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 Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe]

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Eulalie
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Eulalie

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"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"


Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 4 VoUsJazM_o

"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."





| Conte : Famille Divine
| Dans le monde des contes, je suis : : Capitaine Amazone Sexy

| Cadavres : 3614



Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 4 _



________________________________________ 2018-07-24, 23:22


That's what the water gave us.
'Cause she's a cruel mistress and the bargain must be made.


« Est-ce que c'est le Dieu invisible qui fait ces bruits là ? »

Je n'étais pas certaine de ma supposition mais depuis que nous étions passés de l'autre côté de l'eau, ce fameux Dionysos ne nous avait pas fait remarquer sa présence. Il usait peut-être d'un moyen un peu étrange et angoissant pour signifier qu'il était toujours parmi nous ? Je me retournais vers les autres, prête à les interroger sur la source de ces sons d'enfants qui venaient de s'interrompre. Mais Sasha n'était plus là. Jules non plus, d'ailleurs. Ni Pan. Maintenant que j'y prêtais attention, le décor était en train de... changer.

« Monsieur le Capitaine ? »

Je tournais sur moi-même mais plus personne n'était présent pour répondre à cet appel. Il n'y avait plus d'herbe ou d'arbre non plus, d'ailleurs. Tout semblait plus aride. Le sol sous mes pieds s'apparentaient davantage à de la boue séchée. Je relevais la tête, observant le lac plus éloigné.

« Harmonia. »

J'hésitais entre le fait de sourire pour exprimer ma joie et celui d'être inquiétée de me retrouver soudainement à cet endroit, mais je préférais opter pour la première option. Je n'avais jamais visité l'île, mais j'en avais eu assez de souvenirs pour la reconnaître sans difficulté. J'étais prise d'une envie soudaine d'en visiter le moindre recoin, l'absence de mes compagnons de voyage passant l'espace de quelques secondes au second plan.

Je m'étais abaissée pour examiner l'argile qui se trouvait au sol, intriguée par cette matière qui me formait toute entière. Comment Hyperion était-il parvenu à me créer avec... si peu ? Ma fascination s'effaça au profit de ma curiosité d'en découvrir davantage. Ce n'était qu'une illusion, forcément. Je ne pouvais avoir été téléportée ici aussi brusquement. Il devait y avoir une raison pour qu'une telle image s'impose à moi... Je devais juste la trouver.

Elle arriva plus vite que je ne me l'étais imaginée. Je sentais comme des regards posés dans mon dos. Une sensation oppressante et dérangeante. J'avais beau tourné sur moi-même, stoppant mon avancée vers le lac, personne ne se présenta à moi. Je sortais mon épée de mon dos, immédiatement en alerte. Ma méfiance s'estompa cependant quand je reconnus l'identité de la première apparition. Heimdall était là, me faisant face à juste quelques pas de distance. J'hésitais à lui faire un signe mais, malgré son regard porté dans ma direction, ce n'était pas moi qu'il regardait.

Je pivotais instinctivement, ouvrant de grands yeux face à ce que je voyais alors. Il n'y avait plus d'argile au sol. C'était une constatation stupide, étant donné ce à quoi j'assistais. Je baissais la lame de mon arme vers le sol, partagée entre le choc de cette vision et l'exaltation qu'elle me procurait. Des amazones. Trois, pour être précise. Et elles étaient là, juste en face de moi.

« Bonjour. »

Est-ce que je ne pouvais pas faire mieux que ça ? Je m'étais rapprochée, les détaillant sans doute avec trop d'insistance, fascinée de découvrir d'autres représentantes de... ce que j'étais.

« Je suis Eulalie, l'ama... »

Je me stoppais brusquement, avant de me décider à poursuivre :

« L'amazone sexy ? »

Cette fois, j'étais bien plus hésitante que lorsque je m'étais présentée au Capitaine. Elles étaient toutes des amazones... plus ou moins sexy, je suppose. Est-ce que c'était faire preuve de vantardise que de garder ce terme utilisé par Lily ?

« Enchantée. »

Je tendais ma main, indécise, aussi mal à l'aise que survoltée. Si tous les voyages des divins permettaient d'avoir accès à de telles rencontres, je voulais faire partie de chacun ! Mais mon sourire s'éclipsa bien vite, ne laissant place sur mon visage qu'à la perplexité. Elles m'ignoraient complètement. Est-ce que c'était volontaire ? Ou est-ce qu'elles... ne me voyaient pas ?

« Pourquoi avez-vous pris le risque de venir jusqu'à nous ? »

La voix de l'une d'elle s'éleva, m'arrachant un léger sursaut. Maintenant, je remarquais leur postures défensive, cette méfiance que j'avais moi-même eu en me sentant épiée. L'une possédait un arc, sans doute prête à en user, tandis que les deux autres tenaient fermement leurs épées, tout comme moi. Je m'écartais d'elle pour me rapprocher d'Heimdall, espérant en apprendre plus de lui.

« Vous ne me voyez pas ? »

Je n'attendais pas de réponse. J'en avais à présent la certitude. Il ne réagissait pas à ma main passant devant ses yeux.

« C'est intéressant. »

C'était comme se trouver dans un film tout en étant simplement spectatrice. Un concept original bien que déroutant. J'avais entendu parler des visions d'Apollon, ignorant si c'était la même sorte d'événement qui se produisait maintenant.

Le Gardien n'apporta aucune réponse aux trois guerrières qui se déplaçaient donc pour être prêtes à se défendre. Ou à attaquer. Je n'étais pas très sûre. Est-ce que ça allait durer encore longtemps ? Qu'est-ce que j'étais supposée faire ?

« Personne ne va m'expliquer ce qui se passe alors ? »

Trop intriguée par cette étrange expérience, je décidais de les laisser évoluer comme bon leur semblait. Mais ma curiosité me poussa à tenter une approche envers Heimdall. Il tenait son bâton avec assurance et je m'étais toujours demandée ce que ça pouvait faire, de manier une telle arme. Est-ce que je pouvais la toucher ou est-ce que je ne passerais qu'à travers ?

Elle ne fit que passer à travers. Ma déception n'eut pas le temps de se confirmer puisque, malgré cette absence de contact, Heimdall avec fait un mouvement sec. Est-ce qu'il m'avait senti ? Est-ce que c'était de ma faute si il s'était animé de la sorte ? Je ne pus poser la question. Une flèche partie du côté des amazones, qu'il fit dévier sans mal de sa propre arme. Il stoppa une épée. Il attaque la troisième.

Par réflexe, je me reculais d'un pas, puis de deux. Qu'est-ce qui se passait ? Je m'étais trouvée en plein milieu de l'affront sans prendre le moindre coup. Tout me traversait. Je m'étais avancée à nouveau, comme pour venir en aide à celui qui se faisait assaillir, mais... Je n'arrivais à rien. Je ne pouvais pas les toucher. Je savais qu'on ne m'entendait pas. Je n'étais capable que d'observer en silence, le front plissé par l'incompréhension et le cœur battant à tout rompre.

J'eus le réflexe de me placer derrière le Gardien quand l'une d'elle tenta de l'attaquer dans le dos. Mais lui se contenta d'un coup de bâton contre le sol, qui me fit presque vibrer. Tout se stoppa à cet instant. Le silence soudain était déstabilisant. Pas autant que de voir les trois amazones se retrouver brusquement figées, comme si elles étaient paralysées.

Je décidais de me placer face à Heimdall, le voyant juste fixer un point au sol.

« Votre tâche est achevée. »

Quoi ? La question resta bloquée au bord de mes lèvres et je me retournais, le souffle coupée, pour voir les miennes tomber. Leurs corps semblèrent se liquéfier, retrouvant leur état d'argile qui se dispersa à nos pieds. Comme lorsque j'étais arrivée. Le sol sur lequel j'avais marché.

« Qu'est-ce que... »

J'eus l'impression de ressentir comme un vertige en me reculant. Je venais d'assister à un événement qui m'échappait totalement. Je ne comprenais pas. Est-ce que ce n'était qu'une illusion ? Est-ce que ça c'était vraiment produit ? Est-ce que c'était une sorte de test qu'on m'imposait ? Pour voir ma réaction ?

« Pourquoi ? »

Je murmurais à peine cette interrogation en relevant mes yeux vers Heimdall. Qu'est-ce qu'il avait fait ? De quelle tâche parlait-il ? Surt ? Ce n'était pas fini, si c'était le cas. C'était loin d'être fini. Elles ne pouvaient pas... Elles ne pouvaient pas avoir disparu. Je ne les avais pas encore rencontré.

Le Gardien leva la tête, son regard se portant autour de lui. Je me demandais un instant s'il m'avait entendu, avant de ressentir ce qui devait l'avoir traversé. Une aura. Oppressante, pesante, puissante. Un homme était apparu. Un Titan, même. Je n'avais aucun doute quant à sa nature. Il dégageait la même chose que mon créateur, même si contrairement à lui, il n'était pas... rassurant. Je ne me sentais pas protégée par sa simple présence. Et j'étais même tendue, inexplicablement.

Je n'appréciais pas qu'il observe ainsi l'argile, qu'il se penche pour le toucher. Je ne me l'expliquais pas, mais j'en étais presque dégoûtée. J'eus un mouvement de recul, mon instinct me criant de ne pas le laisser m'approcher sans que je ne comprenne.

« Thémis. »

La voix du Titan me faisait frissonner et mes lèvres se pincèrent tandis que le Gardien hochait simplement la tête. Bien sûr que c'était elle, la créatrice de ces créatures. Ce n'était pas un secret. Il ne pouvait pas l'ignorer... Est-ce que... Est-ce que toutes celles que la Titanide avait créé venaient de subir le même sort que les trois que j'avais vu ? Est-ce qu'elles étaient toutes... mortes ? J'ouvris la bouche comme pour le demander, mais me rétractait au dernier instant.

Le Titan se redressa, se mettant à fixer Heimdall. Je me trouvais entre les deux, incapable de faire un mouvement de plus. Son regard se porta vers le lac et j'en fis de même, sans rien y voir pourtant.

« Je suis surpris par son choix. Elles auraient été un atout. Même si ça n'aurait rien changé... »

Qui ça ? Le choix de qui ? Qu'est-ce que ça n'aurait pas changé ? Devait-il obligatoirement faire preuve d'autant de manque de précisions ?

« Il en reste une. »

Mon cœur s'arrêta net à cet instant. Je portais mon regard sur l'individu, mon souffle se coupant et son aura m'écrasa davantage. Il était peut-être temps que je réagisse enfin. Mais il ne faisait que confirmer que... j'étais la dernière. Je déglutis péniblement, ne le lâchant pas des yeux.

« Elle est différente. Elle a une âme. »

Le rictus qu'il afficha en entendant les paroles du Gardien ne me rassura pas, cela eut même l'effet inverse. Et voilà que celui qui aurait pu être mon seul allié – même si il avait éradiqué le reste de mon espèce – choisit de disparaître. Me laissant seule avec cet homme. Mon rythme cardiaque redémarra brutalement, déchirant ma cage thoracique, tandis que je n'osais pas un mouvement. Les secondes semblaient être des heures et j'attendais impatiemment le moment où quoi que ce soit se produirait pour mettre fin à ce su...

« Je sais que tu es là. »

Je sursautais et reculais d'un pas sans le réaliser. Ses lèvres n'avaient pas bougé. Il venait de s'exprimer... dans ma tête. Comment ? Non. Il était puissant. Il le pouvait. Mais comment savait-il que j'étais présente ? Est-ce que je l'étais seulement vraiment ?

« Qui êtes-vous ? »

Ce n'était qu'un chuchotement à peine osé. Je n'étais pas effrayée. Angoissée, oui. Et je ne supportais pas ce sentiment.

« Tu sais qui je suis. »

Mes pensées allaient et venaient à une vitesse impressionnante, ne cessant de se heurter les unes aux autres. Je secouais la tête, répétant de légers « non » incertains. J'avais beau me concentrer, chercher dans cette aura une trace me permettant de mettre à jour son identité, mais je restais ignorante. J'ignorais tellement de choses.

« Je suis le Temps. »

Ce n'était qu'un murmure... et il me fit immédiatement prendre une posture bien plus agressive. Comme dans un réflexe, mon épée chercha à se planter dans son torse, mais le traversa sans surprise. Je m'y attendais. J'avais juste besoin d'extérioriser mes ressentiments. Chronos était une cible à abattre. J'aurai été stupide de ne pas même tenter un coup contre lui alors qu'il était si près... tout en étant loin d'être présent à mes côtés, finalement.

« Qu'est-ce que vous faites là ? »

L'angoisse avait laissé place à une frustration sans borne à l'idée de ne pas pouvoir l'atteindre, même si je savais pertinemment que je ne pouvais rien attenter contre lui. J'avais cessé de rester figée, commençant à tourner autour de sa stature en faisant du mieux que je le pouvais abstraction de son aura. Je serais amenée à le recroiser, j'en étais presque persuadée.

« Je ne les ai pas tué si c'est ta question. »

« Je sais. »

J'avais vu Heimdall agir. J'étais presque... Je supposais savoir qui lui en avait donné la directive. Je ne ovulais pas me l'avouer.

« Vous savez pourquoi elles ont été tuées ? Et pourquoi... Pourquoi pas moi ? »

C'était une réponse que j'attendais davantage. Je m'étais replacée face à lui, l'étudiant avec insistance. Il sembla hésiter un instant. Il l'ignorait, alors ?

« Il pensait sans doute que ça te sauverait. »

J'écarquillais les yeux en sentant sa poigne serrer mon poignet. Je n'essayais même pas de m'en dégager, consciente que je n'avais pas la force nécessaire pour un tel exploit. Mais... comment pouvait-il m'atteindre alors que j'en étais incapable ? Il était à côté de moi à présent et j'osais tourner légèrement la tête dans sa direction.

« Vous comptez me tuer ? »

Je tentais de faire preuve d'assurance. De ne pas montrer que la mort n'était pas dans mes plans et... qu'elle m'effrayait légèrement. Je ne pourrais pas lutter si tel était son souhait. Ma peur était camouflée par mon irritation qui ne cessait de s'accroître, à mesure que la pression qu'il exerçait contre ma peau s'affirmait. Et bien qu'il se décide à le relâcher, cela ne permit pas à ma rage de s'atténuer.

« Ta mort serait futile. »

Je n'attendis pas pour m'écarter de plusieurs mètres, massant l'endroit qu'il avait touché, tenant toujours mon épée.

« Qu'est-ce que vous voulez ? »

Il ne pouvait être là sans but. Il cherchait à atteindre quelque chose, à l'évidence. Pourquoi restait-il ? Pourquoi me parlait-il ? Pourquoi avait-il jugé nécessaire de me faire remarquer qu'il savait que j'étais là ? Trop de questions continuaient à s'ajouter à la longue liste que j'avais déjà.

« Rien. Absolument rien. Tu ne peux rien m'apporter ni rien me faire. »

Il ne semblait pas mentir. Il était... d'une sincérité qui me perturbait, en réalité.

« Je pourrais tenter de te montrer la voie mais ça serait en vain. Tu as une âme certes, mais elle est aussi futile que le jour où elle cessera d'exister. Et ce jour viendra bientôt car tu restera auprès de ceux qui t'ont menti... »

Son léger sourire me fit frémir et... et tout redevint comme avant. L'herbe. L'arbre. J'étais de nouveau seule face à ce décor. Je mis un certain temps à me refaire au paysage, tournant sur moi-même, cherchant les autres qui n'étaient toujours pas là. Mon épée se planta dans le sol d'un geste brusque et incontrôlé, comme si cela suffisait pour faire passer ma frustration. Je la récupérais immédiatement, hésitant à la lancer dans le tronc à côté de moi. Ce serait inutile. Ça ne ramènerait pas les amazones. Ça ne tuerait pas Chronos. Ça ne me permettrait pas de comprendre.

