Memory in our hearts

Jack & Alexis

J'avais jeté un regard vers l’extérieur, fixant sans vraiment les voir les feuilles des arbres qui rougissaient a cause du temps. Mon esprit était a des kilomètres de ca.

Je pensais a Anna. A Matthew. Finalement, elle avait décidé d'aller s'installer avec Aaron, et je n'avais pu que l'encourager dans cette voix. J'estimais que le bébé avait besoin de la présence de son père, même si en l’occurrence il avait le QI d'une moule et l'énergie d'un mollusque. J'avais finis par me faire a l'idée qu'Anna ne serait pas avec moi pour toujours. Je veux dire, au fond de moi je savais bien qu'un jour nous serions séparé, elle vieillirait et moi je resterai le même gamin pour le reste de mon existence. Mais ce n'était pas le point important. Je m'étais fait a l'idée que je ne serai plus le « premier » pour elle. La venue d'un bébé ca changeait tout. Qu'elle le veuille ou non, je savais que notre relation allait évoluée, je ne serai certainement plus aussi dépendant.

Mais une partie de moi me soufflait que ce n'était pas grâce a Matthew. Qu'il n'était qu'une excuse dans tout ça, que j'avais commencé a changé bien après voir appris son existence. En avoir parler a Alexis, même si ce n'était pas dans les détails, m'avait permis de me sentir mieux. Elle avait cet effet sur moi, c'était bizarre. Je veux dire, d'habitude, c'était toujours moi qui remontais le morale des gens, c'était moi qui les faisait se relever, qui les aidait. Mais pas cette fois. Cette fois, c'était sa main qui m'avait aidé. Moi. Franchement, je trouvais la situation vachement bizarre. Mais en même temps je me sentais bien. Je n'avais pas culpabilisé de lui avoir montrer mon « coté obscure », je ne m'étais pas pris la tête en me disant que j'aurais DU la jouer cool et faire comme si de rien n'était... non. J’étais en paix avec moi même.

Qu'on me décerne une médaille ! J'étais bon pour devenir maître Jedi, au moins !

Je jetais un coup d'oeil du coté de la salle. Elle était peu remplie pour une fois. Lorsque le froid de l'hiver arrivait, la boutique se vidait, jusqu'à ce que je daigne sortir le gaufrier et la poile a crêpe. J'allais bientôt devoir le faire d'ailleurs... D'une certaine manière, il me tardait de voir les enfants ou les ados, au sortir des cours, venir ici pour se réchauffer grâce a une crêpe, faire attention a ne pas se brûler...
La sonnette retenti alors que j'étais en train de fouiller dans le placard derrière le comptoir, a regarder entre les cartons pour essayer de les trouver. Rapidement, je jetais un coup d'oeil dans mon dos et m’arrêtais avec un sourire, retirant mes mains du placard pour me tourner vers la jeune femme qui venait d'entrer.

« Bonjour belle brune » fis je avec un sourire amusé, en essuyant rapidement mes mains sur mon jean avant de m'appuyer sur le comptoir. « Que diable venez vous faire dans un endroit mal famé comme celui la ? Ce n'est pas la place d'une jeune fille de bonne famille... »

Bon, ok je m'amusais un peu. Mais c'était marrant ! Pourtant, plus les secondes passaient plus je sentais que quelque chose n'allait pas. Je veux dire ok, je n'étais pas le meilleur « lecteur de personnes » du monde et je ne connaissais pas Alexis depuis si longtemps que ca, mais... j'avais l'impression qu'un truc clochait. J'hésitais pendant quelques secondes avant de me concentrer sur elle, juste pour savoir si elle l'avait. La Joie je veux dire, après tout j'étais le gardien de la joie, je pouvais la sentir, et donc sentir son absence lorsqu'elle était là. Ou pas la en l'occurence. Ce qui était le cas en ce moment. Mhhh... bon. Je baissais les yeux sur mon sweat qu'elle avait posé devant moi.

« Oh, merci. Mais t'aurais pu le garder tu sais, c'est pas comme si j'en avais besoin. A moins que ca n'ai juté été une excuse pour venir me voir ? »

Je m'étais penché vers elle en haussant les sourcils exagérément avant de me reculer en rigolant. Rapidement, je reculais et me tournais, attrapant une cruche en fer pour verser du lait dedans, avant de le mettre a chauffer.

« Bouges pas, je vais pas te laisser partir comme ça tu penses. »

Devant elle, de minis élans de glace avaient fait leur apparition poussant grâce a leurs bois une assiette de petits gâteaux jusque devant elle, alors que de minis lapins bondissaient entre leurs pattes. J'attrapais le chocolat en poudre, faisant venir vers moi un grand mug blanc que je remplis, mélangeant chocolat et lait avant de faire une petite montagne de chantilly dessus. Lorsque je le poussais devant Alexis, les élans s'approchèrent, curieux, avant de s'éloigner pour jouer avec les lapins, un peu plus loin sur le comptoir.

« Bois ca, ca te remettra d'aplomb. Et puis il était temps que tu gouttes le meilleur chocolat de la ville non ? C'est un chocolat qui « répare le coeur » si tu veux tout savoir. »

Je m'étais appuyé sur le comptoir, les bras croisés juste devant elle avec un sourire tranquille. J'tais sure de mon coup, c'était un gamin qui me l'avait dit, des années auparavant.

« Qu'est ce qui vas pas ? T'as pas l'air au top de ta forme. »

J'aimais pas la voir comme ca, c'était pas naturel. Pas normal. J'avais envie de l'aider. La salle était quasiment vide, et au pire... Je fis un signe vers Olaf, lui expliquant silencieusement que je prenais une pause. Tranquillement, je passais un doigt sur le bord de la tasse d'Alexis, récupérant un peu de chantilly au passage pour la mettre dans ma bouche. Bon sang ce que c'était bon !

