il ne l’avait pas touché et pourtant ses doigts avaient émis l’idée de se lancer dans quelques notes un soir. D’abord de simples accords puis, peu à peu, les souvenirs étaient revenus et il n’avait pas tardé à jouer cette mélodie qui avait bercé bien des nuits comme d’interminables journées. A défaut de parler, se laissait-il bercer par des sons qui, sans mots, pouvaient transmettre bien plus de sentiments encore que les regards. La musique. S’il taisait sa voix, ses oreilles ne manquaient rien du monde alentour. Chants d’oiseaux. Bruissement de feuilles. Souffle régulier. Bavardages en fond sonore. Bips des machines qui, lorsqu’il entrait dans la chambre de Dyson Walters à l’hôpital, avaient tendance à s’amenuiser et s’apaiser.
Il ne pouvait pas transporter de piano là-bas mais, en frôlant la main de son ami ou apposant sa paume sur son front, il pouvait lui transmettre les souvenirs de ces mélodies perdues dans les affres de sa mémoire. Tantôt c’étaient des sons. Tantôt des images. Tantôts des songes. Tantôt de simples sensations qu’il remuait d’un mouvement de poignet pour éparpiller le sable doré qui se formait au-dessus de son visage endormi. Dyson était un rêveur. Un agréable rêveur pourtant rempli de quelques cauchemars bien tapis dans l’ombre de son coma, qui apparaissaient parfois mais qu’il chassait sans ménagement pour n’apporter qu’une tranquillité à celui qui l’avait tant aidé par le passé. S’il ne pouvait pas le réveiller, au moins espérait-il lui apporter un sommeil des plus paisible… Du-t-il pour cela passer des heures à ses côtés et veiller inlassablement sans attendre un quelconque signe en retour.
Sebastian n’offrait pas pour recevoir. Il donnait sans compter, parce que c’était sa nature.
Contrairement à Antropy qui lui avait ouvert son esprit et permis de le retrouver assez rapidement, la tête de Dyson était un labyrinthe où le gardien avait fini par se perdre avant de remonter à la surface. Bien trop complexe. Bien trop compliqué. Bien trop dangereux pour s’y aventurer seul alors qu’il ne pouvait faire autrement. Il était le seul à pouvoir accéder aux rêves et, à défaut de quelqu’un capable de défaire le nœud d’esprit sans affecter le porteur, le voilà condamné à espérer – ce qu’il faisait le mieux – que les choses s’arrangeraient un jour ou l’autre. Il le fallait. Dyson manquait à ses proches. Et à lui aussi, il lui manquait.
Il avait tant de choses qu’il n’avait pas pu lui dire la dernière fois. Tant de choses qu’ils n’avaient pas eu l’occasion d’aborder, d’explications à donner, de projets à clarifier et de situations à expliquer. Via Dyson, Sab était devenu un protecteur pour les toons… Piètre efficacité quand l’un d’entre eux se trouvait entre la vie et la mort sans que personne ne puisse rien y faire. C’était à en perdre la tête et la raison. Alors, plutôt que de refaire le monde avec des si qui n’avaient pas lieu d’être, il le faisait rêver dans une douceur partagée ; et actuellement, il remplissait sa tête de morceaux de piano qui, il l’espérait, serviraient de fond sonore à ses aventures oniriques.
Parfois, Sebastian retournait aussi travailler. Outre le piano, remettre les pieds dans les bâtiments qui portaient son nom faisait parti de sa thérapie de reconstruction. Il devait se reprendre en main. Il devait relever la tête et avancer… Aller vers les gens quand lui les craignait tant. Sourire doucement à cette secrétaire qui le connaissait et recroiser ses rares employés qui, plutôt que de lui lancer des regards courroucés, semblèrent très heureux de le voir. Tous avaient l’habitude, depuis des années, de communiquer avec lui via ordinateur ; alors ils furent agréablement surpris de le voir revenir travailler de plein pied. Timide. Maladroit. Gauche. Et pourtant si attendrissant selon leurs dires… A se demander qui étaient les employés dans cet endroit. Louise aurait été fière de lui. Si elle avait été encore là, nul doute qu’elle l’aurait motivé pour cela et même refait son bureau pour lui donner encore plus envie de s’y rendre !
Ses yeux glissèrent sur la toile juste en face de lui. Pas très grande mais suffisante pour occuper le mur clair, il revoyait la jeune femme penchée dessus avec sa langue tirée et son couteau dans la main en train de le faire. L’image était simple, un paysage désertique où l’horizon offrait les reflets bleutés d’une mer de mirages. Mais elle lui rappelait tant de choses qu’il lui avait paru important de la mettre ici. Face à lui. Comme si elle était là pour veiller sur lui quand le sable ne pouvait pas le faire. Comme si lui aussi pouvait bénéficier d’un gardien… Il en avait bien besoin.
L’homme qui venait de s’introduire dans son bureau ne ressemblait pas à un ange gardien. Plutôt à tout ce que Sebastian pouvait idéaliser comme allure et attitude : un costume trois pièce et un sourire énigmatique, une bienséance guindée et des mots justement placés, des manières étranges et un regard à vous en faire frémir… Il avait la très bizarre impression d’avoir déjà croisé ces yeux par le passé. Comme un souvenir qui surgit de nul part et s’installe au milieu des évidences, sans justification aucune. Sab ne le connaissait pas, il en était certain. Alors pourquoi eut-il l’impression d’une familiarité alors qu’il acceptait de tendre la main pour prendre la rose qu’il venait de lui tendre.
Ses doigts frôlèrent les siens et le courant électrique qui se répercuta dans tout son corps fut tel qu’il cru, à défaut, que cet inconnu venait de lui faire une mauvaise blague. Idée qu’il chassa bien vite, incapable de médire, interloqué par ses paroles et… Surpris par son invitation aussi soudaine qu’inattendue. Daemon Crypto, disait la carte qu’il lui avait proposée. Directeur du musée de Storybrooke. Un lieu qu’il avait pourtant croisé quelques fois sans vraiment y entrer et, encore moins la nuit. Encore moins avec quelqu’un qui semblait savoir qui il était – avec l’intrigue divine, le gardien avait arrêté de se poser cette question – et encore moins sous couvert d’une… Invitation à dîner.
Il du avoir l’air bien stupide, à passer de la fleur à la carte, puis de la carte au visage de son vis-à-vis sans prononcer un seul mot. Qu’est-ce que… Papillonnant du regard, ouvrant la bouche avant de la refermer, il prit appuie sur son autre pied dans un geste un peu mal à l’aise sans trop savoir par où commencer. Trop d’informations d’un coup. Trop de questions d’une seule traite. Et trop d’imprévus chamboulant ses habitudes pour qu’il puisse rester de marbre trop longtemps. Il releva le regard vers l’homme aussi grand que lui – chose fort rare – et se surprit à le détailler avec attention. Précision. Il aimait beaucoup son costume, au passage.
« Je… Suis content de rencontrer un… Ami de Dyson. »
Fini par écrire le sable, faute de savoir par où commencer. Sebastian n’était pas très doué pour les conversations alors cela lui demanda un effort pour la reprendre dans un ordre un peu incertain. Il n’était même pas sûr que son interlocuteur ne se vexerait pas de son manque de parole… Fort heureusement, il sembla plutôt s’en accommoder. Ouf. Au contraire, les yeux de Daemon luirent d’une étincelle qu’il ne connaissait pas bien mais qui faisait ressortir ses iris incandescentes. Pouvait-on posséder un tel regard et ne pas en avoir conscience ?
« Mais je ne suis pas sûr de mériter cette invitation. Je fais ça pour aider mon ami, pas pour espérer quelque chose en retour. »
Il se mordilla la lèvre, triturant la fleur qu’il avait gardé entre ses doigts. Qui offrait encore des fleurs, aujourd’hui ? Si c’était un geste entré dans les époques, il prenait naissance au début du siècle dernier et possédait une lourde signification : la plante, le nombre et la couleur pouvaient être de véritables paroles, un langage silencieux et pourtant outrageusement parlant. Sebastian n’osa prétendre le connaître par cœur ou le comprendre ; et il se demanda sincèrement si Daemon avait une idée de la signification de son geste. C’était un peu… Intimidant. Impressionnant. Et déconcertant. Son cœur tambourina un peu plus contre son torse et il s’obligea à relever le menton pour ne pas paraître distrait ou étourdi.
« Vous… gérer le musée ? J’ai entendu dire qu’il s’y trouvait un des squelettes de tyrannosaure le plus complet du monde, mais je n’ai pas eu l’occasion de le voir de mes propres yeux et… »
Il écarquilla le regard en se rendant compte que le sable s’emparait de ses pensées pour se matérialiser entre eux et, tendant la main, il chassa les quelques grains accumulés pour faire disparaître ce message. Prenant un air désolé, Sebastian pencha la tête en avant et joignit ses paumes devant lui.
« Je suis désolé, je… Je ne voudrais pas paraître opportuniste, excusez-moi. »
Ce n’était pas franchement poli de soudain trouver un certain intérêt à visiter le musée de cette manière, alors qu’il pouvait payer son entrée comme tout le monde en passant par la porte normale ! Et en pleine journée, pas comme un voleur de nuit.
Mais, volait-il quand on l’invitait ? Ou bien ne faisait-il que répondre à une opportunité ? Difficile de se décider. Il poussa un soupir désolé et désabusé, se demandant sincèrement comment ne pas passer pour un âne une seconde de plus. Son ventre en décida autrement lorsqu’il se permit un bruit odieux, trahissant son manque de nourriture ingurgitée depuis au moins un jour ou deux. D’ordinaire il prenait de bons petits déjeuners et autres repas mais, depuis quelques temps, il se laissait aller à oublier cela. Mal lui en prenait, le voilà une fois de plus ridiculement au pied du mur.
