« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
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| Conte : Le monde de Nemo. | Dans le monde des contes, je suis : : Dory.
Le chemin n’était pourtant pas compliqué : il suffisait de tourner à droite après le troisième feu et de continuer sur trente pas avant de pivoter et de faire cinq pas, puis de prendre à gauche et c’était de l’autre côté de la place… L’indication semblait claire et pourtant, debout au milieu du trottoir, Adele fixait son post-it sans parvenir à comprendre où était l’erreur. Redressant la tête, fronçant un sourcil sous le soleil qui régnait pourtant dans cette froide journée de février, elle tourna une fois vers la droite, puis vers la gauche, avant de baisser à nouveau les yeux sur le texte. Quelque chose n’allait pas, il n’y avait pas de rue pour tourner et encore moins de place ou quoi que ce soit qui y ressemble. Elle se trouvait plutôt devant l’enclos de deux hyènes un peu bavardes qui ricanaient et s’amusaient dans le reste de neige… Au moins certaines en profitaient ! Adele n’avait pas le temps, pas vraiment, même si ses pas laissaient de jolies traces sur le manteau blanc doucement installé à Storybrooke depuis quelques jours.
Elle se mordit la lèvre, tapota de son index sur son menton et tenta une nouvelle fois de retrouver sa route : elle partie à droite et compta exactement trente pas. Ou bien étaient-ce trente foulées ? Non, un pas normal. Le sien. C’était inscrit là. Voilà, vingt-neuf et puis… trente. Ensuite, pivoter. Vers la gauche ou bien dans le sens des aiguilles d’une montre ? Dans le doute elle suivie l’horaire et se retourna pour ensuite compléter les cinq avancées qui lui restait. Puis… prendre à gauche. D’accord, à côté du bassin des otaries. Adele aimait bien les otaries, c’étaient des êtres très intelligents qui aimaient se reposer sur des rochers en plein soleil ! Bon celles-ci étaient plutôt réfugiées à l’intérieur dans des températures plus tempérées mais la prochaine fois elle se promit d’apporter un saut ! Pourquoi faire d’ailleurs ? Ah oui, elles adoraient ça. Les otaries s’entendaient bien avec les oiseaux, c’était bien connu. Evident !
Papillonnant du regard, la jeune femme contourna les vitres et se retrouva… Devant un mur décoré de peintures aquatiques présentant des lions de mer avec des ballons colorés et d’autres attirails destinés à faire rire les enfants. Rien à voir avec la place inscrite sur le post-it ! Poussant un soupir désabusé, Adèle leva les yeux au ciel et chercha du regard une aide quelconque ; pas facile quand le zoo est vide de toutes visites à cause des températures très froides.
« Excusez-moi, sauriez-vous comment se rendre à l’aquarium ? » Demanda-t-elle en s’approchant d’un des bassins, se baissant pour observer à travers la vitre. « Je suis à la recherche du bassin grand large mais impossible de retrouver la route. »
La loutre pencha la tête sur le côté, se redressant dans l’eau en compagnie de ses acolytes qui se lancèrent quelques regards intrigués. Adele ne se laissa pas démonter et, attrapant un carnet et saisissant le stylo qui y pendait au bout d’un ruban, elle trouva une page vierge et y dessina quelques poissons sommaires. Elle retourna le calepin pour le montrer à ses interlocuteurs et celles-ci se massèrent près de la vitre, poussant des petits piaillements aigus.
« Oui, l’aquarium, avec des poissons ! » Sourit la jeune femme. « Par où est-ce que je dois aller ? »
Les petites bestioles s’agitèrent et quiconque n’aurait pas suivi l’histoire aurait pu croire qu’elles étaient simplement amusées par la présence d’une tête visiteuse ; la réalité était toute autre, puisqu’après un instant d’agitation – et de concertation – les petits animaux tendirent simultanément la patte gauche dans une direction. Adele tourna la tête et découvrit un immense plan affiché à quelques enjambées de là. Hochant la tête d’un air entendu, elle les remercia chaleureusement à travers la vitre puis se leva. Tenant son carnet et son post-it, elle compléta les quelques mètres qui la séparait du panneau d’affichage et… le dépassa pour continuer à avancer dans l’allée. Que cet endroit était agréable ! Ça devait l’être encore plus au chaud ou dans la vraie vie mais les animaux n’avaient pas l’air trop malheureux ; aucun ne s’était plaint des conditions d’hébergement jusqu’à présent.
Ses yeux clairs parcoururent la neige entassée ça et là des allées à peine déblayées et elle se mit à compatir pour ceux qui devaient faire ça tous les jours. Surtout qu’il neigeait de nouveau ! Elle leva ses paumes pour s’amuser et observa les flocons fondre au contact de ses gants impeccables… Poussant un soupir après avoir fermé les yeux, Adele resta quelques secondes dans cette position puis sembla s’éveiller dans un sursaut. Elle papillonna du regard et s’arrêta quand un grand écriteau lui indiqua un endroit familier : Aquarium. Oh, bonne idée ! Voilà longtemps qu’elle n’y était pas allée. Sans doute. Elle feuilleta son agenda en avançant, réalisant qu’elle avait dégagé une plage horaire de liberté juste aujourd’hui et juste à l’heure où elle se trouvait là : parfait ! Quelle chance elle avait de pouvoir bénéficier de ces temps de tranquillité… Oh, elle devait contacter Frederick pour la semaine prochaine, sinon leur arrivée en Suisse allait être compromise.
Toute à son étude de son agenda, Adele pénétra dans l’entrée principal de l’aquarium et frissonna sous la douce chaleur qui y régnait. Elle se sentie aussitôt dans son élément, tirant lentement l’écharpe autour de son cou en avançant après avoir rangé son carnet et son téléphone dans son sac. La petite musique douce qui s’égrenait dans l’endroit plongeait le visiteur dans une douceur enveloppante et chaleureuse, elle se laissa bercer par cette dernière même si ses pas semblaient parfaitement savoir où la mener. Elle les suivit, captant chaque détail avec un émerveillement non feint et, après plusieurs minutes, elle réalisa qu’elle était assise sur l’un des bancs faisant face à un immense mur d’eau azuré. Des milliers de poissons et d’autres créatures y évoluaient, tourbillonnant à droite comme à gauche comme si plusieurs dimensions se croisaient sans jamais se percuter… Les lourds poissons globes et leur lenteur singulière, les vifs poissons exotiques filant à toute allure, la tranquillité des murènes frôlant les bas-fonds en compagnies des crabes et du corail, l’imposante silhouette d’un requin baleine qui s’allongea sur toute la surface de la vitre avant de disparaître hors de la vue.
Adele adorait cette endroit. Et cette vue… Cela lui rappelait tellement de sensations agréables, de vagues et furtifs souvenirs, mais la sensation d’avoir un jour fait partie de tout cela. Miss Joanne lui avait dit un jour qu’elle avait été un poisson atteint d’un trouble de la mémoire immédiate ; elle était vraiment très forte pour savoir ce genre de choses ! Et elle ne l’avait pas contredit, ayant la sensation que c’était la vérité. Pure et simple vérité.
« Quatre, cinq, six, sept… Et huit. Perdu ! » Appuyée près de la vitre, son nez frôlant cette dernière et sa paume à plat dessus, elle pointait de l’index vers le bassin en semblant soudain contrariée de ce qu’elle y voyait. « Oh, et celui-là… Un, deux, trois, quatre… Eh non, arrête de bouger des tentacules ! »
Elle poussa un soupir mais ne put s’empêcher de sourire un peu quand la pieuvre s’échappa de la proximité d’une autre, un petit filet d’encre plus tard et elle avait disparue. Fondue dans le décor. Plus qu’à recommencer à compter pour essayer de trouver la bonne.
