« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
S’échapper d’une foule était déjà une histoire pas simple, mais s’extirper d’une équipe de gardes olympiens remontés comme des poulets sur un grill lors d’un match de beach vollley… C’était carrément impossible. Ou suicidaire. L’ennui avec Sebastian, c’est qu’il était un peu trop gentil. Ou serviable. Et que même s’il détestait quelque chose il avait à cœur de faire plaisir. Mais… Il devait avouer que le fait qu’Alexis envoie le ballon dans la tête de quelqu’un – outre la douleur de cette personne – venait de lui offrir une porte de sortie ! Il grimaça en s’excusant mentalement de profiter de l’occasion et il recula prudemment dans le sable pour tenter de se dépêtrer du terrain. Un pas. Puis l’autre. Puis l’autre... Il y était presque lorsque les gardes s’impatientèrent de la durée d’une telle pause. C’est qu’ils avaient une partie à gagner, eux ! Ni une, ni deux, le marchand de sable franchit la ligne et se dépêcha de s’éloigner à toute allure. Il passa à côté du cadavre agonisant de sa précédente glace, s’excusa poliment en joignant ses paumes, puis pris le parti de se faire le plus petit possible. Pas facile avec une taille pareille mais, on fait avec. On peut faire avec.
Apercevant Sasha aux prises d’un karaoké avec Apollon et des jumeaux aux cheveux flamboyants, il pencha la tête sur le côté pour essayer de comprendre ce qu’ils étaient en train de chanter… Il avait une bonne oreille d’habitude mais il devait avouer avoir un peu de mal. Lorsqu’une jeune femme, qui venait de retirer son tee-shirt en criant puis de le lancer vers le micro, se mit à crier tout son amour pour les karaokés il décida de prudemment s’éloigner. Ca n’avait pas l’air très saint d’esprit dans ce coin… Et puis, la jeune fille risquait d’attraper de sacrés coups de soleil si elle continuait d’afficher autant de peau nue ! Ce serait dommage de devoir s’appliquer de la biafine le soir pour se remettre d’un moment de déviance.
Pris dans ses pensées, il sursauta légèrement en apercevant Lily qui, sautillant dans l’eau, faisait de grands signes dans sa direction. Dans le doute, Sab se retourna pour vérifier derrière lui qu’elle ne s’adressait pas à quelqu’un d’autre mais… Apparemment non. Il leva la paume pour la saluer en retour ; voilà bien longtemps qu’il n’avait pas pu échanger avec la jeune femme. Elle avait l’air parfaitement radieuse, les pieds dans l’eau en compagnie d’un monsieur que le gardien avait déjà rencontré : Jules Verne ! Pour un écrivain pluri-centenaire, il avait l’air d’être en forme. Quoiqu’un peu fatigué sur les bords. Ca arrivait à tout le monde.
La jeune femme cria quelque chose à son encontre mais il ne l’entendait pas très bien à cause de la musique et du karaoké. Obligé de s’approcher, il frôla l’eau de ses pieds mais n’y entra pas immédiatement. Elle n’était franchement pas chaude du tout, malgré les apparences ! Un long frisson le parcouru tandis qu’il s’obligea à serrer les mâchoires pour ne pas grimacer. Il n’aimait pas vraiment l’eau… Il n’y avait pas grand chose qu’il n’aimait pas, mais ça, c’était un tout autre genre de défi : Sebastian ne savait pas nager et il se passerait volontiers de devoir apprendre aujourd’hui.
« Viens ! » S’exclama Lily en s’approchant à sa rencontre pour le tirer un peu plus vers l’eau. « Y’a pieds ici ! »
Effectivement, il pouvait le constater parce qu’elle ne disparaissait pas sous les vagues malgré sa petite taille adorable. Il eu un sourire, gêné, à son encontre et essaya de garder l’air le plus calme possible. Avec de l’eau jusqu’au-dessus des genoux, il n’était pas franchement rassuré. Un enfant pouvait se noyer dans un verre d’eau alors un adulte dans la mer… C’était si vite fait.
Saluant poliment monsieur Verne, le marchand de sable vérifia que le tee-shirt blanc que le garde lui avait offert n’était pas trempé avant de tendre le ballon de plage qu’il tenait toujours dans ses mains. Sasha ne lui en voudrait peut-être pas de le prêter un peu à Lily pour jouer ? C’était fait pour ça, après tout ! Elle le gratifia d’un sourire et le pris bien volontiers.
« Merci ! »
Son regard se perdit dans le vague et Sebastian se tourna légèrement pour tenter de comprendre ce qu’elle regardait : une jeune femme rousse, au maillot de bain coloré, s’avançait dans l’eau à leur encontre. Il pencha la tête sur le côté, il ne la connaissait pas du tout elle. Mais visiblement, Lily si, puisqu’elle lui asséna un petit coup de coude dans la hanche.
« C’est Eulalie, une amazone ! » Avant d’ajouter avec un clin d’œil sûre d’elle : « Elle est hyper sexy ! »
C’était quoi ce petit air entendu qu’elle prenait ? O_o Sab devait bien avouer que, pour le coup, il ne comprenait pas bien l’intérêt de la réflexion… En revanche, il devint rouge lorsqu’il se rendit compte que la nouvelle venue les avait entendu !
« Bonjour Lily. Tu es très… Sexy aussi. » Commenta-t-elle d’un air très naturel, un petit sourire poli sur le visage. « Et bonjour… »
Ses yeux se plissèrent en le dévisageant longuement. Le gardien se mordit l’intérieur de la joue sans trop savoir quoi faire, essayant d’ignorer le petit éléphant ensablé qui grimpait sur le ballon de Lily pour aller lui tapoter le nez de sa trompe.
« Oui, très jolie, Lily. »
Non mais, quoi ?! Qu'est-ce que c'était que ce sable qui... ! Devant le spectacle, le visage de la rousse s’illumina.
« … Sebastian, le marchand de sable. Enchantée, je suis Eulalie, l’amazone… Sexy. »
Elle pencha la tête sur le côté, visiblement un peu indécise de cette appellation, avant de tout simplement tendre la main devant elle. Les yeux du gardien passèrent de son visage à sa main, puis de nouveau sur son petit air sage. Il devait avoir l’air un peu benêt ou attardé à être ainsi perturbé mais il fini par accepter de lui serrer la main. Un petit signe de tête accompagna les mots qui apparurent entre eux :
« Bonjour. Vous êtes… aussi très jolie. Enchanté. »
Il y eu une espèce de bruissement, un murmure très discret qui résonna dans l’air. Comme un bruit de vent s’engouffrant entre des branchages. Eulalie écarquilla les yeux et, un instant, Sebastian cru qu’elle avait aussi entendu.
« C’est magnifique… » Murmura-t-elle tandis que le sable disparaissait lentement, ébahie puis prise d’un sourire. « Vous ne parlez vraiment jamais alors ? »
Il n’eut pas le temps de répondre car elle prit immédiatement un air gêné.
« Pardon. Ca ne doit pas se poser comme question. Je devrais plutôt vous demander comment vous allez, si vous appréciez la fête ou si vous souhaitez un massage. »
Un massage ? O_o Ce fut à son tour d’être surpris, une main sur la nuque. Mal à l’aise.
« Ca fait longtemps que je n’avais pas été à une fête. »
Avoua-t-il, fronçant les sourcils en entendant résonner de nouveaux murmures. Quelques chuchotements discrets. Ou bien était-ce le bruit des vagues sur le sable chaud ?
« Je ne parle pas beaucoup. »
Avoua-t-il, muni d’un petit sourire désolé.
« Vous vous amusez bien ici ? »
L’amazone poussa un soupir rassuré, reprenant un visage radieux.
« Énormément ! Je n’avais jamais fais de... summer... Summer Bitch ? Je ne sais plus le nom. » Un petit air perplexe passa sur son visage, la faisant secouer la tête. « C’est mon premier été et j’aime beaucoup. C’est très... ensoleillé. Même si je n’ai rien contre l’automne. Ou les autres saisons. Je trouve la pluie agréable aussi. C’est différent. »
Elle parvenait même à lui tirer un sourire, papillonnant du regard et de la tête pour observer tout autour d’elle, tranquillement dans l’eau en face du gardien. Eulalie eu même un petit rire nerveux quand elle ajouta :
« Nous allons sans doute bien nous entendre. Vous parlez peu mais je compense en m’exprimant pour deux. »
Sebastian ne pu que hocher la tête dans un sourire doux et franc.
« J’aime beaucoup la pluie. Et les gens bavards sont très sympathiques en général. »
Sauf… Un type très bavard et qui n’écoutait rien. Enfin, Sebastian ne pouvait pas dire qu’Hades n’était pas sympathique. Il vivait juste sur une espèce d’autres planètes et semblait muni de bouchons d’oreille très efficaces parce qu’il n’écoutait jamais ce que les autres lui disaient. Un mystère ambulant.
Soudain, le gardien sentit quelque chose frôler ses pieds. C’était courant dans la mer, il y avait du sable, des coquillages, des petits poissons et des choses qui… vous agrippent… La cheville ?! Ouvrant de grands yeux, il ne put s’empêcher de sursauter et de se décaler de plusieurs pas. Qu’est-ce que… ? Lily lui avait dit qu’ils avaient pieds, pas qu’il pouvait y avoir quelque chose dans l’eau ! Il fallait le préciser ! Cette fois il entendit clairement des petites voix se mettre à cristalliser, comme des petits rires, puis les chuchotements se turent.
Son cœur tambourina dans son torse et il du porter la main sur celui-ci, s’excusant du regard en direction de l’amazone. Elle devait le trouver un peu stupide pour le coup…
« Désolé. Je crois que c’était un… »
La silhouette d’un poisson se matérialisa et prit vie entre eux, voguant sur la surface comme si de rien était. Il voleta jusqu’au visage inquiet d’Eulalie, passa à côté et s’évapora bientôt dans l’air comme le reste de son message. La jeune femme, sourcils froncés, observa l’eau puis releva lentement la tête vers lui avec une expression pleine… d’incompréhension. Evidemment, qu’il était bête, elle ne pouvait pas savoir ! Ni comprendre pourquoi il avait eu peur !
« Un poisson ? » Proposa-t-elle.
Doué le poisson. Surtout pour saisir une cheville. Un gros poisson alors. L’amazone fit bouger sa main au-dessus de la surface, comme si elle cherchait à voir ce qu’il avait pu croiser.
« Ce n’est pas une Cléo. Il vous a embêté ? »
Son petit sourire un peu moqueur n’avait rien de méchant mais Sab se sentit quand même ridicule. Peut-être avait-il rêvé ? Peut-être que rien n’avait attrapé son pied et que c’était juste une algue ou quelque chose de ce genre ? Il n’entendait même plus les murmures, juste la voix d’Eulalie et le bruissement régulier des vagues. Il était doué en rêve, c’était son domaine. Il attendit quelques instants avant de se passer une main sur la nuque. Un soupire.
Si même lui se mettait à avoir des songes les yeux ouverts, il n’était pas sortit de l’auberge le Marchand de Sable !
« Ca ne devait être rien. Merci, Eulalie. »
Il ne vit jamais la fin de sa phrase apparaître. A l’instant où Sebastian poussait un soupir de soulagement teinté de nervosité, il sentit très clairement quelque chose saisir sa cheville gauche. Et, sans autre forme de procès, cette chose le tira d’un coup sec et le happa littéralement sous l’eau.
Sans lui laisser la moindre chance de s’expliquer. Et ça, ce n'était pas très poli !
Eulalie
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"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"
"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."
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'Cause she's a cruel mistress and the bargain must be made.
Monsieur le Marchand de Sable venait de disparaître. Purement et simplement. Est-ce que c'était le poisson, qui l'avait à ce point effrayé pour qu'il parte aussi brusquement ? Mon cœur avait raté un battement de surprise tandis que mes yeux écarquillés observaient l'endroit où il s'était trouvé quelques secondes plus tôt. Je ne l'avais pas fait fuir quand même ?
Kida s'était approchée dans l'eau sans que je ne l'ai tout de suite remarquée, sans doute attirée par l'événement. Beaucoup sur la plage ne semblait pas l'avoir vu. Jules était non loin aussi, est-ce qu'il avait vu comme moi ce qui s'était passé ? Je lui lançais un regard interrogateur mais ce fut Lily qui fit quelques pas dans ma direction.
« Où est Sebastian ? »
« Parti. » fut la seule réponse que j'étais capable d'apporter, d'une voix distante.
Ça n'avait pas de sens. Je clignais des yeux et secouais la tête, ma bouche s'ouvrant à nouveau, à la recherche des mots que je souhaitais prononcer.
« Il sait se téléporter ? »
Mes sourcils se froncèrent dans une expression indécise. Après tout, il avait des pouvoirs, n'est-ce pas ? Il ne pouvait avoir juste disparu. Il devait s'en être allé quelque part de son plein gré. Lily sembla réfléchir en penchant sa tête, observant l'eau limpide recouvrant nos jambes.
« Mais parti où ? Je l'ai juste vu faire plouf. »
Le terme était approprié, en effet. Je ne savais pas quoi lui répondre. Je n'en avais pas la moindre idée et je n'étais pas la seule, puisque personne ne put apporter la moindre explication. Le rire de la jeune femme me troubla encore davantage. Pourquoi se mettait-elle à glousser de la sorte ?
« Ça chatouille ! C'est quoi ? »
Je ne sentais absolument rien. Mais Sebastian... Quelque chose l'avait touché aussi. Ce n'était pas un poisson. Ça ne pouvait pas être ça. Est-ce que c'était ce qui était en train d'arriver à Lily aussi ? L'expression de l'atlante, malgré son calme apparent, me laissa supposer qu'elle était en prise à la même sensation.
« Il y a quelque chose dans l'eau. » murmurais-je doucement, aussi intriguée qu'inquiétée.
« Lily, tu viens ? On sort de l'eau ! »
Il y avait un danger. C'était ce que je retenais de la façon dont m'avait regardé Kida juste après avoir dit ces mots. Elle ne le prononçait pas clairement mais c'était évident. Sentant mes mains se crisper, je me pinçais les lèvres pour jeter un coup d'oeil en direction de Jules. Il ne devait pas rester là non plus si c'était dangereux. Je tournais la tête vers la plage, ne distinguant plus la stature du Gardien de la Cité. Il devait pouvoir faire quelque chose, non ? Il verrait ce qui m'échappait dans les eaux clairs de la mer d'Olympe.
Je pris une inspiration plus longue, dans l'espoir de calmer ma panique naissante. Rien ne pouvait déraper à Olympe. Cet endroit était protégé. Peut-être n'était-ce qu'un jeu, qu'une blague... Je suivais Lily et Kida qui se dirigeaient vers le sable en tentant de me rassurer avec ses pensées. Mais les deux se firent happer dans l'eau trop vite pour que mon angoisse ait eu le temps de s'effacer.