Il y eu un silence gêné, puis…
« Si vous n’avez rien de prévu, ni quelqu’un de plus important à voir, je serais curieux de voir le nouveau musée de Storybrooke… »
Un petit coup d’œil ne faisait pas de mal, n’est-ce pas ? Il passerait la tête et repartirait vite ! Comme ça Daemon ne perdrait pas son travail et personne ne serait dérangé… Après tout, la discrétion, c’était son travail de Marchand de sable !
Bill D. Crypto
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Des millénaires, bien trop de millénaires pour qu'un esprit ordinaire puisse les compter. Des milliards de millénaires d'existence à se fasciner pour les esprits, les intelligences, les expressions... le contenu d'une âme était sans doute la grande lubie du démon. Mais ce jour là, il pouvait se dire, malgré son âge incroyablement avancé, qu'il n'avait que très peu eu l'occasion d'observer des yeux si expressifs. Et c'était une bien faible façon de le dire. Les yeux de Sebastian Dust étaient comparables à deux puissants chanteurs d'opéra. Une voix forte pour une parole forte. Ils étaient le reflet de ses rêves, de ses envies, de ses réflexions, de tout le contenu de son existence passée et des craintes comme de ses désirs pour celle à venir. Et Daemon appréciait beaucoup ce que ses yeux reflétaient comme pensées à son égard, alors que le marchand l'observait longuement, attentif et fasciné.
Il ne pouvait pas avoir de doute : c'était bien lui qu'il cherchait, on ne pouvait plus se tromper. C'était lui qu'il voulait, lui tout entier. Ses cheveux qui n'avaient rien à envier à la sublime couleur du blé, les miroirs intenses qu'étaient ses yeux, son visage criblé de taches de rousseur, visage qu'aurait pu porter un ange. Démon, Crypto n'était pas particulièrement attiré par les anges. Celui-là était une exquise exception. Son esprit s'accordait avec cette enveloppe charnelle à la perfection. Un amoureux de la beauté comme Daemon ne pouvait pas faire autrement que de vouloir aller vers lui, en dépit de tout ce que ça représentait contre sa nature. Il haïssait les rêves, il ne pouvait se résoudre à y plonger. L'ironie du destin fut alors de lui créer cette amère addiction aux rêves, et cette puissante attirance pour Monsieur Dust. Et la peau si douce de ses doigts ne l'aiderait pas à s'extirper d'une telle alchimie.
Ô Sebastian Dust, vous pourriez rendre fou toute une armée de démons.
Dans ce cas, ne le voyez pas comme une récompense, mais comme la simple invitation d'un gentleman à un autre gentleman, répondit Daemon.
On l'a donc compris, Daemon le détaillait, ou plutôt le dévorait des yeux. Ses yeux aux idées vagabondes, les petits gestes de sa main, aussi expressifs que son regard, avec la rose que le gardien du musée lui avait offert, cette fine lèvre qu'il se mordait doucement. Le démon était entièrement satisfait, obtenant l'effet exactement désiré en lui offrant cette fleur. Un geste aussi touchant que troublant de la part d'un inconnu, et c'était justement l'objectif : ça n'en serait que plus remarquable et inoubliable. Oh, il tenait bien à ce que Sebastian n'oublie absolument rien de ce qu'il lui dirait, offrirait, ou ferait. Il voulait s'installer dans ses pensées avec la même importance que lui occupait les siennes.
Un sourire subtil se dessina sur ses lèvres. Ce sera un grand honneur que vous montrer le tyrannosaure qui fait la fierté de la section d'Histoire Naturelle. Un honneur que nous partagerons, le dinosaure et moi, ajouta-t-il comme une touche d'humour. Chassez cette idée, je vous invite, il ne s'agit en rien d'opportunisme. Le démon feignit un petit regard faussement suppliant avec une moue. Le tyrannosaure serait triste de ne pas avoir votre visite.
Son sourire se fit satisfait lorsque Sebastian exprima finalement son accord. Je ne vois personne de plus important que vous sur mon emploi du temps.
Sur un dernier salut, Daemon s'était éclipse avec la promesse de revenir dans quelques heures, pour l'emmener au musée que très peu de gens avaient eu l'occasion de découvrir de nuit. La journée était parfaite, la soirée s'annonçait tout aussi parfaite. Il avait, après de nombreux mois, enfin réussi à trouver la cause de ses tourments, l'objet de son addiction, et voilà qu'il dînait avec lui. Rien n'était fait encore, cela ne suffirait pas à gouter une fois de plus à ses rêves qui étaient pourtant interdits au démon. Mais le voilà sur le bon chemin, avec la bonne personne. Et avant d'atteindre les rêves, il pouvait se contenter de sa personne. Ce visage qu'on aurait pu croire sculpté dans du marbre par un dieu des arts, et cette peau au contact enivrant. Il était élégant aussi, un détail peut être insignifiant pour beaucoup, mais qui plaisait à Daemon. Soigner son apparence pouvait souvent être un subterfuge pour masquer des coins amers de sa personne. Pour Sebastian c'était différent. Un autre moyen d'expression, puisque tout en lui avait l'étonnante faculté de remplacer sa voix.
Je suis ravi de voir que vous n'avez pas changé d'avis, fi-il en le retrouvant, avant de prendre sa main pour y déposer un baiser. Ses manières étaient digne d'un autre siècle, mais cela ne le dérangeait pas. Les habitudes des temps passés étaient bien meilleures.
Le musée de nuit était bien plus agréable. Aucune présence, un calme apaisant dans lequel il était préférable pour apprécier l'art - et les quelques sections improbables dans lesquelles la ville avait décidé de permettre à quiconque d'entreposer des reliques de leur passé. De quoi ruiner la beauté des œuvres des grands artistes que l'on pouvait trouver. Mais cela restait le musée de Daemon, il en connaissait donc les plus beaux recoins et les meilleures ailes.
AAH ! S'écria un jeune homme accompagné de son chien, lorsqu'il tourna dans le couloir où Daemon et Sebastian marchaient. Oh, monsieur Crypto, vous êtes déjà là ! Le musée est totalement en sécurité ! Comme à chaque nuit ! Promit-il, tout droit comme à l'Armée.
Merci Sammy, ça ira pour cette nuit, vous pouvez vous reposez - ou utiliser votre temps de repos comme bon vous semble, vous êtes libres.
L'homme et son chien hochèrent la tête avant de quitter les lieux.
Sammy et Scooby Doo sont mes gardiens de nuit depuis quelques mois. Ils viennent d'arriver en ville. Ils sont vifs, de bons employés, expliqua alors Daemon à Sebastian. Je leur ai toutefois offert cette soirée, nous serons tranquille.
Daemon tourna son regard vers le marchand de sable, l'observant pendant de rapides secondes avant de prendre la parole. Ce musée est à l'image de la ville, dans toutes les teintes, mélangeant les arts de nombreux univers, et possède ses propres secrets. Vous qui aidez les plus tourmentés, comme monsieur Walters, à rêver, je pense que vous pourriez apprécier l'un de ces secrets.
Les deux hommes marchaient dans l'aile dédiées aux dieux grecs, aux côtés des grandes statues de marbre à l'image, fidèle ou non, de ceux qui ont élu domicile dans la petite ville enchantée. Désormais, il n'y avait plus qu'une très large porte, scellée précieusement, qui les séparait de la dernière allée. La plus précieuse.
L'aile d'Histoire Naturelle est sans doute le secret que je préfère dans ce musée. Je dois toutefois vous prévenir. Après moi, vous serez la seconde personne à observer l'étonnante vie nocturne de cette dernière section. Je m'amuse à croire que c'est ici, que le musée s'amuse à rêver.
Daemon ouvrit fièrement la porte qui les bloquait de cette fameuse activité. Sebastian fut alors accueilli merveilleusement par la statue d'une nymphe et un chevalier sur sa monture qui inclina la tête en guise de salut. Ce qui était plus remarquable toutefois, sur l'immense structure squelettique du tyrannosaure qui s'approchait doucement, signe de curiosité, de ce premier invité.
Sebastian Dust, voici Bettie.
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Sebastian Dust
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Il y avait des choses étonnantes qui survenaient dans une vie et sa rencontre avec Daemon semblait en être une. Il était surprenant qu’il ne l’ait pas croisé jusqu’alors mais, entre les aventures parmi les dieux dans d’autres galaxies et sa capacité à préférer la chaleur de son foyer plutôt que la foule… Cela pouvait très rapidement s‘expliquer. Quand aux rêveurs, Sebastian ne retrouvait que les enfants ou les âmes qui s’en approchaient le plus, il ne s’occupait plus vraiment des adultes qui avaient cessés de croire en l’innocence et l’impossible ; quelques rares exceptions, comme Antropy par exemple ou encore Dyson, mais pas de quoi ouvrir de nouveaux liens. C’est pourquoi il fut encore plus surpris de constater que M. Crypto ne s’était pas moqué de lui et qu’il l’attendait bel et bien à l’heure indiquée, à l’endroit précisé et sans apparente escarmouche que ce soit. Non pas que le marchand de sable soit devenu méfiant mais depuis son entrevue avec Ouranos et le fléau de la Vérité, il préférait marcher sur quelques œufs plutôt que de foncer tête baissée.