« Huit. Décidément, j’étais persuadée que les poulpes avaient sept tentacules mais il s’avère que l’écriteau à juste : ils sont octopodes. En revanche, je savais qu’ils avaient trois cœurs ! Vous le saviez, vous ? »
Adele tourna la tête vers le type sur sa droite qui sembla surpris d’être ainsi pris à partie. Quoi, il pensait vraiment qu’elle ne l’avait pas vu arriver dans son coin ? Elle était amnésique, pas aveugle ! Voyant qu’il ne bougeait pas elle se redressa, portant les mains sur ses hanches et lui adressant un regard sévère.
« Ce n’est pas très gentil de fixer les gens sans leur demander leur autorisation ! » Soudain, sa bouche s’arrondie et elle porta sa paume devant. « Oh non, vous croyez que les poissons en sont indignés aussi ? Ils n’ont pas dû signer d’autorisation pour être vu par tous les visiteurs ! Ohlala, c’est une sorte d’atteinte à la vie privée ? Heureusement qu’on ne peut pas faire de photos, ça serait un comble à leur situation. Vous prenez souvent des photos ? Vous aimez ? Vous êtes photographe ? »
Elle aimait bien les photographes, c’étaient des gens très intéressants ! Et puis ils permettaient de rêver sans bouger de son salon… Son sac et son écharpe toujours posés sur le banc à côté de son manteau, Adele s’approcha de l’inconnu et se pencha vers lui pour lui chuchoter :
« Je suis désolée, je crois que vous n’avez pas le droit de prendre de photos dans l’aquarium… En revanche ils vendent de jolies cartes postales dans la boutique à l’entrée si vous voulez rapporter un souvenir. »
Elle eut un air compatissant puis reprit son sourire tranquille en observant la grande vitre du bassin grand large. Un sursaut plus tard et elle s’écarta d’un pas de l’homme sur sa gauche, lui adressant un regard suspicieux.
« Vous voulez quelque chose ? Ce n’est pas bien de surprendre les gens comme ça dans l’obscurité ! »
On ne savait jamais sur qui on pouvait tomber ! Heureusement elle avait toujours son téléphone et une bombe au poivre sur elle... Enfin, dans son sac. Posé là-bas. Pourquoi il était posé là-bas ? O_o
Arthur Cane
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Looking from a window above it's like a story of love, can you hear me? Came back only yesterday, I'm moving farther away, want you near me. All I needed was the love you gave, all I needed for another day, and all I ever knew, only yo. Sometimes when I think of her name when it's only a game, and I need you. Listen to the words that you say, it's getting harder to stay when I see you...
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▲ 5h - Never Enough - Piano
La vie d'Arthur était une éternelle boucle. Rien de spécial pour la grande majorité du temps, et des jours qui se ressemblaient incroyablement aux précédents. Il ne s'en plaignait pas, au contraire, c'est lui qui voulait cette existence. Il avait trouvé une sorte de paix qui apaisait l'éternelle colère de son cœur qu'il refrénait en lui, et il fallait dire qu'il avait juste assez de choses qu'il aimait pour s’accommoder de cette vie : le zoo, et son ami de longue date, Barthélémy, qui l’hébergeait. Juste assez de choses, la paix, le calme et une amitié puissante, pour rester aveugle sur les quelques cicatrices au fond de son être qu'il ne veut pas observer. La vie d'Arthur était ainsi une éternelle musique, exactement le genre de musique qu'il avait toujours aux oreilles, un morceau de piano qui recommençait ou passait au suivant. Comme la playlist qu'il avait, certains jours changeaient du piano à la guitare, ou de la guitare au violon, mais il préférait cette routine répétitive dans laquelle il ne connaissait plus le chaos. Il détestait le chaos.
L'ancien poulpe avait ainsi toujours aux oreilles du piano, de la guitare, du violon, de la trompette, de la musique classique, du jazz, des grands récitals, des adaptations de pop sur instruments... les seules choses qu'il écoutait étaient des musiques reposantes, sans parole, qui faisait simplement profiter de la beauté du son et de la noblesse d'un instrument de musique. Voilà plus d'un an qu'il essaye ainsi d'être parfois, très occasionnellement dans une journée, auteur de sa propre harmonie, sa propre danse instrumentale. Apprendre à jouer du piano était une dimension toute autre du grand repos de la musique. Elle emportait différemment, et donnait un plus grand accès au calme recherché.
Donc, comme presque chaque matin, Arthur laissait danser ses doigts sur le synthétiseur de sa chambre, casque branché pour ne pas réveiller son ami, ne sachant pas s'il dormait vraiment encore ou pas à 5h du matin. Sa musique était loin d'être aussi professionnelle que celle qu'il appréciait écouter sans cesse, mais il y avait un plaisir là-dedans que de simples écouteurs ne pouvaient pas lui donner : c'était à travers ce piano, quand il en jouait, que son cœur savait étonnement exprimer ce que le responsable d'aquarium se refusait depuis toujours à exprimer.
▲ 6h - Can't Help Falling In Love - Guitare
Des écouteurs dans les oreilles et un peu de guitare pour ses tympans, c'est vêtu d'un simple boxer après la sortie du lit -qui s'était faite bien avant déjà pour jouer du piano en réalité- qu'il se dirigea dans la cuisine. Il insistait toujours auprès de Barthélémy pour cuisiner, voilà une autre activité qui permettait à son esprit de vagabonder comme il n'en avait rarement l'occasion. Il fit cuire ses toasts au grille-pain pendant qu'il se faisait un jus à base de banane, d'orange et de fruits rouges. Sur ses tartines, il mit de la confiture d'aloe vera qu'il avait appris à faire avec Granny et s'était assis face à l'une des immenses fenêtres avec vu sur la ville pour manger, rythmant son matin avec la simple guitare de Leon Alex qui reprenait du Elvis Presley. Il en oublia d'allumer la radio, comme il en avait pourtant l'habitude au lever du jour pour les premières infos.
Il ne mit pas longtemps à se préparer, Arthur n'était pas du genre à faire attention au choix de ses vêtements le matin, à l'harmonie des couleurs qu'il portait. Il affectionnait le bleu et l'orange, mais n'était pas un grand minutieux du style, comme l'était certainement son colocataire mannequin. La musique lui permettait de vider son esprit, de chasser des pensées désagréables, et c'est donc la tête vide, le regard baissé, dans sa bulle et ignorant tous ceux qui marchaient sur le même trottoir que lui (car aujourd'hui comme tous les autres jours, il était hors de question de monter dans une voiture), qu'il se rendit au zoo pour une nouvelle journée.
Il s'arrêta au Starbucks d'abord, pour se prendre un thé glacé, comme chaque matin. Il soupçonnait presque le vendeur de penser qu'Arthur venait quotidiennement le voir parce qu'il était intéressé par... l'idée était stupide. Il s'en fichait, probablement grâce au son de la guitare qui l'empêchait d'être trop méchant ou brutal avec les gens, mais il reprit son thé et son chemin aussitôt. Barthélémy avait déjà tendance à lui parler de la voisine... Arthur n'avait ni le cœur ni la tête, ni l'humeur ni l'envie pour penser à tout ça. Il y avait pensé un jour lointain. Et c'était bien assez comme ça.
