« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
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| Conte : AHS. | Dans le monde des contes, je suis : : Une sorcière de Sαlem.
La mission était simple : faire quelque chose d’inédit avec des bases singulières. Il n’était pas question de créer mais plutôt de réveiller, de révéler aux yeux du monde ce qui se cachait là-dessous et de lui donner toutes les capacités pour le supporter. Et quand Joanne observait Rémi, elle se disait que la tâche n’allait franchement pas être des plus simples ; elle bénéficiait pourtant de l’aide d’Adèle et de Liz pour cette fois, les ayant prévenues l’une et l’autre tandis qu’elles prenaient le thé dans le grand salon de l’hôtel. Un programme changé. Des rendez-vous déplacés. Une liberté remplie de contraintes. Mais comme un enfant qui monterait un plan pour débusquer la cachette du Père Noël, la sorcière avait tout préparé et terminait même de mettre au point cette embuscade tandis que Clément immobilisait la voiture devant l’immeuble bas de gamme. Elle prit le temps de terminer le mail qu’elle était en train de rédiger puis plongea le téléphone dans son sac et s’extirpa par la portière qu’on venait de lui ouvrir.
Coiffant ses lunettes de soleil, elle claqua sa langue contre son palais avant d’avancer du haut de ses escarpins opaques et de s’engager dans les escaliers qui menaient à l’étage. Son attitude calme et hautaine ne laissait nullement place aux lamentations murmurées jusqu’au creux de son oreille par ces âmes en peine. Que pouvait-elle en avoir à faire qu’un homme ai été assassiné par sa femme à coup de plomb ? Il l’avait sans aucun doute mérité. Et ce pendu au second étage, seuls les imbéciles abandonnaient avant la ligne d’arrivée. Elle n’éprouvait aucune pitié pour ces esprits d’un autre temps, aucune compassion et encore moins d’attention : Joanne n’était pas là pour eux et il était hors de question qu’ils lui fassent perdre plus de temps que nécessaire.
Elle trouva la porte et haussa un sourcil devant un logo de boîte de nuit collé à côté du Judas ; visiblement quelqu’un appréciait ces lieux de débauche… Elle leva la main et frappa trois coups précis. Aussitôt une espèce de raffut surpris résonna derrière le bois et le verrou ne tarda pas à se tourner, laissant apparaître un JEUNE HOMME uniquement vêtu d’un caleçon. Celui-ci étouffa un bâillement avant de sembler la reconnaître, agitant la main dans sa direction :
« Oh bonjour Joanne ! Comment vous allez ? Rémi est dans la salle de bain ! Il arrive ! Une tasse de thé ? Café ? Chocolat ? Entrez ! Installez vous ! Et sinon... Quoi de neuf ? »
La sorcière le toisa des pieds à la tête avant d’esquisser un petit rictus, sans pour autant bouger de l’entrée où elle se trouvait. Elle n’était pas venue pour explorer l’appartement que ces deux personnes occupaient, même si la proposition se voulait polie et sympathique.
« Non merci. » Répondit-elle avant qu’il ne se mette à sortir toutes les boissons sus-citées. « Au moins, vous étiez réveillé. Pouvez-vous prévenir Rémi que je l’attend ? »
Cela ne sonnait pas vraiment comme une question pourtant le garçon, Benjamin, sembla obtempérer sans trop de négociations.
« Euh… Ouep… Z’êtes sûre ? Vous voulez pas rentrer ? » Il recula d’un pas pour pencher sa tête en arrière et crier : « Rémiiiiiiiii, y’a Joanne à la porte pour toiiiiii ! » Avant de revenir tout sourire sur la sorcière immobile après qu'ils aient entendus un juron. « Il arrive. »
Il n’y avait que peu de créatures susceptibles de l’appeler par son prénom sans risquer de mourir immédiatement. Fort heureusement pour lui, Benjamin avait l’indécence des enfantillages et l’innocence peu commune de la mignonnerie ; elle lui laisserait donc la vie sauve pour cette fois. Au contraire, cela l’amusait même de le voir si à l’aise en face tandis que Rémi pouvait se montrer su pataud et nigaud en même temps. Heureusement, elle était là pour résoudre ce problème.
« Merci. » Concéda-t-elle, répondant brièvement à un message de Claymore sur l’un de ses téléphones.
« De rien. »
Un silence s’installa, sans doute malaisant pour le petit léopard puisqu’il se mit à se dandiner d’un pied sur l’autre. Joanne, toujours immobile, ne sourcillait qu’à peine malgré le manque de savoir vivre manifeste du jeune homme. Ne pouvait-il pas se tenir tranquille plus de quelques secondes ? Elle avait l’impression de se retrouver face à Antropy – ce charmant mais néanmoins agaçant jeune homme était de l’énergie à l’état pur… Pas étonnant que Carlisle finisse ses journées en sa compagnie légèrement épuisé. Il en fallait beaucoup pour contenter un homme comme lui et quelque chose lui soufflait à l’oreille que l’énergumène s’en chargeait très bien.
« Et sinon, beaucoup de projets avec Rémi ? Encore une chasse aux fantômes ou un truc comme ça ? Comme à la soirée de la mairie ? »
C’était presque mignon toute cette curiosité.
« Rien de cela. Mais vous retrouverez votre colocataire entier, c’est promis. »
Comme pour l’empêcher de proposer d’autres questions auxquelles elle ne répondrait pas, un bruit sourd claqua contre la porte d’entrée et une main apparue suivi d’un visage essoufflé : Rémi. Les joues de ce grand dadais se colorèrent de rouge quand il la reconnu, sans doute pris au dépourvu comme d’ordinaire. Il saignait légèrement de la lèvre, s’était-il cogné en essayant de se dépêcher ? Ou bien un coup de brosse à dent malheureux ? Tant d’idées et de possibilités, toutes plus ridicules les unes que les autres, si bien que la jeune femme ne s’y attarda pas. Pas vraiment. Elle se contenta de tapoter sa propre commissure de lèvres pour lui faire comprendre sa situation pendant qu’il bafouillait des excuses inutiles.
« Si vous êtes prêt, allons-y. Un long week-end nous attend. » L’interrompit finalement Joanne en se dirigeant déjà vers les premières marches. « Ne vous en faites pas, vos collègues sont au courant. Ils devront faire sans le Chef pour cette fois car nous allons être très occupés. »
Ils ne devaient passer qu’une partie du samedi ensemble mais elle avait finalement eu une bien meilleure idée et comptait s’y atteler. L’entendant lui emboîter le pas elle rejoignit la rue principale et grimpa dans le véhicule, se décalant pour que son invité puisse s’installer à côté d’elle. Clément démarra rapidement, sachant parfaitement où il devait se rendre, et elle répondit à un énième message de ce cher juge qui semblait bien bavard aujourd’hui. Détournant son regard de l’écran, Joanne le posa sur l’homme à ses côtés qui semblait fort mal à l’aise quant à son avenir.
« Ne vous en faites pas, je ne vous mangerai pas. » Au cas où il pensait qu’elle aurait de nouveau l’audace de lui sauter à la gorge. Qu’il se rassure, elle était carnivore mais d’un autre genre de chair. « Nous vous avons prévu tout un programme une fois que nous serons à New York. Ne vous en faites pas, vous n’aurez qu’à suivre et écouter les conseils que nous vous donnerons. Ce week-end, Rémi, je fais de vous un homme nouveau. Un homme qui fera tomber littéralement Co…Lette dans vos bras et vous permettra de la ravir une bonne fois pour toute. »
La sorcière esquissa un sourire de circonstance, parfaitement confiante en son plan. Le cuisinier allait subir moults essayages et autres propositions jusqu’à ce qu’ils parviennent à lui fournir une allure décente et un charme irrésistible. La première étape avait été d’attirer le regard de Colette, désormais il fallait lui en mettre plein la vue pour qu’elle ne le détourne jamais ; elle connaissait la cuisine de son ami il fallait donc s’orienter sur autre chose. La surprendre. La prendre à revers et l’achever une bonne fois pour toute. Pour cela, Adèle et Liz allaient être de précieuses alliées… D’ailleurs, elles les attendaient sur le tarmac de l’aéroport privé où ils venaient d’arriver.
« Rémi, voici Liz Taylor. Elle s’occupe de mon Hôtel, peut-être l’avez-vous déjà croisée ? Liz, voici mon ami, Rémi Lepetit. »
La concernée gloussa en serrant sa main avant d’oser lui faire deux bises sur chaque joue. Accaparée par Adèle qui souhaitait l’informer des derniers ajustements de planning, Joanne lui offrit un sourire satisfait comme à chaque fois. Adèle avait parfois quelques soucis mais elle gérait généralement leur organisation d’une main de maitre et la sorcière ne pouvait que s’en satisfaire. Cela lui évitait d’avoir à le faire, même si elle avait toujours le dernier mot. Prenant place à bord du jet privé – appartenant à la famille Evil et généreusement prêté par Evanora, le sien étant actuellement en Italie pour Donatella Versace – elle s’installa confortablement en attrapant une coupe de champagne posée devant elle.
Ce week-end allait se révéler des plus intéressant, surtout quand elle voyait à quel point son invité était mal à l’aise dans son grand pull gris. Ce qu’il pouvait être craquant, cet imbécile… Mais chut, c’est un secret.
Rémi LePetit
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• Ah non j'suis sur que c'est de la coke !
• Tu me fatigues ...
| Conte : Ratatouille | Dans le monde des contes, je suis : : Rémi le rat de cuisine
Rémi s’était réveillé comme tous les autres jours, endormi dans le canapé, réveillé par la lumière du jour. En général, il trouvait la force de se traîner jusqu’à son lit, histoire de terminé sa nuit, mais pas aujourd’hui. Etrangement, comme dans un pressentiment, il s’était levé, totalement engourdi par sa nuit, se dirigeant mollement vers sa chambre pour y piocher un pull, un jeans, des sous vêtements -l’avantage non négligeable de ne porter qu’une couleur : pouvoir laisser le hasard faire son œuvre- et s’était diriger vers la salle de bain, tâchant de ne pas faire trop de bruit pour ne pas réveiller son colocataire. Lui avait travailler jusqu’à tard et il lui semblait que Benjamin avait invité les jumeaux, aussi ne présageait-il pas du cota de sommeil de son colocataire.
Aussi utilisa-t-il un filet d’eau mince, histoire de ne pas faire trop de bruit et sa douche dura beaucoup plus longtemps que prévu mais elle eue au moins l’avantage de dénouer un peu de ces muscles endoloris par des journées de travail acharné…. Entre les cours de cuisine avec Monsieur Chostakovich, les préparatifs du repas de mariage de Madame Montgomery, et les différentes soirées passées soit en compagnie de Benjamin, soit d’Alfredo, soit de Benjamin et les Jumeaux, il devait bien avouer qu’il avait l’impression de ne plus avoir la moindre seconde à lui. Pas que cela le dérange, au moins, il se sentait perpétuellement prit dans le flot des choses, perpétuellement en mouvement, perpétuellement prit dans une action… Il n’y avait rien de mieux pour lui, l’oisiveté n’était pas vraiment un état bénéfique sur sa psyché…
Cela dit, toute la détente dont il tira de sa douche s’évapora en un éclair dès qu’il entendit la voix de Miss Joanne dans l’entrée. Etouffant un juron, il s’entaillant légèrement lagencive, étant en train de se brosser les dents, avant de prendre sa serviette pour appuyer, commençant déjà à faire de grands gestes improbables dans l’espoir de s’habiller plus vite. Ses cheveux dégoulinant encore d’eau, il tâcha de les sécher, tout en maintenant sa serviette contre sa bouche, tâtonnant pour trouver son pull et le passer par dessus sa tête. Du même geste, il tâcha de trouver son caleçon, réalisant à temps qu’il ne s’était pas encore essuyé le bas du corps et il se mit à se frictionner avec brutalité, tentant d’être plus rapide qu’efficace. Il manqua de tomber à la renverse en enfilant ses chaussettes, se rattrapant à temps au lavabo, et après un ultime effort pour boucler son jeans, il finit par se redresser, avant de sortir comme une furie de la salle de bain.
