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Antropy Tiger
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________________________________________ 2018-01-05, 14:27


Merry Christmas... & Happy new year !

Mais c’est que ces petites « vacances » allaient se révéler plus intéressantes que prévues… Je feignis une nonchalance propre mais j’échangeai un sourire entendu avec Carlisle. Il avait l’air particulièrement excédé et, à vrai dire, j’avais bien envie de le détendre de toutes les manières qu’il soit possible d’imaginer. Un sourire goguenard transperça ma bouche et je su qu’il avait compris vu son air outré ; promis, je ne révèlerai à personne à quel point il apprécie les massages et autres caresses du genre ! On ne dirait pas comme ça mais il pouvait être un grand tendre à ses heures, quelques pincettes au bon endroit et vous le transformiez en caramel mou… Mais chut, c’est un secret.

Je tendis le bras pour caresser les cheveux de notre fille, ce qui la fit glousser sous ses yeux en train de se clore, et elle se remit à serrer sa sucette comme pour s’apaiser. Visiblement l’altercation avec Derek ne l’avait pas plus dérangée que cela et elle semblait de nouveau prête à sombrer dans les bras de Morphée. Carlisle était décidément très doué pour la relaxer… Je savais qu’il lui chantait ou murmurait des berceuses parfois pour l’endormir et, même s’il refusait que je sois au courant, c’était mal connaître ma curiosité naturelle ; je savais tout, ou presque. Et même si nous avions eu beaucoup de difficultés en Allemagne, je l’avais surpris plusieurs fois endormis dans la chambre du bébé avec cette dernière dans les bras. Apaiser des pleurs semblait aussi apaiser son âme… Lentement mais sûrement.

Je bondis en avant quand il sembla enclin à aller la recoucher.

« Assez, elle est gentille en fait ! Tu la connaissais d’avant ? Ou pas du tout ? En tout cas je sens qu’on va beaucoup s’amuser avec elle, elle sait parler de sport sans donner l’impression d’être précieuse au moins. Et puis elle a plein de projets pour l’année prochaine, j’aimerais bien garder le contact après les vacances, tu crois qu’elle voudra ? Bien sûr tu peux garder le petit mot que Derek à glissé dans la poche de ta veste si tu veux mais… » Je m’interrompis face à son air outré. « Quoi ? Me dit pas que tu l’as pas vu faire ? Il te l’a mis quand il t’as touché les hanches ! »

Je gloussai d’amusement quand il se mit à fouiller ses poches de manière brusque, une fois Tasha rallongée dans son lit. Quand il extirpa un bout de papier soigneusement plié en deux je ressentis à la fois une pincée de jalousie mais aussi une jubilation sans bornes quand il le déchira sans même le lire. Qu’il en connaisse le contenu et moi non m’aurait vexé, aussi je le suivi des yeux quand il s’en débarrassa un peu plus loin, tapotant mon menton de mon index d’un air songeur.

« C’est dommage, peut-être qu’il te proposait un plan à trois ? »

Je jubilai devant l’air de Carlisle. Il détestait lorsque je parlais de cette manière, encore plus la porte ouverte dans mon dos, et ne parvenait pas à concevoir qu’on puisse s’exprimer aussi librement sur des sujets comme le sexe ou les coucheries. Je reculai cependant d’un pas pour éviter son petit coup sur le crâne et rajoutai alors prestement, histoire d’effacer toutes suspicion :

« J’aurais dit non, t’inquiète. Je tiens trop à mon exclusivité et je ne compte pas laisser quelqu’un d’autre remettre ses mains sur toi maintenant que je peux y remettre les miennes… » Air entendu, voix plus basse, un ton de confidence. « … En revanche, s’il te touche encore, je le mord ! Ou je demande à Tasha de lui cracher dessus, elle commence à comprendre quelles personnes viser pour les enquiquiner, je suis sûr qu’on peut l’éduquer à le faire sur demande pour se débarrasser des indigents. Non ?  »

Ca n’était pas une idée aussi grotesque en plus ! Il leva les yeux au ciel et je ris d’un air détaché, secouant la tête en faisant mine de sérieusement réfléchir à ce plan. Si notre fille arrivait à tacher les vêtements d’Indiana, peut-être que ça la pousserait à partir avec son bellâtre chirurgien ? Ou mieux, le viser lui ! Il n’avait pas l’air de savoir y faire avec les bébés donc, on pourrait l’accuser de l’avoir mal tenue et justifier son départ immédiat du chalet ? Hmm… J’allais devoir réfléchir à comment faire disparaître sa valise, les gens comme lui n’aimaient pas porter deux fois la même chemise d’affilée et ils avaient toujours un tas de trucs inutiles (ou essentiels, au choix) dans leurs affaires pour s’agacer d’un tel geste. Un petit accident, un coup de vent, et paf direction l’extérieur ! Ou alors, on le perdait dans une tempête de neige ? Il était neurochirurgien, pas guide touristique, un peu de vent et de flocons et hop on le semait dans un chemin ! Encore faudrait-il qu’il se mette à faire mauvais temps, mais vu le soleil qui régnait ce n’était pas gagné.

« Tu crois que tes sœurs survivraient à une avalanche ? » Demandai-je d’un air innocent, tirant Carlisle de la lecture de ses mails. J’adorais quand il me lançait un tel regard courroucé et à la fois dépassé par ma réflexion. « Elles sont tellement dures à cuir qu’elles en seraient capables… Mais si jamais, tu penses que leur pourcentage de survie serait élevé comment ? Je demande juste au cas où. »

On pouvait toujours rêver, non ? Je ne cachais pas mon envie d’éviction de ces deux harpies de notre vie mais il fallait faire avec… Quand je repensais à notre séjour dans la villa provençale je ne pouvais m’empêcher de sourire, me rappelant à quel point Evanora pouvait être bête et aveugle et ô combien j’avais ris de devenir invisible – ça m’avait un peu pincé le cœur mais finalement on avait réussi à se débarrasser de la curieuse plus rapidement que prévu. Si on pouvait faire pareil ici, je passerai un meilleur réveillon encore ! Et je pourrai récupérer leurs cadeaux comme ça, pas de perte ni de gâchis ! En soit, ce n’était pas une si mauvaise idée, non ?

