« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
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« Rentrant au logis, le soir, l’oreille attentive
Aux plaintes de Philomèle, et l’oeil
Epousant la course d’un petit nuage brillant qui passe,
Il se lamente qu’un tel jour ait pu si vite s’enfuir,
S’enfuir comme une larme répandue par un ange
Qui tombe dans la transparence de l’éther, silencieusement. »
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« Tu veux mon chou ? » demandai-je d'un ton totalement détente, tout en retirant le chou de mon hamburger et en le posant sur le paquet encore fermé de Sidonie.
Je n'avais rien contre le chou. Je le respectais comme chaque aliment qu'on me présentait. Mais quelque chose ne passait pas avec sa couleur. Le chou c'était pas rouge. J'avais la sensation que le chou rouge c'était simplement un dérivé du véritable chou et ça me perturbait. J'aimais pas quand ça me perturbait. Et puis si Sissi manquait de chou dans son hamburger, elle en aurait en rab pour la peine.
« T'as assez de tomates ? » ajoutai-je tandis qu'elle venait d'ouvrir son paquet.
Sans lui laisser le temps de répondre, j'étais déjà en train de retirer les tomates de mon hamburger pour lui poser sur le côté de la boite ouverte devant elle, qui était totalement vide. Les tomates avaient quelque chose de vicieux en elle. C'était toutes ces petites graines. Quand vous mangez une tomate, y'a toujours cette impression que vous ingurgitez beaucoup de choses, vue le nombre incalculable de graines. J'aimais savoir ce que je mangeais, même en terme de quantité. La tomate c'était un légume bien trop instable proportionnellement parlant. Et puis mon amie aimait ça, donc autant qu'elle en profite. En tout cas, voilà. J'étais prête, je pouvais croquer dans le hamburger.
Au début, la sensation était étrange. Peut-être qu'il y avait bien trop de salade. Pourtant, j'avais bien veillé à en retirer quelques feuilles qui trônaient dans la seconde moitié de ma boite. Au second masticotage, j'avais la sauce qui prenait le dessus sur les ingrédients. Une fine couche de pesto qui donnait une sensation beaucoup trop salée, mais qui diminuait à chaque coup de dents. Le pain était riche et moelleux, quand au pannée de légumes, on le sentait bien prendre le dessus en fin de dégustation. Une fois avalé, j'avais laissé échapper un grand sourire.
« Improbable mais vrai. » dis-je d'un ton épanoui. « Un hamburger typiquement pour toi, sans la moindre traces de viandes. Qui l'aurait cru à McDonald's, n'est ce pas ? »
Je lui avais fait un petit clin d'oeil, avant de poser mon hamburger et de lui piquer quelques frittes. Je m'étais enfoncée sur la banquette du restaurant. C'était un endroit calme et peu fréquenté à cette heure de la journée. En pleine après midi les gens vacaient à leurs occupations plutôt que d'aller à McDonald's. Amiens était une belle et grande ville, principalement peuplée d'étudiants. C'était une chance quand on voulait manger tranquillement vers les quinze heures. Qui plus est, aujourd'hui je ne bossais pas, et la présence de Sidonie rendait à cette journée terne, une teinte colorée.
J'aimais pas les journées où je ne travaillais pas. On était ouvert tous les jours, toute l'année et même quand je n'étais pas censée être présente à la maison Jules Verne, il m'arrivait assez souvent de m'y rendre, parfois en tant que simple participante à une visite guidée, ce qui avait tendance à amuser Claude, le guide récurent. C'était un ami que j'avais rencontré là bas. Cela faisait déjà trois ans cette année. Penchant la tête vers mon hamburger, je me demandais comment j'allais réussir à le finir. J'avais à peine croqué dedans, que ça m'avait suffit. Même si entre temps, j'avais piqué quelques frittes à la jeune femme qui m'accompagnait, et que je venais de le refaire.
« Je vais emporter le reste, je le finirai cette semaine. » conclu-je.
On était jeudi, ça me permettrait de tenir jusqu'à dimanche minimum. Bien que je doutais de la qualité de hamburger après plusieurs jours. A moins qu'elle voulait le finir. En tout cas je n'aimais pas gâcher, donc il allait falloir en faire quelque chose. Laissant Sidonie manger tranquillement, je m'étais amusée à regarder les informations nutritionnelles sur la boite de mon repas.
« C'est pas étonnant que c'est tellement salé. Tu as vue la quantité ? Il y en a plus que les matières grasses, les acides gras et les sucres. Je trouve ça pas très juste pour les autres apports. Le repas idéal serait un apport linéaire entre tous les apports. »
J'avais fait une petite moue, m'en voulant d'avoir voulu manger ici. Même si au final, les apports avaient tous remplis leur part du contrat et contenté nos estomacs. Mais je regrettais qu'ils n'avaient pas tous eu la même chance d'être là au même niveau que les plus élevés. Aucun repas était parfait.
