« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver.
Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve
sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)

-17%
Le deal à ne pas rater :
(Black Friday) Apple watch Apple SE GPS + Cellular 44mm (plusieurs ...
249 € 299 €
Voir le deal

Partagez
 

  Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE]

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
+4
Sherlock Holmes
Lily Olyphant
Balthazar Graves
"Ça"
8 participants
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7  Suivant
AuteurMessage


Maara Blackhunter
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

Maara Blackhunter

| Avatar : Katie McGrath

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 27en

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 1523196277-raven

| Conte : Les 5 Légendes
| Dans le monde des contes, je suis : : Nightmare

| Cadavres : 98



 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 _



________________________________________ 2017-12-09, 17:32


Sur le Fil du Rasoir...
Feat des gens & Maara



J'étais toujours en face de ce clown stupide et je n'avais qu'une envie, lui faire ravaler son sourire. Il faisait noir, ce qui n'était pas dérangeant, mais il faisait froid. Et ça, ça me plaisait beaucoup moins. J'avais une aversion terrible pour le froid, peut-être à cause de la défaite de mon père face à Frost. Quoi qu'il en soit, je n'aimais pas le froid, c'était ainsi... Et surtout, je n'aimais pas faire ce que je n'avais pas décidé. Autant dire que d'être ainsi bloquée ici, ça me tapait sur le système. Surtout avec l'autre tête de nœud qui ne disait toujours rien...

Des lamentations s'élevèrent alors, me distrayant de l'ennemi. Un cheval noir gisait sur le flanc non loin de moins, les pattes manquantes. Il saignait abondamment. Je ne sourcillais même pas. Clairement, c'était en rapport à ce que j'avais fait subir au jouet un peu plus tôt, quand j'avais essayé de provoquer le responsable de cette aventure dont je me serais bien passée. Mais s'il espérait m'apitoyer ou me faire me sentir coupable, c'était raté. Je me fichais de cette représentation du jouet que j'avais brisé. Je n'avais pas vraiment de conscience et peut-être qu'il ferait mieux d'en tenir compte dans ses paramètres...

« Ne fais pas attention à lui. » Dit le clown d'un ton chantant tout en faisant un geste désinvolte de la main. « Il n'a eu que ce qu'il méritait, n'est-ce pas ? Après tout, c'est toi qui l'as mis dans cet état. »

- Je n'en avais pas après lui... C'est toi l'auteur de tout ceci. Pourquoi ? Répondis-je en haussant les épaules.

J'avais besoin de comprendre, d'analyser... Manifestement, il manquait beaucoup de paramètres dans cette histoire et les autres guguses du groupe n'étaient pas capables de m'éclairer. Toutes les informations, c'était le clown qui les avait. Et j'avais besoin d'en savoir plus... De comprendre. Non que cela m'empêcherait d'agir. Mais avec la connaissance vient le pouvoir. C'était le mantra que j'appréciais particulièrement et que j'appliquais toujours dans les histoires étranges comme celle-ci.

« Je t'offre un petit cheval et tu le changes en charpie. C'est pas gentil d'accuser les autres ! Il faut assumer ses mauvaises actions ! Une faute avouée est à moitié pardonnée ! » Me dit-il avec un petit air triste.

Puis il se mit à glousser, levant un doigt, manifestement très content de lui. Comment pouvait-on être content d'un tel sermon débile ? Une faute était une faute, on ne la pardonnait pas en la révélant. C'était des âneries.

« En plus, je ne t'en veux pas du tout. Je m'attendais à une réaction comme ça de ta part. » Reprit-il tout en joignant les mains pour remuer les doigts avec convoitise. « Tu es une créature sauvage, Nightmare. Comme moi. On pourrait se comprendre tous les deux et faire de si grandes choses... »

Je n'aimais pas son regard. Cette lueur de possessivité qui brillait dans son regard me fichait la frousse. La dernière personne qui m'avait regardé ainsi avait réussi à prendre le contrôle de mon corps. Yen Sid m'avait fait reprendre ma forme antérieure et j'avais attaqué mon père. Autant dire donc que ce n'était pas du tout un bon souvenir pour moi et que cela ne m'incitait qu'à une seule chose : reprendre l'avantage et me méfier du clown comme de la peste.

- Alors avoue tes fautes et j'avouerais les miennes. Qu'as-tu fait d'Aster ? J'eus un sourire en coin à sa proposition. Et pourquoi je m'allierais à toi ? Qu'est-ce que j'y gagne moi ?

Après tout, dans la vie, on n'obtenait jamais rien sans rien. S'il voulait quelque chose de moi, il allait devoir me donner une belle récompense derrière. Non pas parce que tout d'un coup, je m'étais dotée d'un sens profond de la justice, mais bel et bien parce que je n'étais pas charitable. Je ne faisais rien qui ne pouvait me rapporter. Du moins en général. Mais clairement, avec lui, agir sans penser aux bénéfices possibles, ça n'était pas envisageable. De toute façon, notre collaboration, si elle devait exister, ne durerait pas longtemps : j'allais le buter pour ce qu'il avait fait à Aster... Le clown leva les mains, comme pour m'inciter à me calmer.

« Oh oh oh ! » Fit-il en imitant le père noël « Doucement, doucement ! Tu es toujours tellement pressée ! On a tout notre temps ! »

- J'ai horreur de North, ce n'est pas en l'imitant que tu vas t'attirer ma coopération... Dis-je sèchement. Je ne suis pas certaine d'avoir le temps... Les autres vont se barrer sans moi...

Mais cela ne semblait pas le préoccuper puisqu'il me fixa avec un sourire énigmatique.

« Je pourrais t'ouvrir les portes d'un monde à ta mesure. Un monde de noirceur, de cauchemars. Ce n'est qu'un aperçu. » Puis il tendit les bras pour me désigner l'endroit tout noir. « Tout est possible, ici. Là d'où tu viens, tu es à l'étroit. Je ne veux que t'apporter mon aide, c'est tout. Aster a été le moyen d'attirer ton attention vers moi. Sans ça, tu ne m'aurais jamais vu. »

Sa dernière phrase avait été prononcée sur un ton peiné et il se dandinait sur ses jambes. Tiens donc... Il avait donc une peur lui aussi... Elle ressemblait beaucoup à celle que mon père avait eu : être invisible au monde. Je comprenais mieux tout d'un coup son besoin d'agir sur les seules personnes qui le voyaient. Mais cela ne m'expliquait pas son but ultime, parce qu'il était clair qu'il en avait un...

- Je suis très bien là où je suis. Ton monde de noirceur est froid, c'est un gros problème pour moi : je n'aime pas le froid. Je déteste ça. Je penchai la tête sur le côté alors que je l'écoutais me parler.

« Ça peut s'arranger ! » Répliqua-t-il avec un grand sourire.

Et soudain, un grand feu apparut, offrant une chaleur qui m'avait manqué. Les flammes étaient hautes, ce qui me plaisait grandement mais cela ne semblait pas être au goût du clown qui recula légèrement. Il n'aimait pas le feu ? Je ne dis rien, mais pris note de cette particularité qui pourrait nous être utile dans le futur.

- Comment ça je ne t'aurais jamais vu ? C'est impossible non... Tu es un être des ténèbres, comme moi... Je suis persuadée que je t'aurais vu.

Ce qu'il me disait n'avait aucun sens. Pourtant, ça expliquait pourquoi et surtout comment il nous avait réuni...

« Pourtant... tu n'as jamais fait attention à moi. Personne n'a jamais fait attention, à part une seule... » Sanglota-t-il.

Puis il sortit un gros mouchoir à pois pour se moucher bruyamment dedans en mode super peiné, ce que je ne comprenais pas du tout. Par la suite, il rangea son mouchoir et reprit sur un ton désinvolte, comme s'il était déjà consolé :

« Oh, je reviens ! Ne bouge pas ! »

Cet enfoiré se mit à rire, manifestement très content de sa blague. Je ne pouvais pas sortir de cet endroit, je l'avais compris depuis un moment. Ici, il semblait être le maître.

« Je te laisse en charmante compagnie, pour te montrer que je ne suis pas le méchant de l'histoire. » Dit-il avant de disparaître.

Et je me retrouvais alors en présent d'Aster, le visage à moitié mangé par l'acide dont il avait été aspergé par l’œuf. Cette vue me fit serrer les poings. J'étais peut-être en meilleure compagnie qu'un peu plus tôt, mais cela n'effaçait rien. Au contraire, ça ne faisait qu'amplifier mon envie de lui faire manger les pissenlits par la racine...

- Tu vas bien Pinpin ? Outre l'acide je veux dire... Dis-je en me rapprochant de lui.

"Bah. J'ai connus pire t'en fais pas, et puis ça ne fait pas mal si tu veux tout savoir."

Je fronçais les sourcils, ne comprenant pas ce qu'il me racontait là. Déjà pour le coup d'avoir vécu pire, mais aussi pour celui concernant la douleur.

- T'as connu pire ? Quand ? Lui demandais-je, peu convaincue.

"Lorsque j'ai faillit me faire bouffer par des plantes carnivores, il y a quelques mois, c'était pas franchement une partie de plaisir." M'expliqua-t-il, tout en notant mon air intrigué. "J'ai l'impression que ce n'est pas réel."

- Tu m'avais pas parlé de cette aventure...

Je ne comprenais pas vraiment ce qu'il me racontait là. Jusqu'à ce qu'il ne prenne ma main et ne la pose sur sa joue endommagée. Là où ma vue me montrait un visage défiguré, je ne sentais rien sur la peau. Pour ma main, le visage d'Aster n'était pas défiguré, il n'était pas blessé.

- Ce foutu clown se joue encore de nous... Je vais vraiment prendre mon temps pour le buter...

Peut-être en testant l'acide sur lui tiens. En voilà une idée, qu'elle était bonne ! Je n'avais aucun scrupule à me venger de la sorte. Ou du moins, de le projeter. Avant que ma vengeance ne se réalise, j'allais devoir la jouer fine.

"Un clown ?" Fit-il en fronçant les sourcils.

Il ne l'avait pas vu ? C'était possible ça ? Sûrement... C'était un endroit qui obéissait au clown, alors pourquoi pas...

- Ouais... Apparemment, on ne peut le voir que dans certaines circonstances. J'ai pas encore bien compris comment et pourquoi... Mais c'est lui qui nous a envoyé les cadeaux. C'est le clown qui t'a envoyé l’œuf à la figure... Lui expliquai-je rapidement.

"Depuis que je suis arrivé, je n'ai rien vu, mais des fois j'ai eu comme la sensation qu'il y avait quelqu'un près de moi." Me dit-il.

- Peut-être qu'il était là, près de toi... Répondis-je avant de me figer.

Parce qu'il venait d'avoir un geste inattendu. Aster m'avait attrapé doucement les mains et me regardait droit dans les yeux.

"Blacky, ne fais rien de dangereux. Je sais parfaitement que t'es une grande fille et que tu peux très bien te débrouiller toute seul,e mais là on a l'air d'être face à un type qui en connait un peu plus que le simple premier gugus venu. Promets-moi d'être prudente okay ?"

Je m'étais figée quand il m'avait pris les mains. On ne se touchait pas en général. C'était étrange, un pas venait d'être franchi, même si je ne comprenais pas tout. Les relations sociales, ça n'était pas vraiment mon truc...

- Je ferais attention... Mais toi tu as intérêt à tout faire pour rester en vie Pinpin.

C'était faux. Je ferais tout ce qu'il fallait pour mettre à un terme à cette comédie. Et pour cela, je ne voyais pas de solution pacifiste. Ou sans danger. Mais si mon mensonge pouvait le rassurer, c'était tant mieux. Je n'avais pas l'habitude que l'on s'inquiète pour moi... À dire vrai, il était le premier. Et même le seul à s'inquiéter pour moi. Et le seul aussi à pouvoir se permettre de me filer une pichenette sur le front comme il venait à l'instant de le faire.

- Hey ! M'insurgeais-je en fronçant les sourcils.

"Tu m'as pris pour qui ? Je suis solide, il en faut plus pour que je meurs. Ton paternel en sait quelque chose."

- Mais lui il compte pas. Donc fais gaffe.

Mon père ne comptait plus depuis longtemps... Il m'avait laissé tomber dans cette ville, alors même que je l'avais cherché longtemps. En fait, depuis cet épisode avec Yen Sid, les choses n'étaient pas vraiment claires entre Pitch et moi... Mais à l'instant présent, il ne comptait pas. Et personne ne me ferait dire le contraire. Même pas alors que mon cœur se serrait légèrement, comme pour me punir de me mentir à moi-même. Mais qu'importe ! Je ne voulais pas penser à Pitch... Aster leva solennellement la main droite, ce qui m'intrigua, jusqu'à ce que je l'entende promettre :

"Je le jure sur Pâques."

Merde alors... Il était sérieux. Il ferait attention. Il n'aurait jamais jurer sur Pâques sinon, je le savais parfaitement. Cette fête était toute sa vie, il en était l'incarnation même. Ce n'était pas une promesse en l'air.

- Ok. Bon. Je fais comment pour le retrouver et lui régler son compte maintenant... Marmonnai-je, ne sachant pas trop comment réagir.

Prise d'une folie passagère, j'enlaçais Aster. J'avais besoin de sentir qu'il était là. Sa force m'avait toujours attiré, même quand nous étions ennemis. Peut-être parce que la peur ne peut pas vivre sans l'espoir tout près d'elle... Aster approcha son front du mien. Tout c'était passé très rapidement, je l'avais enlacé, il avait posé son front contre le mien et soudain, il se volatilisait en lambeau, comme de la brume qu'on aurait fait disparaître très vite. Quant à moi, ma fureur devint une flamme hautement dangereuse. Bordel ! Il allait me le payer, au centuple !

- OH LE CLOWN ! VIENS UN PEU PAR ICI ! Hurlai-je, furieuse.

Je savais cependant que j'allais devoir reprendre mon calme et vite. La colère n'était pas bonne conseillère, je l'avais noté lors de mon combat contre Scarlet en Russie... Et je ne pouvais pas me permettre de perdre mes capacités de réflexion. J'en avais besoin pour sortir Aster de là.

Le clown réapparut, un bras ensanglanté entre les mains.

« Quelque chose ne va pas ? » Demanda-t-il avant de se mettre à se gratter la tête, l'air indécis, avec le bras que je reconnus comme étant celui de l'autre mec du groupe, celui avec qui je n'avais pas parlé.

- Au lieu de jouer avec les bras des autres, tu me ramènes quand là-bas ?! Je vois pas à quoi je peux te servir si je reste ici ! Lui dis-je en le foudroyant du regard.

Il fallait que je parte. J'avais besoin de faire le point et de me barrer d'ici, d'aller dans un endroit qui serait moins sous son influence. Le clown me fit un grand sourire et dit d'un ton sirupeux :

« Je t'ai amenée ici pour discuter calmement, c'est tout. Mais je peux te renvoyer là-bas. Je fais exactement comme tu le souhaites, tu vois ? »

- Tu fais ce que je veux, vraiment ? Dis-je d'un air un peu septique.

Il hocha plusieurs fois la tête frénétiquement à ma question, d'un air assuré avant de s'approcher d'un pas, tout en restant à bonne distance du feu, ce qui confirmait ce que j'avais compris plus tôt : il avait peur du feu.

« Ça veut dire que tu acceptes de m'aider ? Tu m'écouteras quand je te demanderai de faire quelque chose... pour moi ? »

Son air à la fois timide et surexcité m'intriguait, je ne parvenais pas à comprendre ce qu'il recherchait exactement. Ceci dit, je savais ce que je voulais moi...

- Ça dépendra de ce que tu me demanderas. Je n'aime pas travailler en équipe... Et ça fait bien longtemps que personne ne m'a donné d'ordre. Et tu ne m'as toujours pas dit ce que je gagne à t'aider, outre le passage dans le monde des ténèbres...

Je notais que pendant que je parlais, il mangeait les ongles de son bras ensanglanté. J'allais devoir en informer le propriétaire du bras quand je le retrouverais... Juste histoire qu'il sache que son membre était bien traité.

« Je t'offre tout un monde, une immense aire de jeux avec des possibilités infinies, et il t'en faut encore plus ? » Dit-il, perplexe. « Et si je te dis que je ne compte pas rester ici ? Tu seras seul maîtresse à bord. »

Mauvais plan, vraiment. Lui qui partait et moi qui restait ici ? Même s'il le présentait sous le meilleur des jours, c'était clairement une offre que je me devais de refuser. Je n'avais pas envie de rester bloquer dans ce monde de ténèbres. Je ne les craignais pas, mais j'avais besoin de la lumière pour vivre. D'une lumière en particulier...

- En gros, tu me demandes de prendre ta place ici pendant que toi tu iras où ? Demandais-je en fronçant les sourcils.

Il ouvrit de grands yeux énigmatiques et se précipita vers moi de sa démarche bizarre.

« Chaque chose en son temps ! Chut ! C'est un secret ! Mais je te raconterai ! »

Avant que je n'ai pu dire ou faire quoi que ce soit, il plaqua son doigt contre ma bouche je me sentis partir.

https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t63732-vous-avez-peur https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t63752-liens-de-maara


Balthazar Graves
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

Balthazar Graves

| Avatar : Ben Whishaw

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 Xef0

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.


DEMAIN DES L'AUBE.


 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 8wav

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 WvvHR8x

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 Ja1woIs

| Conte : Sweeney Todd
| Dans le monde des contes, je suis : : Mister T.