Le gardien eu un sourire à l’évocation du musée, appréciant l’architecture de ce dernier lorsqu’ils se retrouvèrent devant. Ses yeux vagabondèrent un instant sur l’entrée principale et il eu un sursaut clair lorsqu’une voix résonna non loin d’eux : il ne l’avait pas vu arriver ! Observant le gros chien et le jeune homme, il leur adressa un sourire mais ne pu empêcher ses joues de légèrement s’empourprer ; comme un enfant pris en faute ou une personne qui ne devrait pas être là. Quelle était cette étrange sensation, alors qu’il avait été dignement invité ? La réponse se trouvait dans le fourmillement de sa main qui ne cessait de le tirailler depuis plusieurs secondes. Un baisemain. Etait-ce donc réellement ainsi qu’il était vu ? Ce geste pouvait avoir moult significations mais la plus évidente était d’être considéré pour autre chose que ce qu’il était. Le prenait-il pour une femme à séduire ? Ou encore une jouvencelle en détresse ? Il s’observa des pieds à la tête et eu une petite moue désabusée. La bienséance lui demandait de ne pas refuser cette attention, mais la curiosité le poussait à s’interroger. Etait-ce déplacé que de demander ?
Sab déduisit que oui et, plutôt que de s’y attarder une minute supplémentaire, il préféra la dédier à l’observation de l’intérieur de ce nouveau lieu d’exploration. Trop occupé à son propre égoïsme, il n’avait jamais pris le temps de rendre honneur à ce lieu depuis son ouverture et s’en culpabilisa immédiatement. Voilà pourtant l’un des endroits prisés par la jeunesse et la découverte, la recherche de l’histoire et du passé qui ont marqués la ville comme le monde extérieur… Même si, à la vision d’un sous-vêtement annoté comme string de Hope Bowman, il manqua de s’étouffer et préféra rapidement suivre son hôte dans une autre aile du musée. Il s’amusa en revanche des statues qu’ils trouvèrent dans l’allée, reconnaissant sans mal Apollon et son attitude chevaleresque.
« Dyson est une exception parmi d’autres. Il est mon ami et je ne souhaitais pas le laisser sombrer plus encore qu’il ne l’est déjà. »
Sebastian se mordit la lèvre, repensant aux souffrances qu’il avait ressentit en touchant la main de son ami endormi et à la fraicheur qui l’avait accueilli. Un corps froid, maintenu en vie par on ne savait quel miracle, assoupi dans un songe éternel qu’il espérait avoir pu rendre plus agréable. Plus supportable. Espérer un réveil aurait été présomptueux mais au moins se confortait-il dans l’idée qu’il n’avait pas fait cela pour rien. Un rêve n’était jamais du temps perdu. Pas pour ceux dont ils deviennent la réalité.
A l’évocation d’Histoire Naturelle, son esprit éveilla un tout autre intérêt un peu plus enfantin, un peu plus intuitif et une excitation nouvelle le parcouru. Il avat toujours aimé ce genre d’endroits et observer les grands squelettes de dinosaures, ces vestiges impressionnant qui donnaient plus à rêver qu’a cauchemarder. Sab faisait très souvent apparaître de hauts diplodocus dorés pour parcourir les rues de la ville, glissant le long de leurs cous dans des promenades tranquilles tandis que le sable officiait son effet. Rêver même les yeux ouverts, cela était parfois possible malgré tout. Surtout pour lui. Pourtant Daemon venait de piquer sa curiosité et il fronça les sourcils, intrigué, attentif comme jamais aux mains de son compagnon de soirée qui poussèrent les lourdes portes boisées.
Il s’attendait à beaucoup de choses, avait croisé énormément de situations, mais jamais jusqu’alors il ne s’était retrouvé face à un tel spectacle. Par réflexe il se pinça l’intérieur du coude pour s’assurer qu’il n’avait pas plongé dans une autre dimension puis accepta très rapidement ce que ses yeux lui offraient : la Vie. Littéralement. Complètement. La vie à son état le plus simple et le plus burlesque à la fois, surprenante de facétie et joueuse insouciante à ses propres heures perdues. Etait-ce vraiment… ? Est-ce qu’il y avait réellement une nymphe en train de se pencher vers lui dans son marbre immaculé, tendant l’index pour toucher son visage du bout du doigt ? Sab ouvrit la bouche de surprise, ne parvenant pas à la refermer en penchant légèrement la tête pour la saluer respectueusement. Le chevalier s’écarta avec son cheval et le laissa alors observer quelque chose d’immense. Quelque chose de fantastique. Quelque chose… De rêvé.
Un tyrannosaure. En ch… En os et en vie !!
« Bettie ? »
Le sable avait posé la question alors même que ses oreilles avaient très bien entendues l’interpellation. Le surnom. L’affectueuse manière de prénommer cet être ancestral en mouvements… Daemon était donc non seulement familier de cet endroit mais, en plus, il y était personnellement lié et investi vu la manière dont les deux entités avaient réagies à son arrivée. Ses yeux clairs se portèrent sur son hôte, le dévisageant alors avec une attention singulière et particulièrement attentive. Un petit sourire qui relevait le coin de ses lèvres. Des yeux aiguisés qu’il portait sur lui et un léger soupir mi-satisfait, mi-gêné qui s’échappa de sa bouche quand il releva le menton. S’il souhaitait s’assurer de l’effet de son introduction, il pouvait se rassurer : le spectacle vallait amplement le détour.
Car, au-delà de l’animal en os qui s’abaissa à sa hauteur, il résonnait dans l’espace tout un fourmillement attentif qui trahissait de l’activité adjacente des autres habitants de l’endroit. Sebastian voulu détourner son attention du dinosaure mais celui-ci était bien trop impressionnant pour qu’il le fasse finalement. Chaque chose en son temps et un temps pour chaque chose ; à l’heure actuelle, il avait l’impression que son cœur tentait de rattraper tous les battements en retard que la surprise lui avait fait perdre ! Tambourinant à cent à l’heure dans son torse, ce dernier semblait parcouru de toutes les hormones possibles pour traduire l’état dans lequel le gardien était en train de se plonger : surprise, euphorie, adoration, découverte, excitation, effarement… Tout un petit tas de choses qui faisaient bondir son âme d’enfant. S’il avait pu côtoyer des rêves à n’en plus finir et des univers à n’en plus penser, voilà un coup de pouce de la réalité qui semblait raviver une part de lui qu’il avait endormie depuis quelques mois.
Le marchand de sable tendit la main, paume vers le ciel, et laissa une volute de sable s’y glisser spontanément alors que le squelette se trouvait encore devant lui. Les grains se modélisèrent alors en un long cou et quatre membres épais, significatifs d’un diplodocus miniature qui allongea sa tête à la rencontre de l’immense créature animée. Les dinosaures avaient toujours passionné Sab, alors en voir un en vrai. En voir un… C’était encore mieux que tout le reste. S’il n’avait pas été un gardien mesuré, il aurait sans doute saisit cette nouvelle rencontre par le bras et l’aurait serré pour le remercier ; mais il était pourvu de bonnes manières qui l’empêchèrent – heureusement – d’agir de la sorte envers M. Crypto.
« Enchanté Bettie. Je suis Sebastian. »
Ses doigts rencontrèrent le museau du tyrannosaure, os rugueux et doux à la fois, avant qu’elle ne relève la tête pour suivre le diplodocus qui venait de s’envoler dans les airs. Il attendit qu’elle ne se soit écartée à sa poursuite pour constater du reste de la salle, non seulement haute de plafond mais aussi pourvue de lustres débordants de lumière sur le monde secret qui lui était ainsi révélé. Des hommes vêtus de peaux à deux dames drapées dans des tenues semblables à l’Egypte antique, de biches côtoyant d’autres petits animaux disparus à un tigre à dent de sabre qui se dépêcha de déguerpir sur le passage du grand dinosaure… Il y en avait de partout. Tout à voir. Tout à saisir. Tout à découvrir.
Sebastian remarqua après un long moment qu’il n’avait ni bougé, ni émit la moindre phrase depuis plusieurs minutes. Trop occupé à vouloir mémoriser ce spectacle étonnant, se rendant compte un peu tard de sa malpolitesse et s’excusant d’un sourire désolé auprès de Daemon. Il bougea la main comme pour attraper son bras puis se ravisa, la passant dans ses cheveux pour les repousser en arrière. Signe de nervosité mais aussi de dépassement. Subjugué par le spectacle. Il n’en fallait pas beaucoup pour l’impressionner mais là c’était comme lui annoncer que ce serait noël tous les jours ; il en perdait consonance et maturité.
« Ce… Cet endroit, c’est… Je n’avais jamais vu cela. C’est… Impressionnant. Est-ce que tout est vivant ? Est-ce qu’ils… Sont-ils… Conscients de ce qu’ils sont ? Ne vivent-ils que la nuit ou en votre présence ? »
Il avait tant de questions qui se bousculaient dans sa tête, presque eu-t-il l’impression de ne pas avoir assez de grains de sables pour combler chacune des syllabes qu’il souhaitait verbaliser. Qu’avait-il donc fait pour mériter de partager ce secret à son tour ? Qu’avait-il donc de si particulier pour être mis dans la confidence ? Cela ne pouvait pas être uniquement lié à ses visites à Dyson… Si ? Dans le doute, le gardien se nota mentalement de chaleureusement le remercier le jour où il se réveillerait. Parce qu’il allait se réveiller, évidemment.