Voir Miss Joanne dans son appartement avait quelque chose de… Dérangeant. Gênant aurait peut-être été le plus approprié. C’était comme faire entrer un diamant dans une maison de poupée faîtes en carton, vous voyez ? Ce n’était pas normal, pas à sa place, et aussitôt, il se mit à rougir, finissant absolument cramoisie quand elle lui fit remarquer la petite goutte de sang qui perlait de ses lèvres. D’un geste un peu brusque, il l’effaça, pas tout à fait certain de ce qu’elle sous-entendait en disant qu’ils allaient avoir un long week-end. Que… hein ? Quoi ? Eux, deux deux ? Comment… Pourquoi ?!
Totalement prit au dépourvu, il tourna la tête vers Benjamin qui se contenta d’un petit sourire en coin et d’un joyeux au-revoir de la main, le pressant même de partir après Miss Joanne, et Rémi se sentit encore plus démuni. Si même son coloc’ ne voulait pas lui expliquer ! Bon après, elle ne devait pas trop lui en avoir dit sur le sujet, Miss Joanne étant une personne très mystérieuse en règle générale. Rémi pensait savoir certaines choses sur elle, en avoir déduites d’autres, mais avec une telle femme, rien n’était jamais gravé dans le marbre. Plutôt tracé dans le sable…
-Excusez moi ? Mademoiselle Joanne ? S’il vous plait, excusez…. Excusez moi, mais qu’est-ce que je fais ici? finit-il par bafouiller, horriblement mal à l’aise à l’arrière de sa voiture.
Rémi n’avait jamais vraiment aimé le principe des chauffeurs, ressentant aussitôt une culpabilité désuète du fait d’avoir l’impression d’être ‘supérieur’ puisque donnant des ordres. Chose qui ne perturbait visiblement pas Miss Joanne et encore moins son chauffeur. Une fois de plus, Rémi du se rendre à l’évidence, Miss Joanne et lui ne faisait définitivement pas parti du même monde et cela relevait du mystère qu’elle puisse encore s’intéresser à lui.
Enfin s’intéresser…. Rémi se mit à rougir comme un enfant, songeant un instant à cette nuit d’Halloween et à son cortège de moment gênant, et il du détourner les yeux avant de brusquement les reposer sur elle.
-Mais je !… Vous… Mais je ne vous… Vous n’avez pas à faire cela, vous savez ! Je veux dire, Colette… Je ne… Je ne sais pas si...
D’un geste, elle le coupa et Rémi du se mordre la langue. Miss Joanne savait-elle que Colette essayait à ce jour des robes de mariées ‘en prévision’ d’un mariage prochain ? Rémi n’avait pas la moindre chance, il le savait bien. Emile le lui avait dit. Si il avait voulu changé les choses, il aurait fallut le faire avant. Quand ils étaient tous arrivés en Amérique. Quand il était devenu un homme digne de confiance, un homme de décision, un Chef, littéralement. Là, il aurait eue une chance. Mais maintenant…
Il fut rapidement couper dans ses jérémiades mentales quand il cru apercevoir les contours d’un… Aéroport ? Aussitôt, il se redressa, plaquant sa main à la vitre malgré l’air un peu réprobateur de Miss Joanne. Ils allaient prendre l’avion ?! Bon en réalité, cela le soulageait, car si ils avaient du faire la route en voiture, il aurait vraiment finit par mourir de honte, incapable de savoir de quoi parler avec elle. C’était vrai quoi, de quoi est-ce que lui, petit cuisinier français et maladroit, était-il supposé parler à elle, une déesse douée -il en était certain- de pouvoir magique et né dans le luxe et la richesse ? Rien ! Bien sur qu’il n’avait rien à lui dire ! Rien, nada, niet ! Improbable… Et puis bon, il fallait être logique, Miss Joanne n’était pas le genre à voyager en voiture.
Maladroitement, il s’extirpa de la grande voiture, remerciant et saluant au passage le chauffeur, qui ne bougea pas d’un centimètre au point qu’il crut qu’il ne l’avait pas entendu, mais Miss Joanne lui intima de le suivre et ils s’approchèrent rapidement d’un tarmac… Ainsi que de deux… Femmes ? Malgré lui, Rémi tiqua, même si ce ne fut que de curiosité. Il ne s’attendait pas à rencontrer Liz, qu’il n’avait jamais vu de sa vie, mais dès qu’elle lui fit la bise, Rémi ne put s’empêcher de la trouver élégante. Lui, même transformé, n’aurait jamais autant de grâce dans ses mouvements.
-Je suis ravi de vous rencontrer, Liz… Et bonjour Mademoiselle Adele.
La concernée le fixa un instant, avant de jeter un regard à une note sur un post-it et de lui sourire. Elle était toujours aussi enjouée, douce et avenante, et Rémi se sentit un peu rassuré de ne pas être seul face à Miss Joanne, qui fit soudain claquer ses talons, symbole de départ. Aussitôt, Liz vint passer son bras sous celui de Rémi, gloussant comme une adolescente.
-Dieu mais qu’il est grand celui-là ! Joanne me l’avait bien dit mais elle n’avait préciser que vous étiez aussi mignon !
Malgré lui, Rémi rentra la tête dans les épaules, un peu gêné.
-Merci, bafouilla-t-il maladroitement.
-T-t-t pas de fausse modestie ! le réprimanda-t-elle avec amusement.
Elle eue une moue touchée quand il lui tendit la main pour la faire élégamment monté dans l’avion, avec la classe désuète d’une ancienne star d’Hollywood, et Rémi finit enfin par entrer dans le jet, un peu courbé à cause de la taille de l’habitacle. Miss Joanne était en grande conversation avec Mademoiselle Adele, et Rémi se glissa doucement sur la banquette opposé, pas du tout certain de ce qu’il était censé faire. Mademoiselle Adele eue un hochement de tête, et elle se leva, allant vers Liz avec qui elles fixèrent les derniers détails avant le décollage.
-Mademoiselle Joanne je… Ne comprend pas ce que...
D’un regard, un peu sévère, elle l’interrompit, et Rémi se ratatina dans son fauteuil, fixant ses mains jointes sur ses genoux. Il n’avait pas la moindre chance. Pour le coup, c’était un kidnapping dans les règles de l’art !
-Et le restaurant ? tenta-t-il, en dernier recours. On a une grosse table de prévu demain midi, presque vingt personnes, c’est beaucoup, Colette va être d’une humeur massacr...
Etrangement, il se sentit soudain étranglé par le regard de Miss Joanne, s’interrompant de lui même. Il savait que Miss Joanne n’appréciait pas Colette, mais parfois, il avait l’impression que c’était plus que cela. Plus… Personnel.
-New-York? finit-il par dire, en désespoir de cause -il n’était vraiment pas doué pour faire la conversation. Je…. N’ai jamais été à New-York.
-Oh vous verrez mon chou, c’est une ville fabuleuse ! Pleine de charme, et de… Stupre ma foi...
Liz eue un haussement d’épaule, continuant ses rangements, avant que Rémi ne fronce les sourcils, se retournant vers Miss Joanne, avec une moue hésitante. Elle releva un sourcil et Rémi se mit aussitôt à triturer ses grandes mains.
-… Je vais probablement passé pour un imbécile mais… ‘Stupre’?
Joanne F. Kennedy
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Effectivement, il passait pour un imbécile. Un charmant imbécile mais, ma foi, cela pouvait parfois porter à confusion sur ses capacités mentales. Rémi était loin d’être aussi bête qu’il en avait l’air, penaud et naïf par contre étaient des adjectifs qui lui convenaient on ne peut mieux. Bavard aussi, timide et intimidé, envahissant de maladresse dès qu’il ne possédait pas de casseroles dans les mains et ivre de contradictions sommaires. En un mot, quelqu’un d’inintéressant au possible pour des gens de leur niveau. Et pourtant… Joanne se faisait un plaisir personnel à bousculer la vie tranquille de ce cuisinier de talent afin de la rendre un peu plus palpitante. Certains lui disaient qu’elle faisait cela pour s’amuser, un caprice temporaire, et elle ne pouvait pas foncièrement leur donner tort ; cependant elle n’était pas prête de se lasser et les plans qu’elle avait prévus pour le weekend ne tolèreraient aucune échappatoire quel qu’il soit. Bien sûr, elle en profiterait pour régler quelques affaires qui nécessitaient sa présence, mais le but principal était de transformer ce grand dadais infantile en véritable tombeur de ces dames. Il y avait du potentiel là-dessous, un vrai talent caché, et le monde devait s’en rendre compte.
Un verre de champagne à la main, la sorcière esquissa un rictus amusé face à la question innocente de son invité. Liz et sa manière de parler digne des années vingt lui procuraient une bouffée de souvenirs, diva florissante et trépidante révélée sous son apparence d’homme de bureau mal dans sa peau. Elle était belle dans ses robes fuseau et avec son khol autour des yeux. Belle avec ses turbans pastels et son goût exquis pour toute forme vestimentaire. Belle dans ce qu’elle était, une femme libérée, délivrée (oui, j’ai osé), de ses entraves et pouvant aujourd’hui laisser exprimer tous les fondements de son être… D’ailleurs, elle se permit un léger rire avant de répondre à la place de Joanne :
« Le stupre, mon cher, la luxure à son état pur. » Elle fit glisser son regard le long du torse de rémi et s’attarda un instant sur ses hanches, jouant de son malaise comme d’une arme facile à retourner contre lui. « You don’t know that when you’re more dumb than pretty, and you are very pretty. »
Elle tapota son genou d’un geste affectueux, ce qui provoqua d’abord un petit pouffement de la part d’Adèle avant qu’elle ne relève vivement la tête d’un air outré. Fronçant les sourcils, elle asséna à Liz un regard réprobateur et lui murmura quelque chose qu’ils n’entendirent pas. Joanne les suivis des yeux sans mot dire, préservant bien souvent ses dialogues pour les occasions qui les nécessitaient. Laissant Rémi cogiter le petit sarcasme qu’il venait de recevoir, elle observa par la fenêtre le décollage sans heurt ni encombre qui découla du jet privé des Evil ; il n’y avait pas à dire, ils savaient bien traiter leurs invités. La plupart des affaires avaient été soigneusement rangées par leurs deux accompagnatrices et ces dernières mirent au point les derniers préparatifs, accordant leurs agendas avant de se laisser aller dans leurs fauteuils, un peu plus détendues.
Ce qui ne semblait pas être le cas du rat de cuisine qui faisait face à la sorcière. Ce dernier, triturant ses mains, avait l’air d’une de ces proies faciles qu’on se complait à taquiner avant de les dévorer vivant. Il avait refusé un verre de champagne et se retrouva tout de même avec un soda à sa disposition, l’hôtesse ne pouvant consentir à le laisser les mains vides. Elle ne traîna pas dans l’habitacle, laissant d’un côté Adele et Liz en conversation discrète et, quelques mètres plus loin, Rémi et Joanne en face à face silencieux. Le malaise pouvait être palpable pourtant cette dernière le balaya comme si de rien étant, ne semblant pas s’en incommoder. Elle pianota un peu sur la tablette portée à sa disposition mais la referma bien vite, semblant satisfaite de ce qu’elle venait d’y faire.
« Vous pensez que j’ignore où se trouve Colette à l’heure actuelle. » Ce n’était pas du tout une question. Elle porta ses yeux sombres et acérés sur lui, le voyant déglutir bruyamment. « Toutes ces robes de mariés qui vont lui faire tourner la tête… Nul doute qu’elle se voit déjà en bonne place pour le grand jour. L’ennui, c’est que je ne compte pas la laisser rêver trop longtemps dans la mauvaise direction ; j’ai toujours trouvé cela puéril et stupide de chercher l’homme idéal. »
Elle marqua une pause, se rappelant de ce prince charmant qui n’était jamais arrivé sur son cheval blanc, ne l’avait pas délivré de sa tour et n’avait pas chevauché vers le soleil couchant en sa compagnie… Non, elle était restée la petite fille sous sa couverture et avait subit les affres du destin par deux fois. Joanne était une princesse déchue et une sorcière bafouée, bien décidée à ne plus laisser quiconque lui imposer des contes de fées ou ce genre d’horreurs rébarbatives. Qui se laisserait encore berner de nos jours, à part peut-être Adèle qui pensait encore se trouver dans une belle histoire à fin heureuse… S’il y en avait au moins une qu’on ne pouvait blâmer pour cela, c’était elle. Mais Colette… Cette française, aussi peste soit-elle, était l’objectif saugrenu de l’homme devant elle et il était de rigueur de parvenir à bousiller toutes ces croyances précédentes pour en inventer de nouvelles. Joanne n’avait aucun scrupule à manipuler la vie des autres via son travail, il était donc évident qu’elle ne reculerait devant rien.
