« Quand sonne l'heure...

...faut agir au lieu de frémir ! »

La nuit du 10 au 11 novembre 2018...

« Je déteste qu'on me réveille quand je ne dors pas. »

C'était un fait. Je ne dormais jamais. C'était pas une raison pour me réveiller. Quand je passais la nuit à la maison, c'était généralement que je souhaitais être au calme. Même quand c'était une créature des Enfers qui se pointait dans ma chambre et m'annonçait que c'était urgent. J'en avais brûlé pour moins que cela. Surtout que Autumn dormait dans la chambre d'à côté et que par conséquent, on aurait pu la réveiller à tout moment. C'était déjà pas toujours facile de l'endormir. Même si elle restait la plus docile et adorable de tous les bébés. Rien que d'y penser, ça faisait rêver et en même temps ça me faisait chier. Pas elle, mais la présence de cette créature que je m'étais résigné à suivre.

On s'était rendu aux abords de la ville. Il y avait des voitures de police un peu de partout. C'était un véritable champs de bataille. Certains véhicules de secours avaient déjà fait route en direction de l'hôpital. A ce qu'on m'avait dit, c'était une course poursuite en voiture qui s'était achevée par un accident. De là, que ce soit les flics, ou ceux qu'ils poursuivaient, ils avaient sortit leurs armes et avaient commencés à faire feu. C'était pas étonnant que les gens finissaient à l'hôpital. On était dans une véritable ville de far west. Tout ça pourquoi ? Parce qu'ils ne vénéraient pas les dieux. J'étais persuadé que si ils nous respectaient à notre juste valeur, ils passeraient leur journées à se parfumer d'encens et ne penseraient plus à se taper dessus. C'était logique, n'est ce pas ? Pour cela que j'avais mis en vente ces bougies à mon effigie. Des bougies divines qui sentaient la cannelle quand on les allumaient. Déjà, ça détendait Autumn, mais en plus j'étais sûr que ça avait un bon effet sur les gens qui les achetaient. Même si elles ne se vendaient pas facilement...

« A quoi ça sert qu'on ait un Sheriff en ville si c'est pour me déranger dès qu'il y a une fusillade ? Elle est où la grande gueule qui n'a pas achetée une seule fois une de mes bougies ? »


Le 11 novembre 2018, l'après midi...

Est ce que cette soirée était là uniquement dans le but de me contrarier ? Les heures avaient passés. On était déjà le matin, voir même l'après midi. A dire vrai j'avais pris mes dispositions le matin pour que l'après midi se passe bien. J'avais plusieurs appels en absence de Merida. Sans doute qu'elle n'appréciait pas la douzaine de minotaures qui entouraient la maison. Mais c'était une bonne idée je trouve. Un pour chaque occupant, plus un pour le voisinage, pour la circulation, pour s'assurer que tout se passe bien... au final, peut-être que douze ce n'était pas assez.

D'ailleurs je me demandais si mon plan d'action était suffisant. J'avais ordonné la mise en place d'une créature des Enfers à tous les coins de rues. D'autres étaient en train de placardé des affiches un peu de partout, annonçant le couvre feu. Désormais tout le monde serait chez lui à dix huit heures. Passé cette horaire, ils passeraient la nuit en prison. J'avais également organisé des descentes un peu de partout. Ca faisait quelque temps que les flics bossaient dans le vide. Ils noircissaient des feuilles d'informations inutiles sur de potentiels dealer ou d'autres genre de gens qu'il ne fallait pas fréquenter. Pourquoi faire de la paperasse quand on peut passer à l'action ? C'était mes créatures qui s'y collaient. Ca leur faisait les pieds.

La journée avait mal débuté, mais toutes les journées désormais seront sous le signe de la prudence et la sécurité. Et je controlerais tout d'ici, assis dans mon bureau au premier étage du Rabbit Hole. D'ailleurs il allait falloir que j'annonce aux flics qu'ils étaient tous licenciés. Les créatures feraient très bien l'affaire. On n'avait pas besoin de stupides humains mortels pour s'occuper de la protection de la ville. D'ailleurs peut-être qu'un dôme serait utile afin d'empêcher quiconque d'entrer et de sortir de la ville sans autorisation. J'y réfléchirais.

« Je suis occupé. » dis-je à la personne qui venait de passer la porte de mon bureau.

Levant les yeux, je reconnu de suite Athéna. C'était quoi ? Mon anniversaire ? Ah non, bien entendu elle avait loupé la date, comme chaque année. Mais elle se pointait sans prévenir, et sans invitation chez moi ? Quel manque de respect. Ca me faisait penser qu'on manquait de protection à la mairie. Il allait falloir doubler le nombre de minotaure ici. Ca arrivait que Merida et Autumn passent. Mieux valait être prudent, encore.

