« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
“L'Art est ce qui rend la Vie plus intéressante que l'Art”
L’Ave Maria raisonnait dans toute la chambre tandis qu’Aloysius se rendait dans son dressing pour choisir ses vêtements du jour avec jour. Cette journée serait spéciale, il le savait, le dossier qui reposait sur sa table de nuit pouvait en attester. Il n’était jamais aussi doux que de s’endormir après avoir lu un rapport de police louant ses talents. Les photographies ne rendaient certes pas justice à son œuvre, les couleurs et les points de lumières étant peu étudiés dans un sens artistique au profil de la rationalité de la prise de vue des « preuves ». Il y avait pourtant une beauté certaine à laisser des zones d’ombres redessiner les contours du corps mais les photographes refusaient de la voir et préférait inonder les corps de lumières pour être de n’en perdre aucune contusion, bleus ou tout autre éléments qui leur permettrait de relever leur « diagnostique ». Absurde. Il vivait incompris, dans un monde d’idiots. Et il ne s’attendait pas à ce que cette journée soit différente.
Il avait reçu ce matin très tôt un appel « alarmant » de la police. Ils venaient de retrouver un corps. Encore un. Etant consultant sur certains crimes à Storybrooke, il était de son devoir de répondre présent lorsqu’une telle situation se présentait à lui. C’était donc tout naturellement qu’il avait annulé ses rendez-vous d’aujourd’hui avec un large sourire de satisfaction qu’il n’avait pas besoin de dissimuler dans l’intimité de son chez-soi. La veille au soir, il était venu à bout de sa nouvelle œuvre, une œuvre grandiose sur laquelle il avait travaillé pendant plusieurs mois, alliant son savoir médical avec son savoir pictural et son goût sincère pour l’art. C’était toujours un véritable plaisir de travailler sur ses propres tableaux, d’expliquer à ces esprits étriqués la signification de tout cela, tout en laissant une part de rêve et de fantasme à chacun d’eux, libre d’avoir leur propre idée de son message.
Tout en nouant sa cravate, tout en appliquant son parfum avec délicatesse, il ignorait encore à qui il aurait affaire. Il ignorait qu’au moment où il descendait les escaliers pour récupérer son manteau et sortir de chez lui, Anastasia Romanov arrivait sur « la scène de crime » comme ils avaient l’indélicatesse de l’appeler et que pendant qu’il passait sa clé dans sa serrure, elle pouvait déjà commencer à contempler « l’horreur » de son œuvre.
~~~~~~
L’homme devait être mort depuis bien plusieurs semaines bien qu’aucune trace de composition avancée n’était présente. Il avait dû longuement être plongé dans le formol, pendant les premiers instants du moins, car comment expliquer les champignons ? Nous reviendrons sur ceux-ci un peu plus tard.
Pas de trace de décomposition donc, l’homme avait l’apparence d’un homme endormi. Sa peau était propre, laiteuse. On aurait bien plus dit un homme endormi qu’un mort. La seule chose qui le trahissait, hormis la mise en scène et son abdomen et son ventre entièrement ouvert, c’était ce visage qui semblait figé dans la douleur malgré ses yeux fermés, paisible. L’homme avait vraisemblablement souffert avant sa mort…
Si on s’approchait de l’ouverture de son torse, on pouvait voir que les morceaux de peaux en surplus celles qui avaient permis au tueur de s’immiscer à l’intérieur des viscères de sa victime, comme de sinistres petites portes avaient été découpées. L’ouverture semblait presque avoir toujours été là, comme si l’homme n’avait jamais eu de quoi le recouvrir. Si on s’approchait bien plus et qu’on était observateur, on pouvait voir que le foie manquait à l’appel, tout comme le cœur d’ailleurs. Les bordures de peaux menant à la cavité avaient été lavées, limées, mais le peu de sang qui y restait laissait apparaître que l’homme n’était pas mort au moment de l’incision et sans doute pas non plus quand on lui avait prélevé ses organes, ce qui expliquait sans doute le masque de douleur.
Le rendu général était époustouflant tant l’horreur avait été poussée. C’était leur homme, à n’en pas douter, tous les éléments y étaient : mise en scène artistique, précision dans les gestes, minutie et propreté, sans compte le prélèvement d’organes. Mais qu’est-ce qu’il foutait de tous ces organes bordel ? Il leur fallait une analyse de profilage, une nouvelle, à n’en pas douter. Ce type était un vrai malade, un psychopathe.