Pourquoi ? Et pourquoi pas ? Pourquoi s’amuser ainsi à jouer les entremetteuses ? Pourquoi arracher Rémi de son quotidien grisâtre pour en faire autre chose ? Pourquoi vouloir le changer et le révéler ? Mystère. C’était amusant, voilà tout. Une partie de plus sur un échiquier dont elle tirait les ficelles. Et la sorcière détestait perdre.
« Enfin, jusqu’à maintenant. Il est quelque part, caché sous ce pull gris dépassé et ces sourcils épais. » Elle désigna de la main son visage sans bouger de sa place. « Vous avez encore une chance d’obtenir ce que vous voulez. »
Cela ne serait peut-être pas gratuit, sans doute lui devait-il quelque chose en retour, mais elle aborderait ce sujet plus tard. Autant ne pas s’embarrasser des petits caractères ; son but pour l’heure était simple : le réveiller. Le secouer comme on chasserait des puces. Le voir se morfondre dans un appartement miteux la mettait hors d’elle, littéralement. Et puis elle appréciait grandement le pouvoir qui émanait d’elle lorsqu’ils se trouvaient face à face. On aurait cru qu’elle avait droit de vie et de mort sur cet homme d’un claquement de doigts, ce qui n’était peut-être pas si loin de la vérité.
« Saisissez-la. On ne peut pas rester le second rôle de sa propre vie. »
Joanne lui adressa un clin d’œil encourageant avant de s’installer un peu plus confortablement, fermant les yeux quelques minutes comme un repos bien mérité – ou des pensées trop orientées. Le vol dura à peine une heure, entamant rapidement sa descente pour finir par se poser sur un tarmac privé où les attendait deux voitures aux vitres teintées. Chaussant ses lunettes de soleil, la sorcière se leva élégamment de sa place pour descendre le long des marches sommaires après avoir récupéré le sac à main que lui tendit Adèle. Cette dernière se dépêcha de remercier l’hôtesse et le commandant de bord, désignant aux deux gardes du corps qui venaient de les rejoindre quelles affaires étaient à emporter et à quel endroit.
« Ne vous trompez pas, c’est extrêmement important. Miss Joanne ne voudriat pas se retrouver avec mes affaires de toilettes et plus aucune robe à se mettre ! Ce serait la catastrophe. Vous imaginez ? » Le haussement de sourcil de l’homme l’exaspéra. Ne comprenait-il pas la gravité d’une telle situation ?! « Mais si ! Vous iriez à un dîner en robe de cocktail ?! Voyons, ce serait l’hécatombe ! Heureusement que cela ne s’est jamais produit, des têtes tomberaient à coup sûr ! Alors, pour la garder bien sur vos épaules, faites attention à ce que vous faites. Je vous fait confiance, vous avez l’air de quelqu’un de bien, je ne voudrais pas qu’il vous arrive malheur. »
Elle tapota le bras du concerné et tourna les talons pour se dépêcher de rejoindre Liz qui l’attendait un peu plus bas. Toutes deux grimpèrent dans la première voiture, se retrouvant face à Rémi et Joanne avec un air impatient sur le visage.
« J’espère que Ralph se souviendra de moi… » Murmura Liz, le rouge lui montant aux joues quand elle joua les ingénues.
« Ralph ? »
« Ralph Lauren ! Oh mon dieu, Adèle, ne me dit pas que tu ne vois pas de qui je parle ! La dernière fois a été… Si… Et puis… »
Adèle prit sa petite moue qui la caractérisait tant quand elle tentait de se souvenir de quelque chose… Puis ouvrit grand la bouche dans une expression de surprise.
« Non… ?! Ralph et toi, vous… ?! »
« Nullement voyons ! Pas de chichis entre nous, ce n’était que du flirt évidemment. Mais quel homme distingué. Si classe. Si poli. Des manières délicieuses et… Ah, je m’en rappelle comme si c’était hier. Cela n’a pas duré mais j’ai sentis quelque chose d’électrique entre nous. Comme si le temps s’était arrêté pour nous laisser le temps de nous connaître un peu mieux. »
« C’est tellement romantique… » Complimenta Adèle, pendue aux lèvres de Liz comme si on lui racontait le plus charmant des contes de fées. « Evidemment qu’il se rappellera ! Tu es inoubliable. »
« Venant de toi je le prend comme un compliment, ma chère. »
Elle caressa brièvement la joue de la jeune femme puis gloussa, adolescente enamourachée, en détournant le regard vers Joanne. Cette dernière, doigts entrelacés sur ses cuisses, eut un rictus amusé à leur attention. Ce que ces deux personnes pouvaient être bavardes… Heureusement elles comblaient le silence que laissait bien souvent la sorcière et il lui suffisait d’un regard pour leur faire comprendre si c’était assez ou pas. Elle régentait leurs vies comme une sainte mais n’était pas leur mère ; ces dames faisaient ce qu’elles souhaitaient de leur temps personnel. Tant que cela n’empiétait pas sur les plates-bandes de son business…
Le véhicule s’arrêta devant un immense immeuble entièrement recouvert de verre aux réverbérations exquises. Le soleil perçait au travers du voile d’hiver et Joanne réajusta son manteau sur ses épaules avant d’afficher un sourire franc. Sincère. A l’attention de l’homme au teint basané et cheveux blancs, impeccable dans son polo et son pantalon blanc typique, qui se tenait juste sur le tapis rouge soigneusement nettoyé de toute neige.
« Joanne ! Quel plaisir ! » S’exclama-t-il, venant l’étreindre avec affection.
« Ralph… Plaisir partagé. » Elle tapota une fois son dos puis consentis à se séparer de lui, gardant ses mains sur ses bras comme il le faisait, s’observant comme des enfants partageant un secret qui les fit rire. « Je suis heureuse que tu aies pu te libérer. »
« Mais c’est naturel voyons, mon agenda ne tourne qu’autour de ces moments passés en ta compagnie. »
« Espèce de flatteur. »
Elle se tourna enfin à l’attention de Liz, Adèle et – bien évidemment – Rémi.
« Tu te souviens de mon assistante, Adèle ? Voici aussi Liz, la gestionnaire de mon hôtel. »
« Comment oublier de si charmantes personnes ! Mesdames… » Il s’avança pour leur offrir un baisemain, s’arrêtant un peu plus longuement pour celui de Liz. C’est du moins ce qu’elle constata dans un petit sourire timide. « Et ce doit-être… Le fameux Rémi ? »
Joanne hocha la tête, passant son bras autour de celui de Ralph et gratifiant le cuisinier d’un sourire encourageant.
« Rémi Lepetit, je vous présente Ralph Lauren. Ralph est celui sans qui cette visite n’aurait pu se faire… Nous allons piocher dans ses collections pour vous rendre absolument sublime. »
« Sulfureux, même. Tu ne m’avais pas dit qu’il était aussi grand. » Ils eurent un nouveau regard complice. « Ma foi, allons-y ! J’ai bien réussi à habiller le prince Charles, je peux accepter tous les défis. Je dois bien avoir quelques petites choses à ajuster à votre... Carrure. »
Il n’attendit pas de réponse, entraînant la sorcière avec lui en direction du grand hall orné de l’inscription « Ralph Lauren » en lettres d’or. Adèle gloussa avant d’adresser un regard encourageant à Rémi, l’invitant à avancer à son tour. Liz préféra d’ailleurs l’attraper par le bras pour lui emboiter le pas. Il était temps de s’y mettre : ils allaient avoir beaucoup de travail et un gala prévu pour le soir-même, aucune minute n’était à perdre !
Rémi LePetit
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Que Miss Kennedy lui parle de Colette n’était pas, à proprement parler, une nouveauté mais la façon qu’elle eue d’en parler cette fois-ci lui sembla un poil… Différent. Il n’aurait pas vraiment pu dire en quoi mais il y avait une forme d’urgence dans sa voix qui, contrairement à ce qu’elle affirmait, n’avait pas tout à voir avec son mariage prochain. Rémi était peut-être incroyablement naïf mais pas stupide. Du moins, pas totalement. Certes, il savait que Miss Kennedy savait pour les essais de robes de mariées -en réalité, Rémi s’était obligé à ne plus considéré comme anormal que Miss Kennedy en sache plus sur sa vie que lui même- mais de là à ce que cela l’horripile à ce point… C’était étrange. Très étrange. Il était parfaitement au courant de l’animosité qui régnait entre ces deux femmes, mais Rémi avait toujours mit cela sur le compte de leur tempérament respectif, à la fois autoritaire et profondément érudit, et sur leur besoin de s’imposer comme figure de savoir et de délibération. C’était simple,au fond, ces deux femmes se ressemblaient beaucoup trop. Sauf que l’une était sa meilleure amie en passe de se marier et l’autre… Eh bien l’autre, Rémi n’avait en réalité aucune idée de comment la considérer.
Certes, il savait désormais un certain nombre de chose sur Miss Kennedy. Son prénom, tout d’abord, même si il n’arrivait pas à l’employer, même en pensée. Son rang aussi, bien supérieur au sien même si il n’avait pas encore pu déterminé si il s’agissait d’un rang de titre ou d’un rang de classe. Ses pouvoirs, également. Même si il avait eue beaucoup de mal à l’accepter, il avait désormais comprit, et ce n’était pas faute d’en avoir eue de nombreuses preuves de nombreuses fois, que Miss Kennedy était une… Sorcière. En réalité, c’était cet homme étrange, Castiel, qui avait du lui donner ce mot là pour qu’il comprenne réellement. Plusieurs mots avaient traversés son esprit avant que l’homme au trench-coat ne le guide -déesse, super héroïne, fée, voir même elfe- sur la bonne piste. Mais le compte y était, Rémi savait désormais que la jeune femme… Etait une sorcière. Ce qui, en réalité, ne l’aidait absolument pas à comprendre ce qu’elle pouvait bien lui trouver pour toujours revenir vers lui.
Pas qu’il s’en plaigne, même si cela demeurait dans la majeur partie du temps mouvementé, Rémi aimait bien passer du temps avec Miss Kennedy. Cela avait toujours quelque chose de profondément… Amusant au fond. Bon sauf pour les fantômes à la soirée du maire, mais en général, il finissait par y repenser avec un sourire. Miss Kennedy était ce que l’on pouvait désigner comme une Dame, une femme pourvu d’un univers dans lequel elle emportait les gens qui l’entourait sans qu’aucune objection ne soit possible et… Rémi aimait bien ça. Même si il aimait sa vie, vivre des aventures était toujours follement agréable et divertissant, et puis, ça ferait des choses à raconter à ses enfants !… Si enfant il y avait un jour. Parce qu’il devait bien se rendre à l’évidence, Colette allait se marier avec Alfredo et lui, il fallait qu’il passe… A autre chose. Il le fallait, vraiment. Emile n’avait de cesse de lui répéter. Benji même avait tenté de le lui faire comprendre parfois, sans oublier les jumeaux. Il le fallait… Pour son bien.
Alors voir revenir Miss Kennedy à la charge pour lui affirmer le contraire eue franchement de quoi déstabiliser Rémi qui ne parvint même pas à décocher un mot, l’écoutant religieusement étaler la somme de ses arguments, qui le firent se mordre les lèvres. Croyait-elle vraiment tout ce qu’elle lui racontait ? Vraiment ? Elle voyait en lui du…. Potentiel, sérieusement ? Sans pouvoir s’en empêcher, il observa son jeans acheté il y avait au moins deux ans et son pull, qui devait avoir à peu près le même âge. La chose la plus récente sur lui devait être ses mocassins et même eux ne dataient pas d’hier ! Comment pouvait-elle y voir le moindre potentiel alors qu’elle était…. Magnifique ? Sans rire, Miss Kennedy était toujours plus magnifique à chaque secondes ! A croire qu’il s’agissait d’un sort, mais Rémi en doutait un peu. Elle devait juste être comme ça. Magnifique.
Et puis quel potentiel pouvait-il bien avoir avec ses quasi-deux-mètres de haut ?! Il était ridicule, même pas musclé, toujours courbé et courbaturé de partout au point de devoir faire du yoga régulièrement ! Même son père lui avait toujours dit, cette taille ne l’aiderait jamais en rien. Il était même trop maladroit pour tenter le basket alors à quoi bon être aussi grand, si tout ce qui l’intéressait, c’était la cuisine ? Malgré lui, Rémi rentra la tête dans ses épaules, plus encore quand l’homme fit une discrète remarque à Miss Kennedy sur sa taille, qui le fit instantanément rougir. Il lui tendit cependant la main, s’étonnant de la grandeur de celle-ci compte tenu de son métier plutôt minutieux.
