« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Entendant cette horrible chanson que cette Blake Malone chantait, j'eus presque le poil qui se hérissait sur mes bras. J'étais à la fois troublé, outré, et pris d'une petite colère, choqué d'apprendre que ce peuple inférieur avait osé écrire ce texte sur moi. J'avais appris que ce monde-ci avait sa propre Russie et une histoire qui possédait beaucoup de points communs avec la notre, mais je n'appréciais guère ce genre de déshonneur envers ma personne.
Je mis un instant pour sortir du restaurant, après avoir répondu à la remarque de Deborah. J'aimerais qu'on me l'explique aussi. Hors de question que je reste sur ceci.
Une fois dehors, je chargeais le navigateur du smartphone, me plaignant de la connexion mauvaise que cette technologie grossière pouvait avoir. J'avais appris à me servir de maints objets de cette époque, mais parfois, j'étais tout simplement étonné de constater à quel point ces humains pouvaient être fiers de leurs constructions tant défectueuses.
Rasputin est une chanson du groupe disco Boney M, succès de l'année 1978. Je fronçais les sourcils. Ils ne viennent même pas de mon époque, comment osent-ils prétendre être bien placés pour parler de moi ainsi ? Bobby Farrell succombe à une maladie cardiaque le 30 décembre 2010 à l'âge de 61 ans dans un hôtel de Saint-Pétersbourg alors que le groupe était en tournée en Russie.
En voilà une bonne nouvelle.
Cela signifiait cependant que je ne pouvais pas trouver les responsables de ces paroles ridicules. Je ne faisais plus dans le massacre et le meurtre (So 1910...) mais eux ne le savaient pas. Une petite menace et ils auraient compris qu'on ne se moque pas de Grigori Raspoutine, aussi bon soit-il devenu.
L'ancien moi aurait incendié leurs pays entiers. Voilà bien la preuve que j'avais changé, n'est-ce pas ?
Je retournais dans le Comics Burger, observant Deborah en premier, puis Anastasia, et enfin celles qui avaient osé chanter ce texte immonde. Je ne pouvais pas laisser mon image se faire ridiculiser ainsi. E si quelque part l'esprit de l'impératrice nous surveillait, il était hors de question que je laisse celle-ci se reposer avec ce message là.
Monsieur, puis-je vous emprunter votre piano s'il vous plait ?
Le jeune homme qui s'y trouvait voulut bien se lever, inclinant la tête respectueusement, ce que je fis en retour pour le remercier. Je pris place, ajustant le micro à hauteur de lèvre, que j'éteignis simplement le temps de quelques secondes pour stopper Jean-Marc Généreux que je voyais du coin de l'oeil sur le point d'hurler de nouveau. Je lui chuchotais alors, d'un ton humble et ferme :
J'aimerais chanter quelques mots qui me sont chers. Je vous prierai de ne pas gacher le moment avec votre voix qui n'est manifestement pas prédisposée au chant. A moins de vouloir un cobra à la place de votre micro, je me laisserais chanter en paix.
Je n'étais clairement plus assez puissant pour transformer un tel objet en un animal aussi imposant, mais ce n'était pas la question. En revanche, je pus me concentrer quelques secondes, serrant les dents pour forcer ma faible magie à fonctionner. Si au début elle semblait réticente à être coopérative, finalement, je réussis à éteindre toutes les lumières de l'établissement, dirigeant seulement quelques projecteurs dorés sur ma personne.
Et enfin, je commençais à jouer une mélodie qui m'était naturellement venu.
I'm trying to hold my breath Let it stay this way Can't let this moment end You set off a dream with me Getting louder now Can you hear it echoing? Take my hand Will you share this with me? 'Cause darling without you
All the shine of a thousand spotlights All the stars we steal from the nightsky Will never be enough Never be enough !
Alors que j'avais commencé le refrain, une chaire de poule parcouru mon corps. L'intensité de mes sentiments avait pris le dessus, faisant danser les lumières. Et alors, je n'étais plus dans le même endroit. Je me trouvais, toujours avec mon piano, chantant de ma plus forte voix, au centre de la salle de bal du château impérial. Autour de moi, des centaines de couples dansaient, mains dans la mains.
Towers of gold are still too little These hands could hold the world but it'll Never be enough Never be enouuuuuuuuuuuuugh For me !