Sidonie V. Delaney
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| Conte : Le monde merveilleux des gens lambdas | Dans le monde des contes, je suis : : Sissi l'Impératrice Voyageuse
Quand on est végétarienne, c'est toujours le parcours du combattant pour manger dehors. Les restaurants proposent la plupart du temps un seul et unique plat adapté tout tristouné, avec pleins de légumes parce que bien entendu les végétariens sont les cousins éloignés des lapins et qui ne mangent rien d'autre. Mais oui, bien sûr. Je mangeais de la carotte matin, midi et soir, c'était mon plaisir gustatif ultime dans la vie. Côté fast-food, c'était pire. Je devais me contenter de frites ou de potatoes, en fantasmant sur un pain à hamburger qui avait l'air drôlement bon et sur la sauce secrète et mystérieuse d'un Big Mac que jamais je pourrai goûter. C'était injuste. Et douloureux. Et clairement de la discrimination envers 4% de la population française environ.
Mais les temps changeaient. Certaines personnes se réveillaient en sursaut avec une idée géniale en tête et créaient de grandes choses. Comme cette petite merveille qu'était le Grand Veggie. Enfin, quelqu'un avait entendu les prières silencieuses de milliers de végétariens et avait créé cet hamburger énorme et beau comme tout qui était posé juste devant moi.
- Il est bon?
Je questionnais Cara, qui en avait déjà prit une bouchée. Elle avait retiré la plupart des ingrédients mais l'expérience devait quand même être la même. J'avais hâte de goûter, mais pour l'instant j'étais trop occupée à prendre le Veggie en photo. Il fallait que j'immortalise ce moment. Et puis j'avais toujours en tête cette idée d'exposition de photographies de sandwichs. Si jamais un jour je me lançais, je voulais avoir celui là d'affiché dans la galerie. Comme ça même les végétariens auraient une bonne raison de venir.
- Ils auraient dû mettre plus de sauce. Là le pesto est pas assez étalé, c'est dommage.
Le hamburger était ouvert en deux, pour prendre une photo de l'intérieur avant de commencer à le déguster. Moi qui aimait quand la sauce dégoulinait à chaque bouchée, j'étais déçue. Alors je rajoutais de la sauce pomme-frite par dessus le chou et les tomates pour que le tout soit moins sec.
- C'est l'instant de vérité.
Il était temps de juger le produit. Côté aspect, il était vraiment top. Les graines de courge sur le pain ajoutait un petit truc en plus qui le rendait unique. Mais le "design" n'était pas le plus important. Le goût allait permettre de savoir si Mcdo avait réussi son pari.
- Mais chès crô bonch!
La bouche pleine, j'écarquillais les yeux, surprise par le goût et les saveurs. C'était vraiment délicieux! La galette panée était légèrement épicée et frit, avec des morceaux de carottes, peut être un poil trop grosses mais c'était pas trop gênant, et d'autres légumes qui se mariaient parfaitement. Et le pain avec les graines de courge était parfait. J'aurai pu le manger nature ou avec un simple bout de brie. D'ailleurs en parlant de fromage...
- Je sens pas l'emmental dans la galette.
Avec une petite moue triste, je fixais mon hamburger à moitié entamé, avant de relever mon regard de chien battu vers Cara qui attendait que je termine.
- Ils doivent mettre plus d'emmental. Et pourquoi pas rajouter une tranche de cheddar par dessus la galette. Voir même une sauce au fromage au lieu du pesto rouge. Parce que là, ça manque d'une bonne grosse dose fromage. Pour la peine, je lui mets la note de 8. Ou 7,5. J'hésite encore.
On ne plaisantait pas avec le fromage. Le must, ça serait qu'ils en fassent une version façon raclette pour les fêtes de fin d'années. Avec une galette de pommes de terre et des tranches de seitan au lieu des éternels jambons fumés et autres bacons.
- C'est surprenant q'il y ait autant de sel dedans. J'ai pas du tout l'impression qu'il soit trop salé. Alors que les frites, par contre...
Elles me donnaient tellement soifs à chaque fois que j'en picorais une que je devais les accompagnées de coca cola sans sucres. Et pourtant, même si elles baignaient dans le gras et le sel, je pouvais pas m'empêcher d'en reprendre à chaque fois. Elles rendaient un peu trop accro.
- Les frites Mcdo sont fabriquées avec un produit spécial et addictif. Mais pourquoi? Parce que les gérants sont des aliens qui veulent nous dévorer? Parce qu'il y a trop de pommes de terre dans le monde et qu'il fallait trouver un moyen de s'en débarrasser? Ou alors l'huile est pleine de produits chimiques qui transforment lentement mais sûrement nos cerveaux. Quel scénario pourrait être le plus intéressant à adapter en nouvelle ou en film?
J'avais reposé mon Veggie presque terminé dans sa boîte en carton tapissée de morceaux de choux et de salades qui avaient tentés une évasion pas très discrète, les sourcils froncés tandis que je réfléchissais aux multitudes d'idées qui germaient dans mon esprit sans cesse en surchauffe. Pour être sûre de rien oublier, je récupérais un stylo bic à encre rose dans mon sac en bandoulière, lissais une serviette en papier sur la table et écrivis soigneusement mes idées dessus. Toute idée vaut le coup d'être travaillée. C'était ma devise, elle était peut être pas très compréhensible mais je tenais à la respecter.