▲ 7h - Orchestral Transcendence - Violon
Arrivé à l'aquarium du zoo, il se sentit déjà beaucoup mieux, retrouvant le sentiment de foyer qu'il avait chez Bart. Arthur s'était juré de ne plus jamais retourner dans l'océan. Il y avait eu une vie qu'il ne voulait plus, qu'il n'aurait jamais voulu avoir. Il y avait quelques vestiges d'un passé agréable, mais si l'on reconnait quelque chose d'agréable, c'est pour la douleur ressentie quand elle se termine. Il n'avait pas besoin de douleur dans sa vie. Comme le chaos, il en était allergique, préférant encaisser physiquement qu'émotionnellement. L'ancien poulpe préférait dire qu'il n'avait pas de sentiments, qu'il n'en avait plus tout du moins. C'était bien plus facile comme ça.
Mais il ne pouvait pas retirer à l'océan sa beauté éternelle. Il ne se sentait pas chez lui dedans, mais à ses côtés. L'eau de l'aquarium, rendue ici d'un bleu parfait, et la vie qui s'y présentait, douce et forte, comme un ballet intense et magnifique, s'accordait parfaitement avec le violon qui déferlait dans ses écouteurs à cet instant. Il eut la surprise, en se reprenant, que ces pensées ont fait vagabonder son esprit bien plus loin qu'il ne le pensait : sa peau avait viré au bleu, comme ça lui arrivait souvent lorsqu'il figeait trop longtemps son regard sur les bassins de son aquarium. Quand il en prit conscience, sa peau reprit sa couleur normale.
Il commença alors par les vérifications quotidiennes, habituelles. La température de tous les bassins, la qualité de toutes les eaux, la propreté des vitres qu'il nettoyait pour permettre aux enfants comme aux plus grands d'observer la beauté qu'il présentait là à son état le plus pur... il prit même le soin de vérifier la présence de chacun de ses poissons avant de s'atteler à la nourriture. Il prit une échelle, commençant par le bassin des poulpes, pour y plonger la nourriture appropriée. Ceux-ci étaient très différents du poulpe qu'il avait été autrefois. Carnivores, ils devaient manger de la viande encore vivante, quand lui, autrefois, s'était contenté d'une vie végétarienne, comme dans cette vie-ci.
Merde !
Le morceau de Lindsey Stirling venait de s'achever, qu'Arthur dans un faux mouvement, fit tomber son téléphone de sa poche dans l'eau du bassin. Plus par angoisse d'étouffer un poulpe qui aurait le loisir de prendre ça pour un nouveau poisson à manger que pour la perte de son téléphone (c'était un modèle ancien et résistant de toute façon), il se précipita vers l'épuisette pour le ramasser. Les mains trempées, il agita l'appareil pour l'égoutter avant d'attraper une serviette afin de l'essuyer. Il rebancha ses écouteurs pour vérifier si tout allait bien, et eut le plaisir d'entendre la musique suivante.
▲ 9h - Perfect - Piano
Huit. Décidément, j’étais persuadée que les poulpes avaient sept tentacules mais il s’avère que l’écriteau à juste : ils sont octopodes. En revanche, je savais qu’ils avaient trois cœurs ! Vous le saviez, vous ?
C'était cette phrase qu'Arthur entendit entre deux notes du piano de Jon Schmidt. Les yeux grands ouverts, il se retourna vers la personne qui avait chamboulé, en quelques mots, la grande routine et le grand calme de ses journées. Il observa une jeune femme, fascinée et concentrée par l'observation du bassin dont il s'occupait, qui venait de prononcer cette observation avant de se retourner vers le responsable d'aquarium.
Ce n’est pas très gentil de fixer les gens sans leur demander leur autorisation !
Et il put l'observer se distraire aussitôt sur un autre sujet qui lui passait par la tête. Et encore un autre. Le corps entier d'Arthur était pris de frissons dont il ne se savait pas capable. Vous prenez souvent des photos ? Vous aimez ? Vous êtes photographe ? Il baissa les yeux, machinalement, vers ses mains trempées, l'épuisette et le bac de nourriture pour poulpes qui indiquaient que non, mais ne répondit pas, encore paralysé par la personne qu'il pensait avoir découvert.
Vous voulez quelque chose ? Ce n’est pas bien de surprendre les gens comme ça dans l’obscurité !
Dory.
Il ne s'était pas contrôlé, le nom lui ayant échappé quand enfin la jeune femme avait fini de parler. Jamais il avait ressenti quelque chose comme ce qu'il ressentait à cet instant, si bien qu'il ne savait pas ce qu'était ce sentiment là. Mais il y avait certainement un peu de choc dedans, car depuis bien longtemps il s'était résolu à ne plus la revoir dans cette vie.
Enfin... cela changeait-il réellement quelque chose ? Comme il l'avait dit autrefois, dans une vie où il n'était pas là, trois battements de cœur et elle avait oublié. Qui avait-il à retenir de lui ? Alors que d'elle... Hank, Arthur, qu'importe la personne qu'il était, il ne pouvait se défaire des images de ce petit poisson bleu si étourdi et si menu qui pourtant avait changé le cours de sa vie avant de le briser quand leurs chemins s'étaient séparés avec la malédiction.
Les poulpes sont octopodes. Mais un jour, l'un d'entre eux a perdu un tentacule, arraché par des scientifiques. Et il rencontra plus tard un poisson chirurgien qui lui apprit la même chose : que les poulpes ont trois cœurs.
Il lui avait dit ça calmement mais sans se défaire de son expression troublée, choquée, paralysée par la surprise immense. Il ne pouvait pas arrêter de la regarder, analyser chaque traits de son visages, de ses cheveux, de son corps, même si cette attitude déplacée avait été relevée par deux fois par... Dory. Dory. Penser à ce nom alors qu'il passait des années à essayer de ne plus ressasser ce passé était déjà une chose. Mais le penser en regardant celle qui le portait, c'était encore plus fort. Plus fou. Arthur ne savait plus quoi faire. Alors il parlait, restant debout devant elle, les mains mouillées qui gouttaient sur le sol, de même que l'éprouvette qu'il tenait à la main, alors que sa musique avait été arrêtée.
Pourquoi pensiez-vous que les poulpes étaient septopodes ?
C'était ridicule, mais il n'arrivait pas à formuler de paroles plus cohérentes, un sujet de discussion plus important.
Barthélémy avait déjà tendance à lui parler de la voisine... Arthur n'avait ni le cœur ni la tête, ni l'humeur ni l'envie pour penser à tout ça. Il y avait pensé un jour lointain. Et c'était bien assez comme ça.
Et aujourd'hui, ça allait être un sacré combat pour ne plus y penser.
CODAGE PAR AMATIS
Adele B. Atkins
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Adele pencha la tête sur le côté, interpellée malgré elle comme un réflexe ancestral qui n’aurait pas encore prit le temps de complètement disparaître. Quoi « Dory » ? C’était sa réponse ? Oh, peut-être qu’ils faisaient un jeu ? C’était plausible, elle aimait bien jouer mais… Avec des inconnus, comme cela, sans prévenance ni même distinction ? C’était une drôle d’idée. Ma foi, elle plissa le regard comme pour essayer de comprendre les règles mais il ne lui laissa pas franchement le temps puisqu’il reparti sur une explication. Ah, il parlait de poulpes ! Elle était très douée en ce qui concernait les poulpes, peut-être qu’il ne le savait pas ? Ou alors lui aussi appréciait ces êtres marins ? A en juger par sa tenue, il devait travailler ici… C’était soit ça, soit il aimait les imprimés à l’effigie des aquariums – elle était qui pour juger, après tout ?
Elle se tapota le menton de l’index, essayant de ne pas perdre le fil de la conversation… Ce qui était somme toute très compliqué quand on avait mille choses à penser à la fois. Joignant ses mains devant elle avec un petit sourire, Adele hocha vivement la tête. Elle connaissait cette histoire !