Soudainement, les couples finirent par s'évanouir, et j'observais, juste Alexandra et Nicolas, en face de moi, d'un regard à la fois colérique, rêveur et triste, puisant dans toutes les forces de mon âme pour rester digne et assécher les larmes qui se faisaient sentir au fond de ma gorge avant même qu'elles ne sortent. Les empereurs dansaient au rythme de la musique, mains dans la mains, face à moi, invisible et pas vraiment là, rêveur impuissant d'un souvenir qui n'avait jamais existé. Comme les quelques sentiments pour lesquels je vivais autrefois.
Never, never Never, never Never, for me For me ! Never enouuuuugh Never enouuuuugh Never enouuuuugh For me For me For meeeee !
Soudainement, le piano finit par s'évanouir dans les airs, la musique continuant autour de nous, comme l'orchestre de la plus belle des comédies musicales, alors que je m'approchais d'Alexandra, qui était désormais seule. Je lui prenais sa main, et nous dansions enfin sur les paroles que je continuais de chantais plus intensément que jamais.
All the shine of a thousand spotlights All the stars we steal from the nightsky Will never be enough Never be enough Towers of gold are still too little These hands could hold the world but it'll Never be enough Never be enouuuuuuuuuugh !
Et enfin, je rouvrais les yeux, me retrouvant face à mon piano dans l'obscurité du Comics Burger, continuant à chanter, les mains toujours dansantes sur le piano. Mais le rêve de s'était étrangement pas éteint, les projecteurs ne se dirigeaient plus vers moi, mais vers quelqu'un en particulier qui m'observait depuis le public, que je fixais pendant que je chantais, sachant pourtant que je ne voyais que les songes trop forts de mon cerveau.
For me Never, never Never, never Never, for me For me Never enough Never, never Never enough Never, never Never enough For me For meeeee For meeeeeeee !
Et enfin, j'étais revenu à moi, les projecteurs braqués sur moi, le public du Comics Burger face à moi, suspendu à mes lèvres.
For me...
Jude Happer
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Presque deux heures que j'écoutais les chansons se succéder les unes après les autres. Ce petit spectacle ridicule organisé par Jean Marc Généreux me laissait un arrière goût amer. Et par dessus tout, la présence de Raspoutine me révulsait. Pourtant, j'étais resté. Pourquoi ? Je n'en avais aucune idée. Une sorte de curiosité malsaine peut-être. Ou simplement parce que l'ambiance n'était pas si mauvaise que ça après tout. Ou alors parce que je n'avais pas terminé ma part de galette et que rien n'aurait pu me faire renoncer à ce petit plaisir français. Bref, j'étais encore là quand mon ancien maître s'est à nouveau avancé sur la scène. Je riais encore de la chanson sur Raspoutine, la meilleure chanté ce soir à mon humble avis. Mais je pouvais déjà deviner à la tête de Greg que la chanson ne lui avait pas plu du tout.
Quel manque d'humour de sa part. Surtout quand il clamait haut et fort avoir changé. Les preuves n'étaient pas apportées. Au contraire, il montrait son vrai visage, celui qui ne supportait pas la critique. Tout ceci n'était qu'une chanson humoristique et j'avais la claire impression que s'il avait pu, il aurait fait une esclandre. Je le fixais donc alors qu'il commençait à chanter, un rictus moqueur se dessinant au coin de mes lèvres. Qu'est-ce qu'il croyait ? Que chanter une sérénade ferait oublier l'homme abjecte qu'il était ? Il se moquait du monde ou quoi ? La rage bouillait en moi. J'attendis qu'il termine sa chanson ridicule avant de me diriger à mon tour l'estrade et de me positionner derrière le synthétiseur.
J'avais quelques notions de piano et ce n'était pas très compliqué d'actionner un bouton sur un synthétiseur. Bon, c'était peut-être un peu plus complexe que ce qu'il ne paraissait mais je m'y connaissais un peu. Je lançais donc la musique avant de m'avancer vers le micro le plus proche et commencer à chanter de ma voix rauque tout en fixant Raspoutine bien droit dans les yeux.
"Look inside Look inside your tiny mind Now look a bit harder Cause we're so uninspired, So sick and tired of all the Hatred you harbor
So you say It's not okay to be gay Well I think you're just evil You're just some racist who Can't tie my laces Your point of view is medieval"
J'étais fatigué de ses faux semblants. J'exprimais ma rage envers Raspoutine, envers l'étroitesse de ce monde. Toutes mes rages et mes colères évacuées en une chanson cynique à souhait. Et j'entamais le refrain avec un petit sourire narquois. Mon regard profondément fiché dans celui de Raspoutine. Les premiers mots lui étant adressé avec toute mon âme.