Comme dans un réflexe, ma main attrapa le bras de Lily. Il était trop tard pour Kida. Elle avait déjà... disparue elle aussi. Ma respiration s'affola tandis que je cherchais l'écrivain, comme si il était plus à même de gérer cette situation que moi. Mais il ne pourrait sans doute rien faire. Même ma force n'était pas suffisante pour faire retenir la jeune femme à la surface. Je sentais que... quoi qui soit en train de la tenir, ça me surpassait. C'était trop puissant pour que je retienne cette attraction. Je risquais de la blesser en insistant et en cherchant à la tirer dans ma direction. Mon regard bouleversé eut juste en le temps de capter celui de Jules avant que je ne décide de me laisser emporter avec elle plutôt que de l'abandonner.
Lily n'était plus là pourtant. Il n'y avait que... de l'eau. Je cherchais à remonter sans y parvenir, comme si quelque chose me tenait ici, sous l'eau. Et je manquais d'air. J'allais... j'allais m'étouffer. Non. Ce n'était pas le cas. Ce n'était qu'une sensation. Je n'allais pas mourir noyée.
Mon rythme cardiaque était intenable et je restais immobile, ayant l'impression de me retrouver de nouveau comme bloquée dans la dent de Lily. C'était... aussi effrayant. Est-ce que le Clown était encore derrière tout ça ? Est-ce qu'il avait monté une sorte de plan diabolique qui était en train de se produire là, maintenant ? Il n'allait jamais me laisser tranquille ?
Hypérion. Il pouvait toujours me venir en aide, j'étais encore à Olympe, je crois. Il allait se montrer si je l'appelais. Rien. Rien du tout. Apollon ? Apollon n'était pas loin, ils avaient tous dû voir ce qui se déroulait, je n'allais pas rester ici éternellement. L'eau piquait mes yeux, c'était insupportable. Je les fermais si fort que ça me faisait presque encore plus mal. Balthazar. Non. C'était stupide. Il ne pouvait pas m'entendre, de toute façon. Pourquoi est-ce que personne ne répondait ?
« Il ne dit pas la vérité... »
Je ne connaissais pas cette voix. Une femme. D'où venait-elle ? J'eus envie de regarder autour de moi mais je savais que mes yeux douloureux ne percevraient rien. Elle venait de l'intérieur. De l'intérieur de ma tête. Ce n'était pas vraiment... rassurant. Je devais être en prise à une hallucination après avoir eu l'impression d'étouffer. C'était une évolution logique. Peut-être qu'en réalité, je pouvais mourir là et que ça s'arrêterait.
Qui ne disait pas la vérité, en plus ?
Je ressentais toujours comme ce poids qui me tenait, puis comme une... main, me relevant à la surface. La suffocation disparue tout aussi vite qu'elle était arrivée. Mes cheveux trempés étaient collés contre mes épaules et mon souffle incertain et saccadé. Il n'y avait plus Kida. Plus Lily. Plus Sebastian. Je me retournais, faisant face à la plage. Je me tournais à nouveau, faisant face à la mer. Elle n'était animée d'aucune vagues, d'un calme... olympien. J'étais toujours à la Cité. Il y avait toujours les invités. Pourquoi personne ne faisait rien ?
Ma main alla attraper celle de Jules qui était toujours là, sans lui donner plus d'explications. Mes pieds reculèrent instinctivement dans le but de quitter cette eau étrange, tandis que je l'incitais à faire de même jusqu'à regagner le sable. Je ne la quittais pas des yeux. Mes appels au Titan se firent plus virulents, plus insistants et enfin, après ce qui me semblait avoir été une éternité, il était là devant nous.
Je ne pus réprimer un soupir mêlant soulagement et nervosité, même si la vision de son visage âgé me rassurait d'une certaine façon. Sa présence avait le don de m'apaiser instantanément. Ce qui ne changeait rien au problème.
« Eulalie ? »
Il posa un regard sur ceux qui faisaient toujours la fête en ignorant ce qui venait de se produire, ne comprenant pas mon appel soudain. Ce qui était incompréhensible, c'était que le Gardien d'Olympe n'ait rien vu et que les gardes soient encore en train de jouer au ballon comme si tout était parfaitement normal !
« Ils ont disparu. »
J'avais beau les chercher dans la foule, je ne les voyais pas. Ils n'étaient plus là.
« Dans l'eau. Ils ont disparu dans l'eau. Vous l'avez vu aussi, non ? »
Je me tournais vers Monsieur Verne, cherchant un soutien de sa part tout en serrant davantage sa main. Je relâchais ma prise et la fit plus délicate en me rappelant toutes les douleurs qu'il avait déjà subit plus tôt. Je n'allais pas lui broyer ses articulations, il ne le méritait pas. Il n'y était pour rien.
« Lily, Kida, Monsieur le Marchand... Ils étaient là et ils ne sont plus là. » poursuivais-je, mon débit de paroles se faisant de plus en plus rapide. « Ils étaient juste là. Et j'ai voulu... J'ai entendu quelqu'un et... Ils étaient là et ils sont partis. »
Mon expression devait représenter autant d'incompréhension que de colère. Je n'avais rien pu faire pour retenir Lily et je me trouvais à ne pas parvenir à expliquer correctement la situation au seul qui était capable de l'arranger, d'après moi. Je cherchais Apollon des yeux, cherchant son soutien, mais tout ce que je vis fut une silhouette familière en train de s'approcher de nous. Je devais avoir attirer l'attention, à déblatérer ce qui semblait être des paroles inintelligibles, étant donné que le Titan se contentait de regarder l'eau, puis Jules, sans me répondre.
« Sasha ! Tu les as vu disparaître toi aussi non ? »
Mon ton était presque suppliant, mes sourcils froncés. Je n'avais pas halluciné. C'était impossible. Je l'avais senti, cette chose qui me retenait, je l'avais senti prendre Lily. Ça les avait touché avant de les emmener. Ils l'avaient tous fait remarquer.
« Il y a quelque chose dans l'eau. Quelque chose qui les a emporté. »
« Non, j'ai rien vu. J'ai pas dû faire gaffe. »
Les sourcils de la créature se froncèrent autant que les miens. Il y avait trop de monde ici, je ne pouvais pas le lui reprocher. J'étais juste... agacée.
« Il manque qui ? »
« Sebastian. Kida. Et... Lily. » ajoutais-je, encore plus inquiète. « C'est possible que... que ce soit Grand Sourire ? »
Je n'arrivais pas à me sortir cette monstruosité de la tête, mes pensées s'égarant vers tout ceux qu'elle pouvaient prendre pour cibles et que je ne voulais pas voir blessée. Tout ce que je souhaitais c'était que l'on m'assure que cette Chose n'était pas mêlée à tout ça. Ou que l'on fasse venir Elliot. Lui aurait paniqué comme moi au moins, en sachant que Lily n'était plus là !
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Kida
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| Avatar : Saoirse Ronan
| Conte : L'Atlandide, le monde perdu | Dans le monde des contes, je suis : : Kida
Tout s’était passé si vite que la jeune femme avait eu à peine le temps de réagir. Elle avait tenté de se recroquevillé sur elle pour que sa main atteigne sa cheville prisonnière de cette force qui la trainait vers le fond. Mieux valait elle qui Lily, c’était la dernière chose qu’elle avait pu penser avant de sombrer dans un état second. Avait-elle perdu connaissance, elle n’en avait aucune idée. Mais ses yeux étaient à présent clos et elle ne parvenait pas à les ouvrir, son corps toujours dans cette impression de flottement, cette impression de se tenir à l’horizontale, comme allongée. Des bruits revenaient à ses oreilles. Des bruits familiers, qui augmentaient d’intensité et de clarté à mesure que les secondes passait. Il y avait les odeurs aussi… cette odeur d’iode, d’herbe fraîche, de liberté. Elle le sut même avant d’ouvrir les yeux… elle était à la maison.
Ses deux prunelles couleurs océans s’ouvrirent brusquement et Kida constata que son impression d’être allongée était erronée, elle était debout, bien droite sur ses pieds et faisait face à ce lieu qui avait bercé toute son enfance, qui avait forgé cette qu’elle était devenue. Abasourdie, elle regarda tour d’elle mais constata qu’elle était seule. Sebastian avait vraisemblablement dû se faire emporter avant elle dans la mesure où il avait disparu après son « plouf » comme l’avait si bien dit Eulalie. Et pourtant, aucune trace de lui. A dire vrai, elle était seule. Pour la première fois de sa vie, elle était entièrement seule à Atlantis.
Les fantômes de son passé, de l’Héritage des Atlantes avaient disparu. Aucune âme ne semblait s’épanouir sur les terres et les morceaux de mer hormis elle. Fallait-il hurler ? Appeler ? Pour quelle raison ? Après tout, même lorsque les souvenirs atlantes l’accompagnaient, elle était tout de même seule. La seule chose qui la perturbait, c'est que toute sa Cité semblait si réelle, de son odeur à ses couleurs, en passant par ses sons. Elle avait ce sentiment désagréable d'être de retour et pourtant de ne plus entièrement faire partie de ce lieu, sans doute parce qu'elle l'avait quitté il y avait bien longtemps ou parce que la vie semblait l'avoir définitivement abandonné. Tout en déglutissant, Kida s'avança vers le premier pont de bois qu'elle trouva et se pencha dans l'eau claire qui n'abritait plus un seul poisson. Seul son reflet lui rendait se regard soucieux qu'elle se lançait désormais à elle-même.
La jeune femme passa une main dans ses cheveux pour les tirer en arrière, tout en réfléchissant à ce qu'elle devait faire, où elle devait aller pour comprendre pourquoi elle était là et surtout, si tout cela était réel ou non. Elle se releva alors brusquement lorsque l'idée lui vint enfin : la salle des cocons. Si ce lieu était véritablement sa Cité, on pouvait comprendre cette absence de Vie par la disparition du cristal, désormais en elle. Peux connaissaient l'existence de ces cocons, leur lieu de cachette, c'était un bon moyen de savoir la marche à suivre. En silence, ne se laissant pas démonté, elle rejoignit la salle, marchant pendant une bonne dizaine de minutes avant que la porte ne s'ouvre devant elle lorsqu'elle y aposa sa main. Les cocons étaient bien là, tous intacts à premier vue, dans la semi-obscurité et le silence, attendant sans doute pour vivre ou mourir définitivement. La Guide se baladait à travers les sarcophages de fortune de son peuple, cherchant celui qui aurait une faille, une faille qui lui permettait de l'ouvrir. L'idée de savoir ce qu'il y avait dedans la démangeait mais elle savait qu'en éventrait un condamnait la personne à l'intérieur et cette idée lui était insurmontable. Ne trouvant aucune faille, elle décida de passer à la seconde idée du plan.
Le Cristal était de retour sur la Cité, tout comme elle. Elle ne parvenait pas vraiment à le maîtriser, l'utiliser en harmonie avec sa propre volonté, mais elle se devait d'essayer. Si elle parvenait à l'activer tout en posant les mains sur un oeuf, cela le réveillerait peut-être, ramenerait un fantôme à cette espèce de vie dans le sommeil et elle aurait enfin quelqu'un à poser toutes ses questions. La jeune femme prit alors une profonde inspiration avant de poser ses mains sur la coque, les yeux fermés. Elle tenta veinement de se concentrer mais le seul effet escompté fut de tousser, ses voies respiratoires obstrué par quelque chose de poussiéreux et d'épais. De la cendre. De la cendre partout sur ses mains et qui glissait vers le sol. Le premier cocon venait de se réduire en cendre sous son impulsion. Un second suivit. Et un trsoisième et le sol se mit à trembler. Tout tombait en lambeau, tout allait s'effondrer. Prise de panique, Kida s'élança droit vers la sortie et se mit à courir le plus vite qu'elle le put à travers la Cité pour échapper à cette destruction massive qui la poursuivait, la ramenant à son point de départ. Lorsqu'elle y fut arrivée, tout s'arrêta alors brusquement et elle sentit une présence derrière elle.
Elle ne tourna dans un premier temps que la tête, découvrant son père qui la regardait avec son calme habituel et sa sagesse. Autour de lui, la Cité semblait reconstruite, comme si jamais rien ne s'était passé. Les lèvres tordues dans un rictus amère, la jeune femme pivota avec lenteur pour faire face à celui qui devait être son géniteur. Il aurait du y avoir de l'émotion, mais il n'y avait que de la méfiance, persuadée à présent que tout ce qu'elle voyait n'était qu'illusion et qu'elle avait affaire à un phénomène des plus fourbes.
- Qu'est-ce qui se passe ?
Le ton était dur et froid, nullement le ton qu'elle réservait à son père, bien plus celui qu'elle réservait à l'ennemi avant d'attaquer.
- C'est l'heure... - L'heure de quoi ? - L'heure de la Vérité.
Avant que Kida ai pu ouvrir la bouche, le visage de l'homme se brouilla pour devenir celui de...
- Atlas...
Le nom lui avait échappé, juste soufflé, alors que le cristal lui mettait ses souvenirs à jour. C'était la première fois qu'elle le voyait d'elle-même, son grand-père l'avait connu. De sa propre vie, elle n'avait souvenance que de Gaïa... et de Chronos. Pourtant, ce n'était toujours pas le Titan, elle en était certaine, il avait changé d'apparence sous ses yeux. Mais pourquoi le montrer lui ? Juste après avoir parlé de Vérité ? D'une voix forte, elle poursuivit :
- Et quelle Vérité je pourrai bien apprendre de ce Titan ? QUI êtes vous réellement ?
Pour toute réponse, la silhouette se brouilla une seconde fois, avant de devenir de plus en plus floue et de disparaître. Le décor s'état alors mis à changer à son tour, lentement, tandis que Kida chercher à comprendre les paroles de la silouhette et où elle l'emmenait. L'eau était toujours présente autour d'elle mais la surface sur laquelle était n'était plus la même. Elle semblait être sur une île rocailleuse, une île très grande où, au loin, la végétation se laissait deviner. Pourtant, ses pieds nus ne sentaient nullement la douce impression du sable au toucher. Fronçant les sourcils, elle baissa la tête et eût un haut le coeur en découvrant la Vérité. Elle sursauta, ne sachant trop quoi faire de ses pieds, la main sur le coeur, tout en continuant à observer la situation qui s'étendait et s'étaler devant elle. Sous le choc, elle ne trouva rien d'autre que de souffler cette phrase, une expression qu'elle vait connu à la surface mais qui résumait ce qu'elle pensait de ce qu'elle voyait :
- Le cimetière des éléphants...
Sasha Hale-Bowman
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| Avatar : Ksenia Solo
We were happy and it was all ... a lie
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Panique (le démon vert)
Trois jours plus tard, trois jours depuis que Lily, Sebastian et Kida avait disparue lors de la fête organisée à Olympe par Apollon sans laisser la moindre trace, pas le moindre indice qui pourrait nous indiquer où ils étaient passer, ils avaient tout simplement disparue et personnes ne les avaient encore retrouver, pas même Hyperion. L'autre fait inquiétant qui se déroulait en ville était que les personnes ayant été présente durant cette fête semblait différent, comme si quelques chose les avaient touchés et les forçais tout simplement à dire la vérité à chaque question cruciale, si ils choisissent de ne rien dire, ils restaient figés sans bouger, leur yeux grand ouvert à simplement fixer droit devant eux. D'après la rumeur certaines personnes semblait immunisé contre ce phénomène étrange, certains disaient que c'était juste parce qu'on leur avait peut être pas poser de question, moi même je n'avais pas encore eu à faire à cette étrangeté, peut être étais-je immune ? Ou peut être que mon heure était tout simplement pas encore arrivée.