« Alors ? Si quelqu'un t’embête je peux aller lui rendre une « petite visite » si tu veux. » ajoutais je avec un grand sourire qui dévoilait mes dents.

* * *

Les journées se ressemblaient toutes. Le regard éteint, debout, immobile devant le frigo à glace, je fixais l'air devant moi, perdu dans mes pensées. Enfin dans mes pensées... c'était vite dit vue que je ne pensais pas à grand chose. Autour de moi, la boutique c'était peu a peu remplie. Les gens passaient devant moi et commandaient, oubliant presque aussi tôt ma présence. Je ne savais pas pourquoi mais ça me faisait mal. Je n'aimais pas être ignoré, je n'aimais pas être oublié. Mais je ne pouvais rien faire contre ca.

Par exemple, ce type avec son chapeau noir. Il venait tous les jeudis, commandait toujours la même glace. Depuis... depuis aussi longtemps que je me souvenais. Et a chaque fois, il ne me reconnaissait pas, me demandant même parfois si j'étais nouveau ici. J'avais a peine le temps de répondre que déjà il ne m'écoutais plus et me tournait le dos oubliant ma présence. Les mots mourraient alors au fond de ma gorge et je me résignais.

Le soleil avait commencé a pointer, l'était arrivait tranquillement et les clients aussi. Pas de quoi faire craquer la boutique mais bon. La porte s'ouvrit, faisant tinter une petite clochette installée au dessus du battant.

« Bonjour, que puis je faire pour vous ? » demandais je d'une voix eteinte en levant les yeux... pour les baisser aussitôt. Il fallait croire que la cliente du jours serait une miniature. J'aimais bien les enfants. Ils étaient gentils, doux, courageux et toujours joyeux. Mais la petite fille qui fixait les différents parfums d'un air concentré avait l'air différente. Lorsqu'elle leva les yeux, je m'immobilisais, incapable de faire un mouvement, un geste. Elle me regardait.

Elle me regardait.

Réélement. Elle me voyait moi. Je n'étais pas simplement comme une affiche accrochée au mur, j'étais une personne réelle. Le choc fut violent et j'ouvris la bouche, incertain.

« Tu me vois ? »

©Finnou

Memory in our hearts

J'avais décidé de rentre visite à Jack en cette journée d'automne. Il faisait beau, d'un frais supportable et délicieux, un de ceux que je préférais qui me faisais sentir vivante et faire partie d'un tout, du monde, de la Nature, ce qui aurait sans aucun doute rendu Kida heureuse. J'adorai cette odeur de feuille morte, de feu dans là cheminée et des odeurs de pâtisseries au sucre, aux noix et aux épices qui se dégageait des boulangeries. Pourtant, même si on était en plein milieu de la saison sur je préférais le plus dans l'année, j'avais juste cette horrible impression d'être vide, de ne servir à rien, de ne plus faire partie de la vie, de celle de Storybrooke en tout cas. J'avais pris un peu de distance avec tout le monde depuis la fin de l'été, prétextant le trop plein de travail, un déménagement fastidieux... la vérité, c'était que j'avais quitté mon boulot et que je refusais à présent de voir les personnes qui m'étaient le plus proche.

J'avais peur de voir Elliot et de voir sa réaction, qu'il m'apprenne quelque chose sur moi que j'avais pas envie d'entendre, je ne voulais plus voir Anatole, ce "frère" que j'avais perdu, qui m'avait menti et que je prenais comme une trahison. J'évitais Jack et sa capacité incroyable de lire en moi et en les sentiments sans que je ne comprenne comme il faisait. C'était comme s'il était connecté avec le bonheur: à chaque fois qu'il me quittait, que ma vue se troublait, Jack le comprenait instantanément. Et je n'avais pas eu envie de tout ça, de me justifier, de tenter de le comprendre pour le faire comprendre aux autres, j'avais juste eu envie de plonger dans le silence et la douleur, pour mieux relativiser et revenir toujours mieux.

Bien sûr, je n'avais pas non plus chercher à couper les liens avec tout le monde, juste à me protéger en évitant de les avoir face à moi, j'avais donc continué à parler avec eu par SMS, à leur dire bonjour de loin et Jack avait sans doute compris. Mais en ce matin d'Automne, je me sentais enfin prête à en parler, prête à aller de l'avant, à reprendre une place dans le monde et dans la petite vie de Storybrooke.

J'avais donc débarqué au glacier de Jack avec un visage que je voulais serein et neutre. Mais à peine avais-je passé le pas de la porte qu'il le remarqua, ce qui me renfrogna un peu plus. Je retirai alors le sweat qu'il m'avait prêté lors de notre dernière sortie et le posait sur le comptoir pour le lui rendre. Sa façon de s'animer quand on était ensemble me réchauffait le coeur inexplicablement. Comme di je percevais quelque chose d'à part entre nous, une façon d'être qu'il n'avait qu'avec moi. Je souris, émerveillée face aux élans qui gambadaient avec les petits lapins. Sa magie était vraiment sublime, poétique, elle me ramenait presque en enfance et cela me rappelait que je savais toujours pas qui il était ou ce qu'il avait été dans un passé lointain. Était-il le père Noël ? Se vexerait-il si je lui posais la question ?

- Tu parles d'un endroit mal famé ! C'est les trucs les plus mignons que j'ai jamais vu ! Va au Rabbit Hole tu verras ce que c'est qu'un endroit mal famé.

J'avais eu un petit rire tandis qu'il posait un chocolat chaud magnifique devant moi. Mazette il faisait ça bien ! Enfin... presque. Je me contentais de ne relevait que les yeux vers lui, sans lever la tête, ce qui accentuait ma moue désapprobatrice.

- Il manque un truc. Ton chocolat là il peut pas réparer les cœurs si t'as pas de cannelle ! T'es sûr que tu connais ton métier ?