« Exactement ! Trois cœurs ! Un pour tout le corps et un pour chaque oreille ! Enfin, branchie puisque ceux sont des animaux marins… Peut-être que ça les rend plus gentils, vous ne croyez pas ? Plus on a un grand cœur et plus on est agréable pour les autres. Quoiqu’il me semble que la dernière personne à qui j’ai dis ça n’était pas très gentille… »
Elle fit la moue en essayant de se souvenir, ignorant passablement l’expression choquée de son vis-à-vis jusqu’à le remarquer de nouveau, après plusieurs secondes, et de s’en inquiéter.
« Tout va bien ? Vous vous sentez mal ? Vous voulez vous asseoir un peu ? Il y a des bancs là-bas, il ne faut pas rester debout si vous avez des vertiges ! Vous êtes tout pâle… Vous êtes sûr que vous ne faites pas une hypoglycémie ? Ca arrive souvent quand on ne mange pas le matin… Attendez j’ai peut-être du sucre dans mon sac. »
Elle s’éloigna pour retrouver ses affaires, ouvrant le petit sac couleur perle pour s’orienter vers une poche latérale. Du sucre. Elle se répétait sans cesse le même mot pour ne pas l’oublier, un moyen appris au fil des années de sa vie : répéter jusqu’à obtenir. R2pétéer très fort dans sa tête pour que ce soit efficace. Répéter et faire tout de suite : sucre. Sucre. Elle avait du sucre dans ce sac. Sucre.
« … étaient septopodes ? »
Sucre. Sucre. Su… Septopode ? Pourquoi Septopode ? Qu’est-ce qu’elle faisait à penser aux poulpes alors qu’elle tenait des petits sachets dans sa main ? Peut-être qu’il lui fallait sept doses ? Elle jura n’en avoir besoin que d’une mais… Relevant les yeux vers l’homme un peu plus loin, Adele se redressa dignement et tapota sur les sachets pour les aligner dans sa paume.
« Septopode… Comme les poulpes ! Oui, sept tentacules. Je crois que j’ai toujours cru qu’ils en avaient sept mais ce panneau dit que huit alors… J’ai beau les compter, il y en a effectivement huit. Mais je crois que… J’ai connu un poulpe une fois ; ne vous moquez pas ! » Elle le prévenait, s’il riait, elle lui rappellerait qu’il était en train de mettre de l’eau partout sur le sol… Quelqu’un risquait de tomber ! « Et il en avait sept. Il se l’était faite manger il me semble… Je ne me souviens plus très bien pourquoi. Mais ça doit être une histoire qu’on me racontait parce que c’est très vague. »
Elle revint vers lui pour lui tendre les petits sachets de sucre. Etant visiblement le seul être humain vivant à la ronde, ils étaient sans doute pour lui. Mais pourquoi sept ? Il était costaud mais quand même, pas au point d’avoir besoin d’autant de ressources. Ou alors son diabète était très déséquilibré… Le pauvre. Cela lui fit de la peine. Ce genre de maladies n’était pas très facile à porter au quotidien, même s’il existait des traitements efficaces désormais.
« Tenez. N’en abusez pas, ce n’est pas bon non plus pour la santé de manger trop de sucre. » A nouveau elle eut un sourire. « Vous ne voulez pas vous asseoir ? Vous n’avez pas très bonne mine. Regardez il y a des bancs là-bas, venez, en plus vous mettez de l’eau partout ! Attention à ne pas glisser, il faudrait mettre un panneau. Pas pour les poissons, eux ils vivent dans l’eau, mais pour les visiteurs… Je n’en ai pas vu, mais on ne sait jamais, un accident est si vite arrivé ! Et puis des gens pourraient tenter de faire de mauvaises blagues et de se cacher dans les saut d’eau pour parcourir l’aquarium et… »
Elle s’interrompit, constatant qu’Arthur ne s’asseyait pas. Prenant un air un peu gêné, elle se mit légèrement à rire avant de placer ses mains devant sa bouche en signe de reddition. Et d’excuses.
« Je suis désolée, je parle beaucoup. » Adele avait l’air sincèrement désolée. « Je m’appelle Adele, et vous êtes ? Si vous vous êtes déjà présenté, voyez m’en navrée. J’ai une maladie qui s’appelle Trouble de la Mémoire Immédiate donc j’ai tendance à oublier très rapidement les nouvelles informations. Mais je m’entraîne pour y remédier ! »
La jeune femme eu un sourire encourageant, ne voulant surtout pas être jugée sur cette première impression un peu désastreuse dans une telle situation… Elle chercha des yeux le badge employé de la personne mais il ne s’y trouvait pas, donc peut-être qu’il aimait réellement les aquariums ? Mais qu’est-ce qu’il ferait avec une épuisette ? Et les mains mouillées ? Eau. Epuisette. Eau. Mains mouillées. Et… Oh… Est-ce qu’il était venu voler des poissons ?! Comme ça, en pleine journée ?! Le bougre ! Elle fronça les sourcils et recula d’un pas, pointant un index accusateur sur lui.
« Vous n’étiez pas en train de voler ces pauvres créatures, j’espère ? » Menaça-t-elle de sa voix un brin autoritaire. « C’est cruel de séparer des familles de poissons ! Vous vous rendez compte ? Des parents séparés de leur enfant, ou des amis envoyés à l’autre bout du monde ! Comment voulez-vous qu’ils les retrouvent si vous les prenez comme un voleur ? Et en plus vous comptiez les appâter avec du sucre ?! »
Elle eut un air indigné, portant la main à son cœur.
« Déjà, les poissons n’aiment pas le sucre ! Ensuite, je vais vous bottez les fesses si vous osez faire sortir un seul poisson d’ici sans son consentement ! Il vous faut une autorisation spéciale pour le faire et je ne vois pas d’étiquette jaune sur vous, navrée. Cleveland devra se passer de vos services ! »
Il n’était pas question qu’il l’amadoue avec son air un peu malade, bien qu’il soit mignon il fallait bien le reconnaître. Mais Adele était une fervente défenseuse de la cause marine et animal et il faudrait lui passer sur le corps pour leur faire le moindre mal ! Regardez-les nager tout tranquillement dans leur bassin, ignorant quels affreux desseins se tramant autour d’eux… Si inconscients. Si innocents. Si… Captivants à dire vrai. Nager. C’était pourtant si simple de nager. Nager droit devant soi. Droit devant toi.
Son regard se perdit dans le vague de la vitre et elle ne réalisa qu’au bout de quelques secondes qu’elle n’était pas vraiment seule dans cette pièce. Sursautant face à la présence de l’homme derrière elle, elle l’étudia des pieds à la tête mais ne sentit pas de menace directe. Elle se rappelait juste avoir été énervée vu la tension au bout de ses doigts mais… Mystère. Peut-être qu’elle avait appris une mauvaise nouvelle ? Dans tous les cas il était très malvenu de faire partager sa mauvaise humeur avec un inconnu. Ce n’était pas très poli.
« Excusez-moi, vous avez besoin de quelque chose ? » Demanda-t-elle d’un ton radoucit en s’approchant, tendant la main vers la sienne. « Je m’appelle Adele, et vous êtes ? …. Mouillé ? »
En tout cas c’était la constatation qu’elle faisait en avisant de la petite flaque qui commençait à grossir à leurs pieds, ainsi que des gouttes qui partaient à quelques mètres de là. Une fuite dans un aquarium ? C’était un tantinet paradoxal et en même temps assez évident.