Parfois, on en vient à se demander comment une personne de sa propre famille peut être aussi différente de soi. Athéna s'était déjà posée cette question, avant de se rendre compte que ça n'était pas l'entière vérité. Elle s'était crue parfaitement différente de Diane, Apollon, Arès... Même d'Hermès ! Et pourtant, ce n'était pas totalement le cas, puisqu'ils partageaient des valeurs et des attitudes similaires sur certains points. L'une des rares avec qui ça ne collait pas c'était Aphrodite. Et encore ! Les deux femmes étaient unies sur une seule chose : la protection d'Elliot et Ellie. La brune n'avait jamais renié le fait que la blonde, malgré tous ses travers, aimait sincèrement son fils et la jumelle de celui-ci, même si ça avait pris bien plus de temps pour Ellie. Et depuis que le plancton et l'illuminé avaient définitivement disparus de leur horizon, il n'y en avait plus qu'un qu'Athéna avait énormément de mal à comprendre.

Après tout, comment on pouvait trouver que mettre des minotaures et autres créatures infernales à chaque coin de rue était une bonne idée ? Apparemment, il fallait s'appeler Hadès pour ça... Dire que la guerrière avait cru qu'avec l'année passée dans le Cocyte, ils se comprenaient un peu plus et se faisaient un peu plus confiance... Après tout, elle avait gardé sa fille tous les mardis soirs sans exception, jusqu'à ce qu'ils reviennent à Storybrooke où tout c'était arrêté sans préavis. Ça aussi, ça restait en travers de la gorge de la déesse qui avait l'impression d'avoir été jetée comme une vieille chaussette alors qu'elle adorait Autumn.

N'y tenant plus, Athéna prit la direction du Rabbit Hole, les talons de ses bottes en cuir claquant sur le bitume tant elle avançait avec détermination. Elle allait lui faire rentrer un peu de bon sens à cette tête d'allumette ! La guerrière se fichait pas mal de la ville de façon générale, mais les agissements d'Hadès pouvaient inquiéter certains habitants qui partiraient dans une vendetta qui ne finirait que dans un bain de sang. Et ça, elle préférait l'éviter parce qu'il y avait ses neveux et nièces ici et que même si la brune n'était pas très proche d'eux, elle faisait toujours attention à eux de loin, à veiller autant que possible à ce qu'ils puissent vivre tranquillement.

- À quoi donc ? Mettre le feu aux poudres ? Répondit-elle avec sarcasme.

Hadès avait senti sa présence, ou du moins une présence dans son bureau. Athéna n'avait pas pris la peine de toquer, elle avait pénétré dans l'office sans gêne, trouvant son frère occupé à travailler, si tant est que ça soit bien le cas. Avec Hadès, on ne savait jamais... S'installant dans le fauteuil en face de lui, la brune fit apparaître un grand paquet cadeau qu'elle posa sur le bureau. Elle n'avait pas oublié l'anniversaire de son frère, mais vu qu'elle avait fait tout elle-même, ça avait pris plus de temps que prévu.

- Avant que je ne commence, bon anniversaire en retard. Dit-elle doucement, avant de le fusiller du regard. Maintenant que les gentillesses sont terminées, tu peux me dire à quoi tu joues avec les Minotaures et les autres créatures ? On a des policiers pour s'occuper des problèmes, tes créatures n'aident pas ! Qu'est-ce qu'il t'es passé par la tête ?

Si tant est que quelque chose lui soit passer au travers de sa cervelle... Sans doute que oui, mais sa logique n'était pas, mais alors carrément pas, la même que celle de la déesse de la Stratégie.

« Quand sonne l'heure...

...faut agir au lieu de frémir ! »

Le 11 novembre 2018, l'après midi après l'arrivée de Athéna et ses habits provocateurs...

« C'était le mois passé. » dis-je en baissant le regard sur le paquet.

Pourquoi elle me faisait un cadeau ? On ne se faisait jamais de cadeaux. C'était bien ça le problème avec la famille divine. Ca prenait un pv quand y'en avait un et ensuite pas de retour sous forme de cadeau les jours d'anniversaires. Pourtant c'était pas facile à retenir le 31 octobre. Peut-être que je devrais changer la date. Ou alors le faire plusieurs fois par an. Suite à cette sage pensée, j'avais pris un bout de papier et écrit diverses dates réparties sur toute l'année. Il y en avait douze, une par mois, donc le 31 octobre. Je l'avais fait glissé sous les yeux de la jeune femme.