J'avais froncé les sourcils, comme si j'étais véritablement concernée par ma question avant d'avoir un petit sourire moqueur du coin des lèvres. J'attendais qu'il me rajoute la cannelle qu'il me devait avant de prendre un biscuit pour le tremper dans la chantilly et l'enfourner dans ma bouche. La cannelle et moi, c'était une grande histoire d'amour... je me souvenais encore du jour où j'avais découvert cette épice. J'étais rentrée de l'école abattue, les autres enfants avaient été méchants, disant que ma mère ne m'aimait pas et que c'était pour cela qu'elle m'avait abandonné. Regina avait été désemparé et elle s'était raccroché au seul truc qu'elle connaissait : la tarte aux pommes. C'était sur cette dernière que j'avais découvert la cannelle pour la première fois et que ma mère adoptive avait compris à quel point ca avait un effet salvateur sur moi. J'eu un instant d'hésitation pendant lequel je fuyais son regard. On s'était connu avec mon pouvoir, il aimait sans aucun doute ce petit côté cool... est-ce qu'on allait tout simplement cesser de se voir maintenant ?

- C'est... c'est un peu difficile à expliquer mais tu te rappelles quand on s'est rencontré je t'ai dit que je venais du mon réel ? Ben... il semblerait que mon passé l'ai rattrapé... je... je pourrais plus te créer ton robot animé... je... je suis désolée...

Et c'était maintenant qu'on coupait les ponts c'est ca ?


C'était le plus beau jour de toute ma vie ! Regina avait été vraiment gentille. Comme j'avais eu une bonne note et que j'étais une grande maintenant que j'avais 6 ans elle m'avait laissé aller chez le glacier toute seule. C'était troooop bien le glacier, il avait pleins de glaces trop bonnes de toutes les couleurs. Mais je n'avais le droit qu'à une seule boule, Regina m'avait pas donné plus de sous, donc je devais vraiment bien réfléchir à ce que je voulais et c'était pas simple avec le monsieur qui me regardait avec insistance. Je levais alors lentement les yeux vers lui :

- J'ai pas encore choisi
- Tu me vois ?

J'avais éclaté de rire. C'était pas la première fois que le monsieur me faisait une blague comme ça, mais plus silencieusement généralement à cause de Regina.

- Ben oui que je te vois. T'es le monsieur du glacier, celui qui me donne ma glace quand je viens avec Regina. Je peux avoir une boule à la pistache s'il te plaît ? J'ai des sous.

Je lui avais montré mes deux pièces dans ma petite main pour lui prouver que j'avais le droit à ma glace. Puis j'avais regardé autour de moi pour être sûre que Regina ne soit pas là et j'avais chuchoté vers le monsieur :

- Je peux avoir une grosse boule s'il te plaît ? Parce que j'en ai le droit qu'à une alors... je veux une grosse...

Je l'avais regardé avec les yeux brillant, pleins d'espoirs.

Memory in our hearts

Jack & Alexis

" Il manque un truc. Ton chocolat là il peut pas réparer les cœurs si t'as pas de cannelle ! T'es sûr que tu connais ton métier ?"

"Sérieusement de la cannelle ? Et moi qui pensais que tu étais quelqu'un de bien. Franchement je suis déçu..."

J'avais fait une moue désapprobatrice en tendant la main sous le comptoir pour en tirer un petit pot de cannelle en poudre avant de le remonter et de le faire glisser jusqu’à la jeune femme. Bon, oh ne pas aimer la cannelle pour l'esprit de l'hiver c'était peut être pas le top mais franchement, j'avais bien le droit d'avoir bon goût non ? C'était pas de ma faute si elle voulait s'empoisonner franchement. Bon, ok j'avouais j'aimais plus trop ça depuis qu'un jour, a cause d'une gamine, j'en avais avalé un pot entier. Si Alexis aimait la cannelle je ne pouvais plus rien pour elle, nous étions voués a ne plus avoir de contacts l'un avec l'autre pour les cent prochaines années.

"C'est... c'est un peu difficile à expliquer mais tu te rappelles quand on s'est rencontré je t'ai dit que je venais du mon réel ?" J'hochais la tête silencieusement en lui piquant, du bout du doigt, un peut de chantilly sur son chocolat. "Ben... il semblerait que mon passé l'ai rattrapé... je... je pourrais plus te créer ton robot animé... je... je suis désolée..."

Ouah. Elle avait pas l'air désolée, c'était carrément de la désespérance a ce niveau la... j'avais les yeux grands ouverts sans comprendre. Comment on pouvait perdre ses pouvoirs, ça se faisait pas naturellement si ? J'étais penché vers elle, les bras appuyés sur le comptoir en lui prêtant toute mon attention. Si elle es avait perdu c'était forcément que quelqu'un lui avait retiré, elle n'avait pas pu les "jeter" comme ca... Est ce qu'on l'avait torturée ? Blésée ?

"Je comprends pas, comment ca ce fait ? Est ce que tu vas bien au moins ?"

"Oui... oui oui ca va... oui ..."

Quoi ? J'avais un truc sur le visage ? Pourquoi elle me regardait avec des yeux de merlan frit ? J'avais fais quoi encore ? Non sérieux je comprenais pas pourquoi elle réagissait comme ca, c'était si inhabituel que je m'inquiete pour les autres ? Mais bon, au lieu de partir dans un laïus qui mettrait en avant mon empathie et l'injustice du monde a mon égard, j'avais préféré... lui faire un petit sourire encourageant.

"Vas y, raconte moi ce qui t'es arrivé."