Qui me mentait ? Sur quoi ? Pourquoi ? Alors c'était ça, cette Vérité qui était supposée me frapper ? Elle était désagréable. Elle me rendait triste, d'une certaine façon. Elle me blessait. Mais elle me mettait en colère, aussi, sans que je ne sache vers qui la diriger.
black pumpkin
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Sasha Hale-Bowman
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We were happy and it was all ... a lie

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| Dans le monde des contes, je suis : : Panique (le démon vert)

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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 4 _



________________________________________ 2018-07-25, 18:09



❝L'héritage perdu❞
Sasha & Les autres
Un silence de plomb s'installa après la question d'Eulalie, je me tournais pour lui faire face mais l'amazone avait disparue, où était-elle passer ? Je me tournais en direction de Pan pour avoir son avis mais lui aussi avait disparue, il ne restait plus que moi et ...ah non seulement moi, Jules aussi avait disparue. Ce n'était pas rassurant tout ça, même Diony ne disait rien et il n'était pas du genre à garder la langue dans sa poche, peut être boudait-il parce qu'on n'avait pas fait attention à lui ? Ce serait tellement puéril de sa part si c'était le cas, j'ouvrais la bouche pour lui adresser la parole quand mon attention fut attirée par un espèce de grincement non loin, quelque chose ou quelqu'un semblait avoir écraser des feuilles. Cherchant la source du bruit du regard, j'en profitait pour sortir mon épée de son fourreau."Sort de ta cachette Voldemort." Je finissais par baisser les yeux en entendant des bruits de mastications, pour remarquer un étrange petit animal qui mordillait un bout de bois, le seigneur des ténèbres avait vachement changer en tout les cas. Rassurée mais toujours aussi méfiante, je continuais d'observer la créature avant de lâcher un."Bonne app' " qui le fit lever la tête, il me fixa du regard pendant quelques instants avant que ses yeux ne s'ouvre comme des soucoupes quand son regard tomba sur le truc qui venait d'écraser des branches, ni une, ni deux, le petit animal s'enfuit et je tournais la tête pour remarquer un diplodocus vers la sortie de la forêt.

"Oh chouette, c'est Jurassic Park."Je restais immobile, main serrant de plus en plus fort la poignée de mon épée, peut être que courir dans la direction opposée serait une bonne idée ? Malgré le fait que les diplodocus était du genre herbivores, je n'avais pas envie de prendre le risque d'être prise pour une feuille géante.

"Putain que c'est beau."Lâcha Diony dans mon dos, il avait apparemment fini de bouder.

"Mouai...au moins c'est pas un T-Rex."Malgré le peu d'enthousiasme dans ma voix, j'étais secrètement super contente d'avoir pu voir un vrai diplodocus.

"Ouai, il doit encore être dans sa cage. Mais faut faire gaffe avec ces choses ça a de grande dents !"Je rangeais mon épée dans son fourreau, toujours à fixer le dinosaure du regard."J'ai l'impression d'être déjà venu ici."Après encore quelques secondes, je quittais enfin le diplodocus des yeux pour remarquer que le décors autour de nous avait changer, une immense vallée s'étendait autour de nous et mes yeux tombèrent sur deux autres diplodocus qui était beaucoup plus loin que le premier.

"Ah ouai ?"Demandais-je tout en jetant un coup d’œil en direction de la voix, j'étais impatiente de savoir où nous étions.

"Ouai."Je fixais toujours mon regard dans le vide, attendant qu'il reprenne la parole pour qu'il m'explique son impression où qu'au moins il cherche à comprendre où avait-il déjà vu cette endroit mais il n'ajouta rien de plus et un sentiment de frustration commença à m'envahir.

"C'est peut être le moment de faire travailler ta mémoire pour savoir où on est ?."C'est qu'il était extrêmement lent du cerveau celui-là, les effets de l'alcool surement."Et je suis curieuse de savoir ce qu'on fout ici aussi."A la base j'avais embarqué à bord du Hollandais Volant pour aller récupérer Sab et les filles, pas pour avoir une conversation avec une voix mystère que je soupçonnait être en faite ma créatrice original, ni pour faire un tour dans le Jurassic avec un dieu complètement à côté de la plaque.

"On n'est pas à Jurassic Park ?"N'importe qui d'autre et j'aurais pu penser que c'était une petite blague mais je savais déjà que le dieu était très sérieux dans sa question et l'envie d'aller me cogner le crâne contre le tronc d'arbre le plus proche se faisait sentir, par chance des voix se firent entendre un peu plus loin et je remerciais l'Univers de m'avoir offert cette distraction pour éviter de trouver un moyen d'étrangler François, même invisible et intouchable, avec beaucoup de détermination, tout était possible.

"Non."Fut ma seule réponse avant de m'éloigner de lui pour avancer en direction des voix.

"Ah..."Je levais les yeux au ciel en l'entendant avant de porter toute mon attention sur le groupement de buissons qui se trouvait près de moi et je décidais de rester planquer derrière eux en attendant d'en savoir plus sur la situation."Ca n'a pas l'air dangereux. Ce ne sont que des baies."Dit une voix, celle d'un petit garçon, il y eu une pause puis."Tu vois ça ne me fais rien. Ça ne me fait jamais rien, dommage que tu ne peux pas en manger."Fronçant les sourcils, je me déplaçais de côté pour faire le tour du buisson pour voir le petit garçon en question, il semblait parler tout seul ou alors à quelqu'un que je ne pouvais pas voir, il n'avait pas l'air de me voir non plus malgré les bruits que j'avais fait en me déplaçant.

"C'est trop bizarre !"Le petit garçon sursauta violemment et une autre théorie dansais dans mon esprit, il ne pouvait pas m'entendre par contre il pouvait entendre Diony. Le petit regarda autour de lui semblant être sur la défensive."Il y à quelqu'un ? Qui est la ?"Je m'avançais un peu plus vers le petit garçon, faisant le plus de bruit possible, continuant à confirmer ma théorie.

"Je crois qu'il t'a entendue."Disais-je à l'adresse du Dieu qui m'accompagnait avant d'agiter une main devant le visage du petit garçon, ouai, tout aussi invisible que François.

"Tu crois ?"Nan je fais une blague.

"Je crois quoi ? Qui parle ?"Le petit garçon tendis la main, ouvrant sa paume et je remarquais des petites flammes apparaître pour devenir une toute petite boule de feu, mais elle ne semblait pas très stable et la situation semblait un peu plus claire qu'avant même si je n'étais pas encore complètement sûr de ma nouvelle théorie."Ouai, je crois même que c'est un mini dieu."J'étais presque certaine de savoir qui se trouvait en face de moi et je me penchais en avant pour l'observer de plus près."Mais il peut pas m'entendre, parle lui toi."

"Que je lui dise quoi ? Il fait du feu c'est dangereux. Tu ne devrais pas faire ça gamin. Si il est aussi têtu que Hadès on est mal barré.

"Comment sais tu mon nom ?"Théorie confirmer, nous étions en présence du mini dieu des enfers et je ne pouvais m'empêcher de ricaner en le voyant aussi petit, j'aurais presque pu le qualifier d'adorable, presque.

"Je prendrais bien une photo souvenir."Mon portable se trouvait même dans mon sac, tout ce que j'avais à faire était de le sortir pour prendre le mini dieu en photo et la garder en souvenir et peut être l'envoyer à l'Hadès adulte et à Hope, mais je ne bougeait pas."En tout les cas ça ne nous dit toujours pas ce qu'on fout ici."

"Ben demande lui!"Me dit François, qui ne semblait toujours pas avoir capté que mini Hadès ne m'entendais pas.

"Me dire quoi ?"Répondit mini Hadès dont la boule de feu venait de disparaître.

"Il comprend rien, ça ne va pas être facile."Oh pour l'amour du Styx ! Achevez moi.

"Mais il ne m'entend pas crétin !"Je commençais sérieusement à en avoir marre de cette conversation qui ne menait à rien depuis le début."On est tout les deux invisible à ces yeux, mais il t'entends. Demande lui où on est tient."Je tentais de reprendre mon calme mais ce n'était pas chose facile.

"On est où ?"Demanda François, mini Hadès fut surpris de cette question.

"Vous ne savez pas où vous êtes ? Je devrais prévenir Heimdall."

"Non non t'inquiète on sait où on est. Mais toi tu sais où tu est ? C'est juste pour vérifier ! Tu parlais tout seul du coup on fait un petit check up."Vu la tête que tirait à présent le mini dieu des enfers, ce n'était pas la chose qu'il aurait fallu dire. Je levais les yeux au ciel avant de pousser un long soupire agacée."Je suis sur que Heimdall aurait été plus utile, on aurait enfin eu des réponses à nos questions."

"Quel questions ? Il semble même pas savoir ou il est. Pauvre petit gars."Le futur dieu des enfers semblait à son tour perdre patience avec la situation, il regarda autour de lui avant de tout simplement se mettre à courir.

"Ah bah voilà ! Maintenant on saura rien du tout."Grommelais-je en observant mon futur créateur s'éloigner à toute vitesse"Tout ceci a servi à rien."Et sans demander l'avis du Dieu des excès je me mettais à poursuivre mini Hadès pour le retrouver planquer derrière un arbre, il semblait nous chercher du regard, mais par chance pour moi j'étais toujours aussi invisible.

Je ralentis la marche pour me mettre près de l'arbre sans le toucher, observant le mini dieu."Tu crois qu'ils nous veulent quoi ? Ils sont venu nous chercher ? Je savais qu'ils viendraient."Je tendais à présent bien l'oreille en restant silencieuse, le doigt sur la bouche pour faire signe au dieu des excès de se taire, j'espérais qu'il ne dise rien pour qu'on en apprenne plus.”On reste ensemble quoi qu’il arrive. C’est moi qui t’ai trouver.”Mini Hadès semblait inquiet et il regarda autour de lui et je remarquais que le décors changeait de nouveau autour de nous. Mini Hadès n’était plus présent et je me retrouvais dans la forêt comme au départ, qu’est-ce que ce foutoir signifiait ? Qui était cette personne que Hadès avait trouvé ?




©️ Pando
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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 4 U5ok

❝ Happiness is only real when shared. ❞


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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 4 _



________________________________________ 2018-07-26, 22:05

« Il arrive que les fantômes du passé... »
... ne vous laissent jamais en paix.


Des murmures d'enfants indistincts me parvenaient, semblant être transportés par la brise à travers les feuilles des arbres. Tout le monde avait disparu. Ne restaient que les murmures et moi. Au bout de quelques instants, je finis par dire d'un ton pincé pour masquer mon anxiété :

"Je ne comprends pas ce que vous dites. Articulez, je vous prie !"

Au lieu d'augmenter, les chuchotements diminuèrent jusqu'à se taire totalement. Un soupir m'échappa. Si les "esprits" (ou quoi que ce soit) étaient susceptibles, nous n'allions jamais en finir. Je regardai de tous côtés, espérant accrocher mon regard sur un détail intéressant, quand je remarquai un jeune garçon qui m'observait avec un mélange de curiosité et de méfiance. Ses cheveux en pagaille étaient châtains. Il ne devait pas avoir plus de quatorze ans, peut-être moins. En guise de vêtement, il ne portait qu'un pagne.

"Qui es-tu ?" s'enquit-il tout en me toisant, les mains sur les hanches.

"Oh. Bonjour. Je m'appelle Jules Verne. Et toi, quel est ton nom ?"

Inutile d'inquiéter cet enfant plus que de raison. Autant me montrer franc avec lui afin de gagner sa confiance. Un allié ne serait pas de trop dans cet environnement inconnu.

"Je m'appelle Pan. Pourquoi es-tu ici ?"

Je clignai des yeux, stupéfait. S'agissait-il du même Pan devenu pirate ? Je me souvins d'une phrase que j'avais entendue sur la plage d'Olympe, prononcée par une voix enfantine et farouche : "Quand je serai grand, je serai capitaine !". J'enveloppai l'enfant d'un regard neuf.

"J'ai égaré mes compagnons. Saurais-tu où ils sont, à tout hasard ? Deux jeunes femmes, une rousse et une brune, ainsi qu'un... pirate."

J'espérais que ce dernier mot provoque quelque chose en lui.

"Il n'y a personne d'autre ici."
dit-il d'un ton sec. "Je suis le seul pirate."

Il planta un regard perçant dans le mien, jusqu'à ce qu'un craquement dans mon dos le fasse battre des cils. Légèrement agacé, il soupira :

"Il n'y avait personne d'autre."

Avec appréhension, je me retournai, redoutant ce que j'allais trouver. Il s'agissait d'une petite fille rousse à l'aspect ingénu. Elle portait une sorte de tunique beige d'aspect rustique. Elle avait sensiblement le même âge que le garçon.

"Wendy, je suppose ?" ironisai-je.

La fillette m'observa, surprise.

"Qui est-il ?" demanda-t-elle au petit Pan.

Ce dernier enleva les mains de ses hanches pour s'approcher de moi, de plus en plus méfiant.

"Qui est cette personne que tu tentes d'appeler ?"

Je décidai de ne pas répondre. En tous cas, j'avais confirmation qu'il ne s'agissait pas de Wendy. La petite fille s'avança à son tour, la main tendue.

"Tu ne devrais pas le toucher." lui recommanda Pan.

"Je ne suis pas contagieux." fis-je, à la fois amusé et légèrement irrité.

Elle semblait vouloir atteindre ma tête. J'hésitai, puis m'agenouillai afin de la laisser faire. Que voulait-elle ? La curiosité est un vilain défaut, répétait souvent ma mère. Mais l'ignorance est un plus lourd fardeau encore. La fillette posa la main contre ma tempe et fit de même avec l'autre. Elle resta ainsi quelques secondes, avant de prononcer d'une voix fluette :

"Toi aussi, tu es perdu."

Je l'observai, me demandant ce qu'elle avait vu. Ma trop vaste solitude ?
Soudain, je sentis une sorte de tremblement sous mes genoux. Le sol se dérobait. Je voulus me redresser mais avant même de pouvoir esquisser un mouvement, les environs avaient été remplacés par des eaux sombres et paisibles. Un océan sans vague nous environnait. La fillette et moi étions sur un petit cercle de terre à peine aussi large que nous. Le soleil brillait toujours haut dans le ciel, pourtant il ne parvenait pas à se refléter sur l'onde obscure.

"Que se passe-t-il ?"
demandai-je, espérant que la petite fille en sache davantage que moi.

"La mer se change en une eau plus sombre."
expliqua-t-elle gravement.

Quelque chose flottait au loin. Plusieurs formes molles. L'une d'entre elles approcha lentement et je reconnus la silhouette pâle de mon frère Paul. Je tressaillis. Ses yeux grand ouverts étaient voilés de blanc, sa bouche violacée, le corps raidi par la mort. Un autre cadavre flotta près de nous, celui de mon fils Michel, sous l'apparence du petit garçon qu'il avait été, portant ses vêtements du dimanche. Les formes d'Honorine, ma femme, et d'Estelle les suivirent, complétant ce cortège silencieux et funèbre. D'autres corps les accompagnèrent, glissant sur les eaux calmes et enténébrées : mon éditeur et ami Hetzel, ma plus jeune soeur Marie, ma préférée entre toutes, suivies par Anna et Mathilde. Mes parents approchaient également, l'un près de l'autre. Vinrent ensuite mes filles adoptives, celles qui avaient rejointes ma famille lorsque j'avais épousé Honorine. D'autres corps s'ajoutaient toujours, interminablement, formant un cimetière flottant, les vestiges de toute une vie.