S’il était seul, il devait sans aucun doute être dans une grande forme physique. A moins qu’il n’avait un complice ? Car comment expliquer, qu’il avait réussi à le hisser seul sur ce tronc de cerisier en fleur, à la verticale ? Il ressemblait à un Jésus moderne, ses bras avaient étaient découpés pour le laisser que les avants bras, qui savamment attachés aux branches, donnaient l’impression que celles-ci étaient la continuité de son corps. Les pieds avaient été joints et cloués juste à quelques centimètres du sol, une cinquantaine environ. Sur son pénis, du lierre avait été apposé pour cacher les instruments de la reproduction, il encerclait l’une des jambes et venait prendre racine dans le sol. Dans son bas-ventre, un bouquet de couleur et de fleur s’échappait en abondance dans un assemblage savamment étudié. Et le reste était encore plus surprenant. A mesure que les fleurs remontaient vers le cœur et la gorge, on pouvait voir que de grands champignons bruns avaient poussés. Une race commune des bois. La colonie remontait sa gorge, la partie droite de son visage jusqu’à sa tête. Apparemment, ils y avaient été plantés et le corps continuait à les alimenter à l’aide d’une pipette et d’intraveineuse qui déversait dans son corps les nutriments nécessaire à leur survie. C’était ça qui leur faisait dire que le corps n’avait pas pu rester dans le formol tout ce temps, ça qui leur faisait dire que le corps était mort depuis plusieurs semaines : les champignons n’avaient jamais eu d’autre habitat que le corps, planté dès leur naissance.
~~~~~~
Aloysius venait d’arriver sur les lieux du crime. D’un pas calme, souple, il monta le petit chemin de terre qui menait à la scène de crime. Il l'observa de loin avec une délectation parfaitement dissimulée avant de montrer sa plaque et de passer en dessous des horribles rubans jaunes qui venait gâcher l'équilibre de la pièce.
Quelle ne fut pas sa surprise quand il découvrit la jeune Romanov apparemment en discussion avec l'un des officiers qui devaient sans doute lui donner les premiers éléments de l'enquête. C'était donc avec elle qu'il allait devoir faire équipe... il ne l'avait pourtant plus revu depuis le crime avorté de son amant sur sa propre personne. Il ignorait ce qu'elle éprouvait pour lui. Il ne savait que ce qu'il éprouvait pour elle... et à première vue, pas grand chose, une indifférence que seule l'envie de la tuer pour voir souffrir Dimitri avait su ébranlé par moments. Elle était à présent l'instrument de son manège. Elle avait une nouvelle fois l'occasion de faire ses preuves, de se montrer sous un nouveau jour, autre que celui de la parfaite femme au foyer amoureuse et maternelle.
- Mademoiselle Romanov ? Je suis surpris de voir que nous allons faire équipe aujourd'hui mais agréablement surpris. J'ignorais que vous aviez rejoins les forces de l'ordre.
Il lui avait sourit poliment avant de se tourner vers "l'oeuvre" avec un regard impassible.
- Nous commençons?
HJ: Histoire de t'aider un peu dans ta représentation, je me suis inspirée de ces deux crimes là pour faire le mien :
Spoiler:
crackle bones
Anastasia Romanov
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Anastasia n'était pas certaine d'avoir "signé pour ça" quand elle avait rejoint les rangs de la police en début d'année. Au vu de son titre, elle s'était attendue à un travail de bureau, pour l'essentiel, à passer ses journées à étudier les écrits de victimes ou suspects pour comprendre motifs, psychés et états d'esprit de ces personnes pour lesquelles elle avait imaginé éprouver de la compassion en dépit de l'inexistence de lien social qui les unirait. Profiler Linguistique. C'était son titre, son nouveau job, même si elle avait aussi gardé l'ancien "au cas où" et également par affection. Anya était une solitaire et n'aurait jamais cru rejoindre une équipe puis s'y intégrer, aussi rapidement, de surcroît. Elle n'aurait jamais non plus imaginé être appelée sur des scènes de crime tout sauf linguistiques. Pourtant, à son arrivée ce matin-là, c'était exactement ce qui s'était passé. La jeune femme était montée dans l'une des voitures banalisées qu'un de ses collègues conduisait en faisant la conversation - des banalités, tandis qu'ils sirotaient une boisson chaude achetées avant de partir, comme pour parfaire le cliché. Quoique, il manquait les donuts de Robyn qui étaient au poste. Ceci étant dit, c'était mieux comme ça au vu de ce qui les attendait. - Ils ont appelé un psy pour t'épauler, avait glissé le collègue quand les banalités eurent été épuisées. Apparemment on en aura besoin. Anya avait levé le nez du dossier qu'elle consultait. - Qui ça, Dyson Walters ? avait machinalement demandé la jeune femme. L'homme avait secoué la tête : - Non, l'autre. Black quelque chose. Il a un prénom qui existe pas. - Aloysius, l'avait informé Anya en retenant un soupir. Merde, merde et merde. Pourquoi Dyson ne pouvait pas être dispo quand c'était elle qu'on envoyait sur des cas pareils ? Anya n'avait pas voulu informer son collègue qu'elle n'avait aucune envie de voir cet homme et de travailler avec, de surcroît. Pourtant, c'était le cas. Anastasia ne l'avait pas croisé depuis ce qui semblait être des années et s'en portait bien, merci pour elle. Les dernières nouvelles qu'elle avait eu, par hasard, de lui, dataient de l'automne dernier, quand elle avait zappé sur une émission de télé dont il était la vedette. A une époque, pourtant, elle l'avait apprécié. Parfois, Anya voulait se donner des claques d'avoir pu se faire berner aussi facilement par autant de charisme sans voir le monstre froid et calculateur derrière. Mais elle n'avait pas oublié tout ce qui avait résulté de cette erreur et elle ne comptait plus la commettre. - Oui, c'est ça, avait repris le collègue sans s'apercevoir de l'effet que cette nouvelle avait eu sur sa partenaire. Tu le connais ? - Il a été maire, avait fait remarquer la jeune femme, un peu froidement alors qu'elle avait voulu être factuelle. Mais l'autre n'avait pas tiqué. - Ah oui, s'était-il contenté de commenter sans quitter la route des yeux.