- Il me reste une bouchée à finir mais j'ai plus faim. Mais en même temps ça me gêne de gaspiller, surtout pour si peu. Tu veux bien m'aider à terminer?
Bon Cara avait pas fini son propre hamburger. Mais il devait bien rester de la place dans son estomac pour une toute petite bouchée de Veggie tout mini mimi, non?
- Au fait, tu veux faire quoi après?
Je penchais la tête pour questionner du regard mon amie. Elle pouvait demander tout et n'importe quoi. Quand on est liée à une Delaney, rien n'est impossible, tout s'achète. Et puis même si elle voulait juste qu'on aille chez elle ou chez moi pour regarder une série, ça m'allait très bien aussi. C'était sa journée de repos, alors c'était à elle de choisir.
Caroline G. V.
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Plus de pesto, c'était enregistré. Plus d'emmental, ça l'était aussi. Ca faisait pas mal de plus au final. Sidonie vivait dans les extrêmes et elle ne s'en rendait même pas compte. Mais étrangement, en la regardant, au lieu de lui en faire la remarque, je m'étais contentée de laisser échapper un petit sourire. Elle était amusante avec ses extrêmes bien à elle.
« Part directement sur un film. Ca a l'air long. Complexe. Y'a de la matière. C'est plus facile qu'une nouvelle où tu seras toute à l'étroit dedans. »
Tout en parlant, j'avais mimé quelqu'un à l'étroit dans une boite. Car oui, les nouvelles c'était des boites qui rendaient prisonnier un texte avec beaucoup de potentiel, au lieu de lui laisser la place qu'il fallait pour respirer, comme dans un livre. Jules Verne avait au moins cette délicatesse de s'être principalement concentré à l'écriture de texte aéré.
« Je vais me sacrifier. Mais tu cherches à me faire du mal ? » lui demandai-je d'une toute petite voix, tout en zieutant son restant de hamburger.
Le miens était à nouveau emballé, prêt à être transporté. Le siens était minuscule et allait finir dans une poubelle. Je ne pouvais pas laisser faire ça. Prenant mon courage à deux mains, je m'étais redressé sur ma chaise, j'avais approché mes mains et j'avais pris le petit morceau restant, en retirant bien tout ce que je n'aimais pas dedans et en ne gardant finalement que le pain et la galette. Après une hésitation, qui n'en était pas vraiment une, car je sentais encore un petit creux au fond de mon estomac, j'avais croqué un bout, pour finalement tout mettre dans ma bouche en une seule et unique grande bouchée. Je me surprenais parfois.
« Chi je veux chaire un truc avec choi ? » marmonnai-je entre deux mastications, avant de rigoler et de manquer de faire tomber le tout au dehors.
Heureusement, la serviette allait permettre de me masquer la bouche et de ne pas paraître comme étant la fille la plus écœurante que la terre avait portée. Il m'avait fallu une bonne minute pour terminer de mâcher et d'avaler le morceau. Après une gorgée du soda de Sidonie, j'avais pu répondre à sa question.
« Je ne bosse pas aujourd'hui. On peut aller à la maison du coup. » dis-je avec une petite mine toute gentille.
Car oui, en faisant les yeux doux, on obtenait plus facilement des choses. Et là je ne parlais pas d'aller à la maison, maison. Mais plus à la maison, Maison. Celle avec un grand M qui avait appartenu à Jules Verne par le passé. Mais on y allait souvent, même très souvent, voir trop souvent. Ca ne dérangeait d'ordinaire pas mon amie, mais cette fois ci on pourrait peut-être faire autre chose.
« Tu veux aller au disquaire du coin ? Il a surement de nouveaux arrivages. »
C'était une idée comme un autre qui permettrait de changer nos plans. Après tout on y allait que deux, voir parfois trois fois par semaine. Mais dans mes souvenirs, on n'y était pas encore allé aujourd'hui. Ca nous changerait. Et puis, je lui souriais. Quand on souriait tout était possible et acceptable, n'est ce pas ?
Sidonie V. Delaney
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Comment était-il possible de résister à cette bouille? Quand elle faisait cette tête, elle était encore plus mignonne qu'un bébé pingouin avec une coquille d’œuf au sommet du crâne. Je pouvais rien lui refuser. Même pas d'aller faire un tour dans la fameuse maison de Jules Verne. Et pourtant, j'aurai préféré qu'elle propose autre chose, pour changer un peu. Même si jamais j'aurai dit non pour aller l'explorer encore avec elle. Je la connaissais beaucoup trop bien, cette maison. Et elle aussi. Elle avait jamais envie de partir à l'aventure, de découvrir de nouveaux lieux?
- Je vote pour le disquaire!
Étonnamment, il y avait le choix pour cette fois. On y allait très régulièrement aussi mais, au moins, elle ne passerait pas tout son temps libre sur son lieu de travail. C'était mieux si elle faisait un petit break, même le temps d'une journée. Et quoi de mieux que la musique pour oublier le boulot? Beaucoup de choses, mais pour l'instant, on pouvait se contenter de disques et de vieux vinyles.