D'après ce que racontais les gens, les questions arrivaient toujours dans un flash, ce qui rendait tout ce truc encore plus étrange. J’étais curieuse de savoir ce qui avait déclencher ce phénomène, ma première idée était que les monstres qui nous avait enfermés dans se train puis dans le Cocyte était de retour et nous forçait encore une fois à nous pousser à dire la véritée pour mieux nous jugée. Bien sur je n'avais pas encore eu l'occasion de prouver cette théorie et je gardais un oeil sur mes avants bras de temps en temps pour voir si un compteur ne ferais pas son apparition.
En attendant dans savoir plus, j'avais décidé de reprendre le cour de ma vie le plus normalement possible, même si je m'attendais à tout moment à ce que la situation dérappe et que peut être je soit entraîné dans une nouvelle aventure malgré moi mais qui me donnerait l'occasion de retrouver le trio qui avait été kidnappé. Je venais de mettre des biscuits au four et me décidais à aller faire un peu de rangement dans ma chambre pour m'occuper l'esprit, poussant la porte je remarquais qu'Hadès était présent, allongé sur mon lit, les sourcils froncer je l'observais un instant dans le plus grand silence, les bras croiser sur ma poitrine."Hadès."Finissais-je par dire pour saluer le dieu des enfers mais aussi pour briser le silence de plomb qui s'était abattue pendant plusieurs minutes."Qu'est-ce que tu fou ici ?"Avait-il découvert quelques chose qui pourrait nous aider dans nos recherche ? Ou était-il simplement venu pour une raison débile ?.
"Je ne mens pas. Je mens jamais. C'est pour ça que ça ne me touche pas c'est ça ?"Me demanda-t-il tout en fixant le plafond de ma chambre et je secouais la tête avant de ramasser ma veste en cuir qui trainait par là pour la déposer sur mon lit.
"Si on considère que tu m'a pas vraiment dit la vérité sur mes origines, j'en suis pas certaine."Je ramassais d'autre vêtements qui était tomber de leur cintre pour les remettres en place, il allait vraiment falloir que j'agrandisse mon dressing, ça manquait un peu de place.
"Ne pas répondre a une question qu'on ne nous pose pas c'est pas mentir."Je posais avec force une paire de chaussure dans le placard à chaussure, j'y était peut être aller un peu fort car il y avait à présent une déformation dans le bois. Je lâchais un petit rire sans joie."C'est pas une raison assez valable pour rien me dire."Moi qui pensais être passé outre cette révélation, je constatais à présent que ce n'était pas encore le cas, peut être que je ne m'en remettrais jamais qu'on met menti pendant autant d'années.
"Mérida est un peu trop honnête aussi... a moins qu'elle ne soit pas touché par ça."Je n'avais pas encore recroiser la rouquine depuis la fête chez Apollon, mais je me faisais la promesse intérieur d'aller lui rendre visite plus tard et pour voir aussi comment allait ma filleule."Et toi ? Sur quoi tu m'a déjà mentis ?"Il semblait suspicieux, comme si j'avais tout un tas de chose à lui cacher, il serait déçus d'apprendre que ce n'était pas le cas. Jetant un coup d'oeil par dessus mon épaule, je me stoppais dans mon rangement."J'ai jamais mentis sur quoi que ce soit."J'était plutôt du genre cash, à ne pas forcément tournée autour du pot, alors je mentais que très rarement sauf si la situation le demandait ou que je n'avais pas envie d'être honnête sur certains sujet.
"Y'a le vieux qui sais pas ce que c'est. Tout comme le blond. Du coup je me suis dit que si Olympe ne trouve pas faut que la mairie trouve ! et j'ai la solution ! On refait une fête mais avec tout le monde et au Rabbit Hole. Y'aura une piscine géante." Je fermais les portes de mon dressing pour me tourner vers lui, sceptique par rapport à son idée, je n'était pas assez naïve pour croire qu'il avait décider de vouloir sauver la ville."Tu crois vraiment que des gens vont se faire kidnapper dans une piscine ? Ou c'est juste que tu veux faire une autre fête pour essayer de faire mieux qu'Apollon ?" Seul le silence me répondit et je levais les yeux au ciel, lui et sa compétition avec Apollon était tellement juvénile."N'empêche j'ai apprécié que tu aille espionner Apollon. T'as pris l'initiative toi même, c'est bien."
Je me retenais de ne pas éclater de rire, ce n'était pas la raison pour ma présence lors de la fête du Gardien d'Olympe."Je ne suis pas aller à sa fête pour l'espionner."Et sur ces mots je quittais ma chambre pour me rendre dans la cuisine et vérifier la cuisson de mes biscuits. Hadès m'attendais déjà, biscuit en main qu'il laissa tomber au sol."Tu les as ratés ?"Je plissais les yeux en le fixant du regard, croyait-il vraiment qu'un biscuit était raté parce qu'il était chaud ? Par tous les serpents du Styx sauvez moi de la débilité divine."Non il est juste chaud, si tu avais attendu un peu qu'il refroidisse ça serait jamais arrivé."Je désignais une autre plaque du doigts."Tu peux prendre un biscuit sur cette plaque."
"J'ai plus faim."Dit-il avec un air boudeur et je me retenais de ne pas aller cogner ma tête contre le mur, quel enfant. Un cris retentit à l'extérieur, je fronçais les sourcils mais ne réagis pas tout de suite, c'était assez fréquent ces derniers temps d'entendre des gens crier, mais je tendais quand même l'oreille, curieuse de savoir qui avait été touché cette fois-ci.Je pari sur Aphrodite ! Ah ben non elle sort plus de chez elle depuis que ça a débuté."Je fronçais le nez de dégoût tout en ricanant intérieurement, pauvre petite choute.
Traînant les pieds en direction de la fenêtre qui donnait sur l'extérieur, je fus presque déçus de voir que c'était quelqu'un que je ne connaissais pas."Un type lambda."Commentais-je avant de retourner vers le coin cuisine."Tu m'a même pas demander pourquoi le grand Hadès est venu chez toi aujourd'hui."Ca devenait très grave quand même là, il devait avoir une mémoire sélective ou un truc comme ça.
Ouvrant la porte du four, je regardais les biscuits qui était en train de chauffer."Si c'est même la première question que je t'ai poser."Je refermais le four pour lui faire face."Alors qu'est-ce qu'il t'amène ?"
"J'ai entendu dire qu'ils se réunissait à Olympe pour blablater sur un truc qui saigne ou je ne sais quoi. On m'a invité. On peut difficilement se passer de moi...bref... j'ai pas envie d'y aller seul."Un truc qui saigne ? Je me demandais bien de quoi il s'agissait, en tout les cas retourner sur Olympe serait l'occasion idéal de demander où en était les recherches et si quelqu'un avait enfin une réponse à propos de tout ce bazard."D'accord et tu veux que je t'accompagne donc ?."C'était peut être une question légèrement idiote, mais je préférais quand même la poser on était jamais sur avec lui."De toute façon mes biscuits sont près, donc je peux me libérer sans problème."
"A dire vrai, ça sera comme la dernière fois que tu y est allée. Mais cette fois-ci t'espionnera pas pour moi vue que j'y serais aussi."Son allusion à la fête ne passa pas inaperçus et je me retenais de rouler des yeux."Comme ça tu pourra espionner toi même et peut être manger un hot dog si il en reste."J'éteignais le four pour éviter la moindre catastrophe.
"Y'avais des hots dogs ? Pourquoi on n'avait pas de hot dogs nous ? Il à donné des hots dogs ? Et j'ai pas été invité ? C'est honteux."Je restait silencieuse, il verrais ça avec Apollon. Hadès récupéra trois biscuits sur la plaque froide et je récupérais celle-ci pour l’emporter avec moi et on se retrouvaient ensuite à Olympe.
Je reconnue bien vite Apollon, Cassandre, Ellie, Hypérion, Heimdall, le dénommer Jules qu'Apollon n'appréciais pas vraiment et Eulalie, il y avait aussi une jeune femme que je n'avais jamais croisée auparavant de présente (X ). Ils semblaient tous en pleine discussion et notre arrivée les avaient interrompu et semblait en surprendre plus d'un.
"J'avais dit qu'on était invité ? C'était l'idée de Sasha de s'inviter. Je n'ai fait que la suivre."Je roulais des yeux tout en lâchant un soupire assez audible."Mais bien sûr, assume tes choix un peut."Je reportais mon attention sur les gens qui était présent et après un instant d'hésitation leur faisait à tous coucou de la main, affichant un sourire quelque peu mal à l'aise, avant de porter mon attention sur le titan Hypérion a qui je fit un signe de la tête respectueux.
"Euh...j'ai des biscuits... donc si vous avez faim et bien vous pouvez vous servir, c'est du fait maison."Je grimaçait et me tortillais légèrement sur moi même, comment passer pour une idiote qui sait pas communiquer devant tout le monde.
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L'Héritage Perdu « Le monde tel que nous le connaissons va changer. »
~ PARTIE II ~
« Combien de temps pensiez vous pouvoir garder cela secret ? » ~ paroles de Dolos à lui-même devant sa télévision, caché là où il se trouve actuellement...
« Le monde tel que nous le connaissons va changer. » ~ paroles d'un Templier à un autre, quelque part à Rome...
« Elinor ? Viens voir ça, c'est sur toutes les chaines ! » ~ paroles de Fergus Bowman à sa femme, Elinor, en direct de Storybrooke...
Sur toutes les chaînes du monde, des paroles peu rassurantes de l'actuel Président des Etats Unis d'Amérique...
« Mon prédécesseur a voulu garder cela secret, mais il est temps que vous connaissiez la Vérité sur ce monde qui vous est caché. Nos yeux sont rivés sur le ciel à la recherche de réponses sur est ce qu'il y a de la vie ailleurs, dans l'espace ? Alors qu'en réalité, depuis toujours la réponse à cette question se trouve sous nos yeux, dans une ville du Maine... »
L'aventure se poursuit le 4 août 2018 d'un point de vue chronologique. Les gens commencent peu à peu à être frappé par la Vérité !
Anatole Cassini
« Maîïîtreuuuh !!! »
| Avatar : ➹ Bill Nighy & John Krasinski
« Il existe 175.000
espèces de papillons... »
« Le papillon ne compte pas
les mois, mais les moments.
Ce qui lui confère suffisamment
de Temps pour vivre, ressentir, aimer. »
| Conte : ➹ Intrigue Divine | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ Le Titan Hyperion, un papillon étoilé.
Cela faisait plusieurs jours déjà qu'ils avaient disparus. Apollon avait organisé une fête sur Olympe pour célébrer l'arrivé de l'été, et quelque chose avait emporté nos compagnons de route dans les profondeurs de l'océan. Ca devenait une habitude que des amis disparaissaient. Mais cette fois ci, c'était différent. Car depuis ce jour, tous ceux qui s'étaient trouvés sur la plage ce jour là, avaient la fâcheuse manie de dire la vérité, toute la vérité, rien que la Vérité. Je n'arrivais pas à cerner le problème, ni qui pouvait bien être derrière tout ça. Et bien entendu, on attendait que j'apporte la solution. Si c'était aussi simple, je les aurais déjà ramenés...
« L'Asbru saigne depuis de nombreux mois. Ca n'est pas en continue. C'est pour ça que personne l'a remarqué. Heimdall ignore ce qui peut provoquer cela, tout comme moi. » dis-je. « Il est un passage entre les mondes, les univers et le Temps. C'est une force bien au delà de celle que vous pouvez imaginer. Elle est incontrôlable. Pour cela qu'on ne l'utilise pas, ou qu'en cas de nécessité absolue. »
« Comme quand vous êtes venu sur Meter ? » demanda Nora qui se trouvait au sein du groupe réunis autour de l'Asbru.
Ce dernier était composé de Nora, d'Heimdall le Gardien du Paradis Perdu, de Jules le Gardien de la Bibliothèque, d'Hadès qui s'était pointé pour on ne sait quelle raison en tant que digne représentant de Storybrooke, vue qu'il en était désormais le Maire. Accompagné par sa fidèle Sasha, qui avait apporté des gâteaux. Il y avait aussi Eulalie que j'avais pris à mes côtés, Cassandre et Ellie qui s'inquiétaient pour Lily. De ceux qui avaient disparus, on pouvait y compter Lily, Sebastian et Kida. Etrange choix, vue qu'aucun des trois n'était lié aux autres. Il y avait un éléphant, un rêveur et une atlante. Je m'étais un million de fois demandé si quelque chose les liaient, sans trouver de réponse à ma question.
On se tenait tous devant l'Asbru. Ce dernier était un grand cercle gravé sur le sol. Il contenait divers axes et il s'actionnait au centre, grâce au bâton d'Heimdall. La dernière fois que l'Asbru avait été activé comme il se devait, c'était pour se rendre à Vigrid. Les olympiens avaient reçu un message d'Aeon, envoyé par Gaia. Je me demandais encore comment qu'elle avait réussi une telle prouesse.
« D'ordinaire seul le Titan Roi peut activer l'Asbru. Un Titan pourrait contourner le problème, mais ça lui demanderait d'avantage d'énergie. » dis-je en me rappelant moi même ce que ça m'avait coûté de le faire quand on était venu à cette époque avec Cassandre. « Il s'en retrouverait pour un temps grandement affaiblis. »
« Est ce que... » débuta Nora. « Est ce que ça a affaiblis ma mère d'envoyer le message pour me sauver ? »
Elle s'inquiétait pour elle, et c'était normal. Je lui avais fait un petit regard se voulant rassurant.
« Ne t'inquiète pas. Elle avait du trouver un moyen pour l'utiliser sans pour autant diminuer ses facultés. »
« Ca ne nous dit pas pourquoi l'Asbru saigne. » prononça Cassandre.
« Je doute qu'on obtienne une réponse à cette question. »
« Et la Vérité ? Enfin l'Asbru ne pourrait pas y répondre ? Il est une entité vivante en quelque sorte. Si on lui demande : 'et toi, pourquoi tu saignes?', peut-être que ça pourrait marcher. »
Elle semblait confiante, mais ça ne marchait pas de cette manière là. Du coup, elle se tourna vers Heimdall qui se trouvait à quelque pas de nous.
« En tant que Gardien qui contrôle l'Asbru, tu pourrais pas faire quelque chose avec ton bâton et lui demander de nous répondre ? Après tout Gaia a bien réussi à l'utiliser, alors pourquoi pas l'un d'entre nous ? »
« Dame Gaia n'a pas activé l'Asbru. » répondit le Gardien, tandis que je me tournais dans sa direction.