***
A leur arrivée, ils passèrent le cordon jaune qui délimitait la scène de crime et l'observèrent, ahuris. Ca, c'était de la scène de crime comme on n'en voyait pas tous les jours ! D'ailleurs, Anastasia avait espéré ne jamais voir pareille "œuvre". Malheureusement, Storybrooke était hanté par plus d'un psychopathe, en dépit de sa population relativement faible. - Eh bah, siffla le policier. On voit pas ça tous les jours ! Puis il ouvrit le rapport du légitime et lut à haute voix ce qu'elle-même avait déjà lu dans la voiture : le corps semblait avoir été conservé dans du formol pendant un temps puis avait servi d'engrais pour nourrir les champignons qui le décoraient. Pour l'heure, ils l'observaient à distancer raisonnable, comme pour avoir une vue d'ensemble du travail. Mais dès l'arrivée d'Aloyius, les choses sérieuses allaient commencer. Et comme s'il avait entendu cette pensée de la jeune femme, le psychiatre se présenta, toujours aussi cordial, de sorte qu'on ne puisse jamais rien lui reprocher dans la lumière, ce qui le rendait d'autant plus horripilant. La jeune femme se tourna pour lui faire face et échanger une poignée de mains cordiale, quoiqu'un peu raide. - Croyez moi, je suis tout autant surprise de vous revoir, Aloysius. Mais je suis persuadée que vous nous serez d'une grande aide, ajouta la jeune femme. Et ça, elle le pensait sincèrement. Y avait que lui d'assez tordu dans cette ville pour analyser finement ce travail. Dyson aurait certes été de meilleure compagnie mais il n'aurait pas été le psy le plus brillant. Probablement un mal pour un bien. - Nous commençons, ajouta la jeune femme pour faire écho à sa proposition, avant de s'avancer, résolue, vers le corps. Elle l'observa de longues minutes avant de déclarer : - C'est de l'art. Pas de mon point de vue mais du sien, au tueur, précisa la rouquine après un court laps de temps. Cette profusion de détails, cette mise en scène... C'est un tableau et la position est christique. Je pense que nous avons affaire à une personne excessivement cultivée et qui aime probablement le faire savoir. Vu la corpulence de la victime, il a au moins fallu un homme robuste en bonne condition physique pour le hisser. Le suspect est également très calé en médecine, sinon l'ablation des organes (Anya n'aurait jamais cru parler de ça un jour) n'aurait pas été si propre. Il a dû faire de longues études ou beaucoup se renseigner mais il est possible qu'il est pratiqué la médecine pendant un temps. Ou alors il a été boucher. Intelligent qu'il est, je doute qu'il ait laissé des empreintes sur le corps, murmura Anya en observant à nouveau l'ensemble. Puis elle se tourna vers Aloysius. Anya se sentait intelligente. Dans l'optique où il avait pu se demander ce qu'elle valait en tant que flic, la rouquine était à peu près certaine d'avoir marqué des points. Cela lui avait donné confiance : elle n'était plus la jeune femme qu'on pouvait avoir aussi facilement. - Mais je parle, je parle... Vous en pensez quoi, vous ?
Aloysius Black
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“L'Art est ce qui rend la Vie plus intéressante que l'Art”
La poignée de main s’était voulu cordiale d’apparence mais la rouquine n’avait certes pas son talent pour dissimuler ses sentiments aux yeux des autres et sans doute pas aux yeux de ceux pour qui elle ressentait quelque chose. C’était une sentimentale. Sa passion l’emportait, cela se voyait à chaque instant de sa vie. Dans sa lueur protectrice au fond des yeux quand elle observait Abigaëlle. Dans main rassurante qu’elle posait sur la cuisse de son mari quand il se sentait partir dans de mauvais recoin de son cerveau déréglé par la normalité. Dans cette poignée de main froide et rigide qu’elle venait de lui accorder. La Storgê. L’Eros mêlée à l’Agapè. La rancœur et la déception. Petit être sentimental que voilà. Ce qu’Aloysius appréciait dans son sentimentalisme ennuyeux, c’est que l’impératrice ne s’en cachait pas. Elle ne tentait pas par de grossiers subterfuge de se montrer soit disant « plus forte », dans un monde où on le reliait obligatoirement à l’absence de sentiment. Non, Anastasia Romanov était entièrement faite de sentiments et elle portait son cœur en bandoulière avec une telle fierté qui la rendait appréciable sous un certain point.