Mes yeux hagards fixaient ce désastre. Aucune larme, seulement un indiscible chagrin. Je les avais déjà tous pleurés, il ne servait à rien de recommencer. La peine ne diminue pas sous le poids des larmes.

"Pourquoi... pourquoi me montrer cela ?" balbutiai-je avec accablement.

Pourquoi me montrer les blessures que je portais à l'intérieur ? Je les connaissais toutes.

"Tu attends quelque chose." déclara la fillette. "Je sens l'espoir en toi. Le désir d'un jour pouvoir les retrouver. Mais ça n'arrivera pas. Tout est de ma faute."

Je baissai les yeux vers elle, intrigué.

"Qui es-tu ?"

Elle me fixa avant de détourner le regard comme si elle observait quelqu'un d'autre derrière moi. Me retournant, je m'aperçus que les eaux sombres avaient disparu et que la forêt nous environnait de nouveau. Le capitaine Pan était de retour et fixait la fillette intensément.

"C'est ma soeur." révéla-t-il.

Des larmes d'émotion brillaient dans ses yeux. Lentement, il s'approcha d'elle et s'agenouilla de sorte à se mettre à sa hauteur. Il leva la main et elle fit de même, pour joindre leurs paumes puis entremêler leurs doigts.

"Comment j'ai pu t'oublier ?" se demanda-t-il, dérouté.

Ils s'enlacèrent et même si je ne comprenais rien, je me sentais traversé par le bonheur qu'ils dégageaient tous deux. C'était apaisant après l'horreur à laquelle je venais d'assister. Je passai une main devant mes yeux en soupirant.

"En somme, c'était une bonne chose de venir. Vous vous êtes retrouvés." conclus-je.

Pan s'écarta d'elle et se releva, sans la lâcher des yeux. Il me regarda ensuite avec un sourire ému, puis l'observa de nouveau.

"Je vais t'emmener avec moi."
décida-t-il. "Cette fois-ci, nous ne nous quitterons plus. Nous vivrons tous les deux pour l'éternité."

"Vivre... ça doit être une sacrément belle aventure." fit-elle, pensive.

Je ne pipais mot, mais les rouages de mon esprit fonctionnaient à vive allure. Le capitaine se trouvait sur cette île étant enfant, avec sa soeur, puis il en était parti et l'avait oubliée. Elle n'avait jamais grandi. Cet endroit était donc bel et bien le Pays Imaginaire. Il permettait aux enfants perdus de le rester éternellement. Plus que jamais, je me félicitai d'avoir lu l'oeuvre de monsieur Barrie plusieurs mois plus tôt. La littérature était décidément d'une grande aide dans les expéditions divines.

"Une aventure qu'on vivra tous les deux." appuya-t-il.

Il prit une expression songeuse.

"Quand je serai grand, je serai capitaine." murmura-t-il. "J'ai toujours eu ces mots qui résonnaient en moi à chaque instant, mais je ne les ai jamais compris. Je n'aurais jamais dû quitter cet endroit. J'aurais dû revenir te voir."

La fillette eut l'air embarrassée.

"Tu n'es pas parti seul. Nous sommes partis tous les deux. Mais je suis la seule à être revenue."

Pan parut indécis. Il semblait que plusieurs éléments manquaient à sa compréhension. Il était comme figé, le regard dans le vide, cherchant dans sa mémoire. Trop figé. Tournant la tête vers la fillette, je remarquai qu'elle me fixait sans ciller.

"Il ne se souvient pas." dit-elle. "Mais ça va lui revenir. Et ça lui fera mal. Il ne faudra pas le laisser seul."

"Tu seras là pour l'épauler."

N'était-ce pas ce qu'ils venaient de se promettre mutuellement ?

La fillette effleura la main de son frère toujours immobile. Puis, elle déclara avec douceur :

"Tu vois ce moment entre le sommeil et le réveil, ce moment où on se souvient d'avoir rêvé ? C'est là que je l'aimerai toujours. C'est là que je l'attendrai."

Elle relâcha lentement sa main pour me regarder.

"Les songes ont été créé par notre mère afin que les êtres comme nous, qui ne peuvent plus se voir, aient toujours un moment de leur journée où ils peuvent se retrouver."

Elle marqua une pause puis ajouta :

"C'est là qu'ils t'attendent. C'est là que réside l'espoir."

Je me mordis les lèvres. Ce n'était pas suffisant. Les rêves ne pourraient jamais remplacer la présence des miens. Je mis de côté ma propre peine pour observer le capitaine, toujours perdu dans ses pensées. Il allait souffrir autant que j'avais souffert lorsqu'il comprendrait que sa soeur n'était plus de ce monde.

"Comment s'appelle votre mère ?" demandai-je à l'enfant.

"Ce n'est pas uniquement ma mère. C'est notre mère à tous. La Nature nous a créés. Elle nous a créés dans le but de réparer ses erreurs. Mais l'un d'entre eux..."

Elle eut l'air un peu perdu.

"C'était il y a longtemps." acheva-t-elle, évasive.

Son regard se posa de nouveau sur son frère.

"Je ne suis pas revenue seule." reprit-elle, songeuse, avec un petit sourire au coin des lèvres tout en posant une main sur son ventre. "C'est la seule chose de bien qu'ils m'ont offert."

Je clignai des yeux, n'étant pas certain de comprendre, ni de surtout vouloir comprendre ce qu'elle insinuait.

"Même d'ici, il m'arrive encore d'entendre son murmure. C'est la seule chose qu'il me reste d'elle. Une douce mélodie qui émane de l'océan."

Je ne savais que dire. Pourtant, il fallait que je parle. Bien trop de questions se pressaient dans ma tête. Cette enfant n'en était plus une. Je n'avais pas voulu le voir. Désormais, je ne savais plus comment me comporter vis-à-vis d'elle. Il émanait pourtant tant d'innocence de sa personne...
Je voulus parler mais elle posa son index contre sa bouche pour m'inciter à me taire.

"Ce n'est pas à moi de répondre à la question."

A dire vrai, je n'étais pas certain de la teneur de mon interrogation. C'était peut-être mieux que je n'en formule pas. Elle baissa ensuite la main et posa son regard sur Pan.

"Je t'attendrai." murmura-t-elle.

Elle se volatilisa. L'instant d'après, je remarquai que Pan était sorti de sa torpeur. Juste derrière lui se tenait un homme de grande prestance dont la puissance était écrasante. Un titan, sans aucun doute. Je frémis légèrement et plaçai les mains dans mon dos, espérant qu'il s'agisse d'un allié, même si je nourrissais de sérieux doutes.


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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 4 Original

| Conte : L'Atlandide, le monde perdu
| Dans le monde des contes, je suis : : Kida

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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 4 _



________________________________________ 2018-07-27, 00:32



L'Heritage Perdu


- Mais il faudra surtout être très discret.

Elle avait regardé Lily avec un attention particulière parce qu'il fallait bien avouer que la brune était loin d'être la discretion incarnée. Cela faisait bien sûr partie intégrante de son charme mais Kida n'osait pas imaginer comment Poséidon et Ouranos réagirait s'ils osaient leur faire un tel affront. Pourtant, la jeune femme ne le savait pas encore, mais la maladresse de Lily serait bientôt le dernier de ses soucis.

C'était presque comme si elle avait vu son visage s'effacer devant elle. En un clignement d'oeil, elle s'était retrouvée de nouveau seule, toujours aussi désarçonnée par cet effet qui semblait lui coller à la peau. Observant ses alentours, elle constata qu'elle était une fois de plus à la maison, dans une case qu'elle connaissait plus que bien, la case de son enfance dans une chambre dans laquelle elle ne pouvait pourtant que pénétrer avec une permission : celle de ses parents. Un reniflement se fit entendre derrière elle et la jeune femme se tourna brusquement pour se retrouver nez à nez avec...

- Maman ?!

Complètement sous le choc de la vision, Kida se figea sur place, observant sa mère, les cheveux aussi platines et aussi lisse qu'elle tisser un petit bracelet tout en reniflant abondamment, se noyant presque dans ses propres larmes. Quel jour pouvait-on bien être ? L'Atlante n'en avait aucune idée. Tout en déglutissant, elle s'approcha de sa mère qui ne semblait pas pouvoir la voir. En silence, elle prit le temps d’observer cette femme qui avait marqué ses premières années, cette femme qui lui manquait terriblement, emportée par la maladie. A bien l'observer, elle ne semblait pas si malade que ça, juste terriblement triste, tandis qu'elle tissait le petit bracelet qui ne quitterait plus le poignet de sa fille pendant le reste de son enfance. Le bracelet que Kida avait perdu en quittant sa Cité précipitamment, le bracelet que Poséidon lui avait rendu juste avant de planter son infâme trident dans sa cuisse.

- Je suis tellement désolée... Mais je n'ai pas le choix. Je n'ai pas le choix... Non... pas le choix...

Elle se cessait de répéter cette phrase à mi-voix, en boucle, fébrilement, les yeux rivés sur son oeuvre, comme s'il était en train de la posséder. Elle l'entendait aussi prononcer son prénom par moment avant de répéter.

- Je n'ai pas le choix non. Je dois le faire. Je ne peux plus... Kida... pardonnez-moi... Kida... je t'offrirai un Testament.

La jeune femme était tellement absorbée par la scène qu'elle en oubliait presque de respirer. Elle vit alors sa mère terminer le bijou, le porter à ses lèvres et l'embrasser avec une ferveur incroyable, avant de le porter à son coeur et de récupérer dans un petit bocal, une étrange baie que la jeune femme connaissait bien.

- NON !!

Le sureau d'anémone était une plante qui poussait dans la Cité mais que tous les Atlantes connaissaient comme étant un poison. Il paraissait impensable que sa mère ne l'ai pas su avant... La jeune femme avait amorcé un pas en avant, bras tendu, comme pour l'en empêcher bien qu'elle ne pouvait rien faire pour empêcher le passer de se produire. Sa mère succomba au bout de quelques minutes, des minutes longues et atroces durant lesquels Kida détourna le regard pour ne pas voir le spectacle abominable de voir la vie quitter la vie quitter le corps de sa mère. Ne répondant plus à son propre corps, elle tomba à genoux, croisant ses bras sur sa poitrine, comme pour empêcher l'embrasement intense de la tristesse de la consumer toute entière. Sa mère venait de se suicider sous ses yeux, un geste inconcevable pour une Atlante, un geste unique, jamais fait auparavant.

Dans la Cité, seul la Nature avait le pouvoir de la vie ou de la mort sur les êtres vivants. Seule Mère Nature pouvait donner et reprenait à la fin de son cycle. Il arrivait aux Atlantes de tuer pour se protéger lors de la chasse notamment, mais ils savaient qu'ils n'étaient que des instruments de leur déesse adorée, qui les guidait sur le chemin de la chasse. Jamais un Atlante n'avait porté atteinte à un autre Atlante, jamais un Atlante ne s'était suicidé et pourtant... Tout était clair pour Kida maintenant, limpide même. Elle s'était cent fois demandé pourquoi de tous les souvenirs que le cristal lui murmurait depuis qu'il était en elle, jamais un seul ne s'était vu être en rapport avec elle. Sa mère n'avait pas eu le droit de revivre après sa mort car elle venait de commettre l'impardonnable...

- YASSARA !!

La voix tonitruante de son père l'avait fait sursauté si fort qu'elle avait cru que son coeur s'était arrêté sous le choc. Le Guide s'était jeté aux pieds du lit où gisait le corps sans vie de sa femme, la prenant dans ses bras comme l'on prends un vulgaire poupée de chiffon, le corps secoué de violents sanglots, tandis que les baies roulées hors des mains demi-fermées de la reine.

- Non... Non... Pourquoi as-tu fait ça ? Pourquoi ?
- Papa ?

La vision de son frère avait arraché à Kida un nouveau gémissement de surprise et de douleur. Il était si petit... il n'avait pas le droit de vivre ça, de voir ça... et pourtant... il se tenait là, le regard grand ouvert face à cette Vérité qui allait bientôt le détruire, cette Vérité qu'on lui avait toujours caché à elle. Les images passèrent devant elle comme en accélérés, comme si le temps s'écoulait plus vite tandis que le petit garçon était désormais logé dans les bras de son père, qui tenait toujours la main de sa défunte compagne. Lorsqu'ils sortirent de la case, Kida trouva la force de se lever à son tour et de les suivre au dehors, autant effrayée par l'idée de devoir rester avec la dépouille de sa mère qu'animé par la sensation qu'elle avait encore quelque chose à comprendre.

- Kayath... Ceci sera sans doute l'épreuve la plus dure que tu auras a faire durant toute ta vie de Guide...
- Il faut dire à Kida que maman est morte...
- Je sais, mon fils. Mais nous lui dirons le temps voulu. Et nous ne lui dirons pas ce que tu as vu ?
- Mais pourquoi ? C'est mentir! Je ne veux pas mentir à Kida !
- Tu veux la protéger ?

Le petit garçon se stoppa net, il ne s'était visiblement pas attendu à cette répartie de la part de son père. Il réfléchit quelques secondes avant d'hocher la tête d'un air convaincu.

- Bien. Alors il faut la protéger de cette Vérité. Il faut continuer à lui dire que votre Mère était malade et que sa maladie l'a tué.
- Elle n'a jamais été malade alors ?
- Si... mais dans son esprit uniquement. Ta mère... ta mère avait peur de l'avenir. De ce qui se passerait ensuite pour nous... pour toi... pour ta soeur.
- A cause du tatouage de Kida ?

Le roi hocha la tête. La jeune femme savait qu'il ne parlait pas de l'horrible marquage de Chronos. Il ne l'avait fait que des années après la mort d'Yssara. Il paralu plutôt de l'absence de tatouage de sa soeur... De la prophétie qui en résultait. Sa soeur devait être la dernière des Atlante, celle par qui la fin de leur monde viendrait...

- Ta mère était terrorisé à l'idée de voir ta soeur souffrir dans cette fin du monde... Je pense qu'elle a imaginé que Kida te tuerait de ses propres mains avant... avant de mourir à son tour dans la douleur après nous avoir entièrement détruit.
- Mais rien ne dit que ça se passera comme ça !
- Je sais... j'ai tenté de lui faire comprendre... mais parfois, la peur est plus forte que tout. La peur est plus destructrice que bien des maux dans ce lide, la peur est un fléau difficilement combattable. Ta mère était épuisée à l'idée de trouver un moyen de le battre...
- Alors...
- Alors si nous annonçons la vérité à ta soeur, elle croira immanquablement que c'est par sa faute que votre mère est morte et il ne faut pas qu'elle puisse croire une chose pareil. Ce n'est pas vrai. Votre mère est morte par peur et par amour... les deux armes les plus puissantes au monde, les enfants maudits de la Nature, qu'il faut savoir manier avec précaution. C'est notre amour à nous qui nous feront mentir à Kida, tu comprends ? Pour l'empêcher d'avoir mal... et peur face à ce qu'elle pourrait faire...

Le jeune garçon prit quelques secondes de réflexion et avec la sagesse du roi merveilleux qu'il aurait sans doute un jour fait, il hocha avec plein de conviction la tête, bien décidé à remplir sa mission. Le décor devint flou et la jeune femme se retrouva de nouveau dans la forêt qu'elle n'avait jamais vraiment dû quitter, seule, esseulée et à genoux, en proie à la plus grande douleur qu'elle avait à affronter depuis bien longtemps. Elle entendait au loin la voix de son frère résonner dans sa tête :

"Je serai toujours là pour te protéger, petite soeur. Toi et moi, nous sommes nés ensemble, nous avancerons ensemble."