« Pourquoi garder un tel secret ? C’est… C’est absolument fantastique ! »
Sab mourrait d’envie de courir dans l’allée pour explorer la suite et de grimper aux étages, mais il se savait aussi trop respectueux pour s’élancer de la sorte malgré l’envie qui ne manquait pas. Son regard trahit son envie et son impatience, il se mordit la lèvre inférieure en sentant le sable doré se glisser contre ses paumes et sa nuque comme pour l’encourager. Le rassurer, toujours. Un ami inconscient et éternel.
« Daemon Cyrpto… »
Il écrivait son nom entier et cela sonnait étrange dans son esprit.
Il croyait en la bonté d’âme et la générosité… Mais cet homme, aussi beau et distingué soit-il, ne pouvait pas être uniquement prit de mansuétude à son égard. S’il n’était pas accusateur, Sebastian restait curieux et intrigué de ce choix de sa part. Même s’il n’allait sûrement pas échanger sa place avec qui que ce soit : maintenant qu’il était ici, il y restait !
Bill D. Crypto
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Le visage du marchand de sable fasciné et admiratif était un spectacle magnifique. Si Daemon n'aimait pas se savoir des faiblesses, il ne se mentait pas pour autant. Lui qui avait détesté l'idée d'être soudainement devenu dépendant à un rêve alors qu'il est né dans la source des cauchemars, il a vite reconnu, malgré ça, qu'il en avait besoin. Comme à cet instant, où le visage de monsieur Dust, aussi doux que pouvait l'être de la porcelaine, était d'une rare beauté innocente lorsque des étoiles de plaisir brillaient dans ses yeux. Daemon esquissa un sourire en le dévorant du regard. Le marchand de sable était spécial, à peine rentré dans sa vie que sa personne en était déjà sorti de ses habitudes et zone de confort. Spécialement lorsque Sebastian invoqua le sable presque divin qui accompagnait sa personne pour créer la silhouette dans toutes ses dimensions d'un diplodocus qui ravit Bettie au point de la faire bondir de joie et de curiosité. Cette image, du marchand et de sa créature de lumière, s'était gravée dans son esprit. Était-ce déjà un aperçu de ce qu'il pouvait imaginer en rêvant ? C'était agréable. Très agréable.
Chacun d'entre eux sont parfaitement conscients de leur état. Vous pouvez leur en parler, il ne s'en vexeront pas outre mesure, ils savent tout et l'assument entièrement, commença à répondre Daemon calmement sans pourtant dissimuler un sourire. Sebastian, dans l'excitation et la joie que lui procurait cet endroit, s'emportait déjà dans de nombreuses questions. Mais le démon appréciait. Il aimait cette voix visuelle plutôt qu'auditive, qui, trouvait-il, était déjà très éloquente quant à la beauté de son âme : Sebastian était rempli de tableaux exquis que l'on pouvait voir en rêve. Lorsqu'il parlait, il fallait regarder, plutôt que d'essayer d'écouter et prendre le risque d'avoir une oreille distraite. Il fascinait, simplement, autant que lui pouvait l'être. Ils ne peuvent sortir du musée, la magie qui les anime n'est pas répandue plus loin que dans ces murs, et n'agit que de nuit. La réponse à cette question vous est alors propre : leur corps artificiel, fabriqué et non organique, les définit-il comme non-vivant ? Leur conscience qui ne se réveille que pendant quelques heures leur prive-t-il d'une... vie ? Vous avez totalement le droit de faire votre opinion sur le sujet. Personnellement je considère que si l'on décide de dire que s'ils ne sont pas vivants, c'est considérer que tout l'imaginaire ne l'est pas. Mais pour nous qui sommes l'imagination des humains de ce monde, cela reviendrait à douter de notre propre existence.
Il eut un léger rire amusé. Il aurait pu lui répondre bien plus simplement lorsque Sebastian avait demandé si tout était vivant. Mais Daemon sentait qu'il pouvait s'exprimer comme son cœur le voulait en sa présence. Il le faisait tout le temps, mais Sebastian ne semblait pas exiger quelque chose d'autre. Un constat fort agréable. Pour vous répondre plus simplement, il n'y a que cette partie du musée qui profite de cette magie. Ils n'ont pas besoin que je sois là pour se réveiller et oui, je suis d'accord. Ils sont impressionnants. Daemon avait volontairement prononcé cette phrase en le regardant intensément dans les yeux, un sourire cette fois ravi sur le visage. Tout ce qu'exprimait son regard était beau. Et les dieux savent à quel point Daemon était attiré par la beauté. Sebastian n'allait pas seulement servir à étancher cette nouvelle addiction qui torturait son esprit. Il était plus que ça. Il était comme un signe de la providence qui lui disait que ce qu'il avait besoin était cette dose de poésie qu'il incarnait dont la splendeur n'était pas comparable avec aucune autre.
Le monde peut se montrer oppressant. Aussi spéciale soit cette petite population nocturne, elle mérite le calme de vivre sans l'omniprésence d'un public trop abondant et trop dense. Si la ville savait que ces œuvres d'art bénéficiaient d'un souffle de vie chaque nuit, pensez vous qu'elle leur accorderait du répit en respectant leur sérénité ? Son regard se tourna sur la salle et cette vie qui s'agitait, mais son attention n'avait pourtant pas quitté Sebastian. Leur discrétion les rend encore plus incroyable. Je préfère les présenter à des personnes spéciales. Il fit exprès de ne rien préciser à cette phrase. Ces quelques mots en disaient déjà long sur la façon dont il le considérait, un sous-entendu qu'il voulait qu'il comprenne.
Il tourna un regard intrigué vers le sable de Sebastian lorsque celui-ci écrivit son nom. Un plus large sourire s'esquissa sur son visage. Une étrange sensation s'installait en lui, assez inconnue, issu du plaisir de voir son nom "prononcé" avec autant d'importance. Pour la première fois, Daemon se disait qu'il devait se retenir. Oh, il y arrivait parfaitement, maître de la patience qu'il pouvait être. Cette violente envie d'embrasser ces lèvres muettes attendrait.
Vous êtes ici parce que je veux apprendre à rêver, moi aussi, lorsque je ferme les yeux. Mais lorsque j'ai appris que vous avez permis à Dyson de dormir paisiblement, mon désir était légèrement différent. Dites moi, Sebastian, quelqu'un se charge-t-il de vous faire rêver en échange du service que vous rendez ? Si oui, alors excusez moi. Sinon, voilà ce que j'espère vous apporter ici. Un peu de rêve.
Daemon reprit la marche en faisant quelques pas, continuant de parler à Sebastian pour que celui-ci le suive. Le démon leva une main vers le dinosaure pour satisfaire son désir d'affection et calmer cette grande curiosité envers le nouvel invité, qu'elle aimait déjà beaucoup, le démon n'avait aucun doute là dessus en voyant son comportement. En soi, vous êtes déjà une sorte d'imaginaire fascinant. Un homme aussi pur que magnifique qui possède un sable qui l'entourait comme l'aperçu d'une âme rayonnante. Vous êtes un spectacle surréaliste qui pourrait satisfaire les plus grands artistes de ce monde et de son histoire. U nouveau regard furtif vers Sebastian. Je suis très satisfait en tout cas.
Lorsqu'ils arrivèrent devant une table magnifiquement bien dressée par les statues des nymphes, Daemon s'arrêta. Alors tenter de vous rendre la pareille est un honneur. C'est pourquoi vous êtes le bienvenu dans cet endroit aussi longtemps que vous le voudrez. Venez dès que la nuit vous en donne l'envie, je pense pouvoir affirmer que chacune de ces œuvres vous accueillera volontiers.
Daemon remercia les nymphes qui, ayant fini, s'éloignèrent, sans pouvoir retenir toutefois les petits gloussements lourds de sous-entendu qu'elles poussaient en tournant la tête (geste qui se voulait discret) vers le conservateur et son invité.
Je vous invite à dîner, parce que si les statues qui cuisinent n'ont pas de papilles gustatives, je sais qu'il existe de talentueux pianistes qui sont aveugles ou sourds. J'espère que vous apprécierez autant que moi. Mais je vous l'accorde, cette vie est fascinante. Prenez le temps de la découvrir avant de passer à table, si vous le désirez.
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Sebastian Dust
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Daemon avait une façon de parler qui, avouons-le, plaisait grandement au marchand de sable. Il avait l’impression d’écouter un auteur de littérature en train d’exprimer sa prose dans l’un de ces clubs très sélectifs et masculins de l’ancien temps… Ou bien d’entendre un poète qui aurait des milliers de vers à son actif. Chaque mot prononcé devenait délice sous la langue, tintement agréable et semblait glisser avec les phrases dans un enchainement parfait. Poétique. Idéaliste. Et dans une pensée qui plaisait de plus en plus à l’oreille attentive qui ne pouvait pas y répondre à voix haute. Comment avait-il fait pour ne jamais rencontrer cet homme auparavant ? Ou plutôt, pourquoi ? Et dans quel espèce d’intérêt aurait-il eu à le connaître ? … Sebastian ne savait pas qui venait de mettre cet inconnu en travers de sa route – ou plutôt, il semblerait qu’il puisse remercier Dyson – mais ce qu’il découvrait lui plaisait. Méfiance était mère de sûreté disait-on… Restait à comprendre s’il y avait un sens caché à tout cela ; comme ces êtres qui s’éveillaient à la nuit tombée et prenait vie comme si le fil de leur existence n’avait jamais été interrompu.