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 Tumblr_me94e9yYUC1qfprp3o5_r2_500

| Cadavres : 2292



 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 _



________________________________________ 2017-12-09, 21:33


Are you watching closely?
Now you're looking for the secret. But you won't find it because of course, you're not really looking. You don't really want to work it out. You want to be fooled.

Une colère sourde l'habitait. Contre ce clown qui l'avait mis à nu de la sorte devant tout le monde. Contre lui-même de ne pas avoir été suffisamment fort pour résister. Il s'était ressaisi. Malgré l'envie de noyer sa douleur dans l'alcool, il était reconnaissant à Eulalie de l'avoir empêché de boire. Il devait garder les idées claires pour parvenir jusqu'au clown et l'égorger. Cela était devenu son unique obsession. Il lui importait peu de comprendre le but de tout ceci, désormais. Son ennemi avait appuyé là où ça faisait le plus mal et il ne lui laisserait plus l'occassion de recommencer.

Lorsque Lily revint avec de petits paniers remplis de gâteaux et de friandises, il choisit un biscuit en forme de clown qu'il s'empressa de décapiter avec ses dents. De base, il n'avait rien voulu ingurgiter de ce qui était "offert" par ce monstre mais son ventre criait trop famine. Il avait des vertiges, et les quelques gorgées d'alcool n'aidaient pas à remplir son estomac vide. Il engloutit le biscuit sans le savourer, le mastiquant rapidement tout en observant Angelika du coin de l'oeil. Elle avait reçu un appel qui l'avait bouleversée et s'était empressée d'en parler avec son précieux Holmes. Katie... Etant donné son air dévasté mais déterminé, il ne pouvait s'agir que de son enfant. Il connaissait bien ce genre de regard... Cette information ne l'atteignit pas le moins du monde -peut-être lui en avait-elle déjà parlé par le passé ? Il écoutait rarement, de toutes façons- mais il pouvait comprendre la double motivation qu'elle avait à retrouver le clown. Balthazar se servirait de chacun d'entre eux pour parvenir à ses fins. Leur envie commune de ramener leurs chers disparus permettrait de mettre l'ennemi au pied du mur, et de le neutraliser.

Le barbier sourcilla à peine en voyant Sherlock s'en aller sans aucun motif apparent. Cela cachait bien évidemment quelque chose, et lorsqu'il entendit la Chevrolet Impala démarrer au quart de tour dans la rue, il sentit très nettement l'agacement s'emparer de lui. Il essayait de faire cavalier seul, considérant sans doute qu'il était si supérieurement intelligent qu'il n'avait pas besoin d'eux pour continuer.

"La forêt." déclara soudain la gamine en déglutissant.

Balthazar se pencha vers son bras et constata que par-dessus l'ecchymose provoquée par le lancé de chaise, des lettres sanguinolentes leur indiquaient la direction à suivre.

"L'imbécile..." soupira le barbier.

Holmes pensait être capable de l'affronter seul ? Absurde ! Le barbier ferma son manteau rapidement et ouvrit la porte de la tourterie, bien décidé à le rattraper. Du coin de l'oeil, il remarqua qu'Eulalie avait pris l'initiative de porter la brune toujours immobile sur une épaule. Cela n'avait pas l'air de la fatiguer outre mesure, malgré sa petite taille. Il fit signe à tout le monde de sortir et prit la tête de la marche. Il n'allait pas perdre davantage de temps.

Il imposa une cadence rapide au reste du groupe. La forêt n'était qu'à une dizaine de minutes à pieds ; le premier bouquet d'arbres décharnés était déjà visible par-dessus les bâtisses.

Alors qu'il était plongé dans le silence, se concentrant sur son objectif, il entendit subitement l'amazone demander d'une voix tranquille :

"Pourquoi ne faut-il jamais raconter d'histoires drôles à un ballon ?"

Indécis, le barbier tourna la tête vers la jeune femme, et remarqua alors qu'elle tenait un papier de Carambar de sa main libre. Après un temps, il déclara, lassé :

"Je ne sais pas."

Il s'était vraiment interrogé si cette question nécessitait une réponse ou pas. Eulalie retourna le papier et garda un air assez impassible. Il s'écoula quelques secondes avant qu'elle ne dise en souriant :

"Parce qu'il pourrait éclater de rire."

Balthazar cligna des yeux, attendant la suite de cette blague. Mais non, c'était tout. Il resta déstabilisé et se racla légèrement la gorge pour s'emmurer de nouveau dans le silence. C'était préférable.

"Vous n'avez pas compris ? C'est drôle puisqu'un ballon ne peut pas rire, ça n'a pas de bouche."
insista l'amazone avec un petit rire contenu qui creusa ses joues.

Il tourna la langue dans sa bouche, prenant le parti de l'ignorer. Elle devenait un peu trop étrange, et toute cette gaieté dont elle débordait subitement le faisait frémir pour une mystérieuse raison.


Ils marchèrent pendant une bonne dizaine de minutes avant de parvenir à la lisière de la forêt. Le véhicule était garé non loin d'un ballon rouge pris dans les branches dépouillées d'un arbre. Balthazar accéléra l'allure, plus par crainte d'avoir été bien trop devancé par le détective que pour lui porter éventuellement secours.

Il fut le premier à arriver sur les lieux. Holmes était assis dans la neige, adossé contre une cabane en bois, torse nu et avec... un sacré morceau de bras en moins. Le barbier cligna des yeux. Il n'était pas choqué -il avait déjà vu bien pire- mais retrouver cet individu aussi diminué et ce, aussi rapidement, avait de quoi refroidir n'importe qui. Leur ennemi était assurément quelqu'un de très doué. Il aurait pu avoir un certain respect pour lui s'il ne l'avait pas autant manipulé.

Il se précipita vers le détective à terre et s'agenouilla près de lui, le forçant à enlever la chemise ensanglantée qu'il pressait contre la plaie afin de l'analyser.

"Passez-moi votre ceinture et faites un garrot..." haleta Holmes.

Il tremblait et était très pâle, en comparaison de l'écarlate qui maculait la poudreuse autour de lui. Balthazar répliqua d'un ton pondéré, fixant toujours la plaie :

"Je n'ai pas de ceinture."

Il n'en portait pas car il était trop maigre pour en trouver à sa taille. Il trouvait les bretelles plus adaptées mais les ôter pour les offrir à Holmes lui paraissait inutile en pareil cas.

Alors que les autres les avaient rejoints, il poussa un soupir parfaitement audible et entreprit d'enlever la ceinture du détective, sans aucune douceur.

"Mettez-y un peu du vôtre."
le réprimanda-t-il car l'autre pesait deux fois plus que lui.

Il parvint enfin à récupérer le morceau de cuir et continua d'observer la plaie, à demi hypnotisé par tout ce rouge, alors que le détective s'évertuait à brasser de l'air malgré son état :

"Je ne suis pas dupe, Graves. C'est de votre responsabilité si nous en sommes là. Vous êtes la cause première, l'élément déclencheur."

Il rencontrait de plus en plus de difficultés à s'exprimer mais il persévérait tout de même, haletant et tremblant. Il était à la fois dur et désespéré, avec une pointe de lassitude qui laissait le barbier dubitatif. A chaque nouvelle parole, Balthazar se crispait un peu plus. Ainsi, même avec un bras en moins, l'autre continuait de l'accuser ? Pourtant, il voyait bien que ce n'était pas lui qui le lui avait arraché ! D'ailleurs, quelque chose ne lui plaisait pas concernant cette plaie : elle était trop nette, bien ciselée. Il ne voyait pas comment elle pouvait être aussi précise, presque chirurgicale.

"Son bras est toujours là... Vous ne le voyez pas ?"
intervint la gamine d'une voix blanche. "Je suis... la seule à le voir ?"

Sceptique, Balthazar donna un petit coup sur la plaie ouverte tandis qu'il faisait semblant de mettre la ceinture en garrot ; Holmes laissa échapper un grognement de douleur. De toute évidence, le bras n'était plus là. La fillette n'était sûrement pas saine d'esprit non plus.

"A force de secrets, ils reviennent au galop et vous éclaboussent au visage comme le sang que vous avez désormais sur les mains." reprit Holmes, le souffle court. "Avouez-moi la vérité et peut-être que nous pourrons en sortir vivants."

Balthazar lâcha pour de bon la ceinture et se redressa. L'espace d'un instant, il observa le sang du détective sur ses mains, et rêva d'en avoir un peu plus. Puis, il chercha des yeux quelque chose. Un instrument susceptible de l'aider en ce sens. Sans se relever, il attrapa un morceau de bois plutôt lourd, qui traînait dans la neige, et l'abattit sur le crâne du détective. Ce dernier perdit aussitôt connaissance.

"Il était en train de délirer." donna-t-il pour toute explication à Angelika, qui les avait rejoints.

Il n'allait pas s'abaisser à répondre aux accusations infondées de Holmes. La jeune femme le bouscula pour se focaliser sur le détective moribond, puis resta figée un instant devant la blessure.

"Sherlock !!! Oh mon dieu, c'est pas vrai !"

Elle s'accroupit alors à son tour, passant rapidement une main sur son visage.

"Ca va aller, ne t'inquiète pas, je suis là ! Je vais m'occuper de toi !"

Le barbier fit une moue et s'écarta, observant Angelika avec agacement. Elle était si éplorée que cela en était ridicule. En bon médecin, elle s'occupa de faire un garrot avec la ceinture et contrôla son front qui allait sans doute avoir une jolie bosse d'ici quelques minutes. Elle enleva ensuite le manteau qu'il lui avait donné pour le couvrir. Puis, elle se releva et son regard tomba sur le sang que Balthazar avait sur les mains. Il agita les doigts nerveusement, la mâchoire contractée. De quoi allait-on l'accuser, cette fois ? Il en avait assez.

"Qu'est-ce que... qu'est-ce que tu veux dire par délirer ?"
demanda-t-elle avec une gentillesse qui le surprit.

"Il délirait, c'est tout." dit-il d'un ton sec.

Les dents serrées, il continua de la fixer, puis ajouta avec tout le sarcasme dont il était capable :

"On peut compter sur toi pour bien t'occuper de lui. Dans tous les sens du terme."

Après tout, ça avait été lui à l'époque lointaine, dans une situation similaire. Bien entendu, il n'avait pas eu besoin de perdre un bras pour obtenir l'attention d'Angelika. Il n'était pas aussi grandiloquent, lui. Il passa brièvement une main sur son visage, oubliant qu'elle était souillée de sang. Pourquoi avait-il ouvert la porte des souvenirs ? Ca n'était jamais bon pour qui que ce soit. Il soupira et essuya le sang d'un revers de manche.

Angelika le regarda un moment sans parler. Elle semblait pensive, en pleine réflexion. Soudain, elle demanda aux autres :

"Est-ce que vous pouvez veiller sur lui un moment ? Je reviens tout de suite."

Elle se releva alors et se dirigea vers le barbier, un sourire aux lèvres. Il plissa des yeux et se laissa entraîner de mauvaise grâce par elle à quelques mètres du groupe. Décidément, ça devenait une habitude aujourd'hui qu'on le prenne par le bras. Il n'aimait pas ça.

"Je crois qu'il faut qu'on parle tout les deux !"

Ils soupirèrent à l'unisson, sans doute pas pour les mêmes raisons, et elle ajouta :

"Je pense que je te dois des excuses !"

"Des excuses ?" fit-il en haussant un sourcil à la fois sceptique et méfiant.

Le sourire de la jeune femme l'incita à rester sur ses gardes. Il était loin d'être dupe et savait très bien comment elle s'y prenait pour obtenir tout ce qu'elle voulait de quelqu'un. Et comme il fallait s'y attendre, elle joua des cils pour arborer une expression honteuse tout en détournant le regard.

"Oui, parce que je suis tombée dans le piège du clown comme une bleue et que je m'en veux !"

Elle replongea aussitôt les yeux dans les siens. Balthazar déglutit et détourna le regard. Il n'avait pas de temps à perdre, et surtout pas avec quelqu'un comme elle. Ne se rendait-elle pas compte à quel point elle se montrait cruelle ? N'avait-il pas été suffisamment clair dans l'atelier de la tourterie ?

"En réalité, je te crois de loin pas si méchant que ça !"

Le barbier s'efforça de garder une expression neutre, alors que le sang bouillonnait à ses tempes. Il aurait eu envie de poser ses mains autour de sa gorge blanche et de serrer, serrer... jusqu'à ce qu'elle exhale son dernier souffle.

Inconsciente de ce qu'elle provoquait en lui, Angelika regarda le petit groupe un peu plus loin et soupira légèrement :

"Quand tu as rejoins Sherlock au départ, c'était avec l'intention de l'aider. Je me trompe ?"

Il se contenta de hocher très fugacement la tête, tout en la fixant avec intensité. Elle n'avait pas besoin de connaître ses véritables motivations, qui étaient toutes autres. De toutes façons, il savait très bien que sa gentillesse avait un prix. Elle sourit et réfléchit de nouveau.

"Tu sais lorsqu'on était dans la boutique... je pensais tout d'abord que le clown espérait tous nous faire tomber dans un piège. Mais plus j'y repense, plus je me dis que cet endroit c'était ta souricière, à toi !"

Elle se stoppa un instant dans sa théorie. Tout était calculé chez cette femme. Derrière ce masque de bienveillance se cachait une véritable démone.

"Sherlock prétend que Lily est la plus grande victime du clown. Je ne suis pas tout à fait d'accord avec cette affirmation ! En réalité, je pense que tu en fais partie également. Je ne sais pas quel lien tu as exactement avec cette boutique et je ne veux pas le savoir. Mais je suis presque sûre que le clown fait tout pour que nous puissions te juger et te placer dans une situation extrêmement inconfortable."

Elle déglutit alors légèrement et reprit :

"Et ainsi te pousser à céder à certains instincts belliqueux. Est-ce que je me trompe ?"

Satisfaite de son petit effet, elle attendit la réaction de Balthazar, qui vint sans tarder.

"Nous sommes tous ses cibles." conclut-il avec une moue revêche.

Cette discussion était désormais close. Il ne savait s'il pouvait croire en la sincérité d'Angelika ou si elle cherchait de nouveau à le manipuler. Peut-être avait-elle besoin d'un nouveau jouet puisque son précieux détective était au seuil de la mort ?

En jetant un vague coup d'oeil dans la direction de Holmes, il remarqua un objet dans la neige, si sombre qu'il se demanda comment il avait pu échapper à la vue de tout le monde. Il se dirigea vers celui-ci et ramassa le pistolet qui gisait à quelques centimètres de la main ouverte et glacée du détective. Se relevant, il le retourna dans ses mains, le soupesant. Étonnamment lourd pour quelque chose d'aussi petit. Il l'inspecta quelques secondes, se familiarisant avec les différentes aspérités. C'était la première fois qu'il avait une arme à feu en mains. Un peu maladroitement, il enleva le cran d'arrêt et déclara à Angelika :

"De toutes façons, il ne peut plus s'en servir."

Ce serait donc à lui de le garder. Eulalie n'en avait évidemment pas besoin. Il aurait été inconscient voire dangereux de le confier à Lily. Quant à Angelika, il n'avait aucune confiance en elle. Malgré les jolis propos qu'elle venait de lui tenir, elle n'avait pas hésité à le traîner dans la boue lorsqu'ils étaient encore dans la tourterie. L'inconstance des femmes... Balthazar eut un rictus désabusé. Non, seulement l'inconstance de celle-ci. Il remarqua à peine la petite moue déçue d'Angelika, sans doute dépitée de ne pas avoir réussi à le faire s'ouvrir davantage. C'était fini, tout cela. Il n'était plus le même, et elle serait bien avisée de s'en apercevoir au plus vite.

Imperturbable, il rangea l'arme à feu dans la poche droite de son manteau, mais tressaillit lorsque la jeune femme, passant près de lui, posa une main sur son épaule et murmura à son oreille :

"Je te connais mieux que personne ici et je sais quel homme formidable tu peux être. Quoiqu'il arrive, tâche de ne jamais l'oublier."

Puis elle s'éloigna sur un dernier sourire pour retourner auprès de Holmes. Balthazar resta pétrifié, les poings serrés dans les poches de son manteau. Comment faisait-elle pour...? Pour proférer de tels mensonges avec une telle sincérité ? Cherchant à libérer sa rage, il se pencha pour ramasser une pierre enneigée et la jeta contre un arbre. Un corbeau, dérangé sur sa branche, s'envola en poussant un croassement indigné.

"Wouaho. En fait... vous êtes tous candidats aux Jeux Olympiques ?" supposa la gamine blonde qui se tenait à deux pas de lui, les mains sur les hanches. "Lui c'est le lancé de chaises et vous, c'est les pierres, c'est ça ?"

Balthazar s'élança vers elle à grands pas mais se ressaisit avant d'avoir un geste trop agressif. Surprise, la gamine recula un peu mais continua de l'observer, mi-craintive, mi-intriguée.

"Tu as dit que tu voyais encore son bras... c'est vrai ?"
maugréa-t-il en s'efforçant d'être civilisé, tout en désignant Holmes.

"Affirmatif. Il en a deux. Comme tout le monde." répliqua-t-elle du tac-au-tac en hochant la tête. "Même si y a comme un filtre dessus, comme si autre chose voulait s'y superposer pour brouiller la réalité. Sûrement que vous êtes tous trop adultes pour voir vraiment les choses telles qu'elles sont. Vous voyez des trucs un peu surnaturels, mais vous avez l'esprit trop fermé pour tout accepter."