Et il vint à l'esprit de l'Atlante qu'il y avait sur cette terre quelque chose encore plus puissant que l'amour et la peur, un autre enfant maudit de la Nature... celui répondant au nom terrible de Vérité.


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un million de rêves,
Un million de rêves pour le monde
que nous allons créer. »


Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 4 Bgdz

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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 4 _



________________________________________ 2018-07-27, 19:02





L'Héritage Perdu
« Paix & Bonheur, Justice & Charité. »





    Ma soeur avait disparue. Le décors était revenu à la normale. Il ne restait plus que Jules, Ouranos et moi même. Le Titan Roi parla le premier. Il fut d'ailleurs le seul à conter ce qui devait l'être. A dévoiler la Vérité. Une Vérité sans le moindre compromis.

    « Mon frère est arrivé dans un monde. Un immense jardin sur une île perdue au milieu de nulle part. Elle n'existait pas sur nos cartes. Elle n'était pas de notre fait. Aujourd'hui encore on ignore comment il a trouvé ce monde. » dit-il tandis que je l'écoutais attentivement, le regard perdu dans le vide.

    Je scrutais les eaux qui nous entouraient à la recherche de la Vérité. Je connaissais bien le Titan Roi pour savoir qu'il disait vrai, mais j'avais peur de ce que cette Vérité cache.

    « Cette île n'était peuplée que de deux habitants. Une petite fille et un petit garçon. Et il y avait aussi cette chose... tel une Ombre qui entourait l'île. Quand Atlas découvrit ce monde, il tenta d'en apprendre d'avantage. Mon frère était avide de connaissances. Par sa seule présence dans ce monde pur, il le souilla. Cette terre n'était pas faite pour accueillir des êtres... imparfaits. Elle était le berceau de la vie. Une vie que Mère Nature créa afin de réparer ses erreurs passés. »

    Je laissais le Titan parler. Il en savait plus que moi sur le sujet. Mais plus il avançait dans son histoire, plus j'avais la sensation d'entendre des murmures en parallèle dans mon esprit. A croire que de vieux souvenirs refaisaient surface.

    « Une fois la terre souillée, les enfants ne purent plus vivre ici. L'Ombre proposa à Atlas de les prendre avec lui. Ils pourraient le guider, lui apprendre des choses qu'il ignorait jusqu'à présent, et lui permettre de réparer à son tour les erreurs de son passé. Nos erreurs à tous. Une sorte d'Héritage que nous laissa Mère Nature. »

    Je me souvenais de ces deux petits enfants. Je revoyais le petit garçon sur son île, les mains sur ses hanches, comme il adorait le faire, et rêver d'un jour prendre la mer. Et je revoyais cette petite fille à ses côtés...

    « Atlas accepta de les prendre avec. Mais l'Ombre imposa une seule et unique règle. Durant le voyage retour, il ne devrait jamais touché à la petite fille. Un simple contact avec elle et le mal se déverserait sur toutes nos terres. » ajouta t'il en marquant une pause. « Mon frère ne sentait rien d'extraordinaire en eux. Ils n'avaient pas d'Aura particulière. Une simple petite chose les différenciait des autres créatures qu'il avait côtoyé jusqu'à présent. Mais il n'arrivait pas à distinguer quoi. Ils possédaient en eux quelque chose de différent. »

    Je vis passé dans son regard quelque chose d’intrigant. Comme une lueur de jalousie. Ils avaient quelque chose qu'il voulait. Sans doute qu'Atlas voulait également.

    « Atlas tenta de comprendre ce qui les rendait si différent à ses yeux. Mais sans les toucher, il ne pouvait pas arriver à trouver. Alors il rompit le pacte. Il toucha l'enfant. Mon frère aimait voyager, découvrir de nouvelles contrées. Il était en proie à un mal qui le rongeait et le poussait à vouloir en savoir toujours plus sur chaque chose. Il devait tout comprendre, tout cerner, quel qu'en serait les risques. Mais quand il toucha la petite fille, la mer autour de lui se changea en une eau plus sombre. Un fléau s’abattit sur l'ensemble de nos mondes : la mort. Imprévisible, indomptable. Quelque chose que nous étions les seuls à pouvoir contrôler jusqu'à ce jour. »

    Je remettais tous les morceaux en place. Me laissant totalement conter mon histoire par celui qui fut à une époque mon Titan Roi.

    « Pour que la nouvelle ne se répande pas, Atlas jeta l'enfant par dessus bord. Il ne pourrait pas survivre perdu ici en pleine mer. Il voulu faire de même avec la fille, mais elle réussi à s'enfuir, emportant avec elle le fruit de leur union. »

    Mon regard se dirigea en direction d'Ouranos. Que voulait-il dire par là ? Je n'osais comprendre.

    « Atlas ne voyageait jamais seul. Son fidèle Argos se trouvait toujours à ses côtés. Un géant qui pouvait se transformer en bateau pour voguer entre nos mondes et sur des territoires qui nous étaient encore inconnus. Atlas lui ordonna de conserver sa forme bateau afin de voyager sur les mers et récupérer les corps morts des gens touchés par ce fléau. Mais la nouvelle se répandit très vite à travers les contrées, et arriva jusqu'à Titania. La mort était désormais notre fardeau à tous. Grâce à la ruse, mon frère fit croire aux siens que le responsable de tout cela n'était autre qu'Argos qui avait rompit son allégeance envers Titania, et qui avait libéré une force qu'il ne pouvait pas contrôler. Il fut condamné à passer l'éternité à récupérer les morts qui flottaient sur l'eau, afin de les conduire dans un nouveau monde qu'on bâtis pour les rassembler tous. Un monde qui devait sans cesse s'étendre, vue que la mort ne s'arrêtait jamais de frapper. Mais... »

    Le Titan tourna la tête dans ma direction et m'observa quelques instants. Je sentais Jules à mes côtés, comme depuis le début où mes souvenirs étaient revenus. Etais-ce son statut de Gardien, son lien avec notre Mère à tous qui lui permettait d'être là et de vivre cela avec moi ? Quoi qu'il en soit, j'avais la sensation d'avoir un ami à mes côtés, et ça me permettait d'encaisser tout cela. Ce dernier posa une main sur mon épaule, et je lui adressais un regard reconnaissant. Quant à Ouranos, il poursuivit son histoire. Ou plutôt, mon histoire.

    « Si Atlas pouvait duper mes frères et soeurs, il ne pouvait pas tromper son Roi. Quand j'ai appris ce qui était réellement arrivé, j'ai forcé Argos à retrouver l'enfant. Sous mes ordres, il le prit sous son aile et le fit voguer à ses côtés. L'enfant innocent, grandit petit à petit et oublia ce qui lui était arrivé, et qui il était réellement. Au début Argos s'occupa de toi dans le but de se venger d'Atlas. Mais petit à petit, une affection particulière se créa entre vous deux et vous devinrent inséparables. »

    Le Titan fit un pas dans ma direction. Il ne me regardait plus de la même façon. J'avais la sensation de lire de l'affection dans son regard.

    « Si tu es encore en vie, c'est grâce à moi. Je t'ai trouvé un refuge. Je t'ai pris sous mon aile. Tu es devenu un guerrier de l'Empire. J'ai toujours cru en toi, Pan. » avoua t'il.

    Je ne pouvais pas exprimer ce que je ressentais, car je n'arrivais pas à le comprendre moi même.

    « Mais tu m'as trahis. Tu t'es détourné de moi et de la femme que tu aimais, ma soeur. Tout ça dans le but de rejoindre quelqu'un que nous haïssons plus que tout. Une aberration de la Nature. Un monstre. » dit-il tandis que je sentis un frisson me parcourir. « Tu prétends protéger ta famille, mais tu ignores d'où elle vient. A qui tu dois la vie. Qui t'as considéré fut un temps comme son propre fils. Tu étais un enfant perdu, Pan. Et je t'ai montré la lumière. Il est encore temps pour un père et son fils de réparer leurs erreurs. Tu peux encore me rejoindre, suivre ta voie. Si ta famille est vraiment plus importante que tout le reste, tu te dois te la protéger. » acheva t'il en tendant sa main dans ma direction.


    Il fut un temps où il me considérait comme son fils. Moi, Pan, l'enfant perdu, le guerrier à la solde de l'Empire. Aujourd'hui il prétendait que c'était toujours le cas. J'avais fait la connaissance de sa soeur. J'avais partagé des moments intimes avec sa soeur. J'avais aimé sa soeur. J'aime toujours Thémis. Et jusqu'à ma mort, je protégerais ma famille, quel qu'en soit le prix à payer.

    « Les Titans ne sont pas ma famille. Tout ce que les Titans veulent, ils finissent toujours par l'obtenir. Soit parce qu'on a peur d'eux, soit par la force si on s'oppose à leur volonté. Ils sont les êtres les plus puissants de la Création. C'est pour cela qu'ils se croient tout permis. Mais on n'est pas obligé de leur donner ce qu'ils souhaitent. On peut s'opposer à eux. On peut lutter contre eux. On peut obtenir nous aussi ce à quoi nous avons le droit. La liberté de choisir notre place. La liberté de décider ce qu'on a le droit de savoir et d'occulter. La vérité sans compromis. » répondis-je tandis que mes amis prenaient place autour de moi.

    Chacun revenait de son propre songe. Chacun, ainsi que ceux qu'on était venu chercher ici. Ils étaient tous là, réunis autour de nous, capable de faire leur propre choix. Restait à savoir ce qu'ils désiraient.


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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 4 153973lucy

« Copain Grand Sourire ! »

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« T'inquiètes Elliot, c'est
pour Halloween... un déguisement...
mais ça fait mal... »


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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 4 _



________________________________________ 2018-07-28, 10:10





« Mon retour va être Grandiose ! »
« Je ne crois pas, non... »



    « C'est à quelque pas de la maison. Dans un petit coin de verdure. On habite à proximité de l'eau. Du coup de là où c'est, on peut aussi bien voir la maison, que la mer qui s'étend au loin. C'est magnifique. Y'a des cygnes parfois. Enfin y'en avait avant, quand ils s'échappaient de la maison de maman d'Elliot. » dis-je avec un petit sourire à la jeune femme.

    Je me souvenais de ce moment. On était dans l'entre deux. J'y étais piégé à cause du clown, mon sois disant ami qui m'avait abandonné là, me jouant un sale tour. Les clowns c'était pas que des êtres gentils et farceurs. Parfois leurs farces étaient bien trop méchantes et ils pouvaient nous faire du mal. C'était le cas pour la jeune fille qui marchait à mes côtés, Penny, mais aussi pour moi même. Voilà dans quel souvenir je m'étais égaré quand mes amis avaient disparus sous mes yeux et que je m'étais retrouvée toute seule dans cette forêt.

    « C'est là bas que tu les gardes ? » me demanda t'elle avec un petit sourire intrigué.

    Je hochais la tête à plusieurs reprises. Oui, c'était bien là, enfouis sous terre que je les conservais. J'aurais très bien pu les mettre chez moi, dans ma chambre, ou n'importe où ailleurs, mais c'était de là qu'il y avait la meilleure vue. La jeune fille glissa sa main dans la mienne pendant qu'on marchait.

    « Moi aussi j'aurais quelque chose à moi là bas ? »

    Je me stoppais net à sa remarque, faisant volte face pour la fixer droit dans les yeux.

    « Non. » répondis-je catégorique.

    Il n'en était pas question. Il n'y aurait rien d'elle dans cette petite boite enterré sous terre où j'y conservais de nombreux secrets.

    « Toi tu rentreras avec moi. Tu viendras dans la maison où on vit avec Elliot. Tu verras, ça sera merveilleux ! » lui dis-je avec un petit sourire, tandis qu'elle souriait à son tour faiblement, avant de regarder autour d'elle.

    « Je ne crois pas que je quitterai un jour cet endroit. Mais j'aimerais bien que tu emportes avec toi quelque chose qui est à moi. Et que tu le mettes dans cette boite où il y a tous les autres souvenirs des gens que tu as... aimé. »

    Je ne savais pas si elle pourrait revenir avec ou non. Mais je savais que mon Elliot finirait par venir nous chercher et qu'il l’emmènerait avec nous. Il trouverait un moyen. Il trouve toujours.

    « Je ne te laisserais pas seule ici, Penny. Je te le promet. »

    Je ne lui avais pas mentis. Je ne pouvais juste pas savoir que ce que je comptais faire était impossible. Elle ne pourrait pas quitter cet endroit. Jamais. Elle y était lié. Un craquement s'était fait entendre. Dans le monde d'en dessous, il y avait des gens biens, comme Penny. Il y avait des monstres, comme le clown. Et il y avait ça. C'était quelque chose d'indescriptible. Des êtres invisibles qu'on appelait les dévoreurs. Ils étaient attirés par la lumière et dévoraient tout ce qui se trouvait sur leur chemin. Je n'avais aucune idée de ce à quoi ils ressemblaient. Mais j'avais la sensation que depuis que j'étais ici, ils me cherchaient. On avait du à de nombreuses fois fuir. On s'en était sortit indemne. Mes amis avaient fini par venir me chercher, avec mon Elliot. Et j'avais pu quitter cet endroit.

    Je me souvenais de chacun de ces instants. Je me rappelais de tous les détails. De toutes les craintes que j'avais eu. De toutes les choses que j'y avais vécus. Que j'avais vue. Il n'y avait pas un détail qui manquait. J'avais passé des jours à raconter tout ça à ma fille, à mes amis. Je leur avais confié tout ce que j'avais vue et entendus. Tout à l'exception d'un petit souvenir. Un minuscule qui était loin d'être ordinaire et insignifiant, mais que je n'avais pas partagé avec eux. Celui là était pour moi, uniquement pour moi, jusqu'au moment où je saurais quoi en faire et comment l'interpréter. Car ce jour là, on avait fuis avec Penny, mais on avait été séparé. J'avais couru dans le noir, tentant de l'appeler, puis un craquement s'était fait entendre. Je n'étais pas seule. Eux aussi étaient là. Du coup j'avais cessé d'appeller la jeune fille, afin de ne pas me faire repérer. J'espérais qu'elle allait bien.

    Au bout d'un certains temps, je m'étais arrêté de courir. Il n'y avait plus de bruit autour de moi, mais j'avais la sensation de ne pas être seule. C'est un peu comme quand vous avez cette boule au ventre qui vous prend et dont vous ne savez pas d'où elle vient. Une sorte de sixième sens, qui vous fait comprendre que quelque chose ne va pas, ou que quelque chose est sur le point d'arriver, et qui risque de vous faire du mal. Votre corps vous préviens, puis vos sens s'agitent et se mettent en mode accélérer. Votre coeur bat plus vite, et puis tout à coup la chose est là. Vous l'entendez, même si vous n'arrivez pas encore à distinguer ce que c'était. Vous entendez également les battements de votre coeur, qui diminuent, jusqu'à être quasi inexistants. Vous ralentissez votre respiration pour ne pas vous faire entendre. Mais il est trop tard, car aussi discret que vous pouvez être, ils vous ont déjà repérés. Ils vous ont pris en chasse. C'est fini.

    C'est ce qui m'est arrivé. Ce jour là j'ai bien cru que c'était fini. Mais tandis que la chose, les choses, ou je ne sais quoi qu'on nommait les Dévoreurs, étaient sur le point de m'avoir, j'avais entendu de nouveaux craquements. Cette fois ci ils s'éloignaient. Quelque chose avait attiré leur attention ailleurs, comme si ils avaient mieux à faire que me dévorer. A moins qu'ils fuyaient. Mais c'était surréaliste. J'étais sur le point de me risquer à appeler Penny, mais je sentais toujours cette présence autour de moi. On m'observait. Il y avait encore un prédateur de présent. Peut-être qu'il avait réussi à faire fuir les Dévoreurs, mais ça ne voulait pas dire pour autant qu'il était là pour mon bien. Peut-être que j'étais pour lui aussi une proie. Et pourtant... j'avais la sensation que cette chose ne me voulait pas de mal.