Un instant, Sab craignit que son hôte ne l’ai fait venir ici pour le rajouter à cette étrange collection. Qui sait, même s’il disait que tous ces gens – créatures ? – n’avaient pas besoin de lui pour s’animer… il en était peut-être l’auteur désigné ? Un frisson étrange le traversa, ni chaud ni froid, mais cette idée fini rapidement par se désolidariser de sa raison et par disparaître dans le néant. Tout ça parce que Daemon venait de sourire. Un étrange sourire. Un peu doux. Un peu sincère. Un peu étiré et professionnel mais avec quelque chose qui… Le rendait agréable. Le gardien s’étonna de le penser, le fixant à la dérobée pendant qu’ils avançaient dans l’allée. C’était très étrange. Incertain. Fluctuent et complètement nouveau pour lui mais… La présence de cet homme, qu’il ne connaissait pas la veille, avait quelque chose d’apaisant envers lui.
Mais il devait sans doute rêver.
Oui, cet endroit était un rêve. Comme proposé par Daemon d’ailleurs, Sebastian se sentant à la fois flattée et impressionné par une telle idée : le faiseur de rêves pouvait-il rêver ? Le rêveur pouvait-il partager ? Il vivait à travers les songes d’autrui, les souvenirs et les retors d’esprit qu’on acceptait de lui faire découvrir. Il avait vu des millions de combinaisons, explorés des décennies d’esprits et de paysages oniriques… Et il avait encore l’impression de n’avoir rien vu du tout. Tout restait encore à explorer. Tout restait encore à voir. Tout comme cette pièce immense qui recelait de trésors aussi inestimables qu’inattendus. C’était un étonnant concept que de vouloir le remercier ; il n’avait ni l’habitude ni la prétention de se trouver légitime.
Bon, vu où il se trouvait à l’heure actuelle, il n’aurait échangé sa place pour rien au monde ! Peut-être que, pour une fois, c’était à son tour d’avoir un peu de répit ?
Il apposa de nouveau sa paume sur le « nez » du Tyrannosaure et s’amusa de la voir frétiller malgré sa grande taille, appréciant la douceur de l’os et la tendresse de caractère qu’elle semblait dégager. Elle lui adressa quelques petits coups de museaux quand il s’arrêta et le poussa, malgré lui, en direction de la pièce où son hôte venait d’entrer. Elle se baissa comme pour prolonger le contact mais s’arrêta à l’entrée. Sebastian la gratifia d’une dernière caresse et reporta son attention sur Daemon, avançant à sa rencontre pour découvrir la suite des évènements. Effectivement, il lui avait parlé d’un dîner mais… Il ne s’attendait pas à occuper une table en tête à tête. Là. Dressée comme une évidence et avec toute la manière du monde. Qu’est-ce que… ?
Il se désigna de l’index dans une question silencieuse, à laquelle Daemon répondit comme d’une évidence. Ah si, c’était bien pour eux que c’était ici. Mais… Ca faisait tellement solennel ! Si les sens de Sab appréciaient grandement une telle mise en scène digne du siècle précédent, sa raison commençait à le faire quelque peu culpabiliser. Méritait-il cela ? Méritait-il cette attention et – il l’avait bien entendu – le droit de venir au musée autant qu’il pouvait le souhaiter ? Méritait-il de pouvoir approcher Bettie et de côtoyer les figures qui défilaient dans les étages, curieuses statues vivantes des siècles passés ? Le gardien se mordit l’intérieur de la joue, soudain gêné.
Il y avait tant de personnes qui méritaient bien plus que lui d’être là. Et pourtant c’était à lui que s’adressait Daemon.
Il fixa la table de nouveau, soudain mal à l’aise du silence qui s’était installé. Le fourmillement sonore du musée emplissait l’air d’une curiosité qui le titillait d’aller voir, comme un moyen constant de détourner votre attention. Mais le Marchand de Sable ne regardait que lui, cet homme à l’air jeune mais qui dégageait un certain charisme. Une prestance et une aisance dans son costume, ses cheveux blonds coiffés en arrière et des yeux clairs qui le fixaient comme deux pics glacials. Pourtant il ne se sentait pas offensé ou en insécurité. Fait étrange, Sab ne se sentait même pas mal à l’aise. Juste gêné, intrigué, mais s’il devait se cataloguer dans une case… il se trouverait comme un adolescent.
Adolescent ? Il haussa les sourcils à sa propre réflexion, secouant la tête. Non, il n’avait plus l’âge d’être un adolescent. Depuis très longtemps. Il ne se comportait pas comme tel et la bienséance le poussait à rester poli et courtois en toutes circonstance. Pourtant son regard s’attarda un peu trop longtemps sur cet homme devant lui. Une aura semblait flotter tout autour. Une sensation frémissante, juste à la surface, mais invisible. Une irrépressible envie de tendre la main pour s’assurer de sa présence le prit mais il se retint. C’était comme un léger bourdonnement, une image qui n’en était pas une, un sentiment indéfinissable. Un piège et une tentation à la fois.
Quelque chose l’attirait irrémédiablement vers lui et Sebastian avait peur de ça.
« Je… Ne suis pas très doué pour faire la conversation. »
Finit par écrire le sable entre eux, une légère grimace désolée apparaissant sur son visage tandis qu’il passait une main dans ses cheveux. Mal à l’aise. Daemon possédait une telle prose théâtrale et lui… Etait incapable d’aligner plus de deux mots sans ressentir un puissant mal de gorge. Les rares mots qu’il prononçait lui coûtaient à chaque fois et, bien vite, le sable reprenait le dessus pour le soulager. Il était plus parlant. Plus évident. Plus spontané… Et surtout bien moins proche que d’entendre le son de ses propres paroles. Inconsciemment, Sab instaurait une distance sécuritaire et suffisante avec ce médium et, si les enfants passaient souvent outre cette notion pour se ruer vers lui, il n’en était pas de même avec la plupart des adultes. Une bulle protectrice. Un bouclier naturel. L’arme la plus simple pour ne pas être blessé de trop près.
« Ni de très bonne compagnie mais… Je vous remercie de me faire profiter de cet endroit. C’est magnifique ! »
C’était vrai : époustouflant, même. Tous ces gens qui papotaient et qui allaient-venaient comme si de rien était ! Des gloussements résonnèrent, le faisant tourner la tête vers les nymphes qui avaient précédemment dressé la table. Penchées les unes au-dessus des autres à l’orée de la pièce, elles sursautèrent en sentant l’attention sur elles et s’extirpèrent prestement de leur nid de pie non sans quelques rires supplémentaires. Se moquaient-elles d’eux ? Bizarre. Sebastian baissa la tête vers sa tenue mais celle-ci semblait propre et bien ordonnée alors… Peut-être qu’il avait quelque chose sur le visage ?
Dans le doute, il tendit la paume vers son nez et se le frotta un peu.
Son ventre gargouilla et le trahit outrageusement quant à la réponse qu’il allait fournir pour la suite des évènements. Un peu honteux, il appuya ses index l’un contre l’autre et eu un sourire gêné. Mais ses yeux pétillaient d’une excitation retrouvée. Impatience enfantine quant aux trésors cachés entre les murs.
« Si ce musée vit toute la nuit entière, je serais ravi de manger avant de partir en exploration ! »
Il avait sourit avant de se reprendre soudain, fronçant les sourcils.
« Enfin, si vous avez quelque chose d’autre de prévu je peux aussi m’en aller juste après… Ne vous voyez pas obligé de rester éveillé. Je ne dors pas vraiment mais ce n’est pas le cas de tout le monde, veuillez m’excuser. »
Sab s’était avancé comme pour donner du poids à ses excuses. Que Daemon ne le croit pas profiteur ou complètement malpoli, il ne le supporterait pas ! Inquiet de le décevoir après l’immense générosité dont il faisait preuve, le gardien s’arrêta à proximité de la table et lui fit face. Aussi grand que lui. Plus impressionnant. Plus charismatique. Plus occupé aussi, sans aucun doute, et pourtant il mettait de côté quelques heures pour lui… On marchait sur la tête de l’incompréhension mais, de temps en temps, cela faisait un bien fou. Le gardien n’avait pas pour habitude de trop poser de questions pourtant il en avait des centaines qui ne savaient pas laquelle envoyer en premier.
Il tendit la main pour la poser sur le dossier de la chaise afin de trouver un appui. Il y trouva des doigts. Une main. Une chaleur. Et sursauta vivement en retirant la sienne, se rendant compte que Daemon y était déjà installé ! Aussitôt ses joues se colorèrent d’une couleur rosissante et il baissa les yeux, balbutiant des excuses sans qu’aucun son ne sorte pourtant ! Mon dieu ! Est-ce qu’il venait de… Mon dieu, pourvu que son hôte ne s’en trouve pas blessé ! Il recula vivement de deux pas, rétablissant une distance correcte entre eux.
« Pardonnez-moi ! »
Le sable s’était précipité devant son visage pour éviter d’avoir à l’affronter. A supporter le regard probablement indigné qu’il devait avoir. Et avant que les lettres dorées ne forment d’autres mots, une voix féminine attira leurs oreilles sur la droite :
« Dites… je peux amener le repas maintenant ou c’est encore trop tôt ? Parce que je n’ai pas que ça à faire de faire la potiche dans le couloir ! Il y a des esclaves plus doués pour ça. »
Une femme venait d’apparaître dans l’encadrement et lançait un regard agacé aux deux hommes, ses poings aux poignets couverts de bracelets d’or posés sur ses hanches. Sebastian la dévisagea avec surprise et poussa intérieurement un soupir de soulagement face à cette fuite inespérée. Pourvu que cela permette d’oublier son geste maladroit !