Avait-il répondu par lui même, ou est ce que cette chose qui avait pris pocession des paroles de chacun, commençait a avoir un effet sur mon Gardien ? Jusqu'à présent elle ne touchait que les mortels, et aussi quelque divins. Elle n'avait pas d'effets sur moi, ni sur mon amazone. Les Voyageurs ne semblaient pas touchés non plus.
« Qu'entends tu par là, Heimdall ? » lui demandais-je intrigué.
« Ce n'est Dame Gaia qui a envoyé le message. »
Chronos ? Je me rappelais les mots d'un vieil ami prononcé lors de l'un de mes songes. Je m'étais retrouvé dans un rêvé éveillé face à Ouranos, et il m'avait confié que l'Asbru saignait parce que le Titan Roi m'appelait. Est ce qu'il se servait de l'Asbru ? L'avait-il lui même activé pour Nora ? Mais dans quel but ? Ca serait illogique.
« Je doute que ce soit notre Titan Roi qui ait activé l'Asbru. » prononçais-je en faisant référence à Chronos. « Tu dois faire erreur. Surtout qu'il n'avait pas encore ses fonctions à cette époque. »
Car à cette époque là, c'était toujours Ouranos le Titan Roi et non Chronos.
« Il les avait. » répondit le Gardien.
Si Chronos n'était pas encore le Roi, il ne pouvait pas avoir fait cela. Ce que disait le Gardien faisait forcément référence à Ouranos. C'était irréaliste et il se contredisait lui même. Pourquoi Ouranos aurait activé l'Asbru ? C'est Cassandre qui prononça cette absurdité à voix haute.
« C'est Ouranos ? » demanda t'elle avec une hésitation. « Ouranos a envoyé le message ? »
A sa question, Heimdall se contenta de hocher la tête. Il se trompait, c'était évident.
« On était en pleine guerre ! Jamais il aurait pris un tel risque d'activer l'Asbru. Cela aurait considérablement réduit ses forces. Mon frère commettait des erreurs, mais pas au point d'envoyer un simple message pour se rendre sur Vigrid, et ce sans raison valable. »
Heimdall semblait touché par le fait que je remettais sa parole en doute. Mais il ne pouvait pas en être autrement. Ce qu'il disait était impossible ! Quant à Nora, elle m'avait adressé un regard avant de détourner la tête. Elle semblait vexé elle aussi par ce que je venais de dire. La sauver n'était pas une raison valable ? Bien sûr que si, mais pas pour le Titan Roi.
« Le Seigneur Ouranos ne quittait plus la Cité suite à cela. » ajouta Heimdall.
Qu'est ce qu'il voulait dire par là ? Je ne comprenais pas où il voulait en venir. Oui, c'est vrai que Ouranos, à tout bien réfléchir, restait principalement sur Titania depuis la fin de la guerre. Mais qu'importait ? Sa place était dans la Cité, surtout en pleine reconstruction.
« Il a été grandement affaiblis. »
Je fixais toujours le Gardien. Ce qu'il disait... ça m'interpellait. Je n'arrivais pas à penser à autre chose. Mais mes pensées se mélangeaient dans ma tête, et je ne trouvais pas d'explications logiques à ses mots.
« Pourquoi ? » laissais-je échapper.
Pourquoi Ouranos se serait volontairement affaiblis ? Ce qui expliquerait beaucoup de choses, dont le fait qu'il avait confié sa suite à Chronos. Et surtout qu'il n'avait pas osé lui tenir tête. Heimdall me regarda, comme si il attendait de savoir si il pouvait dire ce qui lui brûlait les lèvres.
« Pourquoi Ouranos les a envoyé là bas ? C'est insensé ! » protesta Cassandre.
Peut-être que c'était ces mots qui avaient poussés le Gardien à répondre. Ou simplement la Vérité. Quoi qu'il en soit, il ne l'aurait sans doute pas fait, si il n'y avait pas été contraint. Cette chose, quelle quel soit, était assez forte pour contrôler les paroles d'un Gardien. Je me demandais quand elle m'affecterait moi. Et surtout si le poids des révélations serait aussi dur à porter. Comme par intuition, j'avais tourné la tête en direction de Nora. Elle m'avait regardé, avant de fixer une nouvelle fois le Gardien, comme lui même la fixait.
« Il l'a fait pour elle. » dit-il alors qu'une once d'incompréhension traversa l'esprit de Nora. « Fille de Titan. » acheva t'il.
Elle semblait aussi perdue que nous. Elle avait déjà du encaisser une nouvelle récemment, et en voilà une autre qui n'allait pas arranger les choses. J'aurai du contredire une nouvelle fois le Gardien, mais au fond de moi je me doutais qu'il disait vrai. Elle ne portait pas l'aura de son père, ni celle de sa mère. Mais je savais que Gaia était sa mère. J'étais là le jour où elle était venue au monde. Et je comprenais désormais un peu mieux certaines choses. Cela dit, tandis que j'aurais du être intrigué par la nouvelle, celle qui me perturbait autant, était l'incompréhension qu'elle représentait à mes yeux. Une fille de Titan sans pouvoirs, sans force particulière, aussi ordinaire qu'elle... une fille de deux Titans. C'était à ne rien y comprendre. Les enfants que mes frères et soeurs avaient eu, étaient puissants, grâce à l'alliance des Titans et des Nymphes. Il n'y avait jamais eu avant elle un enfant né de deux Titans. Je ne pensais même pas cela possible. Je savais ce que l'alliance d'un des nôtres avec un humain était capable de créer, mais de là à imaginer que deux des nôtres donneraient naissance à quelqu'un d'aussi... je ne trouvais pas le mot. Nora était exceptionnelle, mais aussi tellement faible face à ce qu'elle devrait être. C'était incompréhensible...
« Tout ça ne rime à rien. » achevais-je.
« Attends ! » m'interrompis Cassandre.
Je m'étais tourné prêt à partir, mais elle avait posé sa main sur mon bras. Elle m'observait tout en jetant des regards vers Nora. Puis, elle se décida à chuchoter.
« Tu crois que ça l'a épargné... ? » demanda t'elle.
Je ne comprenais pas à quoi elle faisait allusion.
« Que veux tu dire par là ? »
Est ce qu'elle parlait de Nora ? Je n'en avais pas l'impression...
« Ce qui est arrivé aux autres... ça aurait du l'atteindre. Mais si il n'avait plus ses... facultés ? Enfin, si il n'était plus lui même un... Titan ? »
Je comprenais désormais à qui elle faisait allusion et de quoi elle parlait. Est ce que Ouranos avait perdu ses facultés et est ce que ça voulait dire qu'il avait été épargné par ce qui avait frappé tous les Titans de mon époque ? Beaucoup trop de choses se bousculaient une nouvelle fois dans mon esprit. J'avais besoin de temps pour réfléchir à tout ça. Et Cassandre le savait bien...
« On n'a pas le temps, Hyperion... » dit-elle en descendant sa main jusqu'à la mienne et en la serrant dans la sienne. « Je sais que tu aurais envie de t'éloigner pour réfléchir à tout ça, comme tu le fais à chaque fois. Mais cette fois on ne peut pas. Tu imagines ce que ça signifie si il était humain ? »
« Ca n'est pas possible, Cassandre... »
« Mais si tel a été le cas ? Tu sais ce que ça implique ? Il est toujours là... quelque part... »
Je secouais la tête, ne voulant pas croire à cette hypothèse. J'avais vue Ouranos. Je l'avais vue dans un songe. Un vestige du passé. C'était des choses qui nous étaient possibles. Mais il n'était pas réellement là. Il n'était pas réel. Penser l'inverse aurait été absurde !
« Le Soleil tape fort aujourd'hui, n'est ce pas ? » prononça une personne à proximité de nous.
On avait tous les deux tournés la tête dans sa direction, tandis que le Gardien avait saisi fermement son bâton. Quelqu'un s'était introduit au sein de notre petit groupe, et on ne l'avait pas sentis arriver. Nora était toujours à proximité, tout comme les autres. Et face à nous se tenait une femme.
« Cela dit, il n'a aucun effet sur vous, ici, je me trompe ? »
Un léger sourire apparu au coin de ses lèvres. La fois où j'avais croisé Ouranos en songes, le Soleil m'avait éblouis. Ici, il n'avait aucun effet sur moi. Mais je connaissais un endroit où il en avait un... un endroit où je ne pouvais pas me rendre. Où aucun Titan le pouvait... mais où semble t'il se cache Ouranos. Du moins si il est encore en vie. Tout se mettait tout doucement en place.
« Je ne suis pas ici pour vous, ne croyez pas cela. Si je suis venu à vous, c'est parce que son influence sur quelqu'un qui m'est précieux est néfaste pour nous tous. » dit-elle en me fixant. « Il a révélé des choses. Il a utilisé le pouvoir de l'île pour se reconstruire. Il a réveillé un mal enfoui si profondément qu'on l'avait oublié jusqu'à aujourd'hui. Une Vérité cachée. »
Je l'observais. Je sentais son aura. Elle était une créature des mers que je n'avais jamais cotoyé. Mais cette odeur, cette chose qui émanait d'elle... je savais d'où ça venait.
« L'île perdue. L'île oubliée. Vous ne vous doutiez pas que c'était là bas qu'il se cachait, n'est ce pas ? Quelle ironie... » prononça t'elle avec un petit sourire jouissif.
Cassandre m'adressa un regard.
« De quelle île parle t'elle ? Je la connais ? » demanda t'elle.
Je restais silencieux, fixant la créature. Je n'aurais jamais supposé un seul instant qu'Ouranos était encore vivant. Et encore moins qu'il se serait caché dans cet endroit. Cela prenait tout son sens maintenant. Quelle que soit la question que je me posais, je lui trouvais une réponse. La créature disait vrai. Si il était encore vivant, il ne pouvait se trouver que là bas.
« Il faut qu'on y aille ! » s'exclama Cassandre. « On monte un groupe et on y va ! »
« Non. » répondis-je. « Pas de Voyageurs sur cette île. » ajoutais-je.
« Alors tu y vas toi ? Tu fais un aller retour rapide et tu ramènes maman ? »
C'était limite implorant ses paroles. Elle me portait une telle confiance. Elle me croyait si fort que n'importe qui d'autre. Mais elle se trompait. Il y avait des forces bien plus puissantes que moi dans l'univers, et certaines qui m'effrayaient...
« Je ne peux pas me rendre là bas. »
« Vous le pouvez. » répondit Heimdall, tandis que je lui adressais un regard plein de reproches.
« Je ne vous permet pas, Gardien. »
« Il a raison. » trancha Ursula. « C'est bien trop dangereux. Qui sait ce qui pourrait y être révélé, n'est ce pas... ? »
J'avais la sensation d'être jugé. Ce n'était pas la raison pour laquelle je ne souhaitais pas me rendre là bas. Ou pas vraiment... ça importait peu de toute façon. Ce n'était pas une bonne idée de se rendre sur place, même si on ne pouvait pas laisser nos amis là bas.
« Tant qu'il sera là bas, la Vérité sera présente. Vous ne pourrez pas la stopper d'ici. »
Elle ne se trompait pas. Il n'y avait pas trop de solutions possibles, en dehors de se rendre sur place.
« Vous allez avoir besoin d'un bateau... » murmura t'elle.
Alors c'était donc ça le piège ? J'avais secoué la tête de gauche à droite. Si ils attendaient de moi que j'y envoie Pan, ils se trompaient. Ce n'était pas une bonne idée. Si Ouranos était réellement là bas, y envoyer Pan pourrait jouer contre nous.
« Pan peut se rendre là bas ? Alors on l'appelle ! » s'exclama une nouvelle fois Cassandre. « On monte un groupe et on y va avec lui ! »
Ce n'était pas une bonne idée. On ne pourrait pas contrôler ce qui arriverait. Mais est ce qu'on avait une autre solution ? J'avais beau retourner le problème dans tous les sens, il n'y avait rien. Je ne voyais rien. Je n'avais pas le choix. Si on voulait retrouver nos amis, on n'avait pas le choix.
« Heimdall ? » dis-je au Gardien. « Fait venir le Hollandais Volant... et son capitaine. »
Le Gardien inclina la tête avant de disparaître. Il était porteur d'un message, celui d'un appel à l'aide. Je sentais déjà d'ici la joie émaner de Pan. Un Titan qui lui demandait son aide...
Je pensais une nouvelle fois à ce que j'étais en train de faire, tandis que la créature retournait dans les eaux. Elle avait eu ce qu'elle voulait. On allait mettre au même endroit le Capitaine et son Roi. Mais pire encore. On allait le faire aller dans un lieu où la Vérité le frapperait en pleine face. Qui sait ce que ça provoquerait chez lui ?
« J'irai avec lui. » prononça Nora.
J'avais une nouvelle fois secoué la tête. On prenait déjà suffisamment de risques comme ça. Je l'avais fixé, avec un regard compatissant. Elle venait tout de même d'apprendre quelque chose qui m'avait perturbé, et qui devait encore plus l'atteindre.
« Laisse moi le temps de tirer tout ça au clair, Sinmora. C'est... il y a une Vérité qu'on ignore et sans elle, on ne peut pas prendre de risques. Tu comprends, n'est ce pas ? Je te demande de rester ici. C'est là qu'on a besoin de toi. S'il te plaît. »
Je la sentais hésiter.
« Est ce que... Ouranos est mon père ? » prononça t'elle le plus distinctement possible.
Je me contentais de secouer la tête de gauche à droite.
« Je ne sais pas. J'ignore la réponse. » répondis-je. « Laisse moi le temps de comprendre... s'il te plait. »
Elle fut une nouvelle fois hésitante, puis elle finie par hocher la tête et s'éloigner. Elle m'écouterait. Et avec le Temps on finira par en apprendre plus sur tout ça et y voir plus clair. Fille de Titan... je n'arrivais pas à croire que Gaia m'ait caché quelque chose de cette ampleur. Mais d'un côté, Heimdall n'avait pas dit que Ouranos était son père. Juste que son père était un Titan. Je ne voyais pas ce qui aurait poussé volontairement Ouranos à s'affaiblir pour faire venir Nora ici, si il n'était pas son père. Mais je ne voyais pas non plus Gaia et Ouranos avoir un enfant en commun. Il y avait un sens caché à tout ça, et il allait falloir attendre pour comprendre, ou alors se retrouver nez à nez avec Ouranos et lui poser la question. A condition qu'il y répondrait.
« Eulalie ? » dis-je à mon amazone. « Tu accompagneras Pan. Il n'y a rien à craindre avec toi. La Vérité ne peut pas t'atteindre. Tu es faites d'argile. Le matériaux le plus noble et pur. Elle ne te touchera pas. Du moins pas mentalement... » ajoutais-je.
Je lui avais ajouté quelque chose par la pensée. Quelque chose qui expliquait le fait que j'avais besoin que ce soit elle qui accompagne Pan. Je m'en voulais de lui demander cela, mais je savais qu'elle prendrait la bonne décision si ce que je redoutais arriverait.
« Ellie ? »
Elle pensait sans doute que j'allais lui demander de se rendre sur place avec Eulalie. Mais ce n'était pas le cas. Ca serait bien trop dangereux pour elle.