- Tu veux qu'on prenne un dessert avant de partir? Ou ton estomac hurle à la mort comme si il se faisait torturer par le vilain clown du Mcdo?
J'empilais les boîtes désormais vides sur le plateau grisâtre du fast-food, en faisant bien attention de ne pas embarquer au passage le Veggie quasi intact que Cara avait laissé. Je ne voulais pas sacrifier un pauvre hamburger encore mangeable dans une poubelle. Vu son appétit de moineau, il allait lui faire encore de nombreux repas. Tant mieux pour elle, elle allait pouvoir faire de sacrées économies sur les courses. Si je n'avais pas autant aimé les menus bien complets et qui remplissent bien l'estomac, je lui aurai envié sa capacité à se contenter de peu. Mais ce n'était pas le cas.
- J'ai une meilleure idée! On va chez le disquaire, on passe devant la Maison et ensuite on va se prendre une gaufre. Tu en penses quoi?
Il me restait encore un petit peu de place pour une petite douceur. Et surtout une gaufre. De toute façon je lui demandais son avis, mais elle n'avait pas le choix. Après avoir marché un peu, j'aurai juste assez faim pour acheter une gaufre avec du caramel. Et une tisane pour l'accompagner, bien entendu.
Le plateau dans les mains, j'allais jeter les déchets dans la poubelle la plus proche de notre table. Je déposais ensuite le tableau désormais vide au sommet de cette même poubelle, avant de sortir de mon sac un petit flacon de produit pour les mains. Je déposais un peu du gel dans le creux de ma paume, puis entrepris de désinfecter à fond pendant trente secondes mes mains toutes entières, en incluant aussi les poignets. Cet endroit était un nid à bactéries. Je ne voulais pas attraper la grippe ou une maladie horrible qui me clouerait au lit pendant plus de deux jours. Jamais je pourrai le supporter. L'ennuie finirait par me tuer.
De retour à la table où j'avais abandonné Cara, je restais debout et enroulais autour de mon cou mon écharpe aux couleurs de la maison Serdaigle. Il ne faisait pas encore très froid, mais j'avais trop envie de pouvoir la ressortir et la montrer fièrement au reste du monde.
- Dis...
On était enfin sorties du Mcdo pour nous diriger vers la rue où se trouvait le disquaire. Comme prévu, j'avais trop chaud à cause de mon écharpe. Mais il était hors de question que je la retire. Il faut souffrir pour afficher les couleurs de sa maison Poudlard.
- Et si on se déguisait en Lilo et Stitch pour Halloween? Tu pourrais même être en Stitch quand lui même est costumé en Elvis! Tu serais tellement choupie avec les cheveux gominés et l'espèce de combinaison en cuir blanc! Moi j'ai encore la perruque brune de quand j'ai joué le fantôme de "The Ring". Et je connais un super site américain qui vend des vêtements Disney, dont la robe de Lilo. Avec mon appareil photo, ça rendrait tellement bien.
Tellement parfaitement bien. Ça faisait de longs mois que je cherchais le costume parfait pour Halloween. Je voulais que celui de Cara et le mien soient assortis. Mais jusqu'à maintenant, rien ne l'avait emballé. Pourtant qu'elle se déguise en gaufre Eggo et moi en Eleven de la série "Stranger Things", ça aurait été original et inédit. Et puis qui ne voudrait pas être une gaufre? C'était le rôle d'une vie !
Caroline G. V.
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J'avais stoppé la jeune femme en plein milieu de la rue. Me retrouvant face à elle, j'avais posé mes mains sur ses épaules et je l'avais regardé bien droit dans les yeux. Puis, après une petite hésitation, je lui avais dit ce que j'en pensais.
« D'accord. »
C'était peut-être un peu très théâtrale toute cette mise en scène pour simplement approuver son idée. Mais Sidonie adorait quand on y mettait les formes. On s'était remises en route pour arriver devant la devanture du disquaire, avec dans la tête, un déguisement bien définis. Cette année, ça serait Lilo & Stitch en mode Elvis. Parmi la foule de déguisements qu'elle m'avait proposé, c'était encore le meilleur.
Je n'avais ni envie de me déguiser en gaufre tandis qu'elle serait en Eleven. Ni en donuts alors qu'elle porterait la tenue d'Homer. Et encore moins en sucre glace, alors qu'elle serait le donuts, vue qu'elle s'était rendue compte qu'elle ne pourrait pas prendre assez vite du poids, afin d'être crédible en père de famille des Simpson. Est ce que c'était moi ou la gourmandise de Sissi se voyait même à travers nos tenues d'Halloween ? Je faisais ça pour elle en acceptant d'être le King. Et aussi un petit peu pour moi.
Une fois à l'intérieur, je m'étais justement mise à la recherche d'un disque que je ne possédais pas encore, et qui était justement du maître Presley. Comme d'habitude, j'avais montré certaines pochettes des plus amusantes à Sissi, tandis qu'elle cherchait ses propres disques dans son coin.
« Regarde qui est encore là. » dis-je en lui montrant un des disque les plus réputés de la boutique.