Je voulais pas la forcer mais en même temps je voulais comprendre, j'aimais pas quand elle avait l'air aussi déprimée, ca me donnait... Ca me rendait triste moi aussi. Vraiment. Trop pour que je puisse l'ignorer. La demi heure suivante, on la passa a discuter. Enfin elle discut surotut, et moi j'écoutais, m'éloignant de temps en temps pour servir une petite fille ou un couple amoureux qui passait. Il eut doit au grand résumé. Les déesses magiques, ce que c'était pour de bon, pourquoi ca avait été important pour elle. La collocation qu explosait - ah oui, ce détail qu'elle avait oublié de lui donné au début... - et le fait qu'elle ait perdu ses pouvoirs. Bref, le grand topos.

"C'est con hein... c'était sûrement pas un bon truc mais... Ca me rendait spéciale, j'avais l'impression d'enfin faire partie de votre monde à tous, d'y avoir ma place, d'être... quelqu'un..." fit elle a la fin, difficilement en croisant les bras sur sa poitrine, fixant un point au loin pour éviter de pleurer.

Je senti mon coeur se serrer et pendant un instant je faillit me et sauter par dessus le comptoir pour l'enlacer. mess bras se levèrent d'eux même avant que je n’abatte brutalement les mains sur le comptoir, seul moyen déscend que j'avais pour m'epecher d'agir comme un crétin. Je lui jetais un regard, mi en colère, mi blasé. Comment pouvait elle penser un truc comme ca ? Bon, je comprenais le pourquoi du comment mais en même temps... Comment ne se rendait elle pas compte de ce qu'elle était ?

"Ok, parfait. Tu veux jouer a ca ? On va jouer a ca."

Je fis le tour du comptoir et sans même dire quoi que ce soit a Olaf qui servait un café, attrapai le poignet de la jeune femme et l’entraînai a l'extérieur. Ce ne fut qu'après avoir marché quelques minutes que je m'arretai devant une boulangerie. A l’intérieur, une femme travaillait, servait les clients avec un sourire éblouissant.

"Tu vois cette femme ? C'est Marie. Elle viens souvent avec sa fille a la glacerie." Je fis un signe a travers la vitrine a laquelle la jeune femme répondit, un grand sourire sur les lèvres. "Tu sais qui elle était dans le monde des contes ? Personne."

Je ne l'avais pas lâchée.

"Vraiment, elle n'était personne. Simplement la servante d'un quelconque prince. Pas de pouvoirs, pas de magie dans sa vie. Elle a juste eut une vie "normale" elle. Ici, elle a été séparée de sa fille et quand elle a réussis a la retrouvé elle c'est décidée a changer. Elle a monté sa boutique et maintenant elle fait l'un des meilleurs pain aux raisins que je connaisse. Allez, on continue."

A nouveau je me remi en marche, pour m’arrêter devant un café de l'autre coté de la rue.

"Tu vois ce type ? Le vieux avec un beret qui lit le journal... Tu veux savoir un truc sur lui ? Son monde était en tout point semblable au tien. Le seul truc un peu étrange qu'il ai vue c'était un spectacle d’illusionniste. La différence avec ici c'était que là bas, il y avait une sorte de justicier qui animait un peu la ville. Tu veux savoir ce qu'il a fait ? Joe a sauvé dix huit fillettes et onze garçons pendant un accident de bus. La seule chose qu'il a utilisé pour ca ce sont ses mains. Bon, et un marteau brise vitre mais ca compte pas vraiment."

A nouveau je m'éloignais, tenant toujours le poignet de la jeune femme comme pour être sur qu'elle ne s’échapperait pas. Nous traversâmes la route, faisant piler une voiture rapidement suivit par un coup de klaxon pour finir par s'enfoncer dans la grand rue.

"Tiens, Christine là bas. Elle était une reine psychopathe dans le temps, mais Storybrooke lui a retiré son argent et ses pouvoirs. Elle aurait pu resté la petite couturière qu'elle avait été pendant la malédiction mais tu sais ce qu'elle a fait ? Elle a utilisé son talent pour devenir propriétaire de Christy's, le magasin de luxe. C'est une harpie mais même moi je dois reconnaître qu'elle c'est bien débrouillée... Oh, la bas. Emily, elle a jamais voulue me dire qui elle était avant mais elle n'a strictement aucuns pouvoirs. Je veux dire plus normale qu'elle - avec un mauvais caractère assez impressionnant je dois dire - tu meurs. Et tu sais ce qu'elle fait maintenant ? Elle est chasseuses de primes, elle attrape les types qui abusent de leurs pouvoirs et les amène aux flics, alors qu'elle en a pas."

Et une fois elle m'avait pété le poignet. Ahem. D'un geste je lui indiquais un type qui faisait son jogging.

"Tu vois le type qui cours ? C'est Anton." Zut, il était bien foutu j'aurai peut être pas du lui montrer lui... Il se tourna et, nous apercevant, envoya un clin d'oeil dans ma direction. "Jusqu'a la malédiction c'était une fille. Et je peux t'assurer qu'il ne c'est jamais senti intégré nul part. Alors ? Il a décidé qu'il s'en foutait et il a créé une association pour toutes les personnes qui ne se sentent pas a leur place ici." Bon, j'allais peut être passé sous silence le fait qu'il n'arretait pas de me draguer. "Et ca marche, tu n'imagines pas le nombre de gens qui n'arrivent pas a se faire a ce changement de situation, qui ne se sentent pas a leur place ici, dans ce monde. Ou même dans leur tête."

Je m’arrêtais, et pris les épaules d'Alexis dans mes mains pour qu'elle me regarde dans les yeux.

"Tu nous vois comme des gens extraordinaires pourquoi ? Parce qu'une partie de la population peut faire des trucs extraordinaire ? Mais c'est pas ca qui compte, comment tu peux penser que tu n'est pas "spéciale" ? Je veux dire regarde toi ! T'es la nana la plus extraordinaire que j'ai rencontré ! Le jour ou t'es venue me retrouvé parce que j'avais "emprunté Pétunia" par exemple. A ton avis, combien de personnes seraient venu a un rendez vous donné par un type qui a écrit sur un éléphant ? T'es venue t'as pas hésité ! Et quand tu m'a fait rentré dans les conduits d'aérations de l'hopital... Je veux dire qui est assez barge pour faire ca ? Et Sparrow ! Tu crois que ce sont tes pouvoirs qui t'ont fait agir comme ca ? Est ce que tu aurai réagit différemment si tu n'en avais pas eut ? Non."