« Vous avez besoin d’aide ? Je connais un très bon endroit pour vous, enfin, je crois. Vous avez déjà entendu parler de Claire Chazal ? »
Arthur Cane
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Arthur eut l'air bien idiot, le pantalon trempé, ayant laissé ses outils égoutter sur lui pendant les nombreuses minutes où il était resté figé, avec un sucre dans son autre main. Ça ne lui était pas arrivé avant. Il ne pensait pas que le passé était capable de le frapper à ce point. Brutalement. Sans prévenir. Vif. Mais la confusion de D... d'Adèle, ses nombreuses réinitialisations de mémoire, cette innocence mais ce grain de folie et d'excitation, tout ça constituait le chaos qui venait toujours avec elle. Et à cet instant, Arthur se surpris à aimer ce chaos. C'était le seul chaos qu'il avait pu supporter. Le seul chaos qu'il avait toujours bien voulu supporter.
Depuis de nombreuses années, elle n'était rien d'autre qu'un vestige du passé qu'il était plus facile d'essayer d'oublier que de s'acharner à essayer de retrouver. Et, maintenant qu'elle n'était plus un vestige, maintenant qu'il avait retrouvé cette petite Dory qui avait changé son existence autrefois (pour finalement devenir une pire version de celui qu'il était avant), il ne savait plus quoi faire.
Je... connais bien Claire Chazal. Nous avons cette amie en commun, à ce que je vois.
Toujours ce mécanisme de défense, ce refus de vouloir aller mieux par peur d'aller encore moins bien. Ne pas lui dire, pour éviter le pire. C'était comme ça qu'il avait réagit en premier temps. Il avait vu, en l'espace de quelques instants, qu'elle pouvait le détester comme l'apprécier d'une seconde à l'autre. Etre inconnu à ses yeux n'était il pas préférable, même pour elle ? 4 ans que la malédiction était brisée, et la vie d'Adèle s'était peut-être même constituée bien avant ça, qui était-il pour bouleverser son quotidien déjà fragile ? De toute façon, ça ne changerait rien. Trois battements de cœur, et elle oublierait.
Finalement, c'était lui qui avait mangé le carré de sucre, comme si tout ça lui avait en effet baissé son taux d'insuline.
Je n'ai pas besoin d'aide, merci, précisa-t-il tout de même d'une voix toujours un peu perdu. Mais il se reprit aussitôt, secouant la tête avant de poser toutes ses affaires mouillées dans un coin, avant de s'essuyer les mains, forcé toutefois de marcher dans son pantalon trempé. Puis il revint vers elle. Adèle. Vous avez un prénom magnifique, il vous va bien. Ce genre d'attention verbale, c'était tout, sauf lui. Mais aujourd'hui, il était différent. Il ne voulait pas qu'elle reparte aussitôt, comme le souffle d'un murmure qui n'était qu’éphémère. Comme un souvenir dans la mémoire de Dory. D'Adèle. Adèle comment ? Je m'appelle Arthur Cane, mais vous pouvez m'appelez Arthur.
Etre gêné, ce n'était pas son habitude non plus, mais pour une raison particulière : lancer une discussion, ce n'était pas son fort. Il réussissait avec Bart, et c'est tout. Arthur se sentait, en l'instant, plus faible qu'il ne l'était d'ordinaire. N'était-elle pas celle qui l'avait rendu plus fort ? Mais, était-ce toujours cette même Dory ? Adèle. Son prénom résonnait dans ses pensées.
Etes-vous heureuse, Adèle ?
Mais la vérité, c'était qu'il avait des centaines de questions à lui poser. Il ne voulait pas causer de chaos, il ne causait jamais de chaos. Surtout pas avec elle. Elle avait déjà son propre chaos. Un chaos bien trop doux et calme pour se faire agresser par l'homme au pantalon mouillé de l'aquarium qui venait de lui accepter un morceau de sucre.
Pouvez-vous vous souvenir d'un poulpe ? Il connaissait Claire Chazal lui aussi. Il n'était pas très sympathique, et n'avait que l'ambition de se perdre à Cleveland et puis un jour, quelqu'un lui a redonné le gout de rêver. Vous savez de qui je parle ?
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Adele B. Atkins
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Il était un peu étrange ce monsieur, à se promener trempé dans un aquarium. S’il voulait se baigner il y avait des piscines publiques ! Et puis, ils acceptaient les maillots de bain là-bas, il n’aurait même pas besoin de mouiller ses affaires et de devoir marcher avec ensuite… Peut-être qu’il n’était pas au courant ? Ca ne ferait pas de mal de lui faire un petit rappel. Les gens avaient parfois besoin qu’on les oriente un peu et Adele était toujours volontaire pour les aider ! Elle avait été un très bon GPS une fois, elle savait même aller jusqu’à Sydney !
« Oh, Arthur… Arthur Cane ! C’est très agréable, un peu piquant mais… J’aime aussi beaucoup ! » S’interrompit-elle sous son compliment. « Adele ! Adele Atkins, mais vous pouvez m’appeler juste Adele si vous voulez. Enfin, pas trop souvent non plus, parce que je ne suis pas sûre de me souvenir de vous mais au moins, quand on se croise pourquoi pas ? C’est un peu moins pompeux que Miss Atkins, ça, c’est plutôt réservé à mes patrons. »
Elle voulu répondre à son autre question étrange, ouvrant et refermant la bouche sans trop savoir quoi dire, qu’il la prit de cours avec soudain la tirade la plus longue qu’elle l’ait entendu prononcer – dans ses souvenirs, du moins. La jeune femme papillonna du regard sans trop comprendre au premier abord, penchant la tête sur le côté. Pourquoi est-ce qu’elle n’avait pas amené de serviettes pour l’aider un peu à se sécher ? Non parce que ça ne devait vraiment pas être très agréable à porter, ce genre de vêtements. Et puis il en mettait partout, si quelqu’un glissait il en serait seule responsable ! Est-ce qu’elle considérée comme complice si elle ne le lui disait pas ? L’accuserait-on de non assistance à personne en danger, avant même que ça n’arrive ? C’était à creuser.
Son visage s’illumina quand il lui parla d’un poulpe et elle tendit la main pour toucher son poignet, comme pour lui dire quelque chose… Aussitôt un courant électrique la traversa et son esprit s’emplit soudain d’images aussi brèves que furtives, anciennes, récentes, des flashs d’une évidence et des sons de vérité. Des poissons clowns. Un océan. Deux océans. Un saut vert. Des bocaux. Un aquarium. Un requin-balaine. Un camion. Un poulpe qui conduit le camion. Un saut. Une cafetière. Une étiquette jaune. Une poussette. Un poulpe dans une poussette. Une dispute. Un câlin. Des loutres. Plein de câlins… Faites des câlins ? Faites des câlins !
« Oh, euh… Oh pardon ! »
S’exclama Adele en se rendant compte qu’elle venait de passer ses bras autour de l’inconnu pour l’enlacer et le serrer très fort contre elle ! Oh grand dieu, pourvu qu’elle n’ai pas crié sa dernière phrase ?! Faites que non, faites que non ! Elle se recula vivement d’un pas, rougissant soudain. Qu’est-ce qui lui avait pris, voyons ? Ce n’étaient as des manières ! Et puis qu’est-ce qu’il allait dire ? S’il la prenait pour une fille facile, elle ne pourrait lui donner tort mais… Pitié, qu’il ne la confonde pas. Ce n’était pas son genre, promis ! Promis…
« Désolée, je… Oh bon sang, vraiment navrée ! »
Voilà qu’elle était trempée en partie à son tour ! Elle épousseta sans succès le haut de sa tenue, se mettant des claques mentales pour son manque soudain de savoir vivre, et se dépêcha de trouver quelques mouchoirs dans son sac pour essayer d’essuyer tout ça. Oh la la, mais qu’est-ce qu’elle avait encore fait ?! L’eau c’était pour les poissons, pas pour les humains ! Poisson…
« C’est que, j’ai pensé à un très bon ami et… Je sais que nous avons vécu beaucoup de choses tous les deux mais, je ne sais pas pourquoi, j’ai l’impression de ne pas l’avoir vu depuis longtemps. »
Elle se tapota le menton, évitant soigneusement de le regarder. Pourquoi ne parvenait-elle pas à oublier qu’elle lui avait fiat un calin ? D’habitude ça marchat très bien cette amnésie !