Il avait préféré garder sa remarque pour lui pour le moment. Autant ne pas diffuser une vague de gêne dès le début de l’entrevue. La rousse semblait sans doute partager cet avis puisqu’elle s’était lancée directement dans son analyse. Plutôt bonne de surcroît. Cela rendait le jeu encore plus délicieux. Il avait souri en l’écoutant tout en s’approchant du corps pour l’observer sous différents angles, comme soucis d’en apprendre plus de « ce crime » alors qu’il n’en connaissait que trop bien l’œuvre. Il avait ensuite observer le visage de la russe qui semblait prendre goût à ce qu’elle était en train de faire. Son débit de parole s’était légèrement accéléré, elle avait beaucoup parlé, ses pupilles étaient relativement dilatées malgré la lumière environnante et peut-être même que le rose pointait sur ses joues pâles. Il n’était pas le seul à voir cela comme une œuvre, quoi qu’elle puisse en penser. Elle voyait peut-être et même sans doute « l’horreur » sous ses yeux, mais sa façon d’analyser était proche de l’analyse d’un texte, on voyait presque les détails littéraires de la jeune femme poindre dans son discours.
Il était revenu vers elle, les mains derrière le dos, tandis qu’elle lui demandait ce qu’il en pensait à son tour. Elle souhaitait sans doute avoir un véritable travail de collaboration avec elle et il allait bien entendu lui donner. Ce double-visage avait fini par faire partie de son petit jeu malsain. La pulsion sexuelle était sans aucun doute pris au moment du meurtre, l’extase au moment de la conception, une nouvelle pulsion au moment de la dégustation. Mais avec le temps, ce jeu de cache-cache était également devenu un plaisir à part entière, celui d’une masturbation intellectuelle et solitaire où chacun des éclats de personnalités qui croisaient sa route en devenait les jouets. Il avait hérité ceci de Scar, cette personnalité de lion qui faisait ce qu’il était avant la malédiction. La manipulation avait toujours était la plus douce des mélodies, la seule arme qu’il possédait réellement dans ce monde sordide où la force physique mesurait absurdement la capacité d’un mâle à devenir roi. Non, Aloysius était bien plus heureux à présent et s’amusait toujours plus maintenant que ses deux personnalités se combinaient dans ce mélange incroyable, inattendu et exaltant. Il fallait à présent avoir la véritable volonté d’aider la police tout en ne se faisant jamais attraper. C’était comme marcher sur un fil de fer suspendu dans le vide, les yeux bandés. Le danger réveillait tous ses sens et sa certitude de rester constamment le plus intelligent face à tous ces bouffeurs de beignets ne faisait que flatter son égo chaque jour un peu plus.
- Je suis d’avis que vous êtes sur de bonnes pistes. Votre analyse me semble cohérente, c’est du très bon boulot Anastasia. C’est la première fois que vous faîtes cela ?
Sa façon de s’échauffer à mesure de ses découvertes, son expression satisfaite sur son visage, tout en elle laissait supposer qu’elle faisait un tel exercice pour la première fois ou depuis peu, tout du moins. Il avait fait le tour du corps en l’observant d’un œil « vide », d’expert avec juste ce qu’il fallait de dégoût pour la vision afin de marquer son véritable sentiment. Les mains dans le dos, il avait tourné autour avant de pointer certaines parties du corps pour exprimer son avis à son tour :
- Vision christique, sans aucun doute si on observe la façon dont les pieds ont été placés. Pourtant, les avant-bras sont manquants, ce qui réduit quelque peu la stature du christ sur sa croix… On peut y voir une continuité dans la façon à laquelle il est raccordé au branchage mais… dans ce cas nous ne sommes plus vraiment sur une vision catholique des choses. Si on y perçoit la continuité de l’Humain dans la nature… nous nous rapprochons bien plus d’une vision païenne, n’est-ce pas ? Dans mes souvenirs, la religion chrétienne n’accorde que peu d’importance à la place de la nature, je me trompe ?
Il s’était tourné vers elle après avoir longuement regardé le corps comme un tableau blanc sur lequel il était en train de donner une conférence. Arquant un sourcil, il la regardait à présent avec air interrogateur, laissant apparaître qu’elle saurait lui confirmer ou pas ses propos de par sa spécialité littéraire. Cela le rendait aussi plus bête qu’il ne l’était, car il fallait malheureusement parfois passer par là avec la masse commune des gens.