Je lui désignais les gens qui nous entouraient.

"Ici, beaucoup de gens n'ont pas de pouvoirs, n'ont pas de capacités. Et pourtant ils sont tous importants. Tous. Et toi aussi tu l'es Alexis. T'as pas besoin d'être importante pour tout l'univers, t'as pas besoin de porter le poids du monde sur tes épaules juste rappelle toi qu'il y a des gens qu t'aiment, que le jour ou tu te mariera, tu sera le centre du monde de quelqu'un. Même pour m..."

Je m’arrêtais, me retenant de continuer. J'eus un sourire amusé, doux avant de m'approcher un peu pour l'enlacer. Doucement je posais mon menton sur le haut de son crane.

"T'es le personnage principale d'une histoire. De ta propre histoire. Celle d'une gamine qui a débarqué dans une ville secrète a quatre ans, qui a été adopté par la sorcière qui fait venir tout le monde ici. Celle d'une femme qui a une licorne, qui un temps a été capable de faire bouger des jouets et dont la maison a finit par explosé. L'histoire d'une nana qui essaie d'arreter les cambrioleurs en serviette de bain et batte de base ball. Qui a pas hésité a s'envoler d'une fenêtre. Celle d'une fille qui a perdu a un jeu de cache cache. Qui a écouté un pleurnichard beau gosse pleurer sur son sort." J'avais resserrer ma prise sur elle. Je ne voulais pas qu'elle parte, je voulais la rassurer, ej voulais réparer les fissures de son coeur. "C'est a toi d'écrire ce que tu veux, de faire ce que tu veux avec ta vie. Tu veux une place dans notre monde ? Tu l'as déja Princesse. T'es avec nous, t'es ici a Storybrooke. Tu vis avec nous, tu nous croise et ton histoire ? Elle pourrait faire rêver d'autres personnes."

Doucement je la relâchais et la fixais, gardant juste une main sur son cou.

"Alors ne dis pas que tu n'es pas "spéciale", que tu n'as pas ta place ici. Tu l'as. C'est juste a toi de voir ce que tu veux en faire."

Enfin je l'avais lachée.

* * *

"Ben oui que je te vois. T'es le monsieur du glacier, celui qui me donne ma glace quand je viens avec Regina. Je peux avoir une boule à la pistache s'il te plaît ? J'ai des sous."

J'avais le droit de dire que j'hallucinais ? Réellement, je me sentais.. terriblement triste d'un coup, et je du me retenir violemment de pleurer. J'avais eut un petit sourire en voyant les pièces qu'elle me tendait avec un air aussi sérieux.

"Je peux avoir une grosse boule s'il te plaît ? Parce que j'en ai le droit qu'à une alors... je veux une grosse..."

Comment j'étais censé pouvoir résister a un regard comme ca ?

"Ouais pas de soucis ! Je.. euh.. je m'appelle Jack et toi ?"

Et je lui avais fait une énorme boule de glace.

O o O o O o O o O

La clochette au dessus de la porte avait retentit et j'avais relevé les yeux, l'air ennuyé avant de brusquement me redressé. A la fois anxieux et heureux, j'avais vue la fillette aux cheveux noirs pousser la porte pour s'approcher du comptoir et regarder attentivement les parfums qu'elle pouvait choisir. Je déglutis difficilement et m'approchais, essayant nerveusement mes mains sur mon tablier.

"S... salut petite !" lançais je d'une voix un peu trop aigu pour qu'elle soit naturelle.

Mon coeur battait a cent a l'heure, j'avais peur. Peur qu'elle ne réponde pas, qu'elle ne m'entende pas... et pourtant, elle leva les yeux et me fit un sourire. Elle ne m'avait pas donné son nom, dés fois que je sois un psychopathe a ce que j'avais compris mais ca n'avais pas d'importance. Elle se souvenait du mien.

Un client se leva brusquement et passa devant moi, manquant de me faire tomber.

« Ouhla.. au revoir monsieur... »

Pas de réponse, et ce fut de même pour les deux jeunes femmes qui passèrent devant moi. J'étais invisible... Je baissais les yeux sur la fillette.

« Alors ce sera quoi aujourd'hui miss ? »

©Finnou

Memory in our hearts

J'avais rien compris à ce qu'il m'arrivait... en moins de temps qu'il n'en avait fallu pour le dire, j'avais senti la main de Jack se refermer sur mon poignet alors qu'il m'attirait vers l'exterieur avec véhémence, manquant de me faire tombée. Sous le choc, j'avais même pas osée me débattre ou dire quoi que ce soit. Il me montrait Marie, Anton ou Emily, il me faisait voir la part de lumière qu'avait apporté cette ville, ou sa part d'ombre, il me montrait que je n'étais pas la seule dans ce cas et je l'écoutais en silence, le visage impassible. Tout ça, je le savais déjà... mais j'arrivais pas à m'y faire... sans doute parce qu'à chaque fois que j'avais une question, une réponse amenait une autre question ? Je ne lui avais pas dit que j'avais été abandonnée à quelques pas de cette ville, qui étaient mes vrais parents, les templiers... il était normal qu'il réagisse comme ça et il avait raison. Mais comment trouver un sens quand tout bougeait constamment ? J'avais vécu toute mon enfance dans cette ville en croyant qu'elle était normale, avant de me rendre compte que la seule chose "normale" ici, c'était moi... ce qui me rendait complétement anormale de fait. Puis j'avais eu des pouvoirs, j'avais retrouver ma famille biologique, je l'avais perdu, j'avais déouvert les templiers, je les avais fuis malgré leur veille à chaque instant, et je perdais mes pouvoirs et maintenant quoi ? Ma vie avait aucun sens... je ne faisais que me construire pour un certain temps en attendant que tout s'effondre de nouveau et que je recommence à zéro. Mais tout ça, je pouvais pas lui dire, j'en avais pas la force, je savais pas comment faire... c'était long à expliquer... et ça me faisait très peur.