Fuck you (Fuck you) Fuck you very, very much Cause we hate what you do And we hate your whole crew So please don't stay in touch
Fuck you (Fuck You) Fuck you very, very much Cause your words don't translate And it's getting quite late So please don't stay in touch
Je prenais un plaisir malsain à chanter ces paroles. J'étais à bout, clairement et c'était tellement jouissif de laisser ma rage s'échapper de façon non violente. J'avais encore mal à la main depuis la dernière fois. L'arbre ne devait certainement ne plus s'en souvenir mais ma main oui. Saloperie de verdure trop solide.
Do you get Do you get a little kick out of Being slow minded ? You want to be like your father It's approval your after Well that's not how you find it
Do you do you really enjoy living a life that's so hateful? 'Cause there's a hole where your soul should be You're losing control a bit, and it's really distasteful
Toute cette partie lui correspondait tellement bien à mes yeux. C'était tout le dégoût qu'il m'inspirait qui transpirait à travers ces paroles. Toute cette vulgarité ne me ressemblait pas vraiment.
Fuck you (Fuck You) Fuck you very, very much Cause we hate what you do And we hate your whole crew So please don't stay in touch
Fuck you (Fuck You) Fuck you very, very much Cause your words don't Translate and it's getting quite late So please don't stay in touch
Mais c'était grisant. Et je me prenais au jeu. Y mettant toute l'ardeur dont j'étais capable. Même si je ne me souvenais pas que cette chanson était aussi longue.
Look inside Look inside your tiny mind Now look a bit harder Cause we're so uninspired, So sick and tired of all the Hatred you harbor
Fuck you (Fuck You)
J'y avais mis toute ma haine. Mon regard plus noir que jamais dans celui de Raspoutine. Mon ennemi. Et je l'emmerdais de toute mon âme.
You say you think we need to go to war Well, you're already in one 'Cause it's people like you that need to get slew No one wants your opinion Fuck you (Fuck You) Fuck you very, very much Cause we hate what you do And we hate your whole crew So please don't stay in touch
Fuck you (Fuck You) Fuck you very, very much Cause your words don't translate Translate and it's getting quite late So please don't stay in touch
C'était tout ce que je souhaitais ! Ne plus jamais avoir de nouvelles de lui. Ne plus jamais le revoir. Je donnais un coup de pied dans le micro alors que je chantais la dernière note et sans attendre les ressentis de chacun, je quittais le restaurant en remontant le col de mon manteau sur mon cou. Et je les emmerdais tous autant qu'ils étaient.
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Rafael Adler
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Once, there was a kingdom ruled by a kind king and a beautiful queen...
| Conte : Uncharted 4. | Dans le monde des contes, je suis : : Rafe Adler, l'insupportable.
En constatant le triste état de son hamburger, Dean eut l’air assez pensif… Jusqu’à ce qu’il se lance à la recherche de son ami, Clark. Avec un peu de chance, il parviendrait à le convaincre de lui en préparer un autre, tout chaud et délicieux, peu importe la contrepartie exigée : s’il devait faire la plonge, ou même nettoyer le restaurant de fond en comble après la fermeture, cela ne lui poserait aucun pro… Attendez un instant. Pourquoi ce crétin de Marques ne cessait de déambuler en tout sens, allant à une allure impressionnante pour ses petites jambes… La réponse ne tarda pas à lui être offerte lorsqu'il aperçut des braises rougeoyantes dans ses cheveux, qui constituaient à n’en point douter une menace des plus odieuses à sa personne si délicate… Un dilemme moral plus tard, et le Winchester reléguait ses griefs personnels au placard pour lui venir en aide, se saisissant d’un extincteur pour le vaporiser de mousse, étouffant les débuts d’un incendie potentiel. Le jury resta bouche bée, s’observant comme s’il s’agissait là d’un des plus grands affronts qu’on lui avait fait jusqu’à présent… Est-ce que la soirée était filmée ? Il fallait qu’elle le soit : pour une fois que le lutin restait muet… C’était appréciable. En tout cas, sa dégaine lui tira un rire, en plus de lui mettre une chanson stupide en tête.