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Votre compagnie me sied parfaitement, monsieur Dust, releva Daemon lorsque Sebastian se montra trop dur avec lui-même.
Et Daemon subissait aussi cette irrémédiable attirance pour Sebastian. Dépendant à ses rêves qui lui manquaient, comme un dépendant à la drogue, il savait qu'il avait besoin de lui, qu'il avait envie de lui. Mais de la douceur de sa peau, à la beauté de son âme, en passant par la profondeur de ses yeux, l'innocence de son regard et la magie de son or, Sebastian était singulièrement et puissamment attirant... ce qui plaisait à Daemon. Le marchand de sable serait un diamant qu'il protégera, qu'importe le temps que ça lui prendrait pour gouter à la saveur de ses lèvres.
L'amour était une notion qui égalait les rêves. Il ne pouvait pas la connaître. Ça n'en était pas, évidemment, ni à ce stade de leur rencontre, ni pour un démon tel que lui. Mais il était familier avec la notion d'attirance physique et émotionnelle. L'attirance était à la fois un problème comme un délice. Aujourd'hui... c'était un délice.
Un sourire amusé se voyait sur le visage de Daemon en constatant l'expression intriguée des yeux curieux de Sebastian, qui venait de remarquer l’indiscrétion des nymphes. Le démon les savait odieusement curieuses, sans pour autant le leur avoir déjà reproché. Daemon profitait de son statut de responsable, maître intransigeant des lieux pour exiger que tout soit laissé pour parfait quand le désordre se finissait à l'aube, ou qu'on le respectait, mais il fallait croire, sans qu'on ne sache vraiment pourquoi, qu'il se montrait clément ici, avec les gobelins du 13ème siècle qui étaient particulièrement vicieux, les nymphes de l'Antiquité qui étaient trop curieuses ou encore, les moins sages, le duo que formait les minuscules Octavius et Jedediah, respectivement centurion romain et cow-boy, qui se faisaient tout le temps la guerre, ou faisaient la guerre ensemble aux autres clans du musée.
Le musée vous attendra volontiers, vous êtes tout ce qu'il y a de prévu pour cette nuit, répondit Daemon sur son éternel ton aimable, en se dirigeant vers la table, à laquelle, Sebastian, distrait, vint à rencontrer les doigts du conservateur. Un frisson l'avait parcourut en rencontrant la douceur de sa main, tandis que les yeux de Daemon observaient attentivement les réactions de ce garçon si fascinant.
Voyons, vous n'avez ni à vous excuser, ni à cacher votre visage... ce serait bien triste, mon cher.
Les mots insolents de l'impératrice ne l'étonnaient guère, restant fidèle à elle même (encore quelque chose qui pouvait étonner en remarquant sa clémence). Vous pouvez, Cléopatre. Nous vous en remercierons, lui indiqua-t-il simplement, avant de s'approcher de Sebastian, dans un geste qui se voulut rassurant. Prenez vos aises, Sebastian, vous n'avez pas à culpabiliser de quoique ce soit voyons.
Il poussa alors sa chaise, invitant le gardien à s'y asseoir, avec ce même sourire charmeur et ses yeux qui se délectaient en le regardant toujours avec attention. A peine fut-il installé que la sculpture égyptienne revint avec sa nonchalance bien connue, les bras chargés des entrées que ses cuistots avaient librement préparé.
En s'asseyant, Daemon garda les yeux posés sur le visage envoûtant de Sebastian. Horiatiki, une salade grecque, lui expliqua alors le démon en reconnaissant la salage composée de tomates et de poivrons importés de pays ensoleillés, mais de feta maison et des meilleurs herbes, olives, oignons et concombres de la ville. Il tourna alors brièvement la tête vers l'impératrice. Merci beaucoup, très chère. Cléopatre se contenta d'une fausse révérence ironique et d'un sourire pincé avant de leur redonner l'intimité du tête à tête.
Ce n'est pas du gout de tout le monde, si vous préférez du magret de canard, je ne le dirai pas aux cuisiniers, lui dit-il dans un sourire complice et un clin d’œil.
Comme pour lui montrer qu'il serait capable de changer son plat, démonstration de sa magie, Daemon posa ses mains sur la table, paumes levés vers le ciel, et agita ses doigts. Des petites étincelles bleues sortirent alors de ses doigts par centaines pour danser gracieusement dans les airs, illuminant la pièce de leurs lueurs. Et si Daemon savait sans prétention que le spectacle était magnifique, lui se délecta du regard de Sebastian. La magie et l'enchantement ont ses avantages.
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Sebastian Dust
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Sebastian avait longtemps cru être unique. Un être capable de manipuler du sable, d’un volume et d’une quantité infinie, pour le faire voguer autour de lui à en construire des îles ou tout objet qui lui passerait par la tête. Il se rappelait par exemple de la montgolfière qu’il avait confectionné pour se rendre sur la Lune et y découvrir Phobos, le fils de Pitch… Un moyen de transport comme un autre quand on savait à quel point le rêveur aimait voler. Seul le ciel semblait être sa limite et encore, l’univers était rempli de tant de merveilles qu’il doutait un jour pouvoir dire qu’il les avait toutes vues. Mais l’accès dans ce monde y était plus que restreint, notamment par les capacités physiques des humains, alors il se contentait bien assez d’un autre univers tout aussi infini : l’esprit. Les rêves et les songes, vagabondages inconscients qui touchaient chaque être vivant du plus petit museau au plus grand ; sa préférence allait aux esprits enfantins et leurs couleurs chatoyantes, gardien des secrets de leur sommeil et pourfendeur des cauchemars jusqu’à ce que mort s’en suivre.
Ça avait d’ailleurs failli arriver. Plusieurs fois.
Mais il ne le regrettait nullement et était même prêt à recommencer s’il le fallait. Parce que toute cause juste se devait d’être défendue et que c’était son leitmotiv depuis des décennies, contre vents et marées, contre boue et enfers, contre tout ce qui voudrait priver les dormeurs des bienfaits des rêves. Et même contre ce mystérieux étranger au musée magique et au sourire doux s’il se révélait de l’autre côté de la balance.
Même si, lorsque des étincelles bleutées se mirent à voleter autour d’eux sous l’action de Daemon… Sebastian hésita un instant à le considérer comme un ennemi. A dire vrai, il ne savait pas du tout dans quelle catégroie le placer et il attendait d’en voir un peu plus. Dire que ce qu’il avait déjà constaté lui plaisait aurait été un euphémisme, le grand blond qui lui faisait face possédait beaucoup de choses qui avaient tendance à le rassurer et à lui convenir : bienséance, courtoisie, manières et une garde-robe qui correspondait étrangement à la sienne et à ses valeurs. Sincèrement, qui mettait encore un veston de nos jours si ce n’était les amoureux des temps anciens ? Cet homme savait s’habiller et c’était un vrai plaisir pour les yeux.
S’il n’était pas aussi naîf, Sab aurait pu penser à une plaisanterie rudement bien menée. Mais il n’avait aucun souvenir d’avoir vexé qui que ce soit alors ça aurait été s’inquiéter pour rien. Même si l’année n’avait pas été de tout repos, qu’il avait perdu des êtres chers et vu d’autres s’éloigner sans possibilité de retour… Il n’en était pas directement responsable, n’est-ce pas ? Il se mordit l’intérieur de la joue à cette pensée, s’efforçant de garder une figure neutre malgré sa cruelle incapacité à dissimuler ce qu’il pensait intérieurement. Louise lui avait souvent dit qu’il était comme un livre ouvert ; pourvu que le directeur ne sache pas aussi bien lire entre les lignes qu’elle. Se serait vraiment gênant au fond.
Ses yeux clairs reflétaient les étincelles et quand il se rendit compte qu’il souriait comme un benêt, il reprit contenance ne se raclant la gorge et baissant les yeux vers son assiette aux couleurs délicieuses. Sab était un bon cuisinier, mais un cuisinier discret qui prenait le temps sans vraiment savoir s’il devait préparer pour lui seul ou pour quelqu’un d’autre. La niffleur profitait parfois d’une assiette en sa compagnie mais c’était à peu près tout, les visites se faisaient soit rares soit à des horaires où il n’était pas nécessaire de manger. Depuis combien de temps n’avait-il pas dîné en bonne compagnie ? Une éternité…
« Des avantages et des secrets. Mais c’est ce qui fait toute leur beauté : le mystère de leur existence et le secret de leur fabrication. »
Les lettres dorées dansaient entre eux tandis que Sab s’accordait un regard un peu timide vers son hôte. Un sourire un peu gêné, une serviette qu’il lissait de trop sur ses genoux, d’autres gloussements en provenance de la porte et sa tête qui tourne suffisamment vite pour apercevoir l’ombre d’une chevelure retourner se cacher discrètement dans un coin. Malicieuses créatures. Un bruit rauque résonna tandis que le nez de Betty apparaissait par la porte où elle ne pouvait accéder et cela eu au moins le don de le faire rire un peu. De le détendre aussi.
« Je mangerai ce que vous me proposerez, je ne suis pas très difficile et j’apprécie toujours un bon repas. »
Il était sincère dans cet aveu, ne voulant en plus surtout pas déranger de nouveau cléôpatre ou les personn(ag)s qui avaient confectionnés ce repas pour eux ! Un instant il se demanda si Daemon dînait toujours ici, en leur compagnie, mais cela paru un peu farfelue quoique probable. Non, cet homme devait être bien suffisamment occupé pour manger un peu partout à la fois. Il retint la question, eu un nouveau sourire et mangea docilement son assiette.