- Je suis d’accord avec vous concernant le possible savoir médicinal de notre tueur… A moins que cela soit l’œuvre d’un boucher, en effet, difficile à dire à ce stade mais le savoir est indéniable. Cependant…
Il eut un air pensif pendant lequel il leva les yeux vers le ciel, pour observer la coloration verte et jeune que projetait le soleil sur les différents feuillages. Une petite bouffée d’air accompagnait le tout qui se mouvait lentement dans un bruissement délicieux. Reposant les yeux sur la rouquine, il poursuivit enfin :
- Vous ne parlez depuis le départ que d’un seul individu… Pourquoi serait-il seul selon vous ? Deux personnes de postures moyennes auraient sans doute pu s’en sortir également… Et qu’en est-il du sexe féminin ? Le crime est propre, sans violence, d’une précision d’orfèvre, c’est bien plus souvent l’apanage des tueurs féminins que masculins…
Il l’observait toujours, avide de voir ses expressions facile, la façon dont ses traits se tordaient sous la réflexion. Il termina par une question plus compliqué, d’une voix calme et douce :
- La police vous a-t-elle donné les autres dossiers ? Ceux qui peuvent avoir un rapport avec ce meurtre ? Ce n’est pas un hasard si je suis là, vous savez… la police m’a attribué ce tueur il y a bien longtemps… reste encore à savoir s’il s’agit d’un copycat… ce ne serait pas la première fois…
Il n’avait fait aucune allusion à son cher et tendre. Pourtant, si elle était maligne – et elle se figurait l’être – il ne serait pas difficile pour elle de comprendre l’évidence. Il y avait de nombreux crimes et dangers à Storybrooke. Mais très peu sévissaient depuis des années… A bien y réfléchir, c’était peut-être le seul cas connu qui durait aussi longtemps… et Dimitri avait connu Aloysius au travail, au profilant à ses côtés sur les crimes d’un même auteur. Douce ironie que voilà, c’était à présent elle qui reprenait le flambeau sans le vouloir… A croire qu’ils étaient en pleine tragédie grecque, poussés et manipulé par le deus ex machina.
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Anastasia Romanov
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S'il y avait un défaut qu'Anastasia assumait la plupart du temps, c'était celui d'avoir de l'égo, parfois mal placé, d'ailleurs. Ce jour-là, en l'occurrence, la jeune femme se trouva frustrée d'en avoir : elle aurait tant voulu savourer ce qu'elle prenait pour un compliment, si seulement il n'était pas sorti tout droit de la bouche d'Aloysius Black, pour qui elle n'éprouvait rien, sinon du mépris. A part ça, oui, ce qu'elle avait commencé à fournir était du très bon boulot, elle n'en doutait pas. Anastasia n'aurait pas rejoint les rangs de la police si elle n'avait eu la conviction de pouvoir apporter sa pierre à l'édifice. Et la jeune femme se réjouissait de l'avoir potentiellement surpris en étant si à l'aise malgré l'accumulation de circonstances déstabilisantes - le corps et la présence du psychiatre dont elle se serait bien passée. La jeune femme comptait bien lui montrer qu'elle n'était pas une novice malléable qu'il pourrait ajouter à sa collection perverse. - Non, répondit-elle un peu trop abruptement, se rappelant parfaitement bien l'affaire qui avait conduit Robyn Candy à lui proposer un poste au sein de son équipe. Ce n'est pas la première fois que je profile une scène de crime, poursuivit la rouquine d'une voix plus amicale. Je ne vous ferai pas l'affront de vous retourner la question, je suppose ? sourit Anya en croisant son regard. Anya refusait de croire qu'il aurait quelque chose à lui apprendre. En fait, la jeune femme ne voulait rien apprendre de lui et surtout, ne rien lui devoir. Anastasia pouvait se montrer très obtuse quand elle le voulait. Une chose était certaine, elle ne quittait quasiment pas Aloysius des yeux mais se tenait à une bonne distance, les bras croisés sur sa poitrine, ce qui ne manquait pas de souligner son renfermement vis-à-vis du psychiatre. Anastasia était cependant curieuse d'entendre ce qu'il avait à dire de tout ça. Mais juste un peu. La jeune femme arqua un sourcil. Un Christ manchot, était-ce si aberrant comme idée ? La seconde d'après, la rouquine se réprimanda presque mentalement d'avoir pensé quelque chose de pareil : il s'agissait de la dépouille d'un homme, tout de même ! Malgré tout, son raisonnement - et ça lui faisait mal de l'admettre - tenait particulièrement bien la route. Cela aurait encore plus fait de mal à Anya d'admettre que les religions païennes, ce n'était pas forcément ce qu'elle maîtrisait le mieux. Néanmoins : - C'est une théorie intéressante, consentit la jeune femme. Le paganisme, un retour à la Nature, dans tous les sens du terme. Oui. Aloysius poursuivait, abondant dans son sens quant aux connaissances médicales mais rajouter sa patte - ou plutôt sa griffe à l'analyse. En l'occurrence, soit il cherchait à la pousser dans ses derniers retranchements, soit il voulait montrer qu'il était meilleur qu'elle et qu'elle se plantait sur toute la ligne. Le pire étant que ses arguments n'étaient pas