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Kida
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Kida

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________________________________________ 2018-05-30, 20:31


Happiness Therapy


- Il va arriver ma chère, ne vous inquiétez pas…
- Oh mais je ne m’inquiète pas, je ne l’ai pas prévenu que je viendrai donc je ne peux pas lui en vouloir de ne pas être là.
- Puis-je vous proposer une tasse de thé en attendant ? Ca me gêne de vous laisser dans tout ce bazar, je le répète constamment à Sherlock de ranger un peu ces affaires. Cette saleté ambiante n’est pas saine du tout, vous savez ? Et ce n’est pas non plus professionnel, mais Sherlock…
- Ne vous inquiétez pas Mrs Hudson, tout va bien, son petit bazar ne me gêne pas et … je préfère l’attendre pour prendre le thé.
- Comme vous voulez…

Elle avait levé les bras au ciel ainsi que les yeux, ne semblant pas la comprendre plus elle qu’elle ne comprenait son locataire. Cela eu le don de la faire sourire et elle décida de s’asseoir dans le fauteuil généralement destiné au détective en l’attendant. Elle avait le cœur battant, à moitié impatiente et effrayée de le voir débarquer mais elle ne doutait désormais plus. Balthazar avait eu raison dans son énervement. Elle ne pouvait pas éviter ce qu’elle ressentait pour lui et elle devait en profiter car cela partait si vite. Elle ne l’avait réalisé que pleinement lorsqu’il était revenu de sa mission, effrayé à l’idée qu’il ai pu lui arriver quelque chose. Oui, Kida ressentait quelque chose pour Sherlock Holmes qui dépassait assurément toute la raison et la sagesse dont elle tâchait de faire preuve chaque jours. Elle ne pouvait ni la brider, ni la faire disparaître et elle avait déjà pu remarquer lors de ses réflexions nocturne que l’éviter faisait en réalité aussi mal que de le vivre et que cela se passe mal.

Sous l’impulsion du barbier et la fougue du détective, la jeune Atlante avait décidé de cesser de se cacher, préférant vivre ce qui était à vivre, tant que cela se pouvait encore. Qu’importe le futur Poséidon qui pourrait le blesser, qu’importe Chronos qui détruirait la Nature et qui ferait courir le monde à sa perte, si il fallait vivre, il fallait le faire maintenant et depuis ce baiser, ce fameux baisé qui avait tout changer, la rouquine avait l’impression d’être née de nouveau. Plus que la naissance de la Nature, il y avait aussi celle de l’Amour à présent. Jamais elle ne s’était sentie aussi vivante, jamais elle n’avait autant mesuré sa chance qu’à présent. Lors de ses longues séances de médiations, elle ne prenait plus seulement conscience de la force par laquelle elle existait et s’équilibrait avec le monde qui l’entourait grâce à la Reine Mère. Elle se rendait aussi compte la chance qu’elle avait à présent. Elle redécouvrait ce monde dans lequel elle n’avait pour l’instant que daigner vivre, elle trouvait de nouveaux amis avec qui elle osait enfin s’attacher, peut importaient qu’ils soient agressifs et mystérieux comme Balthazar, étrange et perdu comme Eulalie ou protecteur et énergique comme Vaiana, elle les avait et ils étaient vraiment là, pas seulement en souvenir.

Et à présent, il y avait lui, celui qui lui donnait envie de connaître des choses nouvelles, celui qui commençait à lui prouver que le monde n’était pas perdu, qu’il valait peut-être le coup d’être sauvé, que Chronos avait peut-être tort et les dieux avaient raisons… elle qui en doutait si souvent… Avec lui, elle avait envie de vivre la fougue, le danger, la violence, la douceur, la lumière, les ténèbres, elle avait envie de tant apprendre que le jour où elle finirait par le perdre, chose dont elle avait eu si peur que cela l’avait pétrifiée, elle serait armée. La perte était inévitable, Mère Nature changeait toujours d’avis au moment le plus cruel… mais les leçons qu’il pourrait lui donner pouvaient être une source inépuisable de chaleur et de lumière, comme le soleil atteignant le zénith, loin de l’ombre, du froid glacial et du dépitement dans lequel son ami barbier avait sombré en n’apprenant pas, loin de l’amertume et la solitude dans laquelle elle avait sombré après Milo. Sherlock était différent et tout serait différent.