« J'aimerais te demander de m'accompagner quelque part... » dis-je à contrecœur.
Chacun avait vaqué à ses occupations, attendant l'arrivé du Hollandais Volant. Ca ne devrait pas prendre plus de quelque heures. Quant à Cassandre, elle s'était approchée de moi.
« Où te rends tu ? »
Je m'étais tourné vers elle et je l'avais contemplé quelque secondes, avant de fixer l'océan qui s'étendait à perte de vue face à nous.
« Même sans ses pouvoirs, Ouranos reste puissant. Nos dons font partit de nous. Ils sont l'essence même de ce que nous sommes. »
« Tu as peur qu'il tente quoi que ce soit ? »
« J'ignore ce qu'il a en tête. Mais on ne peut pas affronter aussi bien le Roi et son Capitaine. Si Pan nous joue un tour, on doit s'y préparer. »
« A quoi tu penses ? »
« On a besoin d'aide, Cassandre. Quel que soit le risque à prendre. »
Elle comprenait enfin ce que j'avais en tête. Et elle connaissait tout comme moi ce que cela impliquait. Il ne nous restait plus grand chose à faire maintenant, à part espérer que mon plan marche. Et dans le cas contraire, vivre avec le chagrin que cela impliquerait. Elle m'avait serré contre elle pour me donner de l'espoir. Je l'avais serré à mon tour. Quel que soit la fin de cette histoire, on resterait fort dans l'adversité.
Sebastian Dust
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| Avatar : Eddie Redmαyne.
From Gold to Grave Who's making the Sandmandream ?
| Conte : Les 5 Légendes. | Dans le monde des contes, je suis : : Le Mαrchαnd de Sαble ϟ Archeron.
that night i lost something inside me. or perhaps several things.
« something central to my existence, the very support for who i am as a person. »
Lorsque les yeux de Sebastian s’ouvrir, ce fut pour constater un immense ciel bleu au-dessus de lui. Eternel. Sans nuage. Infini de sa clarté sous le soleil tendre… L’instant d’après, il recracha à en perdre ses poumons toute l’eau que contenait sa bouche et le reste de son système respiratoire. Il hoqueta comme un enfant, toussa comme un fumeur et se crispa comme un condamné attendant l’heure de son trépas. De l’eau. Plein d’eau. Qui glissa hors de ses poumons pour lui permettre d’inhaler enfin un peu d’air et de ne plus suffoquer. Noyé. Il s’était… Noyé ? La tasse qu’il venait de régurgiter semblait le prouver, le forçant à se tourner sur le ventre pour supporter les derniers haut-le-cœur qui faisaient trembler son être de la tête aux pieds. Cracher. Pester. Reprendre un souffle douloureux quand ses yeux rougis par l’effort commencent enfin à discerner quelque chose de cohérent. Il discerne. Devine. Aperçoit un sable sombre juste devant son nez et s’appuie sur un rocher pour se redresser.
Face à lui, une végétation dense et verdoyante, balayée par un léger vent qui résonne jusque dans les cimes, s’étalant visiblement sur des kilomètres entre des pics montagneux. Ca n’avait plus rien à voir avec la plage d’Olympe et sa foule de gens aussi dévergondés que dénudés ; d’un côté ça le rassurait et de l’autre… Il inspira une nouvelle fois, son esprit se remettant progressivement à fonctionner tandis qu’il s’asseyait. L’océan. A perte de vue, l’océan bordait la plage… Etait-ce le même océan que celui où on l’avait fait barboter ? Où, pire, on l’avait entraîné et tenté de le noyer ? Il déglutit à cette idée et cela le fit tousser encore, le forçant à courber l’échine. A baisser les yeux.
Et à se rendre compte que sous ses doigts, ce n’était pas un rocher mais un crâne humain qui se trouvait à demi-enfoui dans le sable.
Il sursauta de surprise, se redressant vivement mais prudemment de sa place en constatant qu’il n’y en avait pas qu’un seul. Plusieurs autres se trouvaient là, estompés par les vagues pour certains, quasiment disparu sous les couches de sables pour d’autres, ou alors encore bien visible et même fragiles… Comme celui qu’il écrasa sous son pied dans un craquement sec qui lui provoqua un frisson incommensurable et glacé. Fermant les yeux au cas où une punition divine viendrait le saisir, il s’excusa un millier de fois dans sa tête pour le malheureux qui avait dû subir cela ! Les poings serrés, il délia peu à peu ses doigts en rouvrant ses paupières et constatant que rien ne lui arrivait. Non. C’était juste le panneau de bienvenue de l’endroit le plus glauque du monde. On aurait dit une carte d’aventures pirates mais grandeur nature et un peu trop réelle pour être vraiment appréciée.
Immobilisé au milieu des crânes qui s’étalaient sur plus d’une dizaine de mètres, son regard balaya ses derniers jusqu’à rencontrer deux petits pieds aux ongles vernis. Il suivi la ligne des chevilles, remonta le long des jambes, croisa un maillot de bain et puis enfin le visage, figé, de Lily ! Elle était là ! Ses prunelles écarquillées et sa bouche légèrement entrouverte laissait présager qu’elle était dans le même état de choc que lui par rapport à leur comité d’accueil… Si ce n’était pire. Se mordant l’intérieur de la joue, Sebastian tourna par réflexe la tête en direction de la mer au cas où quelque chose en sortirait. Apparaitrait. N’importe quoi qui traduirait leur arrivée mais il n’y avait rien d’autre que l’ondée calme de l’océan. Mais rien. Alors, il entreprit d’avancer entre les os humains sans plus rien écraser afin de combler la distance qui le séparait de Lily, ses pieds nus refusant de connaître à nouveau la sensation de bafouer un squelette.
Une fois à sa hauteur, il agita doucement sa paume devant son visage pour espérer la faire réagir. La jeune femme cligna plusieurs fois des yeux avant de fixer ceux du marchand de sable, hochant la tête comme si elle répondait à une question inexistante. Un instant de flottement. Une latence nécessaire à la connexion à la réalité.
« Y'a des crânes. De vrais crânes. » Commenta-t-elle d’une voix étrangement calme. « Ce sont des vrais crânes, n'est ce pas ? »
Son ton trahissait qu’elle était aussi légèrement perturbée… Voire carrément inquiète par rapport à cette évidence. Pourvu qu’elle ne se mette pas à pousser des hurlements. Se mordant l’intérieur de la joue, Sab fini par hocher doucement la tête mais il haussa aussi les épaules comme s’il n’était pas sûr. Il n’était pas un spécialiste des crânes humains ni des ossements ; il laissait volontiers ça aux archéologues et autres médecins légistes. En tout cas, quand Lily hocha vivement la tête plusieurs fois d’un air pas franchement détendu, il apposa doucement ses mains sur ses épaules. La rassurer, même si lui n’était pas dans un meilleur état, et l’obliger à le regarder. Capter son attention. Echanger une parole silencieuse. Ça allait aller. Ça devait aller. La meilleure chose à faire restait de se diriger vers la végétation, ils ne pouvaient pas rester au milieu de ce cimetière à attendre que le ciel ne leur tombe sur la tête. Lentement, Lily vint saisir l’un de ses poignets et glisser sa main dans la sienne, semblant accepter de le suivre à travers les os et autres crânes en faisant tous les deux attention à leurs pieds.
Alors qu’ils progressaient d’un pas lent, un léger murmure résonna dans l’air. Sebastian releva le menton, tournant par réflexe la tête vers l’eau en fronçant les sourcils. Il avait du mal à entendre. Du mal à saisir… c’était très confus et diffus, un arrière-plan sonore sans réel sens. Sentant les doigts de Lily se resserrer autour de lui, il reporta rapidement son attention sur elle et continua d’avancer pour franchir le cimetière silencieux. Quelques coups d’œil en arrière ne purent être retenus cependant, que ce soit pour s’assurer de l’état de sa compagne de route que pour observer l’horizon à l’apparence si tranquille. Au moindre petit craquement, il sentait Lily se crisper mais ils tenaient bons. Il ne fallait pas rester sur place. Il ne fallait pas profaner davantage cet endroit et les morts qui y reposaient ; Joanne lui avait expliqué à quel point les esprits n’appréciaient pas d’être malmenés même après leur décès.
Plus ils s’éloignaient du rivage et plus le murmure s’accentuait, étrange résonnance alors que le gardien avait la très nette sensation que ce son provenait de l’eau. Lorsqu’il posa enfin le pied dans du sable plus clair et qu’ils s’échappèrent de la zone osseuse, un chuchotement très distinct résonna à proximité de ses oreilles.
« Ils ont tous échoués… »
Une voix féminine et inconnue. Cette fois, le nez relevé vers les alentours, Sab fini par poser les yeux sur Lily en l’interrogeant du regard. Avait-elle entendu elle aussi ? Il désigna son oreille et tapota sur sa tempe avant de lever l’index vers le ciel. Qui avait échoué ? Et… A quoi ? Comment pouvait-on s’échouer, autrement que par la façon dont il était arrivé ? Etait-ce à une épreuve ? Il repensa aux nombreux crânes et frissonna encore, se demandant intérieurement si tous ces gens avaient réussis à atteindre l’île ou s’ils étaient morts noyés avant. Poli comme il était, il n’allait pas leur poser la question, mais ce détail le perturba.
La jeune femme l’observa sans trop comprendre.
« Tu as entendu quelque chose ? »
Apparemment, elle, elle ne l’avait pas entendu. Il abaissa son menton et désigna l’eau de ce dernier.
« Ca vient de la mer. »
Il ne savait pas comment il pouvait le savoir, mais c’était une impression et une sensation. Et ce n’était pas le fait de s’en espacer qui avait réduit les murmures, au contraire.
« Tu n’entends rien ? »
Elle secoua la tête pour lui affirmer que non. Parfait. Très bien. Il entendait donc de nouveaux des voix et ce n’était pas franchement normal… Non ? Peut-être qu’il était en train de devenir fou ? Ou bien que les songes réclamaient un peu trop sa présence ? Mystère.
« Pourquoi tu ne parles pas ? » Demanda soudain Lily.
Sebastian papillonna du regard sans trop comprendre, observant son petit air gêné tandis que le silence s’installait à nouveau autour d’eux. Plus de voix. Plus de murmures. Plus rien. Sentant comme un poids apparaître au-dessus de leur tête, il passa une main dans sa nuque en esquissant une moue intriguée. La question tombait des nues et il lui fallut quelques secondes supplémentaires pour en comprendre le sens.
« Le sable permet de se faire bien mieux comprendre. »
Ecrivirent les lettres dorées et mouvantes, quelques volutes se permettant même d’illustrer un personnage se faisant attraper par une vague puis atterrir sur une ile. Les images valaient parfois mille mots, une compréhension universelle et un moyen de communication plus ancestral encore que les sons formulés. La préhistoire vivait de dessins tracés sur des murs. Les livres pour enfant comportaient bien plus d’illustrations que de phrases. Tout le monde comprenait un pictogramme quand il fallait mobiliser d’autres savoir pour parler une autre langue. Il vivait avec une entité capable d’illustrer lettres comme songes, rêves comme images, il avait donc appris à vivre avec et à se faire comprendre avec. Les enfants posaient parfois la question mais tous souriaient à la réponse. Le sable était ce qui le représentait. Le sable était tout ce qu’il était. Un ami et un allié, un défenseur et un protégé.
« Tu as été emporté aussi ? »
Se rendant compte qu’il ne lui avait pas posé la question, il attendait sa réponse mais cette dernière ne vint jamais. Les lettres de sable furent balayées et se dispersèrent bien trop rapidement avant de se reformer dans une toute autre question :
« Ca ne répond pas à la question… »
Qu’est-ce que…. Sebastian resta figé de sa lecture, n’ayant absolument pas conscience d’avoir écrit quelque chose de ce genre. Les mots s’étaient alignés d’eux-mêmes, comme si une autre conscience les avait manipulés pour le faire. C’était… Impossible. Incroyable. Et au travers de celles-ci, il aperçu une goutte de sang perler du nez de Lily. Puis tout un filet. Elle porta prestement la main à son visage pour le retenir.
« Pourquoi tu ne parles pas ? »
Etait-ce Lily qui faisait cela ? Comment est-ce qu’elle… Mais son air surpris valait plus de réponses que le moindre mot. Ses yeux sombres passaient du message au gardien et vice-versa, avant qu’elle ne se pince clairement le nez et ne bascule sa tête en arrière.
« B’est touah qui a ébrit ça ? » Demanda-t-elle en parlant comme un canard.
Perturbé face à l’étrange spectacle qui s’offrait à lui, Sebastian mit quelques instants avant de réagir et d’attraper la nuque de Lily pour doucement la faire se pencher en avant. Basculer la tête en arrière était un mauvais réflexe, le sang risquait de remonter au cerveau ou de glisser dans la gorge et d’étouffer la personne… Tandis que vers l’avant, il s’écoulait à l’extérieur. C’était Max qui lui avait appris ça récemment, qui aurait cru que ça lui serait aussi vite utile de le savoir ? En tout cas, son cœur s’était accéléré et il observait la jeune femme avec un mélange d’appréhension et de curiosité. Est-ce qu’elle souffrait parce que les messages avaient changés ? Et le sable… Il sentit les volutes caresser sa nuque comme pour lui assurer qu’il était toujours là. Alors, comment ?
Il se racla la gorge, observant la jeune femme.
« Je parle. » Avoua-t-il dans un coassement douloureux. Il avait très mal à la gorge, à cause de l’eau qu’il avait régurgité mais aussi parce qu’il n’avait pas ouvert la bouche depuis longtemps. Très longtemps… « Mais je n'ai pas besoin... de... parler... dans les rêves. »
C’était difficile. De prononcer quelques mots. De voir le sang couler du menton de Lily pour atterrir sur le sable à leurs pieds. D’attendre et… Soudain, de la voir renifler et éternuer dans un petit bruit aigu absolument adorable ! La tension accumulée autour d’eux sembla s’évaporer alors qu’elle redressait la tête, constatant que le saignement venait de s’arrêter aussi abruptement qu’il avait commencé. Elle observa ses doigts couverts du liquide carmin, puis le marchand de sable, puis l’eau un peu plus loin. Effectivement, se laver la figure semblait être intéressante mais il fallait traverser de nouveau l’étalage de crânes et ça…
D’un coup elle reporta son attention sur Sab.
« Attends, mais tu parles ? » Perturbée malgré un petit sourire innocent.
Il hocha la tête comme pour le lui confirmer, observant les gouttes de sang sur le sol qui s’évaporèrent lentement et disparurent littéralement. D’accord, un autre truc bizarre ici… Lily relâcha son nez et sembla parvenir à respirer un peu bruyamment mais normalement.
« Tu as une jolie voix. »
Elle tendit sa main pour prendre de nouveau la sienne et la serrer… avant de se rendre compte qu’elle était couverte de sang en train de sécher ! Il n’y en avait pas un pour rattraper l’autre ! La moue inquiète de Sebastian ne sembla pas la déranger même si elle grimaça en s’excusant, fixant ses doigts avec une mine écoeurée.
