Let's do some shopping !

 « Non mais tu te fouts de moi ? Tu oses appeler ça une pizza, toi ?" Tout en tenant une part de cet aliment non-identifié dans mes mains, je jetais un regard furibond à l’adresse du jeune serveur qui se trouvait en face de moi. C’était la première fois que je tentais de manger dans un restaurant autre que celui de Granny… et c’était sans nulle doute la dernière ! Si le service tentait de nous éblouir avec un personnel des plus délicieux, il n’en était pas de même avec cette horreur qu’il osait qualifier de « nourriture ». La pâte était si molle qu’elle tombait en lambeaux comme du carton mouillé, la garniture était si pauvre que la répartir de manière harmonieuse sur la pizza consistait en lui-même un exploit qu’ils n’étaient pas parvenus à accomplir. Non mais il me prenait pour qui ? Furieux, je me gênais pas pour faire part de mes 4 vérités au pauvre serveur qui tremblait tellement dans ses baskets que j’ignorais si l’horrible odeur que je sentais à présent provenait de ma nourriture ou de son froc. « Je… je suis désolé, monsieur. Si… si vous le désirez je peux aller vous en chercher une autre ! ». Je soupirais alors fortement « Non ça va aller, gamin ! Je crois que tu m’as donné assez de raison de gerber pour la journée ! ». Sans attendre une seconde de plus, je me relevais de ma chaise et posais l’argent que je lui devais pour la bière qui elle au moins avait l’avantage de ne pas avoir été « faite maison ».

Après avoir claqué définitivement la porte de cet établissement, je m’étais arrêté le temps de m’allumer une petite cigarette. C’était un bel après-midi d’automne à Storybrooke et ce temps me déprimait plus qu’autre chose. Le gamin n’aurait pas pu choisir un autre moment pour prendre son foutu sérum ? Pourquoi cela devait-il être en plein milieu de la journée ? Il n’y avait rien d’intéressant à faire dans cette ville pourrie à ce moment-là. Le soir on pouvait au moins trouver de quoi s’occuper. La cité comptait un certain nombre de bar dont le Rabbit Hole que j’affectionnais tout particulièrement, mais à cette heure tout était morne et fade ! Qu’est-ce que j’allais bien pouvoir faire de mon temps libre ?

Comme je n’étais pas résolu à rentrer toute suite pour tenir compagnie à cette saleté de panda roux que Matt m’avait imposé à la maison, je me résolu à marcher un peu dans les rues de la ville. Regardant d’un air songeur les passants, mon regard ne prit le temps de s’arrêter que sur certaines créatures de rêves qui peuplaient la petite cité. Si Storybrooke avait un avantage sur toutes les autres villes c’était bien de nous donner le droit de vivre en live nos fantasme sur des personnages que les gens « normaux » ne pouvaient expérimenter qu’en 2D. D’ailleurs, une jeune rouquine aux jambes infiniment longues attira mon regard. Alors que je m’apprêtais à la rejoindre, j’entendis mon portable sonner dans ma poche.

D’un claquement de langue courroucé, je le sortis de ma poche. Je fus alors très surpris de m’apercevoir que dans la précipitation j’avais emporté le portable du gamin et non le mien. Mais ce qui attira mon attention fut l’information que j’y lu. Apparemment, Matt avait rendez-vous cet après-midi même avec une coach en vie sociale. Une coach en vie sociale ? Me retenant de rire à l’idée même que le gamin puisse faire appel à ce genre de service, je laissais un rictus éclatant apparaître sur mes lèvres. Et si j’allais m’y présenter moi, rien que pour la forme ? Après tout je n’avais rien à faire et l’expérience pourrait être assez amusante.

Quelques minutes plus tard, je me présentais devant le centre commercial ou j’étais sensé la rejoindre. Clope au bec, j’avançais dans l’allée vêtu de mon costard noir traditionnel tout en observant autour de moi. Les seules informations que j’avais pu glaner sur cette femme étaient qu’elle était rousse et avait à première vue une quarantaine d’année. Je cherchais alors parmi les personnes présente une miss correspondant à cette description. C’est alors que je fini par l’apercevoir. Plutôt mignonne la cougar ! Je m’approchais un sourire aux lèvres et me planta devant elle. « Madame Gust ! C’est un plaisir de vous revoir ! C’est en mon honneur ce magnifique ensemble que vous portez ? »

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La démarche assurée, l’air aussi arrogant que séducteur, je m’étais approché de la rouquine avec laquelle Matthew avait rendez-vous aujourd’hui ! Elle était plutôt pas si mal, je devais bien l’avouer… enfin pour une femme de son âge ! Cette chère Gust devait être âgée d’une quarantaine d’année. Ayant dépassé la limite de fraîcheur depuis bientôt 10 ans, on ne pouvait pas trop lui en demander non plus ! Toutefois, elle savait mettre en avant ses restes d’attributs aguicheurs avec une classe que je ne pouvais démentir. C’est bien évidemment pourquoi je ne manquais pas de lui adresser un compliment lorsque je l’aperçus. Les femmes sont des êtres très facile à berner lorsque l’on savait les caresser dans le sens du poil. J’étais très bien placé pour le savoir… Même si les changements d’attitude et de posture étaient radicaux entre le gamin et moi, elle n’y verrait que du feu ! Je souris malicieusement lorsqu’elle m’adressa la parole d’un ton cassant et moqueur qui ne me déplaisait pas.

« Et une paire de bonnes grosses boules en sus, sait-on jamais ça peut toujours servir ! »

Répondis-je alors en dévisageant la cougar devant moi sans aucune gêne. Pourquoi me serais-je senti gêner ? Ce genre d’attitudes n’était digne que des loosers et des coincés. Je reculais alors devant elle, les bras lever au ciel tout en me tournant sur moi-même. Je lui donnais alors l’occasion d’observer la bête sous toutes ses coutures, exhibant fièrement ma nouvelle tenue.

« Avouez qu’elle n’est pas mal du tout ! Je voudrais bien vous offrir un discours larmoyant en vous déclarant que tout cela c’était grâce à vous ! La Vérité c’est que je me suis cogné la tête en me levant ce matin et que ça m’a permis de voir la lumière ! »

J’éclatais alors d’un rire clair et tonitruant me permettant de faire le mariole devant mon admiratrice. Matthew ne manquerait pas de m’en vouloir très certainement. Mais l’avantage avec ses pertes de mémoires c’est que je pouvais me permettre de faire ce que je voulais sans qu’il ne se doute de rien. La rouquine reprit alors son discours. Un rictus apparut sur mes lèvres à sa dernière phrase. Si j’avais réellement changé ? Elle ne s’imaginait pas même à quel point… cependant, je me doutais qu’elle ne savait rien à propos de ma véritable identité.

« Vous montrez à quel point j’ai changé ? Que je vous vende du rêve, c’est ça ? Dans ce cas, demandez-moi ce qui vous ferait plaisir ! Imposez-moi un exercice quelconque… après tout c’est bien mes aptitudes sociales que vous vouliez tester, non ? Qu’est-ce qui vous exciterait le plus ma belle ? Demandez-moi et je m’exécuterais aussitôt ! »

J’avais conclu cette phrase avec une légère révérence moqueuse de gentilhomme faussement galant.

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