- Salut…

Elle lui avait lancé un sourire amusé lorsqu’elle l’avait vu apparaître dans l’embrassure à toute vitesse. L’interrompait-elle dans un moment important ? Une chose était certaine, il était surpris de pas le regard fixe qu’il lui lançait de sa position figée. Elle s’était alors relevé doucement de son fauteuil, le sourire toujours aux lèvres. Ils avaient échangés quelques texto depuis ce moment fou qui les avait unis, mais c’était réellement la première fois qu’ils se revoyaient.

- Je me suis dit que j’allais te rendre visite, j’espère que tu m’en veux pas. J’ai préféré éviter de payer quelqu’un pour t’espionner lors de tes journées du coup j’ignore si je te dérange…

Et paf, elle lui avouait enfin qu’elle savait pour cette ombre qui la suivait, raison de sa coloration… l’avait-il deviné ?

- Tu devrais faire attention aux fenêtres que tu laisses ouvertes, il est plutôt facile d’escalader… A bien y réfléchir j’aurai peut-être quand même du sonner car Mrs Hudson a failli faire une crise cardiaque en me voyant mais… je ne savais pas que tu n’étais pas chez toi…

Elle s’était approché de lui avec douceur, plutôt contente de son coup de théâtre, pour une fois qu’elle était bien moins raisonnable et plus extravagante que lui. Elle était si proche à présent qu’elle devait lever les yeux pour continuer à l’observer, lui qui était bien plus grand qu’elle. Il ne parlait toujours pas… Prenant un air désintéressé, elle leva les mains et fit mine de se reculer :

- Mais si je tombe mal, je peux partir tu sais… Après tout, je crois que je vais enfin pouvoir rencontrer Basile, le beau garde Olympien, il m’a l’air libre aujourd’hui…

Elle avait sorti son téléphone, faussement intéressé par son application de rencontre d’amis tout en faisant semblant de sortir de la pièce. L’ambiance était sans nul doute bien plus détendue que la première fois qu’ils s’étaient parlé en ce lieu, mais entretemps, il y avait eu un baiser et une longue soirée où il lui avait raconté toutes ses péripéties avec ce clown de malheur…




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________________________________________ 2018-05-31, 21:30

" La coeur a ses raisons? Non. Il vous la fait perdre..."





Penché sur le corps, avec des gants en vinyl bleus sur les mains, Sherlock fronça un peu les sourcils. La Police de Storybrooke… Belle bande d’incapable. Qui avait eu l’idée d’embaucher cette brune qui ne faisait que beugler à tour de bras ? Prune ? Cerise ? Olive ? Figue ? Il ne savait plus. Quoi qu’il en soit, elle était parti, le laissant avec deux malheureux stagiaires au bord des larmes.

« Vous m’avez sincèrement appelé pour cette évidence ? »


Cynique, cassant, Sherlock Holmes quoi. Se redressant, il enlevant ses gants et les tendit au stagiaire sans précaution.

« Ce n’est pas un meurtre. Il est mort étouffé avec une olive. Elle est dans le gant de gauche. Triste fin. »


A vrai dire, il s’en moquait cruellement. Remettant son manteau d’un geste sec et simple, il sortit de l’appartement, avant de se tourner vers les deux stagiaires pour dire d’un ton amusé : 

« Et surtout, incluez bien dans mes honoraires le Temps écoulé hein. »


Puis sortant à grandes enjambées, il se dirigea vers le 22B Baker Street. Toujours avec la même démarche. Le visage vers le sol, ne redressa la tête qu’au dernier moment pour éviter d’analyser en permanence son environnement. Arrivé devant sa porte de palier, le détective l’ouvrit simplement et monta les escaliers rapidement. Dans l’escalier, il croisa Madame Hudson, aussi surprise que lui de le voir arrivé.

« Hé bien Sherlock… Vous auriez pu ranger avant d’accueillir la demoiselle… Quel manque de goût vous avez là ! »


Sherlock la fixa, tâche de thé sur les avants bras, trace de biscuit sur le chemisier… Analyse et critique sans appel…

« Tâches. Biscuit. Invité de marque donc. Mycroft ? Angelika ? Michel-Ange ? »


Ah, oui, elle avait dit demoiselle, parfois il réfléchissait trop vite. Montant le reste des marches, il ignora totalement Madame Hudson. Au dernier moment cependant, il passa sa tête dans les escaliers. Elle le fixait encore et toujours, de son regard suave. Soudain, ces sourcils s’écartèrent.

« Les yeux, ils sont comment Martha ? »


Madame Hudson le fixa, le regard lubrique et avide.