« Ce sont les dates officielles de mes anniversaires de l'an prochaine. T'as qu'à en choisir une, inscrire ton nom à côté et la distribuer aux autres divins encore vivants. Y'en a combien ? Si il faut, je peux ajouter des dates. »

Mieux valait prévoir que de perdre une occasion de fêter un anniversaire comme il se devait avec un des dieux ou une des déesses encore vivants.

« Les Minotaures sont de plus en plus nombreux et comme tu dois t'en douter, on a des soucis de chômage à Storybrooke. Du coup je créé de l'emploi. »

Ben quoi ? On pouvait voir cela ainsi. Et puis c'était une façon de parler que tout politicien pratiquait. J'avais pas mal regardé les dirigeants des pays voisins pour m'inspirer de leur politique. Enfin je m'étais souvent ennuyé devant leurs discours. Sauf celui sur la diminution des impôts que promettait un certain président français. Là j'avais bien rigolé. C'est fou ce qu'ils étaient amusants en France. Je comprenais pourquoi François avait élu domicile là bas. En parlant de François, je me demandais quelle date d'anniversaire il allait choisir, priant pour que cette fois ci il ne m'offre pas une bouteille. Finalement, j'avais repris la feuille de sous les yeux de Athéna.

« J'en ferais une autre. Avec une liste de cadeaux également. C'est mieux, comme ça on est sûr de ne pas me décevoir. »

Ca me faisait penser qu'elle n'avait pas fait de cadeau à Autumn. Peut-être qu'elle l'avait encore quelque part sur elle. Je l'avais détaillé de bas en haut. Ca ne semblait être ni sous ses vêtements, ni sous ses talons. Quelle genre de culotte elle portait ? Pourquoi je me posais la question ? Fallait que j'arrête de la regarder comme ça...

« Les policiers ne bossent plus en ville. Ils pointent au chômage. Je t'ai dit d'ailleurs que la ville avait des soucis de chômage ? Je règle ceux des Enfers, puis je m'occupe de ceux de Storybrooke. »

Voilà qui était réglé. Elle pouvait répondre pour la culotte et s'en aller. Je crois qu'inconsciemment, je lui avais posé la question par la pensée...

Parfois, Athéna oubliait qu’il n’y avait pas plus exaspérant qu’Hadès. Plutôt que de la remercier pour son cadeau, il cherchait la petite bête. Il ne pouvait pas dire simplement merci et les choses s’arrêtaient d’elles-mêmes ? Mais non. Il fallait toujours que son frère fasse son cinéma. Depuis le temps, c’était bien quelque chose qui n’avait pas changé chez lui. Ca et le fait qu’elle se devait d’être prudente : jouer à ce petit jeu avec Hadès avait tendance à faire oublier l’objectif d’une telle discussion.

- J’ai déjà choisi ta date, pas besoin de ton papier. Tu le donneras aux autres si tu veux. Mais pour moi c’est le 31 octobre et c’est tout. Répondit-elle en croisant les bras. Et je ne sais pas combien nous sommes à présent…

Les comptes changeaient bien trop souvent. Pour preuve, Héra qu’ils croyaient tous morte était en fait bien vivante et avait fait son retour parmi eux. Ils avaient aussi gagné deux autres dieux. Si Dolos n’était pas réellement apparu, la brune était persuadée qu’il était là, quelque part, à fomenter ses plans.

- De toute façon, des dates d’anniversaire en plus, c’est juste un moyen d’avoir des déceptions supplémentaires. Remarqua-t-elle. Et je te ferais dire que tu ne m’as pas fêté le mien non plus. On est quitte.

Voilà, on pouvait parler des choses plus sérieuses à présent ? Comme la présence de créatures des Enfers à la place des flics de la ville. Athéna n’aimait pas forcément les habitants de la ville, qu’elle préférait ignorer la plupart du temps, mais là, il allait bien trop loin. Ils risquaient d’avoir le droit à un second dôme et cette fois, ça ferait sans aucun doute bien plus de ravages….

- Tu règles le chômage des Enfers en créant du chômage à Storybrooke… Intéressant concept. Ironisa-t-elle. Quelle est la vraie raison ? Demanda-t-elle en croisant les bras. Tu auras beau essayer, tu ne me feras pas croire que c’est simplement ça. Tu n’es pas aussi idiot que tu veux bien le laisser paraître…

Du moins la plupart du temps. Mais il n’avait pas été un si mauvais maire d’après ce qu’elle avait pu constater et ça, c’était toujours mieux que les autres. Ceci dit, la déesse ne risquait pas de le reconnaître, de peur de faire enfler l’égo d’Hadès qui était pourtant déjà d’une étendue démesurée…

- Oh ça suffit avec ça ! Soupira-t-elle. Ouvre déjà celui-là au lieu de chercher des cadeaux pour l’an prochain. S’agaça-t-elle en levant les yeux au ciel.