« Le petit bonhomme en mousse… »
Ah, visiblement le concerné avait encore un minimum de jugeote pour se sentir concerné et le fusiller du regard. Peut-être était-il plus prudent de s’éloigner…
Abandonnant l’extincteur dans un recoin - histoire que personne n’ait la bonne idée de trébucher dessus, ce qui n’aurait plus rien d’étonnant dans cette soirée -, il se faufila entre les personnes qui dansaient, se promenaient et faisaient leur vie tout simplement tout en cherchant quelque chose - ou quelqu’un, il n’était pas très exigeant dans l’immédiat - qui pourrait être la future cible de ses enfantillages… Et cela ne lui prit que quelques secondes : un peu plus loin, une autre rouquine glisser quelques paroles à l’oreille d’un homme relativement… Vieux ? (Tiens, tiens…. ça à l’air intéressant par là.)
Il la vit retourner s’asseoir à sa table, et un sourire taquin étira ses lèvres. Sans se démonter, il se fit un devoir de la rejoindre, avant de s’installer sur la banquette qui lui faisait face.
« Et ben ! ça drague par ici, on dirait… »
La femme le détailla des pieds à la tête, avec une lenteur exagérée, une moue ennuyée sur le visage.
« Je vous demande pardon ? On se connaît peut-être ? Personnellement, je pense pas. Quelqu'un d'aussi agaçant au premier abord, je pense que je m'en souviendrais. »
Ouch, ça commençait bien, tiens. Il grimaça faussement, pour donner le change, avant de reprendre son air amusé.
« Et ben, on dirait que la miss sait se défendre... Je suis admiratif, sérieusement. Et je peux vous assurer que je suis loin d'être agaçant... J'me trouve plutôt adorable, en fait. »
Un sourcil se haussa, tandis que le regard de la rouquine se chargeait d’un mépris non dissimulé.
« Vous trouvez vraiment ? De mon point de vue vous êtes comme une vilaine écharde au pied : quelqu'un dont on a vite envie de se débarrasser. »
… Touché. Légèrement refroidi, il se recula au fond de la banquette.
« … Wow. C’est un poil violent, ça. Il pencha la tête sur un côté, tout en plissant les yeux.C’est le vieux qui vous met dans un tel état ? Il est si bon que ça ? »
Peut-être qu'il dépassait les bornes mais... Il ne pouvait pas s'en empêcher : ses répliques avaient piqué sa curiosité au vif.
«Désolée, je ne vois vraiment pas de quoi vous voulez parler. »
« Oh... Vraiment ? J'ai pas b'soin de vous faire un dessin, quand même ? ... Attendez un instant. Vous venez bien d'essayer de l'allumer, non ? »
« Ah... Maintenant je vois à quoi vous essayiez de faire allusion... Apprenez cher ami qu'on peu très bien glisser une information à l'oreille d'une personne du sexe opposé sans que cela ne signifie nécessairement qu'on a prévu de lui ouvrir ses cuisses dans la demie heure suivante. »
« ... »
Alors là... Il en restait bouche bée. Et son expression se changea rapidement en une grimace franche.
« ... Bah mince alors. D'habitude j'ai... Enfin… Il secoua la tête, cherchant à se remettre les idées en place. C'est un poil gênant, de se planter au point là... J'suppose que j'dois m'excuser, du coup, alors... Pardon. »
« Pendant que vous y êtes, excusez vous aussi d'être venu m'importuner alors que j'étais occupée à me moquer des personnes sur scène. C'est affreusement impoli. »
« Ah... pour ça aussi ? 'Scusez, 'scusez. Mais c'est pas vraiment sympa de se moquer des autres... On est pas tous super doué sur scène. »
« J'ai jamais eu la prétention d'être sympa. »
« J'm'en rends compte, à présent... Y vous est arrivée quoi pour que vous soyez aussi... Brute, avec les autres ? Psy de comptoir je sais à peu près faire... Même si y'a pas vraiment de comptoir proche de nous. »
Tiens, son air exaspéré lui aurait presque manqué. Et maintenant, il était même accompagné d’yeux levés au ciel.