Balthazar sortit les mains de ses poches et les frotta l'une contre l'autre en imaginant qu'il écrasait la tête de cette petite effrontée. Il détestait les enfants, surtout les arrogants.

"Et comment fait-on pour tout voir ?" soupira-t-il, prenant son mal en patience.

Elle haussa les épaules.

"J'en sais rien. Je ne suis qu'une gamine, après tout." répliqua-t-elle avec une moue qui en disait long.

Elle pivota sur ses étranges bottines pour se rendre vers la cabane en bois. Après quelques instants de solitude, il se résolut à retourner vers le groupe. Penny était occupée à sortir une couverture élimée de la cabane pour la poser sur Holmes, en plus du manteau. Balthazar, lui, guettait le moindre indice susceptible de leur indiquer la suite des "réjouissances". Et si le détective en venant trop tôt et sans eux avait tout réduit à néant ? Il jeta sur lui un regard plein de répulsion et d'amertume. Il aurait bien aimé lui donner un coup de pied mais cela se serait vu.

Alors, à la place, il fixa le moignon sanglant retenu par le garrot, sans ciller, tentant d'entrevoir ce qui échappait à tous... Il n'avait rien à perdre à essayer, après tout.

Soudain, une exclamation perplexe le sortit de sa concentration. Relevant les yeux, il s'aperçut que l'endroit où Eulalie avait "posé" la brune était vide. La mystérieuse jeune femme "comateuse" venait de disparaître.

"Un fardeau de moins à traîner."
lança-t-il sombrement. "Eulalie, vous mettrez celui-là sur votre dos le moment venu."

Il désigna Holmes, avant de se focaliser de nouveau sur les arbres décharnés. N'avait-il pas entendu un bruit suspect ?
acidbrain
https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t73464-we-all-deserve-to-die


Eulalie
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

Eulalie

| Avatar : Holland Roden

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 E3bZ9mz6_o

"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"


 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 VoUsJazM_o

"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."





| Conte : Famille Divine
| Dans le monde des contes, je suis : : Capitaine Amazone Sexy

| Cadavres : 3614



 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 _



________________________________________ 2017-12-10, 15:37


sur le fil du rasoir
Autour de moi, j'entends rire les poupées.

Elle n'était plus là. Comme ça, d'un coup, elle avait disparu. J'avais froncé les sourcils, observant l'espace vide qu'elle avait laissé derrière elle sans le moindre bruit.

« Elle s'est téléportée ? Je ne savais pas qu'on pouvait le faire en étant inconscient. »

Ce n'était pas la première fois que je voyais un individu s'évaporer soudainement, ça ne me surprenait pas. Peut-être était-elle doté de pouvoirs capables de lui donner cette capacité. Seulement, en étant dans cet état à la limite du coma, je n'étais pas sûre qu'elle soit en état de la mettre en pratique.

« Je suis pas calée en téléportation, mais je pense pas qu'elle l'ait fait de son plein gré. »

Penny s'était rapprochée et en relevant mes yeux dans sa direction, je remarquais cet éclat de tristesse dans son propre regard, subtil et rapide. Elle avait tapé dans quelques branches pleine de neige au sol, sans doute pour se donner une certaine contenance.

« C'est ici que mon petit frère a disparu. On jouait à cache-cache près de notre cabane. Et d'un seul coup, je l'ai vu de loin discuter avec un espèce de grand clown. J'ai voulu le rejoindre mais le temps que j'arrive, il n'était plus là. Il n'y avait qu'une... qu'une flaque de sang. »

« Il n'y a pas de flaque, là. »

C'était différent. Je me souvenais de celle près de la voiture, avant que nous nous retrouvions tous. C'était certainement le point commun à toutes les disparitions.

« Ce clown doit énormément s'ennuyer pour emporter autant de personnes avec lui. »

J'avais hoché la tête, cherchant une logique à cette vague d'enlèvement soudaine. Je me demandais seulement si Hyperion était concerné, mais j'avais peu de raisons de m'inquiéter à son sujet. Le clown lui en avait peut-être envoyé un cadeau, à lui aussi, mais il s'était juste volatilisé, en agissant d'une manière étrange, certes, mais sans laisser de sang derrière lui. Il n'était pas comme les autres. Il... Son aura avait été différente mais... il ne craignait rien. J'en étais intimement persuadée. Ce qui comptait, à l'instant, c'était de s'occuper des autres.

« Peut-être que son but est juste de nous faire perdre la raison ? »

Après tout, la mise en scène était parfaite. La poupée qui parlait toute seule, l'inscription sur le bras de Penny, les choses que tout le monde n'est pas capable de voir et le bras de Sherlock – si j'avais bien comprit que tel était son nom – qui n'est plus là, mais quand même peut-être là, d'après l'enfant. Puis la jeune femme en transe disparaissant. De quoi perturber plus d'une personne.

« Ce serait un hobby particulier. Ça fonctionne, sur vous ? »

J'avais relevé la tête pour tous les observer distraitement. Il était déjà évident que le grand monsieur ne pouvait pas dire grand chose, encore inconscient, et que le fait d'avoir perdu un membre ne l'aiderait pas à être dans la meilleure des formes. Et les autres ne prirent pas la peine de répondre. Un vent glacé venait de se lever, soufflant dans les arbres, s'immisçant dans la cabane dans laquelle nous nous trouvions. L'absence de porte refroidit immédiatement l'atmosphère, s'engouffrant par toutes les ouvertures. Même si je n'étais pas sensible aux changements de température, je me mettais à frissonner.

Quelques feuilles accrochées aux murs s'étaient décollés, commençant à s'échapper, prêtes à rejoindre l'extérieur poussées par le souffle froid. Penny s'agita soudainement, se mettant à courir derrière ces simples papiers, comme si ils étaient d'une importance capitale. Ils étaient dans sa cabane, après tout. Ce n'était pas si surprenant qu'elle ait l'air d'y tenir. Deux d'entre eux passèrent tout près de moi et je levais la main, les attrapant en plein vol. J'avais pris soin de ne pas trop serrer le poing, pour ne pas les abîmer.

« Merci beaucoup ! »

La petite était venue à mes côtés, essoufflée, tenant dans sa main trois autres feuilles légèrement froissées. J'avais jeté un coup d'oeil à celles que j'avais récupéré, remarquant la représentation d'un oiseau relativement réaliste, au plumage bleuté très bien reproduit. A côté, il s'agissait davantage d'une vision d'horreur, mêlant des traits rouges et noirs gribouillés qui formaient comme des personnes ensanglantées. Les deux dessins étaient totalement opposés.

« Toby a beaucoup de talent. »

La voix de Penny me fit relever la tête dans sa direction. Elle souriait, me montrant certains des dessins avec un air rêveur.

« Il me dessine des oiseaux car il sait que j'adore ça. Je lui apprends les noms et à quoi ils correspondent. Là c'est un pinson vert, ici un rossignol. Et là un merle. »

C'était donc son petit frère, qui avait fait tout cela ? Celui qui se détachait des autres aussi, apparemment. La jeune fille se mordit les lèvres en l'apercevant.

« Je sais pas pourquoi il dessine des choses comme ça. C'est peut-être à cause de ce que les plus grands lui faisaient à l'orphelinat... »

« A l'orphelinat ? »

Je cherchais dans mes connaissances de quoi il s'agissait. Un endroit où les enfants sans famille étaient placés, le temps de trouver une famille. Cela devait donc être leur cas, à eux deux, raison pour laquelle elle avait été hésitante à parler de ses « parents » plus tôt.

Avec un air triste, elle m'avait tendu la main et je lui avais rendis les feuilles de papier, un léger sourire qui se voulait compatissant sur les lèvres. J'imaginais que Toby était la seule personne qu'elle avait vraiment et que son absence devait lui peser.

« A moins que ce ne soit à cause de Ça. Il a l'air d'aimer le... morbide. »

Il ne manquait pas de le faire remarquer depuis le début, entre les flaques de sang et le bras arraché.

« Il voyait des choses, n'est-ce pas ? J'imagine que ce n'était pas la première fois qu'il le rencontrait, quand il l'a vu le jour de sa disparition. Et il le considérait peut-être comme un ami, un peu comme... un peu comme Lily. »

Mes yeux se posèrent sur la jeune femme un peu plus loin. Elle ne semblait pas inquiète, loin de là, plus d'une fois elle avait évoqué ce Grand Sourire qui lui faisait de nombreux cadeaux et qu'elle invitait même à diner chez elle. Le Clown ne lui voulait peut-être pas de mal mais si il ne souhaitait pas s'en prendre à elle, pourquoi se retrouverait-elle ici, elle aussi ? Il devait avoir l'air gentil, parfois. Et les personnes naïves, comme les enfants, comme Lily aussi, ne pouvaient pas se rendre compte du danger.

« Mon petit frère ne m'a jamais parlé de lui. Mais après sa disparition j'ai trouvé des dessins de clown cachés dans une boîte sous son lit. On se racontait tout. Pourtant ça, il ne me l'a pas dit. »

Elle avait plier les dessins pour les ranger dans la poche de son manteau. Son air abattu contrastait avec ses poings serrés, qu'elle relâcha néanmoins bien vite. Elle était en colère de ne pas savoir, de ne pas comprendre. Elle avait jeté un coup d'oeil intrigué à Lily également, certainement curieuse du rapprochement que j'avais fais avec son frère. Je l'étais aussi.

Une nouvelle rafale de vent me fit tourner la tête vers l'extérieur. On tentait d'attirer notre attention, d'une manière ou d'une autre, cette fois un peu plus brutalement. Comme un bruit lourd s'était fait entendre, alors que des choses semblaient tomber des arbres, avant qu'un claquement sec ne les fit s'arrêter dans leur chute. Elles étaient retenus par des cordes. Ou plutôt ils. Des corps.

Je m'étais avancée vers l'extérieur, alors que Penny s'était accrochée à mon bras après avoir eu un sursaut. Tout autour de nous, sur divers arbres plus ou moins éloignés, des cadavres étaient pendus aux branches. Il ne s'agissait pas de n'importe qui puisque j'en reconnaissais certain. Le barbier, Lily, l'homme aux chaises, la jeune femme blonde... En réalité, c'était encore plus simple que ça, nous y étions tous représentés.

Vêtus de simples tissus débraillés, la peau pâle et les yeux fermés, le seul ressortant du lot était celui de Penny dont les yeux étaient grands ouverts.

« J'ai beau me persuader que c'est pas réel... ça fiche quand même les jetons. »

Sa voix était presque tremblante.

« C'est naturel de ne pas être rassurée à la vue de son propre cadavre. »

Pour les humains, cette vision devait avoir quelque chose de perturbant. J'avais senti Penny lâcher mon bras mais me suivre de près, lorsque je m'étais éloignée pour m'approcher de ce qui était supposé me représenter.

« C'est très réaliste. Je ne sais pas s'il s'agit d'une menace, d'un avertissement ou d'une autre tentative de nous déstabiliser. Mais si il compte nous tuer aussi simplement, c'est assez décevant, je m'attendais à quelque chose de plus créatif. »

D'un geste simple, j'avais poussé les jambes du corps pendu, qui se balança encore davantage. La vision était travaillée, mais ce n'était pas le meilleur moyen de m'inquiéter personnellement. Je ne craignais pas vraiment ce type de mise à mort.

Le cadavre ouvrit subitement les yeux, qui étaient bien plus ternes que les miens, me faisant froncer les sourcils.

« Ceux qui flottent dans les bois,
trouveront ce qu'ils cherchent... chez moi !
 »


La voix était chantante, ne s'élevant pas seulement de la bouche du corps face à moi mais tout autour de nous, comme résonnant dans l'air. Ce n'était pas non plus la mienne, elle était plus grave, chantante, ne ressemblant à aucune autre que j'avais déjà pu entendre.

En tournant la tête, je distinguais la brume qui venait de se lever, oppressante, derrière le dernier cadavre. Une vieille maison se tenait là, alors qu'elle n'y était pas quelques instants plus tôt. Ses fondations semblaient être instables et elle me rappelait celles des décors d'horreur qui avaient été diffusés, pendant les fêtes d'Halloween.

« J'ai jamais vu cette maison avant. »

Penny avait l'air de plus en plus inquiète et effrayée, ce qui était totalement compréhensible étant donné les circonstances.

« Il nous invite chez lui. » marmonna alors soudainement le barbier, que je n'avais pas vu s'approcher de son propre cadavre.

La tête penchée sur le côté, intriguée, j'avais fini par hausser les épaules. Si c'était une invitation, il serait malpoli de la décliner. Nous n'avions rien de mieux à faire, de toute manière. Et ce Clown me faisait plus de peine qu'autre chose, à tenter de nous amener à lui en usant de tous ces stratagèmes.

« Je suppose que c'est la suite logique des choses. »

Monsieur Graves avait déjà commencé à s'éloigner vers la maison, suivant le chemin fait par les corps pendus. Je m'étais retournée vers Penny, sentant sa panique grandissante.

« Reste à côté de moi. »

J'avais comme ce réflexe de vouloir la protéger, tout comme je jetais un regard vers Lily, qui serait sans doute très heureuse de découvrir le lieu où vivait son cher ami. J'avais pris le temps de retourner près de Sherlock, ayant comprit que mon rôle était apparemment de porter les corps des inconscients. Avec un peu de chance, nous allions y retrouver son bras, à l'intérieur. Peut-être qu'il y aurait d'autres gâteaux aussi.
black pumpkin
https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t79379-eulalie-la-vie-d-un-b https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t79379-eulalie-la-vie-d-un-bebe-amazone#959584 https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t79379-eulalie-la-vie-d-un-bebe-amazone#959584 https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t80696-tortue_amazonienne


Angelika B. Beresford
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

Angelika B. Beresford

| Avatar : Katheryn Winnick

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 Phzn

"Donc on est bloquée dans un monde que tu ne maîtrise pas ? On va bien se marrer."
 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 6741

"Tu sais bien que les plus beaux chapitres de ta légende tu ne les as jamais écrit seul, n'est-ce pas Sherlock Holmes ?"


| Conte : Bernard & Bianca
| Dans le monde des contes, je suis : : Miss Bianca

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 MVyUygr

| Cadavres : 3037



 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 _



________________________________________ 2017-12-10, 21:13


Mission : Sur le fil du rasoir

"Rien n'est plus précieux au monde que la vie d'un enfant"

Il avait recommencé ! Mais combien de fois Sherlock devait-il commettre ce genre d’imprudences avant de comprendre que foncer tête baissée dans un piège n’était peut-être pas la meilleure des options ? J’avais déjà perdu la famille d’Ali ainsi que ma Katelyn, ce n’était vraiment pas le moment de le perdre lui aussi. J’avais fini par le retrouver, blessé bien naturellement, d’une blessure dont la gravité m’était difficilement supportable. C’était difficile de réagir avec autant d’objectivité lorsque le patient était une personne à laquelle on tenait ! Malgré tout, j’étais demeurée très professionnelle, effectuant tous les gestes de premier secours. Il s’en était suivi ma conversation douloureuse avec Balthazar. Mon initiative n’avait pour but que de l’encourager dans son combat qu’il menait face à lui-même ! Si mes hypothèses sur la deuxième identité qu’il avait endossées dans le Monde s’avéraient exactes, la dernière chose que je désirais c’était de voir notre barbier pris d’une rage meurtrière et égorger les membres de notre petit groupe… manipulé en cela par un clown tentant d’en faire son bras armé !

J’avais fini ce petit discours en lui rappelant l’homme que j’avais connu et dont j’espérais qu’il suivrait l’exemple ! Mais c’était facile de le lui dire maintenant… En réalité, ces paroles-là j’aurais mieux fait de les prononcer à l’époque où je l’avais rencontré ! Le cœur lourd, je m’étais rendue auprès de Sherlock. Toutes les épreuves que j’avais traversées aujourd’hui n’avaient fait que me mettre en phase avec cette simple Vérité ; Je n’avais rien d’une héroïne ! Je m’étais montrée incapable d’empêcher l’enlèvement d’Ali, incapable de protéger ma petite fille des griffes de ce vilain clown, incapable de retenir Sherlock qui était à présent mourant et j’avais été peut-être en partie responsable de l’avènement de l’un des meurtriers les plus prolifiques du Monde des Contes !

En m’agenouillant près de Sherlock, j’avais saisi un peu de glace trouvée vers l’arbre. Après l’avoir entourée d’un mouchoir de poche, je l’avais appliquée sur son front. Ayant de la peine à supporter le spectacle de son bras arraché, je jetais cependant quelques regards en direction de la blessure pour vérifier son évolution. Je priais alors pour que Penny ait raison. La petite prétendait que l’horreur à laquelle j’assistais à présent n’était que de la poudre aux yeux. Et si ce n’était pas le cas ! Et si j’étais vraiment en train de le perdre ?

« Tu me promets que quoiqu’il arrive tu veilleras sur lui pour moi ? »

Les paroles de John Watson raisonnant dans mon esprit me firent l’effet d’un coup de poignard dans le cœur. Encore un, comme si je n’en avais pas reçu assez aujourd’hui ! Epuisée par toutes ces épreuves, j’avais fini par m’asseoir à ses côtés ma main posée dans la sienne. Bien qu’inconscient, je ressentais le besoin de lui parler.

« Tu n’es qu’un idiot, Sherlock Holmes ! Quand est-ce que tu vas finir par comprendre qu’avancer tout seul ne te mènera nulle part ? En tout cas je te préviens que si tu… non en fait, je t’interdis de mourir ! Tu m’entends ? On a tous besoin de toi pour nous sortir de ce pétrin… j’ai besoin de toi ! Je t’en supplie, ne me laisse pas toute seule alors que tu commences tout juste à donner un peu de sens à ma vie. Je refuse que ton nom vienne s’ajouter à la liste de mes échecs cuisants, il y en a déjà beaucoup trop ! ».