    Je sentis petit à petit une aura apaisante autour de moi. Je ne pouvais pas sentir les aura comme les divins. Cassie m'avait déjà évoqué la sensation que cela faisait et comment elle s'y prenait, mais moi je n'y arrivais pas. Je n'étais pas divine. Je n'étais pas comme ma fille. Et pourtant par moment, je pouvais ressentir cette aura. Une en particulière. A dire vrai, c'était plus l'aura qui se faisait sentir à moi que moi qui arrivait à la sentir toute seule. Ca donnait la sensation qu'un manteau chaud se posait sur moi. Comme si une forte chaleur s'emparait de mon corps. Quelque chose de lourd, de pesant et en même temps d'agréable. Comme une présence qui veillait en silence. Il y avait quelqu'un. Quelqu'un d'autre ici, tapis dans les ténèbres. Mais j'ignorais qui. Même si au fond de moi, je connaissais la réponse.

    Comment... comment on en était arrivé là... ?

    J'avais fermé les yeux, me laissant bercer par cet aura dans ce monde du dessous. Penny m'avait rejoins quelque temps après, me retrouvant dans ce néant. Je ne lui avais pas dit ce qui s'était passé, ce que j'avais ressentis. Je ne l'avais jamais dit à personne. Même si je crois qu'à un moment, un ami l'a lu en moi. Lui aussi savait, et je ne pouvais même pas lui en vouloir de ne pas me l'avoir dit. Car j'étais moi même incapable de le dire à qui que ce soit. Même pas à ma propre fille. Du coup j'avais laissé passer. Je l'avais gardé pour moi. Peut-être que c'était cette vérité que dans ce monde on voulait me faire expier. Mais elle serait bien trop lourde à encaisser.

    « Les Titans ne sont pas ma famille. Tout ce que les Titans veulent, ils finissent toujours par l'obtenir. Soit parce qu'on a peur d'eux, soit par la force si on s'oppose à leur volonté. Ils sont les êtres les plus puissants de la Création. C'est pour cela qu'ils se croient tout permis. Mais on n'est pas obligé de leur donner ce qu'ils souhaitent. On peut s'opposer à eux. On peut lutter contre eux. On peut obtenir nous aussi ce à quoi nous avons le droit. La liberté de choisir notre place. La liberté de décider ce qu'on a le droit de savoir et d'occulter. La vérité sans compromis. »

    Retour à la réalité. J'avais toujours les yeux fermés, sentant quelques larmes couler le long de mes joues. J'étais passé des songes à la réalité d'une manière douce et brutale à la fois. Je n'avais pas dit ma Vérité à voix haute, mais je l'avais enfin accepté et comprise. C'était encore plus cruel de devoir s'avouer une Vérité qu'on préférait enfouir au fond de soi afin de ne plus y penser, de ne pas l'accepter, de la rendre moins réelle. J'avais ouvert les yeux, entendant la voix de quelqu'un que j'avais déjà entendu par le passé. Pan. Il paraissait que c'était le père d'Hadès. Et par conséquent, un membre de ma famille.

    Je m'étais accordé quelques instants avant de regarder qui étaient les autres personnes présentes. Car désormais il n'y avait plus de doutes possibles, on était venu nous chercher, comme on le faisait toujours. Cela dit, je savais que lui n'était pas là. Je comprenais pourquoi. Mais peut-être que lui ne le comprenait pas encore. Je n'avais pas cherché du regard Elliot. Je m'étais contenté d'observer ceux qui étaient venus, qui avaient pu venir jusqu'ici. Il y avait Eulalie que j'avais de suite reconnue, tout en passant une main sur mes yeux humides. Et il y avait également Sasha. Elle était venue elle aussi. A mes côtés se trouvait toujours Sab et Jules. Ils allaient bien. On allait tous bien. Face à nous à quelque pas, il y avait Pan, mais aussi un autre homme, celui qui disait être Ouranos, le Titan Roi. Poséidon n'était pas présent. Sans doute trop occupé à manigancer un sal coup à quelque pas de nous. Qui sait ce qu'il avait encore en tête !

    « Je vous offre un espoir, grâce à la Vérité. » avoua Ouranos que je ne connaissais à peine. « Avec Argos, tu pourras constituer une nouvelle armada. Tu es déjà en train de le faire. Vous pourriez amener la magie d'ici avec vous. Les gens de là haut. Vous unir à tous ceux qui ont du sang divin dans leurs veines. Vous comporter en tant que pirates... » ajouta t'il en regardant Pan.

    Je ne comprenais pas pourquoi on devait constituer une armée. Pourquoi il y tenait tant. On avait tout ce qu'il nous fallait pour nous battre. On pouvait compter les uns sur les autres. C'était ce qui faisait notre force, et la meilleure arme qu'on pouvait posséder !

    « Chaque personne ici a son utilité. Je ne vous ai pas choisi au hasard. » dit-il en nous regardant tous les trois. « Je vous offre une chance de vivre. De survivre. De pouvoir lutter, vous battre et remporter la victoire. » ajouta t'il avant de marquer une courte pause. « Il ne viendra pas ici. Ou alors il viendra quand il sera trop tard. Vous pouvez encore changer le futur. Et rétablir l'équilibre. »

    Il nous regarda à tour de rôle. Puis, il posa son regard sur le capitaine.

    « Aujourd'hui, vous pouvez encore le combattre. Demain, il sera trop tard. »

    Il soupira, sentant qu'on ne le rejoindrait pas. Puis, il tourna la tête vers Sab.

    « Vous ignorez tous ce qu'il y a sur cette île, n'est ce pas ? Je vais vous montrer. Ca vous fera peut être prendre conscience de vos capacités et de ce que vous êtes sur le point de laisser s'accomplir. »

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________________________________________ 2018-07-29, 19:39





I survived through rainstorms, sandstorms...

« I fought the war, now it's time to go home. »




« Vous ignorez tous ce qu'il y a sur cette île, n'est ce pas ? Je vais vous montrer. Ca vous fera peut être prendre conscience de vos capacités et de ce que vous êtes sur le point de laisser s'accomplir. »

La décision leur revenait. La décision leur était toujours revenue et ce n’était pas l’affrontement des deux hommes qui allait changer quoi que ce soit à cela : ils pouvaient les impressionner, les manipuler, les menacer… Ils ne leur enlèveraient jamais leur libre arbitre comme aucun autre être ne pourrait non plus le faire. Mais pour pouvoir prendre une telle décision, pour pouvoir marquer son appartenance à un camp ou un autre, il leur fallait toutes les informations. Absolument toutes. La vérité sans compromis et la liberté de choisir en leur âme et conscience…

Chose qu’il ne possédait pas complètement à l’heure actuelle.

« Qu’est-ce qu’il y a sur cette île ? »

Demanda le marchand de sable malgré lui, continuant d’observer le titan roi. Ce dernier n’hésita pas vraiment avant de lui répondre :

« Des réponses. »

Cela ne les avançait pas des masses, pour l’occasion. S’il avait été possible de rajouter un hashtag « #CaptainObvious », il l’aurait ajouté en sous-titre à la situation. Se mordant l’intérieur de la joue, il se passa une main dans les cheveux en observant ceux qui avaient l’air de marquer déjà leur appartenance : ils se trouvaient, pour la plupart, du côté de l’étrange monsieur à la barbe naissante. Le cœur de Sab battait encore de la souffrance qu’il avait ressentis à découvrir le massacre de sa famille et voilà qu’on lui demandait de prendre partie.

Il n’en était pas capable. Il ne prenait jamais parti. C’était dans cette neutralité qu’il se reconnaissait.

Une main se faufila dans la sienne, bien connue désormais.

« On n’a pas besoin de lui. » Murmura-t-elle. « Je ne lui fais pas confiance. »

Elle avait l’air sincèrement effrayée et méfiante à la fois. Apparemment, les doutes s’emparaient d’elle à leur tour et en voyant le rouge de ses yeux, il s’en voulu de ne pas avoir été là pour essuyer ses larmes. L’empêcher d’avoir mal. L’empêcher de souffrir… Comme il avait pu le faire pour Antropy lorsqu’il était allé le chercher dans les tortures de son esprit. Sebastian ne supportait pas de voir ses amis souffrir, même si les derniers mois avaient plutôt prouvés qu’il n’était pas aussi efficace que cela.

Il secoua la tête.

«  Vous n’avez pas besoin de moi non plus. »

Aussi furtif qu’il était apparu, le message disparu quasi instantanément pour être remplacé par un autre :

« Moi non plus, je ne lui fais pas confiance. »

Il serra un peu plus sa main entre ses doigts, ses yeuc clairs se perdant dans l’aura chaleureuse et sombre du regard de la jeune femme. Elle avait toujours cette étincelle innocente au fond de la pupille, même si quelque chose était venu bousculer l’enfance qu’il y devinait avant. Ils ne s’étaient décidément pas vus depuis trop longtemps.

« Mais je dois savoir. »

Il lui fallait des réponses. Il fallait qu’il comprenne ce qu’il se passait et pourquoi on parlait d’une vérité alors qu’il n’avait, jusque là, jamais remis en doute les paroles qu’on lui avait accordé. Il avait cru aveuglément en Anatole – puis Hyperion – il avait toujours songé à l’honnêteté des dieux ou de leurs personnes liées. Pourquoi aurait-il émis le moindre doute alors qu’on n’avait aucun intérêt à lui mentir ? Il ne comprenait pas. Il ne savait pas ce qu’Ouranos avait à leur faire connaître. Il ne savait pas pourquoi cela semblait aussi important mais… Il devait savoir. La curiosité était un bien vilain défaut, pourtant elle le titillait et le torturait plus que de raison.

« Je viens avec toi alors. »

Lily venait de hocher la tête en disant cela et il ne put s’empêcher d’être surpris, se mordant l’intérieur de la joue. Qu’est-ce qu’il était en train de faire ? Est-ce qu’il était en train de l’entraîner dans la pire des aventures et de lui faire courir des risques inconsidérés, juste pour satisfaire son besoin de réponses à des questions qu’il ne comprenait même pas lui-même ? Il prit un air grave, désolé, voulant d’abord refuser qu’elle l’accompagne. Il y avait Eulalie qui était ici, elle pourrait défendre Lily. Il y avait Jules, même si son air un peu malade ne laissait pas très bien deviner ses intentions. Il y avait Kida. Il y avait Sasha…

… Et il y avait lui.

Il aurait aimé la mettre à l’abri mais, c’était comme si quelque chose l’empêchait de se séparer et de la laisser hors de sa vision. Il avait passé plus d’un an sans la côtoyer et c’était comme si les évidences revenaient au galop ; un temps qui passe et les souvenirs qui restent. Lily aux rêves bercés d’illusions et de douceurs. Lily aux cauchemars tristes et aux songes tempérés. Lily qui n’était plus complètement Lily, il l’avait senti et vu. Mais Lily qui restait encore la jeune femme qui mettait des cookies achetés au supermarché dans une assiette pour faire croire qu’elle les avait cuisinés elle-même…

« Je ne peux pas te promettre de te protéger mais... Je ferais tout ce qu’il m’est possible pour cela. »

Il tenta un sourire en lui appuyant sur le nez. Lorsqu’il releva la tête, Sasha était à côté d’eux. Elle qui avait l’air si sérieuse jusqu’alors s’autorisa aussi un sourire.

« Contente de te revoir, vous allez bien ? »

Sab ne l’avouerait pas à haute voix mais, il était content de la voir ici. Il ne s’y attendait pas et, pour le coup, c’était une agréable surprise. Nimbée d’une situation risquée et lourde, mais tout de même une bonne nouvelle au milieu de tout cela. Il tendit la paume dans sa direction, se souvenant qu’elle n’aimait pas les câlins et lui non plus, et fut rassuré de la voir la serrer en dosant sa force.

« Et toi ?
Vous êtes venus nous chercher ?
 »

« Légèrement secouée, mais ça va. » La démone hocha la tête. « Ouais, ça fait trois jours que vous avez disparu, donc on a monté une expédition et on est venu. »

Trois… Trois jours ?! Sebastian sursauta à son aveu, la détaillant des pieds à la tête. Effectivement elle avait eu le temps de se changer avant de venir mais… Est-ce que… N’étaient-ils pas arrivés il y a quelques heures à peine ? Ou bien… ? Son ventre n’avait pas réclamé à manger donc, il ne s’était pas écouler autant de temps pour lui, ce n’était pas possible. Il pencha la tête sur le côté, intrigué.

Quelque chose ne tournait pas très rond dans toute cette histoire.

Il se mordit l’intérieur de la joue avant d’articuler, en silence, un Merci. D’être là. D’être venu. D’avoir sauté à pieds joints dans leur moyen de transport et d’être partie à leur recherche… La présence de Sasha apportait quelque chose de rassurant, sans compter Eulalie qui, même si elle portait maintenant un peu plus de vêtements, n’en restait pas moins intrigante avec une touche d’innocence. Dommage qu’ils ne partent pas dans la même direction. Dommage qu’ils restent au même point tandis qu’Ouranos se tournait pour disparaître dans les bois.

« Tu crois que l'on prend la bonne décision, en partant en quête de ces réponses ? »

Elle eu l’air septique mais elle haussa les épaules.

« Je ne sais pas, mais je suis pas du genre à rester à l'arrière, alors… Autant voir ce qu'il a à nous montrer, en croisant les doigts pour que ce ne soit pas un piège. »

Et avant qu’il n’ai le temps d’ajouter quelque chose, elle matérialisa un tissu entre ses paumes et le lui tendit. Le marchand de sable s’en saisit, intrigué, avant de se rendre compte qu’il s’agissait d’un tee-shirt avec un logo qu’il reconnu. Il eu un sourire, la remerciant grandement du regard en se couvrant de celui-ci, retrouvant un peu plus de dignité qu’auparavant en se sentant soudain un peu plus habillé ! Les shorts de bain, ce n’était vraiment pas pour lui. Et sans un regard en arrière, ils emboitèrent le pas de feu le titan-roi pour s’enfoncer tous les trois dans la forêt.

Ils avancèrent dans un silence quasi religieux, marchant dans une ambiance qui se ternissait peu à peu d’une obscurité due au changement de temps au-dessus de leurs têtes. Les nuages s’amoncelaient et la fraîcheur ne tarda pas à les retrouver, faisant frissonner Lily qui se trouvait toujours à côté de lui. Sebastian eu un regard à son attention, laissant les volutes de sable les frôler pour tenter de la réchauffer un peu plus. Il fallait reconnaître que marcher pieds-nus en pleine jungle n’était pas forcément la meilleure chose à faire lorsqu’un orage s’annonçait. Ses yeux s’habituèrent à la baisse de luminosité progressive, mais sa nervosité commença tranquillement à s’installer à la place.

Il n’aimait pas le noir, c’était le royaume des cauchemars et des mauvais songes. Il lui préférait l’éclat du jour et la douceur d’une bougie, la tranquillité d’un âtre avec un feu crépitant et l’esquisse d’un univers en perpétuel changement. Il ne faisait jamais complètement noir dans la voie lactée. Toutes les étoiles étaient sans cesse allumées et apportaient, par leur présence, le réconfort inconscient dont elle était les porteuses attitrées.

Il sentit sa gorge se nouer, ayant la sensation que les cris résonnaient de nouveau autour de lui.