Quand Derek vint nous demander si nous souhaitions – enfin, si Carlisle voulait – se joindre à lui et Indiana pour le repas, je fus surpris de l’entendre répondre qu’il avait d’autres projets de repas. Haussant un sourcil devant le retour de ma capacité à être invisible (et ce n’était du ni à mes tatouages ni à mes rayures, promis !) je les observai l’un et l’autre comme le spectateur silencieux d’une émission de télévision. Devais-je applaudire ou attendre encore un peu ? Le chirurgien sembla pris au dépourvu, piétina d’un pied sur l’autre mais avant qu’il n’ouvre la bouche pour insister je bondis sur mes pieds :

« C’est vrai qu’on a quelque chose à faire ! Dean, vous devriez emmener Indiana en ville, dans un bon restaurant, ça vous donnerait des points. » Je fis un clin d’œil à Derek qui prit un air las rien qu’à me regarder. Je t’en prie, c’est gratuit. « Il me semble qu’elle adore un endroit qui s’appelle… « Au pinocchio » ou un truc du genre ? »

« El Pino Ciello. Et mon nom est Derek. »

« Oh désolé, j’ai recommencé ? Pardonnez-moi, c’est que vous avez un prénom tellement compliqué à retenir… Bref, oui, au restaurant ! C’est bientôt le réveillon alors ne mangez pas trop pour garder de la place. Ce serait dommage de vous attraper une gastro au milieu des fêtes, après on passe son temps la tête sur la cuvette et on manque toute la partie sympa de ce genre de soirée. Et puis, à deux vous serez plus tranquilles pour fomenter des plans de destruction du monde, ce genre de petit passe-temps qui doit bien vous occuper, non ? Au pire, parlez-lui de cerveaux, elle a l’air de s’y connaître ! Je surveille le chalet en vous attendant ! »

Je le poussai sans ménagement dans le couloir pour l’éloigner, surprenant l’aînée des Evil au bout de celui-ci, bras coisés et l’air toujours aussi pincé.

« Indiana ! Dean proposait de vous emmener au restaurant, Carlisle a donné son accord évidemment ! A tout à l’heure ! »

J’aurais tout donné pour lui retirer le balai qui la maintenait si droite mais son air surpris suffit à me satisfaire pour le moment. Une fois débarrassé des indigents je revins rapidement jusqu’à la chambre verte, attendis, puis déclarai d’un air innocent une fois que la porte d’entrée claqua bruyamment :

« Cafards exterminés ! Enfin, pour quelques heures. » Air satisfait. Puis mon regard se plissa en quelque chose de bien plus malicieux. « T’avais pas parlé d’un jacuzzi ? »

Non, je n’avais pas oublié. Et la perspective d’avoir à la fois les fesses au chaud dans un bain à bulle ET un Carlisle nu pour moi tout seul ne se refusait pas, sûrement pas ! Jamais. Alors hop hop hop, c’était l’heure de se mettre à l’aise ; et plutôt deux fois qu’une !
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________________________________________ 2018-01-06, 14:32

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Let it snow, let it snow, let it snow...

L’idée d’apprendre à Tasha a cracher sur les importuns fit sourire Carlisle malgré lui, faisant mine de ne rien écouter tout en consultant ses mails et ses finances. Un geste quotidien, une routine ayant don de clarifier son esprit en quelques instants. Carlisle était un homme publique, il était aussi un homme de pègre. Ces deux facettes se devaient de coexister et il n’y avait que dans ces moments où Carlisle contrôlait scrupuleusement ces deux aspects de lui même qu’il avait l’impression d’exister pleinement en tant que lui.

Ça, et les quelques rares fois où il jouait accompagné d’Antropy. La musique avait toujours fait partie de lui, elle coulait dans ses veines comme le sang et emplissait plus ses poumons que l’air ne le ferait jamais. Si ses sœurs avaient apprit elles aussi, apprenantes dédiées et fières de rendre ce frère si empli d’orgueil, cela n’avait cependant pas la même saveur que lorsqu’il jouait avec le roux. Antropy n’était pas un apprenant, c’était un musicien. Il jouait comme Carlisle, parce que c’était sa raison d’être. D’exister. Il jouait comme pour vivre, et lorsque Carlisle se mêlait à sa musique, il avait parfois l’impression d’avoir accès à un langage sans mots dans lequel ils parvenaient enfin à ne faire plus qu’un. A communiquer sans violence ni erreur. Un langage divin.

-Antropy! le gronda-t-il cependant, en l’entendant fomenter des complots à l’encontre de ses sœurs, lui adressant un regard sévère par-dessus son écran.

Ce genre de regard était encore délicat, bien qu’Antropy faisait toujours mine de ne pas y attacher d’importance, mais ils étaient aussi délicats que les sous-entendus qu’il pouvait parfois avoir sur leur relation de chambre. Par moment encore, Carlisle s’en crispait, ses mâchoires se contractant à l’idée de lui répliquer quelques mots acerbes, mais il s’y refusait. Ils avaient choisi de rester ensemble. Il avait choisi de lui pardonner son affront. Il avait choisi de faire confiance et de ne plus se tourmenter du passé, mais par instant, Carlisle sentait encore la froide bile lui emplir la bouche aux souvenirs.

Pardonner n’était pas dans sa nature. Mais il avait choisi de le faire. Et ils étaient ici désormais.

Songeur, il posa son regard sur sa -désormais- fille, endormie dans son berceau, même si son poing se serrait par instant. Avait-il jamais voulu d’enfant, diable non. Cela non plus ne faisait guère parti de sa nature. Pourtant, elle faisait partie de lui, aussi sûrement que si elle avait partagé ses gênes et Carlisle ne pu s’empêcher de sourire à sa vision, avant que son visage ne perde la moindre expression à l’apparition du visage de Derek sur le seuil de sa chambre.

Combien donc sa sœur l’avait-elle payé pour qu’il s’attelle ainsi à le séduire si vulgairement ? Car Carlisle ne se faisait guère d’illusion, Indiana avait forcément une monnaie d’échange à proposer à cet homme. Quelle dette avait-il à son encontre, quel lien les reliait, à la vérité ? En un sens, Carlisle pouvait concevoir ce que sa sœur tentait de faire, pourtant il ne pouvait qu’en ressentir une profonde gêne. Elle pouvait haïr Antropy, mais sa haine la poussait à ne plus respecter la personne qu’elle tentait de protéger et en cela, Carlisle ne pouvait la soutenir. Lui n’avait guère aimé son époux. Il n’avait pourtant pas tenté de la jeter dans les bras de la première prostituée venue.

-Carlisle, souhaitez-vous vous joindre à nous ? Votre sœur et moi même pensions dîner dans le petit salon ce soir, peut-être pourriez v...

-Non merci, l’interrompit-il, sèchement. J’ai des projets concernant ma soirée et mon dîner, merci bien.

Du coin de l’oeil, il vit Antropy le dévisager, presque surprit mais bien vite, le naturel jovial et moqueur du roux reprit le dessus, fichant ni plus ni moins Derek à la porte, dans les plus brefs et concis délais. Malgré lui, Carlisle ne put s’empêcher d’en rire, à demi, quand Antropy finit par revenir dans leur chambre, l’air plus ravi de lui même qu’il ne l’eut jamais été.

-Tu peux te montrer bien plus expéditif que moi, constata-t-il, un sourire en coin au moment de fermer son ordinateur, calmement. En effet, il me semble avoir parler de quelque chose de cet ordre là… Enfin, si tu n’as rien de plus urgent à faire, bien entendu...