Soudain, je sortis de mon monologue voyant Penny s’approcher avec des couvertures. Un sourire aux lèvres, je l’avais accueilli avec plaisir. Cependant je n’avais pas même eu le temps de lui adresser la parole. Une rafale de vent s’était levée et la petite s’était précipitée vers la cabane pour rattraper ses dessins. Mais ce fut un autre évènement qui attira mon attention. Lorsque les corps tombèrent de l’arbre, je me relevais brutalement sur mes pieds. Ce spectacle était véritablement terrifiant. Six corps étaient alors suspendus à l’arbre, six cadavres qui nous ressemblaient étrangement. Un avertissement du clown ? Il nous laissait tout du moins un message, nous convions tous à le rejoindre dans son étrange maison. Il ne finirait donc jamais de jouer avec nous ? Bien évidemment, nous décidions de nous y rendre, c’était après tout le seul indice dont nous disposions pour retrouver nos proches ! Alors pourquoi refuser ? D’autant plus qu’avec ce vent glacial, je préférais savoir Sherlock au chaud pour récupérer. Je restais aux côtés de mon ami alors qu’Eulalie vint le transporter sous les ordres du sergent-chef Graves.

« Je vous remercie infiniment pour votre aide, ma chère ! »

Avais-je ajouté avec un sourire sincère tandis que je lui prêtais assistance, emportant la couverture sous le bras.

Lorsque notre petit groupe arriva enfin devant la maison, un frisson d’horreur me parcouru. Cette maison sale et décrépie, qui semblait tomber littéralement en ruine, était une faute de goût à l’architecture elle-même ! Parfait décor de film d’horreur, elle ne semblait bonne qu’à servir d’attraction pour les longues soirées d’Halloween ! Mais au fond n’avait-elle pas pour fonction de nous effrayer ? Je m’approchais alors, me tenant à deux pas de Balthazar. Puis, une fois arrivés sur le perron grinçant, j’entendis un petit cliquetis derrière moi. Le barbier tenait entre ses mains l’arme dégotée par Sherlock. Mais sa prise était peu assurée, ses mouvements tremblants. Je pouvais aisément en déduire qu’il n’avait que peu d’expérience des armes à feu voire aucune… à se demander pour quelle raison il avait tant tenu à prendre lui. Orgueil de petit chef ? Volonté de mettre lui-même un terme aux tourments du clown qui nous persécutait ? Il aurait peut-être mieux valu pour lui de faire mumuse avec ses rasoirs ! Ce dernier me jeta alors un regard qui en disait long ; nous ne savions pas à quoi nous attendre alors autant nous préparer à toutes éventualités !

Soupirant légèrement, je jetais un œil au fond de mon sac et en ressortis un pistolet. Une sale habitude que j’avais gardée depuis mes débuts comme détective dans cette ville. Relevant souvent de la paranoïa, je savais que là au moins, elle nous serait utile. Je regardais mon partenaire armé.

"Allez Balthazar, range-moi ça tu veux ! Tu vas finir par te blesser avec !"

Bien évidemment, il ne m’écouta pas tendant toujours l’arme dans ses mains. Je levais alors les yeux au ciel.

« Très bien si je ne peux pas t’en dissuader… Reste bien derrière-moi dans ce cas ! »

J’allais ajouter qu’il devait faire attention de ne pas me tirer dessus mais j’avais peur de lui donner de mauvaises idées. Ce n’était après tout pas la première fois que mon ancien ami rancunier menaçait de me tuer.

Doucement je m’approchais de la porte. Me tenant sur le côté, Balthazar sur mes talons, je la poussais légèrement la porte d’entrée l’entendant grincer. Cette dernière donnait sur un grand hall sombre. Faisant signe au barbier de se diriger vers la gauche du vestibule, je pris quant à moi la partie droite. L’arme à la main, je regardais attentivement le grand escalier qui nous faisait front et les salles située sur le côté du vestibule. Privée de mon manteau, je ne pouvais m’empêcher de frissonner lorsque des vents-coulis glaçants s’infiltraient dans la maison. Ces derniers faisaient raisonner des chants sinistres dans la bâtisse. Apparemment, il s’agissait là du seul signe de vie en ces lieux. Cela ne nous empêchait en rien de demeurer prudents. La maison était poussiéreuse et ancienne ; en somme toute aussi accueillante qu’à l’extérieur. De partout on apercevoir des meubles renversés et des objets brisés et épars ; témoins visibles d’un foyer issu d’un passé révolu.

Soudain, une charmante musique de Noël s’éleva depuis l’une des pièces. Prudente, l’arme toujours au poing, j’y pénétrais. Personne ne se trouvait présent. La musique provenait d’un vieux poste de télévision. Curieuse, je m’approchais de ce dernier lorsque je vis étonnée le clown habillé en Père Noël, faire du playback dessus. Je ne pouvais m’empêcher de laisser un petit rictus apparaître sur mes lèvres. C’était également avec cette tenue là qu’il s’était présenté à l’orphelinat lorsqu’il était venu nous offrir nos cadeaux à Ali et moi. Il continua à chanter un moment comme si le petit groupe réunis devant la télévision ne l’intéressait pas le moins du monde. Il finit par se tourner vers nous, comme s’il s’était soudain rendu compte de notre présence. Armé d’un grand sourire malsain, il débuta son discours :

"Bienvenue chez moi ! Soyez malins ! Ouvrez grands les yeux, les oreilles et le cerveau ! Suivez les bons conseils de la petite Penny ! Coucou Penny !"

Je jetais alors un coup d’œil vers Penny que le clown venait de saluer. Elle demeura alors tétanisée et se mordit la lèvre.

"A vos marques... prêts, partez pour la chasse à vos précieux trésors !" ajouta t’il tout en gloussant

La télévision s’éteignit mais ce n’était pas la fin des réjouissances.

Sur la table basse, nous pouvions trouver toutes sortes de friandises ; des paniers garnis de friandises et de biscuits de Noël. Il y avait également des tasses de chocolat chaud fumantes qui nous attendaient bien sagement, assorties de fauteuils défoncés. Mais quelle charmante attention !

Sécurisant mon arme, je la rangeais dans mon sac jusqu’à nouvel ordre. Jetant un coup d’œil à travers la pièce, je trouvais une armoire basse renversée. Retirant le manteau de Sherlock dont je m’étais vêtue un peu plus tôt, je le posais sur l’armoire et sortit également la couverture fourrée à la va-vite dans mon sac. J’allais chercher l’un des coussins du canapé et le plaçait de manière à faire un lit improvisé. Je me tournais alors souriante vers Eulalie.

« Déposez Sherlock ici, qu’il puisse se reposer un peu ! »

Mon ami était encore inconscient. Toujours très attentive, je vérifiais sa blessure pour voir si la plaie n’était pas infectée. Ce n’était heureusement pas le cas. Son pouls était encore régulier mais je me doutais que les choses ne pourraient faire qu’empirer. J’avais hâte que ce cauchemar se termine enfin ! Hâte que nous puissions enfin vérifier la théorie de Penny sur ce monde d’hallucinations.
Code by Fremione.



Lily Olyphant
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

Lily Olyphant

| Avatar : Lucy Hale ♥

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 153973lucy

« Copain Grand Sourire ! »

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 601838liliotdead

« T'inquiètes Elliot, c'est
pour Halloween... un déguisement...
mais ça fait mal... »


| Conte : Dumbo ϟ
| Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Dumbo ☣ l'éléphant qui sait voler. ϟ

| Cadavres : 2594



 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 _



________________________________________ 2017-12-11, 14:09





« T'es pas obligé de le tuer... »
« ... mais bon. Cette chaise a été vraiment méchante avec moi ! »



    Je ne me sentais pas bête. Ce n'était pas le bon mot. Plutôt triste. Très triste même. Car la journée ne s'était pas déroulé comme je l'avais imaginé. On avait retrouvé le grand brun avec un bras en moins. Penny avait laissé entendre qu'il ne l'avait pas réellement perdu. Mais dans l'immédiat, il ne l'avait plus. Eulalie avait pris soin des autres, comme elle savait si bien le faire. Quant à moi, je m'étais contenté de marcher à leurs côtés et de les suivre. C'était moi ou quand quelque chose nous arrivait j'avais toujours cette sensation d'inutilité ?

    Je croyais en mes amis. Je croyais toujours en eux. Je leur faisais confiance et je leur laissais toujours le soin de me surprendre. J'aimais passer du temps à leurs côtés, vivre des moments forts en leur compagnie. Grand Sourire s'était toujours montré gentil avec moi. Pendant toutes ces années passés à Storybrooke, quand j'avais la sensation de ne pas être à ma place, il avait pris soin de moi. Ca avait débuté par de simples conversations, chaque année, sur le même banc. Il était venu pour mon anniversaire, puis le suivant et ainsi de suite. On était amis lui et moi.

    Mais aujourd'hui, quelque chose était différent.

    « Lily ! » m'interpella une voix que je connaissais bien.

    J'avais fermé les yeux quelques instants, me sentant rassuré de l'entendre. Il nous avait enfin rejoins. Passant une main sur mes yeux, je m'étais tourné pour le retrouver. J'allais prévenir Eulalie, mais elle était en train de poser Sherlock sur un lit aménagé. Du coup, je m'étais rendue seule, au dédale des couloirs, jusqu'à une porte fermé dont Elliot surgit devant, en m'agrippant par les épaules.

    « Ca va tu n'as rien ??? » dit-il paniqué.

    Tout en souriant, après avoir sursauté par son apparition, j'avais pris une grande respiration et je l'avais serré tout contre moi le plus fort possible. Il m'avait tellement manqué.

    « Je t'aime... » murmurais-je.

    Il me serra à son tour.

    « J'arrivais pas à te trouver ! Je ne sentais plus ton aura ni rien ! »

    Je reniflais, tout en gardant ma joue contre son torse.

    « C'est Grand Sourire je crois. Il nous veut pas de mal, mais... il s'y prend mal pour nous parler. C'est pas de sa faute. Il est gentil d'ordinaire. »

    « Tu parles de qui ? »

    J'avais reniflé une nouvelle fois, tout en me détachant un peu d'Elliot, mais en conservant ses bras autour de moi. Je voulais simplement lever la tête pour le regarder dans les yeux et voir son magnifique regard.

    « C'est mon ami clown. Je ne t'ai jamais parlé de lui. Il ne vient pas du même cirque que moi. Lui il vient d'ici je crois. Enfin, de Storybrooke, mais d'ici. Je ne sais pas trop. Il m'a tenu compagnie à divers moments pendant la malédiction. C'était agréable de l'avoir avec. »

    Il me fixa en souriant légèrement, content de me voir et en bonne santé. Il me ramena une nouvelle fois tout contre lui.

    « Ne t'en fais pas, il ne te fera plus aucun mal. »

    Je me sentais tellement rassurée et apaisée. L'observant une nouvelle fois, après m'être reculé, j'avais passé une main sur sa joue jusqu'à ses cheveux. J'étais sur le point de me mettre sur la pointe des pieds pour l'embrasser, quand j'avais remarqué une légère traînée rouge sur sa joue.

    « Oh mon Elliot ! Tu es blessé ? Qu'est ce qui t'es arrivé ? » lui dis-je inquiète.

    Il me prit la main et y déposa un doux baiser. Ce qui eu pour effet de me faire frémir et sourire. Mais je n'oubliais pas sa blessure. Qu'est ce qu'il avait eu ?

    « Ce n'est pas mon sang. »

    Je ne savais pas ce qu'il voulait dire par là. C'était le sang à qui ? J'espérais que ce ne soit pas celui de Grand Sourire. Il n'aurait pas fait ça... non... Elliot poussa la porte et on y découvrit une chambre. Il y avait une grande trainée de sang qui allait jusque sur le lit et sur ce dernier, se trouvait la dépouille du clown.

    « Oh mon dieu... » murmurais-je en sentant mon coeur rater un battement.

    Grand Sourire ne souriait plus.

    « Pourquoi tu as fait ça ? ... pourquoi tu as recommencé ? » ajoutais-je à l'intention de mon homme tandis que des larmes coulaient le long de mes joues et que je m'éloignais de lui.

    « Mais pour te protéger. » répondit-il d'un ton évident.

    « Me protéger ? Tu n'es pas obligé de tuer tout le monde pour réussir à me protéger moi ! » lui rouspétais-je dessus.

    « Je pourrais tuer le monde entier pour toi. » dit-il d'une voix assuré, tout en s'approchant de moi et en posant une main sur mon ventre.

    Une larme avait coulée le long de ma joue, tandis que j'avais posé ma main sur la sienne, afin de la lui faire retirer.

    « Ne t'approche plus jamais de moi... » dis-je.

    Je m'étais totalement détourné de lui pour m'approcher du lit. Grand Sourire était réellement mort. On ne lui avait pas laissé le temps de s'expliquer. Et si ça se trouvait, il n'avait rien fait de mal. Il voulait peut-être juste jouer... pensant qu'on trouverait cela amusant.

    « Lily ? » prononça une nouvelle voix derrière moi.

    Dos à moi se trouvait Balthazar. Je cherchais du regard Elliot, mais il avait disparu. Sentant de nouveaux sanglots monter, j'avais indiqué le clown sur le lit à mon ami.

    « C'est... c'est Elliot. C'est lui qui a fait ça... » dis-je dans un sanglot.

    Balthazar regarda la chambre.

    « Il a fait quoi ? »

    « Là... sur le lit... Grand Sourire... » murmurais-je tristement.

    « Je ne vois rien. » répondit-il aux aguets.

    Comment ça il ne voyait rien ? Pourtant Grand Sourire était là, étendu sur le lit. J'avais tourné la tête une nouvelle fois pour chercher Elliot du regard, mais il n'était pas là.

    « Elliot ? » appelais-je. « Montre toi ! » exigeais-je.

    Mais rien. Il n'apparaissait pas pour autant. Je tentais de le contacter par la pensée, mais sans succès. Aphrodite ne répondait pas non plus. Je n'avais qu'eux au monde. Enfin peut-être plus qu'un maintenant...

    « Où est-il partit ? Pourquoi il a fait ça et il n'assume pas ? »
    m'emportais-je en m'approchant rapidement de Balthazar. « Il est où ??? » lui hurlais-je dessus.

    Il me saisit brusquement par les épaules ce qui me stoppa net.

    « Calme toi, tout est dans ta tête. » dit-il d'un ton acéré.

    Non... je n'avais rien inventé. Elliot était là. Grand Sourire était...

    « Oh mon dieu... »

    Il n'y avait plus personne sur le lit. Plus de sang, plus de traces, plus rien. Il n'y avait que Balthazar dans la chambre, et moi.

    « C'était pas Elliot ? » murmurais-je.

    Il resta silencieux quelques instants.

    « Il serait capable de te faire du mal ? » demanda t'il.

    Capable de m'en faire, non. Mais il m'en avait déjà fait. Je me sentais honteuse d'avoir pensé qu'il avait recommencé. De ne pas avoir remarqué que ce n'était pas lui. Pourquoi Grand Sourire faisait ça ? Qu'est ce qu'il avait à y gagner à se montrer méchant avec nous ? Pourquoi il agissait de la sorte ? Pourquoi avec moi ?

    « Il n'aime pas la chaleur. »
    laissais-je échapper.

    « Elliot ? »

    Je passais une main sur mes yeux. Je me sentais beaucoup plus forte maintenant. Il n'aurait pas dû mêler Elliot à tout ça.

    « Il faut faire cramer sa maison ! » dis-je sûre de moi. « Il ne supporte pas la chaleur. Il n'aime que le froid. Si on lui donne chaud, il arrêtera peut-être ses bêtises ! » ajoutais-je énervé.

    Balthazar me fixa d'un air impassible.

    « Il veut simplement t'ouvrir les yeux sur ceux que tu considères comme étant ta famille et tes amis. Il ne te veut aucun mal petite Lily. »

    Je déglutis avec peine tandis que Balthazar affichait un grand sourire.

    « Ce n'est pas lui. C'est Grand Sourire. »
    dis-je avec une voix pleine de mépris en observant Eulalie qui était dans l’entrebâillement de la porte.

    C'était surement elle, car au regard de Balthazar - Clown, il était surpris que je m'adresse à quelqu'un d'autre qu'à lui.

    « Tu peux faire ce que tu sais faire. Avec ta force et tes armes. J'ai vue faire Elliot à de nombreuses reprises. Tu peux lui faire mal et lui montrer que ce qu'il fait n'est pas bien ! »

    Ce petit jeu devait s'arrêter. J'avais la sensation de me comporter comme une mère qui allait gronder son petit. Mais à dire vraie, je n'étais que l'amie dans cette histoire. Ou du moins je l'avais été.

    « Grand Sourire n'est plus mon ami. »
    dis-je dans un sanglot. « Il ne le sera plus jamais ! Il est allé beaucoup trop loin. »

    Je ne pouvais pas accepter cela d'un ami. On pouvait toucher à tout. On pouvait me faire du mal. Mais on ne devait pas s'en prendre à... on ne devait pas s'en prendre à...

    Je regardais Eulalie l'esprit un peu trop perturbé.

    Une vision d'un grand homme aux cheveux en pagaille me vint à l'esprit. Il avait un beau sourire et de magnifiques yeux noisette. J'avais la sensation de le sentir tout contre moi. Mais j'ignorais qui il était. Sans doute qu'un rêve...