« Vous avez peur de l’obscurité, gardien ? »

La question le surpris et, après un instant, Sebastian fini par hocher la tête. Mais il prit un air décidé.

« Au milieu de l’obscurité, il y a toujours une lumière. »

Il le savait, il ne l’oubliait pas, et le petit réverbère qu’il portait autour du cou était là pour le lui rappeler. Les toons comptaient sur lui, sur cette flamme qui ne devait jamais s’éteindre et sur tout l’espoir qu’elle représentait. Gardien. Protecteur. Un espoir qu’il refusait de voir s’essouffler, pas tant qu’il serait en vie.

Ouranos le fixa avce un certain intérêt.

« Je comprend pourquoi elle vous a choisi. »

Sab haussa un sourcil, à la foi surpris et incertain de comprendre. Le Qui ? se formula silencieusement, malgré lui, avec sa spontanéité propre. Cela provoqua un petit sourire chez son interlocuteur.

« Ma sœur. »

Un grondement sourd résonna au-dessus de leur tête, prémice d’un orage qui n’allait pas tarder à déverser sa pluie sur eux. Quelques gouttes commencèrent à tomber, mouillant les branches et faisant résonner leur présence sur les feuillages. Il eu un sursaut à la première et, voyant que Lily avait rentré sa tête dans ses épaules, il releva le menton. Sans attendre, les volutes de sable se mirent à tournoyer et se rassemblèrent pour former un large parapluie flottant au dessus de leurs têtes. Il tendit le bras et en saisit le manche, puis le tendit à la jeune femme à côté de lui.

« Votre sœur est ici ?
Est-ce elle que nous allons voir ?
 »

« Non. Ma sœur n’est plus de ce monde. Elle a choisi une autre voie. »

Malgré lui, Sebastian éprouva une profonde peine à cette nouvelle. Il n’ignorait pas que les titans étaient plusieurs et liés mais, même s’il ignorait de laquelle il parlait, c’était toujours triste d’apprendre la mort de l’un de ces êtres. Ou d’apprendre la mort, tout simplement. Personne ne méritait vraiment de mourir, surtout pas quelqu’un d’aussi ancien que même le temps ne pouvait pas les rattraper. Il poussa un soupir, s’excusant du regard.

Ouranos leva son visage vers la pluie, un petit sourire y était installé, et peu à peu les gouttes cessèrent de tomber sur eux. L’orage n’avait pas terminé pourtant, mais ils furent de nouveau à l’abri de ce dernier alors que leur procession maintenait son allure. Le parapluie de sable disparu tranquillement dans l’air et la prise de Lily sur le bras de Sab fut de nouveau plus importante. Sasha tenait le rythme, elle aussi.

Ils marchèrent encore un moment, protégé par le pouvoir du titan sur la météo, et finirent par aboutir à l’endroit où il souhaitait visiblement les emmener : le haut d’une cascade. Ils se trouvaient sur l’une des montagnes qu’ils avaient vu à leur arrivée, recouverte d’une dense végétation, à proximité d’une chute d’eau qui semblait vertigineuse. Passé les premiers instants de surprise, Ouranos s’avança vers le vide et sembla l’observer comme le but ultime de son voyage.

« Si vous n’avez rien à cacher, vous n’avez rien à craindre. » Déclara-t-il.

Le gardien s’était arrêté quelques pas en arrière, peu enclin à frôler le vide de sitôt. Le bruit de l’eau était assourdissant, pourtant ça avait quelque chose de tellement naturel qu’il aurait pu s’en laisser bercer.

« Où sommes-nous ? »

Oser demander. Oser tenter de comprendre.

« Là où tout sera révélé. » Le titan marqua une pause. « C’est ici qu’elle se trouve. La vérité. Sous sa réelle apparence. »

Il tourna à nouveau ses yeux vers le vide.

« Il n’y a qu’un moyen de la rejoindre, c’est de plonger. De se laisser porter par elle. Et de ne rien lui cacher sinon vous ne remonterez pas. »

Plonger… Plonger ? Ca, ça ne rassurait pas du tout le gardien qui se sentit se crisper à la simple idée de devoir retourner dans l’eau ! Il avait été happé à quelques mètres de la plage, manqué de se faire noyer pour atterrir sur une île aux crânes, et maintenant il voulait sauter à pieds joints d’une cascade en espérant pouvoir remonter à la surface ? Si ce n’était pas fou, ça avait au moins le mérite d’être radical comme façon de faire.

« Vous plongez aussi ? »

La question ne lui faisait gagner que quelques secondes, mais il sentit la main de Lily quitter la sienne. Alors que le titan hochait la tête en réponse, Sab se tourna vers la jeune femme, l’air inquiet.

« Je… Je ne peux pas plonger. » Avoua-t-elle.

Elle exprimait tout haut ce que lui gardait au fond de sa gorge. Pourtant, elle avait l’air sincèrement paniquée à l’idée même d’avancer un peu plus vers la cascade et il prit le temps avant de poser sa paume sur son épaule.

« J’ai peur, moi aussi.
Mais je ne te laissera pas toute seule.
 »

La jeune femme eu une hésitation, ses lèvres s’entrouvrir dans un petit hoquet silencieux, avant qu’elle ne parvienne à trouver ces mots.

« Je n’ai pas peur… » Ses yeux se détournèrent. « Je… Je ne peux pas tout dire. »

Le gardien pencha la tête sur le côté, essayant de comprendre. Essayant de… Ouranos leur avait dit qu’il ne fallait pas avoir de secrets. Hors, elle en avait. Elle en avait et elle ne souhaitait pas les affronter. Donc elle ne pouvait pas sauter. Qu’il avait été bête. Il pensait simplement qu’elle avait peur du vide mais c’était bien au-delà de ça. Parfois, il se trouvait idiot. Il considérait toujours qu’il n’avait pas de secret, au clair avec lui-même sur ce qu’il était et sur ce qu’il s’était passé tout au long de son existence : il ne cachait rien, trop honnête pour mentir et trop simple pour s’embarrasser de mystères. Ne pas parler pouvait faire croire le contraire mais il était juste patient et paisible. Rêveur surtout. Tête en l’air et étourdi. Quel intérêt aurait-il eu à mentir ? Quels secrets avait-il à garder, aussi sombre que les trous-noirs ? Aucun. Aucun ne lui venait vraiment à l’esprit. Aucun parce qu’il avait toujours pu s’en échapper et s’en protéger.

Mais ce n’était pas le cas de tout le monde.

Sasha avait grimacé en apprenant la condition, pourtant elle ne semblait pas reculer. Au contraire, elle portait une attention particulière à la situation, même si ses méninges tournaient derrière son regard vif. Il baissa les yeux, fixa le sol quelques instants, secoua la tête.

« Tu n’es pas obligée de tout dire. »

Ecrivit finalement le sable entre eux. Si Lily ne pouvait pas y aller, elle n’avait pas à y aller. C’était parce qu’il avait avancé qu’elle était venue avec eux, mais il n’avait jamais été question de l’obliger à faire quoi que ce soit.

« Mais tu n’es pas en sécurité toute seule. »

Si elle restait. Si Sasha sautait. Si le titan franchissait le pas. Et si lui aussi, passait de l’autre côté, la jeune femme se retrouverait seule. Il n’en était pas question. On ne laissait personne seul, avait-il affirmé à Kida. S’ils fuyaient, c’était tous ensemble.

« Je ne suis jamais seule. »

Elle voulut avoir un air rassurant. Elle semblait comprendre que sa décision était partagée et ne semblait pas vouloir qu’il reste ici si ce n’était pas ce qu’il voulait. Si seulement elle savait, qu’au fond, il n’avait aucune idée de la direction à prendre…

« Ici, tu l’es. » Répondit Ouranos à Lily.

Le gardien la vit frémir en croisant son regard, faisant mine de reculer. Elle n’aimait pas du tout celui qui fut le roi de tous les titans… Et elle n’était sans doute pas la seule.

« Ca reste entre moi et l’eau, les secrets ? » Questionna Sasha.

« Il n’y a pas de raison d’avoir peur de ses secrets. » Ouranos secoua la tête de droite à gauche. « Il faut s’en libérer. »

Et donc les avouer, aux yeux de tous. Aux yeux de ceux qui sauteraient à leur tour. Aux yeux de ceux qui n’étaient pas censés savoir ou qui n’étaient pas concernés. Les secrets de Sasha dévoilés. Les secrets de Lily à ciel ouvert. Les secrets du titan-roi… Vraiment ? Cela paraissait un peu trop simple, un peu trop beau, pour être vrai. Qu’y avait-il là-dessous ? Que se cachait-il au fond de ces eaux où se tapissait la vérité ? Si Sebastian était inquiet, ce n’était même pas pour son propre sort. Mais pour celui qui attendait ces amis en cet instant.

Face à Lily, il tenta de trouver quelque chose pour la mettre en sécurité. La jungle était épaisse et profonde, il n’avait aucune idée d’où se trouvaient les autres et quelque chose lui soufflait que s’il la laissait là, quelque chose de grave pouvait se passer. Ses yeux clairs cherchèrent les siens et une silhouette de sable se matérialisa alors entre eux, une petite fille située en haut d’une colline mouvante. Cette dernière semblait attendre quelque chose et, penchée en avant, elle sauta les pieds joints pour atterrir… Dans un nuage de sable qui la fit voleter tranquillement jusqu’à l’épaule de la jeune brune.

Quand elle quitta la silhouette des yeux, Sab attendit un peu.

« Tu me fais… confiance ? » Demanda-t-il dans un murmure à peine audible.

Sa main de nouveau dans la sienne, il se releva. L’air décidé. Ses yeux passèrent sur Sasha qui, après un bref mouvement de menton, se rapprocha du titan. Elle avait pris sa décision et affronter ses propres démons semblait être une solution envisageable. Lorsque le gardien s’avança à son tour, il sentit d’abord Lily le suivre puis, finalement… S’arrêter. Encore.

Son visage passait de l’un à l’autre, ses yeux ouverts et un air effrayé. Cela semblait trop difficile pour elle. Trop impressionnant. Trop… terrifiant. Sebastian se demanda très sincèrement qui lui avait fait peur à ce point pour qu’elle soit hantée par ses secrets. Une vague de colère frôla son âme, tandis qu’il ne lâchait pas la main de Lily. Le bras tendu. Entre elle. Et entre ceux au bord du vide. Un funambule.

« Vas’y si tu le sens. Mais je ne peux pas, moi. Je vous attendrai ici ! »

Si tu le sens… Non, il ne le sentait pas. D’un côté, sa curiosité le poussait à savoir, à vouloir comprendre, à vouloir saisir ce qui se profilait à l’horizon pour s’en abreuver et enfin y voir clair. Mais de l’autre…

Elle porta sa main libre sur le petit personnage encore présent sur son épaule.

« Il restera avec moi, du coup, je ne serais pas seule. »

Il n’était qu’à deux pas d’Ouranos. A deux pas de basculer dans le vide. A deux pas de comprendre et de choisir ce camp plutôt que l’autre. Lily serait en sécurité ici, tant que le sable resterait là il pourrait être certain qu’elle n’était pas seule. Il aurait un contact avec elle. Une sûreté. Un moyen de s’assurer que tout allait bien. Peut-être que les autres la retrouveraient rapidement ? Peut-être qu’il ne lui arriverait, effectivement, rien du tout ? Parce que même si le titan avait dit qu’elle était seule, ce n’était peut-être pas la vérité ?

La Vérité…

Quel était le prix à payer pour l’obtenir ? Est-ce que les enjeux valaient à ce point la peine ? Est-ce qu’il n’y avait pas déjà eu des guerres pour cela ? Des luttes de pouvoir ? Des gens massacrés au nom d’une vérité ? Des gens torturés pour l’obtenir ? N’y avait-il pas eu suffisamment de morts en son nom ? En ce nom ? Trop de morts. Il y avait toujours… Trop de mort.

Que valait une vérité face à la vie humaine ? Face à l’âme humaine ? Ses yeux clairs observaient Lily. Lily et son petit sourire encourageant. Se voulant rassurante. Se voulant innocente. Ce même sourire qu’elle avait enfant. Ce même sourire de ceux qui sont effrayés mais ne veulent pas déranger. Ce même sourire de ceux qui souffrent en silence et ne s’apitoient pas sur leur sort. Et lui, il osait laisser derrière quelqu’un comme ça ? Il osait prendre le risque pour une curiosité qui ne le concernait peut-être pas ? Il osait… Bafouer sa raison d’être, pour la simple satisfaction personnelle de son esprit ?

Ça n’était pas lui ça. Ça ne serait jamais lui.

Il se tourna vers le titan-roi. Inspirant profondément.

« Je ne peux pas la laisser toute seule. »

Comme il n’avait pas pu laisser Louise alors qu’elle lui disait de fuir. Comme il n’avait pas pu abandonner Dyson alors que les ténèbres menaçaient d’anéantir les toons. Comme il n’avait pas fuis la Réunion à la venue du Diable ou… Comme il n’avait jamais laissé de côté un enfant face aux cauchemars. Peu importait si lui souffrait, le jeu en valait la chandelle. Aider et protéger un innocent valait plus que toute quête égoïste.

« Je reste avec Lily. C’est ça, ma vérité : protéger ceux qui sont importants. »

Il recula, se rapprochant de la concernée après avoir échangée un regard avec elle. Puis avec Sasha. Si elle souhaitait affronter ses secrets, si elle souhaitait s’avouer ses propres vérités, elle pouvait. Mais lui n’irait pas bafouer sa promesse à l’homme de la lune par cupidité.

Le visage du titan fut parcouru d’un tic.

« Un gardien faible… » Déclara celui-ci.

Mais Sebastian n’en avait que faire, du jugement. Il savait ce qu’il valait. Il connaissait sa valeur et, peu importait que ses actes paraissent couards ou absolument stupides aux yeux d’un roi titan. Il retint son souffle, prêt à encaisser une remontrance supplémentaire si besoin était. Décevoir ne lui plaisait pas. Mais décevoir Lily, ou quelqu’un d’autre qui lui était cher, aurait été encore pire que tout.

« Aucun ne sautera. »

La voix qui résonna derrière eux trahit l’apparition soudaine des autres membres du groupe. Les doigts de Lily se resserrèrent à nouveau dans les siens quand Sab croisa les visage d’Eulalie, de Jules et de Kida. Ainsi que de celui qui avait parlé, cet étrange capitaine d’un ancien temps.

Et vu l’expression d’Ouranos, il n’était pas franchement ravi de les voir ici.


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"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"


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"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."





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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 4 _



________________________________________ 2018-07-30, 22:25


That's what the water gave us.
'Cause she's a cruel mistress and the bargain must be made.


Je me sentais comme en... surchauffe. Le nombre d'informations à accumuler était impressionnant et je n'arrivais pas à tout remettre en place. Il me manquait des détails, ce n'était pas aussi fluide que de suivre l'histoire contée par un roman. Tous les mots qui sortaient de la bouche de Pan ou de cet autre Titan qui était apparu se mélangeaient dans ma tête. Et voilà que trois des nôtres partaient. Nous n'étions pas là pour ça. L'objectif était de faire cesser toute cette mascarade. De les ramener. De rentrer en vie.

« Je ne pars pas sans eux. »

Ce n'était qu'à titre informatif que je préférais le faire remarquer. Mon expression ne s'était pas défaite de mon irritation grandissante et voir nos chemins se séparer encore une fois n'était pas pour arranger mon état. Je ne comprenais peut-être pas tout ce qu'avait pu dire le Titan, mais je savais quel était notre objectif. Et nous en étions loin.

« Je suis d'accord... et je pense qu’il faut que nous connaissions tous les tenants et les aboutissants de cette histoire pour prendre position... »

« J'en sais autant que vous. » répliqua simplement le Capitaine.