mauvais. Ils étaient même loin de l'être. Anya en avait dûment pris note mais n'eut guère le temps de revenir là-dessus. Il semblait qu'Aloysius venait d'abattre sa dernière carte et qu'il se délectait de la partie devant lui. Aucun d'eux n'y avait fait allusion mais tous les deux savaient que Dimitri avait longtemps travaillé au sein de la police. C'était ce qui l'avait rapproché d'Aloysius, des années plus tôt et c'était ce qui l'avait fait sombre. A cette époque, Dimitri s'était toujours fait le devoir de protéger Anastasia () en ne mentionnant jamais les affaires sordides sur lesquelles il travaillait. Et sa fiancée avait toujours trouvé cela particulièrement stupide même si elle n'avait jamais insisté pour en savoir davantage. De toute façon, maintenant qu'elle était dans la police, Anya avait accès à tous les dossiers jamais traités et pouvait, si le cœur lui en disant, assouvir sa curiosité. Et elle l'avait fait car les profileurs étaient rarement appelés sur de grosses affaires comme celles-ci. A croire que ce fameux psychopathe sévissait exprès pour les occuper.... Il paraissait évident, même sans avoir approfondi chaque dossier des archives, que Dimitri avait travaillé sur ce meurtrier, qu'il avait tenté de rentrer dans sa tête et qu'Aloysius l'y avait aidé de la façon la plus perverse qui soit. - Je propose que nous découvrions ensemble s'il s'agit d'un copycat de votre tueur ou non, reprit Anya sur un ton presque jovial. La jeune femme fit à nouveau quelques pas en direction du corps et se focalisa sur un détail en particulier ce qui - malheureusement - l'empêchait de regarder Aloysius alors qu'elle poursuivait : - J'ai vu les dossiers, bien sûr. Ce serait vous mentir si je prétendais les avoir appris par cœur mais il a au final assez peu de...cas égalant celui-là alors vous imaginez bien que tout bon profiler a entendu parler de "votre" tueur. Ce qui m'étonne, en revanche, c'est que vous imaginiez aussi tôt l'hypothèse d'un copycat. Quels les indices qui vous amènent à cette idée ? demanda la jeune femme en se tournant vers le psychiatre. Vous avez raison, cela dit : c'est un travail très féminin. Ceci étant dit, nous avons manifestement affaire à un tueur en série et les chiffres prouvent que près de 95 % d'entre eux sont des hommes. Doit-on alors se dire que nous avons affaire au faible pourcentage de tueuses en série ? Storybrooke est après tout une ville pleine de surprises... Ou devons nous supposer, si tant est que vous ayez raison et que nous ayons face à nous l'œuvre d'un copycat, qu'il s'agit d'une admiratrice désireuse de se faire remarquer ? Voire deux admiratrices, si je me base sur ce que vous disiez plus haut, nuança la rouquine. Mais se faire remarquer dans quel but ? Je reste d'avis que nous cherchons un homme car en dépit de l'orfèvrerie de ce crime, les statistiques ne sont en faveur des femmes ni en chirurgie, ni en boucherie.
Aloysius Black
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Les premières paroles de la rouquines avaient été si abruptes qu’il ne pouvait se fourvoyer quant à la l’aversion qu’elle lui portait… une aversion mal avisée quand on observait la situation de plus près. Après tout, il n’avait commis aucun crime. Enfin, pas contre elle tout du moins. On ne pouvait pas en dire autant de son cher et tendre qui avait tout de même tenté de l’achever avec une violence inouïe, sublime même lorsqu’il y repensait avec une certaine délectation. Il n’avait non plus jamais été contre elle, porté atteinte à son enfant ou à leur domicile. Il s’était contenté de lui accorder une libération surveillée lorsque la jeune femme en avaient fait toutes les démarches, ne supportant pas de laisser sa fille vivre sans son père, sans doute. Alors pourquoi une telle aversion injustifiée ? Il prendrait peut-être le temps de lui poser la question, d’approfondir le sujet, quand l’envie lui dirait. Peut-être sous peu… mais pas maintenant. Le temps présent consistait à parler de lui à la troisième personne et admirer son travail, il n’allait tout de même pas gâcher cet instant pour parler d’elle.
Il avait hoché la tête d’un air entendu avec un sourire amical, dirigeant sa main d’un ton courtois pour l’inviter à passer devant lui lorsqu’elle lui avait proposé de s’intéresser à la piste de copycat. Il avait eu un léger sourire en l’entendant faire une conclusion trop hâtive quant à sa pensée sur cette hypothèse. Elle portait en elle une impulsivité toute particulière qui avait sans doute séduit Dimitri, bien plus sournois et porté sur la réflexion et l’établissement des plans.
- Non, Anastasia. Je n’ai pas « imaginé aussitôt » cette hypothèse. J’ai soulevé l’idée que cela pouvait être le cas car, comme je vous l’ai dit, ce ne serait pas la première fois que cela arrive. Peut-être faites-vous de même en profilage mais en psychiatrie comme en médicine, nous avons une approche très méthodique dite de l’entonnoir. Nous partons des hypothèses les plus vagues voire impossibles jusqu’à n’attendre que l’essence même de ce que nous cherchons.