-Je… Euh… Suis enchanté.
L’homme eue un dernier sourire, avant de se retourner, prenant le bras de Miss Kennedy alors que Liz faisait de même avec le sien, ce qui, étrangement, lui procura autant de réconfort que d’angoisse.
-Allons, lui dit-elle, dans un léger ton de reproche, qu’est-ce donc que cette manière de vous courber ? Êtes vous un enfant que l’on vient de réprimander ?
-Non, s’empourpa-t-il, avant de légèrement se redresser. C’est juste que je ne… Me sens pas très à l’aise… Ici.
-Voyons mon chou, tout homme est à sa place là où il le décide. Relevez la tête, bombez le torse. Vous avez un joli minois, pas la peine de le caché dans cet affreux col roulé. Sans vouloir vous offensez mon chou, mais ce pull est élimé jusqu’à la couture et fait terriblement négligé.
Malgré lui, Rémi se râcla la gorge, tâchant de ne pas prendre pour lui les commentaires de Liz.
-C’est que… Je suis cuisinier et...
-Cela vous dispense-t-il d’être aussi élégant que vous devriez l’être ?
-Je dois être à l’aise pour bouger.
-En cuisine, oui, j’en conviens, lui laissa-t-elle, avec une moue précieuse. Mais en dehors de votre cuisine, vous devriez rayonner.
Ce genre de compliment n’était pas du tout ce à quoi Rémi s’attendait et il manqua presque de trébucher sur les dernières marches, tant il fixa avec des yeux ronds la radieuse Liz Taylor.
-Eh bien, eh bien, s’en amusa Ralph, dans un rire chaud, cette chère Liz vous ferait-elle tourner la tête, cher ami ?
De lui ou de Liz, impossible de savoir lequel se mit à rougir plus et en croisant le regard de Miss Kennedy, il comprit très vite qu’il avait tout intérêt à s’excuser. Tout de suite.
-Je… Suis désolé, j’admirais le… Le lieu. C’est vraiment très… Classe.
Il fallait avouer que cela impressionnait par sa majesté. Tout avait tout bonnement l’air… Cher. Hors de prix. Tout, absolument tout, même le simple pouf où Miss Adele finit par s’asseoir, sortant son calepin et son stylo avec une profonde concentration.
-Je vous en remercie et je vous prierais de bien vouloir monter ici afin que je procède au mesure exacte de vos mensurations.
Malgré lui, Rémi chercha le regard de Miss Kennedy, qui l’empressa de monter sur l’espèce d’estrade blanche et lumineuse. Ralph sortit aussitôt un mètre ruban, et s’approcha de lui.
-Bien. Ecartez les bras, je vous prie. Parfait. Dîtes moi, Rémi, quelle est votre couleur préférée ?
-Le gris, fit-il, tâcha de ne pas sursauter à chaque fois que Ralph le toucha quelque part.
-Couleur fort pratique, se mariant avec presque tout. Cela se révélera fort utile pour plus tard. Très bien, maintenant une couleur vive s’il vous plaît.
-Vive ?… Le violet c’est vif?
Un claquement de langue salua sa requête et Rémi manqua de peu de se recorqueviller comme un enfant.
-Et bien ma foi pourquoi pas, après tout le violet est une couleur pleine de symbolique. C’est la couleur des Papes. Du surnaturel. Et des sorcières aussi...
Aussitôt, Rémi releva les yeux vers Miss Kennedy qui elle, releva simplement un sourcil. Visiblement son choix inconscient de couleur lui plaisait….
Joanne F. Kennedy
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S’ils étaient ici pour s’occuper principalement de Rémi, Joanne n’en oubliait nullement son travail et les raisons professionnelles – et officieuses – qui l’avaient faites venir à New-York pour le weekend. Tandis qu’Adèle prenait note de chaque mesure énoncée par Ralph et de chaque choix de couleurs ou commentaire, elle accepta volontiers une coupe de champagne offerte par une vendeuse tirée à quatre épingles et aussi élégante que raffinée. Le propriétaire de ces lieux n’aurait de toute manière pas toléré qui que ce soit de dégingandé pour représenter sa marque ; Joanne n’en apprécia que davantage l’attention soucieuse qu’il leur accordait et le remercia d’un sourire lorsqu’il demanda son avis sur une idée ou une autre. Ralph était un homme créatif et plein d’idées, il suffisait de lui donner un modèle et voilà qu’il partait dans tout un tas d’extravagances lorsque l’imagination acceptait de s’en mêler.
Et, visiblement, elle était au rendez-vous : à peine eut-il fini de prendre les mesures de leur invité qu’il tapa dans ses mains et héla trois autres jeunes femmes ainsi qu’un homme, leur donnant des directives quant à ce qu’ils devaient aller chercher ou non dans les autres étages.
« Deborah, ramenez moi les carrés Hermès je vous prie, ceux que nous avions commandé la semaine dernière ! Taylor, des chemises, il nous faut des chemises ! Elena, ma chère, dépêchez-vous de retrouver ces portiques avant que je ne trouve quelqu’un de plus rapide ! Christophe, les… » Il s’interrompit en voyant le porte document que lui tendait le jeune homme, impeccable lui aussi, et lui tapota la joue. « Parfait, comme toujours. Veuillez les montrer à la délicieuse créature installée là. »
Il adressa un clin d’œil à Liz, qui s’enorgueillie d’une œillade séductrice, et la laissa réceptionner le précieux porte document avec une petite moue surprise. Attrapant l’une des feuilles avec délicatesse, elle poussa un soupir ravi et sourit dans une malice toute nouvelle.
« Mon cher Rémi, Joanne m’ayant parlé de vous j’ai pris le loisir de préparer quelques petites choses… Sommes nous d’accord, nous partons sur au moins cinq pièces et trois ensembles, Joanne ? »
La jeune femme redressa un sourcil avant d’hocher la tête, comme une évidence. Suavement installée sur l’un des canapés, une jambes passée sur l’autre dévoilant ses mollets et ses chevilles filiformes dans les escarpins qu’elle portait gracieusement, elle venait d’ôter son manteau pour libérer ses épaules.
« Parfait. Parfait ! » Il intercepta la dénommée Taylor qui revenait avec plusieurs chemises impeccablement pliées dans les bras. « Nous disions du gris… Et de la couleur. Du violet, encore du violet, je veux voir du violet partout ! »
C’était une quintessence, une frénésie de la part de Ralph Lauren que la sorcière aurait adoré suivre sur plusieurs heures. Mais du travail l’attendait et lorsqu’elle se leva, elle lu une espèce de moue contrite de la part de leur hôte. Le rassurant d’un sourire, il vint lui chuchoter quelque chose à l’oreille qui sembla lui plaire car il resserra sa main sur son bras. Les petites rides au coin de ses yeux le trahirent et il s’empressa de continuer d’ordonner les allers et venus de ses vendeurs d’une main de maitre capricieux.
Joanne profita d’un instant de répit pour s’approcher de Rémi, habillé désormais d’une chemise argentée et d’une cravate vert pomme qui jurait cruellement avec son look habituel. Elle ne put retenir un léger rire à cette vision, l’observant des pieds à la tête comme si ce qu’elle voyait la satisfaisait et… L’amusait à la fois. Rémi semblait si perdu dans cet univers, si mal à l’aise sur ses grandes jambes et son dos courbé. Par réflexe, elle passa sa main au creux de ses reins et appuya afin de le redresser ; cela eu le don de les rapprocher. Un instant. Une seconde. Avant qu’elle ne s’écarte d’elle-même, descendant une marche et apparaissant encore plus petite que d’ordinaire.
« Je vous laisse aux bons soins de Ralph. Si vous avez besoin d’aide, Liz est là ainsi qu’Adèle. Je vous retrouve ce soir avant le dîner de Gala… Ne faites pas cette tête, Rémi, je suis sûre que vous y serez très bien. Ce sera un premier test pour vous, l’occasion de vous tenir en publique et de vous présenter en tant que chef. La plupart des personnes présentes sont aussi épicuriennes que moi et je serais ravie de faire votre promotion. »
Tout était toujours intéressé. Tout devait toujours être justifié autrement que par le simple plaisir de sa compagnie. Car Joanne ne reconnaîtrait jamais qu’elle apprécie sa proximité et sa simplicité, a contrario de tous ces grands hypocrites ou manipulateurs qui peuplaient les sphères de ses fréquentations. Rémi ferait office de bouffée d’oxygène. D’air pur dans cette puanteur nauséabonde de faux semblants. De nouveauté quand les mêmes visages revenaient. De distraction, à sa manière… Mais surtout, Joanne escomptait lui faire passer une soirée agréable. Difficile à imaginer et pourtant, c’était un objectif dont elle maintenait le secret.
Loin de vouloir à tout prix le pousser dans les bras de Colette, elle souhaitait qu’il tire de ce weekend une confiance en lui qu’elle ne lui connaissait que derrière ses fourneaux : il devenait sûr de lui, directif, passionné, aiguisé. Rien à voir avec le moule de timidité dans lequel il s’enveloppait une fois les portes franchies. C’était cet homme-là qu’elle souhaitait voir. Qu’elle souhaitait aider. Apprendre à mieux s’accepter… Comme elle-même avait mis du temps avant de s’affirmer. S’était un peu le jeter en pâture aux requins mais il ne serait pas seul, elle serait là pour s’assurer qu’aucun ne le dévorait trop vite. Il serait dommage que sa cuisine disparaisse sans qu’il n’ait eu le temps de la faire connaître au monde entier ! Cet homme avait de l’or entre les mains et de la gentillesse à revendre… Il serait stupide de ne pas l’aider et le tirer un peu de son train-train quotidien.
L’observant dans les yeux, la sorcière sembla sur le point d’ajouter quelque chose mais se ravisa. Elle tapota doucement sur la hanche du cuisinier et compléta les deux marches qui lui restait pour reculer à proximité d’Adèle. Un silence, malgré l’euphorie des gens allant et venant tout autour d’eux. Un léger trouble. Une étrange sensation. Un fourmillement au creux de son ventre qu’elle n’avait encore jamais connu, ou presque, et qui lui demanda tous les efforts du monde pour ne pas se laisser déborder par un rougissement malvenu.
« Miss Joanne, il est temps. » Adèle venait de se lever et apporta le manteau de sa patronne, l’aidant à le passer avec une aisance propre à l’habitude. « Je m’assurerai que tout se déroule correctement, soyez en sûre. »
Joanne sourit à la douceur volontaire de son assistante, tapotant sa main dans une tendresse accordée à elle seule.
« Je n’en doute pas. »
« Vous êtes attendue à treize heures au Marriott, comme convenu. Et nous vous retrouvons à seize heures. Je m’assurerai que Rémi reste à l’état solide jusque-là ! »
Un dernier regard par-dessus la tête d’Adele. Presque aurait-elle pitié de ce grand dadais complètement dépourvu devant tant d’attentions et d’extravagances de la part de gens qu’il ne connaissait pas ; mais la bienséance l’empêchait de rire ouvertement. Aussi se contenta-t-elle d’un air encourageant et tourna les talons, retrouvant l’entrée du bâtiment où Clément l’attendait, lui ouvrant la portière comme tout chauffeur l’aurait fait avant de prendre la route sans même lui poser de questions. Ils savaient tous les deux où se rendre, inutile de perdre du temps à expliquer.
Joanne ouvrit son téléphone et appuya sur l’écran au même instant où un appel entra. Portant l’appareil à son oreille, elle eu un rictus amusé.