Son visage et son ton affichaient la nonchalance, le baiser d’Antropy lui intima plutôt l’urgence. Doucement, il passa sa main dans sa nuque, ne s’écartant que de très peu pour lui désigner le berceau où Tasha dormait à poing fermé. Silencieusement, ils finirent par sortir, Carlisle attrapant sur le seuil l’un des fameux sacs dont il avait toujours le secret.

-Mets ta veste, le jacuzzi se trouve à l’extérieur du chalet. Et enfile tes bottes. Je vais prévenir Frédérik pour qu’il veille sur Tasha, l’informa-t-il, avant de disparaître vers la cuisine.

Après une courte conversation avec le majordome, à qui il confia le minuscule appareil destiné à le prévenir de quand Tasha serait éveillée, Carlisle revint dans le couloir, où Antropy finissait d’enfiler une chapka grise, emprunté ou volé à Kate, probablement. Carlisle eue un sourire, tendre, avant de prendre son manteau et ses bottes à son tour, avant de chausser ses lunettes de soleil.

-Tu me suis?

Le soleil étincelait au-dessus d’eux, éblouissant un peu malgré les verres opaques de ses lunettes, mais fort heureusement, Carlisle connaissait ce chemin par coeur. Cela n’empêcha pas Antropy de glisser deux fois sur du verglas -se rattrapant de justesse aux hanches de Carlisle, une fois à son derrière, et après quelques minutes de marches, une cabine, à peine plus grande qu’un établit, apparut d’entre deux collines blanches, provoquant une étincelle d’impatience dans les yeux d’Antropy.

Cette cabine avait été construite par son oncle Charles, dans un style profondément nouvelle vague. Les tableaux aux murs étaient tous issus de l’art abstrait, allant du Miro situé dans l’entrée à un Pollock situé au-dessus d’un poêle éteint. Par réflexe, Carlisle vérifia que tout était bien à sa place, bien qu’il eue toute confiance en Frédérik, avant de retirer sa veste dans l’entrée. La pièce était de taille respectable, et constituait l’essentiel de la cabine. La petite entrée était pourvue de l’unique placard, encastrée au-dessus d’un réfrigérateur carré, d’une paterne, ainsi que d’un banc et faisait face au poêle de fer. Les murs de bois étaient garnis de tableau, mais cédait place à une immense baie vitrée donnant sur la plaine, qui encadrait l’immense jacuzzi de bois clair, dont l’eau cristalline ne semblait plus attendre qu’eux.

A peine entré, Antropy se mit à trépigner et Carlisle eue un sourire, ne pouvant s’empêcher de dire le prédigrée du lieu.

-Mon oncle Charles était connu pour son épicurisme. Pour lui, tous les plaisirs de la vie était à saisir et à dévoré à pleines dents. Il a fait construire ce lieu pour pouvoir y méditer ou y… ‘Recevoir des amies’ quand l’envie lui prenait. Il tenait cependant à maintenir ce lieu comme lieu parenthèse, c’est pour cela qu’il n’a pas fait construire de chambre. Ce lieu n’est que provisoire, un échappatoire pour l’esprit… Ou les sens.

Rapidement, il enclencha le système de réchauffement de l’eau, provoquant un léger ronronnement à même le sol.

-La baie vitrée est à coulisse, aussi si tu souhaites te baigner au grand air, libre à toi, précisa-t-il simplement, un sourire en coin en se défaisant de ses bottes.

Antropy lui était pieds nus depuis bien longtemps.
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________________________________________ 2018-01-09, 16:33


Merry Christmas... & Happy new year !

« Tu me suis ? »

Vous aussi, vous le suivriez jusqu’au bout du monde s’il vous disait ça ? Parce que moi, franchement, je pouvais m’engager aveuglément avec juste cette phrase entre nous ! Peu importe où, peu importe quand, il fallait juste être capable de le faire. J’avais cette capacité étrange à avancer et à faire abstraction du passé, contrairement à beaucoup de gens dont Carlisle : je n’étais pas spécialement rancunier et je préférais espérer le meilleur que de rester sur des déceptions. Nous nous étions fait souffrir, nous avions encore un peu de mal à fonctionner naturellement, mais je voulais croire à ces promesses et ces perspectives plutôt que de continuer à prendre des gants. C’était pour cela que j’affirmais que cet organiste était à moi. C’était pour cela que j’avais accepté de l’épouser et que je continuais d’agir comme si nous ne nous étions jamais quitté ; je refusais que Tasha soit le symbole d’une séparation, plutôt de retrouvailles et d’une avancée notoire. On avait la chance d’avoir une famille, il était hors de question de la gâcher avec des personnes indésirables ou des mauvaises langues.

Les détails du lieu entrèrent dans mon oreille et s’incrustèrent dans ma tête malgré mon inattention, plutôt occupé à regarder les bulles en train de surgir de l’eau dans un ronronnement gratifiant. Je n’avais pas beaucoup expérimenté les SPA ou autres endroits de ce genre avant ma rencontre avec Carlisle mais je devais reconnaître qu’ils étaient une super inventions. S’ils n’existaient pas je les aurais inventés ! Enfin, pas moi, mais quelqu’un d’autre l’aurait fait et je l’aurais remercié chaleureusement ! Là, je pouvais juste savourer et apprécier la chance d’avoir un tel endroit en pleine montagne… Même si le propriétaire originel devait être un peu fétichiste ou naturiste, vu toutes les baies vitrées qui se couraient derrière dans les installations du chalet.

Je bondis sur mes pieds et traversai la pièce pour saisir la poignée de la baie vitrée et l’ouvrir en grand ! L’air frais s’engouffra rapidement, balayant mes cheveux roux et je poussai un gloussement amusé en regardant par-dessus mon épaule.

« C’est énorme ! Regarde, on voit les alpes depuis ici ! t’es sérieux qu’on peut avoir l’impression de se baigner dans la neige alors qu’en fait on est à l’intérieur ? » Je frissonnai soudain sous la fraîcheur extérieure et, après un regard coupable je fini par tirer la vitre pour la sceller à nouveau. « Mais on va faire sans, il fait bien trop froid dehors ! J’ai entendu dire que les suédois pouvaient se baigner dans des sources chaudes au milieu de la neige ! Tu connaissais ? Il faudra qu’on aille voir si c’est vrai ou pas ! Et puis y’a même des défis où tu vas dans un sauna et ensuite tu cours dans la neige avant de te verser un seau d’eau glacée sur la tête ! Paraît que ça ravive le tonus et que c’est excellent pour la santé ! Bon on passera sur le championnat de sauna, les deux derniers champions sont morts, mais pour le reste… »

Tandis que je parlais et déblatérais sur l’importance de nouvelles expériences du genre, je me déshabillais tranquillement voir me faisait dévêtir pour m’indiquer la marche à suivre. C’est vrai que nous avions tellement de couches de vêtements que ça semblait interminables mais, fort heureusement, je me retrouvai rapidement nu au milieu de la pièce ! Ou presque, parce qu’il faisait froid malgré le poêle donc je me dépêchai de sauter à bord du jacuzzi et m’engonçai dans l’eau chaude qui me chatouillai la peau. J’eu un éclat de rire en voyant mon amant plier soigneusement la moindre affaire traînant au sol et ne pu m’empêcher d’observer la courbe de son dos et les muscles mouvants de ses épaules… Ce type était quand même méga canon. Et après il s’étonnait que je ne veuille pas le partager ? Derek n’avait qu’à se brosser pour l’avoir, il était à moi !