Ses yeux brillaient d’une étrange étincelle de satisfaction, peu habitué à être ainsi traité. S’il était tendu au début du repas, un verre de vin plus tard – même s’il n’en ressentais pas les effets – et une seconde assiette avalée eurent raison de sa méfiance et il fut tout disposé à continuer à écouter Daemon. Cet homme aimait s’entendre parler et ses talents d’orateurs menaient finalement exactement Sab par le bout du nez, pendu à ses lèvres et à sa voix chaude. Instinctivement il avait tenté de garder un peu de réserve, tout de même impressionné et toujours en question de la véritable raison de sa présence ici mais… Il devait reconnaître que Daemon Crypto savait y faire pour le mettre à l’aise. Lui qui craignait grandement le contact des inconnus et la présence de la foule s’était laissé entraîner dans un nouvel univers sans savoir jusqu’où ça allait le mener.
Comme quoi, un « oui » de temps en temps pouvait ouvrir bien des portes. Et des plus surprenantes.
« C’était vraiment très bon. »
Les lettres dansèrent leurs volutes habituelles, tandis qu’il reboutonnait sa veste pour dissimuler le ventre plein qu’il affichait désormais. Il se sentait repu de corps mais son esprit fourmillait encore d’impatience et de curiosités : après tout, Daemon lui avait parlé de la possibilité de visiter le reste du musée une fois le repas terminé ! Enfin, il attendit tout de même que son hôte ait l’air d’avoir vraiment fini pour se lever. Instinctivement, le sable rassembla les assiettes, couverts et autres plats disposés pour les poser sur un chariot laissé près de la porte. En quelques instants, la nappe fut pliée et la table impeccable.
« Pwaaaa mais c’est que c’est vachement efficace ça, cowboy ! » S’exclama une petite voix.
Sebastian tourna rapidement la tête, croisant le regard de Daemon mais n’apercevant personne d’autre dans la pièce. Alors d’où est-ce que…
« Eh ! Par ici ! J’sais qu’on n’est pas bien grand mais c’est pas une raison pour nous prendre de haut ! »
Les yeux clairs du gardien descendirent alors vers la table et constatèrent qu’un petit être habillé en cowboy et visiblement en train d’aider un romain en armure s’y trouvait alors. Ses yeux s’écarquillèrent de surprise, il regarda à nouveau Daemon qui s’approcha de lui tranquillement, avant de reporter son attention sur les deux liliputiens qui venaient de faire leur entrée. Etaient-ils des membres du musée ou bien des fées venus à Storybrooke ? La première solution semblait la plus probable mais dans le doute…
Sab se mordit la lèvre et joignit ses mains devant lui pour s’excuser, se penchant naturellement pour se mettre à leur hauteur et les observer de plus près. Un blondinet au chapeau clair et un noble homme plus âgé coiffé des couleurs rougeoyante d’un empire aujourd’hui éteint. C’était particulièrement étrange de les voir l’un à côté de l’autre, télescopant des époques qui n’auraient jamais dû se croiser autre part que dans les films… Et encore, les films de série B.
Il pencha la tête sur le côté, incrédule et amusé à la fois par rapport aux manières des deux hommes : le romain venait de taper sur la main de son collègue pour lui intimer de le lâcher.
« Je suis enchanté. »
Le sable, d’abord avec de grandes lettres, les diminua finalement à leur niveau pour qu’ils puissent lire plus aisément.
« Enchanté ? C’est pas un prénom ça ! »
Et, malgré tout, cela fit rire le marchand de sable. Décidément, Daemon lui faisait explorer tout ce qui le caractérisait avant que le deuil n’entre dans sa vie.
Bill D. Crypto
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Bill ou Daemon Crypto, le démon comme l'homme (si on pouvait supposer qu'il y en avait un, d'homme) est généralement souriant. Depuis l'infinité qui décrivait son âge, c'est principalement le sourire qui définissait ses traits, ne se laissant aller à la colère qu'à quelques rares occasions de sa vie. Même auprès de son frère qu'il n'avait jamais apprécié (c'était peu de le dire ainsi), le sourire était de mise. C'était simple, après tout, le sourire était tant de choses. Une arme de provocation, une arme de persuasion, une arme de séduction, un outil de camouflage, et parfois, pouvait blesser bien plus qu'une arme physique, ou soigner bien plus qu'un remède ordinaire. Que Daemon ait un sourire depuis le début de ce rendez-vous, ce n'était donc pas très surprenant, même tout l'inverse. Mais pourtant, celui-ci semblait singulier.
Il souriait en voyant la multitude de sentiments qui s'affichaient sur le visage de Sebastian, trahissant d'ailleurs tout autant de pensées qui se succédaient dans sa tête, devant l'admiration qu'il ne cachait pas ou mal devant les flammes bleues qu'il avait crée, ou encore devant son étonnante rencontre avec Octavius et Jedediah, qu'il aurait viré bien vite en d'autres temps, s'ils n'attiraient pas autant la fascination du marchand de sable.
Daemon souriait aujourd'hui de fascination, intrigué par cette étrange attirance. N'identifiant pas d'émotions plus fortes que cela, s'en sachant bien incapable et plus fort, il se limitait à cela, à dire que ce n'était qu'une attirance comme il avait pu en avoir pour d'autres partenaires. Pourtant, il ne désirait pas Sebastian comme il avait pu désiré un autre homme, mais ça, il l'oubliait volontairement.
Oui, son sourire était bien singulier.
Amusé, Daemon leva les yeux au ciel devant l'imbécillité habituelle dont faisait preuve Jedediah. Que disent les étoiles ce soir ? Demanda-t-il plutôt, changeant le sujet. Jedediah le regarda bizarrement. Qu'est-ce que j'en sais moi ? Elles parlent anglais ? J'vais jamais là-bas, c'est beaucoup trop grand.
Octavius à ses côtés ricana. Je crois plutôt qu'il interroge mon expertise, ridicule garçon vache. Je suis un centurion, l'armée requiert des connaissances géographiques et d'orientation pour mener une troupe. Une remarque qui eut le don de faire rire son compatriote. Tu lis les étoiles pour t'orienter toi ? Même moi je sais que le GPS ça existe.
Messieurs, fit Daemon, ferme, avant qu'Octavius ne crée un nouveau conflit en tapant sur la tête du cow-boy. Le centurion s'éclaircit la gorge.
Si je ne m'abuse, elles sont d'humeur polaire. J'y ai vu la croix du sud, elles sont calmes, je suppose.
Et, de nouveau, un sourire. Ravi. La réponse lui convenait bien plus qu'il n'espérait, les conditions étaient parfaites alors qu'il était prêt à se contenter de simplement bon. Elles sont en forme, pas de lumière artificielle dans les pôles, beaucoup d'étoiles réveillées. Et de bonnes humeur. Il se tourna vers le marchand de sable. Je tiens à vous montrer quelque chose. L'Histoire Naturelle traite de l'ensemble de l'univers, et il y a une exposition que j'affectionne particulièrement.
Puisqu'il fallait qu'il s'avoue une chose, tant de sourires et d'étrange fascination l'avait détourné de son objectif principal, oubliant pendant de longs instants ce qu'il espérait du marchand de sable. Étonnante attitude de la part de l'immortel qui ne perdait jamais de vu son but. Se tenant à côté de la porte, il fit signe à Sebastian de passer avant lui, alors que les lilliputiens s'accrochaient à ses chaussures pour s'y asseoir, s'attachant dans ses lacets.
Daemon savait que les nymphes marchaient derrière eux, continuant cependant à se cacher lorsqu'un des deux visages menaçaient de se tourner vers elles. A leur gauche, les tableaux de toutes ères les observaient également avec des yeux curieux, parfois taquins. L'une des femmes peintes avait même un regard triste, comme jalouse à cause de la solitude de son cadre. Un instant hors du temps qu'était le musée, et ce vers quoi ils se dirigeaient l'était encore davantage.
Arrivé devant une porte renforcé en velours rouge, Daemon posa sa main sur la poignée avant d'adresser un regard fier à Sebastian. Lorsqu'il l'ouvrit, il invita de nouveau le marchand à rentrer avant lui, puis referma la porte lorsqu'il entra à son tour, privant les yeux curieux de la suite des événements, à part les plus petits, toujours sur les chaussures du blond.
Si la salle était plus moderne, elle n'en était pas moins magique. Parmi les nombreuses étoiles qui s'affichaient au dessus-deux, la Croix du Sud brillait au centre. Un éclat soudain put se traduire comme une salutation.
Je vous présente Sebastian Dust. Sebastian Dust, je vous présente... les étoiles.
Lui qui était encore resté à la porte d'entrée, s'approcha près de lui, les yeux rivés vers ce ciel artificiel. Si de la simple peinture a sa voix dans ce musée vivant, la lumière de ces étoiles aussi. Elles sont vivantes. Et très joueuses.
Comme pour confirmer ses dires, la Croix du Sud se défit, et une multitude d'étoiles s'agença dans un ordre bien précis, d'abord méconnaissable avant qu'un dernier éclat ne relie chaque point, dévoilant un portrait céleste du marchand de sable. Daemon baissa alors la tête vers Sebastian, observant de nouveau sa fascination, ne se lassant pas des traits de son visage si expressifs.
Elles font rêver, n'est-ce pas ? Il attendit quelques secondes, sans pour autant attendre nécessairement de réponse, puisque la question était rhétorique. Et pourtant, je ne suis pas capable de rêver, finit-il alors par avouer. Mais j'ai appris il y a quelques mois que si j'apprenais, l'expérience me serait plus qu'agréable.