« Thomas, tu tombes magnifiquement bien. Je suis en route. A tout de suite. »
Rémi LePetit
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Dire qu’il passa une journée assez étrange n’aurait en réalité pas refléter un quart de ce qu’il avait en vérité ressentit. Ce n’était pas seulement ‘étrange’ d’être littéralement étudier sous toutes les coutures, mesurer de partout, analyser jusqu’à la moindre des courbure non adéquate de son dos ou de ses hanches, redresser, reluquer, observer, ni de se faire tourner autour par une dizaine d’assistants assimilable à des vautours sur le point de dévorer le pauvre rat des champs qu’il était, c’était… Un poil plus compliqué que simplement « étrange ». Pourtant, cela n’avait pas été désagréable. Enfin, si, un peu tout de même, d’abord parce qu’on arrêtait pas de le forcer à se redresser, finissant par lui faire plus mal au dos qu’autre chose, et aussi parce que Ralph ne mâchait pas véritablement ses mots. Il avait beau savoir que ce n’était pas véritablement des critiques, le voir grimacer en le voyant porter telle ou telle chemise, ou observer avec un sourcil relever le petit ventre discret que Rémi commençait à avoir à force de goûter ses plats n’avait rien de particulièrement agréable…
Mais au bout du compte, il devait bien avouer que le résultat était surprenant. Jamais Rémi ne se serait imaginer vêtu de tels costumes et il devait bien avouer que lorsque Ralph donnait son aval pour que Rémi aille se voir dans les différentes glaces, c’était vraiment réussi. Les chemises étaient douces au touché, agréable et parfaitement coupées, les pantalons étaient tout aussi simple et agréables, dans des matières dont Rémi priait pour ne jamais savoir le prix, et les vestes lui donnaient une certaine stature. Le violet marchait bien avec le gris, soulignant quelques détails et se mariant agréablement, selon Ralph et ses souriant ‘vautours’, avec la couleur de son teint. Rémi lui ne voyait pas du tout de quoi il parlait, mais il trouvait ça plutôt joli. Au violet s’ajouta le bleu marine et quelques mouchoirs vert, discret, mais qui relevait un peu le gris mat et le noir profond des costumes que Ralph lui ‘offrait’.
Quand il entendit cela, Rémi se mit aussitôt à bafouiller qu’il ne pouvait accepter, mais l’homme se contenta de lever la main par dessus son épaule, comme si il ne s’agissait que d’une bagatelle. Bagatelle de certains nombres de dollars, pour plus de cinq costumes et Rémi se jura de demander à Miss Kennedy si elle payait une telle somme. Si c’était le cas, il refuserait catégoriquement de les avoir. Un cadeau pouvait passer, même si il en était rouge écrevisse des pieds à la tête rien que d’y songer, mais alors que Miss Kennedy puisse payer pour lui… C’était inconcevable. Véritablement.
Le reste de l’après-midi passa ainsi, le faisant essayer un curieux costume en tweed qui provoqua un émoi sans pareil chez Ralph, Adele et Liz, tout trois se pâmant d’extase comme si il était soudain devenu un Dieu vivant, ce qui le mit affreusement mal à l’aise mais on le mit aussitôt retirer dans une grande house, le mettant d’office avec les costumes à emmener, et Liz ne put s’empêcher de le comparé à un Duc Anglais, lui conseillant même, dans une caresse sur ses hanches, de le porter pour un premier dîner si il souhaitait ‘faire de l’effet’. Rémi se sentit affreusement mal à l’aise, se réfugiant dans la cabine d’essayage pour enfiler le dernier costume, plus sobre, mais accompagné d’un nœud papillon noir, et le petit soupir qu’eue Adele en le voyant fut en quelques sortes la mention du jury.
-Ce sera ce costume pour ce soir ! décréta Liz, claquant ses deux mains contre ses cuisses croisées. Ce costume et pas un autre !
-Ce soir? répéta-t-il, se souvenant brusquement de ce que Miss Kennedy lui avait pourtant dit plus tôt. Mais je… je ne sais même pas en quoi consiste le dîner de ce soir ! Je ne… Je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée que j’y aille, surtout pas avec Miss Kennedy...
-Et pourquoi donc ? s’étonna Liz, se relevant pour venir lui offrir son bras, le guidant jusqu’aux miroirs.
-Je n’y connais rien en mondanité, je risque juste de… L’embarrasser.
-Mon chou, avec une telle allure, vous pourriez bien citer mal du Shakespeare à un anglais qu’il ne vous en tiendrait pas rigueur ! le gourmanda-t-elle, l’approchant de la glace.
Il devait bien avouer que cela lui allait vraiment bien. Il avait… Une sacrée allure. Habillé comme ça lorsqu’il chantait aux mariages, il serait plus professionnel qu’avec ses éternels pulls trop grand. Malgré lui, Rémi se rabroua aussitôt de penser à ça, se reconcentrant sur le dîner.
-Mais...
-T-t-t mon chou, cela suffit. Vous êtes beau, vous êtes même très beau, vous êtes un cuisinier divin et une charmante compagnie, alors je me permet de vous le demander, en quoi ne seriez-vous pas à votre place au bras de Mademoiselle Kennedy ?
L’image même lui provoqua un petit pouffement, se sentant terriblement gauche rien qu’à s’imaginer l’accompagner.
-Mais je ne connais rien à son univers, je suis juste un cuisinier, pas un duc ou je ne sais pas quoi. Je n’ai pas leur conversation, je comprendrais même probablement rien, ça finirait par l’embarrasser...
-Cessez donc de vous dévaloriser de la sorte ! Vous êtes un homme, non ? Alors faîtes ce que les hommes ont toujours fait : improvisez. Vous n’y connaissez rien en finance, alors prétendez le contraire ! Prétendez ne pas pouvoir vous exprimer sur le sujet car vous avez un tuyau solide. Vous ignorez qui est telle personne ? Attendez qu’on vous la présente et laissez la parler d’elle, les personnes célèbres adorent ça. Improvisez, observez surtout. Ne donnez pas l’air de ne pas savoir quoi faire, ayez toujours l’air occupé. Mais surtout, n’ayez pas honte de vous même, c’est le pire défaut qui soit !
Rien qu’à le mentionner, elle grimaçait presque, se retournant pour poser une main sur chacun de ses épaules.
-Mon chou, croyez moi, si Mademoiselle Kennedy accepte de vous avoir à son bras, c’est que vous en valez la peine.
Avec un léger sourire, elle vint déposer une bise sur chacun de ses joues, reculant pour revenir vers Ralph avec qui elle se mit à roucouler des demandes de fiches et de documents, tout deux se perdant dans un mélange obscure de flatterie et de flirt si adolescent que Rémi ne put qu’en sourire, avant de retourner à son reflet. Bon. Il allait falloir faire semblant d’être comme ces gens qu’elle devait cotoyer chaque jour, et cela allait probablement le mettre affreusement mal à l’aise mais… Il devait au moins avouer qu’il en avait l’apparence. Ou presque…
-Vous êtes prêt ? fit soudain Adele, apparaissant dans son dos avec son éternelle sourire enjoué.
-Prêt à me faire dévorer par les lions? soupira Rémi, dépité.
Elle eue l’air de réfléchir, intensément.
-Je ne crois pas qu’il y aura des lions à cette soirée, ou alors Miss Joanne ne m’en a pas parlez… Elle vous l’a dit à vous ? Je devrais demander, peut-être que je devrais éviter les gants léopards alors, pour ne pas les exciter….
Elle parti dans une longue tirade, se demandant finalement si cela ne risquait pas en fait de les blesser, et après un long moment, elle finit par se rappeler de ce qu’elle voulait finalement lui dire.
-Ah oui ! Nous y allons ! fit-elle soudain, de but en blanc.
-Pardon?!
-Il est déjà six heure de l’après-midi, si l’on compte le temps que nous risquons de passer dans les embouteillages, il faut que nous y allions tout de suite !
-Mais je… Je n’ai pas encore eue le temps de me raser!
-Oh ! C’est fâcheux… Mais pas le temps, Miss Joanne a dit sept heures tapante !
Il eue beau tenter de négocier de longues minutes, Adele ne voulu absolument rien entendre, plus préoccupé par l’idée de décevoir sa patronne que de voir Rémi mourir de honte dans un dîner mondain affublé d’une barbe de trois jours ! Et dès qu’il fut au pied de l’immeuble où le gala aurait lieu, Rémi sentit presque sa barbe le démanger. Il allait être profondément ridicule, absolument risible, c’était un fiasco et même pire ! Un désastre ! Il s’attendit presque à être refusé à l’entrée, avant de se souvenir qu’il était l’invité de Miss Kennedy, une femme à qui peu de monde devait refuser quoi que ce soit, et après quelques vérifications d’usages -notamment un port potentiel d’arme sur lui qui le fit légèrement régir- il finit par entrer dans l’immense salle de réception.
Tout ici aurait pu servir de lieu de tournage pour ‘The Great Gatbsy’. Lustre en perle pleurant du plafond, escaliers de marbres brillant, pyramide de champagnes et vase débordant de fleur, absolument tout en cet endroit sentait le faste, le luxe mais surtout la haute bourgeoisie. Et jamais Rémi ne s’était sentit moins légitime qu’en cet instant… Ce fût même Adele qui du le pousser dans la foule, la fendant comme si elle avait parfaitement su où retrouver Miss Joanne, et Rémi courba aussitôt l’échine en la voyant, s’attendant à son regard réprobateur.
-Je suis désolé, Mademoiselle Kennedy, je… Je n’ai pas eue le temps de...
Elle l’interrompit presque aussitôt, posant un doigt ganté sur ses lèvres et Rémi se sentit aussitôt rougir. Bon sang, mais comment une femme pouvait-elle être à la fois aussi intimidante et belle ?...
Joanne F. Kennedy
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| Conte : AHS. | Dans le monde des contes, je suis : : Une sorcière de Sαlem.
Ce genre de Gala était millimétré à la seconde près, chacun aillant une place bien définie à occuper plutôt que de n’être un simple passant de la foule. Tout le gratin de New-York y était convié, et même des extérieurs puisque Joanne eut le plaisir de s’y rendre en compagnie de Thomas et de son épouse, Katheleen. Bien qu’ayant accouché à peine deux semaines plus tôt, cette dernière était resplendissante de santé et offrait une imprenable image de l’aristocrate anglaise distinguée qu’elle était. Bien qu’ayant épousé un roturier allemand aujourd’hui à la tête de la mafia – mais chut, c’était un secret – elle n’avait rien perdu de sa superbe et un simple regard de sa part pouvait la transformer de simple épouse à redoutable prédatrice. Joanne appréciait sa retenue et sa simplicité apparente, la trouvant tout bonnement adorable. Serrant d’ailleurs sa main une fois de plus, elle la laissa en compagnie de son époux et se tourna en entendant résonner les pas d’Adèle au travers de la foule.
Puis elle le vit : si grand, si… Charmant dans son costume impeccable et son nœud papillon qui le rajeunissait de quelques années. Pas rasé mais savamment coiffé – sans doute par l’un des assistants de Ralph Lauren – elle esquissa un sourire satisfait. Son ami lui avait envoyé un message rempli d’enthousiasme et de remerciements, prétextant avoir des dossiers à voir en compagnie de Liz pour la maintenir un peu plus en sa compagnie. Il était facile de lire dans son jeu mais la sorcière ne manqua pas de lui répondre savamment. Ralph Lauren était rarement aussi exubérant envers ses modèles et invités, il fallait croire que Rémi lui avait tapé dans l’œil et boosté sa créativité. Ils n’avaient pas parlé d’argent, leurs arrangements étaient tout autre, mais Adèle ne manqua de l’informer de l’intégralité de la garde robe qu’il avait fourni à son petit cuisinier français. Elle avait une étrange impatience à la découvrir.
Parce que ce qu’elle avait sous les yeux en cet instant était rudement appétissant. Mais avant qu’il ne bégaye davantage, elle apposa un doigt ganté sur ses lèvres et le fit taire. Les oreilles indiscrètes traînaient de ça et là et il était hors de question qu’il commence cette conversation par des excuses. Ici, il n’était pas juste Rémi Lepetit. Il pouvait être qui il voulait et, par-dessus tout, il était son cavalier. Malgré le peu de confiance qu’il avait en lui, ce costume le poussait vers l’avant et elle ne manqua pas quelques regards approbateurs qui se portèrent sur lui au milieu de ces visages curieux. Tel une proie jetée aux fauves, ce grand cuisinier ressemblait à une attraction touristique qui ne manquerait pas de faire délier les langues dans des rumeurs et autres interrogations. Parfait, c’était exactement ce qu’elle voulait. Marquer les esprits comme les corps et chambouler ceux qui osaient la croire trop prévisible. La sorcière était seule maîtresse de ses actes et ses détracteurs n’avaient qu’à bien se tenir.