« D’un bleu infini ! »


Et elle s’en alla. Laissant Sherlock à la panique la plus totale. Devant sa porte de palier, il essaya de se créer un masque sans émotions. Aussi, lorsqu’il ouvrit la porte, c’est un sourire débile, crispé et qui ne lui ressemblait pas du tout qu’il afficha à Kida. Finalement, après quelques secondes de self-contrôle, il réussit à se maîtriser et ne sachant pas quoi faire, resta planter là, à l’écouter. Finalement, il opta pour l’humour.

« Oh, c’est une fragile. Laisse moi deviner. Elle a fait la moral à ma condition de vie... »


D’un geste négligeant de la main, il désigna le cafarnaeum qu’était son appartement. Puis, elle s’approcha. Restant un petit moment, il n’osa pas bouger. Au final, elle attrapa son téléphone et parla d’un certain Basile. Beau ? Olympe ? Apollon ? Non, Basile. La saisissant d’instinct par les hanches, il l’attira à lui et l’embrassa aussi fougueusement que lors de leur premier rendez-vous.

« Je t’interdis de... »


Parler de Basile ? Quelque chose attira son attention. Elle avait changé de couleur de cheveux. Ouvrant ses narines, il huma l’air. Il connaissait ce mélange. Il l’avait déjà senti, ici même, la veille du réveillon. Il y avait des odeurs qui ne trompaient pas.

«  Balthazar Graves. »


Sa main glissa progressivement le long de sa hanche pour revenir à côté de lui. Fronçant les sourcils, il finit par dire d’un ton mi-figue, mi-raisin :

« On dirait que tu as fait la connaissance du plus idiot de tous les citoyens de Storybrooke. Vous… Vous connaissez ? »


C’était maladroit. Mais après tout, si sa nouvelle petite amie était elle même une amie de Balthazar Graves, il fallait qu’elle soit quand même au courant de deux trois trucs.




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________________________________________ 2018-06-04, 21:08


Happiness Therapy


Sherlock l’avait attiré à lui avec une telle puissance qu’elle en eût presque le tournis bien qu’elle se laissa faire, n’hésitant pas à lui rendre son baiser de plus bel. A croire qu’il avait un petit air jaloux qui n’était pas spécialement pour lui déplaire. Elle saurait au moins où taper la prochaine fois que l’occasion se présenterait… en mal disons. Oui, c’était plus fort qu’elle, même si elle ne s’était rarement senti aussi bien, elle prévoyait déjà le coup suivant, le coup où elle risquait d’avoir mal et où elle devrait rendre la pareille. Simple question de survie bien entendu et simple hypothèse… Pourtant, l’idylle du baiser se stoppa aussi net qu’il avait commencé quand le nom de son coiffeur atteint la conversation, la faisant chuter de plusieurs degrés.

Avec un sourire légèrement amusé quant à la réaction du détective, elle se contenta de passer sa main dans ses cheveux d’un air rêveur. Elle était pourtant déjà rousse le jour où ils s’étaient retrouvés après sa mission dans le corps e Lily Olyphant. Le choc et l’impression de l’avoir perdu avant de la retrouver comme il ne l’avait jamais fait jusqu’ici avait lui avait peut-être fait perdre ses sens et sa réflexion qui était à présent plus raffut. Jouant avec l’une de ses mèches de cheveux, elle se contenta d’observer ses traits en demandant d’un ton calme et légèrement amusé :

- Je peux savoir ce qu’il se passe entre vous deux ? Vous n’avez pas spécialement l’air de vous apprécier… bien que ta réaction est bien moins violente que la sienne lorsque j’ai évoqué ton nom, j’ai l’impression qu’il y a un léger passif dans l’air tout de même…

Elle enjamba la table pour rejoindre le canapé avant de tapoter la place à côté d’elle pour l’inviter à s’asseoir. C’était lui qui avait commencé après tout, il était hors de question que cette conversation soit avortée, elle voulait comprendre. Elle savait au fond d’elle que Balthazar étaient très différents de nature mais qu’ils nourrissaient pourtant la même intolérance envers ce qui était différent d’eux. Aussi étrange que cela avait pu paraître, l’Atlante devait se situer pile au centre du spectre d’acceptation des deux hommes dans la mesure où elle partageait une relation plutôt amicale avec le barbier et une relation légèrement plus poussée avec le détective. Sherlock avait parfois des pulsions étranges, Balthazar avait clairement un besoin de tuer, était-ce cela qui les éloignait ? Jouaient-ils au flic et à la brute ? Ou bien Sherlock n’en avait-il aucune idée et c’était bien ce qui dégradait la relation ? Une chose était certaine, elle n’avait pas spécialement envie de lui dire ce qu’elle percevait chez le coiffeur. Il l’avait sauvé d’une manière bien plus importante et incroyable que chacun aurait pu l’imaginer, pas même elle, pas même lui-même peut-être… C’était son secret, il avait accepté de le partager avec elle mais avait semblé crispé à l’idée qu’elle le connaisse. Le donner à Sherlock n’était peut-être pas la meilleure des idées, même si elle l’aimait.