« Et qui vous dit que j'ai besoin d'un psy de comptoir sans comptoir et probablement sans diplôme en la matière ? Je suis ce que je suis, c'est tout. Si vous votre rôle dans la vie c'est d'être le beau gosse indiscret qui se prend pour un psy, le mien c'est d'être l'exigence, le snobisme et l'insatisfaction incarnés. La joie et la gentillesse, je sais pas faire. Je suis pas là pour ça. »
« Wahou... Vaste programme. C'est un peu triste de se cantonner dans un seul rôle, non ? Enfin… Il haussa les épaules, avant de se décider à se relever. C'était sympa, la p'tite... Discussion ? Mais l'écharde va peut-être s'éclipser et vous laissez à votre plaisir de snobisme intégral. La soirée était faite pour s'amuser, pas pour... Enfin. J'espère que l'vieux saura vous décoincer, en temps voulu. »
Tout en marchant à reculons, il lui adressa un vague signe de la main. Note pour soi-même : les rouquines ne sont clairement pas les personnes à embêter… Peut-être que cela lui servirait de leçon : chercher à discuter avec tout le monde n’était pas la meilleure des idées…
...Quoi que. Sa bonne résolution du moment s’effondra presque aussitôt : son regard cherchait à présent le vieil homme… Et il ne tarda pas à le retrouver sur scène, à jouer du piano tout en chantant. Cela ne faisait que retarder son plan, mais il n’en changerait pour rien au monde. Il se rapprocha de l’estrade, avant de patienter dans son coin, en croisant les bras. Cela ne l’empêcha pas d’apprecier sa prestation, le choix de la chanson ne le laissait pas indifférent, même si cela changeait radicalement de ce dont il avait l’habitude d’écouter. Il ne se priva pas d’applaudir sincèrement lorsqu’il termina, et réussit à venir à ses côtés en quelques secondes seulement, lui adressant un grand sourire avant de désigner Deborah d’un signe de tête.
« Alors, ça se passe bien avec la Miss ? Ca avance ? J’espère que vous vous en sortirez, elle a pas l’air commode… »
Un regard empli d’incompréhension et surmonté d’un sourcil haussé fut sa première réponse.
« Puis-je savoir qui vous êtes pour prétendre pouvoir insinuer quelques choses à mon sujet ? »
« Baaah… Un individu possédant des yeux ? Non mais sérieusement. Vous ne pensez quand même pas être discret... Si ? »
« Vous êtes conscient que je peux brûler tout signe de pilosité sur vous ? »
... Attendez, là. C’était absolument pas la réponse à sa question, ça.
« ... Heu... »
Dans le doute, il jugea bon de se reculer un peu. Simple mesure de sécurité : il n’avait pas un super bon passif avec tout ce qui se rapprochait de près ou de loin au feu…
« Pour ça, non, je savais pas. Mais faut pas vous fâchez pour si peu, hein... J'en conclu que ça n'a pas été une réussite ? »
« La question de réussite ne se pose pas. Pourquoi n'allez-vous pas retrouver ce serveur derrière moi qui semble attirer votre attention ? Et vous n'aurez qu'à me dire si c'est une réussite, monsieur... Monsieur ? »
« ... Ah. Il se gratta l’arrière de la tête, l’air légèrement ennuyé. 'en déduis que vous aussi, vous savez vous servir de vos yeux... Evitez d'en parler trop fort, vous voulez ? Et je resterai muet comme une tombe de mon côté. Je retiens la leçon. Finalement, vous irez plutôt bien ensemble.... Vous n'êtes pas du genre à vous laissez marcher sur les pieds, hein ? Et si on pouvait éviter les monsieurs... ça fait trop officiel, sérieux. Dean ça suffit amplement. Enfin...»
L'autre hocha la tête, respectueusement.
« On se comprend, l'arrangement me va. Dean. »
Avant de s'éloigner, il se risqua à tapoter l'épaule de l'homme.
« Bonne chance en tout cas ! »
Indecision is annoying, but not more annoying than me.