    « Il... il... » bégayais-je. « Il s'est mal comporté. » conclus-je en essuyant une larme sur ma joue, sans doute destinée à un vestige du passé.

    J'étais toute seule. Je n'avais plus personne sur qui je pouvais compter. Il était mon seul et unique amis et je venais de le perdre. Pourquoi m'avait-il fait ça ? Je ne savais plus à qui je pouvais me confier. Ni sur qui je pouvais compter. J'avais une boule dans le ventre. Mais quelque chose me poussait à faire confiance à Eulalie. Elle était gentille. Elle avait pris soin de moi. J'ignorais pourquoi elle faisait ça. Mais elle était là. Je pouvais croire en elle, à défaut de croire en moi. Il ne me restait plus qu'elle...
https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t80956-indumbowetrust#1022120


Sherlock Holmes
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

Sherlock Holmes

| Avatar : Benedict Cumberbatch

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 Wiuf

« Tu devrais pas regarder les gens comme ça »

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 Original

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 MVyUygr

| Conte : Sherlock Holmes
| Dans le monde des contes, je suis : : Sherlock Holmes

| Cadavres : 2965



 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 _



________________________________________ 2017-12-11, 23:14


Sur le
Fil du Rasoir.
Sur le fil du rasoir.


Brusquement, Sherlock Holmes ouvrit les yeux. Ses deux pupilles bleues jurèrent un léger instant avec la nuit qui semblait l’entourdf. Il était resté inconscient environ 16minutes à en juger par les divers déplacements qu’il avait réussi à entendre autour de lui. Quand il reprit conscient, il était allongé sur une armoire couchée, au milieu d’un salon plus que sinistre.  Angelika lui avait remit son manteau sur lui. Quelle idiote. Machinalement, il plongea la main dans ce dernier et y trouva les écrits qu’il avait chiffonné dans les restaurant à tourte. Intact. Quelle belle andouille. En même temps, elle avait perdu beaucoup… Mais pas son bras… Observant d’un œil noir son bras manquant, il se rassit sur le bord de cette dernière et observa son environnement. Son odorat ne l’avait pas trompé, il était bel et bien au milieu d’un vieux salon, aux meubles ravagés par le temps. Autour de lui, tout le monde semblait s’affairer. Sauf Penny qui semblait observer l’ensemble d’un œil véritablement critique.

« De l’eau… » murmura-t-il faiblement.

La petite fille le jaugea un très long moment, puis, elle s’avança vers lui, une tasse de chocolat chaud dans les mains.

« Y’a que ça . » Son ton était bien plus que suspicieux. Après tout, il lui avait jeté une chaise quelques minutes plus tôt. Aussi il lui répondit d’un ton bourru, toujours à moitié assis sur l’armoire.

« Alors je m'en passerai, mais reste prêt de moi, j'ai quelques questions à te poser, aide moi à me relever s'il te plait. Si je t'ai jeté une chaise tout à l'heure, c'était uniquement pour vérifier une théorie qui semble être tombée à l'eau. Il m'arrive de me tromper, et je n'en suis pas trop fier. Aussi bien pour toi que pour cette pauvre chaise qui n'avait rien demandé... »


Lui souriant ironiquement il la fixa d’un regard bleu intense. Evidemment, les enfants ne comprenaient pas le second degrés. Sauf Penny, qui visiblement eu une lueur d’humour dans ses yeux qui passa comme un simple éclair.


« Vous devriez boire. Le lait, c'est bon pour... les os. »


Assis au milieu de l’armoire, Sherlock Holmes ricana d’un rire profondément cristallin. Il s’était trompé. Non seulement elle connaissait le second degré, mais en plus, elle le maîtrisait parfaitement. Toujours méfiante et distante, elle répondit cependant :

« "Vous n'êtes pas très malin pour Sherlock Holmes »


Lui souriant de manière goguenard, elle fixa Sherlock d’un regard intense. Etait-ce un effet de son imagination, où elle semblait lui ressembler à son âge ? Se redressant sans son aide, car elle était visiblement trop petite pour l’aider, il s’assit à côté d’elle, son moignon pendant sinistrement à côté de lui. Enfin Sherlock la contempla, ses cheveux étaient vraiment étincellent pour son âge. Ils lui rappelaient Emily. Aussi, comme si il s’était adressé à elle, il déclara d’un ton cassant :

« Il n’y a pas plus malin que le renard et pourtant les marchés regorgent de sa peau... Donc ta réflexion ne fonctionne pas. Mais dit moi, parle moi plus de ce que tu sais réellement . Tu es une enfant fort intelligente, pour avoir vécu seule depuis quelques temps. Je te signale également qu'hormis la jolie amazone et ma collègue je suis le seul à m'intéresser à toi. Oui, te jeter une chaise est une forme d'intérêt. »

Sur ces mots Sherlock ricana tout seul. La perte de son bras était en train de le faire sombrer comme lorsqu’il prenait une forte dose de psychotrope. La folie était à deux doigts, il devait se contenir.

« En fait, je n’aime pas le chocolat. »
répondit-il simplement.

La petite fille l’observa d’un œil circonspect. Mais que faisait donc un renard là dedans ? Aussi, elle poursuivit d’un ton ton mi-curieuse, mi-distante.

« Ok...Dans ce cas, j'ai pas très envie qu'on devienne plus proche. Vous leur lancez quoi à vos amis quand vous tenez beaucoup à eux, un piano ? »


Sherlock se figea, toujours assis sur le bord de l’armoire. Ne quittant pas la jeune fille d’un seul moment des yeux, il se preta à sourire dans le vide. Si John Watson avait été ici, à la place de Penny, il aurait dit exactement la même chose. Elle ricana légèrement pour détendre l’atmosphère, preuve qu’elle s’intéressait tout de même à lui. Elle haussa les épaules et déclara :

« Vous voulez que je vous raconte quoi ?  Que vous devriez essayer de relativiser et de moins penser à votre bras ? Vous n'avez rien du tout. C'est "Ca" qui vous persuade du contraire. Vous le laissez gagner. »

Puis elle l’observa d’un air fataliste. Sherlock lui répondit alors du même ton surexcité qu’il réservait d’habitude à Watson :

« Moi non plus je ne veux pas qu'on devienne proche. Ce qui m'intéresse c'est de m'en sortir. Mais estime toi comme privilégiée, je fais toujours souffrir ceux que j'apprécie. »


Voyant que certaines personnes l’observaient, dont Graves, et alternativement Angelika, il fit semblant de ne pas se sentir bien du tout. Faisant semblant de tourner de l’oeil, il murmura à la jeune fille :

« Je sais que je n'ai rien. Etant abonné aux psychotropes, j'arrive très bien à reconnaître l'illusion de la réalité. Mais j'aimerai connaître, la clef pour tout voir réellement. »


Grimaçant, la petite Penny s’approcha un peu de Sherlock pour l’entendre.  Si il ne lui avait pas jeté une chaise quelques minutes plus tôt, on aurait réellement pu croire qu’ils étaient les meilleurs amis du monde !

« Je suis désolée, je ne sais pas comment faire pour tout voir. C'est spontané chez moi. Peut-être que c'est justement ça qui vous fait défaut : si vous cherchez trop avec votre cerveau hyper développé, vous passez à côté des choses évidentes. Il faut essayer de moins penser et de plus... accepter ce qui vient. » Quelques secondes de silence se firent, puis Penny pencha la tête en déclarant : « C’est quoi un psychotrope ? »

Le Détective se tourna brusquement vers elle. Il avait complètement oublié l’âge de son interlocutrice.

« Les psychotropes sont des drogues qui déforment la réalité. Ils ne sont que pour les adultes, car ils n'ont pas assez d'imagination pour s'enfuir du réel. »


A sans grande surprise, elle l’observa d’un air sincèrement peinée.

[color=#CD853F]« C'est triste./color] dit-elle avec une moue. Pourquoi devenir adulte c'est tellement déprimant ? C'est vrai, en vous regardant tous... ça donne vraiment pas envie de grandir. »

Mais il ne l’écoutait pas. A la place, il ouvra entièrement son esprit, fixant le membre fantôme qu’il avait. Faire abstraction. Ne rien penser. Il essaya de refermer ses doigts, et à se grande surprise, il ressentit plusieurs fourmillements. Diplômé d’un doctorat de medecine, sa part adulte reprit le dessus, en mettant tout cela sur le compte du membre fantôme. Toute magie disparut un court instant de ses yeux. Il n’y croyait tout simplement pas, en réalité. Même si un petite voix, semblable à celle de Watson lui murmurait « Crois-y Sherlock ! » Il ne pouvait pas. C’était au dessus de ses forces.
Ce fut Penny qui brisa le silence.

« Alors ça fonctionne ? » demanda-t-elle après un temps.

Mais le détective s’était dressé au milieu du petit salon, le regard plein de colère, farouche et embrun de larmes.

« Je n’y arrive pas ! Je n’ai pas ma place dans ce monde de magie, de démons et de créatures en tout genre ! »
Toujours debout, il jeta son manteau de colère, et se rassit à côté de Penny, comme un enfant.

« C’est à vous rendre fou. »


La petite l’observa alors d’un œil dubitatif, puis déclara d’un ton exaspéré :

« Vous ne vous y êtes pas habitué, depuis le temps ? Faut y mettre un peu du siens, et arrêter de ronchonner tout le temps ! »


Sherlock Holmes la regarda alors d’un air profondément triste et désespéré :

« C’est impossible. L’énigme est parfaite, même pour Sherlock Holmes. J’ai toujours eu besoin d’un guide, d’un éclair. Aide-moi Penny. »
dit-il d’un air implorant.

Mais au lieu de l’aider, de lui donner l’illumination pour résoudre enfin ce mystère, elle se contenta de répondre, tout en fixant Sherlock et alternativement Angelika :

« Ce n’est pas l’heure de prendre vos ptites pillules ? Je ne suis pas guide, je suis rien du tout. Faut pas tout faire reposer sur mes épaules. »


Elle avait raison. Il ne pouvait que se fier à lui même. Il avait oublié d’être ce qu’il était depuis le début. Souriant légèrement à la petite Penny comme il le faisait autrefois à John Watson et aujourd’hui à Angelika, il déclara alors :

« Vous avez raison. »


Puis son regard se mit alors à embraser la salle. Et son cerveau fit le reste. Utilisant la force de déduction de cette conversation, il commença à compiler, trier et analyser toutes les données que sa mémoire photographique lui avait fourni depuis le début. Le regard vague, il souriait. Le monde a-t-il besoin de Sherlock Holmes ? Non. C’est Sherlock Holmes qui a besoin du monde. C’était la clef.





Maara Blackhunter
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

Maara Blackhunter

| Avatar : Katie McGrath

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 27en

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 1523196277-raven

| Conte : Les 5 Légendes
| Dans le monde des contes, je suis : : Nightmare

| Cadavres : 98



 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 _



________________________________________ 2017-12-12, 20:47


Sur le Fil du Rasoir...
Feat des gens & Maara



Je n'aimais pas être envoyer quelque part de façon soudaine. Je n'aimais pas être forcée de vivre une aventure quand je ne l'avais pas décidé. Je n'aimais pas non plus qu'on s'en prenne à ceux qui étaient miens. Mais pire que tout, je n'aimais pas le froid !!!! Il aurait pas pu m'envoyer sous les tropiques non ? Bah non pourquoi faire ? Grelottant, je serrais mes bras autour de moi en explorant du regard l'endroit où j'étais arrivée. J'étais dans une maison, en plein milieu de la nuit. Et j'étais seule. J'aurais bien aimé donner un coup dans quelque chose, rien que pour évacuer la frustration d'avoir été envoyée d'un endroit à un autre sans avoir eu mon mot à dire. Ce clown m'emmerdait vraiment et je n'avais pas encore eu l'occasion de lui rendre la monnaie de sa pièce.

Soupirant, je me mis en marche, cherchant déjà quelque chose pour me tenir chaud, parce que là, ça n'allait pas le faire. Il y avait des vieux meubles, de vieux objets. Bref, rien de bien intéressant. Jusqu'à ce que je trouve une vieille couverture. Franchement, si je n'avais pas eu aussi froid, je ne l'aurais jamais prise. Mais quand il faut, il faut. Je venais de mettre la couverture sur moi quand je me rendis compte que du sable noir se matérialisait autour de moi. Il semblait être là juste pour essayer de me réchauffer, ce qui me fit sourire tout en m'intriguant : était-ce moi qui faisais ça ? Ce phénomène ne m'était pas familier... Dévorée de curiosité, je tendis la main pour toucher le sable quand une silhouette apparut dans une brume noire juste à côté de moi.

Pitch. Mon père. Mon créateur. Qui regardait autour de nous avec cette assurance qui était la sienne et qui avait tendance à me hérisser les poils tellement je le trouvais condescendant. C'était bien quand c'était adressé aux ennemis, mais à moi, surtout maintenant que j'étais humaine et indépendante, ça me tapait sur le système. Je lui aurais bien fait ravaler cette façon d'être, mais pendant très longtemps, je l'avais trop considéré comme un père pour faire quoi que ce soit contre lui...

« Tu n'es pas en sécurité ici. »

Ah. Il était copain avec Sherlock Holmes maintenant pour faire ce genre de déduction très brillante et peu utile ? Blasée, je le regardais avec indifférence. En vérité, sa présence ici me troublait énormément. Parce que je le savais, même si je faisais tout contre, il restait mon père. Et j'avais beau m'en défendre, je ressentais malgré tout de l'affection pour lui et assez de respect pour écouter ce qu'il avait à dire. Du moins en général. Là j'étais trop énervée.

- Bien sûr que non. Mais qu'est-ce que ça change ? Je dois le ramener. Répondis-je. J'avais comme l'impression qu'il saurait de quoi je parlais exactement. Puis je croisais les bras avant de reprendre. Et depuis quand est-ce que tu te soucies de moi ?

Une question légitime quand cela faisait quelques années que mon cher paternel ne m'avait pas adressé la parole. Depuis l'épisode avec Yen Sid d'ailleurs si je réfléchissais bien... Non que cela m'importe de toute façon. Mais j'avais aussi en horreur le fait que d'autres viennent donner leurs opinions quand elles n'étaient pas demandées. Et dans le cas de Pitch, elles n'étaient pas bien reçues en plus de ça. Parce qu'il n'avait plus le droit de me traiter comme une gamine ou comme sa créature.

« Depuis quand tu joues les gamines à la recherche du grand amour ? » Répliqua-t-il du tac au tac. « Tu te détournes de ta véritable tâche. » Ajouta-t-il durement.

De quoi tu te mêles toi de toute façon ? J'avais cette réplique sous la langue et j'avais envie de lui arracher la tête. C'était le pompom tiens ! Voilà qu'il se permettait de l'ouvrir alors qu'il était loin d'être irréprochable en ce qui concernait sa tâche véritable... Quel hypocrite franchement. Mais derrière ma colère, mon esprit s'était mit en route, analysant beaucoup alors que nous discutions...

- Comme toi mon très cher père. Ça ne t'a pas gêné d'aller fricoter avec la chasseresse. Répondis-je avec un regard noir. Je suis humaine et je ne suis plus ta créature. Alors si ça te pose un problème, je m'en fous.

Là ! C'était dit ! Le vieux schnock me regarda un moment d'un œil perçant. Bah quoi pépé, t'as avalé un truc et ça passe mal ? Bienvenue au club ! Son intervention passait très mal en ce qui me concernait... Je n'allais donc pas me priver pour lui rentrer dedans autant que je le souhaitais.

« Tu me déçois Maara. » Me balança-t-il. « Tu vois les autres ? Ils ne sont pas là. Il t'a mis à l'écart parce qu'il sent que tu es différente. Tu n'es pas humaine. Tu n'es pas comme eux. Tu auras beau essayer de t'en convaincre, mais tu ne peux pas tromper ton père. »

J'haussais les épaules. Même si ce qu'il avait dit me faisait mal, il était tout simplement hors de question que je montre quoi que ce soit. Il n'en valait pas la peine.

- Ah parce que tu te définis comme mon père ? Je crois qu'il y a comme une erreur de casting là... Ordonner et critiquer, ce n'est pas être un père.

Du moins pour ce que j'en savais. Je n'en avais jamais eu bien évidemment. Mais de ce que j'avais vu durant mes stages à l'hôpital, son comportement était loin d'être celui du meilleur père de l'année. Non pas que ça m'importait. Mais fallait bien le noter. De toute façon, au niveau déception, il y avait un point partout et la balle au centre.

« Je suis sévère mais juste. » Dit-il abruptement. « Maintenant tais-toi et trouve une solution. Je ne t'ai pas fait faible. »

J'éclatais de rire. C'était plus fort que moi, ça m'avait échappé et j'étais pliée en deux. Parce que c'était très drôle. Dans le sens ironique du terme bien sûr. Mais surtout parce que je venais enfin de saisir ce que mon instinct me dictait depuis le début...

- Mais je ne suis pas faible... Et Pitch m'a assez pris la tête quand il a fait mumuse avec la déesse pour que je m'ouvre aux autres pour savoir que tu n'es pas Pitch. Mais merci, j'avais toujours rêvé de lui dire d'ailleurs voir ailleurs si j'y étais... Racontais-je avec un sourire. Allez, disparaît. La comédie a assez duré. Ajoutai-je en faisant un petit signe de la main pour le congédier.

Le faux Pitch eut l'air ailleurs, comme s'il pensait à quelque chose qui le rendait triste. Enfin, c'était l'impression qu'il me donnait et je n'étais pas spécialiste de la tristesse. Mon truc, c'était la peur.