Je serais les dents, de plus en plus impatiente. La question ne devait même pas se poser.

« Se séparer est une mauvaise idée mais que peut on contre la volonté d'autrui ? A mon avis, le capitaine Pan ne les laisserait pas s'éloigner s'il y avait un grand danger. Nous devons avoir confiance en lui. »

Je me retournais en direction de Monsieur Verne, une moue perplexe sur le visage. Il s'était penché vers moi pour me dire ces mots, mais il ne pouvait pas les penser. Il suivrait donc Pan peu importe sa décision, même si cela signifiait que Lily se retrouvait à subir on ne savait quelle épreuve là-bas ? Cela dit, je le comprenais. Il était constitué d'une manière qui le rendait peu apte à la défendre physiquement. Même si, bien que je ne le dise pas à haute voix, j'étais convaincue que l'intellect et le mental de l'écrivain était l'un des plus puissants que je connaissais.

« Il n'est pas question qu'on les laisse seuls. On est venu pour repartir tous ensemble. »

Et bien, voilà qui mettrait tout le monde d'accord. Sans attendre que les discours s'éternisent, j'entamais la marche en direction des bois. Nous avions déjà perdu assez de Temps pour rien. J'entendis clairement la voix de Kida s'élever :

« On ferait mieux de la suivre si on ne veut pas se retrouver en groupes encore plus petits. »

Déjà, leurs pas suivaient les miens. J'étais la plus jeune et celle qui menait la marche, si ce n'était pas complètement illogique. Je soupirais légèrement, replaçant mes cheveux en arrière alors qu'une sorte d'orage semblait se préparer. J'aimais la pluie, généralement, mais elle ne faisait que m'agacer davantage maintenant.

« Il a dit qu'on pouvait encore le combattre. De qui parlait-il ? Chronos ? »

Le Capitaine marchait à mes côtés. J'étais consciente qu'en gardant le silence, je ne faisais qu'intensifier mes ressentiments. Je devais les extérioriser d'une façon ou d'une autre, parler semblait être une bonne alternative.

« Je l'ai vu. »

N'était-on pas supposés tout nous dire ? Je ne voulais pas garder cette information pour moi, ça n'avait aucune intérêt. Je gardais les détails pour l'instant, je les présenterai s'ils s'avéraient utiles et nécessaires. Mais si nous devions nous faire confiance, il me paraissait nécessaire de préciser une telle chose. Je sentis son regard se poser sur moi brièvement, alors que je gardais mon regard rivé vers la direction que les autres avaient emprunté.

« Et qu'en penses-tu ? »

Comment ça ? Sa question était vague et imprécise. Je fronçais les sourcils, m'interrogeant sur ce qu'il voulait dire par ces mots, mais il en fit la précision lui-même après un moment de silence :

« Est-il si mauvais qu'on le dit ? »

Je ne m'attendais pas à ça. Il aurait pu m'interroger sur ce qu'il souhaitait, sur ce que nous nous étions dits, mais il se contentait... de ça.

« Il ne m'a rien fait, alors qu'il aurait pu. » finissais-je par répondre, hésitante. « Mais ça ne signifie pas qu'il n'est pas mauvais. Il l'est, c'est évident. »

On m'avait toujours présenté ce Titan ainsi. La cible à abattre, presque. Plus dangereux que Surt, plus destructeur. La mission des divinités n'était-elle pas de l'empêcher de détruire le monde ? Si je voulais me débarrasser du Guerrier Légendaire, c'était pour des raisons semblables, non ?

« Il a dit qu'on me mentait. Je ne sais pas qui, je ne sais pas sur quoi. Pourquoi est-ce que les secrets existent ? Ils me semblent faire plus de mal que de bien. »

Je serrais les poings, réalisant que je tenais toujours mon épée dans ma main. Distraitement, je la replaçais dans son fourreau. Elle ne m'était d'aucune utilité à l'instant. J'évitais de penser à ce à quoi j'avais assisté. J'avais peur d'avoir comprit certaines choses qui me déplaisaient. Tout comme je me demandais ce que l'on pouvait encore me dissimuler. Est-ce que ça concernait la raison de ma création ? Les intentions derrière les actes des divins ? Ce que j'étais ? Ce que je faisais dans ce monde ? Ou des choses encore plus importantes ?

« Et moi ? »

Je tournais ma tête vers Pan, clignant des yeux. Quoi, lui ? J'ouvrais la bouche et la refermais, ma tête se penchant légèrement tout en poursuivant notre marche. Je jetais un coup d’œil à l'arrière, m'assurant que Kida et Jules nous suivaient toujours. Notre rythme était régulier, mais pas assez rapide à mon goût.

« On t'a aussi dit que j'étais mauvais et pourtant tu es ici à mes côtés. »

Mon expression traduisait toute mon indécision et mon doute. Ce n'était pas... ce n'était pas si facile que ça. On ne pouvait résumer la situation à cette simple phrase. Je me mordais les lèvres, reportant mon attention sur le chemin imprécis que nous suivions.

« Vous avez raison. Je me suis sans doute exprimée trop vite. »

Ou plutôt : je m'étais exprimée comme on m'avait apprit à le faire. Est-ce que c'était ce que je pensais vraiment ? Le mal et le bien étaient des notions abstraites, des cases, ou des évidences pour d'autres. Je n'avais pas d'avis arrêté à ce sujet.

« Vous avez fait de mauvaises choses, du point de vue de certains en tout cas. Chronos également, mon créateur certainement. Puis il y a Athéna. Surt. Dolos. Tellement d'autres personnes... »

J'admirais Hyperion autant que la déesse, parce que malgré ce que pouvait ne pas dire le premier et les actes commis par la seconde, ils étaient... de notre côté ? On ne m'avait jamais dit de m'écarter d'eux. On ne m'avait jamais dit qu'ils étaient des ennemis.

Je marquais une hésitation, mes réflexions s'enchaînant plus vite encore qu'auparavant. Ce n'était pas les seuls. Il y avait Balthazar. Il avait tué, ce n'était pas un acte qu'on pouvait juger de bon. Pourtant, ça ne m'empêchait pas de le suivre non plus. Ça ne m'empêchait pas...

« Peut-être qu'un jour, on dira que moi aussi j'ai mal agi en vous suivant. »

Et ce ne serait sans doute pas la seule chose qu'on me reprocherait. J'esquissais un sourire, sans en ressentir la moindre joie. Je ne pouvais pas résumer les individus à leurs actes. Il fallait en connaître les raisons, les motivations, les circonstances. C'était complexe. Délicat. Subjectif.

« Qui décide qu'une personne est bonne ou mauvaise, finalement ? »

Je lui jetais un coup d’œil, ignorant si j'attendais une réponse de sa part. Toute cette histoire était dirigée par la Vérité. Mais pour certaines questions, je préférais me dire qu'il n'y en avait aucune à avouer.

« Ce n'est que le Jugement que l'on apporte qui le définit. Shakespeare devait avoir raison. »

Je hochais légèrement la tête avant de la secouer. Voilà que je me mettais à faire des références à certains écrivains. Jules serait sans doute fier, ça montrerait que j'avais approfondi ma culture, même si je ne me souvenais plus de la citation exacte qui s'en rapprochait. Je devrais peut-être lui demander ? Non, ça n'avait pas d'importance.

« Je ne sais pas si elle serait d'accord avec cette façon de penser. »

Je déglutis péniblement, avançant de quelques pas avant de me stopper. Pan s'était arrêté de marcher et je remarquais qu'il me fixait, en me tournant vers lui. Il devait avoir deviner de qui je parlais. Il ne pouvait s'agir que d'elle, il le savait. Je lui lançais un regard plein de questionnements, tandis qu'il avait l'air en pleine réflexion.

« Les actes que tu accomplira devront être guidés par ton cœur. C'est le seul moyen pour que même si on te reproche tes actions, tu ne puisses pas les regretter. » prononça-t-il simplement, me plongeant davantage dans la confusion. « C'est elle qui m'a dit cela... quand je n'étais encore qu'un jeune pirate... »

Il se mit à sourire avant de reprendre sa marche, que je suivis sans protester. Thémis était pleine de sagesse. Il avait prétendu que j'avais la même, mais je n'en étais pas certaine. Seulement... j'étais d'accord avec ce qu'elle avait pu lui dire. Il l'avait connu il y a longtemps, maintenant. Il l'avait aimé. Est-ce que c'était ce qui le motivait encore aujourd'hui ?

« Elle vous manque beaucoup ? »

Les mots m'avaient échappé et je baissais les yeux, réalisant qu'ils étaient déplacés. Je ne comprenais pas l'Amour. C'était une chose qui n'avait pas de logique, pas de sens, pas de raison. Ce n'était pas contrôlable, pas quantifiable. Il n'y avait aucune explications à lui donner. Son silence me confirmait que je n'aurai pas dû me permettre de lui demander une telle chose. Je n'étais pas légitime. Je ne le connaissais pas. Je ne connaissais pas non plus la Titanide. En quoi aurait-il été pertinent qu'il me fasse la moindre confession ? Pour la Vérité ? Peut-être. Peut-être que c'est ce qui le poussa à me répondre.

« J'ai beau être un Capitaine... Je n'ai plus de cap sans elle. »

Mon cœur se serra légèrement, alors que j'osais lui jeter un regard. Ça faisait si mal que ça de ne plus être avec celle que l'on aimait ? Est-ce que ça valait vraiment le coup, alors ? Est-ce qu'on pouvait... atténuer la peine ?

Je me redressais tandis que nous approchions de notre but. Je l'entendais aux sons des voix. Je percevais la discussion. Je me tendis immédiatement, oubliant mes pensées incertaines. De ce que je percevais, les choses ne semblaient pas se passer si simplement.

« Aucun ne sautera. »

Nous leur faisions face, Sebastian s'étant retourné dans notre direction, tout comme Lily. Sasha et Ouranos se trouvaient au bord de cette falaise. Il n'était pas difficile de deviner ce qu'impliquait le fait de sauter. Je ne m'étais arrêtée qu'une seule seconde avant de m'avancer vers le Titan. Je soutenais son regard. Son aura imposait en puissance. Elle était presque tétanisante. Mais je n'éprouvais aucune difficulté à ainsi le fixer, même s'il me dépassait largement.

« C'est vous qui l'avez libéré, c'est ça ? »

Je ne cillais pas, ma voix pleine d'assurance ne présentant aucun tremblement tandis que je me trouvais à quelques centimètres à peine de lui, au bord de la cascade. Il se contenta d'acquiescer et j'esquissais un sourire. Nous devions le stopper. J'ignorais comment, j'ignorais jusqu'où nous devions aller. Partir ensemble était une seule partie de notre mission. Nous ne devions pas mettre de côté la seconde.

La Vérité ne m'effrayait pas. Je n'avais rien à cacher, que des choses à apprendre. Peu importait ce que ça impliquait, tant que les autres ne couraient aucun danger. Sans doute étais-je sur le point de faire une erreur, mais on m'avait dit qu'il fallait parfois mieux en commettre. Tout comme je devais me laisser guider par mon cœur. Faire des choix. Être libre. Je ne le regretterais pas.

« Alors pour vous arrêter, je dois savoir ce que vous cachez. »

Et sans lui laisser le temps de réagir, j'attrapais son bras et l'entraînais avec moi dans la chute.
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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 4 _



________________________________________ 2018-07-31, 17:00



❝L'héritage perdu❞
Sasha & Les autres
Eulalie venait d’entraîner le titan Ouranos dans le vide, un grondement se fit sentir tout autour de nous tandis que Pan jetais un coup d'oeil dans le vide.

"Courrreeeeeez !"Je reconnut la voix de François qui semblait se rapprocher de nous à une vitesse folle.

"Pourquoi on court ?"Malgré mon envie de m'élancer en courant n'importe où, je préférais demander des clarifications au dieu des excès car étant souvent à côté de la plaque, peut être voulait-il fuir son ombre.

"Parce qu'il y un truc qui fonce vers nous!!!"Hurla-t-il avant de reprendre son souffle, je jetais un coup d'oeil derrière nous, il y avait simplement la cascade comme autre chemin de disponible, même si j'avais voulu sauter quelques instant plus tôt ça ne voulais pas dire que je n'avais pas changé d'avis entre temps.

"De quelle chose est-il question ?"Demanda Pan qui fixait la forêt sans vraiment s'inquiéter.

"C'est un canapé." *bruit de criquets* "Enfin je me suis assis dessus. C'était dur et moelleux à la fois puis ça à commencé à bouger, c'était pas un canapé du coup. Et ça a tenté de me manger ! Je pensais pas craindre d'être manger sous cette apparence là. Si même la mort ne protège pas, c'est la merde."Encore une fois je sentais cette envie poignante de me frapper le front contre le tronc d'arbre le plus proche mais je restais à ma place, observant Pan d'un air perplexe qui lui ne semblait pas comprendre tout ce que venait de dire Diony et le silence régnait à présent autour de nous.

"On fait quoi du coup ? On plonge aussi ? On attend qu'ils reviennent ? On court pour éviter un non canapé ?."J'en avais ma claque de rester planter là comme un piquet à attendre que ça passe, si j'avais su j'aurais sauté dans l'eau, secret à révéler ou non.

"Ça va être difficile de plonger..."Je m'avançais en direction de la falaise pour observer le vide, la cascade avait disparue, il ne restait plus que le vide puis l'eau tout en bas, parfait, juste...parfait.

"Croisez les doigts pour que rien arrive à Eulalie sinon ça va chier."Commentais-je à voix haute sans m'adresser à qui que se soit en particulier avant de m'éloigner du rebord quand des bruissement de feuilles se firent entendre au loin, quelques chose semblait se rapprocher de nous, probablement le non canapé. Je sortait de nouveau mon épée de son fourreau avant de m'adresser à la chose ou la personne qui faisait du bruit dans les feuillages."On se dépêche de sortir sinon je saute dans le tas."Plusieurs autre craquement résonnèrent de partout et je me dressais sur la pointe des pieds pour y voir quelques chose.

"Quelqu'un vois quelques chose ?."Du coin de l'oeil je remarquais que Lily s'avançait dans ma direction.

"C'est peut être qu'un petit animal..." Bah bien sur, c'est en faite une armée d'écureuil qui cherches des noisettes dans toute la forêt en la détruisant au passage, non mais qu'est-ce qui fallait pas entendre comme connerie.

"On doit pas avoir la même définition de petit vu le bruit que ça fait."Je disais ça le plus calmement possible tout en observant la femme du microbe puis je reportais mon attention sur le capitaine de notre expédition."Il serait peut être temps qu'on s'en aille retrouver Eulalie."Pan se contenta de simplement regarder dans la vide."Je ne saute pas, j'ai le vertige."

"Ferme les yeux."Je ne quittais pas Pan du regard."On peut se téléporter la où ils sont ? Ou sauté est la seule solution ?."

"J'ai bien peur que la téléportation ne marche pas."Dit-il après un instant d'hésitation, il devait surement avoir essayer mais je testais quand même mon pouvoir juste pour être certaine, rien ne se produisit, mise à part le retour des bruits dans les feuillages.

"Bon bah on à pas le choix je suppose..."Je fit un pas en direction du bord prête à sauter quand d'autre bruits se firent entendre et la chose qui semblait faire tout ce raffut depuis le début montra enfin le bout de son nez, un énorme serpent qui glissa rapidement dans notre direction, la mâchoire claquant dans ma direction mais je bougeais rapidement pour l'éviter de justesse, ce qui ne fut pas le cas de Lily qui se pris un coup avant d'être envoyé un peu plus loin, elle ne semblait pas être tomber dans les pommes mais elle devait souffrir vu la tête qu'elle tirait. Je serrais un peu plus la poignée de mon épée avant de courir dans la direction du serpent.