Anastasia Romanov
« Men are such babies »
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| Conte : Anastasia | Dans le monde des contes, je suis : : Anastasia Romanov
Le J.A.H.R. avait visé juste : la moitié de Storybrooke (plus ou moins) s'était pressée au Comics Burger à l'occasion de cette drôle de soirée karaoké qui n'avait presque pas fait de dégâts. Quant au J.A.H.R., s'il avait été mentionné au début, il était littéralement resté dans son coin, estimant sans doute que Jean-Marc Généreux se suffisait à lui-même pour animer la soirée. Ce qui était sans doute vrai, d'ailleurs. Anastasia s'était amusée. Elle aurait préféré que Dimitri profite de la place "+1" qui lui avait été accordée (et pourquoi pas qu'il l'accompagne au piano, puisqu'il y en avait un !) mais cette légère déception avait été largement compensée par l'animation de la soirée qui touchait à sa fin. Un coup d'œil à sa montre bracelet apprit à Anastasia qu'il n'était pas loin de minuit. Déjà. Pourtant, elle avait l'impression de n'avoir entendu que 15 chansons. La jeune femme vida son verre d'un trait tandis que le Québécois le moins apprécié de tout le Maine montait sur scène après la dernière chanson. - Les amis, commença-t-il (il semblait débuter toutes ses phrases par ces deux mots, inlassablement prononcés sur le même ton). Un grand merci à tous pour votre participation plus ou moins enthousiaste et vos jeux de jambes plus ou moins en rythme. Malgré tous vos défauts, c'était beau, c'était chaud, c'était discooooooo ! Et ça... Il tourna le micro en direction de la salle dans l'attente de sa participation qui ne se fit pas attendre : - J ACHETE ! répliquèrent les participants. Quand le calme revint, on put s'apercevoir que les autres jurés et danseurs présents étaient montés sur scène, entrainant Dyson Walters dans leur sillage. Jean-Marc reprit le micro : - Les amis, je veux un tonnerre d'applaudissements pour notre ami Aspirateur Walters qui a eu la gentillesse de nous prêter son Comique Burger pour cette inoubliable soirée karaoké où vous avez tout déchiré ! Des applaudissements enthousiastes retentirent sur la scène et dans la salle. Puis Jean-Marc prit ue nouvelle fois la parole : - Les amis, puisqu'il faut partir enfin, que ce ne soit pas sans un dernier refrain ! Et tandis qu'il s'exclamait avec entrain, on entendit les premières notes de l'ultime chanson de la soirée. Et Jean-Marc, qui avait encore le micro, commença à chanter, accompagné par ses camarades du jury de Danse avec les stars. Ils n'étaient pas spécialement doués mais y mettaient toute leur bonne humeur :
I'm nothing special, in fact I'm a bit of a bore If I tell a joke, you've probably heard it before But I have a talent, a wonderful thing 'Cause everyone listens when I start to sing I'm so grateful and proud All I want is to sing it out loud
Le refrain allait arriver. Jean-Marc fit signe aux participants de se joindre à eux.
So I say Thank you for the music, the songs I'm singing Thanks for all the joy they're bringing Who can live without it, I ask in all honesty What would life be? Without a song or a dance what are we? So I say thank you for the music For giving it to me
Anastasia ne la connaissait pas par cœur mais se laissa emporter par la bonne ambiance et se leva, comme la plupart des gens. Elle avait vu son nouvel ami Dean grimacé en découvrant le choix de la chanson mais se joindre néanmoins à la chorale improvisée. Kara et Jezabel avaient fait de mêem, avec plus d'entrain, cependant. La femme rousse qui avait discuté - et même chanté ! - avec Raspoutine s'était aussi levée pour chanter. Elle semblait passer un bon moment. Quant à la reine des neiges, elle secoua la tête, navrée par ce spectacle et tenta de profiter de la diversion pour s'éclipser. Personne n'y prêta réellement attention, sauf sa sœur. Ailleurs la chanson continuait dans un esprit chorale à la Glee.
Mother says I was a dancer before I could walk She says I began to sing long before I could talk And I've often wondered, how did it all start? Who found out that nothing can capture a heart Like a melody can? Well, whoever it was, I'm a fan
So I say Thank you for the music, the songs I'm singing Thanks for all the joy they're bringing Who can live without it, I ask in all honesty What would life be? Without a song or a dance what are we? So I say thank you for the music For giving it to me
I've been so lucky, I am the girl with golden hair I wanna sing it out to everybody What a joy, what a life, what a chance!