- Moi je ne le trouve pas si idiot, tu sais ? A dire vrai, je l’aime bien… et ne fais pas cette tête on dirait la sienne le jour où il a appris que je t’aimais… disons plus que bien…

Elle avait fait des grandes guillemets avec ses doigts avant de ramener ses jambes en tailleurs sur le canapé.

- C’est mon coiffeur… au départ il venait juste me couper les cheveux, je lui ai un peu parlé de mon passé et…


Elle se stoppa net en se rendant compte qu’elle avait bien plus parlé de son passé à Balthazar qu’elle ne l’avait fait avec Sherlock. A part une vague vision et une explication un peu floue, il n’avait rien eu de la mort de ses parents, de son peuple, de sa Cité et de son envie de tuer Egéon Blackstorm. C’était peut-être vexant de savoir que son ennemi en savait plus que lui. Avec une grimace qui traduisait bien la compréhension de l’erreur qu’elle venait de faire, elle tenta de se rattraper :

- Disons que… c’est un peu plus simple de parler à un inconnu… le coiffeur est presque un magicien, tu sais ? A croire que c’est plus simple de lui dire des choses à lui qu’à personne d’autre… et puis… j’étais désespérée tu me faisais suivre par une ombre pas très discrète, il a fallu que je sévisse pour qu’il évite de me retrouver… Et n’OSE SURTOUT PAS dire que c’est faux, Sherlock Holmes !

Elle le pointait d’un doigt menaçant avec un sourire en coin. Lui aussi avait sa part de responsabilité dans ce rapprochement avec le barbier et sa couleur de cheveux, peut-être que s’il ne s’était pas chargé de la faire suivre pour une raison qu’elle ignorait, ils n’en seraient presque pas là… Elle repoussa avec ses mains ses cheveux en arrière avant de lui dire :

- Allez je t’écoute, je veux tout savoir… pourquoi vous êtes dans cette relation lui et toi et pourquoi tu m’as fait suivre… et comme je suis bonne joueuse, tu aurais peut-être le droit de poser des questions si tu réponds bien aux miennes ou mieux… faire des déductions si tu es si malin…

Elle sortit de son sac le roman qu’elle était en train de lire : cinq pépins d’orange, une des aventures de Sherlock Holmes. Elle le lui secoua devant le nez avant de le remettre dans son sac avec un sourire amusé. Sherlock était à la fois son compagnon de papier et un ami cher qui partageait désormais sa vie… plus qu’un ami à bien y réfléchir.




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________________________________________ 2018-06-05, 22:28

" La coeur a ses raisons? Non. Il vous la fait perdre..."





Sherlock resta droit comme un I, les bras le long du corps, sans même bouger d’un iota. Fixant pour la première fois Kida dans les yeux, il soutint son regard un long moment. C’était perturbant, mais c’était la première fois qu’il avait trouvé le courage nécessaire pour le faire. Sans rien répondre pendant de longue seconde, il l’observa s’installer dans le canapé, à son aise. Son regard se porta lentement sur les objets environnants. Depuis combien de temps était-elle là ?
S’avançant d’un pas, mais sans pour autant s’asseoir, il se contenta de répondre d’un air un peu grave.