« Rémi. Vous êtes superbe. »
Et en retard. Adèle le remarqua en s’écartant poliment, les laissant un peu seuls tandis qu’elle saluait le petit groupe avec qui sa patronne discutait précédemment. La jeune femme rougit lorsque Thomas lui accorda un baisemain digne de ce nom et s’empressa d’échanger des banalités en compagnie de Katheleen, bien plus rassurante. Et jolie, aussi. Elle en profita d’ailleurs pour glisser qu’elle avait un cadeau pour leur délicieuse petite Sylvia, leur fille et ce fut à la duchesse anglaise de s’empourprer de gratitude.
Joanne sourit à Rémi, galvanisé d’un élan appréciatif à son égard. Il était délicieusement guindé, peu sûr de lui avec son sourire mal à l’aise et recommençait à courber l’échine au fil des secondes. Son regard sec le fit se redresser et elle se radoucit, prenant doucement son bras pour y passer le sien. Un peu de confiance était la bienvenue, elle murmura quelques paroles en langue ancienne et propagea une onde chaleureuse jusqu’à son invité.
« Soyez-vous même, mais avec de l’assurance. Vous ne connaissez personne et eux ne vous connaissent pas non plus, c’est l’occasion pour vous de briller. Si vous pouvez tenir tête à des aristocrates imbus d’eux-mêmes, Colette ne sera plus qu’un simple obstacle à franchir avec simplicité. »
Elle lui sourit, rappelant par la même occasion pourquoi elle faisait cela. En partie. Lorsqu’ils s’avancèrent vers le petit groupe, Thomas Shubner prit à parti de commencer les présentations avec sa déconvenue et son enthousiasme habituel et fit tranquillement redescendre la tension qui maintenait les balais dans le derrière de la plupart des invités à ce gala. C’était un homme de verve et d’éloquence, tout autant que son frère qui n’était visiblement pas dans les lieux ce soir, et il savait mener les foules de spectateurs où il le souhaitait avec une aisance déconcertante. Il serait l’ami idéal pour mettre en avant Rémi, Joanne devant préserver une image austère et impénétrable malgré tout. Elle fut presque peinée que Carlisle ne se joigne pas à eux pour l’occasion, mais elle savait qu’il serait sur New-York le lendemain seulement – il était encore en Suisse en compagnie de son rouquin enjoué et Joanne soupçonna ce dernier de l’avoir gardé pour lui seul plus longtemps que nécessaire. Elle appréciait Antropy, même s’il était bourré de mauvaises manières et d’une indécence à couper au couteau ; elle le voyait comme un petit animal turbulent. Etonnant qu’il ai fait céder le cœur de glace de ce chevalier Evil… Tout pouvait arriver.
Tout devait arriver.
Les Gala de Charité étaient le meilleur endroit pour voir et être vu. Et pour être remarqué, Rémi faisait littéralement office de panneau lumineux : sa haute taille n’échappait à personne et son air douceret semblait plaire à bien des gentes féminines comme masculines. Si le prétexte était l’empathie et une reverse de dons auprès d’œuvres de charité, l’hypocrisie constante des uns comme des autres ne manquaient pas de rappeler qu’il n’y avait que les apparences qui comptaient. Une exposition splendide d’œuvres d’art emplissait des galeries qu’ils parcoururent nonchalamment et Joanne reconnu sans mal certains tableaux que possédait Carlisle, ainsi que ses propres possessions. Elle indiqua un Turner à Rémi, appréciant de voir sa curiosité pour un domaine où il ne semblait pas si néophyte que cela. Les français appréciaient l’art, visiblement, qu’il soit physique autant qu’il soit gustatif. Elle lui promit de l’emmener voir la Mona Lisa et autres merveilles si en échange il acceptait de l’accompagner dans un restaurant de son choix. Elle voulait connaître ce qui l’avait inspiré. Ce qui l’avait fait rêver. Ce qui l’avait formé… La sorcière voulait connaître son histoire de sa bouche et de son vécu, pas juste des documents qu’elle possédait à son sujet.
Ils furent abordés de nombreuses fois, une rumeur s’étant répandue que son partenaire était un grand chef français et quelques uns commencèrent à même prétendre avoir goûté à sa délicieuse cuisine. Joanne laissa faire, laissa parler, laissa aborder et laissa même Rémi répondre de lui-même aux intrigués qui se délectaient de ses paroles comme de son accent français adorable. Elle-même côtoyaient certains riches hommes d’affaires qui, s’ils se montraient trop familiers, étaient vite remis à leur place par un regard destructeur. Elle n’aimait pas être touché, utilisée, rabaissée ou traitée comme une « simple femme » ; il n’y avait que son cavalier qui pouvait se permettre de passer un bras autour de ses hanches sans qu’elle n’ait envie de l’expédier dans le décor. Ça l’étonna, d’ailleurs, cet élan de proximité qui avait du inconsciemment le prendre… Comme s’il avait eu peur qu’elle ne le laisse seul à affronter ses spectateurs attentifs. Adorable et intriguant personnage. Qu’il se rassure, ils seraient peu à se rendre à Storybrooke. En revanche, il se pourrait qu’elle l’aide à ouvrir un autre restaurant dans une plus grande ville s’il le souhaitait un jour ; elle le sous-entendit dans une conversation mais ne dévoila rien d’autre.
Une fois installés autour de tables rondes richement décorées, elle s’autorisa un léger soupir de relaxation. Ses épaules tendues apprécièrent la galanterie de Rémi lorsqu’il lui tira sa chaise pour l’inviter à prendre place et, machinalement, elle posa sa main sur la sienne lorsqu’il prit place à sa droite. Thomas et Katheleen partageaient leur table, ainsi que deux autres convives qui n’étaient pas encore arrivés. Elle eut un sourire pour le petit chef et l’observa à la dérobée, sursautant comme une enfant prise en faute quand il baissa les yeux vers elle.
« Tous ces beaux sourires sont à vendre. » L’informa-t-elle, en désignant la fole du menton. « Les Gala de Charité visent à rassembler de grosses fortunes afin d’offrir des fonds à des associations sur la protection de l’enfance ou pour des causes humanitaires. Chacun est libre d’octroyer le montant qu’il souhaite, mais plus le chèque est long plus il fera monter sa quote auprès des petites gens et des autres investisseurs. »
Elle observa un grand ponte du pétrole passant non loin d’eux. Ce dernier coula des yeux mi-goguenards mi-inrigués à son attention mais elle se contenta de rester digne, répondant à sa salutation silencieuse.
« Je suis la marraine d’une œuvre de charité visant à aider les femmes victimes de violences conjugales et de harcèlement. C’est pour cela que j’ai été invitée et que je me dois de parler avec chaque personne présente. » Cela ressemblait à une tâche insignifiante pour elle, que la plus grande partie du haut-monde connaissait et craignait à la fois. Elle s’installa confortablement, sans se rendre compte qu’elle avait gardé sa main dans la sienne. « Vous vous en sortez très bien. Comment vous sentez-vous, Rémi ? Parvenez-vous à apprécier un minimum ou bien êtes-vous comme moi, à attendre impatiemment que tout ceci se termine ? »
Joanne lui adressa un sourire en coin après son étrange aveu. Elle appréciait réellement sa compagnie, bien qu’il soit sur la retenue dès qu’elle s’adressait directement à lui. Espérons que le vin servit depuis leur entrée dans les lieux lui délie un peu plus aisément la langue pour la suite… Un repas succulent leur fut servis après de longs discours de l’hôte de ses lieux et des remerciements vigoureux à tous les donateurs ; mais ce que la sorcière surveillait, c’était les réactions de son invité face aux assiettes. Il s’agissait de haute gastronomie mais elle avait appris à faire confiance à son jugement et, pour l’heure, elle s’amusa de ses commentaires. Thomas ne manqua pas de relancer le chef français sur le sujet, visiblement envieux de développer les conversations et d’en apprendre – subtilement – plus sur lui. Il était curieux de nature et affreusement manipulateur, tout en douceur et manigances. Cela la fit rire.
« M’accorderiez-vous cette danse ? » Demanda-t-elle, une fois le repas terminé et les mélodies rassemblant les danseurs au centre de la piste dédiée à cet usage.
Elle avait envie de bouger un peu. De se délier les jambes et d’apprécier sa compagnie d’une autre manière. Joanne aimait danser, c’était Morland Kennedy qui lui avait appris et qui avait été son partenaire pendant de longues années… Mais il fallait avouer que ce grand dadais de chef représentait un cavalier bien plus attirant. Etrangement attirant.
« Promis, je n’essayerai pas de vous mordre ni de vous tuer. »
Ce n’était pas encore Halloween.
Rémi LePetit
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| Conte : Ratatouille | Dans le monde des contes, je suis : : Rémi le rat de cuisine
Pour être tout à fait honnête… Rémi aurait du avouer que cette ambiance là lui plaisait. Bon, c’était très intimidant, ultra guindée et tout le monde autour de lui devait voir son salaire comme l’aumône donner au premier passant venu -et encore !- mais c’était… Vibrant. Tout autour de lui vibrait de cette énergie sourde et ténue qui rendait l’univers des riches toujours plus chatoyant et brillant. Alors oui, ce n’était probablement que de la poudre aux yeux, et le seul fait qu’on lui adresse la parole parce qu’il portait du Ralph Lauren, qu’il était la cavalier de la célibataire la plus en vue du bal -ce n’était pas lui qui l’avait dit, mais une riche dame qui avait un de ces fumes cigarettes si français et...Désuet- et qu’il était, justement, français, aurait du le vexé un tantinet mais non, Rémi n’arrivait pas à vraiment s’en vexer. C’était tout simplement trop extraordinaire pour qu’il y parvienne. Quand on vous offrait de vous glisser dans une scène du Great Gatsby, vous n’alliez pas faire la fine bouche parce que vous ne pouvez pas parler avec Daisy Buchanan!
Quand Miss Kennedy lui parla de son œuvre de charité, Rémi ne put s’empêcher de hocher la tête, véritablement intéressé. En réalité, hormis le fait de la savoir immensément riche et impressionnante, Rémi se rendait bien compte en évoluant pour un soir dans son ‘cercle’… Qu’il ne connaissait que peu de chose d’elle. Elle, il en était persuadée, devait absolument tout connaître de lui, y comprit sa pointure et son film préféré, mais lui, en revanche… Il n’avait jamais osé lui demander frontalement d’où elle venait. Ce qu’elle était venu faire à Storybrooke. Quand… Est-ce qu’elle était née. C’était probablement cliché, mais Rémi ne pouvait pas s’empêcher de se demander si elle était immortelle. Depuis qu’il savait qu’elle était une sorcière, il n’avait jamais pu s’empêcher de faire le lien avec Salem, et il se demandait même si elle l’avait vécue elle même ! Avait-elle participer au Sabbat avec Titubah ? Avait-elle échappé de peu aux griffes des prédicateurs et des puritains ? Est-ce qu’elle avait du faire appel à ses pouvoirs pour disparaître de leur vie et…
Bon d’accord. Rémi devait bien avouer que depuis qu’il savait pour les pouvoir de Miss Kennedy, il avait prit une carte d’abonnement à la bibliothèque de la ville et il avait lu à peu près tout les livres parlant de près ou de loin de sorcière et de magie, et il devait bien avouer qu’en dehors des Harry Potter, le fonds magique de la bibliothèque était assez mince… Un comble, quand on connaissait les secrets de Storybrooke ! Rémi s’était donc tourné vers internet, et après avoir compulsé les sept premières pages de Google, il avait finit par se demander si Miss Kennedy faisait partie de la Wicca, si elle pratiquait la magie blanche ou rouge, et si elle écoutait du métal en sacrifiant des poulets. A moins qu’elle ne soit une sorcière voodoo, et là, ça changeait encore la donne. Rien que d’y songer il en avait des frissons de panique…
Alors l’entendre se confier un peu sur elle… Cela n’avait pas de prix. C’était pour cela qu’il n’avait eue de cesse d’écouter religieusement les riches personnes qui lui avait adressé la parole, tous s’étant laissé aller à un petit commentaire quant à sa cavalière, même si il avait perçut quelques tensions avec certains d’entre eux. C’est ce qui l’avait poussé à se rapprocher pour poser sa main sur la taille de Miss Kennedy, au départ. Ensuite, ça avait été un formidable champs de force qui l’avait même doter de quelques phrases intelligentes qui avait fait rire les gens autour de lui, et Rémi s’était même demandé si Miss Kennedy ne l’avait pas ensorcelé pour arriver à un tel résultat.