« Faudrait que je nettoie ça. Ca m'arrive rarement de saigner du nez. J'aime pas, ça donne un goût bizarre dans la bouche. »
Il voulait bien la croire. R2fléchissant à toute allure à un moyen de l’aider sans s’approcher de l’eau – pas question qu’il y remette un pied – il fini par se rappeler qu’il portait un tee-shirt trempé sur lui. Saisissant le bord de ce dernier, il tenta de le déchirer sans vraiment y parvenir. Comment est-ce qu’ils faisaient dans les films pour tirer là-dessus sans efforts ?! Essayant quelques secondes, il fini par se résoudre à faire quelque chose qu’il ne pensait pas effectuer un jour : il retira son tee-shirt ! Le passant par-dessus sa tête et le roulant en boule, il l’apposa dans la paume de Lily afin de l’aider à nettoyer tout ce sang qui l’entachait. C’était une solution un peu précaire mais au moins…
Des petits craquements résonnèrent non loin d’eux, les faisant se retourner d’un seul homme pour constater une silhouette en train de s’approcher et de marcher sur les ossements. Les bruits résonnèrent comme des craies sur un mur à ses oreilles et il frissonna. Ou bien était-ce lié à la soudaine fraicheur de son torse… nu… Devant deux jeunes femmes ?! A cette simple constatation il rougit de son manque de bienséance, se mordant l’intérieur de la joue d’oser s’afficher ainsi en simple short de bain. Lui qui ne maudissait jamais personne se surpris à regretter d’avoir obtempéré avec le garde olympien. Sans compter qu’ils avaient perdus le ballon gonflable en cours de route, que c’était un cadeau de Sasha et que ça en rajoutait une couche de culpabilité ! La politesse s’était aussi faite la malle en court de route, malheur.
La nouvelle venue termina son ascension de la plage en enjambant les derniers crânes et sembla soulagée de les voir, se postant à leur hauteur. Elle avait elle aussi les cheveux mouillés et les vêtements trempées, comme si elle avait emprunté la même route que la leur pour atterrir ici.
« Tout va bien tous les deux ? » S’enquit-elle en passant de l’un à l’autre, posant son regard sur Sebastian. « Sebastian, c’est ça ? Je suis Kida ! »
Elle sembla chercher quelque chose autour de ses hanches mais ne le trouva pas.
« Ne rougis pas, tu es très bien... et j’ai eu bien plus l’habitude de voir des hommes habillés comme toi qu’avec des t-shirts... » Elle rit et ce n’était pas franchement pour le mettre plus à l’aise, il sentit carrément ses joues lui brûler. « Mais je peux détourner les yeux si tu peux te sentir mieux ! Le seul problème c’est que je ne pourrai plus te lire... »
Kida fit un geste vague de l’index pour montrer de quoi elle parlait : des lettres flottantes dont il se servait. Sab pencha la tête sur le côté, impressionné qu’elle ai aperçu cela et culpabilisant intérieurement de ne pas la connaître aussi bien qu’elle avait l’air de l’être. Louise lui avait déjà évoquée une Kida dans leurs conversations, il ne pensait pas la rencontrer un jour. Encore moins dans ces conditions. Et surtout pas dans cet accoutrement dont il avait envie de présenter la moindre excuse !
Il tendit la main pour serrer la sienne en signe de salutation.
« Est-ce que ça va ? »
Le sable doré était toujours là et toujours aussi réactif, ce qui lui réchauffa un peu le cœur. La nouvelle venue avait-elle eu un souci comme Lily qui, en train de se débarbouiller la figure avec les restes du tee-shirt, avait subi un étrange saignement de nez ?
« Tout va bien pour moi oui, merci ! » Elle avait l’air si enjouée et souriante. Ca mettait du baume à l’âme. Même si elle sembla songeuse en observant miss Olyphant, ouvrant puis refermant la bouche une fois. « C’est arrivé comment ? »
« J’ai du répondre à une question. »
Avoua-t-il, faisant sans mal le lien entre la réponse et l’arrêt de l’événement.
« Sais-tu où nous sommes ? »
Peut-être qu’elle avait la réponse et connaissait l’endroit ? Cela leur apporterait une information supplémentaire non négligeable.
« Non, malheureusement... Mais je vous propose qu’on le découvre. »
C’était sans doute la meilleure chose à faire, effectivement.
Kida
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Saoirse Ronan
| Conte : L'Atlandide, le monde perdu | Dans le monde des contes, je suis : : Kida
Il fallait rester calme. Tout ceci devait forcément avoir une raison logique et une porte de sortie. Le calme était son arme favorite, sa force principale, celle que son père lui avait appris à forger en premier. C’est parce que l’eau avait un naturel calme qu’elle se permettait d’encaisser les chocs, de se mouvoir en fonction des imprévus pour garder un état interne stable. C’est parce que le serpent était calme et calculateur qu’il parvenait à frapper vite et au bon moment. A première vue, elle semblait être la plus forte des trois si on jugeait sur la force physique. Le pouvoir de Sebastian pouvait peut-être avoir une certaine utilité, elle ne l’avait encore jamais vu s’en servir outre de mesure. C’était pour cette raison et pour celle de la candeur apparente de Lily et la timidité du marchand de sable que Kida avait décidé de prendre la tête de leur expédition. Ils n’avaient pas été choisis par hasard, cela ne pouvait pas en être autrement. Ils n’étaient pas les seuls dans l’eau et pourtant, ils étaient les seuls présent sur cette île, jusqu’à preuve du contraire. Il fallait donc comprendre et avancer et l’atlante s’était fait la promesse de les protéger, de les guider, comme elle y avait toujours été préparé.
- Sortons de cette plage de cranes et d’ossements, ce sera déjà plus sympathique.
Elle leur sourit tout en prenant la tête de la marche s’avançant vers l’intérieur des terres en observant les alentours avec attention. Elle reporta ensuite son regard bleuté sur Lily qui se ressuyait toujours les mains avec ce qui semblait être le t-shirt de Sebastian. Il avait dit que tout était arrivé parce qu’il avait dû répondre à une question. Ca n’avait absolument aucun sens… le seul que l’atlante pouvait encore percevoir était que Lily avait posé la mauvaise question et que le jeune s’était suffisamment emballé pour la frapper. Mais il suffisait de voir le jeune homme pour ce rendre compte que cette théorie ne tenait pas debout une seule seconde.
- Sebastian… A quelle question as-tu du répondre ? C’était pendant que vous étiez sous l’eau ?
« Lily a demandé pourquoi je ne parlais pas »
Il avait d’abord penché la tête sur le côté avant de la secouer et d’écrire sa phrase. Elle avait immédiatement été accompagnée d’un regard vers la brune et d’un sourire bienveillant qui semblait vouloir dire qu’il ne la tenait pas responsable et qu’il était désolé pour elle. La seconde question en revanche l’avait laissé plus perplexe, lui faisant froncer les sourcils :
« Sous l’eau ? »
Voilà qui commençait à devenir intéressant. La situation aurait pu paraître si irréaliste que Kida aurait pu le prendre pour un fou mais après ce qu’elle avait vécu, elle ne pouvait que le croire. Elle avait cru être de retour à Atlantis avant de voir une forme inconnue prendre l’apparence de son père et d’un Titan avant de se retrouver sur cette île maudite. Apparemment les deux jeunes gens n’avaient pas vraiment eu le droit à un premier voyage avant celui-ci… peut-être même ne souvenaient-ils pas de ce qu’ils avaient vécu juste avant d’arriver ici.
- Oui… sous l’eau. Vous vous êtes fait emportés d’un seul coup, tous les deux… Vous ne vous en souvenez plus ?
Le jeune homme secoua la tête en proie à une perplexité évidente. Apparemment, ils s’étaient juste réveillés sur cette plage. Bien… Et cette histoire de Vérité qui la ramenait à la question à laquelle il avait dû répondre.
- Et parce que tu n’as pas voulu répondre à la question, elle s’est mise à saigner du nez ?
Le marchand de sable avait l’air plus surpris que jamais. Il se pointa du doigt avant de préciser :
« J’y ai répondu »
- Tu crois que c’est pour ça que j’ai saigné ?
L’Atlante plissa des yeux en détournant le regard. Elle réfléchissait. Il disait y avoir répondu. Pourtant, elle avait saigné du nez…
- Et combien de fois as-tu du répondre à la question ?
Il avait levé deux doigts en l’air avant de préciser :
« Une fois à Lily et une fois à quelqu’un d’autre. »
- Quelqu’un d’autre ? Qui ?
Le choc de la révélation l’avait fait sursauter. Mais pour toute réponse, Sebastian haussa les épaules et leva les paumes vers le ciel, signe qu’il n’en savait pas spécialement plus. Une moue désolée s’était emparée de son visage et Kida décida de stopper ses questions et de le réconforter. Un véritable chef se devait de toujours mettre les membres de son équipe en avant, de les encourager, jamais les dégoûter. C’était ce qu’on lui avait toujours dit :
- Ce n’est pas grave, ne t’en fais pas. Je tente juste de comprendre, si nous ne comprenons pas maintenant, cela finira par arriver au moment propice. Mais précise-moi… la première fois que tu as répondu, elle s’est mise à saigner du nez c’est ça ? Et la seconde fois… la seconde fois tu as donné une réponse plus précise et ça s’est stoppé ?
C’était plus une réflexion, une supposition. Elle réfléchissait à voix haute, tentant de rassembler les pièces du puzzle à la manière de Sherlock, malheureusement, il devait être bien plus doué qu’elle à ce jeu. De son côté, Sebastian prit quelques secondes de réflexion avant de répondre :
« J'ai parlé, la seconde fois. »
La jeune femme eut tout le mal du monde de ne pas sur réagir à cette nouvelle. Parce qu'il pouvait parler ? Réellement parler ? Alors pourquoi utiliser ce moyen d'écriture ? Sa timidité semblait être poussée à l'extrême. Elle se contenta alors de lui sourire avant de reprendre la route. L'heure de la Vérité semblait avoir sonné, comme le lui avait dit la chose sur Atlantis. Sebastian n'avait pas du dire la Vérité, toute la vérité et la chose s'était vengée sur Lily... Qui décidait de se mêler à la conversation maintenant qu'elle avait le visage et les mains propres :
- Tu sais où on va ? - Non... Mais ne t'en fais pas, où que nous allions, nous y allons sûrement. Tu as déjà fait des voyages de la sorte ? Je veux dire... te retrouver dans un endroit inconnu et sans savoir comment tu es arrivée là ?
Elle avait tenté de se vouloir rassurante quand à la question de la brune qui s'était dit que dans la mesure où Kida prenait els devant, c'est qu'elle savait forcément où les mener. Malheureusement, ce n'était pas encore le cas. Après un instant de réflexion à sa question, Lily émit un drôle de bruit de trompette avec sa bouche, signe sans doute qu'elle réfléchissait avant de s'animer :
- Ooooh oui ! Je suis même resté dans un de ces endroits, une fois! Il faisait froid et il y avait des bruits de grosses bestioles qu'on avait jamais vue ! Et puis y'a eu cette fois dans le jeu d'Elliot aussi. Et quand j'ai emprunté la petite porte de mon salon. Cassie était encore bébé. Et y'a eu la fois ou... - Elliot ?!
De tout ce qu'elle avait dit c'était ce qui lui avait le plus importé. Elle avait eu un léger frisson à l'idée de rester coincée sur cette île jusque la fin de sa vie et de finir en squelette comme tous les autres sur la plage... Mais elle s'était promis que ça n'arrivait pas et qu'elle parviendrait à ramener ses deux compagnons également. En revanche... elle connaissait Elliot. Eulalie lui avait parlé du jeune homme et il semblait que Lily le connaissait également.
- Oui c'était avec des zombies ! Mais ça remonte au tout début ! Le concierge est mort d'ailleurs. Mais ça va mieux... enfin pas pour lui...
Au tout début de quoi ? Elle avait bien envie de lui demander mais la demoiselle semblait vraiment triste, comme une enfant à qui l'on vient d'apprendre que son poisson rouge étaiot mort et l'atlante se refusait de la laisser dans une telle souffrance, même si elle savait que les Surfaciens avaient d'autres croyances que les siennes.
- Ne t'en fais pas... je suis sûre que de là où il est, tout va bien pour lui.
Voilà plusieurs minutes qu'ils avançaient et toujours rien. Pas de chemin particulier, pas d'habitation ou de signe de vie. Juste eux et le néant. Ca en était presque désespérant. Etait-ce aussi une illusion ? Les arbres allaient-ils bientôt se répandre en cendre ? Tout était bien trop calme. Peut-être ne prenait-elle pas le problème dans le bon sens ? Le Titan lui était apparu en disant que l'heure de la Vérité était arrivé avant de l'envoyer sur cette île... c'était peut-être lui qu'ils devaient chercher ?
- ATLAS ??
Elle avait hurlé mais sa vois s'était répercuté en écho dans les feuillages sans trouver de destinataire. Seule Lily avait pris la parole dans son dos, presque en chuchotant :
- Le soleil tape fort... faut qu'on face attention à elle.
Kida soupira. Bien sûr qu'on devait la prendre pour une folle, elle ne savait pas par quel bout prendre ce qui leur arrivait. Elle se tourna lentement vers les deux autres et constata que la jeune femme s'était penchée vers Sebastian pour lui parler, comme pour le mettre dans la confidence. Une petite explication devait sans doute s'imposer pour éviter de passer pour une folle :
- Avant d'arriver ici, j'ai vu Atlas. Je ne sais pas exactement si c'était une vision ou autre chose mais il m'a dit que l'heure de la Vérité était arrivée... et je suis tombée ici. Je pense que c'est lié ou que c'est lui que nous cherchons. - Euuuh... c'est qui Atlas ?
Evidemment, tous les Surfaciens ne connaissaient pas les Titans, elle aurait bien dû s'en douter. Mais plutôt que de lui expliquer, une idée lui vint en tête. C'était l'occasion de mettre à profit l'explication de Sebastian et de mentir un peu... Un sourire malicieux avait étiré ses lèvres avant qu'elle ne réponde, à la cantonade, mais de manière convaincante :
- Personne. Enfin si... c'était mon chien, avant sa mort. Les chiens parlent d'où je viens...
Tout était faux. Atlas n'était ni personne, ni un chien. Et jamais un chien n'avait parlé de là où elle venait. Qui aurait voulu d'une chose aussi absurde ? Pas la Nature... De son côté, Lily hésita :
- Tu sais... je ne crois pas qu'il soit là. Généralement, on est enlevé tout seul. Candy n'est jamais venu avec... - Merci...
La brunette tentait de la rassurait mais rien ne pouvait sortir Kida de sa torpeur en cet instant. Rien. Il ne s'était rien passé. Elle avait éhontément menti à faire convulser l'un des deux et pourtant aucune voix n'était venue la sommer de dire la Vérité. Alors Sebastian avait-il aussi menti ? Il avait pourtant l'air d'être quelqu'un d'honnête sans compter que ce n'"tait sans doute pas la première bêtise qui arrivait à l'esprit de quelqu'un quand il tentait de se dédouaner d'un saignement de nez. Le remerciement de l'atlante avait été plutôt absent, cherchant déjà un autre moyen de s'en sortir. Son regard s'était posé sur les hauts arbres qui les entouraient. De là-haut, elle aurait peut-être un meilleur angle de vue pour se diriger dans toute cette végétation.