« Ma réaction n’est pas violente, car il n’y aucun intérêt. Simplement. Il n’y a rien entre nous. La haine serait un cadeau trop important pour lui. »


Finalement, il se détendit. Se massant la nuque d’un air las et fatigué, Sherlock finit par s’asseoir dans le canapé. Les jambes bien droite, comme un enfant qui attend son tour chez le dentiste. Les mains sur les genoux, en position réflexive. Finalement, tournant la tête vers elle, il déclara :

« Tu l’aimes bien ? Vraiment ? A croire qu’il arrive à manipuler les gens aussi bien qu’une paire de ciseau. Si tu veux encore danser avec lui dans son ballet funeste, je t’en prie. Ce genre de personne n’attire que le mal. »


Pianotant sur ses genoux, elle lui parla de Michel-Ange. Cet idiot devait être aussi discret qu’un éléphant. Il aurait du engager un de ses frères. La beauté de Kida lui avait certainement été fatale… Finalement, prenant un air effronté, il finit par déclarer :

« Je t’ai fais suivre, car je voulais avoir un maximum d’information sur toi car... »


Car je t’aime vraiment beaucoup ? Non. C’était une des choses les plus stupides qu’il aurait pu dire. Finalement, il opta plutôt pour un…

« Car les rues ne sont pas sûr. Mêle pour ceux qui peuvent porter un fauteuil à bout de bras. Crois moi. Grand Sourire a fait… Des choses, que même l’être le plus puissant que je n’avais jamais rencontré a laissé impuissant. »


Sa voix était grave, comme si le souvenir de ce moment était encore un peu acide. Soudain, avec la vivacité d’un serpent qui attaque, il s’était saisi du livre et l’avait ouvert hors de portée de Kida. Lisant quelque peu l’extrait pour savoir où elle en était, il se mit à sourire sadiquement, et, un peu moqueur, il déclara :

« Très bon passage. Et très bonne idée ça ! Si la conversation ne tourne pas au vinaigre, on enverra 5 pépins d’orange à Balthazar, juste pour lui faire peur. On ajoutera même un petit ballon à l’hélium pour lui rappeler Grand Sourire. Brillant. »


Feuilletant légèrement le livre en lisant en diagonal, il finit par répondre au fond de sa question, d’un air légèrement détaché.

« Notre relation est complexe. Sur certains aspects, il me ressemble, sur d’autres, nos avis diverges. D’aspect sinistre, il a l’intellect bien développé… Mais quand on gratte un peu... »


Fermant le livre d’un petit geste sec et lui tendant avec un sourire sincère cette fois-ci, il déclara :

« On se rend compte qu’il ne s’agit pas vraiment d’une personne qui a cette place dans cette discussion, alors que nous devrions… Je ne sais pas, posé les bases de notre relation ? Ce n’est pas ce que les gens normaux font d’habitude ? Ou alors on laisse coulé, comme les français ? »


Finalement, il opta pour se pencher vers elle en lui faisant un petit baiser sur la joue. Tendre, et confiant, il s’en dégagea quelques secondes plus tard, et finit par dire en lui murmurant dans l’oreille d’un air amusé :

« Ou alors… Tu peux me révéler quelques secrets. Après tout, tu les partages volontiers avec un inconnu, et tu es capable de m’écouter pendant des heures… Mais toi, quel est ton passé ton présent et ton avenir, Kida ? »


Souriant pour la mettre en confiance, il lui serra la main en posant sa tête sur son épaule comme un enfant. Elle sentait bon.




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________________________________________ 2018-06-20, 23:46


Happiness Therapy


Elle s'était contentée de garder le silence à ses insinuations, se mordant les lèvres au passage qui l'avait le plus touché. "Ce genre de personne n'apportait que le malheur"... ne faisait-elle finalement pas partie de ces personnes ? Son regard avait glissé vers la fenêtre. Le rayon de soleil qui la traversait n'était que plus apparent dans la poussière environnante. L'ombre et la crasse étaient les meilleurs alliés de la lumière quand il s'agissait de la magnifier. Voilà peut-être le rôle des gens comme eux, sublimer les bons...

Elle avait repris contenance et son sourire, tandis qu'il se débattait avec lui-même, luttant pour trouver une explication plausible quant à son espionnage intempestif :

- Je sais me défendre toute seule, tu sais ? Et je ne me laisse que difficilement manipuler… Tu n’as pas à t’inquiéter pour moi, tu as bien d’autres dragons à combattre…

Elle parlait de toutes ses enquêtes bien entendu. Elle avait lu dans l’une des nouvelles que détective aimait, d’après son ami Watson, se voir comme un chasseur de dragon. Elle ignorait si cette situation était réelle, aussi scruta-t-elle sa réaction lorsqu’elle prononça les mots magiques. Après tout, elle n’avait pas encore vu de traces de son ami docteur et elle se demandait si cela était uniquement dû à l’esprit imaginatif du Sir ou s’il était arrivé quelque chose à son plus proche collaborateur. Le moment était peut-être un peu mal choisi pour en parler et elle préféra le laisser jouer avec son livre, le regard amusé, tandis qu’il élaborait des plans les plus saugrenus pour nuire à Balthazar. Qui était le plus sombre des deux à présent ?