Mais la fin de son discours m'avait convaincu. Je me revoyais une semaine auparavant, assise sur ce banc sur la jetée, lorsque j'avais rencontré la déesse Athéna. Elle m'avait demandé comment elle pouvait me venir en aide et j'avais dit, un peu bêtement, que je voulais apprendre à me battre, que comme elle, je choisissais le combat. Je n'avais pas compris pourquoi j'avais fait ça jusqu'alors... je l'avais fait parce que Jack avait raison, parce que mes décisions me façonnaient, que je les contrôlle parfaitement ou pas du tout, parce qu'elles me définissaient et qu'elle me définissaient comme celle que j'étais et que j'avais envie d'être : celle qui se battait pour ses proches, qui irait jusqu'au bout, malgré la peur qui la rongeait à chaque instant. Oui, il avait raison, j'étais cette fille qui allait récupérer une licorne sur un coup de tête, qui rampait sans soucis dans les bouches d'aération, qui aimait tellement profondément que je refusais de croise que cela ne pouvait pas être la plus grande des forces... J'étais peut-être un peu spéciale finalement, à ma façon, je sortais de la norme... et tout ne me faisais pas recommencer à zéro, tout me donnait juste une leçon pour arriver à qui j'étais vraiment.

Toute cette réflexion, elle m'avait percuté intérieurement. Je ne regardais plus Jack, je regardais loin, au bout de la rue, le visage impassible. L'explosion était intérieure, une explosion de joie, de chaleur, de certitude dans les zones d'ombres, une prise de conscience qui ne cessait de s'insinuer au plus profond de mon être etque je ne pouvais contrôler. C'était puissant, extrêmement puissant. Je ne savais pas comment il faisait ça, mais il le faisait.. Avec la même force et sans doute la même innocence que ce que j'avais fait des années plus tôt.

J'avais ris en entendant sa voix. C'est comme s'il avait peur. Peur que je ne sache pas que c'était lui qui m'avait donné la plus grosse boule à la pistache du monde entier. J'avais regardé le client partir sans même le regarder et j'avais haussé les épaules avec un petit air dédaigneux avant de regarder Jack en souriant :

- Les gens dans cette ville sont bêtes. Ils voient rien du tout, comme s'ils étaient ensorcelés et qu'ils étaient obligés de voir que leur vie... ou de pas te voir toi... c'est dommage mais tu t'en fiche. Moi je te vois, et je me souviens toujours de toi Jack et t'es comme ça !

J'avais levé un petit pouce en l'air en riant.

- Tu sais, il faut parfois du temps aux gens pour voir ce qui est bien. J'ai vu des enfants avoir peur d'un chien parce qu'ils le pensaient méchant mais maintenant c'est leur copain. Moi, ma maman et mon papa ils ont plus voulu de moi tu sais ? Mais c'est pas grave regarde, y'a toujours un bon côté, je vis avec Regina et toi tu es mon copain et tu me fais des groooosses boules de glaces.

J'avais entendu mes bras tout grand tout grand pour lui montrer à quel point les boules étaient grosses avant de m'avancer vers la vitrine avec un air gourmand. Je m'étais mise sur la pointe des pieds et j'avais pointé l'un des bacs :

- Je peux en avoir une à la vanille. Avec des pépites de chocolats. J'ai assez pour les pépites de chocolats ?

Je lui avait tendu ma main avec mes sous. J'en avais un peu plus que la dernière fois... Mais je savais pas si c'était assez...



J'avais refermé la porte du Rabbit Hole sans me retourner. J'avais brusquement acceléré la cadeance de peur qu'on me rattrape ou qu'Hadès apparaisse devant moi. J'en pouvais plus. Il fallait que je parte, que je respire, que je me retrouve. J'avais merdé avec lui et j'avais merdé avec moi. Claqué ma lettre de démission sur le comptoir était la chose la plus intelligente que j'avais fait ces derniers temps, bien loin devant chauffé Hadès et me disputer avec Anatole. Cela faisait maintenant 10 minutes que je marchais et personne ne m'avait rejoins... un petit éclat de rire nerveux. Reprenant une démarche plus fluide, je souriais en santant le vent d'automne soulever mes cheveux. Tout était fini. J'étais libre...

Au loin, une devanture dégradée attira mon regard. La boutique devait être abandonnée depuis le début de la malédiction. Jamais personne n'avait ouvert son truc là. C'était une boutique qui faisait l'angle, avec de grandes vitrines poussiereuses et un panneau sur chaque d'entres elles : "A louer". J'avais l'étrange impression que cette vitrine m'appelait... que c'était un coup du destin... que je ne la voyais qu'auourd'hui parce que je devais la voir... parce que ma vie prenait un nouveau tournant...


Vive la neiiiiiige ! Y'en avait pleins partout et je courais à toute allure, mon bonnet me tombant sur les yeux, mon écharpe manquant de m'étouffaittandis que j'alletait à chacun de mes pas. J'évitais les boules de neiges des grands et je sautais par dessus les plaques de verglas. Il fallait que je le lui donne, c'était ma mission. Mon gros livre de conte pesait lourd dans mes bras mais je continuais à courir avant de m'engouffrer dans la boutique, tandis qu'une madame sortait sans même un regard pour Jack.

- JACK !!