Je haussai un sourcil en le voyant garder son caleçon quand il entra dans l’eau, me moquant un peu de lui malgré son air de ne pas y toucher. Il restait extrêmement pudique, contrairement à moi, mais je me permis un grondement désapprobateur quand il s’installa en face de moi. Il me cherchait ou quoi ? D’un coup ce jacuzzi me paru extrêmement grand et la simple distance qui nous séparait se révéla odieuse. Je savourai cependant quelques instants les jets d’eaux brûlants en observant l’étendue blanche qui s’offrait à perte de vue. C’était beau, clairement. J’adorais cet endroit. J’adorais l’idée d’y être et je remerciai la possibilité offerte de m’y trouver. Si j’avais cru un jour pouvoir me trouver là, et pas juste à regarder le magazine sur le sujet, j’aurais demandé à ce qu’on me pince bien fort. C’était magique, clairement.

Et ça pouvait l’être encore plus, mais pour ça…

« Tu comptes rester habillé là-dessous ? » Le taquinai-je, me redressant pour saisir l’une des fioles qui bordait le jacuzzi. Je les avais repérées mais maintenant que j’étais à côté, je pouvais enfin en lire les intitulés. « Vanille. Ganja. Figue. Papaye. Fleur de coton. Epices orientaux. Fleur d’hibiscus… C’est le programme pour un gâteau d’anniversaire ou c’est juste pour mettre là-dedans ? »

Je n’attendis pas sa réponse et ouvrit un des flacons pour en verser dans l’eau tourbillonnante. Aussitôt de la mousse se mis à se former et je ris en refermant la fiole tandis qu’une délicieuse odeur de fruits exotiques emplissait peu à peu l’air. C’était… Odieusement féminisant mais qu’est-ce que j’adorais ça ! Il n’y avait pas de mal à apprécier les bonnes saveurs, non ? Et puis la perspective de voir son torse disparaître peu à peu sous de la mousse blanche ajoutait une touche érotique non négligeable à la situation.

« Dis moi que c’est pas ce que je crois… » M’exclamai-je en ouvrant une autre boîte posée-là.

Je désignai l’intérieur rempli de petits cotons multicolores, sans doute pour se savonner, mais de tout un tas d’autres choses comme des brosses ou des matériaux de soin. Est-ce que quelqu’un passait réellement tant de temps ici qu’il avait besoin de tout ça ? Je doutais que Carlisle n’utilise les brosses à peau morte pour les pieds mais je préférai ne pas lui poser la question. J’avais une certaine idée de sa dignité à conserver tout de même ! La boîte suivante me réserva d’autres surprises du même genre. Quand je posai la main sur la troisième, un peu à l’écart près de la fenêtre principale, je le sentis se raidir à côté de moi – sans mauvais jeux de mots. Il posa sa main sur la mienne pour m’empêcher d’ouvrir mais mon regard était sans équivoque : plus il tentait de m’arrêter, plus j’avais envie de savoir ! Je repoussai ses doigts et soulevai le couvercle…

« … Je sais pas pour qui il est celui-là, mais il est énorme. » Commentai-je en retenant difficilement mon éclat de rire, désignant l’objet en plastique pourpre au-dessus des autres. « Et après tu oses me dire que ton monde est bien trop guindé pour ce genre de choses ! Il semblerait que certains ne le soient pas assez et aient besoin de petits accessoires supplémentaires. »

Plus j’exultais et plus je le voyais rougir d’une sombre colère outrée. Il tentait tant bien que mal de garder son calme mais rien que d’imaginer quelqu’un utiliser les nombreux jouets que contenaient la boîte… J’avais envie de me tordre de rire. D’un coup cet endroit prenait une toute autre tournure et un énorme sous-entendu quant à l’utilité du SPA me vint à l’esprit. Je ricanai et du abdiquer à refermer le coffre aux trésors quand il insista pour que je cesse de m’en approcher. Effectivement c’était pas très saint, j’osais espérer que la personne à qui ils appartenaient avait une hygiène irréprochable sinon bonjour les bactéries !

« Fais pas cette tête, ça arrive à tout le monde d’utiliser ce genre de choses ! Tu crois que c’est à Evanora ? Ou à Indiana ? Je n’en ai pas vu avec des pics alors ça ne dois pas êtr… »

Il me coupa d’un baiser sec, passionné et je ne pus me résoudre à insister sur le sujet. Ou presque – non pas que la sexualité de ses sœurs m’intéresse mais il était tellement facile de tirer sur la corde sensible pour le faire réagir. Je dévorai ses lèvres et frissonnai quand sa main se glissa vers ma nuque comme pour me retenir. Il n’avait vraiment pas envie que je retourne voir ma petite découverte ! Je soupirai à son contact, me déplaçant légèrement pour éviter d’avoir une jambe de coincée et pris le parti de me mettre plutôt à l’aise : j’enjambai ses cuisses et vint m’installer à même celles-ci, appréciant le contact chaleureux de sa peau contre la mienne. Il haussa un sourcil et je souris en retour, revenant embrasser sa bouche en prenant son visage en coupe.

« Qu’avais-tu prévu en me proposant de venir dans cet endroit ? Tu es bien du genre à avoir une petite idée derrière la tête… » Taquinai-je, soupirant quand il se faufila contre ma gorge. « … Moi j’en ai une, mais elle ne nécessite pas de vêtements. Tu es donc hors catégorie pour le coup. »

Je souris encore. Bon sang, ce que cet organiste pouvait me faire tourner la tête au moindre contact ! Et puis la perspective d’une après-midi tranquille en sa compagnie, avec un Carlisle tout à moi à demi nu dans un endroit chaleureux, m’enchantait clairement. C’était fou à quel point on pouvait rapidement se trouver un intérêt commun dans ce genre d’occasions…
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Il avait dit des dizaines de fois à Avie de ranger cette fichue boite ! Non seulement pour sa propre sécurité -il n’y avait pas uniquement des personnes de totale confiance dans leurs entourages, ils devaient bien se rendre à l’évidence, et ce genre de « choses » pouvaient vite faire objet de chantage, ou pire- mais aussi parce que c’était terriblement gênant. Carlisle était peut-être le seul enfant Evil a se montrer si prude envers un tel sujet mais il ne tenait pas tellement à savoir quelle préférence ses deux sœurs cultivaient.