Pourtant, elle préférait encore cette conversation à la suivante, bien plus centrée sur eux et sur les mots qui allaient devoir définir ce fameux « eux » à l’avenir. Kida prit alors un air faussement concentré, son index tapotant son menton tandis qu’elle levait les yeux au plafond.

- Mmmmh… je suis assez adepte du laisser couler… Les Atlantes doivent avoir un peu de sang français, je crois. Enfin, au moins pour ce genre de chose.


Car lorsqu’il était question du protocole du Grand Guide, rien n’était vraiment laissé au hasard. Mais ce n’était sans doute quelque chose dont il avait à se soucier, elle non plus d’ailleurs même si elle le réalisait une fois de plus à grand regret. Elle le laissa l’embrasser sur la joue avec un sourire radieux avant de l’entendre parler de sa vie. Décidément, rien n’allait dans le sens qu’elle le souhaitait. Parler avec Balthazar semblait effectivement tellement plus simple quand il s’agissait de sa vie. Il devait avoir vécu tellement pire et avoir été si terrible qu’elle ne semblait plus être une si mauvaise personne à ses côtés. Elle n’avait pas peur qu’il la juge, il avait d’ailleurs cette lueur étrange dans les yeux qui semblait refléter plus de la délectation que de la torpeur quand elle lui parlait de ses moments les plus sombres… Avec Sherlock, tout était différent, elle avait bien plus peur de le perdre, de perdre cet intérêt qu’il lui portait. Avec un soupire, sa main vint trouver les boucles ébènes du détective qu’elle caressa avec douceur.

- Disons que mon passé se résume à la solitude. Mon présent est avec toi et mon futur… se résume, je crois, dans un sel nom. Mais je ne suis pas encore sûre de ça…

Il était peut-être encore un peu trop tôt pour lui parler du Titan. Mieux valait-il peut-être attendre que son enquête avance avant de lui en faire part. Il semblait que le souvenir de Grand Sourire lui procurait toujours un certain choc, l’autre pouvait se montrer autrement effrayant et le plonger dans une nouvelle crainte inutile n’était sans doute pas la meilleure des idées. S’animant brusquement, elle se mit face à lui, en tailleur, le visage lumineux.

- Mais je sais par où commencer ! Je ne veux pas t’expliquer, je veux te montrer et ça, même Balthazar n’y a pas eu le droit. Qu’en dis-tu ? Je veux que tu t’asseyes comme moi et que tu me donnes tes mains.

Elle attendit patiemment qu’il s’exécute avant de lui demander de fermer les yeux. Elle plaça alors les paumes du détective vers le plafond avant de lui tenir avec une fermeté douce les poignets et de lui demander de se caler sur sa respiration. A première vue, elle semblait vouloir le placer dans un état méditatif, ce qui n’était pas loin d‘être la vérité. Après quelques minutes de cette respiration lente et profonde, l’air devint brusquement plus humide autour d’eux. La chaleur emplissait l’espace et une légère brise venait leur caresser le visage de temps à autre. Avec une douceur infinie, Kida lui murmura :

- Ouvre les yeux.

Ils étaient assis sur une herbe fraîche, devant eux s’étendait des cascades, des falaises et une végétation dense et verdoyante. Avec un sourire lumineux et des yeux bleus pétillants, elle lui annonça :

- Bienvenue à Atlantis !

Elle se releva en époussetant ses jambes tout en laissant l’homme faire de même avant de préciser :

- Bien sûr, tout ce que tu vois n’est pas réel… Ce n’est qu’une projection, une sorte de connexion mise entre toi et moi. Comme je te l’ai dit, ma Cité n’existe plus mais elle vit toujours à travers moi… et le cristal.

Il y avait tant à lui dire… sur ce qu’était le cristal, ce qu’il était devenu et ce doute sur la disparition de sa Cité. Après tout, Poséidon lui avait montré son bracelet de naissance… Un objet qu’il n’avait pu que récupérer là-bas…

- Dans la mesure où nous ne marchons pas vraiment, nous pouvons aller où tu veux. Tu peux poser les questions que tu veux… et je tâcherai d’y répondre…

Sauf peut-être si cela devenait trop gênant… Pour l’occasion, elle revêtait de nouveau sa tenue traditionnelle, laissant percevoir plus de peau et son tatouage qui traversait son épaule jusqu’à sa nuque.