Il s'était retourné à la volée, j'avais tellement crié qu'il avait sursauté. J'avais claqué le livre sur une des tables en me mettant sur la point des pieds et j'avais escaladé la banquette pour m'asseoir dessus. Une fois assise, j'avais tenté de retirer mon chapeau, mon écharpe et mon gros manteau mais c'était pas facile. C'était toujoursla maîtresse et Regina qui m'aidaient et aujourd'hui c'était Jack qui venait à mon secours.

- Assied-toi

Avais-je dit de ma petite voix autoritaire. Je le regardais avec un regard persant en attandant qu'il obéisse avant d'ouvrir mon gros livre et de lui montrer une image au milieu du livre.

- Aujourd'hui on a fait ça avec ma maîtresse. On a appris l'histoire de Jack Frost ! Tu vois ? C'est lui !

Je pointais mon doigt sur le personnage avant de tourner les pages.

- Jack il est triste. Parce que personne ne le vois. Il essaye d'être gentil avec tout le monde, c'est un super héros tu sais, mais jamais personne ne le remercie. Alors il a mal au coeur et il s'ennuit. Il a besoin d'un groupe de copain pour lui redonner de l'espoir et il va rencontrer la fée des dents, le lapin de Pâques, le Père Noël et le Marchand de sable. Tu vois ?

Je les lui avait montré du doigt.

- Au début, on croit que l'histoire elle nous dit que c'est les amis qui nous sauvent et c'est vrai mais c'est pas que ça l'histoire !! Jack, le petit garçon il le voit le jour où il recommence à avoir confiance en lui, tu vois ? Où il comprends qu'il a une importance, avec ses copains mais lui tout seul aussi ! C'est CA qu'il faut que tu fasses ! Tu es Jack Frost ! Tu es comme lui !

J'avais refermé le livre d'un geste sec et je m'étais appuyée avec les deux paumes dessous pour me pencher en avant, au-dessus de la table, les yeux dans les yex avec Jack.

- Tu es le héros de ton histoire tu sais ? Elle est pas écrite dans un livre comme ça mais c'est à toi de l'écrire. Et le jour où tu voudra l'écrire et que tu aimera ce que tu es, tu vas voir, tout le monde te verra et se souviendra de toi comme moi ! En attendant...

J'avais lancé ma petite main à la vitesse d'un boulet de canon vers ma poche pour y trouver mon trésor. Sans lui montré, j'avais sauté de la banquette et je lui avait demandé de se mettre à genoux devant moi et de fermer les yeux, comme un chevalier adoubé par une reine. J'aimais bien les chevaliers. Maman me racontais souvent les histoires de chevaliers quand j'étais encore avec elle. Avec tous les efforts du monde, j'avais accroché mon badge sur son t-shirt. C'était ma maîtresse qui m'avait aidé, un bout de carton collé avec une épingle et sur laquelle mon écriture incertaine d'enfant avait formé la phrase "tu es mon héros". Je voulais qu'il ai confiance en lui, qu'il comprenne qui il était. Il avait du être patient parce que j'avais pas réussi du premier coup. Mais lorsqu'il avait découvert le cadeau, je l'avais regardé avec des yeux brillants et un grand sourire puis j'avais mis mes bras autour de son cou pour lui faire un câlin. J'avais alors chuchoté à son oreille : "il faut que tu te battes. Que tu comprenne que tu es un héros, d'accord ?".

C'est à cet instant que la porte s'était ouverte à la volée, laissant entrevoir une Regina furieuse. Je lui avais désobéi. Je lui avais raconté l'histoire de mon ami Jack et sesyeux s'étaient tout grands ouverts. "Tu le vois ? Tu te souviens ?" m'avait elle demandé. J'avais dit oui et elle s'était mise en colère. J'avais plus le droit de voir Jack. Alors aujourd'hui, j'avais fugué, j'étais sortie de l'école par derrière, en escaladant le grillage. Elle avait dû avoir peur en me voyant pas sortir de l'école alors qu'elle m'attendait dans la cour. Et j'avis couru jusqu'ici... Je savis que j'allais devoir obéir. Mais je pouvais pas le laisser comme ça. Je pouvais pas lui faire croire que moi aussi je l'avais oublié. Regina s'était avancé droit sur moi et sa main avait rpis mon poignet avec force avant de m'emmener vers dehors. Et je ne l'avais plus jamais vu.


On venait de tomber dans ce bac à linge après ces péripéthies étranges. Ce type avait quand même volé ma licorne ! Mais il était cool... et mes yeux avaient soudain plongé dans les siens et la phrase était sortie d'un seul coup de ma bouche.

- Je te vois.

Je m'étais enfuis, honteuse d'avoir dit un truc aussi naze. Et tandis que je courais vers la maison, je comprenais pourquoi je l'avais dit, je me souvenais de Jack, de mon enfance, de sa solitude et sa tristesse, de ses énormes boules de glace et de sa gentillesse. Je le voyais. J'étais la seule. Il avait été maudit et mon côté Templière m'avait sauvé de ce mauvais sort... il était mon ami... mais comment lui dire ?


Je n'avais toujours pas bougé, mon cerveau continuant à assimilé tout ce qu'il venait de me dire. Certaines choses faisaient écho à ce que je lui avais dit et il avait raison comme j'avais eu raison. C'était comme si la moi du passé c'était allié à la force incroyable de Jack pour me faire comprendre ce que j'avais toujours su. Et brusquement, je ne su plus me retenir. Je me vis à peine lui foncer dessus, mes bras entourant son cou, mon corps se collant au sien, mes lèvres se posant avec force sur sa joue. Les yeux fermé, je l'embrassait pour la première fois. Sa peau était douce... et c'était fou ce qu'il sentait bon... mais ça, j'allais clairement pas lui dire... Me rendant soudain compte de mon action, je me reculais brusquement de lui, abasourdi par ce baiser. Ce n'était qu'un bisou sur la joue après tout, j'en avais déjà fait pleins à Elliot, quelques uns à Anatole alors pourquoi je me sentais rougir et trembler soudainement avec lui ? Me râclant la gorge, je finis par lui dire :

- Euuuh... merci... Merci pour tout... tu... tu as raison et je... Tu m'excuses ?