En réalité, il s'était fait une réputation qu'après de nous. C'était l'un des meilleurs morceaux d'Elvis et aussi le disque le plus vendus. Pour ça que le disquaire n'arrivait pas à s'en débarrasser. Toute personne normalement constitué, avait ce disque chez elle. J'en avais offert un à Sissi, un à Claude, un à divers visiteurs de la maison Jules Verne d'Amiens. Je tentais de liquider le stock et de le faire découvrir à ceux qui ne le connaissaient pas encore. Car oui, il y avait quelques ignorants de la bonne musique, qui peuplaient notre monde. Ca me surprenait moi même.
Mais celui-ci, il était toujours là. Le tout dernier exemplaire que personne voulait. Il était reconnaissable grâce à son étiquette rouge qui indiquait qu'il était bradé à 50%. Elle avait été collée sur une étiquette orange qui quelque mois auparavant, indiquait qu'il était bradé à 30%. Peut-être que gratuit, quelqu'un le prendrait. D'ordinaire je l'aurai acheté pour moi même, mais je n'aimais pas avoir quelque chose en double. Sissi avait déjà refusé que je lui en offre un second. Second elle, quand il ne serait plus là, le disquaire en sortirait d'autres pour nous inciter une nouvelle fois à en acheter. C'était un cercle vicieux.
« Tu te souviens du regard que t'as porté ce petit toutou quand on est allé au chenil ? Tu t'en rappelles ? Ce disque te porte le même regard. » avais-je dit en tournant la pochette du King en direction de la jeune femme et en faisant la moue.
Comment pouvait-on se montrer aussi cruel avec Elvis ? Ce n'était qu'un pauvre disque sans défense. J'en avais profité pour tourner la tête et m'approcher d'un jeune homme qui se tenait à quelque pas de moi, et qui fouillait dans le carton des disques en promotion. Celui que je tenais dans les mains s'y était trouvé pendant plusieurs mois, sans pour autant trouver d'acquéreur.
« Monsieur. » dis-je pour interpeller le jeune homme. « Arrêtez vos recherches, j'ai ce qu'il vous faut. »
Je lui avais mis sous le nez le disque. Il n'allait pas résister à son appel.
« C'est un exemplaire unique et rare du King. »
« Ouais, ma mère l'a chez elle ! C'est ringard comme musique. »
J'en étais resté bouche bée.
« Comment peut-on juger le King de ringard ? C'est le maître incontesté. Le plus grand interprété de tous les temps. Souvent copié, jamais égalé. Et ce disque est à -50%. » dis-je en pointant du doigt l'étiquette rouge.
Mais le jeune homme semblait ne pas comprendre l'importance de la chose.
« Vous bossez ici ? »
« Non. Mais ce disque a besoin d'un propriétaire. Il se sent seul depuis bien trop longtemps. »
Après une hésitation, un petit sourire s'était affiché sur le jeune homme qui avait regardé autour de lui avant de m'adresser la parole.
« Chez moi ou chez toi ? »
J'avais pris un air outré. Qu'est ce qu'il avait compris par ce que je venais de lui dire ?
« Tu te sens seule ? Et ta copine aussi ? A moi ça ne me dérange pas. »
J'avais porté une main sur mon coeur, tenant toujours Elvis de mon autre main.
« Je suis choqué. » dis-je en me tournant vers Sissi, tout en quittant le jeune homme qui s'était remis à farfouiller dans son carton, tout en grommelant.
Une fois face à Sissi, j'avais remis Elvis à son emplacement.
« Où va le monde ! » m'exclamais-je.
Ce n'était pas réellement une question. Ce jeune homme n'avait pas compris l'importance de ce que je lui demandais, préférant laisser son esprit pervers et esseulé, prendre le dessus.
« Tu as trouvé quelque chose ? » demandais-je à mon amie afin de changer de conversation et de nous concentrer sur autre chose.
Sidonie V. Delaney
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Oh mais pourquoi elle me reparlait de ce petit chien abandonné, tout seul, derrière un grillage, qui attendait en remuant la queue qu'on l'adopte? Ce souvenir était toujours douloureux. Il était si mignon, avec ses grands yeux marron, ses paupières tombantes et sa langue démesurément grande qui coulait de sa gueule comme un steak qu'il avait du mal à avaler. J'avais longuement hésité à l'adopter. Très longuement. J'étais restée la journée entière le regard plongé dans le sien. Puis j'étais revenue le lendemain. Et le surlendemain. J'étais encore venue le voir pendant une semaine. Et puis un jour; le monsieur du refuge m'avait expliqué qu'il venait d'être adopté. J'avais pas été assez rapide à me décider. Depuis, j'essayais de pas penser à mon petit Philibert de la Langue, qui faisait le bonheur d'une autre personne qui n'était pas moi. C'était mesquin de la part de Cara de m'en parler juste pour me faire culpabiliser parce que je ne voulais pas adopter son CD.
Je laissais Cara essayer de le vendre à sa nouvelle proie et allais fouiller les rayons et les caisses remplies d'albums en tout genre. J'aimais beaucoup Elvis. Il avait une très jolie voix, des coiffures magnifiques et des costumes exceptionnels. Mais je ne l'aimais pas assez pour le laisser prendre la place d'un autre CD alors qu'il avait déjà une place de choix dans le carton qui me servait d'étagère version cubique.