« Il est vraiment déçu par toi. Vraiment. » Dit-il avant de me fixer soudainement. « Le Lapin de Pâques... »

Le clown, parce que j'étais sûre que c'était lui, semblait trouver ma relation répugnante. Mais qu'est-ce que ça pouvait lui faire à lui ? Quant au fait que je sentais un fond de vérité sur la déception de Pitch à mon égard, je mis ça de côté. C'était ainsi, je n'y pouvais rien...

- J'ai été déçue par lui aussi... Finis-je par dire. C'est la vie. Et ceux auxquels on tient le plus sont aussi ceux qui peuvent nous décevoir le plus.

J'avais fini par le comprendre, alors pourquoi pas lui ?

« Aster au moins ne te décevra pas : il n'en aura pas l'occasion. » Dit-il avec un grand sourire.

DE QUOI ?! Mais pourquoi il voulait toucher à mon Pinpin lui ?! Il avait rien compris cet idiot de clown ! Et encore une fois, il ne me laissait pas l'occasion de répondre : d'un seul coup, le sol disparut sous mes pieds. Je me retrouvais figée dans le noir, et seule. Jusqu'à ce que j'entendes des coups frapper autour de mois et résonner. J'étais comme compressée contre une paroi que je ne voyais pas, tout se déroulant dans l'obscurité. Et soudain, il y eut un trou devant moi, comme si quelque chose s'effritait. Et je me retrouvais avec un revolver pointé sur ma tête. Le brun avec qui je discutais avant qu'il ne m'asperge de cette substance noire bizarre se tenait là, avec le flingue et avec l'air de vouloir s'en servir. Pendant que moi, j'étais immobile et que je ne pouvais pas parler.

Foutu clown...

https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t63732-vous-avez-peur https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t63752-liens-de-maara


Eulalie
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

Eulalie

| Avatar : Holland Roden

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 E3bZ9mz6_o

"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"


 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 VoUsJazM_o

"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."





| Conte : Famille Divine
| Dans le monde des contes, je suis : : Capitaine Amazone Sexy

| Cadavres : 3614



 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 _



________________________________________ 2017-12-13, 18:23


sur le fil du rasoir
Autour de moi, j'entends rire les poupées.

Lily était sortie de la pièce, lorsqu'un bruit sourd avait soudainement retenti à l'extérieur. Je l'avais suivi des yeux, quelque peu inquiétée par ce qui venait de se passer, commençant à la suivre vers la pièce principale de la maison. Mais la porte se referma dans un claquement lourd, ma tête se retrouvant à quelques millimètres de cet imposant morceau de bois qui me refusait clairement l'accès. J'avais posé ma main sur la poignée, tentant de l'abaisser sans que cela ne fasse quoi que ce soit.

« Jolie petite poupée, dans la chambre enfermée... »

Je retenais ma respiration le temps des quelques secondes où cette voix chantonnante résonna. J'aurai pu la reconnaître entre mille.

« C'est vous, qui avez fermé cette porte ? »

J'avais pivoté dans sa direction, pouvant admirer Hyperion se tenant debout. Je ne pouvais m'empêcher de le dévisager, sachant pertinemment qu'il ne s'agissait pas de lui mais trouver le phénomène des plus intrigants. Ma voix s'était échappée d'un ton moins assuré que je l'aurai voulu, le sourire qu'il afficha ne me permettant pas d'être rassurée.

« Tu n'aimes plus être en tête à tête avec moi ? »

Sa tête s'était penchée sur le côté. Il feignait la surprise mais je n'étais pas bête, il ne faisait que jouer.

« Pourtant, on a passé tellement de bon temps ensemble... »

J'étais naturellement tendue face à lui, alors que je voyais les doigts de ses mains jointes devant lui se mouvoir légèrement. L'atmosphère tout autour semblait plus pesante, ou alors ce n'était que moi qui me l'imaginait.

« Si vous voulez discutez, je suis toujours prête à vous écouter. »

Je m'étais complètement retournée vers lui, les sourcils froncés, n'arrivant pas à me montrer totalement détachée. Je tentais, pourtant, mais ce malaise était présent et je ne pouvais pas le nier.

« Alors qu'as-tu à me raconter d'intéressant ? Par quoi on commence ? »

Il s'était installé, assis sur le bord de lit, affichant une expression bien trop excitée pour être naturelle. Cet individu, cette chose, se permettait de prendre l'apparence de mon créateur et la défigurait totalement. Je sentis clairement mon cœur battre un battement, dérangé par cette vision, tandis que ma bouche s'ouvrait sans que n'en sorte le moindre son. Je ne m'attendais pas à une telle question. Passée l'étonnement, je me redressais, cherchant à me montrer plus indifférente.

« Et bien... »

Je n'avais pas la moindre idée de ce que je devais dire. De ce que je devais faire. Il me semblait presque évident que mon interlocuteur était la cause de tout ceci. C'était presque trop facile à deviner. Il était celui qui s'amusait à faire apparaître des choses, à tourmenter chaque personne présente dans la pièce juste à côté, à offrir des cadeaux...

« J'ai oublié ma poupée. »

J'étais moi-même étonnée de cette constatation. Je n'avais pas prêté attention à ce détail avant maintenant. Une moue attristée passa un bref instant sur mon visage. Je commençais à apprécier le caractère unique de cet objet. J'avais dû le laisser au restaurant, trop occupée à porter l'inconsciente du groupe lors de notre départ précipité. Il semblait peiné de savoir que je ne l'avais pas emporté.

J'avais distraitement secoué la tête. Ce n'était pas le plus important, après tout.

« Est-ce qu'il est possible d'avoir du chocolat ? Je voulais en prendre dans l'autre pièce, mais vous m'avez enfermé avant. »

Il semblait peu concerné par ce détail, pourtant, après avoir pu manger, j'aurai volontiers pris une tasse. J'avais fini par aller m'asseoir à côté de lui, gardant quelques centimètres de distance respectable.

« Vous désiriez me voir seul à seul ? Je n'ai pas grand chose à vous dire. Je cherchais le bras de Monsieur Sherlock. Mais j'ai seulement vu que Lily était triste. C'est de votre faute si elle pleurait, non ? »

J'étais plus calme, comme si cette proximité soudaine me donnait une certaine confiance. Il ne m'effrayait pas le moins du monde, il m'intriguait. J'avais posé mes mains sur mes genoux, me redressant, tandis qu'il avait pivoté vers moi, son coude appuyé sur son genou et son menton posé dans sa main. Il n'avait plus le même air intéressé, soupirant alors que je terminais de parler.

« C'est ça le souci avec toi Eulalie : tu n'es pas intéressante. Tu n'as rien à me révéler. Tu n'as aucun passé, aucun avenir. Quant au présent... Les autres te prennent pour un bouclier ou un objet utile, comme un porte-personne... C'est désespérant. »

La déception dans sa voix était presque palpable. Ses épaules étaient retombées, à l'image de son engouement,

« J'attendais mieux de toi. Une petite surprise au moins ! Mais non. »

Mon regard s'était posé sur lui, alors que j'étais clairement stupéfaite par un tel discours. Il jugeait donc mon intérêt à ma capacité à lui raconter des choses qui sortaient de l'ordinaire. J'avais mis un certain temps à intégrer ce qu'il venait de dire, avant qu'un léger rire ne m'échappe.

« C'est ce que je suis, un bouclier, ils ont raison de me voir ainsi. »

Si il pensait que cette remarque allait m'atteindre, il en était tout autre. Je voulais les protéger et les aider, c'était certainement ce que je faisais de mieux, alors si ils me considéraient en effet comme tel... Je n'allais pas le leur reprocher.

« Je suis navrée, mais je n'ai pas été crée pour être surprenante. »

J'avais pincé mes lèvres, lui offrait un air faussement désolé. Il donnait l'impression d'être surpris par ma réaction, ce qui, je n'allais pas mentir, me faisait plaisir. C'était que je pouvais quand même l'étonner malgré tout.

« Je pourrai vous frapper, ce serait certainement inattendu, mais je n'en ai pas envie. Pourquoi Lily était triste ? »

Il n'avait rien répondu à ce sujet et la jeune femme était dans un tel état, avant de sortir, que je ne pouvais que m'interroger à ce sujet.

« Oh, elle n'a pas aimé que je lui ouvre les yeux sur celui qu'elle considère comme son meilleur ami. Pourtant, c'est important qu'elle comprenne. Je fais ça pour elle. »

Son ton était quelque peu fuyant, me rendant encore plus curieuse. N'était-ce pourtant pas lui, cet ami qu'elle aimait tant ? Ce... Grand Sourire ? Il s'agissait du Clown. Bien que la personne face à moi n'y ressemble en rien. J'étais prise au doute, ne comprenant clairement pas tous les tenants de cette histoire.

« Tu as envie de me frapper ? Tu peux, si tu veux ! Ca serait tellement inédit ! »

La pointe de malice dans son regard me laissait indécise. J'en avais eu l'idée. C'était une évidence. Bien qu'il ne se soit pas montré hostile, je me disais qu'il s'agissait forcément de la chose la plus naturelle à faire face à ce qui semblait être un potentiel ennemi. Pourtant, même si ses mains étaient devant moi, alors qu'il se dandinait, tout exalté à cette idée, j'en étais incapable.

J'avais poussé ses bras avec prudence en détournant le regard, n'appréciant pas vraiment de le toucher de la sorte, mal à l'aise. Je savais très bien pourquoi je n'y arrivais pas. Il avait beau ne pas être Hyperion, il lui ressemblait comme deux gouttes d'eau et c'était comme si cette apparence agissait comme un blocage inconscient.

« Vous voulez vous faire taper dessus ? C'est un peu étrange. Vous le mériteriez peut-être, cela dit. Vous êtes certain de l'avoir fait pour elle et non pour vous ? »[/color]

« Ah oui j'en suis sûr. »

Le ton qu'il employait ne laissait pas de place au doute. Frénétique, il hochait la tête pour appuyer ses dires

« Lily et moi sommes amis depuis trèèès longtemps. Je ferais tout pour son bonheur. »

Il avait porté le doigt à sa bouche, alors que je l'observais du coup de l'oeil.

« Tu ne m'as pas frappé du tout. Je sais que tu es forte. Oh que je suis bête ! »

Je vis distinctement sa main aller frapper son front tandis qu'une étrange transformation se produisit à ce simple contact. Ce n'était plus Hyperion face à moi. C'était le Clown. En effet, il y ressemblait, même si... je ne me l'imaginais pas comme ça. Je l'aurai vu un peu moins maquillé, avec un sourire un peu moins... grand.

 « Là ça va t'inspirer sûrement plus non ? »

Ma réaction fut immédiate, comme un réflexe. Comme si j'attendais ça depuis un moment – ce qui était le cas – et qu'avant même que je puisse réfléchir, mon corps avait décidé d'agir. Mes doigts s'étaient serrés et mon poing s'était levé, prêt à venir percuter le visage de ce personnage.

Seulement, il n'atteignit pas son but. Mon front se plissa en sentant que le mouvement que j'avais entamé était ralenti. En suspens. Je me savais pourtant capable de le faire. Savoir qu'il était capable de me stopper m'avait serré la gorge, soudainement, mais je ne savais pas ce que cela signifiait. Comme une sorte... d'inquiétude. Je sentis mon pouls s'accélérer alors qu'il s'emparait de mon poignet, sans que je ne puisse m'en défaire.

« Ca aurait pu marcher là d'où tu viens, mais pas dans mon monde. Chez moi, les règles sont différentes. »

Je n'étais pas entraînée pour ça. J'avais envie de lui arracher le bras pour me détacher de son emprise, encore davantage lorsque je le vis approcher sa bouche de ma main et se mettre à la lécher. Non seulement, cela m'écoeurait, mais... c'était douloureux. Mes dents s'étaient serrés alors que je sentais qu'on me lacérait la peau à vif, comme des épines s'y plantant et m'arrachant la peau. Je connaissais la souffrance physique. Je l'avais déjà expérimenté, lors de mes entraînements. C'était différent, cette fois. Ce n'était pas contrôlé, je ne l'avais pas appréhendé et... je ne pouvais pas me défendre.

« Hum... délicieux ! Tu es exquise ! »

Il s'était détaché, sa langue pleine de mon sang qu'il savourait, s'exprimant avec ce gloussement distinctif qui me faisait à présent frissonner. Il m'avait relâché, passant un doigt au coin de sa bouche pour l'essuyer, son air glouton ayant presque pu me donner la nausée. Il était des plus désagréables d'être traitée de la sorte. Et il était encore plus détestable de ne pas savoir quoi faire pour l'arrêter. Je devais réfléchir. Comment m'en prendre à un ennemi qui pouvait me stopper avec tant de facilité ?

Instinctivement, je m'étais reculée, me relevant du lit et m'éloignant de plusieurs pas. Je vis brièvement le sang perler sur ma main, qui était parsemée de plusieurs petits trous.

« Qu'est-ce que vous êtes ? »

« Je suis ce que tu veux que je sois. J'étais comme toi, avant : vide. Et puis un jour, Lily m'a trouvé. Ca a été le plus beau jour de ma vie ! De nouvelles possibilités, de nouvelles saveurs... un nouveau monde ! »

J'avais pris la petite table de chevet près de moi, ignorant l'élancement procuré par la blessure et ne le lâchant plus des yeux. D'un geste vif, j'avais lancé le meuble dans sa direction, qu'il avait esquivé sans même prêter attention à cette attaque. Je m'étais mordue la lèvre, en colère contre moi-même. Mais pas seulement. Je n'avais pas pris conscience que je la ressentais, pourtant, c'était bien le cas : la panique. Je pouvais m'en rendre compte maintenant. Les battements rapides de mon cœur, cette chaleur soudaine, mon incapacité à mettre mes idées au clair.

Il s'était levé souplement. Trop souplement. Il semblait n'être fait que d'une simple enveloppe malléable capable de se mouvoir dans n'importe quel sens, sans le moindre squelette pour le retenir.

« Il suffit de te trouver un but et tout devient subitement... limpide ! »

Sa langue claqua contre son palet. Il semblait me trouver toujours à son goût, au regard qu'il me portait. Mes poings s'étaient serrés et je reculais d'autant plus, cherchant à retourner vers la porte sans trop de précipitation.

« J'ai compris que je ne pourrai pas te tuer. Tu es différente d'eux. Peut-être parce que tu n'as pas d'âme ? Je ne sais pas. »

J'aurai souri, en d'autres circonstances. Je savais aussi qu'il ne le pourrait pas. Alors pourquoi donc étais-je en train de craindre qu'il ne me blesse ? Je pourrai me jeter dessus, quitte à prendre des coups, ce n'était pas grave. J'étais faite pour ça. J'avais un but, précis : celui de vouloir le tuer. C'était clair maintenant. Mais en même temps que cette détermination, il y avait cet affolement qui avait l'air de l'exciter de plus en plus, à mesure qu'il grandissait. Il tapotait son doigt contre sa bouche encore ensanglantée, se délectant de mon agitation nouvelle. Et là encore, mon cœur battait de plus en plus fort.

« Il n'y a que le vieux monsieur qui puisse te tuer. Enfin, là d'où tu viens. Dans mon monde, c'est peut-être pas pareil. Tu veux qu'on fasse un essai pour voir ? »

Je n'avais pas très envie de découvrir ce monde dont il parlait. J'aurai aimé qu'Hyperion soit là. Je n'étais pas prête, n'est-ce pas ? Si j'étais ainsi devant un simple Clown, qu'en serait-il devant les autres ennemis qui nous ferait face ? Je le voyais se précipiter dans ma direction, de cette manière si particulière, si étrange, voyant ses dents s'allonger et sa bouche se déformer.

J'avais attraper la commode et l'avait lancé dans sa direction, pour m'accorder quelques secondes de plus de réflexion. Je devais me calmer, réussir à me reprendre, ne pas me laisser envahir par cette vague de nouvelles émotions qui me déstabilisait. Lorsque le meuble le heurta et qu'il tomba, lâchant un petit cri surpris, je sentis néanmoins un léger soulagement. Il était atteignable. C'était une bonne chose à savoir. Je n'avais pas fait le moindre geste, bien que pendant un instant, il soit resté allongé sans bouger. Il n'était pas humain, il n'était pas comme n'importe qui d'autre qui serait resté inconscient après un tel coup. Et il ne mit pas longtemps à rouvrir les yeux.

« Qu'est-ce qu'on s'amuse ! Et tu sais ce qui est le plus drôle ? »

Son ton était enjoué. Bien trop. Il s'était relevé, toujours comme une chose molle et élastique, prenant sa tête qu'il remit en place sans difficulté.

« On va pouvoir jouer éternellement ensemble ! Tu flotteras pour toujours avec moi ! »

Son sourire dévoilait ses crocs, son ricanement me fit tressaillir et d'un geste vif, j'avais pris la lampe la plus proche, me retournant lorsque j'entendis la porte grincer. L'espace d'une seconde, je cru que quelqu'un allait rentrer. N'importe qui. Lily, Sherlock, Penny, Monsieur Graves. Je me trompais.

La pièce était comme en train de se mouvoir, mais ce n'était pas exactement ça. Elle se troublait. Elle devenait de plus en plus flou, de plus en plus vague. J'avais tourné la tête encore et encore, le Clown ne faisant plus parti du décor, comme par magie. J'avais lâché la lampe, ou alors avait-elle aussi disparu, comme le reste. Tout était parti.