-Vous trouvez? demanda-t-il, sentant ses oreilles rosirent, ce qui n’échappa pas à l’allemand à côté de lui, qui se pencha aussitôt à l’oreille de sa discrète épouse. J’avoue que je me sens un peu… A côté de la plaque. Tout le monde ici à l’air tellement… Riche. Pas uniquement financièrement, même si ça crève les yeux, mais j’ai l’impression d’être entouré par… Un foisonnement culturel intense. C’est impressionnant. Et intimidant.
Il n’osa pas ajouter qu’il se sentait tout de même moins vulnérable parce qu’elle était là, l’allemand semblant suspendu à ses lèvres, comme si il attendait le bon moment pour glisser le plus parfait commentaire.
-Je crois… Que j’apprécie d’avoir été invité ici. Avec vous...
Sa voix se perdit à moitié dans le tonnerre d’applaudissement qui s’éleva soudain, alors que leur hôte grimpait sur l’espace d’estrade pourvu d’un micro face à eux, et Rémi s’empressa d’applaudir à son tour, se râclant la gorge tout en jouant avec son nœud papillon. Miss Kennedy vint le lui remettre en place avant que les plats ne furent servit et Rémi considéra son assiette avec attention. La présentation était magnifique. Le palet en panure était doré et craquelait délicatement sous la pression de la fourchette quand il le testa. Un morceau de veau, savamment rosé, reposait à ses côtés, nappé d’une sauce brune et de grain de poivre rose, surmonté d’une délicate chips dont la couleur laissait présumé un légume à chair blanche. Enfin, un fagot de salsifis, enrobé d’une sorte de gélatine, finissait le dressage. Rémi en fut si intrigué qu’il demanda presque le menu, avant de décidé de s’aventurer dans cette assiette par lui même. Le palet était fondant, la mousse aérienne faisant un délicat bruit quand il le découpa sans même user de son couteau. Au coeur, une noix de Saint Jacques, légèrement doré et cuite à l’alcool, parfumait la mousse de bœuf, qui fit relevé un sourcil épais à Rémi. Un pari osé mais l’équilibre était parfait. La panure au sésame rendait justice à la noix, et la mousse donnait une texture inattendu et…
-Eh bien, Monsieur Rémi, qu’en pensez-vous ? finit par céder Thomas Schubner, visiblement aussi excité qu’un enfant.
Rémi ne s’était jusque là pas rendue compte que toute la table le fixait d’un œil avide.
-C’est un Terre et Mer osé, mais original, finit-il par dire, les oreilles roses. La mousse de bœuf est très légère, et elle répond parfaitement à la croûte de sésame, qui elle même sublime la Saint Jacques. Je crois qu’elle a été légèrement arrosé de liqueur de citron, ce qui relève encore son goût fruité et marin. Pour la viande, le moelleux ne laisse pas de doute, continua-t-il, prit au jeux sans même s’en rendre compte, c’est une pièce de veau et elle est parfaitement rosé. La chips...
Il prit la délicate chips entre ses doigts, en cassant un morceau avant de le sentir et de le goûter.
-Je n’aurais pas imaginer faire une chips de panais mais elle est délicieuse. Légèrement salée et citronnée, en rappel à la Noix de Saint Jacques. Quand au salsifis, je soupçonne… Une odeur de… Viande, constata-t-il, ayant couper un petit morceau et l’ayant porté à son nez. Peut-être enrobé dans une graisse noble, comme du lard. Mais le fumet est fort, peut être du sanglier ou du porc noir.
Ses yeux se relevèrent enfin de son assiette et cette fois ce fût tout son visage qui se colora de rose.
-Mais mangez avant que ce ne soit froid, c’est délicieux, les enjoigna-t-il, rentrant sa tête dans ses épaules, sous les murmures approbateurs de ses compagnons de table.
Enfin murmure… Thomas Schubner explosa tout bonnement de rire, venant mordre l’une de ses phalanges avant de lancer à Miss Kennedy quelques mots en allemand. Cela la fit sourire, et Rémi baissa les yeux vers son assiette, mangeant dans le plus grand des silences. C’était fou comme parfois, il oubliait complètement qu’il n’était pas critique gastronome, juste cuistot… Les commentaires reprirent autour de lui, et Rémi se surprit à jeter un discret coup d’oeil à Miss Kennedy, qui abordait un léger sourire en coin tout en goûtant à son plat. Ouf, au moins, il ne l’avait pas embarrassé… C’était bien la dernière chose dont il avait envie…
Les serveurs vinrent débarrassés et avant que le dessert ne soit apporté -et Rémi pressentait que tout le monde allait de nouveau le dévisager de très près-, Miss Kennedy lui proposa… De danser. Pour être franc, Rémi aurait accepté toutes les propositions pour quitter la table. Même si son commentaire, au moment de se lever, le fit rougir comme une pivoine. Il avait du mal à ne pas songer à ce fameux Halloween sans penser à…
A nouveau, il rougit, et après quelques instants, il se rendit compte que quitter la table ne l’avait rendu que plus regardé encore. Tout autour de lui, de léger murmures s’étaient élevés, comme si quelque chose de grandiose était sur le point d’arriver. Ce ne fut qu’alors qu’il se rendit compte qu’il allait danser avec Mademoiselle Kennedy. Devant tout le monde. Malgré lui, il sentit ses épaules se raidirent. Mince, il ne fallait surtout pas qu’il la mette dans l’embarras ! Tout le monde les regardait, il ne pouvait pas se tromper ou faire le moindre faux pas ! Il savait danser, alors ce n’était pas la pression qui allait le faire fauter !
Nerveux, mais gentleman, Rémi salua sa partenaire d’une petite courbette, se demandant au moment de la faire si ce genre de chose se faisait encore. Il avait apprit à danser avec Colette, et à l’époque, il jouait Franz et elle, l’impératrice Sisi alors il avait apprit avec les coutumes de l’époque… Maudit souvenir factice ! Mais vu le petit sourire que lui adressa Miss Kennedy, cela ne devait pas être trop humiliant… Il eue un petit sourire d’excuse, avant de venir poser sa main au creux de sa taille, portant la seconde à peine plus haut que son épaule. Elle était vraiment plus petite que lui… Et cela l’obligeait clairement à regarder dans son décolté. Se raclant la gorge, il attendit la mesure avant de… Commencer à valser.
La valse était la danse la plus simple au monde. Quatre temps et l’on repart. Mais entouré de tant de grands noms, il aurait pu être facile de perdre la mesure, sauf que… Rémi les oublia très rapidement. Parce que Miss Kennedy souriait. Largement, ouvertement, sincèrement. D’un sourire que Rémi n’avait encore jamais vu chez elle. Quelque chose de ridiculement simple… Et de terriblement fort à la fois. Rémi ne put s’empêcher de sourire en retour, tant sa bonne humeur fut communicative. Il eue même l’audace de la faire tournoyer, ce qui provoqua même un charmant gloussement chez elle, et Rémi du s’avouer qu’elle était à cet instant la plus belle femme du monde.
Même si elle restait terriblement impressionnante.
-Est-ce que vous vous amusez, Mademoiselle Kennedy? finit-il par demander, dans un sourire éclatant. Je voulais vous remerciez. Cela fait… Longtemps qu’autant de nouveauté n’avaient pas bousculé mon quotidien.
Et c’était véritablement amusant. La musique prit fin après un instant, et à nouveau Rémi prit le temps d’une légère courbette en souriant cette fois, avant de lui tendre à nouveau la main.
-Cette fois, est-ce que vous m’accorderiez cette danse?
Joanne F. Kennedy
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I'm always ready for a war again, go down that road again. It's all the same, I'm always ready to take a life again. You know I'll ride again. Who gon' pray for me ? Take my pain for me ? Save my soul for me ? 'Cause I'm alone, you see. If I'm gon' die for you, gon' kill for you.
THEN, I'LL SPLIT THIS BLOOD FOR YOU
| Conte : AHS. | Dans le monde des contes, je suis : : Une sorcière de Sαlem.
Joanne dansait. Pas seulement parce qu’elle savait danser mais parce qu’elle aimait ça. Il était pourtant extrêmement rare qu’elle accepte de partager quelques pas avec un cavalier, encore moins quelqu’un de totalement inconnu de ces grands regards un peu trop curieux. Pourtant avec Rémi, elle n’avait pas hésité une seule seconde. Pire, elle avait elle-même proposé en sachant parfaitement que cela serait une expérience des plus plaisantes. L’homme devait paraître sous son meilleur jour, attirer toutes les attentions afin de faire un premier pas – magistral – dans un monde qui pourrait être le sien. Non pas qu’elle lui souhaite l’hypocrisie et l’avarice de ces gens, mais qu’au moins son talent soit reconnu par les personnes aptes à lui rendre sa notoriété au centuples. Tout était toujours un concours de manipulations et de circonstances avantageuses. La sorcière avait parfaitement conscience d’être un tremplin mais, pour l’heure, elle se contentait d’hausser un sourire intrigué à sa demande en observant sa main tenant doucement la sienne entre eux. Petit filou. Grand plaisantin. Mais avec l’euphorie que seule la danse était capable de provoquer, elle accepta sa demande pour reprendre place en face de lui.
La valse était une danse aussi audacieuse que tendancieuse, jugée obscène à son apparition car elle nécessité une proximité des danseurs qu’on n’avait encore jamais vu auparavant : au lieu d’être côte à côte, ils se faisaient face et, pire, se touchaient. Se rapprochaient. Se mouvaient en miroir et l’homme, de sa main enlacée sur la taille de sa partenaire, provoquait un jeu de hanches et de jambes absolument indécent. Joanne avait toujours apprécié cette danse, sermonnant son ancien mari pour la pratiquer et la faire jouer aux musiciens pour égayer ses soirées à la Nouvelle-Orléans ; elle avait été intransigeante sur l’apprentissage et se riait des malaises que cela pouvait bien provoquer chez certains. Un peu d’audace. Un peu d’outrecuidance. Un soupçon de malice et voilà que les bonnes mœurs partaient en courant pour ne plus jamais revenir identiques.
Elle avait l’impression de flotter dans un nuage cotonneux, ses yeux dans ceux de ce grand benêt de français qui se révélait un bon danseur derrière ses apparences un peu gauches, s’amusant de ses mouvements et de sa souplesse qui allaient de paire avec son propre corps. Si Rémi pouvait être maladroit et intimidé par le monde, il devenait un orfèvre dans les choses où il était doué. Pas seulement, où il excellait. La cuisine était son talent, mais visiblement la danse était un autre bon point… Restait à voir ce qu’il était capable de fournir d’autre. Il avait tout de l’allure, l’attitude ne tarderait pas à suivre. Une vraie petite cendrillon dépouillée de ses haillons pour révéler le prince caché. Peut-être que pour un week-end. Peut-être que pour un instant ou deux. Mais c’était suffisant pour semer la graine qui le pousserait, peut-être, à aller de l’avant. Joanne voulait croire en lui. Sans comprendre. Sans raisonnement. C’était comme ça, comme son bras autour de sa taille, comme sa main qui faisait tournoyer son corps, comme son torse contre lequel elle revient en posant sa paume sur le haut de son bras, comme son sourire qui se perd dans le sien d’un air entendu.
Joanne ignore le picotement qu’elle ressent dans son corps, grimpant dans ses chairs comme un être malin qui n’aurait rien à faire là. Lorsque la musique cesse tranquillement, promettant une nouvelle danse, elle reste un peu plus longtemps que la décence près de lui. Ses yeux pétillent d’une malice étrange et, toujours pourvu de son rictus amusé, elle attend. Quoi ? Quelques secondes. Quelques instants. Puis elle balaye la pièce sommairement et se hisse sur la pointe des pieds, murmurant à l’oreille de Rémi lorsque ce dernier daigne se pencher vers elle :
« Et si nous partions ? » Brève. Simple.