Merde, elle avait passé du temps sur ce cadeau. Il pouvait au moins faire l’effort de l’ouvrir non ? Simple politesse quoi… Il n’avait pas été élevé chez les barbares… Ah si. Il ne contrôlait pas ses pensées, c’était nouveau ça…

- T’as peut-être la réponse concernant mes culottes dans ton cadeau. Le taquina-t-elle avant de le regarder avec des yeux surpris. Tu les as renvoyés ? Pourquoi ? S’étonna-t-elle. Enfin, je sais qu’ils ne sont pas des plus présents, mais c’est sans doute à cause de Robyn, elle n’a jamais eu l’étoffe d’un Shérif… Fit-elle remarquer.

Mais bon, jamais elle n’aurait pensé qu’Hadès en viendrait à virer l’équipe alors que les élections allaient avoir lieu comme tous les ans à la fin de l’année. C’était idiot de ne pas virer les flics à ce moment-là pour les remplacer par d’autres. À moins qu’il ne lui manque des informations. Ce qui était sans doute le cas.

« Quand sonne l'heure...

...faut agir au lieu de frémir ! »

« T'es une déesse. Tu n'as pas de date d'anniversaire officielle. »

C'était logique. Comment qu'elle ne pouvait pas comprendre qu'elle n'était pas née comme les autres ? Moi je n'étais pas dans le listing officiel. On me l'avait bien fait comprendre. Ce qui rendait ma naissance plus réelle que celle des autres dieux et déesses. Par conséquent, je méritais un anniversaire chaque année. Ce qui n'était pas le cas des autres. Ils tentaient juste de me plagier en faisant croire à tout le monde que eux aussi étaient nés.

« Il n'y a pas de chômage à Storybrooke. Si y'a des gens qui ne bossent pas, on leur trouvera un travail. Y'a pas mal à faire dans les Enfers. Torturer les nouveaux venus. Nettoyer leurs cellules. Et ça fait quelques années que je songe à faire vidanger le Styx, mais je ne trouve pas de volontaires. Ca pourrait créer de l'emploi en ville. »

Ca c'était si on faisait de moi le nouveau Empereur de Storybrooke. Enfin, Maire. Mais je pourrais toujours proposer un nouveau titre. Pourquoi dans une ville où il y a des Princes et Princesses, on ne m'élirait pas en tant qu'Empereur ? Ca serait totalement logique et je serais le choix idéal.

Quand elle avait évoqué que le cadeau avait peut-être un rapport avec sa petite culotte, je ne m'étais pas fait prier pour l'ouvrir. J'avais besoin de me changer les idées. Et rien de mieux qu'un cadeau sous vetementeux. Ca se disait ça ? De toute façon ça m'importait peu. J'étais trop curieux, je voulais savoir ce qu'il renfermait. Mais alors que je venais tout juste d'ouvrir la boite, elle venait d'évoquer le fait que Robyn n'avait pas l'étoffe d'un Sheriff.

D'accord, je la détestais. Elle était insuportable et ne faisait pas les meilleures patisseries de la ville. Cet exploit revenait à Amelia. Même si cette dernière n'avait pas accepté les travaux d'agrandissements de sa boutique, comme je le prévoyais. Mais quoi qu'il en soit, Robyn avait en quelque sorte l'étoffe d'un Sheriff. C'était ce que pensait cet idiot de Jack qui l'avait conduite à l'abattoir... ok, elle n'avait peut être pas l'étoffe, mais elle en avait l'etoffe, et... merde !

« Tu insinues quoi, là ? La police était au top. C'est simplement qu'ils ne sont que de stupides mortels incapables de se défendre face à des balles. Ce qui ne sera pas le cas de mes minotaures. »

Avec des créatures, tous les malfrats de la ville pourrait la quitter et aller voir ailleurs. Ils ne feraient pas le poids face à une telle force de frappe et des créatures résistantes aux balles.

« Si on avait pris possession de la ville dès qu'on avait su qu'elle existait, on n'en serait pas là. Tout le monde marcherait droit et il n'y aurait pas le moindre mort. Ni de notre côté, ni du leur. »

Elle ne pouvait pas nier ce fait. Et comme je ne pouvais pas prendre part à tout ça en tant que maître ou stupide Gardien d'Olympe, je pourrais le faire en tant que Maire. On allait avoir une mairie dirigée par un dieu compétent et le plus puissant de tous.