Thank you for the music, the songs I'm singing Thanks for all the joy they're bringing Who can live without it, I ask in all honesty What would life be? Without a song or a dance what are we? So I say thank you for the music For giving it to me
So I say thank you for the music For giving it to me
Tout le monde s'applaudit à la fin de la chanson. Les animateurs d'un soir saluèrent puis s'en allèrent par la porte des cuisines. La soirée prenait définitivement fin et la salle s'anima, pour se dire au revoir et rentrer. Anya aperçut Anna, qui, essayant de se frayer un chemin à la recherche de sa fugitive de sœur, était arrivée à sa hauteur. Et s'y stoppa quelques temps pour la saluer : - C'était sympa de se revoir. La prochaine fois on essaiera de faire les choses bien, ajouta-t-elle avec un regard entendu. Anya gloussa. - Ce serait sympa, oui, approuva-t-elle avec un signe de la main car déjà Anna trouvait une brèche dans laquelle s'engouffrer pour suivre sa sœur. Anya n'était pas aussi pressée et prit le temps de ramasser ses affaires. Elle nota que Dean non plus ne s'était pas précipité à l'extérieur et l'avait même rejointe. - Vous participez souvent à des soirées de ce genre ? demanda-t-il. Parce que ça me ferait super plaisir de vous revoir un d'ces quatre ! En tout bien tout honneur, prit-il soin de préciser avec un sourire entendu qu'Anya lui rendit. - C'est la première fois, avoua Anastasia, radieuse. Merci. Je... Je vous aime bien aussi - en tout bien tout honneur, ajouta-t-elle comme pour le paraphraser mais un peu gênée par cet aveu. La rouquine farfouilla dans son sac et en sortit une carte de visite toute neuve sur laquelle on pouvait lire sa nouvelle attribution mais aussi l'ancienne ; Anastasia Romanov était désormais profileur linguistique et traductrice freelance. Et elle n'était pas peu fière de le montrer, même si elle donnait sa carte essentiellement pour qu'il ait son numéro : - Vous avez qu'à m'appeler, conclut Anya. Dean prit la carte, l'étudia et siffla d'un air admiratif. - Wow, je ne m'attendais pas à ça. C'est vraiment classe, comme job. Qui sait, on sera peut-être amené à travailler ensemble..., dit-il en se donnant un air mystérieux avant de la gratifier de son sourire qui était déjà devenu habituel pour Anastasia. - Vous savez où me trouver, reprit Anya, curieuse pour la suite éventuelle des événements. Elle mit son sac sur son épaule et se dirigea vers la sortie. Son regard bleu se posa sur Raspoutine et la jeune femme hésita un instant. Finalement, elle bifurqua vers lui pour le saluer. - Je ne vous savais pas pianiste, commença-t-elle. C'était... c'était réussi. Je pense que ça lui a plu...Bonne soirée. Anastasia avait, presque malgré elle, prit un air espiègle, un de ces airs qu'elle n'aurait pas pensé avoir en présence de cet homme. Mais... il avait aujourd'hui si peu de l'être noir qu'elle avait connu ! Et si la jeune femme voulait avancer elle ne devait pas ressasser leur passé aussi commun que douloureux. Une poignée de main plus tard, Anya prenait enfin la direction de la sortie pour de bon, non sans croiser le regard de Dyson et lui adresser un signe de la main. Elle s'engouffra dans la nuit, prenant la route de la maison. Vingt minutes de marche, peut-être moins si elle pressait le pas, l'attendaient. La jeune femme avait hâte de résumer cette soirée à Dimitri mais encore plus de l'embrasser.
Je regardais Anastasia s'éloigner après sa dernière remarque. Pendant un instant j'avais revu le petit Alexei qui avait déjà profité de quelques unes de mes notes de piano. Je tentais rapidement de chasser cette pensée. Elle me donnait le cafard et la déprime et les regrets ne m'allaient pas au teint.
En dépit des défauts de cette soirée, elle était agréable. Ce fut un plaisir, Deborah Gust, fis-je après une révérence en la laissant partir à son tour.
J'avais cherché Barthélémy du regard. Sur un dernier soupir, je ne pus que constater qu'il était déjà parti. Je ne pouvais plus laisser la situation telle qu'elle était. Sa colère ne s'épuiserait pas toute seule. Je comptais bien réparer ce qui avait été cassé avec lui. Je le retrouverai.
Je m'étais assis au bar, regardant le piano sur lequel j'avais déversé un flot de sentiments étonnement puissants. Je me surpris à me demander ce qu'aurait pensé l'impératrice s'il l'avait entendu chanter ce soir. Je me souvenais encore du dernier regard qu'elle avait posé sur moi l'an dernier avant de partir de l'autre côté. Dur.