- Bon... attendez-moi là, je reviens.
Il était inutile de les mettre en danger sans raison. La jeune femme avait monté à bien des arbres mais elle se doutait que ce n'était peut-être pas le lot des deux autres. Elle s'éloigna alors pour trouver l'arbre adéquat et marcha peut-être dans la forêt pendant quelques minutes avant de trouver un arbre au tronc suffisamment grand et massif pour qu'elle puisse dépasser la cime des arbres en y grimpant. Sans hésiter plus longtemps, elle commença son ascension, insensible à la possible douleur que pouvait ressentir ses pieds, bien trop habituée à cette situation qui la ramenait tout droit à sa Cité. Pourtant, arrivé en haut, elle ne découvrit rien d'autre que plus de végétation, la forêt à perte de vue sur une île suffisamment grande pour les faire marcher pendant plusieurs jours. Avec un soupire de dépit, la jeune femme redescendit de l'arbre et se remit à la recherche de ses compagnons de route. Pourtant, après seulement quelques pas, une branche craqua dans son dos, l'alertant immédiatement d'un danger imminent. Kida se retourna brusquement et tomba nez à nez avec quelqu'un qu'elle ne pensait pourtant pas revoir de sitôt... quelqu'un qu'elle ne souhaitait d'ailleurs plus revoir et certainement pas ici...
- Vous...
Le ton était amer, elle se plaçait déjà en position, prête à attaquer au moindre mouvement tandis que l'homme se contentait de la scruter, torse nu, short beige. Il n'avait apparemment aucune envie de fuir ou même d'attaquer, il semblait presque être là pour elle et cette pensée ne luit fit que serrer les dents plus forts.
- Je vous croyais mort...
Devait-elle en finir dès à présent ? Il avait bien failli en finir avec elle lors de leur dernière entrevue. Et inconsciemment, sa cuisse s'en souvenait encore.
Jules Verne
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Je suis le maître de mon destin, je suis le capitaine de mon âme !
La nuit était sur le point de tomber sur Olympe. Un imposant navire qui n'avait rien à envier à ceux des pirates des temps révolus était amarré au port. En arrivant sur la plage, je fus saisi un instant par la magnificence que le bâtiment dégageait. Ses voiles claquaient dans l'air atone, comme sous l'effet d'un vent impalpable et surnaturel. Il me rappela les rêves d'un petit garçon qui se voyait destiné à devenir pirate.
Des gardes étaient occupés à monter de nombreuses caisses à bord tout en se plaignant sous cape de leur condition précaire de travail. Je levai les yeux au ciel et observai les alentours. La plage semblait beaucoup plus terne depuis que la fête avait brutalement fini, quelques jours plus tôt. Je remarquai l'imposant capitaine Pan occupé à dialoguer avec Apollon, plusieurs mètres plus loin ; Eulalie près d'eux. Heimdall se tenait à plusieurs pas, fixant le bateau d'un oeil impassible, son bâton fermement planté dans le sable. Une jeune femme au regard perçant venait d'arriver et émit un drôle de bruit de glouglou lorsqu'elle but à la paille d'un liquide portant le nom "Coca Cola". Je fronçai le nez et rehaussai mon baluchon sur mon épaule. J'étais fin prêt pour le départ.
Lorsque j'avais appris l'heure à laquelle le bateau partait, je m'étais empressé de rassembler mes affaires en vue de l'expédition. J'avais ensuite passé la journée à la Bibliothèque, comme de coutume, et avais prévu de rejoindre le groupe à l'heure indiquée. C'était bien entendu sans l'intervention de Cassandre, toujours prompte à saboter les intentions de n'importe quel gentleman.
"Venez-vous pour pleurer mon départ ?" lançai-je, ironique. "Allez-vous me donner votre mouchoir ou une mèche de vos cheveux afin que je ne vous oublie pas durant le voyage ? Faites cela discrètement, je vous prie. Votre fiancé n'est pas loin."
Je lui adressai un sourire espiègle teinté de lassitude. Je ne lui avais toujours pas pardonné son affreuse plaisanterie sur la plage. La jeune femme eut un rire appuyé, nullement amusée.
"Où vous comptez aller comme ça ?" s'enquit-elle, masquant son anxiété derrière un faux dédain.
Sans un mot, je désignai le navire qui mouillait non loin. Elle émit un nouveau rire agaçant. Elle se tourna ensuite de tous côtés, comme si elle cherchait quelque chose.
"Non, non, il n'y a pas votre nom d'inscrit sur la liste. D'ailleurs, y a pas de liste. Vous la voyez quelque part, vous ?"
"Ne me faites pas croire que vous êtes éplorée à l'idée de me voir partir. Au contraire, voyez cela comme une libération : vous serez enfin débarrassée de moi !" dis-je froidement.
Elle bâilla longuement, couvrant la fin de ma phrase. Je lui décochai un regard fulminant. Elle savait me pousser à bout comme nulle autre pareille.
"Pourquoi vous voulez partir ? Vous n'êtes pas bien ici ? Nourri, logé aux frais de mon père ?"
Cette remarque me piqua à vif.
"J'ai demandé un salaire à Apollon. D'ailleurs, je dois renouveler ma requête." grommelai-je en coulant un regard oblique en direction du dieu, toujours en grande conversation avec le capitaine Pan. "Je le ferai prochainement, si je reviens en un seul morceau."
Cette perspective m'arracha un sourire sans joie.
"Oui bien sûr un salaire... généralement c'est la chose qui vient après le travail. Il manque juste la partie travail." dit-elle en mimant avec des gestes.
"Je suis le Gardien de la Bibliothèque. Je travaille." me défendis-je. "Oh, de toutes façons, je me moque de votre avis. Vous me faites juste perdre mon temps."
J'esquissai un pas pour me détourner d'elle. A cet instant, un garde olympien se présenta à moi. Il me fixa, incertain. Cassandre, qui m'observait, les yeux plissés, finit par déclarer au soldat :
"Il reste ici."
Puis, se tournant de nouveau vers moi, elle lança avec un sourire crispé plein de méchanceté :
"Bonne journée !"
Elle s'éloigna ensuite pour rejoindre Apollon. L'espèce de garce ! Pourquoi m'empêchait-elle de partir ? Pourquoi m'obliger à rester ici alors que j'aurais pu être plus utile en partant au secours de Lily, Sebastian et Kida ? J'étais un excellent navigateur. D'ailleurs, je savais beaucoup mieux me débrouiller sur un navire comme le Hollandais Volant plutôt que sur un bâtiment plus récent !
Je savais pertinemment ce qu'elle essayait de faire. Elle voulait me rabaisser une fois encore pour que je mendie ma place à bord auprès d'Apollon et d'elle, et ce sous les yeux du capitaine Pan. C'était mal me connaître. Je ne m'abaisserai pas à un tel niveau. J'allais trouver un meilleur moyen de monter à bord.
Je posai les yeux sur le garde.
"Soldat, je veux partir pour secourir des demoiselles en détresse. Existe-t-il un but plus louable que celui-ci ?"
"Défendre le Mur, c'est aussi un but louable." répliqua-t-il en se grattant la tête.
"De quel mur parlez-vous ?" fis-je, indécis.
Faisait-il allusion au mur de Berlin qui avait été détruit en 1989, ou au mur du Mexique qui était actuellement en construction ? Mes connaissances en histoire contemporaine n'étaient pas aussi abouties que je l'aurais escompté. Ce serait un travail de longue haleine.
"Laissez tomber. Vous ne connaissez pas la série. Je suis désolé, je ne peux pas aller contre un ordre de Cassandre la Magnifique."
J'écarquillai les yeux en entendant cette appellation pleine d'exagération.
"Cassandre la Magnifique ?" répétai-je, ahuri.
Le garde hocha la tête lentement.
"C'est elle qui veut qu'on l'appelle comme ça."
Décidément, la suffisance de la jeune femme atteignait des sommets. Je roulai des yeux et voulus avancer, mais le garde me barra le chemin.
"Ca devient ridicule." dis-je, contrarié.
"Vous ne passerez pas !" s'écria le garde, à la fois fataliste et plein de conviction.
"Gandalf le Gris."
Ces mots m'échappèrent. Je vis une joie profonde envahir le garde et pétiller dans ses yeux. Je me sentais pas peu fier d'avoir saisi une référence littéraire.
"Moi qui pensais que vous étiez un vieux débris !" fit-il, surpris et ravi.
Je me rembrunis et il rentra la tête dans les épaules sous l'effet de mon regard sévère. Après un bon quart d'heure à échanger des avis sur le Seigneur des Anneaux, je fus contraint de constater que Basile le garde ne souhaitait pas pour autant me laisser monter à bord.
Dépité, je m'éloignai pour m'adosser contre un grand tonneau contenant sans doute du rhum. J'avais posé mon baluchon à mes pieds, désespérant à l'idée de rester à quai pendant que d'autres vogueraient au secours de nos amis. Je savais que je serais plus utile là-bas qu'ici.
"Il doit bien y avoir un moyen..." murmurai-je entre mes dents tout en fixant obstinément le Hollandais Volant.
"Tu peux te pousser ?" fit une voix masculine près de moi.
Cette brusque familiarité me fit froncer les sourcils. J'observai tout autour de moi mais ne vis personne. Je croisai les bras et restai à ma place, croyant avoir rêvé.
"Oh putain tu m'entends pas, c'est ça ?"
Indigné, je pivotai de nouveau sur moi-même. Toujours personne. Pourtant, la voix poursuivit :
"Ca y est, ça recommence : je vais de nouveau devenir invisible aux yeux des autres."
"Dionysos ?" supposai-je du bout des lèvres, incertain.
J'avais appris que le dieu des excès avait trouvé la mort mais sans disparaître totalement pour autant. Il errait tel un fantôme.
"Ah ben tu m'entends ! Allez pousse-toi ! Faut que je vérifie !"
"Que devez-vous vérifier ?"
"Je cherche un tonneau de vin blanc. Je sais que j'en avais caché un ici quelque part mais je n'arrive plus à savoir où. Tiens d'ailleurs, ouvre celui-là. Depuis que j'ai plus mes mains, j'y arrive pas."
Je me redressai et me retournai afin d'inspecter le tonneau. Après quelques secondes, je déclarai :
"Il est inutile de l'ouvrir."
"Ah, t'as déjà vérifié ?"
"Non, mais il écrit 'rhum' sur le côté."
"Putain t'es intelligent, toi. On devrait passer du temps ensemble, genre se créer un duo, quoi. Comme Laurel et Hardy. Ou Bonnie and Clyde. Ou Ben et Jerry's. Enfin non, pas eux. Je préfère Haägen Dasz. Je suis en contrat avec."
Je n'avais pas compris le tiers de la moitié du commencement de ses paroles. Le mieux à faire dans ce genre de cas est de rester silencieux.
"Toi aussi, tu veux monter à bord ?"
"Evidemment. Avez-vous vu ce navire ? Il est somptueux." chuchotai-je.
J'espérais qu'il allait baisser d'un ton, bien que nous pouvions être entendus par n'importe quelle oreille divine.
"Ouais !" s'exclama-t-il. "Et puis y a la petite puce qui est perdue à l'autre bout de l'univers, et on envoie un inconnu qu'on connaît à peine pour aller la chercher !"
En tous les cas, la discrétion n'était pas l'une de ses qualités. On ne pouvait s'attendre à autre chose de la part du dieu des excès.
"La je me sens prêt tu vois ? Je suis paré. Je vais pouvoir la retrouver, la ramener, et Fiston sera content. Et puis ça me fera des vacances aussi. Ca me permettra de changer un peu d'air. Quand t'es mort, tu suffoques."
J’acquiesçai. Il devait vivre un véritable calvaire.
"Le souci, tu vois, c'est de monter à bord sans se faire voir. J'ai retourné le problème dans ma tête, j'arrive pas à trouver de solution."
"Ouais c'est trop cool ça d'ailleurs ! Tu sais que j'arrive à espionner les gens, maintenant ? On fait un concours avec Sir Simon. Mais chut, je t'ai rien dit." lança-t-il sur le ton de la confidence.
Je réfléchis. Dionysos semblait très sympathique mais la consommation excessive d'alcool avait amoindri ses capacités cérébrales. Je pouvais donc en tirer parti. Peut-être.
"Si vous m'aidez à monter à bord, je fais de même avec vous." lui proposai-je, décisif.
Le petit silence qui suivit m'intima que le dieu réfléchissait. Brusquement, quelqu'un prononça un "Ouais !" dans mon dos, ce qui me fit sursauter. Me retournant, je vis un garde olympien. Ce n'était pas Basile.
"Va falloir nous faire monter à bord." déclara Dionysos.
Le garde parut intrigué et finalement me désigna, épaté.
"J'ai déjà vu ça une fois à Vegas. T'es ventriloque ?"
Je fronçai les sourcils. Avant cet instant, j'avais toujours eu un minimum d'estime pour les soldats d'Olympe.
"Précisément." dis-je, le menton en l'air. "Et je possède beaucoup d'autres talents que vous n'aimeriez pas découvrir alors si j'étais vous, je nous ferais monter à bord."
Une étrange lueur passa dans les yeux du garde.
"Vraiment ?" fit-il d'une voix bizarrement suave.
Cette intonation me fit tressaillir.
"Tu devrais pas entrer dans ce jeu-là avec lui." me confia Dionysos.
Pourquoi donc ? De quel jeu parlait-il ? Je cherchais seulement à l'intimider. Le garde passa une main dans ses cheveux très courts.
"Faites-nous monter à bord." dis-je d'un ton sec. "N'aggravez pas votre cas."
Toute étincelle disparut de son regard alors qu'il avançait d'un pas, l'air glacial. Peut-être m'étais-je montré trop enhardi ?
"Wouah Ed, reste calme. C'est moi. Tu me vois pas mais c'est moi, quoi !" fit Dionysos.
"François ?" s'étonna le garde. "Ah mais oui c'est vrai que t'es invisible maintenant ! Du coup pour nos soirées, on va faire comment ? Et je peux pas vous laisser monter. J'ai des ordres, moi !"
Nouveau silence. Finalement, le dieu déclara :
"Si on monte à bord, ce baril est à toi."
"Je digère pas le rhum."
"C'est du vin blanc en vrai. Mais chuut comme ça personne le sait et il est à toi."
Le garde m'observa, embêté et pensif. Au bout d'un moment, il lança au dieu :
"Toi je sais comment te faire monter. Mais lui !"
Il me désigna avec une moue.
"A part en transportant une caisse, je vois pas."
Je me tournai vers le navire afin d'y voir les gardes amasser diverses choses pour le voyage.
"C'est absurde ! On risque de me voir !" soupirai-je.
"Pas si vous vous rendez invisible." riposta le garde.
Je baissai les yeux vers le morceau de tissu qu'il me tendait.