Il n'y avait que le noir tout autour. Complet. Oppressant, étouffant. Me rappelant le moment juste avant que je ne sois crée... le vide. Et il faisait froid. De plus en plus froid. J'avais esquissé un mouvement de recul en entendant des dents claquer à côté de mon oreille. Mais il n'y avait que moi.

« Délicieuse petite poupée... te voilà piégée. »

Non... Je n'étais pas prête.
black pumpkin
https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t79379-eulalie-la-vie-d-un-b https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t79379-eulalie-la-vie-d-un-bebe-amazone#959584 https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t79379-eulalie-la-vie-d-un-bebe-amazone#959584 https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t80696-tortue_amazonienne


Balthazar Graves
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

Balthazar Graves

| Avatar : Ben Whishaw

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 Xef0

Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.


DEMAIN DES L'AUBE.


 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 8wav

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 WvvHR8x

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 Ja1woIs

| Conte : Sweeney Todd
| Dans le monde des contes, je suis : : Mister T.

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 Tumblr_me94e9yYUC1qfprp3o5_r2_500

| Cadavres : 2292



 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 _



________________________________________ 2017-12-13, 21:59


Are you watching closely?
Now you're looking for the secret. But you won't find it because of course, you're not really looking. You don't really want to work it out. You want to be fooled.

Quelques instants plus tôt, dans le salon délabré...

L'atmosphère ambiante empestait le chocolat chaud et le moisi. Balthazar n'avait pas l'intention de stagner dans cet endroit plus longtemps. La demeure comportait beaucoup d'autres pièces qu'il avait bien l'intention d'explorer afin de débusquer le clown. L'ennemi redoutait un affrontement direct ; il préférait se complaire dans de petits jeux stupides, et c'était ce qui allait finir par le perdre.

Perdant patience, le barbier esquissa un pas pour sortir du salon quand il remarqua que la gamine s'approchait du mur à l'opposé des fauteuils défoncés. Elle l'observait d'une étrange façon, comme si elle voyait quelque chose au travers. Elle finit par poser une main contre la paroi, puis colla son oreille tout contre le papier-peint défraîchi.

"Il y a quelqu'un à l'intérieur." déclara-t-elle d'un ton assuré.

Décidément, elle semblait douée de vision extra-sensorielle. En d'autres circonstances, Balthazar se serait montré sceptique, mais désormais, il ne doutait plus de rien. Si le clown s'amusait à se cacher dans les murs, il aurait vite fait de le déloger. Il rebroussa donc chemin et tapa trois coups contre la paroi. Ca sonnait creux.

"Dégage." lança-t-il à Penny avec brutalité.

La fillette fronça les sourcils, à la fois choquée mais peu impressionnée. Cependant, elle se recula tout de même lorsqu'il retourna vers la paroi, armé d'une barre de fer qui avait dû servir à maintenir des rideaux, des décennies plus tôt. Il avait rangé son revolver dans son manteau au préalable. Il donna un premier coup contre le mur qui s'effrita légèrement. Devant le peu de résultat, il chercha l'amazone des yeux, car elle aurait été bien utile pour ce genre de besogne, mais elle n'était plus dans la pièce. De toutes façons, il n'allait certainement pas l'interpeler. Il pourrait se débrouiller seul, puisque Holmes avait eu la bonne idée de perdre un bras.

"Pas besoin de coup de main, Holmes. De toutes façons, vous ne pourriez pas."

Un rictus crispa son visage tandis qu'il continuait d'assener des coups contre le mur. Il était rare qu'il fasse un trait d'humour, cependant il se complaisait assez à narguer le "grand" détective. Ses efforts -et la friabilité de la paroi- eurent raison du mur qui s'effondra bientôt dans des débris de bois vermoulu et de poussière.

Tout d'abord, il aperçut la jeune femme brune qui avait disparu dans les bois. Elle était bloquée à l'intérieur du mur. Puis, subitement, la poussière voleta et révéla une toute autre personne, juste devant elle. Telle une apparition, elle se dressa, imposante et le toisa d'un oeil supérieur et légèrement narquois.

Sans même réfléchir, Balthazar fourragea dans la poche de son manteau et dégaina le revolver qu'il pointa sur le vieil homme. Ce dernier eut un rictus mais resta immobile, les mains dans le dos. Il portait des vêtements d'un autre siècle et avait un noble maintien. Le barbier le détaillait d'un oeil inquisiteur, le souffle coupé. Il savait que ce n'était pas lui, qu'il ne pouvait pas se trouver réellement là, mais l'illusion était saisissante. Il sentait même son parfum entêtant.

Il redressa brusquement le revolver au niveau de la tête de l'homme, le bras tremblant mais décidé. Ca ne le dérangeait absolument pas de le tuer de nouveau. Chaque nuit dans ses cauchemars, il revivait la scène : son sang chaud éclaboussant ses mains et son visage, la jubilation qu'il avait éprouvée en voyant la surprise puis la vie s'éteindre de son regard ignoble...

"Non, ne tirez pas !"
s'écria la gamine.

Il frémit légèrement mais garda la même posture.
Il entendait la fillette comme s'il se trouvait extrêmement loin d'elle, hors de portée. Il n'y avait plus que Turpin et lui dans la pièce, comme autrefois...

"Maara est derrière lui ! Si vous tirez, ça va la tuer !"
insista-t-elle, paniquée. "C'est fait exprès, j'en suis sûre ! 'Ca' cherche à vous provoquer ! Le vieux monsieur n'est pas vraiment là !"

"Qu'importe..."

Balthazar tiqua, la mâchoire contractée. Le sang pulsait à ses tempes de plus en plus vite, le rendant presque sourd. Turpin le jaugeait d'un regard arrogant et triomphal. Il sentit son index se figer contre la détente, prêt à appuyer... mais une once de bon sens l'empêcha d'achever son geste.

Il est déjà mort, se répéta-t-il mentalement comme une litanie. Il est déjà mort. Il est déjà mort...

Les lèvres minces du juge Turpin s'arquèrent alors en un rictus mauvais, et sa voix profonde et caressante s'éleva, à peine plus haute qu'un murmure :

"Dommage... J'aurais peut-être dû prendre l'apparence de ta femme. Là au moins, tu n'aurais pas hésité !"

Ses paroles plongèrent le barbier dans une rage telle qu'il crispa davantage la main contre le revolver. Il était toujours dirigé droit sur la tête du faux Turpin mais pile au moment de tirer, il vira de quelques centimètres. Il y eut cinq détonations consécutives avant que l'arme n'émette un cliquetis, signalant qu'elle était vide. Balthazar continua d'appuyer sur la détente quelques secondes avant de jeter le pistolet au sol, dans un dernier excès de colère. Le faux Turpin s'était volatilisé.

Le barbier garda les yeux résolument rivés au sol alors qu'il quittait le salon à grands pas. Il ne voulait plus voir personne. Il souhaitait seulement... s'isoler. Réfléchir. Se calmer.

Les mots mielleux du faux Turpin résonnaient dans son esprit sans discontinuer, lui donnant des hauts-le-coeur. Sans cesser de marcher à vive allure, il pressa ses mains de chaque côté de sa tête dans l'espoir d'atténuer la voix parasite. Il grimaça, laissa échapper un râle avant d'entrer dans une pièce au hasard.

"Viens m'affronter !" lança-t-il d'un ton lugubre, les dents serrées. "Au lieu de te cacher sous de fausses apparences... espèce de lâche !"

"Tu es en train de parler de toi, Benjamin ?" susurra une voix à son oreille.

Il remua la tête et se saisit de son rasoir, mais il n'y avait personne dans la pièce à part lui. Il s'agissait d'une chambre très poussiéreuse dont l'unique fenêtre, dotée de barreaux, avait les carreaux brisés. Les voilages jaunâtres flottaient dans les courants d'air glacés, ainsi que ceux du baldaquin du lit branlant, remisé contre une paroi. Les lieux semblaient plongés dans une sorte de malaise silencieux. Des plumes sombres remuaient mollement sur le plancher à chaque bourrasque de vent.

Balthazar remarqua alors une cage ovale et imposante, qui était posée sur une table ronde, prêt de l'appui de fenêtre. Il s'en approcha et baissa le regard sur le petit oiseau affalé sur le flanc. Il était tout en bas de la cage joliment ouvragée et pépiait si faiblement qu'il fallait être tout près pour l'entendre. Il s'abîma dans cette image de lente agonie pour apaiser sa nervosité, tapotant du doigt par intermittence contre son rasoir, au rythme de son propre pouls.

"C'est un rossignol." déclara une voix dans son dos.

Il leva à peine les yeux sur Penny, agacé par sa simple présence. Que faisait-elle ici ? Pourquoi l'avait-elle suivie ? La fillette s'avança dans la pièce et s'approcha de la cage, observant le volatile avec une expression profondément affectée.

"Je déteste voir les oiseaux en cage." reprit-elle en déglutissant. " 'Ca' le sait. Il connaît tout de nous."

Elle continua d'observer l'oiseau et se mordit les lèvres en réalisant qu'il ne pépiait plus. Balthazar le trouvait beaucoup plus beau ainsi, mais il se garda bien de le dire. Il y a quelque chose de magnifique dans la rigidité de la mort. Cela le fascinait depuis longtemps.

"C'était qui le vieux monsieur ?"

La question de la gamine était si inattendue que le barbier, pris au dépourvu, se recula de plusieurs pas pour marcher vers le lit à baldaquin, écrasant les plumes noires sur le plancher.

"Personne."
grommela-t-il.

"Pourtant... vous aviez l'air de ne pas beaucoup l'apprécier. Le mur en a fait les frais." lança-t-elle tout en soulevant les pieds, car elle venait de remarquer qu'il y avait des plumes sur le sol.

Une tension désagréable prenait naissance dans sa nuque alors qu'il serrait davantage son rasoir dans sa main, le long de son corps. Pourquoi insistait-elle à ce point ? Pourquoi ne le laissait-elle pas tranquille ?

Il ouvrit la bouche pour la congédier -en criant bien fort, il parviendrait sûrement à l'effrayer- mais son regard accrocha subitement un détail : à travers le voilage fantomatique du lit, il aperçut les contours d'un jouet qu'il connaissait bien. C'était sûrement une nouvelle manigance du clown. Il décida de ne pas s'en soucier.

"Qu'est-ce qu'elle fait là ?" s'étonna la gamine en le rejoignant.

Sceptique, elle repoussa le voilage pour se saisir de la poupée de chiffon usée et jaunie. Le barbier tressaillit : c'était une relique du passé, un souvenir précieux. Nul n'avait le droit d'y toucher.

"Donne-moi ça." fit-il en cherchant à la récupérer.

Cependant, la fillette fut plus prompte à réagir et la serra jalousement contre elle en lui jetant un regard plein de défi.

"Ca va pas non ? C'est ma poupée."

"Ta...?"

Il cligna des yeux, la bouche entrouverte. Penny ne s'aperçut pas de son trouble car elle poursuivit avec énergie :

"Oui c'est la mienne. C'est même la seule chose qu'il me reste de mes... vrais parents. La preuve qu'ils m'aimaient. Enfin... j'imagine."

Elle parut dubitative, comme perdue dans ses pensées. Puis, elle secoua la tête.

"C'est bizarre, j'avais cru la voir dans la cabane, tout à l'heure. Mieux vaut que je la garde avec moi."

Elle la plaça sous son bras et se rendit enfin compte que Balthazar la fixait depuis une bonne minute sans avoir cillé une seule fois.

"Euh... ça va ? Vous êtes en train de faire une attaque parce que... j'ai une poupée et pas vous ? C'est pas grave. On peut vous en trouver une en cherchant bien."

Elle lui adressa un début de sourire à la fois encourageant et incertain. Elle voulait se montrer gentille avec lui même s'il était plutôt intimidant avec son air sinistre et le rasoir qu'il tentait de cacher dans sa manche.

Balthazar était dans l'incapacité totale de parler. Il dévisageait la jeune fille, s'abreuvant du moindre détail de son visage. Il la regardait pour la première fois. Jusqu'à présent, il l'avait vue sans l'observer tout à fait, comme il le faisait avec les gens en général. Jamais personne ne retenait son attention. Le monde n'avait aucune once d'intérêt à ses yeux.

A présent, il voyait...
Il voyait la réalité dans toute son éclatante beauté. Elle était blonde, pâle et ressemblait tellement à Lucy... Comment avait-il pu ne pas le remarquer de suite ? Il se maudit d'avoir été aussi aveugle. Il fut brusquement saisi par la couleur de ses yeux. Devenait-il fou ou étaient-ils vraiment comme les siens ? Il avait l'impression de la découvrir entièrement et il n'avait jamais rien vu d'aussi merveilleux.

"Tu... tu as quel âge, petite ?" bredouilla-t-il au prix d'un terrible effort.

"Treize ans. Pourquoi ?" fit-elle en fronçant les sourcils.

"Pour rien... "

Après tout, à quoi correspondaient toutes ces années ? C'était ridicule de les compter. Pour la première fois depuis longtemps, elles ne pesaient plus sur ses épaules. Il se sentait écrasé par un tout autre poids qu'il ne parvenait pas à identifier, alors qu'en même temps, une légèreté s'emparait de lui.

Il contemplait sa fille. Sa Johanna. Tant de questions demeuraient sans réponse mais il ne savait comment s'y prendre. Il ne voulait pas la brusquer. Il aurait juste souhaité arrêter le temps et la regarder éternellement.

La voix du clown chuchota soudain à son oreille, caressante et glacée à la fois :

"Je t'avais dit que je te la rendrais, Benjamin. Alors, qu'est-ce qu'on dit ?"

Il détacha son regard à regret de sa fille, mais l'autre n'était pas là. Il ne l'avait pas cru lorsqu'il lui avait dit, et il se méfiait encore. Pourtant, il devait se rendre à l'évidence. Johanna vivait et respirait le même air que lui. Où était la ruse, où était le piège dans cette éclatante vérité ?

Peut-être était-ce trop facile, justement. Qu'importe, il se surprenait à vouloir y croire.
acidbrain
https://www.ouat-storybrooke-rpg.com/t73464-we-all-deserve-to-die


Angelika B. Beresford
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »

Angelika B. Beresford

| Avatar : Katheryn Winnick

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 Phzn

"Donc on est bloquée dans un monde que tu ne maîtrise pas ? On va bien se marrer."
 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 6741

"Tu sais bien que les plus beaux chapitres de ta légende tu ne les as jamais écrit seul, n'est-ce pas Sherlock Holmes ?"


| Conte : Bernard & Bianca
| Dans le monde des contes, je suis : : Miss Bianca

 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 MVyUygr

| Cadavres : 3037



 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 _



________________________________________ 2017-12-14, 20:40


Mission : Sur le fil du rasoir

"There was a barber and a mouse; He was beautiful and she was naive!"

Après m’être assurée de l’état de santé de Sherlock, je m’étais éloignée quelques minutes. J’avais besoin de reprendre des forces suite à toutes ses aventures et j’avais plongé avec délice mes lèvres dans une tasse de chocolat bien chaud. Le chocolat… boisson préférée de mon idole de toujours, le grand détective Hercule Poirot. J’avais toujours eu dans l’idée que ce breuvage pouvait stimuler les petites cellules grises de mon cerveau et aujourd’hui j’en avais besoin plus que jamais ! J’avais tellement de la peine à faire le tri dans mes idées et je me sentais bête à l’idée de ne pouvoir apporter mon aide à Sherlock…

Songeant brutalement à mon coéquipier, mon regard se porta dans sa direction. C’est alors qu’un grand sourire naquit sur mes lèvres. Il s’était réveillé et discutait avec la jeune blondinette Penny ; sa victime de lancer de chaises. Je décidais alors de ne pas les interrompre, jetant des coups d’œil bref mais perçants en direction du grand échalas aux cheveux bouclés que j’appréciais tant. Puis, lorsque la petite s’éloigna, je me rapprochais tout sourire vers le détective.

« Eh bien, cela fait plaisir de voir que vous vous êtes réconciliés, tous les deux. »

Le médecin que j’étais fit tous les contrôles d’usage à son patient imprudent. Contrôle de son pouls, de l’état de ses pupilles, de la bosse qu’il avait sur la tête et, bien naturellement, de son bras.

« Tu m'as fait une de ces peurs ! Comment tu te sens ? »


Sherlock me prêta à peine un regard, ses pensées déjà tournées vers l’enquête en cours !

« Plutôt mal »


« La plaie n'a pas l'air de s'infecter. Est-ce qu'elle te fait réellement souffrir ? »

Je rougis alors légèrement à mes paroles, saisissant subitement que les théories de Penny commençaient à me faire douter de tout.

« Qu'est-ce que tu penses de tout ceci ? »


Mon associé semblait détaché, comme s’il refusait de me faire partager ses sentiments personnels sur la situation. Ce n’était pas inhabituels de ma part et je pouvais déjà me rassurer en songeant que si ses capacités intellectuelles n’étaient pas réduites, tout le reste de son corps suivrait. Sherlock Holmes était une machine après tout ! Je m’assis alors à ses côtés et déclara en haussant les épaules.

« Je ne sais pas quoi en penser, Sherlock ! Il faut dire que traditionnellement c'est ton rôle à toi de résoudre les énigmes. Moi je suis celle qui tente tant bien que mal de sauver des vies. »


Sans véritablement m’en rendre compte, j’avais prononcé exactement les mêmes paroles que j’avais entendues de la bouche John Watson lorsque je lui avais demander de me faire par de mon futur cahier des charges intrinsèque. Nerveuse et désolée de ne pouvoir fournir les réponses que Sherlock attendait de moi, je passais nerveusement une main dans mes cheveux.