Bien qu’il sache parfaitement, de fait. Ayant gérer les comptes de sa famille des années durant, il avait bien finit par apprendre tout de ses sœurs, malgré toutes les précautions envisageables. Désormais, chacun gérait sa vie à sa manière, et Carlisle ne tenait pas réellement à se tenir au courant de telles choses…

Sa main glissa doucement, allant de ses épaules jusque sous la surface de l’eau sans jamais cesser d’embrasser sa gorge. Lui aussi avait effectivement quelques idées en tête, mais sa pudeur ne devait pas vraiment en entacher la réalisation. Du moins, pas très longtemps. Diable qu’il pouvait détestait et adorer quand Antropy lui parlait si ouvertement de ces sujets. Cette irrévérence profonde, cette nonchalance avait quelque chose d’horriblement gênante et pourtant, cela ne manquait jamais de le rendre plus réceptif que jamais. Carlisle n’avait jamais saisi comme les tabous pouvaient changer la plus insignifiantes choses en véritable déclencheur. Il en avait souvent usé lors de sa longue carrière de scientifique dévoué à la pègre. Désormais, il en faisait les frais.

Ce rouquin. Son bourreau.

-Je n’avais pas d’idée précise en tête, murmura-t-il, ses lèvres glissant lentement contre son torse dans une langueur totalement contrôlée. C’était plus… Des concepts à préciser...

Sa langue vint effleurer sa peau, faisant cesser net le souffle du rouquin un instant, et Carlisle ne pu s’empêcher de relever les yeux vers lui, arquant un sourcil presque moqueur. Affreusement pédant.

-Déjà? murmura-t-il, d’une voix si sourde qu’Antropy ne put que se mordre la lèvre avant de fondre sur les siennes.

Il savait, connaissait, avait apprit sans relâche. Si il était une chose que Carlisle ne supportait pas, c’était l’ignorance. Rien dans sa vie ne pouvait demeurer sans connaissance, sans savoir. C’était un travers dont ils avaient tout deux fait les frais, mais en matière de corps, cela s’était révélé une grande qualité. Carlisle était un apprenant acharné, capable de milles recherches et de milles applications, pour le plus grand plaisir d’Antropy qui en avait mille fois subit les leçons. Ou était-ce Carlisle qui en avait subit l’apprentissage, pour être franc, il s’en moquait allégrement. Si le sexe avait toujours été un sujet sur lequel il jetait un voile de pudeur nimbé de distance, il ne se considérait plus désormais comme un simple apprenant en la matière.

Loin de là.

Et ce n’était pas Antropy, dont les gémissements n’eurent de cesse de résonner dans la petite cabine, qui aurait pu dire le contraire.

-Ne parles pas de cette boite, murmura-t-il finalement, de longues et suaves minutes plus tard, quand le rouquin se fut finalement blotti contre lui, le souffle court contre son épaule. Je t’en serais… Reconnaissant.

Evidement, cela réveilla le roux, qui commença déjà à se redresser mais Carlisle le coupa d’un baiser, passant son index sous son menton. C’était le genre de baiser chaste et lent dont Carlisle avait le secret, et qui finissait toujours par faire ronronner Antropy comme un chaton.

-Je n’ai aucune envie de parler de sexe en leur présence. Les… Sous-entendus de Derek sont déjà bien assez désagréable comme cela, je n’ai guère envie d’en faire un débat franc et direct en compagnie de mes sœurs.

Malgré lui, il eue une sorte de frisson, rien qu’à l’idée et Antropy ne put s’empêcher de glousser. Diable, si ces sœurs avaient pu seulement se douter de l’étendue de la dépravation de leur frère. Certes, elles devaient bien avoir des idées, mais Carlisle demeurait persuadé que leur vision demeurait… ‘Chaste’. Simple. Du moins, au fond, l’espérait-il. Il n’avait aucune envie de passer pour un pervers auprès des deux seules femmes importantes de son existence.

Trois, désormais, bien qu’il se refusa à songer à elles plus longtemps. Etant encore nu et ses jambes enchevêtrées à celles d’Antropy, cela ne lui semblait absolument pas sain.

Il y eue un petit silence, pendant lequel Carlisle se perdit dans des gestes simples en contemplant l’étendue poudreuse et blanche de la vallée face à eux.

-Tu aimes? demanda-t-il, avant de lever les yeux au ciel face à la réponse d’Antropy, qui n’avait eue de cesse de le fixer. Je parle d’ici. Du chalet, de la vallée. Nous pourrions revenir, quand Tasha sera un peu plus grande…

Il était rare pour Carlisle de parler de l’avenir de Tasha. Lui s’était mit en retrait de lui même, n’offrant à cette petite que la protection de son nom et l’aisance pécunière. Il avait tenté de ne pas s’attacher à elle, à ne pas s’impliquer, à ne jamais se substituer au vrai père qu’était Antropy. Il n’était qu’un figurant, qu’une ombre venu pour protéger mais qui jamais ne serait autre chose que cela. Leur dernière dispute sur le sujet s’était soldé par de violentes ‘explications’ qui avait bien faillit se solder par le départ imminent et définitif de Carlisle de l’Allemagne et de la vie d’Antropy et sa fille. Depuis, ils évitaient le sujet. Carlisle n’avait de cesse de prévoir les millions de manières potentielles de les faire fuir, loin du Maine, dès que Tasha serait en âge d’aller à l’école. Jamais il ne prendrait le rôle d’Antropy et ne forcerait l’enfant à le considérer comme autre chose que son tuteur. Les gestes d’affections, de tendresse, il se les autorisait parfois, tant qu’elle demeurait trop petite pour s’en souvenir. Mais bientôt, il cesserait. Pour ne pas galvauder sa place. Ne pas forcer l’enfant à l’aimer. Ne pas se donner un faux rôle. Il ne pouvait pas lui faire ça…

-Même sans moi. Tu pourras revenir avec elle, Frédérick sera probablement ravie de vous accueillir ici, et c’est un très bon professeur de ski, se reprit-il, d’une voix beaucoup moins animée cette fois.

Contre lui, il sentit Antropy se redresser, lui adressant un regard surprit, puis sévère. Carlisle se contenta simplement de le soutenir.

-Si jamais il s’avérait que… Tasha ne veuille pas de moi dans sa vie. Je tenais juste à ce que tu entendes que tu pouvais revenir. Que tu ne l’oublie jamais.

Ombre ou non, il comptait bien donner à cette enfant le potentiel de tout expérimenter. Si elle était aussi curieuse que son père, il se devait d’au moins lui permettre d’en voir autant que lui...

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We at a party we don't wanna be at.
Tryna talk, but we can't hear ourselves.
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________________________________________ 2018-01-20, 12:40


Merry Christmas... & Happy new year !