« Vous allez me prendre pour une folle mais, j’étais amie avec un poulpe. Avant. Il avait que sept tentacules mais il avait trois cœurs ! Vous saviez que les poulpes avaient trois cœurs ? Il n’était pas très gentil pour quelqu’un doté de trois cœurs mais je l’aimais beaucoup… Il s’appelait Hank. A tout hasard, vous ne sauriez pas où je pourrais trouver Claire Chazale ? Elle, elle saurait me dire où il se trouve. »
Elle savait toujours tout cette dame, c’était fort pratique.
Arthur Cane
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Arthur avait frissonné lorsqu'Adèle l'avait touché. Il fuyait tout contact, et celui-ci l'avait surpris, il s'était tout de suite figé, poings fermés et dos tendu, et lorsqu'elle l'avait pris dans ses bras, même sa respiration avait semblé s'arrêter. Pourquoi l'avait-elle enlacé ainsi ? Même Bart n'était pas tactile avec lui, étant son meilleur ami. Et lui qui détestait qu'on vienne le toucher, il se surprit à ne pas avoir détesté cet instant. C'était peut être dérangeant, mais nouveau. Le contact d'Adèle Atkins, la sentir près de lui après autant d'années à avoir été si loin qu'elle n'était qu'un souvenir qu'il voulait oublier... c'était étrange. Mais il pouvait bien le supporter.
Lorsqu'elle le lacha, pour s'excuser, confuse, son regard, intense et légèrement perdu également se plongea dans les yeux de la jeune femme. Il ne dit rien, que devait-il dire ? Il la laissa parler quelques secondes, avant de se reprendre.
Adèle, ne vous excusez pas, insista-il en passant une main délicate sur l'épaule de la jeune femme pour la calmer sans la brusquer. Ce qu'il n'aurait jamais dit -ou fait- à quelqu'un qu'il ne connaissait pas. Elle, il la connaissait que trop bien. D'où la confusion d'Arthur.
C’est que, j’ai pensé à un très bon ami et… Je sais que nous avons vécu beaucoup de choses tous les deux mais, je ne sais pas pourquoi, j’ai l’impression de ne pas l’avoir vu depuis longtemps.
C'est toute une vague de surprise, ou de choc, qui avait traversé le corps d'Arthur. Sous la surprise d'ailleurs, la peau de son corps avait légèrement viré au rouge avant qu'il ne se reprenne à la seconde d'après. Pour lui, il était évident qu'elle l'avait oublié. Au bout de seulement quelques heures sans le voir. Alors après des années sans l'avoir revu... ce n'était pas considérable que Hank, celui qu'il était avant, soit encore dans ses souvenirs.
Mais... se pouvait-il que...
Alors elle continuait à parler. Elle le regardait et Arthur ne lacha pas son regard, plongeant ses yeux dans les siens en ne perdant rien de tout ce qu'elle disait. Elle se souvenait. De tout. De son membre arraché, du nombre de coeurs... Il n'avait jamais vraiment assumé ce détail, d'ailleurs, c'était elle, avec preuve, qui était venu lui annoncer qu'il en avait autant. Elle se souvenait aussi de son comportement à son égard, pas très gentil pour ce qu'il avait pu lui dire. Arthur le regretta, un souvenir qu'il aurait préféré meilleur, alors il regretta les mots qu'il avait pu dire, oubliant parfois que certains discours constituait les armes les plus tranchantes. Mais surtout, elle se souvenait de son nom.
Trois battements de cœur et elle oublierait.
C'était faux. Il s'était trompé, il l'avait sous-estimé. Après toutes ses années, elle n'avait absolument rien oublié. Le cœur d'Arthur s'était emballé, sa respiration s'était accéléré, il se tenait, fébrile devant elle. Tout ce qu'ils avaient vécu était encore présent dans ses souvenirs, alors que lui aurait aimé oublié, en pensant qu'elle l'avait fait aussi.
Alors, bouleversé, frôlant le vertige, il se raccrocha mentalement à sa mémoire. Il se sentait coupable. Serait-elle triste de savoir qu'il avait voulu oublié ? Je l'aimais beaucoup. Cette confession résonnait dans sa tête, encore et encore, une phrase qui se grava en lui. Dory avait changé tout le cours de son existence. Se rendre compte de tout ça le touchait bien plus qu'il ne l'admettra jamais.
Je...suis Hank. C'est moi. Ces mots s'étaient arrêtés à la frontière de ses lèvres. Devait-il lui dire ? Lui en voudrait-elle pour ne pas être venu la rencontrer pendant tout ce temps ? Comment elle accueillerait la nouvelle ? Était-ce vraiment approprié de venir bouleverser son quotidien qui devait pourtant être fragile ?
Mais au fond de lui, il savait que ce n'était pas pour ça, qu'il était réticent à lui avouer. Il avait peur, un sentiment qu'il reniera ressentir.
Je ne sais pas où est Claire Chazal, je suis vraiment désolé.
Il garda le silence pendant de courtes secondes, avant d'esquisser un sourire, certainement le premier jusque là. Non, je ne vous prends pas pour une folle. Je suis certain que vous étiez tout aussi importante pour ce Hank.
Il était hésitant sur l'attitude qu'il devait avoir avec elle désormais. Ce qu'il savait, c'est qu'importe sa décision, il ne voulait plus la perdre.
Vous êtes trempée, je peux vous aider pour ça en revanche. Si vous voulez bien venir avec moi ?
Il s'assura qu'elle le suive avant de se retourner pour ouvrir le chemin. Dos à elle, son visage désormais inaccessible à la vu d'Adèle, son expression trahissait désormais toute la surprise qui l'habitait. Et toute sa confusion. Il se dirigea vers un escalier interdit au public, qu'il ouvrit avec la clé qu'il sortit de sa poche, avant de monter l'escalier qui se trouvait derrière.
La salle à l'étage dans laquelle il l'emmenait était privée. Lui seul se rendait ici, un espace qui lui était accordé lorsqu'il voulait prendre une pause. Il mangeait souvent ici son déjeuner à la pause du midi, et parfois même, il s'y était assoupis. Un endroit qui lui était précieux, si bien qu'Adèle était la toute première personne à venir ici.
Sa salle de repos avait les fenêtres fermées, bien que celles-ci donnaient sur une magnifique vue du zoo lorsqu'elles étaient ouvertes. Mais si elles ne l'étaient pas, c'était pour apprécier la douce lumière des néons de la salle : des bandes lumineuse entouraient une table en verre, et des lumières pastelles étaient diffusées depuis les sièges autour. Des néons entouraient les deux aquariums, celui des poulpes, à droite, qui était le même observé à l'étage en dessous, qui s'élevait jusque là, de même que celui des méduses, à gauche. Ces dernières, fines et danseuses, étaient phosphorescentes, laissant échapper une couleur bleue de leur membrane.
Au fond, des toilettes et une salle de bain. Arthur s'approcha du casier qui était à côté en parlant enfin.
C'est ma salle de repos. Si la lumière vous dérange, je peux ouvrir la fenêtre.