Il a l’air surpris et cela ne la satisfait que davantage, appréciant de le surprendre de jours en jours, d’heures en heures. Elle avait parfois été en colère contre lui, l’avais détesté ou bien trouvé adorable, mais en cet instant elle n’a qu’une envie : se retrouver seule avec lui. La sorcière se sentait habitée d’une adrénaline semblable à l’adolescence et le regard qu’elle échangea avec Thomas en longeant la piste de danse pouvait vouloir en dire long. Son ami hocha le menton, ne se formalisant pas de ce non-retour, et s’amusa même à poser son index sur ses lèvres en désignant Adele du menton. Il s’occuperait de la prévenir. En attendant… Joanne saisit la main de Rémi et longea le mur richement taillé et décoré du fond de la pièce avant de disparaître par l’une des portes qui menait aux galeries. Ces dernières étaient quasiment vides, seuls quelques curieux stagnaient. Ils passèrent dans la première salle de réception où du personnel s’occupait de nettoyer proprement les tables de buffet et d’arranger ces derniers. Quand Joanne surgit dans leur angle de vision ils s’arrêtèrent et baissèrent respectueusement le menton sans aucun commentaire quant à sa compagnie. Elle les ignora, avançant rapidement afin d’enfin sortir de l’ambiance pompeuse du gala de charité et de se retrouver dans le grand hall d’entrée.
« Un verre, cela vous dit ? » En réajustant légèrement sa robe sur ses flancs, semblant soudain plus vivante que jamais. « Et un dessert. J’aime les desserts. »
Elle attendit qu’il approuve cette idée avant d’avancer à droite du grand escalier central cette fois, pénétrant dans une ambiance bien plus feutrée que les salles de réception du gala. On pouvait encore entendre un peu de cette musique officielle mais rapidement, l’ambiance tamisée du bar et sa musique de jazz supplanta cela. Quelques regards se levèrent de leurs verres et de leurs assiettes mais ils se fondirent rapidement, avançant sans accorder d’importance à ce qu’on pouvait bien penser d’eux. C’était en tout cas le comportement qu’adopta Joanne, finissant par choisir deux hauts tabourets en bout de bar où elle s’installa à côté de Rémi dans un sourire. Ici, ils seraient bien plus tranquilles pour discuter.
Elle en était à son second martini et plongeait sa cuillère dans les profiteroles dégoulinantes de crème anglaise quand elle se mit à rire en face de lui. Sincèrement. Audacieusement. Plus naturelle alors qu’elle n’avait put l’être en sa compagnie, elle l’écoutait avec un amusement non dissimulé parler de ses déboires en cuisine à ses débuts. Alors qu’il n’avait pas encore monté son affaire avec Alfredo et Colette. Alors que son frère piquait dans le garde-manger et lui demandait pourquoi il passait autant de temps à étudier la cuisine. Alors qu’il affrontait illégalement son père en apprenant quelque chose qu’il aimait. Joanne l’imagina presque caché sous ses couvertures avec une lampe de poche à lire des magazines de cuisine. Ça ne la fit que plus rire encore.
« Et aujourd’hui, voilà que vous vivez aux Etats-Unis avec votre restaurant français qui mériterait une bien meilleure promotion. » Déclare-t-elle dans un léger gloussement, prenant une nouvelle part de profiteroles. Qu’elle lève devant elle. « Goûtez. Si si, j’insiste, goûtez. Et dites moi ce que vous en pensez ! »
Ce n’était pas la même cuisine que celle du gala mais, étonnement, elle appréciait beaucoup venir à ce bar pour dévorer leur carte de desserts. Adele la grondait parfois de se laisser aller mais elle ne pouvait jamais la réprimander très longtemps, bien trop satisfaite de partager avec elle un morceau de brownie ou une tarte à la rhubarbe en fonction de la saison. Amusée, elle tendit la cuillère et la lui mit dans la bouche elle-même, l’observant avec cette expression si singulière qu’il prenait quand il se concentrait et étudiait un plat. Comme un peu plus tôt dans la soirée. Comme un peu tout le temps quand il acceptait de déjeuner en sa compagnie, même pour sa propre cuisine. Rémi avait l’air d’être un critique extrêmement sévère envers ses capacités…
« Alors ? » Impatiente. Ingénue. Une façade qui se fissure pour quelques instants de sincérité propre. « Ne soyez pas trop sévère même je suis incapable de juger de ce dessert : c’est mon préféré. »
Aveu, encore. Un bout d’elle et un peu de passé. De secrets. D’évidences et de banalités qui pourtant peinaient à sortir de ses lèvres. Elle gloussa, enivrée par cette soirée délicieuse et par l’alcool qui commençait à réchauffer son cœur en sa compagnie. Rémi savait décidément la surprendre, bien plus qu’il ne le pensait, bien plus qu’il ne le croyait. Et dans ce costume Ralph Lauren, il était encore plus élégant que d’ordinaire…
Vraiment, il avait du potentiel. Et elle devait se faire violence pour se rappeler les raisons de sa présence ici avec raisonnement et décence.
Rémi LePetit
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| Conte : Ratatouille | Dans le monde des contes, je suis : : Rémi le rat de cuisine
Rémi… Avait clairement trop bu. Mais cela aurait été mentir que de dire qu’il ne s’amusait pas, ni qu’il ne profitait pas de cet instant. Si un jour on lui avait dit qu’il parlerait de sa cuisine à une assemblée de milliardaire, en compagnie d’une des plus belles femmes et sans aucun doute de la femme la plus redoutable du monde, il aurait glousser avant de se remettre au travail ! Jamais il n’aurait cru aimé ce genre de chose, ce genre de… Rassemblement. Rémi était gauche, terriblement gauche, et dans ce genre d’univers, cela ne pardonnait pas. Pire que cela, cela vous transformait en bête de foire, en blague à part entière et Rémi ne l’aurait pas supporter. Mais en compagnie de Miss Kennedy… Cela avait été totalement différent de ce qu’il avait crains. Pensé.
-Vous savez, fit-il sur le ton de la confidence, j’aurais jamais cru que ça m’arriverait un jour, de nager dans ce genre d’eau là, mais c’était plutôt amusant ! Surtout parce que vous étiez là, j’aurais eue l’air d’un parfait crétin tout seul...
Il a un gloussement, le même que celui de Miss Kennedy, qui devait partager son opinion, mais avant qu’il ne puisse ajouter quoi que ce soit, elle lui tendit sa cuillère, le faisant goûter à son dessert. Embrumé d’alcool, Rémi prit un peu plus de temps pour donner son verdict, finissant par sourire.
-Ce n’est pas fait maison, résuma-t-il, en s’essuyant la bouche. Mais ça ne veut pas dire que ce n’est pas bon.
Levant la main, il demanda un autre vin blanc au barman, se tournant vers Miss Kennedy avec beaucoup plus de naturel qu’il n’aurait du se l’autoriser. C’était fou comme par instant, Miss Kennedy pouvait lui faire plus peur que n’importe qui…. Et comment à d’autre il se sentait parfaitement calme en sa compagnie. Heureux. Simplement.
-Miss Kennedy, je… Je peux vous poser une question? finit-il par dire, s’appuyant contre le comptoir.
L’avantage avec Rémi, c’était qu’hormis la légère coloration de ses joues, son ivresse ne se remarquait que par sa jovialité.
-J’aimerais beaucoup connaître votre histoire, finit-il par oser dire. Depuis qu’on a… Fait ce truc, au bal du maire. Je… Me demande comment vous avez eue tout vos… Enfin vos aptitudes, se reprit-il, réalisant qu’ils étaient entourés de monde. Enfin, si vous voulez m’en parler, je comprendrais, je veux dire, les histoires personnelles, ça peut être difficile à raconter, alors vous n’êtes pas obligée, et...
Elle l’interrompit en posant sa main sur son genoux, d’un geste doux, et Rémi finit par se taire.
-Mes aptitudes ne sont pas quelque chose à dévoiler en publique, mon cher Rémi, dit-elle simplement, prenant une nouvelle cuillerée de dessert. Et qu’est-ce qui vous dit que c’est lié à mon… histoire personnelle ?
-Rien, avoua-t-il, baissant encore d’un ton, se penchant vers elle pour entretenir la confidence. C'est juste... J'aimerais mieux vous connaitre. A part savoir que vous êtes immensément riche, que vous aimez ma cuisine et que vos amis sont aussi des gens très riches apparemment, je ne connais pas grand chose des vous.
Miss Kennedy eue une moue, penchant la tête sur le côté.
-Est-ce tout ce que vous retenez ? Ma fortune, la cuisine et mes amis ?
Il a un moment d’hésitation, quelques secondes.
-… Vous êtes aussi très belle, admet-il, rougissant comme une tomate. Et généreuse avec moi. Même si je ne comprends pas pourquoi.
-La réponse est simple : parce que vous l’êtes aussi.
Miss Kennedy reposa sa cuillère, l’observant tranquillement. Visiblement pas plus gênée que lui de cette proximité que Rémi établissait physiquement entre eux, se penchant encore plus en avant.
-Moi je suis généreux avec vous? gloussa-t-il, amusé par l’idée. Je ne vois pas en quoi?...
Il eue un petit rire, insouciant, avant de relever les yeux vers elle.
-Je ne vous ai pas encore dis ‘merci’ pour tout ça, fit-il avec sérieux, esquissant un geste vague de la main. Merci.
-Je vous en prie, dit-elle, simplement, se penchant un instant à son tour pour réajuster son nœud papillon. La générosité peut se compter en sourire et en attentions, pas seulement en argent et billets. Vous êtes généreux avec votre caractère, avec votre cuisine, avec votre volonté de bien faire... je trouve cela très apaisant.
-Vous… M’appréciez? Vraiment ?
Pour être franc, Rémi ne s’y attendait pas. Il était certes à peu près certain que Miss Kennedy ne passait pas son temps avec lui par défaut, mais de là à l’apprécier… Il y avait un monde ! Il se demandait bien ce qu’elle pouvait lui trouver, à lui, le simple cuistot d’un petit restaurant alors qu’elle pouvait probablement discuter avec des personnes un milliard de fois plus érudits et plus intéressantes que lui ! La preuve ce soit, Rémi n’arrivait même pas à prononcer le nom des métiers des gens à qui il avait serré la main et même quand il y arrivait, bien souvent, il ignorait complètement ce en qui ça consistait ! A côté d’elle, il faisait figure de pâle novice, un enfant débarquant dans la cour des grands…
-Croyez moi, si je ne vous appréciait pas, vous ne seriez plus de ce monde.
L’espace d’une seconde, Rémi se demanda si il s’agissait d’une espèce de blague, mais Miss Kennedy eue un léger sourire, et Rémi éclata de rire. Il prit une gorgée de vin, avant de se pencher vers elle, sans ciller.
-J’ai beaucoup de chance alors...
-La chance a-t-elle vraiment a voir la dedans ?
Sa voix était plus basse, plus douce, son regard se drapant de ce ‘je ne sais quoi’ que seules les grandes dames savaient avoir, et Rémi eue un sourire, moins niais soudain. Un peu plus… Charmeur.
-Je ne sais pas. Je suis juste heureux d’être avec vous ce soir...
-C’est… Un sentiment partagé.
L’air se chargea d’une lourdeur nouvelle, étouffant les bruits autour de lui, ou peut-être était-ce l’effet du vin, mais ses yeux n’eurent de cesse d’aller et venir entre ses yeux et ses lèvres, devenues soudainement affreusement tentantes. Délicieusement attirantes. Légèrement colorées par le chocolat de son dessert. Rémi se demanda un instant si elles auraient le goût de la crème anglaise, et avant qu’il ne s’en rende compte, il s’était penché beaucoup plus que nécessaire et bien trop pour la bienséance. Ecarquillant les yeux, il se rendit compte que sa main s’était glissée sur son genoux, son corps entier ployant vers elle sans même qu’il n’ai eue y songer.
-Je… Je suis désolé, bredouilla-t-il, reprenant sa main, clignant des yeux. Je… Je dois avoir un peu trop bu...
Les yeux rivés sur son verre, il n’osa pas tout de suite les relever vers elle. Est-ce qu’il venait de… De tenter de… ? Non, ridicule ! Mais quel crétin ! Pourquoi… Pourquoi ?! Quel abruti fini il pouvait être pour l’amour de Dieu ! Il se serait foutu des baffes rien que pour y avoir songer une seule seconde, un seul instant ! Lui, l’embrasser, elle ?! Il était à peine suffisant pour pouvoir se tenir à ces côtés dans ces sphères là, il n’allait quand même pas espérer que… et puis il y avait Colette ! Il y avait Colette…
-Je vous présente toutes mes excuses, j’espère… Ne pas vous avoir embarrassée. Je… Je vais attendre le taxis dehors. Je suppose que je ne dormirais pas ici. Je peux prendre le train de nuit.
Il n’avait aucune idée de si un train de nuit existait, mais il était près à le prendre, immédiatement ! Tout plutôt que d’assumer ce qu’il venait de tenter de faire, et qui colorait ses oreilles en roses vifs….