- Merci de la proposition, mais on est très bien toutes les deux. On cherche pas à rajouter un élément en plus dans notre duo.
Je fis un sourire au jeune homme qui avait l'air plus intéressé par mon amie que par Elvis. Je le comprenais. Elle, elle était jeune, jolie, fraîche et vivante. Je comprenais pourquoi il tentait sa chance. Même si c'était pas forcément le bon moment pour tenter une approche. Il valait mieux pas se mettre entre le King et Cara.
- Il est sûrement désespéré pour penser que tu essayais de le draguer. Si ça se trouve, il a jamais réussi à pécho. Tu étais peut être la première femme qui ne soit pas de sa famille à lui adresser la parole. Moi à sa place, j'aurai aussi vu ça comme une technique d'approche de ta part.
Sans m'en cacher, j'observais ce client sans grand intérêt. Il était pas beau. Aucun trait particulier. Rien d'exceptionnel. Même ses habits étaient ternes. Si il voulait sortir du lot, il avait encore de gros efforts à faire. Mais qu'il ne perde pas espoir. Un jour, il aurait peut être assez de charisme pour ramener une fille rencontrée chez le disquaire. Voir même deux. Ou alors il pourrait trouver quelqu'un comme lui. Une personne avec pas trop d'exigences, aimant le médiocre et les propositions déplacées alors que le moment n'y prête pas. Il finirait par trouver son âme soeur, j'y croyais.
- J'hésite entre cet album de ABBA et celui de Elton John. J'adore "Money, Money, Money". Mais je pense que "Rocket Man" serait plus inspirant. J'ai besoin d'une chanson puissante, motivante. Sinon je vais jamais réussir à me lever le matin et à être en forme.
J'avais besoin de musique pour charger mes batteries, me donner la force de quitter mon lit et d'affronter la vie. Je travaillais pas, mais c'était quand même dur de trouver la motivation. Et puis j'étais ce qu'on appelait un Loir humain. Le sommeil était une chose sacrée. Dormir était l'un des plaisirs de ma vie que je chérissais amoureusement.
- Ou alors j'achète les deux. Mais je préfère en prendre qu'un à la fois. Je devrais peut être demander à JB de me mettre l'autre de côté.
C'était dur, de ne pas faire de dépenses "inutiles". C'était mon psy qui m'avait dit que ça pourrait être bien si j'arrêtais de, je cite, "jeter l'argent par la fenêtre". Je me trouvais pas si dépensière que ça, mais j'étais une bonne élève. Alors au lieu d'acheter deux CD d'un coup, j'en prenais qu'un et j'attendais un ou deux jours avant de prendre l'autre.
- Alors? ABBA? Elton? Tu veux m'entendre chantonner pour les prochains jours en boucle quelle chanson?
Un album dans chaque main, je me tournais pour les montrer à Cara. J'avais besoin d'aide. J'étais dans une impasse. La dernière fois que c'était arrivé, j'étais seule et j'étais surtout restée jusqu'à la fermeture, incapable de me décider. JB était un amour, alors il m'avait laissé réfléchir encore un peu, attendant ma décision pour fermer la boutique. Au final, j'avais craqué et j'avais pris les deux. Mais je regrettais encore d'avoir été aussi faible.
- Et toi? Tu en penses quoi? Elton? ABBA? Anglais? Suédois?
J'avais tournoyé sur moi même pour tendre les CD vers le jeune homme qui avait essayé de draguer Cara. Il était toujours là, donc je lui donnais l'occasion de servir réellement à quelque chose, au lieu de se contenter de nous jeter des petits regards en coin de derrière son bac plein d'albums de Rap. Qu'il en profite aussi pour nous révéler qu'il n'était pas juste un garçon creepy et en manque !
Caroline G. V.
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Il se lamente qu’un tel jour ait pu si vite s’enfuir,
S’enfuir comme une larme répandue par un ange
Qui tombe dans la transparence de l’éther, silencieusement. »
| Conte : ➹ Humaine | Dans le monde des contes, je suis : : ✲ Non, je ne suis pas divine. Sinon je le saurais, on m'en aurait parlé...
« Abba c'est pas ceux qui se sont inspirés du film ? » demanda le petit gars, tandis que je jetais un regard à Sissi.
« Il a vraiment dit ça ? » interrogeais-je mon amie.
J'avais observé le type qui ne semblait pas comprendre quel impair il avait commis. Puis, faisant un signe de la main pour désigner mon visage et ma bouche à Sissi, j'avais poursuivis.
« Genre, il a dit ça avec sa bouche ? En remuant des lèvres ? »
Abba n'était pas un groupe qui s'était inspiré d'un film. C'était tout l'inverse ! On avait fait un film sur eux et on comptait même en faire une suite. D'où il sortait cet énergumène ?
« Elton je connais ! » s'exclama t'il pour changer de conversation.
« Non mais attends, là tu arrêtes tout de suite. Tu as déjà ruiné l'univers musical qui t'entoure. Inutile d'en rajouter une couche. »
Tournant la tête vers JB, le propriétaire, je lui avais désigné l'homme du bout du doigt. C'était pas normal ce qui se produisait dans sa boutique.