Il ouvrit un casier, dans lequel était rangés des vêtements de l'aquarium qu'il distribuait habituellement aux employés de l'aquarium qui étaient sous ses ordres. Il en prit un à la taille d'Adèle pour les lui tendre.
Vous pouvez mettre ça le temps que vos vêtements sèchent. Ce n'est pas ce qu'il y a de plus beau, mais je suis certain que ça sera ravissant sur vous. Il se figea un instant, hésitant sur ce qu'il venait de dire, une attention verbale qui ne lui ressemblait pas. Vous pouvez vous changer dans la salle de bain.
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Adele B. Atkins
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Tu m'as dit mets les voiles Et reste pas solitaire Suis une étoile, un phare, une terre
Lorsqu’un sourit décida de se pointer sur la figure d’Arthur, Adele eu un sourire en retour. Ah, ça le rendait tout de suite un peu plus sympathique ça ! Ça changeait de son air un peu livide, comme s’il avait un truc à se reprocher ou quelque chose qui n’allait pas dans sa tête aux yeux clairs. Elle n’aimait pas beaucoup que les gens s’einquiètent ou s’en fassent, il y avait tellement d’autres choses plus joyeuses à songer, comme le simple fait de voir le soleil se lever ou ces délicieux brownies de chez Harper qui… Pourquoi est-ce qu’elle parlait de Brownies ? Est-ce qu’il était pâtissier ? Minute. Minute, minute… des affaires trempées, des bassins, le silence de l’obscurité feutrée et… Des poissons. Plein de poissons. L’aquarium ! Depuis quand l’aquarium fournissait des brownies ? O_o
« Hank ! »
S’exclama-t-elle lorsqu’il prononça son prénom.
« Vous connaissez Hank ?! C’est vrai ? Vous savez où je peux le trouver ? J’aurais beaucoup de choses à lui dire et… D’autres à me faire… Pardonner. Je crois. Je ne suis pas sûre… »
Sa voix s’était diminuée sur la fin, la perdant dans des pensées à son tour en essayant vainement de se souvenir. Elle sentit son cœur se serrer dans sa poitrine et eu envie d’y porter sa main. Culpabilité. Il y avait de la culpabilité qui se répandait dans ses veines. Mais aussi un soupçon étincellant et une certaine forme de joie. De tranquillité. Puis de l’inquiétude quand Adele fronça les sourcils. Il fallait qu’elle le retrouve et qu’elle lui dise. Il fallait qu’elle le revoit pour s’excuser de l’avoir oublié. De ne pas l’avoir trouvé avant. C’était important, très important.
La jeune femme se retrouva à suivre le prénommé Arthur dans des escaliers un peu étroits mais très bien éclairés, c’était la moindre des choses pour éviter les accidents. Curieuse de savoir où ils se rendaient, elle rangea soigneusement son calepin dans son sac à main et en tapota le dessus comme pour se rassurer. Ne pas oublier. Ses yeux parcoururent la pièce tandis que sa bouche faisait un « O » de surprise devant l’espace cosy et sobre qui apparaissait. Une salle de repos. Mais une salle avec des couleurs fantastiques qui la firent bugger un instant ou deux.
« Des poulpes ! »
Glapit Adele de satisfaction en s’approchant du bassin, collant ses paumes sur la paroi et s’en approchant pour tenter de les voir d’un peu plus près.
« J’adore les poulpes ! Vous saviez qu’ils avaient trois cœurs ? Ca voudrait dire qu’il sont trois fois plus gentils que le reste des animaux… ou alors qu’ils souffrent trois fois plus. »
Elle se mordit la lèvre en se redressant, se rendant compte de son impolitesse. Arthur venait de lui parler et elle n’était pas trop certaine de ce qu’il venait de dire… Le voyant tendre un vêtement à son attention, elle le prit prudemment entre ses doigts et l’observa. C’était une tenue sombre comme la sienne. Est-ce qu’elle travaillait ici ? Parce que lui oui, visiblement, vu le petit logo sur son badge et son tee-shirt. Mais pourquoi est-ce qu’il…
« Oh ! Oh oui, ce n’est pas bête ! Pardonnez-moi, j’avais… Oublié. »
Elle se tapota la tempe de l’index et après un énième remerciement, elle se dirigea vers la salle de bain qu’il lui avait indiqué. Elle referma la porte et tira à peine le loquet, se retrouvant face à son propre reflet dans le miroir. Son maquillage n’avait pas coulé, c’était bien ; Miss Joanne n’aurait pas apprécié qu’elle ne se mette pas en valeur et qu’il la trahisse. Le maquillage existait pour embellir, pas pour porter préjudice. Ses lèvres s’étirèrent dans un sourire et, patiemment, Adèle défit ses vêtements avant de les poser soigneusement sur le rebord de l’évier. Ils n’étaient pas si mouillés que cela mais elle serait indéniablement plus à l’aise quand ils seront secs. Avec une hésitation, elle enfila la tenue bleu marine qui ne la serra pas trop et elle rassembla ses cheveux en arrière dans un chignon bas et faussement négligé.
Comme ça, elle ressemblait vraiment à un employé de l’aquarium. Cela l’amusa beaucoup et quand elle rouvrit la porte, elle ne se départit pas de son sourire. De retour dans la pièce, la jeune femme déposa ses affaires sur une chaise et s’approcha bien malgré elle du deuxième aquarium aux teintes bleutées. La tranquillité des méduses qu’elle y vit trancha avec l’agitation des poulpes et elle resta un moment immobile, à simplement les regarder.
Si bien que lorsque quelqu’un toussota dans la pièce, elle fit un bon de côté et porta la main à son cœur pour tenter d’en calmer les affolements !
« Doux jésus, vous m’avez fait peur ! »
Adele ouvrit la bouche puis la referma pour réguler son souffle, rassurée par les paumes levées que l’homme agita devant lui pour s’excuser.
« Excusez-moi, mais vous m’avez surprise et je ne vous ai pas entendu arriver. Vous avez besoin de quelque chose ? J’étais… J’étais juste en train de regarder les méduses. Elles sont magnifiques. J’aime beaucoup les méduses mais… Je crois aussi que j’en ai un peu peur. »
Elle se tapota les lèvres de l’index, reportant son attention sur les animaux évoluant dans l’eau.
« J’ai été brûlé par une méduse… Oui, c’est ça, j’ai été brûlée par une méduse une fois ! Je devais être petite parce que je ne sais plus exactement comment s’est arrivé mais… Juste là. »
Elle désigna son flanc sous le vêtement.
« Marin m’avait bien dit qu’il fallait faire attention et ne toucher que les chapeaux mais… On a fait la course et… J’ai pas touché que les chapeaux. »
Sa voix s’éteignait encore, comme lorsqu’elle se rappelait d’un souvenir et que celui-ci s’enfuyait aussi vite qu’il était apparu dans le crâne de la jeune femme. C’était compliqué. Toujours compliqué… Se redressant vivement, elle couru jusqu’à son sac et en extirpa un bloc de post-it jaunes : rapidement, mais soigneusement, elle griffonna quelque chose dessus et sembla satisfaite lorsqu’elle relu les quelques mots. Marin. Méduses. Brûlure. Tout allait si vite dans sa caboche qu’Adele fut satisfaite d’avoir pensé à l’inscrire quelque part. James serait fier d’elle ! Chris aussi, mais il ne le dirait pas parce qu’il était un peu trop gentil pour ça.
Elle se tourna lentement vers l’individu toujours présent dans le petit salon de repos, penchant la tête sur le côté.