J'étais autrefois le sorcier le plus puissant de la Russie, et me voilà aujourd'hui, assis dans un bar dans lequel on venait de chanter une histoire qui me décrit comme un mauvais Don Juan, sentimental et nostalgique. Comme pour me convaincre que je n'étais pas faible aujourd'hui, je venais de cramer la serviette en papier qui était dans mes mains.
Pathétique.
Combien de burgers Dean a mangé ce soir ?
Je me rendais compte que j'étais seul dans le bar. Il n'y avait plus que le personnel qui nettoyait. Dyson était accoudé à l'ouverture qui donne sur la cuisine, taquinant le cuistot, Clark s'il avait bien entendu, sur cet homme qui m'avait maladroitement abordé un peu plus tôt.
Il est sympa, m'en veut pas, répliqua Clark sur la défensive. Je ne t'en veux pas, il est marrant. Du moment que tu ne fais rentrer qu'un seul ami comme ça, tout va bien, acheva le propriétaire sur son ton ironique en riant à moitié.
Il se retourna alors, passant derrière le bar une fois qu'il remarqua que j'étais toujours là. Il sortit machinalement deux verres qu'il posa devant moi. Quel alcool je vous sers ? Devina-t-il.
Un verre de whisky fera l'affaire, fis-je en plongeant ma main dans ma poche pour attraper mon porte-monnaie. Dyson me stoppa. Vous en faites pas, c'est la maison qui offre. On va bientôt fermer de toute façon. Et j'essaye de me faire au gout de l'alcool. Vous avez le secret projet professionnel d'une reconversion alcoolique ? Il sourit, amusé. Non, c'est un... Il s'arrêta, fronçant les sourcils, se surprenant tout seul, manifestement troublé par ce qu'il s'apprêtait à dire. Une histoire de famille. Compliquée. Depuis longtemps ? Depuis 5 siècles... soupira-t-il avant de boire une gorgée de whisky. Je retins un rire en le voyant plisser les yeux et se crisper sous le gout de l'alcool qu'il détestait manifestement avant d'en prendre à mon tour une gorgée. Les gens ont parlé durant la soirée. De vous, et de Deborah. Chapeau. Vous devez être vraiment, vraiment top pour avoir réussi à la conquérir. Je laissais échapper un petit rire. Dans un autre temps, les gens qui parlaient, je les écrasais. Il n'y a aucune conquête à signaler. Mais je pense la revoir. Espérons, fis-je en levant mon verre avant d'en reprendre une gorgée. Ne faites pas comme si vous n'étiez pas concernés. Il n'y a que des sentiments assez forts pour troubler un homme comme vous l'avez été avant de me parler d'histoire de famille.
Il ne répondit pas, soupirant.
Nous voilà, deux hommes pris dans les filets d'une déesse au pouvoir qui nous dépasse, en compagnie d'eux-même uniquement, un soir comme celui-ci. Triste, rajouta Dyson, toujours sur un ton amusé.
Nous avions finit par poser nos verres, remerciant le cuistot pour la vaisselle qu'il achevait de nettoyer. Un dernier salut à Dyson avait été fait à la sortie du restaurant, puis nous nous étions laissés partir chacun de notre côté, avant de constater que nous marchions dans la même rue, lui en face de moi sur l'autre trottoir.
The sun is nearly gone No lights are turning on A silver shine that stretches to the sea...
Dyson avait commencé à chanter. J'haussais les sourcils en tournant la tête, avant de comprendre qu'il plaisantait encore, se moquant de la situation qui, en effet, était presque triste. Amusé, je continuais à marcher, un sourire sur mon visage.
We've stumbled on a view That's tailor-made for two What a shame those two are you and me...
J'haussais les épaules, emporté dans sa blague, toujours avec l'air amusé par le délire dans lequel était entré le jeune homme.
Some other girl and guy Would love this swirling sky But there's only you and I And we've got no shot
This could never be You're not the type for me !
Really ?
And there's not a spark in sight What a waste of a lovely night
You say there's nothing here? Well, let's make something clear I think I'll be the one to make that call
But you'll call?
And though you looked so cute In your polyester suit
It's wool
You're right, I'd never fall for you at all !
And maybe this appeals To someone not in heels Or to any girl who feels There's some chance for romance
But, I'm frankly feeling nothing
Is that so ?!
Or it could be less than nothing
Good to know, so you agree ?
That's right
What a waste of a lovely night !
Et sur un dernier rire, nous avions bifurqué chacun dans une rue différente, méditant sur le pathétique de cette fin de soirée.