En même temps qu’il lui parlait, il avait levé des bras au-dessus de sa tête en « V » avant de les ramener avec douceur l’une vers l’autre au niveau de son torse pour signifier l’entonnoir. Son ton était posé, démonstratif. Cela lui rappelait l’époque où il donnait des cours de psychiatrie à l’université afin de mener ses élèves vers le métier le plus passionnant qu’il soit pour lui. Cela lui rappelait aussi les longs moments qu’il avait passé avec Dyson Walters, son élève pour lequel il avait été son maître de Thèse. Bien entendu tout cela faisait bien plus partie de la malédiction que de réels souvenirs, mais ils étaient pour lui aussi valable que le reste.
- Définir la nature du meurtrier est un des premiers éléments sur lesquels nous devons toujours statuer car l’enquête ne sera forcément pas la même si nous avions à un copieur ou si nous avons l’homme original en face de nous. C’est d’ailleurs pour cela que vous et moi sommes là, pour définir son profil mental et sa psychologie profonde. Il est donc logique que je commence par supposer le plus simple : trouvons s’il s’agit du tueur en série ou d’un admirateur… nous serons bien meilleurs pour affiner notre analyse.
Il avait croisé les bras dans son dos avant de se pencher en avant pour observer avec plus d’attention les détails que la jeune femme observait quelques minutes avant lui, tout en écoutant attentivement ce qu’elle était en train de lui dire.
- Votre discours est très pertinent et je me dois de vous dire que je suis impressionné par vos connaissances sur le domaine et votre sens du détail statistique. C’est d’ailleurs tout à votre honneur.
Il inclina la tête en avant dans un signe de respect avant que ses traits ne montrent ensuite un certain scepticisme.
- Malheureusement, je pense qu’une fois encore, nous risquons d’aller trop vite et de perdre des données. Vous semblez partir du principe que nous sommes face à un tueur en série pour lequel vous tentez de définir le genre, de par votre vue dans un premier temps et par les statistiques ensuite… mais une fois encore, il est essentiel de savoir s’il s’agit du véritable tueur qui est, indéniablement un tueur en série. Mais si ce n’est pas lui, qu’est-ce qui prouve que ce meurtre ne serait pas le premier de notre copycat supposé ? Et dans ce cas, nous ne pourrions pas encore parler de tueur en série mais bien plus d’un meurtre prémédité. Cela nous amènerait à répondre à votre question de la façon suivante : si c’est une femme et qu’elle tue pour la première fois, elle cherche peut-être à attirer l’attention amoureuse de son modèle ? Les femmes tuent de manières plus imperceptibles que les hommes par essence, elles préfèrent donc l’asphyxie ou le poison, plus difficilement détectable qu’un coup de revolver dans la tête vous en conviendrez… Ici, nous avons affaire à une mort plus contondante dans la mesure où cet homme a été découpé… elle a donc dépassé le genre féminin… les femmes dépassent généralement leurs limites quand il s’agit d’amour. Le meilleur exemple est sans doute les disciples de Charles Manson. Mais ce raisonnement nous pousse aussi, de manière sinequanone, à approuver ce que Dimitri avait déjà conclu à l’époque. Si nous avons affaire au tueur en série… c’est donc forcément un homme.
Il prit une pause bien mérité dans son long moment d’explication pour réfléchir et laissez la rouquine à ses propres rêveries également. Son regard glissa sur la rouquine une seconde fois. Sa façon de répondre à sa question quant à son niveau de débutante l’avait refroidit et pousser ça répondre brusquement. Peut-être se sentait-elle en compétition ou rabaissait par cet homme qu’elle détestait tant ? Ce n’était pourtant nullement son attention de lui faire ressentir cela et… c’était bien la première fois. Il aurait peut-être pu poser une main sur son épaule de manière paternelle tout en précisant les mots suivant, mais il avait préféré garder ses mains dans son dos, peu habitué ou friand du contact purement amical, sans arrière-pensée et qu’il trouvait en lui-même terriblement déplacé.
- Vous savez, Anastasia… j’espère ne pas vous froisser dans mes explications. Mon but n’est nullement de vous mettre mal à l’aise mais plutôt d’ouvrir votre esprit sur ces nouvelles techniques, sur la psychiatrie, afin que vous puissiez vous élever intellectuellement, volé plus simplement de vos propres ailes. J’espère que vous ne prenez pas cela pour un affront… je sais que vous ne me portez pas dans votre cœur, même si je ne prétends pas savoir pourquoi.