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________________________________________ 2018-06-25, 21:50

" La coeur a ses raisons? Non. Il vous la fait perdre..."





Sherlock l’observa faire et dire sans parler. Rien que le fait de se trouver en sa présence apaiser sa douleur constante. Il ne pensait plus. Il ne réfléchissait plus, il n’analysait plus. Il vivait. C’était comme l’héroïne, mais sans le côté nocif. Son cerveau était complètement détaché. Alors que le détective sentit la main de Kida passait dans ses cheveux, il la saisit par la taille et se contenta de murmurer de sa voix si grave :

« Montre moi. »


Jamais il n’aurait accepté de voir de la « magie ». Même les dieux lui paraissait d’un mensonge sans nom. Mais comme d’habitude, avec Kida, tout était totalement différent. Le décor changea et une cité merveilleuse apparut, luxuriante et magnifique. Mais ce n’était que la vue de sa vision périphérique. Malgré le décor qu’elle venait de faire apparaître, il continuait de la fixer dans les yeux, sans pouvoir détacher son regard de ce bleu si lumineux. Qui y’avait-il de plus beau ? Ses yeux, ou Atlantide ? A y réfléchir, et en deux coups d’oeil, Sherlock remarqua plusieurs similitude entre ces deux derniers. Mais comme à son habitude, quand il avait une idée brillante, il la garda pour lui. Puis ce n’était ni l’endroit, ni le moment.
Pendant un instant, Sherlock détacha enfin son regard de Kida pour se concentrer sur Kida. C’était merveilleux. Il vivait un rêve d’enfant éveillé. Avant de vouloir devenir détective, il avait voulu être Pirate. Découvrir de nouveaux mondes, de nouveaux horizons. Mais avec le temps, sa rationalité avait pris le dessus. Mais désormais, dans ce monde, tout semblait réalisable. Devait-il abandonné sa passion, pour ne se concentrer qu’à la découverte des mondes et à Kida ?
Un éclair passa dans ses yeux, et son regard redevint calculateur et distant comme à son habitude. Parcourant quelques pas sans rien dire tout en observant chaque détails, chaque plantes, chaque élément de vie, il finit par se retourner vers Kida. Il en avait vu beaucoup, il en avait compris encore plus. Fronçant les sourcils, il se contenta de répondre simplement :

« Où se situe Atlantide ? Je veux dire, se trouvait-elle dans le monde des Contes, ou est-elle de ce monde là ? »


Question pertinente. Finalement, il revint vers elle, ne sachant pas si il devait se réjouir ou non de sa nouvelle tenue. C’était à la fois sexy et étrangement parfait. Comme si les vêtements de Storybrooke n’était qu’un déguisement. Elle était dans son élément, et elle semblait totalement à l’aise. Posant une main sur son bras, il finit par regarder à droite, puis à gauche et finit par dire sur le même ton que précédemment.

« Cela doit être horrible, d’être le dernier de son monde... »


C’était… De… La compassion ? Fronçant les sourcils face à cette nouvelle émotion, il se renferma. C’était étrange. Jamais auparavant il n’avait ressenti ce genre de chose. C’était même encore plus étrange que d’être dans ce monde. Passer d’un monde à l’autre, il l’avait déjà fait. Mais ressentir de la compassion… C’était tout autre chose. Réfléchissant à toute vitesse, beaucoup de questions qui n’avait rien à voir avec Atlantide lui arrivèrent à l’esprit. Etait-il en train de régresser, ou de s’améliorer ? Le rendait-elle meilleur, ou pire ? Et à terme, pourrait il encore faire ce qu’il aimait le plus au monde, si jamais elle était dans sa vie. Après tout, pour le moment, il voyait sa présence comme une pause quand il en avait marre que son esprit soit en ébullition. Mais si comme pour l’héroïne, il plongeait dedans, sans jamais vouloir en ressortir ? Si elle le libérait de son fléau en permanence ?
Qu’importe… Après tout, le monde n’avait pas besoin de Sherlock Holmes.
Posant ses deux mains sur ses bras, il finit par replonger ses yeux à nouveau dans les siens et déclara d’un ton amusé :

« Ca va te paraître idiot, et très fleur bleue, mais la seule chose qu’il reste encore d’Atlantide est la plus chose que j’ai devant les yeux... »





Kida
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

Kida

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| Conte : L'Atlandide, le monde perdu
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________________________________________ 2018-10-26, 22:30