J’avais envie d’émettre tout un tas de contestations quant à ce genre de phrases ou de déclarations de sa part. Carlisle avait le don pour parler de sujets importants et discordants quand il ressentait des émotions fortes ou vives… J’aurais juste aimé que le moment de tranquillité que nous venions de passer ne l’inspire pas au point de parler de notre fille et de la rupture future qui nous pendait au nez. Rien n’était scellé, j’en avais bien conscience et ce n’était pas parce que nous étions mariés que cela promettait un avenir serein mais… J’aurais apprécié qu’il cesse une fois pour toute de ne pas se considérer comme un parent. Il avait du mal, c’était normal, quand on voyait ses sœurs on pouvait bien le comprendre et compatir pour lui. Mais tout de même, je n’étais pas l’équivalent de sa mère et Tasha n’avait rien à voir avec les deux harpies !

Je poussai un soupir, levant les yeux au ciel en enfouissant mon visage contre son torse. J’avais des mots sur le bout de la langue et des rancœurs dans le cœur mais je préférai rester silencieux un moment – fait rare, notez-le ! – et continuai de passer nonchalamment ma main sur son ventre. L’eau était toujours aussi chaude et les rmeous plus doux, même si la mousse avait quasiment toute disparue.

« On reviendra. Et tu lui apprendras à faire du ski… Après que je lui ai appris le snowboard bien sûr ! »

Il ne fallait pas rêver, elle ferait ce qui lui plairait mais je n’allais pas rester le seul à faire de ce sport, qualifié à tort pour les prolétaires et les hippies, alors qu’ils pensaient tous que le ski était bien plus digne et distingué. Qu’est-ce qu’on s’en moquait d’être distingué sur des pistes enneigées ? Quand tu te casses la figure, t’as absolument pas l’air digne de toute manière. Je me redressai un peu, m’étirant généreusement comme un chat avant de me pencher vers sa joue pour y déposer un baiser chaste. Mutin aussi, m’extirpant des bras qu’il tenta de refermer sur moi en m’extrayant de l’eau. Je fis quelques pas en tremblant avant d’attraper une serviette chaude dans laquelle je me roulai allègrement. Dieu qu’il callait dès qu’on mettait un pied hors de l’eau ! Pourtant j’étais persuadé qu’il faisait chaud là-dedans…

Je ne mis pas très longtemps à m’habiller, même à contrecœur, et attendit tranquillement qu’il daigne faire de même. J’adorais les mouvements fluides et la dextérité avec laquelle il pouvait réaliser un acte aussi anodin… Et ô combien ça le rendait sexy. Voir juste ses mains boutonner sa chemise donnait envie de défaire les boutons juste pour le plaisir de le voir recommencer. Ou de la lui arracher, au choix. Gloussant à cette idée j’ignorai son regard circonspect et fit l’innocent jusqu’à ce qu’il franchisse la porte du petit cabanon. J’avais à peine fait quelques mètres derrière lui que je tâtai mes poches et… M’arrêtai. Je tapotai à nouveau mais il s’avéra que, non, je n’avais pas pris un objet qui d’ordinaire ne m’intéressait pas des masses, mais…

« J’ai oublié mon téléphone, j’arrive ! » M’exclamai-je en rebroussant déjà chemin. « Je te rejoins à la cuisine, j’ai une faim de loup ! Enfin, de tigre, mais t’as compris le principe ! »

Je parlais en remontant la pente enneigée et rouvrit la porte à l’aide des clefs. Quelques instants suffirent pour que je remette la main sur mon précieux, à proximité du spa. J’essuyai l’écran et le rallumai, satisfait de voir qu’il n’avait pas pris trop de dégâts et qu’il fonctionnait toujours. C’était Carlisle qui avait tenu à ce que j’ai un téléphone plus évolué que celui à clapet que je possédais avant ; en même temps c’était à cause de lui que je l’avais cassé. Donc il m’avait pris un truc à écran et en fait, j’aimais beaucoup ! Il y avait plein d’applications, de jeux et de réseaux sociaux et je commençais à accepter de m’en servir quasiment comme d’un ordinateur. C’était aussi facile de les berner. Le fourrant dans ma poche arrière je ressortis de là et pris le chemin du châlet sous le soleil déclinant et le vent qui commençait à se lever. Je plissai les yeux en voyant les nuages s’amonceler au loin mais haussai les épaules : s’il pouvait neiger encore plus je n’allais pas me plaindre !

Alors que je m’approchais de ma destination, je surpris Derek qui descendait à toute allure les marches et penchai la tête sur le côté. Qu’est-ce qu’il faisait déjà là celui-là ? Et surtout… Pourquoi est-ce qu’il était tout seul et qu’il venait me voir après ma’voir remarqué ? Je lorgnai sur ses mains posées à même mes épaules et lui lançai un regard interrogatif.

« Antropy ! Vous voilà ! Carlisle me fait transmettre qu’il est parti pour la ville en urgence, Indianna à eut un… Malheureux incident. » Il prit un air désolé que je ne fus pas capable de partager, ne parvenant pas vraiment à mentir pour le coup. « Elle devrait être remise mais je crains qu’elle ne garde des séquelles. J’ai récupéré quelques affaires mais je me rend compte que Carlisle à omis de prendre sa mallette... »

Il me désigna la mallette de soins que mon amant prenait toujours en cas d’urgence. SURTOUT quand ça concernait Indianna. Etrange qu’il l’ait oubliée alors que d’ordinaire, il ne manque pas de réflexe. Même dans la panique. Je m’extirpai des grandes mains de Derek et continuai de le fixer, perplexe.

« … Je ne sais pas comment il l’utilise. Voudriez-vous… » Je l’arrêtai de suite, je ne savais pas non plus, même si je l’avais déjà vu faire. « … Bien lui apporter en ville ? Il en aura sûrement besoin, Indianna m’a parlé de soins particuliers. »

« Moi ? » Et lui alors ? Il savait pas faire ses commissions tout seul ?

« Oui ! Prenez ma motoneige, je l’avais laissée allumée pour repartir mais Carlisle m’a devancé. Vous n’aurez qu’à suivre ses traces dans la neige ! »

Il me désigna l’engin puis les marques fraiches à côté. Je fus poussé soudain par un élan d’adrénaline incontrôlé à l’idée de pouvoir conduire ! Tellement que je ne me méfiai pas davantage et pris la mallette ainsi que les clefs pour enfourcher le bolide. Derek m’indiqua sommairement la route et l’adresse du restaurant où ils se trouvaient précédemment et me poussa à partir. J’aurais du trouver ça bizarre. J’aurais du vérifier mon téléphone et constater que je n’avais pas de message de mon mari m’indiquant qu’il s’absentiat – ce qu’il faisait toujours. J’aurais du faire tout un tas de choses mais à la place je tournai le contact et appuyai sur l’accélérateur pour m’élancer sur la route. Le temps se couvrait mais le village n’était pas loin d’après les indications de Derek ! Il fallait juste pas oublier de prendre à gauche au deuxième tournant… Ou bien était-ce à droite ? Non, il avait dit gauche, ça j’en étais sûr ! Je m’enfonçai alors à travers les bois et la montagne, pourvu d’une mission importante et avec l’espoir de ne pas avoir à supporter Indianna encore plus désagréable qu’à son habitude. Ou pas.
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• Franchement Slo', on a pas besoin de se retrouver dans un parking glauque pour que tu m'annonces que tu me prends comme ton témoin de mariage !
• Ssssssh discrétion Al' discrétion !