Quelques instants plus tard, j'avais enfilé un tee-shirt stipulant "Nous sommes syndiqués" par-dessus ma chemise et mon veston, et je me dirigeai vers le Hollandais Volant en portant une petite caisse sur mon épaule, de sorte à cacher mon visage. Je passai à proximité d'Apollon sans qu'il me remarque. Me retenant de jubiler, je conservai une allure modérée, marchant dans les pas des autres gardes qui me devançaient. Lorsque mes souliers rencontrèrent le plancher du navire, je me sentis transporté par un contentement proche du triomphe. J'amenai la caisse jusqu'à la cale et décidai d'y rester caché. Je ne dévoilerai ma présence qu'au milieu de la traversée, lorsqu'il serait trop tard pour faire demi tour.
Je me réfugiais dans un recoin sombre et ôtai le tee-shirt. Je tapotai ensuite précautionneusement l'ecchymose sur mon front qui avait pris une teinte violacée ces derniers jours. J'entendis bientôt des halètements près de moi, vite suivis par la voix de Dionysos.
"J'ai donné tout ce que j'avais ! J'ai redoublé de vigilance et ils m'ont pas repéré ! On est des ninjas, mec !"
J'esquissai un grand sourire ravi. J'imaginais aisément la déconfiture de "Cassandre la Magnifique" lorsqu'elle apprendrait que j'étais parti contre sa volonté.
"Que diriez-vous de fêter ça en bonne et dûe forme ?"
Un léger tintement se fit entendre au fond de la cale alors que je sortais une bouteille de rhum d'une caissette près de moi.
"Je boirai à votre santé." précisai-je tout en débouchonnant la bouteille.
crackle bones
Eulalie
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"
"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."
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| Conte : Famille Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Capitaine Amazone Sexy
'Cause she's a cruel mistress and the bargain must be made.
Les disparus n'étaient toujours pas revenus, il fallait se rendre à cet endroit étrange et inconnu et Hypérion ne pouvait rien faire. C'était sans doute ce qui m'inquiétait le plus. Pourquoi est-ce qu'il me faisait partir à sa place ? Je ne comprenais pas toutes ces choses au sujet de la Vérité. Bien entendu que j'avais vu ce qu'elle faisait à certains en ville depuis cette fête. Inconsciemment, j'avais volontairement éviter de croiser la route d'une certaine personne. Je savais que je n'étais pas touchée, mais je préférais ne prendre aucun risque.
« Y'a trois règles de base à respecter : tu ne manges et ne bois pas ce qu'on peut t'offrir, même si t'as super faim ou soif, tu sais pas d'où ça vient. Ensuite, si on te propose un marché, tu refuses, ça craint ces trucs là c'est la méthode d'Hadès. Et surtout... reviens en un seul morceau. »
Je n'avais d'yeux que pour le bateau depuis qu'il était arrivé tandis qu'Apollon continuait son monologue, imperturbable.
« Le mieux, ce serait quand même de rentrer avec tout le monde en un seul morceau je t'avoue. J'ai dis à Sherlock que Kida reviendrait avec ses deux bras et ses deux jambes, puis si il arrive quoi que ce soit à Lily en plus... »
Je grimaçais à l'évocation de Monsieur Holmes, tournant ma tête vers le Gardien qui semblait relativement frustré de ne pas être de l'expédition. Il était plus utile ici, à l'évidence, même si j'ignorais ce qu'ils pourraient faire en restant à Olympe. C'était bien la première fois qu'on me réclamait pour ce genre de voyage et, même si j'étais intriguée, j'en étais principalement excitée. C'était nouveau. C'était flatteur. Et c'était surtout dangereux.
« Vous préviendrez Michel-Ange que je ne sais pas quand je rentrerais ? Je n'ai pas eu le temps d'aller le voir. »
« Je demanderais à Basile de s'en occuper. »
Je n'avais plus envie que le garde s'approche de Figue depuis que j'avais appris son béguin pour elle. N'osant pas le contrarier, je lui offrais une moue dérangée tandis qu'il soupirait, sans doute stressé par ce qui se préparait. Tout s'était déroulé dans la journée et j'avais passé un moment à la bibliothèque à chercher à en apprendre plus sur ce Pan avant de continuer à m'entraîner. Je n'avais pas utilisé mon épée depuis longtemps. Je l'avais prise, cette fois. J'avais même sorti la panoplie complète de la parfaite amazone pour tout faire comme il le fallait. Je commençais à me demander quand j'aurai la chance de pouvoir la porter.
Je l'avais suivi alors qu'il s'était éloigné pour saluer le Capitaine. J'étais restée figée à côté d'eux, détaillant le navire sous tous les angles. Ce n'était pas comme le Black Pearl que j'avais pu voir à la télé. Il avait l'air plus grand, plus imposant, plus... intéressant. Il n'était pas comme les autres bateaux. Faire mon premier voyage en mer à son bord était un honneur en réalité. Je n'aurais pu rêver mieux.
Pan avait laissé Apollon avec Cassandre, avant de me détailler de haut en bas. C'était assez dérangeant d'être ainsi observée mais j'étais habituée.
« Une amazone pour voyager à mes côtés. Je suis flatté. »
Je le dévisageais autant qu'il le faisait avec moi, fronçant les sourcils en le voyant incliner sa tête vers l'avant comme dans un geste respectueux.
« Je suis le Capitaine Pan. »
« Je sais qui vous êtes. » répliquais-je immédiatement, un léger sourire aux lèvres.
Ma main s'était tendue automatiquement dans sa direction. C'était toujours ainsi qu'on m'avait apprit à saluer, je n'allais pas changer mes habitudes juste parce que c'était un Capitaine, non ?
« Eulalie. L'amazone sexy. C'est comme ça qu'on m'appelle ici. »
Je comptais prononcer cette phrase sur un ton beaucoup moins formel, en réalité, comme pour détendre l'atmosphère. C'est ce que faisait Lily à la perfection. Je n'étais pas douée pour ça. Je me pinçais les lèvres, réalisant que sans le trait de dérision indispensable, cette façon de me présenter sonnait tout de suite d'une façon bien plus étrange. Mais il se contenta de rire, c'est donc que je devais avoir réussi à faire de l'humour, dans un sens.
Il ignora ma main pour poser la sienne sur mon épaule, me faisant me tourner vers l'imposant bâtiment. Il n'avait pas besoin de faire ça. Je l'avais déjà remarqué.
« Le Hollandais Volant. Mon navire. »
Oui, je n'étais pas non plus totalement stupide. Si je ne l'avais pas su, j'aurai au moins pu le deviner.
« On va embarquer. »
Déjà ? Les gardes étaient bien en train de transporter les caisses depuis un moment maintenant. Les pauvres étaient relégués à cette tâche relativement peu valorisante. Mais ils étaient très utiles, on ne pouvait pas leur enlever cette caractéristique. Je saluais Basile d'un signe de la main alors que nous nous étions mis à marcher en direction du bateau.
Le Capitaine m'avait guidé sur la planche et j'avais posé un pied incertain sur le pont. C'était la première fois que j'étais sur l'eau sans être sur l'eau. Ça ne tanguait pas comme je me l'étais imaginée. Pas encore, du moins. C'était plutôt drôle d'être au-dessus de l'océan. C'était plaisant.
« Où est-ce qu'on va exactement ? »
Une île, c'était tout ce que j'avais compris. J'aurais aimé demander plus de précisions à Hypérion mais il avait toujours tendance à répondre en énigme. Cela dit, même quand je ne posais pas de questions, les informations qu'il donnait n'étaient jamais des plus compréhensibles.
« Heimdall m'a parlé de l'île perdue. Je n'y suis jamais allé. Ce n'est qu'une légende. Ce qui rend l'aventure encore plus excitante, n'est-ce pas ? »
Je partageais cet avis. Même si je me demandais principalement comment nous allions procéder pour trouver un endroit dont nous n'avions aucune idée de l'emplacement. J'avais cru comprendre que les choses se passaient souvent... de manière imprévue, dans les voyages concernant les divins. Nous allions finir par atteindre l'objectif, je ne m'inquiétais pas pour ça.
« J'aurais le droit de tenir la barre ? »
Mes yeux s'étaient mis à pétiller en observant le poste qui devait sans doute être celui du Capitaine. J'avais déjà vu des gens faire à la télévision, ça ne devait pas être très compliqué.
« Si tel est ton souhait. »
Je dissimulais difficilement mon sourire satisfait de cette réponse, prête à prendre le commandement de ce navire. Je n'étais pas Capitaine, mais je pouvais être second, c'était ça la hiérarchie, n'est-ce pas ? Cette place me convenait. Pour un moment, du moins. Je devais avoir une place de choix dans l'équipage.
« Tu es le bienvenu à bord, fils ! »
Je me retournais pour voir que Sasha nous avait rejoint, Hadès restant à quai la désignant de la main. J'ignorais qu'elle faisait partie de l'expédition. Je lui offrais néanmoins un sourire, me disant qu'elle aussi, devait bien avoir le droit à un titre autre que celui de « porteur de caisses » ou de « balayeur de pont ».
« J'ai le mal de mer. »
« Un Dieu peut avoir le mal de mer ? »
Cette justification qu'il m'avait donné me laissait des plus indécises. J'étais persuadée que c'était impossible et qu'il ne faisait que chercher un prétexte. Il ne devait pas s'entendre avec son père. J'étais contente que ce ne soit pas mon cas.
« C'est mieux qu'il ne vienne pas. Je préfère Sasha. » ajoutais-je finalement en hochant légèrement la tête.
Cela eut le mérite de faire rire autant le Capitaine que la créature, qui me gratifia d'un léger ''Merci''. Je ne faisais que dire ce que je pensais.
« Je doute que le mal de mer le touche. Mais ce n'est pas grave. Un jour, il voyagera avec. Et je suis très heureux de te revoir, Sasha. »
Ce fut un moment gênant qui suivit, lorsque Pan décida de prendre Sasha dans ses bras. Je savais qu'elle n'était pas la plus à l'aise avec cette sorte de rapprochement et pu encore le remarquer en la voyant tapoter le dos du Capitaine comme s'il s'agissait... d'un petit chien ? Je ne faisais pas ça quand je faisais des câlins. Est-ce que c'était quelque chose de normal que je devrais reproduire ?
« Ça fait longtemps depuis le Cocyte. »
Je me contentais de rester à côté d'eux, les regardant l'un après l'autre, mes mains ramenés devant moi. J'étais sans doute de trop à cet instant précis. J'hésitais à les entourer de mes bras à mon tour mais je supposais que ce serait trop déplacé. Fort heureusement, ils ne s'attardèrent pas en effusion ou en discours sur leur passé commun dans ce fameux Cocyte.
« Tu veux nous faire voguer sur les océans ? »
Cette perspective me plaisait d'avantage. Je hochais plusieurs fois la tête, plus qu'enchantée à cette idée et n'attendit pas qu'il en propose davantage pour me rendre près du gouvernail qu'il indiquant d'un geste de la main. Je l'observais avec attention, dans un premier temps, me penchant pour vérifier que... en fait, je n'en savais rien. J'ignorais à quoi ça devait ressembler en temps normal. Tout avait l'air en place en tout cas.
« Je n'ai jamais fais ça avant. »
Cela devait largement se deviner à mon comportement.
« Est-ce qu'il y a des freins ? »
Nouveau rire du Capitaine. Etais-je dotée d'un sens de l'humour que je ne me soupçonnais pas pour parvenir à le divertir si aisément ?
« C'est un bateau pas une voiture, y'a pas de freins. »
Ah ? Je levais mon regard vers Sasha qui semblait tout aussi amusée. Après tout...
« Ne t'en fais pas. Ce bateau est différent des autres. »
Justement. C'était pour cette raison que je pensais qu'il pouvait y avoir un mécanisme quelconque permettant de l'arrêter si je voulais qu'il s'arrête. Il devait être plus performant que n'importe quel autre en raison de sa nature différente, non ?
J'avais posé mes mains sur la barre, sentant le Capitaine se pencher vers moi en même temps qu'un grondement s'était élevé tout autour. Pan était extrêmement proche. Il avait peur que je la casse ? C'était un risque qu'il avait accepté de prendre en me donnant l'autorisation de tenir le cap.
« Il est vivant. Argos est un géant avant d'être un navire. »
J'affichais un sourire crispé qu'il ne put heureusement pas voir. Je savais qui était Argos. J'espérais juste qu'il resterait un bateau pendant tout le long du voyage. Ce dernier se mit d'ailleurs à bouger et – enfin – je sentais ce que c'était, que de tanguer. Ce n'était pas si désagréable.
« Il semble t'apprécier. » ajouta le Capitaine, sans que je ne sache comment je devais le prendre.
« Je l'aime bien aussi. »
Je le supposais. Tant qu'il fonctionnait correctement, je supposais que je pouvais le trouver le sympathique. Je ne voulais pas le vexer en admettant le contraire.
« Et une fois qu'on sera loin d'ici, on pourra demander à notre passager clandestin la raison de sa présence à bord. »
Je tournais la tête vers lui, portant mon regard dans la même direction que le sien. Qu'est-ce qu'il y avait dans la cale ? Je n'eus pas besoin de me concentrer longtemps pour en reconnaître l'aura.
« Ce n'est pas un clandestin, c'est un Gardien. »
Je ne pus m'empêcher d'avoir un léger sourire, peu étonnée que sa curiosité l'ait poussé à nous accompagner. Qu'il se dissimule me surprenait davantage. Je me demandais pourquoi il ne s'était pas contenté de venir demander à avoir sa place. Même si j'aurais personnellement refuser de le voir faire ce voyage.
« Vous le laissez venir ? Ça ne va pas le mettre en danger ? »
« C'est de lui même qu'il est venu. Et il craint autant que nous. »
Cette perspective ne me plaisait pas. Il n'était pas apte au combat. Si ses capacités intellectuelles étaient supérieures à bien des personnes que je côtoyais, je n'étais pas sûre que ce soit suffisant pour m'assurer de sa survie en cas de problèmes. Je devrais faire attention à lui.
« Tu veux bien aller le chercher ? Si c'est quelqu'un qu'il connaît bien, ça sera plus facile. Je vais en profiter pour discuter avec Sasha. »
J'affichais une moue sceptique avant de hausser les épaules, lâchant à regret le gouvernail pour commencer à m'éloigner.
« Je pourrais le reprendre après ? » lâchais-je malgré tout, pivotant vers le Capitaine avec un air presque suppliant.
Il me le confirma d'un geste de la tête qui m'arracha un nouveau sourire. Ne restait plus qu'à demander à Monsieur Verne pourquoi est-ce qu'il jugeait utile de se dissimuler. Et comment il avait pu espérer que cela fonctionne, surtout. Il n'avait pas l'air d'être trop mal installé, au fond de cette cale, si je me fiais à l'odeur de rhum qui l'accompagnait. Est-ce qu'il était vraiment judicieux qu'il commence à boire au début d'une telle expédition ?
« Je peux en avoir aussi ? »
Ce n'était pas pareil pour moi. L'alcool ne me ferait rien de toute manière.