« J’aime beaucoup les animaux marins, des fois, j’ai l’impression qu’ils comprennent un peu ce qu’on dit… Mais je ne sais plus si j’ai fini de faire le tour de l’aquarium ou pas. Je le fais toutes les semaines, j’aime beaucoup. Vous savez si je suis sortie avant d’être trempée ou pas ? »
Elle se pencha en avant pour lire son badge.
« … Arthur. Je n’avais pas oublié mais je voulais être sûre ! »
Elle eu un gloussement gêné.
« Vous êtes gentil. Vous me rappelez un ami… Il m’a aidé et je n’ai pas eu le temps de le remercier suffisamment. Ca vous le fait à vous aussi, parfois, d’avoir des regrets sur quelque chose que vous auriez dû faire tout de suite ? »
Ses yeux se rivèrent dans les siens.
« Je veux dire, c’est important de dire aux gens qu’on aime à quel point on tient à eux… Je crois qu’il y a eu un sort, ou quelque chose comme ça, car je ne me souviens pas bien de ce qu’il s’est passé. Mais un jour, ils étaient là et le lendemain, plus là. Et j’ai eu beau remonter la piste des coquillages, je ne les aie pas tous retrouvés. Ça vous l’a fait à vous aussi ? Vous savez quoi faire pour résoudre ce genre de problèmes ? »
Si seulement… Ses joues rosirent légèrement quand elle se rendit compte qu’elle le fixait dans les yeux et, sans trop se contrôler, Adèle détourna le regard en se mordant la lèvre. Gênée. Une étrange chaleur dans le torse.
« Pardonnez-moi, je… Je dois vous empêcher de travailler avec mes bêtises ! »
Elle réajusta sa tenue dignement. Après tout, dans n'importe quel appareil, elle se devait d'être irréprochable ! Miss Joanne le lui avait appris il y a bien longtemps et cela, elle n'était pas prête de l'oublier !
« Si je peux vous aider pour quoi que ce soit, je suis prête ! Demandez-moi tout ce que vous voulez et… Enfin, tant que ça reste dans les limites de la bienséance, bien entendu ! »
Ça allait de soit.
Arthur Cane
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Lorsque Arthur se retrouva seul dans la pièce, Adèle en train de se changer, il s'était laissé tomber dans un fauteuil, devant l'aquarium des méduses. Ce qui était de circonstance, puisqu'il était... médusé. Adèle. Adèle. Un nom qui vibrait au rythme de l'océan. Ou alors était-ce parce qu'elle était rattachée à des souvenirs lointains qui lui rappelait l'océan ? Adèle, Dory... Un souvenir. Douloureux souvenir, douloureux pour n'être plus qu'un souvenir, une trace d'un passé, un passé pendant lequel, un très bref instant, il avait ouvert... son cœur, étonné par la simple idée que ce fut possible. Moment éphémère dans l'existence, puisque rapidement terminé. Le passé était mort, le présent était fade, le futur incertain, ne semblant qu'empirer au fil des jours tous amers. Et d'un coup, sans prévenir, après toutes ces années dans ce monde, la voilà. Il avait même eu du mal à le croire, pensant, quelques instants, que son esprits perdus et torturés s'était mis à avoir des illusions, faisant perdre le directeur de l'aquarium dans une mer de folie insoupçonnée.
Mais ce qui était fou ici n'était que la réalité. Elle était là, dans la même ville que lui. Elle avait une vie, bien construite, une existence bien plus remplie que la sienne. Elle semblait s'être sociabilisée ici comme elle l'avait été autrefois. Ça ne devait pas lui être très dur. Peut être spécial, mais, en dépit du handicap mémoriel, elle avait toujours eu ce talent... envoûtant, pour parler aux gens et les attacher. Et bien ! Cela faisait des années qu'Arthur ne s'était pas perdu comme ça, dans ses réflexions, qu'il tentait d'organiser en dépit du... choc. De la surprise. Adèle était là et le plus surprenant, le plus important à noter, était ce cœur qui s'emballait.
Adèle. Dory. Elle était là. Avec lui. Pourquoi se sentait-il ainsi ? A la fois effrayé, à la fois paniqué, à la fois... heureux. Une étincelle de bonheur venue subitement s'installer en lui. Adèle venait le retourner complètement. Il ne savait plus comment agir avec elle, alors que cette même question résonnait en lui comme une torture mentale. Devait-il lui dire, devrait-il la préserver d'un nouveau chaos dans son existence ? Et lui, que voulait-il ?
Sa compagnie, à n'en plus douter.
Il se figea, désolé, lorsqu'elle sa présence, brusque, lui fut effrayante.
Mais il n'avait pas répondu, n'osant pas s'excuser, n'osant pas interrompre le fil de ses pensées, trop précieuses pour se perdre. De la même façon qu'il n'avait pas parlé quand elle commença à lui raconter une nouvelle histoire. La méduse, une anecdote qu'il entendu des milliers de fois et l'entendre à nous lui donnait l'impression, soudainement, que ce passé perdu existait encore, et qu'il n'était plus si loin. Elle lui parlait de Marin, Arthur, attentif, comme s'il comptait toutes les confirmations qui venaient à la seconde. Oui, Arthur, c'est bien elle. Ne reste pas figé comme un idiot, ça ne te ressemble même pas. Et si tu la perdais, en restant là, à rien dire ?
Il sursauta presque lorsqu'elle prononça son nom. Elle se souvenait. Sa mémoire luttait contre l'oubli, et, dans l'effort acharné, les détails lui revenaient. L'histoire de leur rencontre ne s'était pas perdu dans le néant de son oubli. Son prénom lui revenait déjà.
Si vous n'avez pas fait le tour de l'aquarium, je serais ravi de vous le faire. C'est... une maison pour moi, personne ne le connait mieux que moi, finit-il par sortir, hasardeux, sur un ton à la fois perdu et décontracté. Ou qui se voulait décontractait.
Ses paroles se répétaient en écho dans sa tête, comme si les mots d'Adèle lui faisaient des reproches, puisqu'elle n'était pas consciente elle même pour les faire. Il était important de dire aux gens qu'on aime à quel point on tient à eux. Et, pour un instant de plus, il eut peur qu'elle parte, sans rien de plus qu'un nom pour pouvoir la retrouver. Arthur n'était qu'un misérable bagage de regret, un grand lâche qui ne s'en sortait que très mal dans la vie, uniquement parce qu'il ne faisait pas d'effort. Pas comme elle en faisait. Mais voulait-il vraiment rajouter ce cruel regret à la liste ?
Oh ne vous inquiétez pas, vous ne m'empêchez rien, vous êtes la bienvenue ici, dit-il alors pour sa deuxième prise de parole, encore... effrayé à l'idée de devoir... parler.
Il finit par se décider, et de s'approcher d'elle, lui demandant d'un geste s'il pouvait lui tenir la main. Premier effort anodin mais qui lui semblait important. Arthur avait du mal avec le contact physique. Il l'angoissait. Mais il le voulait, pour elle. Rien qu'en cet instant. C’est important de dire aux gens qu’on aime à quel point on tient à eux…
Je tiens à vous Adèle. Cet ami dont vous m'avez parlé, ce Hank à qui il arrivait d'être méchant par moment mais que vous avez réussi à toucher et à aider, ce poulpe à sept tentacules qui avait du mal à reconnaître qu'il était doté de trois coeurs, c'est moi. Arthur n'est qu'un nom qu'on m'a donné ici, mais c'est moi, Hank. J'ai... bien changé avec le sort, je sais.
Comme il s'y attendait, dire la vérité l'angoissait. Allait-elle en souffrir ? Il ne voulait pas la faire souffrir. Pas plus qu'il avait déjà pu le faire avant.