Happiness Therapy


Ses dernières paroles l’avaient tant touché que Kida s’était contenté de rougir en baissant les yeux, gardant le silence sur ce qu’elle pensait et ressentait. Elle avait beau faire des efforts, dire ce qu’elle ressentait quand il s’agissait d’amour lui semblait encore bien insurmontable. Passer sa vie seule en était sans aucun doute la cause. Avec patience, elle avait répondu à ses questions, le guidant dans ses souvenirs avec une joie qui irradiait d’elle et une véritable fierté sur d’où elle venait. Elle lui expliqua qu’Atlantide venait du monde réel, d’un monde un peu à part de la Terre, de la même manière que l’était les Plaines de Vigrid. Elle avait objecté sur le fait qu’être le dernier n’était pas horrible mais un fardeau qu’il fallait s’efforcer de porter du mieux possible. Elle était la dernière de sa lignée, la dernière à pouvoir parler et démontrer, la dernière à pouvoir expliquer et insuffler aux autres leur façon de penser.

Elle lui avait montré sa maison, sa case fait de tissus et d’objets artisanaux, case qu’elle tentait tant bien que mal de reconstruire à Storybrooke. Elle lui avait expliqué sa tristesse et sa colère quant à l’idée de voir son peuple condamné. Elle lui avait parlé de l’implication de Poséidon et de Chronos, tout en taisant ce qui liait ce dernier à elle. Elle avait tut son meurtre avorté aussi, par crainte qu’il ne la comprenne pas aussi bien que Balthazar sur le moment se contentant tout de même d’avouer à mi- mots, le regard vers l’horizon :

- Tu sais… il ne faut pas que tu m’idéalise pour autant comme tu sembles le faire par moment… Je ne suis qu’un être vivant et comme chaque être, je fais des erreurs, mais aussi des choix affirmés qui sont des parts d’ombres pour certains… Je suis une guerrière… on m’a appris à me battre et à chasser… c’était à mon frère de s’asseoir sur le trône, pas à moi… Moi… je devais juste le protéger.

Après ce voyage dans son esprit, les choses étaient devenues plus clair pour les deux âmes en peine du détective et de l’Atlante. Lui en avait appris plus sur elle, bien qu’elle gardait toujours ses secrets pour elle, et Kida avait appris à vivre avec le rythme endiablé du cerveau de Sherlock. Tout semblait s’inscrire pour le meilleur comme pour le pire, dans le rythme lent et doux de la vie, jusqu’à ce terrible jour où elle avait été aspiré sous la Surface de l’eau.

La Vérité ne faisait jamais de mal à personne, Kida en avait toujours été convaincu et une fois de plus ses convictions s’étaient révélées justes. Un autre monde s’était écroulé cet été-là, le sien, celui de son moi intérieur. Il avait fallu accepter le suicide de sa mère à cause d’elle et puis la mort qu’elle avait accueilli bien trop tôt… avant de ressusciter des mains de celui qui l’avait façonné. Bien de choses trop déroutantes, trop accablantes qui n’avaient pu que se finir en larme et en fatigue, sur le canapé défoncé de Sherlock Holmes. Une fois de plus, la Vérité ne faisant plus effet, elle avait préféré taire sa découverte sur sa mère, taire sa mort et le fait qu’elle n’avait à l’évidence plus de cœur. Pouvait-elle toujours aimer et ressentir ? Cette sensation de vide la perturbait tellement qu’il en devenait compliqué de se concentrer sur Sherlock.

Les deux s’étaient alors plongés chacun dans leurs propres soucis, lui face à une figure du passé qu’il n’aurait peut-être préféré jamais ne revoir, elle face à un futur qu’elle ne savait désormais plus dessiner. Elle avait quitté son travail, passant la plus grande partie de son temps à Olympe, dans son immense bibliothèque, cherchant à comprendre pourquoi elle était toujours de ce monde et se qui donnerait sens à sa vie. Elle n’avait plus jamais prononcé aucun mot se rapprochant de l’amour qu’elle avait pour Sherlock, son « je t’aime » désespéré lui semblant bien trop honteux pour être réitéré. Chacun s’était plongé dans sa tâche, ne sentant le bonheur effleurer leur peau que lorsqu’ils étaient ensemble et à présent que les feuilles tombaient au sol et que le monde s’apprêtait à mourir une nouvelle fois avant de renaître, Kida se sentait prête à revivre, autrement, bien consciente que les doux jours d’été à Atlantis dans sa mémoire, ne reviendraient peut-être jamais.


FIN



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