Et cette fois-ci, un sourire songeur.
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Sebastian Dust
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From Gold to Grave Who's making the Sandmandream ?
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Les étoiles étaient de vieilles amies du gardien, murmureuses époustouflantes et âmes d’une pureté singulière dont il parcourait les recoins pour leur assurer une pérennité tranquille. Elles avaient été ses voisines et ses amies, ses tristesses mais aussi ses joies, et le souvenir fréquent de son ancienne vie à chaque fois qu’il en décelait une briller dans le ciel. Sebastian passait beaucoup de temps le nez en l’air, à observer la voûte céleste de cette Terre sur laquelle il devait désormais vivre et prendre soin des autres. Il se remémorait un passé lointain, avec une famille dont il savait désormais que les tombeaux flottaient eux aussi dans le néant universel, et des moments de tristesses s’accompagnaient généralement d’une bouffée de joie aux souvenirs de cette vie. Que d’aventures au milieu des lagunes interstellaires, de jeux autour des trous noirs et d’histoires à raconter sur les branches d’une étoile scintillante… Des images gravées dans sa mémoire éternelle, comme le peu qu’il avait pu effleurer lorsqu’il s’était rendu dans l’espace en compagnie des dieux. Une approche fugace de sa réalité. Un espoir qu’un jour… Il puisse peut-être y retourner.
Devenait-on poussière lorsque nous mourrions ? Quelque part, l’espoir fou que rien ne se perdait vraiment berçait son cœur d’une aura un peu plus tendre. Parfois, il se surprenait à penser que Louise était devenue l’un de ces astres brillant qui le guidaient chaque jour… C’était un doux rêve et une si tendre ironie, mais au moins cela l’empêchait de pleurer au simple frôlement de souvenir qu’il avait d’elle. Celle qui avait fait vibrer son cœur une fois de trop, celle qui avait fait de sa vie ce qu’elle était mais qui avait terminée de la plus horrible des manières les rêves qu’il avait eu l’audace de fonder.
Il renifla et se reprit aussi vite que possible, se sentant observé et refusant d’afficher la moindre teinte triste alors qu’il venait de passer un excellant dîner et que le reste de la soirée promettait de merveilleuses surprises. Délaissant en compagnie de Daemon le merveilleux musée et sa vie grouillante, voilà qu’ils s’engageaient en direction d’une pièce qui intriguait le curieux personnage qu’il était : quelle exposition était capable de supplanter la beauté et la découverte de cet univers si vivant et si secret à la fois ?!
Intrigué, fasciné, il parcouru alors les couloirs et tenta de ne pas poser ses yeux de partout… Peine perdue, le voilà aussi inconvenant que possible, à vouloir capturer chaque détail derrière ses rétines et les enfouir dans son esprit pour pouvoir s’y plonger plus tard. Les tableaux vivants. Les personnages qui leur passaient devant avec toute la dignité dont ils étaient pourvus. Les attentions curieuses dont ils étaient l’objet, comme si de trop rares invités rendaient visite à cet univers hors du temps, et les gloussements réguliers qu’il capturait non loin d’eux. Les jeunes filles qui se dérobaient à leur vue n’en était pas moins malicieuses, furetant et plongeant Sebastian dans un étrange malaise qu’il n’aurait su décrire : c’était comme s’il avait toujours dû être là, en cet instant, attendu et désiré, et pourtant il n’avait aucun souvenir d’être déjà venu. Son cœur palpitait dès qu’un certain regard croisait le sien et le gardien mettait cela sur l’attrait de la nouveauté. Attrait… Un mot qui le percuta lui aussi et l’empêcha de recroiser les yeux clairs de son hôte jusqu’à ce qu’ils ne franchissent la lourde porte de velours.
Il s’était attendu à tout et rien à la fois. A la surprise et l’intrigue. A la découverte et la folie. Mais il ne s’était sûrement pas attendu à la douceur de l’instant et encore moins à l’étrange sensation fourmillante qui s’empara de lui à l’instant où les étoile s’animèrent pour esquisser une image : la sienne. Lui-même. Malgré lui, ses yeux écarquillés reconnurent certains des astres à jamais dessinés dans cette salle aux sièges penchés pour observer l’éternité, le passé comme le présent, dans une tranquillité déconcertante. S’il y avait de la musique, il ne l’entendit qu’à peine. Fasciné, le cœur du marchand de sable se mit à déborder de ce trop plein et il eu une déglutition si difficile qu’il cru qu’il allait pleurer. Là, comme ça, simplement dans cette pièce, debout au bord d’un gouffre invisible qui lui promettait pourtant monts et merveilles.
Comment avait-il su ? Comment aurait-il pu savoir ? Comment Daemon Crypto faisait-il pour viser aussi juste alors que lui-même ne savait plus du tout où il en était ? Il s’était perdu, dans l’immensité du monde et la dureté de sa réalité, et voilà qu’on lui renvoyait en pleine figure tout ce qui faisait le fondement de son être. L’espoir porté par les lumières danseuses de ces éternelles observatrices lui explosait le corps et comblait le moindre gouffre de son âme d’une chaleur si tendre qu’il eu envie de se laisser tomber. De simplement se laisser porter et de, pour une fois, rendre toutes les armes jusqu’à ce qu’il oublie lui-même qui il était. Le sable se manifesta en venant caresser sa nuque, se glisser entre ses doigts qu’il écarta par réflexe pour le rassurer, entité inquiète de son hôte et de son état émotionnel soudain si instable.
Le regard qu’il porta sur Daemon fut si limpide qu’il cru, un instant, être un écorché vif qui lui dévoilait le moindre de ses secrets sans aucune retenue. Des rêves. Des rêves éveillés et des songes endormis. Des rêves lointains, volages, si proches pourtant et portés par les grains de sable qui composaient son être tel qu’il était à l’heure actuelle. S’il avait pu parler, s’il avait pu être spontané, sans doute aurait-il raconté bien des choses qui restèrent pourtant coincées au fond de sa gorge douloureuse. Un trop plein. Un grand gouffre qui le dévorait soudain de l’intérieur, le faisant vaciller vers le premier fauteuil à leur portée. Une main maladroite se posa sur le dossier, la paume de l’autre remontant vers son cœur qui débordait de sentiments. Débordait d’honnêteté et de larmes qu’il n’avait jamais pu laisser couler. Débordait d’une chose qu’il ne connaissait pas mais qui le faisait se sentir à la fois profondément misérable… Et incroyablement fort.
Bon sang, c’était comme si on venait de le toucher en plein cœur, de le mettre à nu et de le passer sous un rouleau compresseur à la fois tant il se sentait étourdi et dérouté. Lorsque les palpitations de son âme se ténurent enfin un peu, Sab se rendit compte qu’il n’avait pas écrit un mot depuis de très longues minutes. Un silence que Daemon avait semblé laisser s’installer sans s’en voir offusqué, même s’il l’observait d’un air si grave que le gardien cru avoir fait une bêtise. Une erreur ou que savait-il encore… Devait-il être ici ? Etait-ce un piège ou bien un cadeau ? Comment avait-il fait pour le déstabiliser à ce point alors qu’ils se connaissaient depuis quelques heures à peine ? Et pourquoi, par tous les saints, avait-il la sensation familière de le fréquenter depuis bien plus longtemps que leur simple poignée de main qui avait scellée leur première rencontre physique ?
De nouvelles questions l’étouffèrent et il du s’asseoir pour ne pas s’effondrer sur place. Les étoiles dansant devant eux se mouvèrent, flottant dans une éternité magnifique, un infini universel, une mélodie silencieuse qu’il était pourtant le seul à entendre résonner contre son esprit. Il inspira profondément, retenant la douleur de ses yeux et l’étau de sa gorge derrière sa main qui dissimula un instant son visage. Il descendit ses doigts vers son menton, les yeux rivés vers le spectacle sublime qui tournait lentement au plafond.
« Les rêves ne sont pas toujours où on les attend. »
Le sable avait murmuré, esquissé, près de Daemon une réponse dont il n’était même pas certain de la teneur tant elle semblait lourde de sens. Il n’osait pas le regarder, ses épaules affaissées et son corps ployé dans un mouvement qui tentait de retenir le flot d’émotions tourbillonnant en lui. Son cœur lui-même semblait prêt à s’extirper de son torse pour se laisser consumer par la beauté de l’environnement.
« Ils se nourrissent de souvenirs, s’engorgent de nos émotions et souhaitent simplement nous renvoyer l’image idéale d’un espoir qui jamais ne peut s’éteindre. Ils sont l’incarnation même de la bonté d’âme que nous gardons en nous, écartant les cauchemars pour nous permettre de nous sentir… Mieux. Et entier. »
Son esprit vagabondait entre les lettres que le sable formait derrière lui et, après plusieurs autres secondes interminables, Sebastian osa enfin tourner de nouveau la tête vers Daemon Crypto. Son port de tête altier, son léger sourire un peu triste, ses yeux aussi puissants que pâles et ses cheveux blonds ramenés en arrière… Il avait tout de la dangerosité de l’inconnu et pourtant le gardien eu l’impression qu’il le connaissait plus que les demi-mots murmurés entre eux. Même sans l’avoir jamais rencontré. Même sans l’avoir jamais approché…
« Apprendre à rêver n’est pas donné à tout le monde. Mais… Je sais que vous réussirez. Parce que vous avez déjà commencé. »
Ils se connaissaient, c’était certain. Restait à savoir à quel point son âme avait touché la sienne.