« Tu les trouves où ? Faut arrêter de distribuer des tracts dans les bas fonds de la ville. » lui dis-je d'une voix légèrement surélevé. « Viens Sissi. Repose ces disques. Autant aller à la Fnac si c'est pour être entouré d'incultes. »
Elle savait que quand je commençais, mieux valait ne pas enchérir et me laisser faire. On serait bien mieux ailleurs. Même si je ne comptais pas réellement me rendre à la fac. Lui prenant les disques des mains et les rangeant dans la catégorie rap, tant qu'à faire, on avait fini par quitter la boutique.
Après quelque pas au dehors, le décors avait totalement changé.
Car oui, on était plusieurs jours après, voir même semaines. Noël était passé aussi rapidement qu'une lettre à la poste. Enfin, à la poste des autres pays, car en France ça mettait rarement aussi peu de temps. Et encore, c'était quand ils ne perdaient pas notre colis. Quoi qu'il en soit, on approchait de jour de l'an et mon esprit avait été occupé par de trop nombreuses choses.
Je marchais dans la rue en direction de chez Sissi. Je lui avais demandé de me rejoindre. Comme d'habitude, elle avait du descendre de chez elle et marcher vers chez moi en empruntant toujours le même chemin. C'était ce qu'on faisait pour nous retrouver quand on se donnait rendez-vous « en cours de route ». Je n'étais pas dans une forme olympique. Elle allait sans doute s'en rendre compte. Mais de toute façon, il était temps de partager ce que je savais avec elle. Je ne voulais pas lui cacher ça une journée de plus.
Ce qu'elle savait, c'était qu'un homme bizarre avait dormi chez moi. Et que cet homme avait volé un objet à la maison d'Amiens où je travaillais. Cette maison n'était pas ordinaire, car c'était sa propre maison. Mais ça elle l'ignorait. Tout comme je l'ignorais encore quelque semaines auparavant. Comment tout ça avait pu se produire ? Je me le demandais encore. Je comptais passer quelque jours dans sa ville, histoire d'aller à sa rencontre comme il était venu à la mienne. Mais je n'étais pas encore totalement décidé. Elle pourrait me guider et me dire quoi faire. J'avais besoin de ses conseils. D'ailleurs, voilà qu'elle arrivait. Je lui avais adressé un petit sourire fuyant tout en m'arrêtant devant le disquaire où on s'était retrouvé précédemment. Depuis le soucis avec le dragueur inculte, je n'y étais plus retourné.
« Salut. » dis-je à mon amie, les mains dans les poches.
Il faisait froid, d'où le fait que j'avais mon bonnet.
« Je vais parler. La première. Ne m'arrête pas. Ca va être bref, si j'y arrive. »
Car il y avait tellement de choses à dire. Ce n'était pas évident de savoir par quoi commencer. Tournant la tête vers la boutique, j'avais vue JB nous faire un signe de la main, ainsi que son nouveau stagiaire. Je l'avais reconnu de suite grâce aux vêtements qu'il portait et le fameux badge "stagiaire". Levant les yeux pour voir son visage, j'avais vue les traits du gars qui nous avait dragué. C'était le ponpon ! Prenant Sissi par le bras, je l'avais entrainé à ma suite afin de marcher. Mieux valait pas rester devant cette boutique qui était le portrait de ce monde qui tombait en ruine !
« J'ai fait la rencontre de quelqu'un. Il n'est pas méchant. Ce n'est pas ce que tu crois. C'est juste un ami ou plutôt... quelqu'un d'autre. C'est difficile à expliquer. Tu crois toujours aux extra terrestres ? Part du principe qu'il en est un. Mais il ne vient pas des étoiles. Pas tout a fait. »
J'observais le ciel tout en parlant et en marchant. Il n'était pas étoilé car il faisait jour. Mais quelques flocons commençaient à tomber. On allait pouvoir s'abriter pas loin. En tout cas, je lui avais dit la base. Mais il lui manquait encore quelques informations. On venait d'arriver juste devant le petit parc en face de la maison où je travaillais. J'avais contemplé l'observatoire, m'arrêtant sous les arbres pour qu'on soit abrité. Puis, j'avais tourné la tête vers Sissi.
« Je crois que j'ai fait une rencontre du troisième type. » dis-je avec une petite moue en ne comprenant pas si ce que je venais de dire était clair.
Quoi qu'il en soit, c'était comme ça que je l'avais vécu.
Sidonie V. Delaney
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Freya Mavor
Come step inside this storybook
You’ll be amazed each time you look
And marvel at the magic all around you
As pixie dust falls from a star
It touches you and here you are
One wish away from all you’ve dreamed
This world of wonders
A place like no other on earth
| Conte : Le monde merveilleux des gens lambdas | Dans le monde des contes, je suis : : Sissi l'Impératrice Voyageuse
J'avais toujours su que nos chemins seraient un jour amenés à se séparer. Parfois, je nous imaginais, elle et moi, toutes ridées et à balancer des frites froides aux pigeons, assises côte à côte sur un banc non loin de la maison où avait vécu Jules Verne. Mais cette scène était encore moins réaliste que le requin des "Dents de la Mer 3". C'était un simple rêve, un joli fantasme, où je vivais pour toujours à Amiens. Mais mon futur, aussi incertain soit-il pour l'instant, n'était pas ici. Et il n'était pas destiné à avoir Cara à mes côtés. Je le savais depuis la première fois que je l'avais rencontré.