"Hey ! Laisse la tranquille."Je levais la main pour lui planter mon épée dans son corps mais le serpent eu un mouvement de recul ce qui me fit raté mon attaque et je me retrouvais pousser en arrière, d'abord je pensais que c'était le serpent qui m'avait touché mais en relevant les yeux je remarquais que Pan était devant moi et qu'il devait surement m'avoir pousser pour me protéger, je roulais sur moi même pour me relever tout en lâchant un."Merci."Sans plus attendre je me concentrais de nouveau sur le serpent pour l'attaquer mais Pan m'attrapa par le bras pour me retenir, je me débattais pour qu'il me lâche.

"C'est un leurre ! Je ne sens pas d'aura sur lui."Je m'immobilisais tout d'un coup tandis que le serpent continuait ses attaques.

"Un leurre ? Pourquoi faire un leurre ?"Je fixais le serpent et l'envie de l'attaquer me reprenait, mais l'emprise de Pan était trop forte pour que je puisse y retourner."Qui essaie de nous tromper ?"

"Je l'ignore mais si on à faire à d'aussi grosse créature, un peu d'aide serait la bienvenue !"Je le vit regarder de nouveau vers la falaise et prendre une inspiration, je pouvais entendre le serpent claquer sa machoir, surement en train de s'en prendre aux autres.

"L'aide de qui ?"Je jetais un coup d’œil en direction du vide, on attendait quelqu'un en particulier ? Je détestais ce sentiment de ne servir à rien, de ne pas avoir ce qu'il faut pour me débarrasser d'un simple serpent, ce n'était pas la première fois que je me battais contre quelque chose d'aussi gros et j'étais tout à fait capable de m'en sortir."Et pourquoi vous regarder en bas ? Vous chercher l'inspiration ?"Un autre grondement se fit entendre ce qui eu l'air d'amuser le capitaine car il afficha un petit sourire.

"Un vieil ami."La réponse me laissa perplexe pendant quelques secondes avant que je ne me rappelle de quelque chose.

"Votre pote le bateau c'est ça ?"Questionnais-je, il pouvait se transformer en géant normalement, il serait assez grand pour s'occuper du serpent."Argos ?"Pan ouvrit la bouche pour me répondre mais je sentis quelques chose me cogner dedans et je me sentais partir en arrière et glisser dans le vide par chance je me rattrapais de justesse à la falaise.

"Et merde."Grognais-je tandis que je jetais un coup d’œil en bas, mes pieds dans le vide.



©️ Pando
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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 4 U5ok

❝ Happiness is only real when shared. ❞


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Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 4 _



________________________________________ 2018-08-01, 14:29

« Comment vous expliquer, jeune homme... »
... le gros poisson dans l'histoire, c'est moi.


Ni une ni deux, je plongeai en direction de Sasha pour lui porter secours. J'avais hésité à aider Lily mais la situation de l'autre demoiselle m'apparaissait comme bien plus désespérée. Le capitaine Pan avait également accusé un coup mais contrairement à elle, il n'était pas suspendu dans le vide.

"Accrochez-vous !" lançai-je à l'adresse de la jeune femme tout en lui tendant la main.

Elle la saisit et s'aida de ses pieds pour se hisser jusqu'au bord de la falaise. Je la tirai vers moi en grimaçant. Je sentais mon dos protester sous l'effet de cet effort. De toutes façons, j'avais déjà suffisamment fait de vieux os. Je parvins à la remonter et à l'instant où elle était enfin hors de danger, je perdis l'équilibre sur mes genoux et basculai en arrière. Le corps de Sasha tomba sur le mien plutôt lourdement.

"Bordel." laissa-t-elle échapper.

J'étais assez d'accord avec son point de vue, bien que je ne l'exprimais pas aussi familièrement.

"Merci." ajouta-t-elle en me regardant.

Après un petit sourire, elle roula de côté pour se dégager et se releva d'un bond pour me tendre la main que j'attrapai.

"Je vous en dois une."

J'allais répliquer quand j'entendis François hurler autour de nous :

"ATTENTIIIIOOON !"

Le serpent faisait toujours sa loi. Nous eûmes tout juste le temps de nous pencher pour éviter un coup de queue. Cette dernière claqua dans l'air comme un fouet avant de heurter plusieurs arbres.

"Ouf ! Heureusement, ça m'a traversé ! J'étais sûr que j'allais me le prendre, celui-là !" fit le dieu invisible.

Plus loin, l'immense reptile s'en prenait à Kida et Sebastian. L'atlante avait accusé un coup.

Un craquement sinistre et profond se fit alors entendre derrière nous. Lentement, je tournai la tête et découvris avec effroi qu'un arbre gigantesque tombait droit sur nous ! Crispant ma main dans celle de Sasha, je m'élançai de côté et courus, l'entraînant avec moi. Le craquement se fit de plus en plus proche et saisissant. Sur les derniers instants, j'eus l'instinct de faire une cabriole afin d'éviter le tronc. J'entendis plusieurs craquements de protestation dans tout mon corps. Il n'était plus habitué à un tel exercice physique ! L'arbre heurta le sol avec violence, provoquant une rafale de vent charrié de branchages et de poussière. J'étais à terre, recouvert de petites branches et de feuilles, l'air ahuri.

Un peu plus loin, les autres étaient toujours en proie au serpent géant. Avec toute la vaillance dont j'étais capable, je me relevai et déclarai à Sasha, bien que chancelant :

"Il faut les aider."

Je tirai sur ma chemise poussiéreuse d'un geste déterminé et enjambai les branchages ainsi que le tronc d'arbre tout en faisant des zigzags.

"Je commence à en avoir ma claque de ce serpent." lança Sasha tout en m'aidant à me stabiliser. "Et j'ai plus mon épée."

Le reptile en avait toujours après Sebastian et Kida. Je réfléchissais aux paroles de Pan : "C'est un leurre ! Je ne sens pas d'aura sur lui." Je n'avais pas l'intention d'attaquer le serpent avec ma force brute, car je n'en possédais pas suffisamment. Il semblait de toutes façons que le monstre maîtrisait tous les êtres divins alentour. Il fallait donc le neutraliser autrement. Suffisait-il de l'ignorer ? Hélas, il se manifestait de façon bien trop agressive.

"Tout ça n'est plus de votre ressort." déclara une fois masculine non loin.

Je me retournai, découvrant un homme blond non loin, un peu à l'écart, fixant un point vers l'océan. Suivant son regard, j'aperçus le Hollandais Volant qui voguait vers nous à une vitesse normale.

Pan arriva vers nous et observa le navire à son tour.

"Il était temps." dit-il, soulagé.

Un tremblement ébranla la falaise. Je me rattrapai instinctivement à la main de Sasha pour ne pas tomber. Je remarquai que l'inconnu baissait les yeux vers le sol pour ensuite les lever vers l'île qui nous entourait.

"Il avait raison. La Vérité est plus forte que tout."

"Connaissez-vous ce monsieur ?" demandai-je au capitaine.

Après tout, nous avions bien vu l'apparition de sa soeur. Cet homme blond était peut-être un de ses vieux amis. Je n'étais plus étonné de rien.

"Son nom est Poséidon. C'est le fils d'une titanide, Aura." m'apprit-il.

Le frère naturel d'Aphrodite. réalisai-je mentalement.

De ce que j'en savais, il n'était pas des plus fréquentables. La présence du capitaine me rassurait même si je préférais tout de même rester sur mes gardes.

"Enchanté." dis-je en inclinant très brièvement la tête vers lui, le visage fermé.

A cet instant, comme pour nous rappeler qu'il sévissait toujours, le serpent émit un claquement de langue déplaisant. Poséidon se détourna pour partir.

"Où allez-vous ? Nous n'en avons pas fini ici." l'interpela Pan.

"Ca n'est plus à nous de faire quoi que ce soit."
répliqua le dieu sans se stopper.

Il s'éloignait toujours. Pan resta de marbre quelques secondes avant de lui emboîter le pas. Perplexe, je le regardai partir. Bientôt, Lily nous rejoignit, toute essoufflée.

"Mais... où ils... vont ?" demanda-t-elle.

"Je... je ne sais..."

Chamboulé, je tournai la tête vers le reptile contre lequel Sebastian et Kida se défendaient toujours. Puis, je regardai de nouveau le capitaine et le dieu s'éloigner, indifférents. Le Hollandais Volant approchait. Sasha avait mentionné Argos. Dans mes lectures, j'avais appris qu'il s'agissait d'un géant. Mon regard s'éclaira et je lançai au duo d'infortunés :

"Tenez bon ! Du renfort arrive !"

Comme le serpent claqua ses crochets dans ma direction, je pris les jambes à mon cou et rattrapai Pan et Poséidon, tout en m'assurant que Lily et Sasha suivaient.

"Ils vont s'en sortir." leur assurai-je, faussement désinvolte. "Argos va s'occuper du serpent et tout ira bien."

Je craignais tout de même pour leur vie, cependant l'assurance du capitaine m'inspirait à lui faire confiance. Il ne les aurait pas laissés périr. En m'approchant d'eux, je perçus les intonations revêches de leur conversation. Se disputaient-ils ?

"Elle se nourrit de vos secrets."
j'entendis Pan dire.

Il se tut brusquement en remarquant que nous les avions rejoints. Poséidon répliqua, imperturbable :

"Le seul moyen d'en venir à bout est de lui révéler un secret qui même pour Elle serait bien trop lourd à porter. Vous tentez de lui faire face mais vous vous contentez de vous laisser bercer par Elle. Elle n'est pas une Force docile. Elle ne se laisse pas manipuler. Soit on est clair avec Elle, soit on subit son Jugement."

"Nos plus terribles secrets ne seraient que broutilles face à l'implacable Vérité."
intervins-je d'un ton sec. "A mon humble avis, Elle réclame le secret de quelqu'un de valeur. Il faut que cette personne se dévoue afin de faire cesser cette folie."

Je n'accusais personne. Pourtant mon regard appuya un peu trop à la fois Pan et Poséidon. De tout le groupe, ils étaient ceux qui portaient forcément les "meilleurs" mystères susceptibles d'exciter la Vérité. Le capitaine me renvoya mon regard et j'y lus qu'il était d'accord avec mon point de vue.

"Ceux qui pourraient La stopper nous ont envoyés à leur place." dit-il, contrarié.

"Nos secrets n'auraient aucun effet sur Elle." déclara Poséidon. "Votre amazone est déjà morte."

Cette phrase me glaça des pieds à la tête. Eulalie... je ne pouvais croire qu'elle ait trépassé. Elle qui paraissait invincible... Elle était si jeune encore, ne possédait aucun secret susceptible de la faire périr. C'était d'une injustice sans nom.

"Mon roi s'en sortira car il a été honnête avec Elle et qu'il l'a réveillée. C'est à ça qu'on reconnaît la valeur d'un guerrier : quand c'est lui qui part au combat."

Après une petite pause, Poséidon ajouta, fataliste :

"Je n'ai plus rien à cacher. Elle sait tout ce que je sais."

"Bien. Dans ce cas, que faisons-nous ?" m'impatientai-je. "Si nous n'avons aucun moyen de La stopper, pourquoi ne pas repartir par bateau ? Nous récupérons Kida et Sebastian et..."

... nous quittons l'île en laissant Eulalie derrière nous. achevai-je mentalement.

Mon regard se perdit dans le vide. J'avais promis à Elliot de ramener Lily. Je lui avais laissé une lettre à ce sujet. En revanche, je n'avais pas jugé utile d'en faire de même avec Hypérion au sujet de sa fille. J'avais pensé qu'elle reviendrait forcément indemne. Comme je m'étais trompé...

"Un leurre..." réalisa Pan dans un murmure.

A cet instant, Poséidon eut un léger petit sourire. Le capitaine resta perdu dans ses pensées quelques secondes, le temps pour le dieu de dire :

"Tu n'étais qu'un présent, une offrande de mon roi. Tu n'étais pas là pour La stopper, mais simplement pour La nourrir davantage."

Son sourire s'accentua alors qu'il reprenait :

"Il a vu toutes les mondes, parcouru toutes les mers depuis une éternité. Il détient de très lourds secrets, mais toi seul est un obstacle entre lui et Elle. Tout ça n'est qu'un leurre."

Pan fit aussitôt volte-face pour se précipiter vers l'endroit que nous avions quitté. Un grognement puissant nous parvint, signe qu'Argos était arrivé à bon port (hrp : vanne du jour Evénement Titanesque #10 : L'Héritage Perdu ~ #97 [Fe] - Page 4 920691004). Au-dessus de nos têtes, un orage se préparait. Le ciel s'obscurcissait et déjà le tonnerre grondait. A moins que ce ne soit la voix du géant ?

Alors que le capitaine s'éloignait toujours, Poséidon déclara à Sasha, Lily et moi-même :

"Il fait ce qui est bon pour nous tous."

Il mentionnait son "roi", bien évidemment. Il aurait fallu être sot pour ne pas comprendre qu'il était à la botte d'Ouranos. Le dieu jubilait presque avec son sourire arrogant.

"Si vous n'étiez pas celui que vous êtes, je vous administrerais une correction !"
lançai-je d'un ton acerbe.

J'aurais aimé lui mettre mon poing dans la figure. Me contentant de lui tourner le dos, je m'élançai à la suite du capitaine qui avait déjà gagné beaucoup de terrain. Il en était de même pour la tempête. En était-ce vraiment une ou subissions-nous les retombées du combat d'Argos contre le serpent géant ? Il me semblait que des arbres entiers, déracinés, fonçaient droit sur nous. Je me stoppai net dans ma course, paralysé par ces projectiles de taille démesurée. Ils étaient accompagnés d'une quantité pharaonique de branchages et de poussières en tous genres.

"METTEZ-VOUS A COUVERT !" hurlai-je à mes compagnons d'infortune.

Je me recroquevillai sur moi-même, protégeant ma tête de mes mains, et du coin de l'oeil aperçus Lily qui évita un tronc d'arbre de justesse. Elle alla aussitôt se réfugier derrière un rocher. J'espérais que les autres aient eu autant de chance qu'elle. Me redressant pour me mettre à l'abri, je n'eus pas le temps d'esquiver une grosse branche qui me heurta de plein fouet. La violence du choc me projeta contre un tronc d'arbre, plusieurs mètres plus loin. A moitié assommé, je glissai et m'affalai sur le sol, tel un pantin désarticulé. La douleur à mon thorax me coupait le souffle. Incapable de prononcer la moindre parole, j'entendis un misérable gémissement sortir de ma gorge.

J'étais mort. Cette fois, c'en était fini. Nul ne pouvait survivre en étant transpercé par un morceau de bois.

"Il faut faire quelque chose !" fit la voix paniquée de François, lointaine et proche à la fois. "J'arrive pas à lui faire du bouche à bouche ! J'atteins pas ses lèvres !"

Mon regard trouble se posa sur mon torse et je crus y discerner des étincelles dorées. Nulle trace de sang, nulle plaie béante. Rien d'autre que les contours flous d'une armure ainsi que la silhouette d'un cygne blanc gravé dessus...

"Ca... Cassandre...?" parvins-je à articuler dans un filet de voix.

"Oh la la, ça va vraiment pas là !" s'écria François. "Il sait plus comment je m'appelle ! Combien j'ai de doigts ?"

J'expirai un peu d'air, croyant y laisser mon dernier souffle. C'était si douloureux... J'avais l'impression d'avoir été transpercé alors que je n'avais rien, en réalité. C'était encore plus déroutant que de véritablement mourir.


crackle bones
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