J'avais pointé du doigt la rue vide derrière moi, signe que je voulais m'en aller. Je lui souris en lui disant :

- T'en fais pas, je m'enfuis pas... c'est juste que... j'ai compris quelque chose et... j'ai un truc à faire... Je ... je t'appelle ok ?

Je m'étais éloignée de quelques pas sans me retourner quand soudain, j'avais fait demi-tour pour le prendre dans mes bras. Je lui avais alors chuchoté à l'oreille :

- Je suis contente que tu ai appris la leçon... et que tu vas mieux aujourd'hui. J'espère que tu as toujours mon badge... garde-moi une boule à la pistache pour la prochaine fois, d'accord ?

Je lui avais sourit avec un clin d'oeil, et je m'enfuyais en courant loin de lui, loin de mes souvenirs qui me submergeais, droit vers mon avenir, avant que mon coeur n'explose.

Memory in our hearts

Jack & Alexis

Ma seule amie était une gamine haute comme trois pommes qui m'arnaquait en me faisant les yeux doux pour avoir des boules de glaces plus grosses. Est ce que c'était pitoyable ? Oui, certainement. Est ce que j'en avais quelque chose a faire ?

Absolument pas.

Un hurlement aiguë avait retentit dans la boutique et je m'étais retourné brusquement, pour voir de grands yeux bleus noyés sous un bonnet, et un sourire que je devinais sous une écharpe. J'avais même pas pris le temps de réfléchir et je m'étais approché, je l'avais aidé a retirer son armure contre le froid et je m'étais sagement assis a ses cotés avec un petit sourire en coin devant son petit ton autoritaire. Pus tard son copain allait en baver sérieux, je le plaignais presque d'avance, même si au fond, bien que j’ignorais ce qu'elle voulait me montrer, Alexis me faisait craquer.

Elle se mit a me raconter l'histoire d'un gars dans un conte. J'avais regardé son doigt me montrer des images qui résonnaient étrangement en moi. Mais quoi ? Est ce que je pouvais briser ses espoires en lui disant qu'elle se trompait, que je n'étais personne ? Je n'avais pas conscience que ma détresse était visible au point qu'une gamine me compare a un personnage de conte, pourtant ce fut le reste qui me laissa littéralement sur les fesses. Elle avait sortit de sa poche un truc et voulait me le donner, le tout dans une cérémonie importante. Avec un sourire pour lui faire plaisir, j'avais obtempéré et j m'étais agenouillé devant elle. J'avais observé son petit visage rond, ses sourcils froncés sous la concentration pendant qu'elle attachait un truc a mon t-shirt.

Lorsqu'enfin j'avais pu voir le badge, quand j'avais sentit ses petits bras se serrer autour de mon cou, quand j'avais entendu les mots qu'elle me murmurait, une émotion incontrôlable c'était faite sentir dans mon cœur. J'étais submergé, je ne pouvais rien dire, absolument rien. J'avais simplement refermé mes bras autour d'elle en murmurant un « merci » enroué quand brusquement, la porte de la glacerie c'était ouverte.
Madame Mill débarqua, tout feu tout flammes et sans que je ne puisse rien faire pour l'en empecher, elle emmena Alexis et je ne la revis plus.

* * *

J'avais eut un grand sourire en sentant Alexis me sauter dans les bras. J'étais heureux, visiblement j'avais réussis a lui remonter le morale, a lui faire comprendre a quel point être soit était important. Bon, ok j'étais un peu surpris aussi mais c'était pas grave au contraire, j'vais envie de rire quand elle se dégagea de moi.

« Euuuh... merci... Merci pour tout... tu... tu as raison et je... Tu m'excuses ? »

« Hein ? Euh ouais ? Je suppose... Tu me refais un calin quand tu veux ! » avais je dis en riant.

Je ne comprenais pas ce qu'elle voulait mais visiblement elle avait besoin d'y aller.

« T'en fais pas, je m'enfuis pas... c'est juste que... j'ai compris quelque chose et... j'ai un truc à faire... Je ... je t'appelle ok ? »

« Ok pas de soucis. »

Elle partait... et elle revenait a nouveau, une véritable girouette cette nana ! Je l'avais sentie se coller a nouveau contre moi, les bras ouvert avant de doucement poser les mains sur son dos. Puis.... mon sourire c'était figé, mon regard c'était stoppé, c'était comme si le temps, en même temps que ses paroles c'était arrêté. Elle c'était éloigné et j'étais resté la, les bras ballants, comme sous le choc. J'arrivais plus a penser, a respirer, la seule chose que je voyais c'était sa silhouette qui s'éloignait joyeusement. Et brusquement, j'avais sentit mes jambes me lâcher et j'étais tombé sur les fesses, par terre, toujours a fixer devant moi la bouche légèrement ouverte. Je ne savais pas ce que je ressentait exactement, j'avais l'impression d'avoir une tempête a l'intérieur.

Doucement, mon visage c'était levé vers le ciel et je l'avais contemplé pendant quelques instants, avant de poser une main sur mes yeux avec un sourire mélancolique. Comment avais je fais pour ne pas faire le lien ? Pour ne pas la reconnaître ? Ma main avait glissé dans ma poche pour en tirer mon porte feuille, et je l'avais ouvert. La, soigneusement accrochée a l'intérieur, une petite médaille en carton, abîmée par le temps, trônait sagement.

Une certitude s'imposa alors a moi. Elle ne m'avait pas oubliée, jamais. Pas réélement.

©Finnou