« Je n'aime pas ça. On se croirait au beau milieu d'un jeu d'enfant... un jeu de rôle morbide organisé par le clown dans le but de nous rendre totalement dingues ! On ne peut se fier à rien de ce qu'on voit ou fait... c'est tellement perturbant ! »


Soudain, j’adressais un regard entendu à l’adresse de mon compagnon de route. Je venais subitement de comprendre ses pensées et ses sentiments qu’il refusait de me dévoiler. Bien évidemment, pour un détective basant la major partie de ses déductions sur son sens affûté de l’observation, cette enquête devait être pour lui une vraie torture. Tentant de changer de sujet, je l’interrogeais à mon tour.

« Et toi alors, qu'est-ce que tu penses de tout ceci ? Est-ce que tu as eu le temps de découvrir quelque chose avant notre arrivée ? »

Sherlock n’eut alors pas le temps de répondre, son attention ayant été attirée par Balthazar qui commençait déjà à effriter le mur.

"Pas besoin de coup de main, Holmes. De toute façon, vous ne pourriez pas."

Furieuse, je le foudroyais du regard. Était-ce vraiment le moment de faire de l’esprit ? Désireuse de défendre mon ami, je n’avais envie que de saisir la tête du barbier entre mes mains et de l’enfoncer dans le mur. Il aurait fait un parfait bélier humain ! Heureusement, Sherlock détourna mon attention au moment où j’allais lui faire part de mes remontrances. Il tourna alors son attention vers Penny.

« C'est la vue de cette gamine qui me faudrait. »

Il est vrai que la blondinette semblait posséder un don de double-vue qui nous aurait été bien utile. A défaut de pouvoir posséder ce talent, nous étions condamnés à boire les paroles de l’enfant.

« Donc si je suis ton raisonnement, il faudrait apprendre à voir le monde avec des yeux d'enfants. »

Si seulement ma pauvre petite Katelyn était avec nous. Chassant bien vites ses idées de mon esprit, je me concentrais sur les paroles de mon coéquipier. Choisissant d’ignorer les paroles du barbier, il se détourna de lui pour ne tourner son attention que vers moi.

« Penny a raison. Nous ne voulons pas lâcher prise... Nous avons l'esprit, trop étroit. Je suis un rationnel Angelika, mais essaie-toi, peut être que tu y arriveras. Lâcher prise pour voir ce qui est réel... Et trouver ce qu'il ne l'est pas... »

Prenant quelques instants de réflexion, je tentais d’échafauder des théories sans grandes convictions.

« Et si on considérait ce monde comme une scène de théâtre ? Qu'est-ce que nous savons pour le moment ? Nous savons que tout ce que nous expérimentons ici, liés au plaisir malsain du clown à nous faire vivre nos pires peurs et sentiments, n'est que de la poudre aux yeux. En revanche, il existe un endroit bien réel lui, où nos proches ont été emmenés par le clown "pour flotter"... Si le clown prétend que nos disparus sont enfermés ici, c'est qu'il est peut-être possible de passer en backstage, derrière le rideau. »


Je retournais alors mon attention vers mon associé qui semblait réciter une sorte d’incantation dont les mots ne semblaient prendre sens que pour lui.

“Toute la création est fiction et illusion. La matière est une illusion pour la pensée ; la pensée est une illusion pour l'intuition ; l'intuition est une illusion pour l'idée pure ; l'idée pure est une illusion pour l'être.”

« Qu'est-ce que tu racontes ? Enfin bref... »

Furieuse de ne pouvoir comprendre cette situation, je me relevais d’un bon sur mes deux pieds, fortement décidée à passer à l’action,

« Les autres ont peut-être raison, tu sais... il est temps d'arrêter d’être spectateurs et d'agir. Je vais tenter de trouver cette porte d'entrée, où qu'elle puisse être ! »


Sherlock sortant de ses pensées, prêta subitement plus d’importance à mes paroles.

« Je pense que tu as raison. Il est temps d'arrêter de subir, et de vivre l'instant présent, sans ressasser le passé, ni trop entrevoir l'avenir. Je pense aussi que nous nous sommes égarés... Nous devrions plutôt réfléchir à "Qui est-ce ?" plutôt que "Où sommes-nous ?" et "Où sont les autres ?" car ce n'est qu'en répondant à la première question que nous répondrons aux deux autres. »

Désireuse de participer à son début de réflexion, je lui posais alors une simple question.

« Si tu veux chercher dans cette direction, demande-toi peut-être quelle sorte de créature peut posséder des capacités mentales si puissantes qu’elles lui permettent de pénétrer au fond de nos pensées les plus profondes et de nos peurs les plus enfouies. »

Puisque Sherlock Holmes n’était pas en état de se battre, il revenait à moi de lui servir de bras armé. C’est pourquoi, je sortis mon pistolet de mon sac à main ainsi que mon téléphone portable.

« Ca va aller si je te laisse ici ? Ah moins que tu veuilles venir avec moi ? »


« Je vais rester ici un peu pour réfléchir. Ca n'est absolument pas douloureux, mais il semblerait que ça me draine mon énergie. »

Il consentait enfin à répondre à ma question, son bras ne lui ayant pas été arraché, il ne pouvait ressentir la douleur. Je lui adressais cependant une petite moue dédaigneuse en le voyant sortir et allumer une cigarette. Déformation professionnelle de ma part… je consentis finalement et exceptionnellement à le faire céder à ce petit caprice. Après tout ce qui venait de lui arriver, il pouvait bien se permettre une dose de nicotine.

« Très bien, je pars donc enquêter de mon côté. Si jamais je trouve une piste, je ne manquerais pas de te faire savoir. Oh et Sherlock, j’ai mon portable sur moi. S’il arrive quelque chose, préviens-moi et je te rejoindrais aussitôt ! »


Je n’étais pas tranquille à l’idée de le laisser seul derrière moi après ce qu’il lui était arrivé. L’image de son corps moribond parcourant encore mon corps de violents frissons d’horreur. Cependant, nous étions tous en danger et nous nous pouvions plus nous permettre de rester les esclaves de la peur ! La peur…

Un petit souvenir me revint en mémoire, une discussion que j’avais surprise dans le Monde des Contes entre mon maître détective et son fidèle acolyte de l’époque.

« Ne négligez jamais l’élément psychologique, mon très cher Hastings ! La psychologie est d’une importance capitale pour dénouer les fils d’un mystère ! »

Je me tournais alors une dernière fois en direction de mon coéquipier

« Une petite devinette pour toi Sherlock : Qu’est-ce qui peut déstabiliser ou affaiblir une créature qui puise sa force dans les émotions négatives de ses victimes ? »

Chaque créature avait des failles et cette dernière ne faisait pas exception ! Si jamais elle venait à l’attaquer une nouvelle fois durant mon absence, j’espérais que cette petite devinette pourrait lui donner l’étincelle et les armes nécessaires pour lui faire front ! je partis alors explorer la maison.

-------------------------------------------------------------

J’avançais dans les couloirs sombres de la maison, aidée en cela par la lampe de poche de mon portable. Les lieux étaient si délabrés qu’il était difficile de progresser au travers de l’ameublement renversé de cet endroit nauséabond. Me fiant plus à mon instinct qu’à une quelconque piste. Je finis par arriver devant une porte du premier étage, celle-ci me semblait différentes des autres et possédait une attractivité certaine à laquelle il m’était difficile de résister. Je l’ouvris alors, tenant mon arme chargée dans la main et me tenant prête à tirer à l’apparition de ce maudit clown. J’étais cependant loin de m’attendre à ce que j’y trouverais. Derrière la porte en bois somme toute bien normale, se cachait une pièce qui transpiraient l’humidité par tous les pores de ces vieilles pierres composant la plus grande partie du sol et du plafond. Devant moi, un grillage en fer forgé semblable à une porte de cellule de prison. Ce clown démoniaque n’ignorait-il donc rien de mon passé ? Une pensée fugace et cruelle me traversa alors l’esprit. Je savais qu’il connaissait tout de la vie de Balthazar. Était-il donc parvenu à faire le rapprochement entre lui et moi ?

Après avoir soupiré un bon coup, je poussais la porte de cette satanée cellule. Cette dernière s’ouvrit tout en grinçant. Bien naturellement, elle n’était pas fermée. Où aurait été le fun de ce jeu autrement ? Soudain, j’entendis une voix s’élever tout autour de moi. Un murmure sadique que j’avais déjà entendu dans la tourterie. Elle s’accompagnait d’un horrible vent glacial qui me parcourut d’un désagréable frisson.

"Garce ! Tu n'es qu'une garce !"


Cependant et contrairement à la dernière fois, ce chuchotement se répétait encore et encore. C’était à me rendre dingue ! Tournant mon regard tout autour de moi, je tentais vainement de trouver la source du bruit. Plus cette voix se faisait entendre, plus ma prise sur le canon de mon pistolet se faisait puissante.

"Qui est là ? Montrez-vous ? Je n'ai pas peur de vous..."

A cet instant, j’aperçus une silhouette spectrale se matérialiser devant moi. C’était une femme ou plus exactement une pauvresse habillée de haillons et portant une chevelure anciennement dorée dont on aurait su donner la couleur originelle exacte. Elle semblait alors flotter dans les airs comme un fantôme menaçant, me fixant d’un œil perçant et désespéré. Son apparition me fit légèrement sursauter. Mais qui était-elle ?

"Tu lui as fait tellement de mal..." gémit-elle avant de disparaître

Ne comprenant pas immédiatement ce qui se passais, je continuais mon chemin toujours à la recherche de ce maudit clown. Cependant, après avoir fait quelques pas, je fus freinée dans ma course par une minuscule souris blanche. Sans faire attention à moi, elle continua sa route inlassablement jusqu’au fond de la pièce. Intriguée, je suivais du regard ce seul signe d’activité en ces lieux. C’est là que je finis par le voir. Un prisonnier, sal et mal fagoté, qui se tenait recroquevillé au fond de sa cellule. Il ne me fallut par longtemps pour reconnaître la silhouette de cet homme.

"Oh non c'est pas vrai... Benjamin ! "

Poussant un grand soupir, je m’approchais du barbier et de la petite souris qui lui avait sauté dans la main en toute confiance. A bien y regarder, ces deux personnages ne semblaient pas réels. Non, ils ressemblaient plutôt à une vieillie image, une vidéo retransmise depuis le passé. C’est alors que j’entendis la petite souris parler. La petite miss Bianca que j’avais été et qui se trouvait auprès de son cher prisonnier au nom de la SOS société.

"Ne t'en fais pas Benjamin, je te promets qu'un jour tout s'arrangera ! Qu'importe ce qu'ils peuvent penser ou dire, je sais que tu n'es pas fou ! Tu es quelqu'un de bien et tu retrouveras un jour les tiens. Quoiqu'il arrive sache que je me tiendrais toujours à tes côtés pour t'aider et te protéger. Personne ne pourra te faire de mal ! "

Le barbier secoua alors légèrement la tête à la suite de ses paroles.

"Une petite souris qui veut me défendre..." soupira t ‘il "Je ne tourne vraiment pas rond..."

Il leva malgré tout un doit pour effleurer le bout de son petit nez avec une grande tendresse si précieuse pour lui à cette époque… cette tendresse que le barbier et sa souris partageaient à l’époque et qui ne reviendrait sans doute jamais ! Cette complicité oubliée depuis des années, me transperçait littéralement le cœur. Je sentais mes yeux se remplir de larmes.

Soudain, le spectre de la femme disparue revint à moi. Connaissant les moindres détails de la vie du barbier, je n’avais dès lors plus aucun doute sur son identité. Il s’agissait de Lucy Barker, la femme de Benjamin ! Furieuse, elle expulsa alors son cruel venin.

"Tu lui as empoisonné le coeur !"

Elle s’approcha alors de moi tendis que je n’effectuais plus un mouvement, mon regard touché par la vision de ce duo des plus improbables.

"Tu crois qu'il aurait agi autrement s'il ne t'avait jamais rencontré ? Tu crois qu'il m'aurait fait ça ou pas ?"

Je relevais alors mon regard dans sa direction et eus soudain l’impression que mon sang gelait dans mes veines. Lucy avait incliné la tête sur le côté, me laissant entrevoir la coupure nette qu’elle avait sous sa gorge. Une cicatrice qui n’avait pu être laissée que par un rasoir.

"C'est toi qui l'as transformé en monstre !" m’accusa-t-elle alors de sa voix de crécerelle. "Tu m'as volé Benjamin ! Espèce de garce !"

Pour toutes réponses, je n’eus la force de prononcer que ces quelques mots, demeurant perdue dans mes pensées.

"Alors j'avais raison depuis le début ? Benjamin Barker et Sweeney Todd sont la même personne !"

La femme du barbier me bouscula alors, me ramenant à la réalité ou plutôt à ce mirage que le clown m’infligeait. Mon regard demeurait cependant braqué sur Benjamin et Bianca.

"Je suis navrée pour ce qui vous arriver, Lucy ! Votre famille ne méritait pas de vivre un tel drame."

J’avais de la peine pour l’histoire de Benjamin et de sa tendre épouse qui auraient pu vivre tant de jours heureux sans l’apparition de ce juge sadique et pervers dans leur vie. Je me tournais alors vers la pauvresse, une lueur mêlant si bien la sévérité et la compassion au fond de mes pupilles cristallines.

"Je crois que vous me prêtez beaucoup trop d'importance. Quoique sous puissiez penser, Benjamin ne m'a jamais aimée !"


Soupirais-je alors, sentant un sanglot étrangler ma voix. Benjamin avait été le premier amour de ma vie, mon premier amant, et jamais il n’avait ressenti la moindre once d’amour à mon égard. Je ne servais qu’à calmer son immense désespoir.

"C'est vous qu'il aimait à travers moi ! Je n'étais qu'un moyen pour lui de se rapprocher de vous !"


J’avais énoncé ces quelques propos avec autant de froidure et une distance que celui que pouvait avoir Sherlock en brossant le portrait-robot d’un client. Cela me surpris moi-même, je n’étais pas habituée à faire preuve d’un tel détachement vis-à-vis des autres. Pourtant mes dires étaient bien la réalité, n’est-ce pas ? Je repris alors d’un ton beaucoup plus maladroit.

"Maintenant, il est possible que j'aie eu ma part de responsabilité dans cette histoire ! Si tel est le cas j'en suis profondément navrée !"

Le regard de Lucy Barker ne m’avait pas lâché durant tout mon monologue. Elle semblait se réjouir de ma détresse et c’est dans un éclat de rire strident qu’elle finit par disparaître.

Soudain, mon prisonnier adoré, tourna son visage vers moi. Pour la première fois depuis mon entrevue avec Lucy, je tressaillis d’effroi. La souris Bianca ne se trouvait plus présente. Il ne restait plus que les deux anciens amants maudits dans cette cellule. Sans véritablement m’en rendre compte, je laissais un sourire triste éclairer mon visage. Je sentais que pour la première fois de la journée, je pouvais réellement me confier à lui sans aucune crainte et c’est ce que je fis. Je reprise alors parole avec une vois beaucoup plus déterminée.

"Oui mais ça c'était hier... je ne reproduirais plus la même erreur aujourd'hui !"


Je m’agenouillais aux côtés de mon vieil ami, mon regard perdu dans le sien. Malgré les signes visibles d’une longue détention, il me paraissait toujours aussi beau.

"Jamais je ne te laisserais redevenir ce monstre sanguinaire ! Je me battrais jusqu'au bout pour t'aider à faire de meilleurs choix de vie..."

Je soupirais alors, comprenant une fois de plus que ces paroles adressées à un mirage ne serviraient qu’à me faire souffrir.

"Si seulement tu pouvais me donner les clés qui me permettraient de me rapprocher à nouveau de toi."


Je tendis une main emplie de tendresse dans sa direction, sans parvenir à toucher cette joue qui me faisait tant envie.

"Tu me manques tellement ! Mon tendre, mon adoré... mon Benjamin !"


A cet instant, sa main s’abattit sur la mienne d’un seul coup. Sa peau était glacée mais aussi tendre que celle que je lui avais connu à l’époque. Je sentis mon cœur battre à la chamade tandis qu’il rapprochait son visage du mien. Mon corps fut parcouru d’un délicieux frisson tandis que son regard troublé plongeait dans le mien et que je le sentais venir à moi, de plus en plus près. Cependant au lieu d’un baiser, je ne reçus de sa part qu’un murmure au creux de mon oreille. Une chansonnette ressemblant à celle de la comptine d’enfant « une souris verte » :

"Une souris blanche qui courait les hommes
Elle tente le diable de ses beaux yeux
Elle devise avec ses petits jeux..."


Sa voix monocorde et railleuse me faisait trembler de peur. Puis soudain, il disparut. Basculant en avant dans le cachot, je fut éclaboussée d’une flaque noire. Un froid glacial envahit soudain tout mon corps alors que je plongeais dans l’obscurité la plus totale. Je ne pouvais dès lors plus faire un mouvement, comme si je me retrouvais à la place occupée auparavant à la place de Benjamin ! La petite souris était désormais prise au piège.
Code by Fremione.



Contenu sponsorisé




 Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE] - Page 4 _



________________________________________

 Page 4 sur 7
Aller à la page : Précédent  1, 2, 3, 4, 5, 6, 7  Suivant

Evénement #88 : Sur le Fil du Rasoir [FE]





Disney Asylum Rpg :: ➸ Monde des Contes et Monde Réel :: ✐ Les mondes spéciaux