« Les flics sont incompétents et inutiles. Robyn n'avait juste pas la bonne équipe pour maintenir l'ordre en ville. Mais en tant que Sheriff, tu auras tous les effectifs qu'il faudra. »

Je venais de prendre la décision. Là, maintenant. Pourquoi mettre un humain Sheriff quand on pouvait y mettre un divin ? Je songeais à Sasha, mais elle avait déjà les Enfers. Du coup, Athéna serait le choix idéal.

« Tu seras Sheriff, c'est décidé. Tu prendras les Minotaure et tu instaureras la nouvelle politique de maintiens de la paix. Comme ça c'est réglé et tu seras contente. » dis-je en penchant la tête pour regarder ce qui se trouvait dans le paquet cadeau.

Athéna haussa un sourcil, étonné. Depuis quand les autres dieux n’avaient pas de date d’anniversaire ? À force de s’entendre dire qu’il n’était pas comme les autres dieux, Hadès semblait avoir pris la grosse tête. Logique en même temps, vu le caractère du personnage, il y avait peu de chance pour que les choses soient prises autrement que de la façon qui l’arrangeait le plus…

- Depuis quand ? Je te rappelle que j’ai un père et une mère, comme toi. Répondit-elle simplement en croisant les bras.

Certes, elle n’avait pas de quoi être fière de son père, mais la déesse ne pouvait pas nier son existence. Japet existait bel et bien. Et s’il n’avait pas été autant un sale con, sans doute que la guerrière aurait pu être fière d’avoir comme père le bras droit du Roi Titan de l’époque. Tonton Tête de Con – Ouranos pour ceux qui ne suivaient pas – était quelqu’un de très puissant après tout. Mais bon, le sujet n’était pas là de toute façon.

- S’il y a tant de travail que ça aux Enfers, pourquoi tu fais venir les créatures infernales pour prendre la place des mortels ? Demanda-t-elle avec un fin sourire en coin.

Hadès venait, tout seul comme un grand, détruire sa propre décision. Il y avait quelque chose d’autre là-dessous, ce n’était pas possible autrement. Le brun ne pouvait pas agir de façon aussi irréfléchie que ça, c’était impossible n’est-ce pas ? Ouais, bon, peut-être que si…

La brune se retint de lever les yeux au ciel en le voyant commencer à déballer son cadeau pour mieux s’arrêter. Si ça continuait, elle allait reprendre cette foutue peinture ! Athéna avait passé du temps à faire et refaire une peinture d’Hadès avec Hope et Autumn devant la maison qu’ils occupaient dans le Cocyte. La guerrière n’avait plus peint depuis… Des siècles. Elle s’y était remise pour eux, parce qu’elle avait retrouvé un Hadès qui lui plaisait bien et qu’elle appréciait Hope et adorait Autumn, qu’elle avait gardé tous les mardis durant un an lors de leur aventure de l’année passée.

- Laisse la ville aux mortels. Dit-elle d’un ton neutre. C’est leur domaine, ça fait des siècles que nous avons arrêté de nous mêler de leurs histoires… Jusqu’à l’apparition de la ville du moins. Ouais, on aurait dû. Et on aurait sans doute terminé comme les autres dieux dans l’autre monde. Eux ont voulu se saisir de la ville dès qu’elle est apparue. Regarde où ça les a conduit aujourd’hui ? Ils ne sont plus que trois survivants.

Rester loin de la ville avait été une bonne décision. De toute façon à l’époque de son apparition, ils étaient peu nombreux à être en liberté. La majorité était alors enfermée dans Olympe à cause d’Hadès justement…

- Pourquoi parles-tu de Robyn au passé ? Qu’est-ce qu’il s’est passé Hadès ?

Athéna avait noté l’emploi du passé. Elle avait aussi noté qu’il parlait de fusillade. Il n’était pas compliqué d’imaginer le résultat de l’association de ces deux points. Mais la brune refusait d’y croire : Robyn était sans aucun doute pas la personne qu’elle aurait mis en Shérif, mais ce n’était pas pour ça qu’elle souhaitait la voir échouer ou pire encore…

- Pardon ?! S’étouffa-t-elle presque. Arrête de prendre tes rêves pour tes réalités. Je me fiche de cette ville. Je protégerais les nôtres et les rares mortels que j’apprécie, les autres je m’en tamponne. Et ça ne cadre pas du tout avec les tâches d’un Shérif. Alors oublie. Et raconte-moi ce qui est arrivé à Robyn. Exigea-t-elle d’une voix sèche.

Même si elle avait de moins en moins de doutes… Il était arrivé quelque chose à Robyn. Et ça semblait bien définitif.