Et voilà que le pavé était désormais lancé dans la marre.
crackle bones
Anastasia Romanov
« Men are such babies »
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Anya prenait sur elle pour ne pas se renfrogner davantage et garder une attitude professionnelle avec Aloysius, en plaçant aussi loin que possible la piètre opinion personnelle qu'elle avait du psychiatre. Mais plus ils échangeaient, plus il lui donnait la désagréable impression de chercher à lui démontrer l'étendue de son ignorance et de sa supériorité, à lui. Elle opina cependant, contente d'en apprendre plus sur la façon dont ses méthodes fonctionnaient. L'espace d'un instant, elle se demanda aussi s'il les avait appliquées, et si oui jusqu'à quel point, sur Dimitri mais décida bien vite de chasser cette pensée qui n'avait pas non plus sa place sur une scène de crime. - Les hypothèses les plus vagues voire impossible, récita scrupuleusement la rouquine, songeuse. Vagues et impossibles jusqu'à quel point ? Celui de dire que vous êtes suffisamment cultivé, athlétique et expert en médecine pour avoir fait cette mise en scène ? La question était sincèrement intéressée mais Anya n'aurait pu nier qu'il y avait un peu de provocation sous-jacente. Mêlée, bien sûr, à un intérêt professionnel. Qu'elle le veuille ou non, Aloysius était plus expérimenté qu'elle en matière de criminologie et avait des choses à lui apprendre. Si elle en trouvait la patience, sans doute. En définitive, Aloysius avait aussi l'art et la manière d'enseigner. Le ton approprié, également. Et sans aucun doute la méthode, qui lui semblait si précieuse. Par la suite, Anastasia se contenta, justement, d'opiner en signe d'acceptation de sa méthode, au demeurant valable. Elle ne put s'empêcher d'apprécier son compliment qui rehaussait son orgueil qu'elle avait parfois (sinon souvent) mal placé. Anya se savait novice mais comptait bien se faire une place dans ce monde d'hommes aussi rapidement que possible. Elle n'avait pas lésiné, depuis ces quelques derniers mois, sur son apprentissage du métier, désireuse de le prendre avec le sérieux qu'il méritait. Mais le répit ne dura pas. Il ne semblait jamais durer en présence d'Aloysius. Anya aurait presque pu comprendre qu'on veuille l'étrangler. Presque. Par contre Camille, elle, en a carrément envie et se dit qu'elle aurait dû l'inscrire en tête à claques des awards. Anastasia écouta cependant attentivement le raisonnement maitrisé et intelligent d'Aloysius mais se laissa surprendre à la mention de Dimitri. Et elle ne s'en trouva que plus stupide, d'ailleurs. - Argument valable si votre théorie se révèle exacte, convint-elle au sujet de la femme première tueuse par amour pour son modèle. Vous pensez donc que s'il s'agit d'une copycat en pâmoison elle recommencera ? Parce qu'elle n'aura pas été suffisamment... brillante pour son modèle ? Ou bien vous avez une autre hypothèse à l'esprit ? Au final, ça ferait beaucoup d'hypothèse et peu de réponses, à ce train là. Cette enquête n'était pas de celles qu'on bouclerait dans la semaine, oh que non. Et copycat ou premier tueur, Aloysius et Anastasia seraient probablement amenés à se revoir fréquemment. La jeune femme se demanda si Dimitri prendrait cette nouvelle mal ou très mal. Anya faisait de son mieux mais elle voyait bien qu'elle manquait de conviction. Elle fut, au final assez peu surprise qu'Aloysius l'ait remarqué. Il était, elle le savait, d'une intelligence supérieure, probablement à la sienne aussi. Ce qui l'étonna, en revanche, ce fut la façon si directe de mettre les pieds dans le plat. Anya le connaissait peu mais il l'avait tout de même habituée à une rhétorique plus enrobée lorsqu'il exprimait son opinion. Mais quitte à mettre les pieds dans le plat, autant y sauter à pieds joints, non ? - J'ai conscience que vous êtes plus expert que moi en la matière, commença la rouquine. Elle se garda cependant de préciser qu'elle avait toujours eu en horreur d'être la plus ignorante d'un groupe de personnes, quel qu'il soit. Ils n'étaient pas en thérapie, ni amis, donc ils n'avaient pas besoin de savoir tout cela. - Je vous remercie - sincèrement - pour vos leçons, poursuivit-elle avant de mimer à son tour l'entonnoir précédemment évoqué. Je saurai m'en rappeler. Vous êtes... brillant, Aloysius. Peut-être trop. Et je suis piètre menteuse, vous m'en excuserez peut-être. Puisque nous serons manifestement amenés à nous revoir, autant mettre les choses au clair. Je ne vous fais pas confiance. Plus confiance. Il n'y a pas si longtemps vous côtoyiez Dimitri et... je ne peux que constater à quel point il avait changé - pas nécessairement en bien - à cette période de sa vie. Je ne l'ai jamais vu ainsi qu'avec vous dans l'équation alors... je m'interroge, conclut Anya en haussant les épaules. Mieux valait ne pas préciser qu'elle était depuis persuadée qu'il était un dangereux psychopathe qui se cachait derrière une bonne éducation et d'exquises manières. - Peut-être saurons nous faire de cette collaboration une occasion de faire évoluer les choses ? suggéra Anya. Elle n'y croyait pas tellement mais concédait que professionnellement sa compagnie pouvait probablement l'élever au rang de super profiler.