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• Sloan ? Tu m'écoutes ? Lui là ... je peux le tuer quand tu veux !
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________________________________________ 2018-01-20, 15:26

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Let it snow, let it snow, let it snow...

Carlisle ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel. S’en était devenu coutumier qu’Antropy perdre quelque chose en route. Un téléphone, une casquette, une paire de lunette de soleil. Carlisle se rappelait d’accès de colère mémorable le concernant quand il avait perdu nonchalamment son téléphone à Berlin -raison pour laquelle il l’avait forcer à en acheter un neuf et disposait toujours d’un ou deux mobile en réserve pour pouvoir lui en fournir un dès que le précédent disparaissait ou cessait de fonctionner- ou quand il avait perdu sans faire exprès sa casquette au Nigeria… L’insolation carabiné qui avait suivit avait été une punition suffisante, mais Carlisle ne l’en avait pas moins réprimander longuement, tout en lui humidifiant le front toute la journée. Si il avait bonne mémoire, le roux avait vite retrouvé des forces et montrer toute sa vigueur dans les heures qui avait suivit son malaise..

Un sourire discret aux lèvres, Carlisle monta rapidement les marches menant à l’intérieur, se débarrassant de ses bottes et de sa veste épaisse, avant de croiser Frédérik, qui lui indiqua que « la petite Tasha » se trouvait actuellement dans le salon, en compagnie de Mademoiselle Hale. Malgré lui, Carlisle se crispa, incapable de faire autrement. Rosalie avait beau s’être montré une surprenante et agréable potentielle alliée, elle n’en demeurait pas moins une potentielle agent dormante. Envoyée par qui et dans quel but, Carlisle l’ignorait et cela n’était pas même la question. Il était un homme de l’ombre, une personnalité de la pègre. Tout dans son entourage était potentiellement dangereux et il se devait d’être paré à toutes éventualités.

Même si la vision de Rosalie donnant le biberon à Tasha eue quelque chose de tendrement délicat. Carlisle en ressentit pourtant une soudaine pointe de jalousie. Ce n’était pas son rôle. Elle n’avait pas le droit de jouir de ces moments. C’était à lui. C’était son rôle. Dès qu’il songea ces paroles, Carlisle ne put s’empêcher de ressentir une étrange sensation. Non il n’en avait pas le droit, du moins, pas la légitimité. Il ne faisait que jouer un rôle pour les yeux du monde, mis il n’était en rien le père de Tasha. C’était une façade, une sécurité. Mais il ne pouvait s’empêcher d’éprouver une profonde jalousie qu’on lui ai voler cet instant privilégier avec elle…

-Oh, Carlisle, fit-elle, lorsqu’il s’approcha, avec une véritable gentillesse. Vous voulez terminer le biberon ? Il ne reste pas grand-chose.

-Non, terminez donc.

Son ton fut sec, autoritaire, plus qu’il ne l’aurait voulu. Rosalie n’en parut cependant pas choquée, souriant doucement avant de reporter son regard vers la petite qu’elle tenait entre ses bras.

-Elle est d’une grande vivacité, dit-elle doucement, presque avec tendresse. J’ai rarement vu un bébé si curieux.

Elle observa Tasha, dont les paupières papillonnaient en tout sens, semblant observer le plafond avec autant d’intérêt que les mèches blondes de Rosalie, lui caressant parfois les joues.

-Je ne vous savais pas à l’aise avec les enfants, ne put s’empêcher de souligner Carlisle, toujours aussi sec, mu de cette jalousie étrange et obsédante.

-Je crois Carlisle que vous et moi ne nous connaissons absolument pas.

La blonde releva les yeux vers lui, avec une extrême justesse. Le ton de sa voix avait tout les accents du secret et pourtant, elle demeurait presque froide. Presque distante. Et étrangement, ce fût ce qui lui conféra un aura de respect pour lui. Cette jeune femme était loin d’être une potiche et une idiote, bien au contraire. Sans la connaître, Carlisle pouvait sans craindre attester du coupant de son esprit et de sa profonde intelligence. Sa philosophie même. Carlisle en était brusquement certain.

-Vous avez raison.

Comme elle, son ton ne fût ni agressif, ni cassant, une simple constatation nimbée d’une certaine… Ouverture ? Une compréhension mutuelle, comme le frémissement d’une complicité qui serait longue à venir, mais qui n’était pas impossible. Elle eue un sourire en coin, avant que Tasha ne se mette à glousser, signalant la fin de son biberon et Rosalie la remit aussitôt à Carlisle, lui conseillant de lui donner un bain, sa peau lui ayant semblé un peu fraîche., avant de se relever pour nettoyer le biberon dans la cuisine. Avec beaucoup de délicatesse, Carlisle redressa sa fille, se levant pour rejoindre la chambre verte, et sa vasque en bois précieux. Etrangement, c’était la chose que Carlisle préférait, donner un bain à sa fille. Cela avait été une chose profondément gênante au début, Carlisle s’y refusant catégoriquement avant d’y être contraint, un jour où Antropy et Katheleen n’avait pas été à la maison. Il avait du faire preuve d’une profonde -désagréable et humiliante- humilité pour demander à un domestique de lui expliquer ce qu’il était censé faire, et fort heureusement, la jeune femme se refusa à faire les gestes pour lui, lui dictant juste ce qu’il devait faire. Et très vite, cela s’était révélé naturel pour lui, bien qu’affreusement gênant et très perturbant. N’y avait-il rien de plus étrange que ce bout de cordon pourpre dont il devait prendre le plus grand soin ? Combien de fois s’était-il figé face à un hoquet de Tasha, suffoquant brusquement au contact de l’eau ou quand une goutte lui noyait l’oeil ? Combien de fois s’était-il senti effrayé et impuissante quand l’enfant pleurait et qu’il ne savait pas à quoi cela était du ?

Fort heureusement à l’époque, il y avait eue Katheleen, puis Antropy, bien que l’un comme l’autre trouva fort étrange ce soudain savoir mais aucun ne posa de question. Parfois seulement, Katheleen lui prodiguait des conseils, lavant la petite Sylvia à ses côtés, dans la plus grande simplicité du monde. Le rôle de mère seyait à la jeune femme comme la plus évidente des qualités. Bien qu’il ne pouvait lui avouer alors, Carlisle en éprouvait une profonde admiration et une sourde colère. Une jalousie qu’il ne pouvait admettre ni ressentir. Ces gestes se voulaient des nécessités, pas des plaisirs. Des façades et non des souvenirs à construire. Et pourtant. Pourtant désormais, entendre sa fille glousser quand l’eau chaude l’entourait et se tordre en tout sens quand l’eau gouttait de son front était pour lui l’un des instants les plus apaisants de sa journée.