Ce que je n'avais pas prévu par contre, c'était la raison qui nous forceraient à nous quitter. Je pensais que ça serait à cause de ma carrière de réalisatrice, amenée à décoller d'ici quelques années, le temps que je réussisse à devenir amie proche de Guillermo Del Toro et Peter Jackson. Mon amie n'était pas faîte pour la célébrité, les caméras et les trop grands escaliers de Cannes. Jamais je ne pourrai lui imposer une vie pareille. Voilà pourquoi, le jour où ça arriverait, je prévoyais de lui faire mes adieux et de lui promettre d'être toujours en contact avec elle par texto et messenger. Mais si elle partait dans la quatrième dimension, comment est-ce qu'on allait faire pour continuer à papoter comme au bon vieux temps ?
- Tu as rencontré un alien.
Ce n'était pas une question. Juste une constatation. Parce que c'était ce qu'elle venait de dire. Elle avait fait une rencontre du troisième type. Elle avait donc rencontré un alien. Pourquoi il ne m'avait pas contacté non plus alors que j'avais fait envoyer des messages dans l'espace plusieurs fois, sans succès ?
- Il était comment ? Est-ce qu'il avait l'air humain ? Ou il avait un grand corps, des longs bras, une grosse tête, des yeux noirs immenses et une peau grise ?
Le petit homme vert venu dans son OVNI était un mythe. Il avait été scientifiquement prouvé qu'ils étaient en réalité gris. Et puis même Stephen King l'avait écrit dans "Dreamcatcher". C'était un auteur sérieux faisant beaucoup de recherches, on pouvait lui faire confiance.
- Si jamais il ne supporte pas le contact de l'eau, je te déconseille de le fréquenter. Cette espèce là ne vient pas sur Terre pour nous faire du bien. Pareil si il se balade en tripode qui fonctionne au sang humain. Mais je te fais confiance, je sais que tu ne finirais jamais avec quelqu'un comme ça.
Je secouais la tête en souriant, faisant onduler mes cheveux blonds qui dépassaient de sous un bonnet "tête de chat". Des petites oreilles de minou pointaient en l'air, vers le ciel à l'aspect devenu étrange à cause de la neige. J'adorais ce temps là. Ça sentait bon Noël, la magie et le sapin. Il ne manquait plus qu'un gobelet de chocolat bien chaud et des biscuits en pain d'épices pour que le moment soit parfait. Mais j'allais me contenter du récit de Cara.
- Je t'aime.
C'était sorti tout naturellement. Parce que ça l'était. Comme dire "merci", "bonjour" ou "je voudrais une baguette s'il vous plaît". Je l'aimais, comme une amante mais surtout comme une amie. Elle était ma famille. Et même si elle n'était pas la plus démonstrative, je pris ses mains pour les serrer dans les miennes et plongeais mon regard dans le sien. Ce qui allait suivre ne pouvait pas se dérouler en gardant un mètre de distance entre elle et moi. Même si cette fois je ne comptais pas me jeter sur elle.
- Et tu vas me manquer. Mais je comprends que tu veuilles vivre cette aventure. Faire une rencontre de ce genre, c'est tellement exceptionnel que tu ne peux pas passer à côté. Alors je te soutiens. Et je te souhaite que du bonheur. J'espère juste qu'il compte te ramener de temps en temps dans notre univers, sur notre Planète Bleu qui est presque aussi jolie que la lune. N'oublie pas non plus de venir me rendre visite avant que j'atteigne les quatre-vingt ans. Apparemment, le temps dans les autres dimensions est très différent de nos soixante minutes pour faire une heure.
Je me basais sur mes connaissances, accumulés par des nombreux visionnages de films de science-fiction comme Star Wars, Alien ou Paul. Mais peut être que celui là faisait parti d'une toute autre espèce. Une qui n'aurait jamais été en contact avec l'esprit fertile et l'imaginaire bouillonnant plus réceptif aux messages venus d'ailleurs d'un artiste.
- Tu pourras quand même me le présenter ? Ou il préfère n'être connu que de toi ?
C'était sûrement trop, de demander une photo de lui. Mais je pouvais espérer. Un moment pareil ne pouvait qu'être terriblement inspirant. Et si il avait un aspect différent des autres, je pourrai être plus originale que tout ce qui avait été vu jusqu'ici.
- Et si il ne vient pas des étoiles, comment il va t'emmener avec lui ?
Peut être par téléportation. Ou par une faille spatio-temporelle. J'avais tellement de questions en tête, mes pensées bouillonnaient sous ma chevelure. Comme je tenais toujours Cara, elle aussi devait sentir que le travail de mon cerveau réchauffait tout mon corps.