Si apaisant qu’il en oublia toute notion de temps.

Lorsqu’il eue sécher Tasha et qu’elle se fut endormi dans son berceau, Carlisle réalisa enfin qu’Antropy ne se trouvait pas dans leur chambre. Malgré lui, Carlisle en ressentit aussitôt une vague surprise, s’étant attendu à ce qu’il s’y rende, mais peut-être avait-il croisé Rosalie et décidé de rester discuter avec la jeune anglaise dans le salon ? Rapidement, il sortit de la chambre, descendant l’escalier menant à ladite pièce, n’y trouvant que Kate, en train de lire tout en buvant du thé. Il la salua silencieusement, se rendant dans la cuisine sans plus y croiser plus de monde. Aussitôt, ses poings se serrèrent, ses entrailles se contractant dans une sourde angoisse. Cela ne prouvait rien mais Carlisle avait le pressentiment que son absence n’avait rien de normal. Il existait certes d’autre pièce dans ce chalet, et Carlisle se dépêcha d’en fouiller la moindre, se raisonnant à ne pas s’imposer dans les chambres. Il allait redescendre les escaliers en courant, et à sortir pour retourner chercher à l’extérieur quand il manqua de rentrer de plein fouet en collision avec Derek, une tasse de café à la main.

-Hey, pas si vite l’ami ! fit-il avec légèreté, presque en riant.

Le regard de Carlisle se glaça aussitôt, peu enclin à se montrer d’humeur amusée.

-Tout va bien ? s’enquit-il, fronçant les sourcils.

-Avez-vous vu Antropy?

Le ton sec et sans appel était aussi glacé que son regard, pourtant Derek ne s’en formalisa pas.

-Oui, bien sûr, je l’ai croisé il y a peut-être une demi-heure, il a décidé de partir en ville.

Il eue un haussement d’épaule, souriant doucement avant de prendre une gorgée de café, sans ciller. D’instinct, Carlisle sorti son téléphone de la poche, déverrouillant l’accès pour y trouver un écran vierge du moindre message du roux. Preuve irréfutable d’un mensonge de son interlocuteur.

-Antropy ne serait jamais parti seul, il ignore même le chemin qui mène à la vallée, répliqua-t-il, plus sec que jamais, bousculant le brun pour dévaler l’escalier.

Du moins, le tenta-t-il, Derek lui attrapant le poignet pour l’empêcher d’aller plus loin que les premières marches.

-Les motoneiges ont des GPS, Carlisle, tu ne devrais pas t’en faire.

Le tutoiement l’horripila plus encore que le contact, ses yeux fusillant le chirurgien.

-Lâchez moi. Immédiatement.

-Que se passe-t-il ? fit soudain la voix d’Indiana, au bas des marche.

Carlisle eue à peine le temps de se retourner.

-Carlisle s’inquiète pour Antropy.

-Laisse le donc s’amuser en ville Carlisle, fit-elle, en soulevant un sourcil exaspéré. Moins il est présent, plus nous sommes en mesure d’être nous même, ricana-t-elle, observant ses ongles un instant.. Le pauvre doit se sentir.. Ecrasé par nous.

-Je vous intime de me lâcher sur le champs siffla soudain Carlisle, sans même se retourner pour fixer le chirurgien.

Au contraire, son regard était figé sur le visage de sa sœur, plus froid et sombre qu’une braise au coeur des Limbes. Si les tensions entre eux étaient évidentes, Carlisle l’avait rarement regarder avec colère. Cette fois, elle ne put s’empêcher de croiser les bras contre sa poitrine.

-Indiana, qu’est-ce que tu as fait?

Dégageant son bras, Carlisle descendit les marches, venant se planter devant sa sœur, dont le souffle s’accéléra aussitôt. Plus tard Carlisle s’en voudrait d’avoir été une source de peur pour sa sœur, mais sur l’instant, il ne s’en rendit que peu compte.

-Indiana, insista-t-il, avant de la contourner face à son mutisme, chaussant ses bottes et passant sa veste sans même prendre le temps de la fermer.

Si sa sœur demeurait mutique, le pire était à imaginer. Rapidement, il balaya le paysage des yeux, fixant le cabanon au loin avant de se tourner vers l’avant du chalet. Les traces de la motoneiges, bien que recouverte de la nouvelle neige, étaient encore visible. Sans même prendre le temps de réfléchir, Carlisle se précipita vers sa moto, l’enfourchant tout en enfilant son casque. Pour l’amour des Diables, mais qu’est-ce qui lui avait prit ?

-Carlisle!

Elle avait à peine chausser ses bottes et sa chemise vermillon tranchait comme une plaie la surface blanche de la neige alentour.

-Antropy n’a aucune notion du terrain ici, tu le sais très bien! éructa-t-il, en ajustant son casque sans même la regarder.

-Rentre au chalet Carlisle, il rentrera bien à un moment! s’énerva-t-elle, de ce ton si particulier qu’on parfois les premier né pour forcer les cadets à se plier à leur règle.

-Si je le laisse passer la nuit dehors, autant le condamner à mourir de froid siffla-t-il, cinglante, tournant enfin les yeux vers sa sœur.

Croisant les bras, elle eue une moue explicite, sans ciller. Carlisle démarra aussitôt. Il cru l’entendre l’appeler encore, mais il refusa d’entendre quoi que ce soit, se lançant à corps perdu à la recherche de cet imbécile roux trop naïf.

-Antropy, s’il te plait, répond, marmonna-t-il dans le casque, priant tous ses Dieux et tous les Diables que le roux ai enfoncé son casque sur ses oreilles.

Même si l’espoir devint mince à chaque seconde passés sans réponse. La nouvelle neige recouvrait la vallée et ne semblait pas discontinuer. Au contraire, les flocons devenaient chaque seconde plus gros, presque des grêlons à mesure que Carlisle s’enfonçait dans les assemblées de conifères, chaque mètre plus serré, avant de brusquement découvrir une infinie étendue de blanc. La montagne était trompeuse, Carlisle le savait mieux que personne.

-Pour l’amour de Dieu, répond!

-C… Carlisle ?

La voix lui fit l’effet d’un coup asséné en pleine poitrine, ses mains décélérant sans même s’en rendre compte.

-Antropy pour l’amour de Dieu!

Il cru entendre un faible gémissement, accompagné d’un bruit révélateur. Un claquement de dents. Bien sûr. Il ne devait pas s’être changé depuis le sauna. Ce qui signifiait une veste et un pull. Un jeans. Loin de la tenue parfaite.

-Antropy, garde ton casque tu m’entends ? Je suis sur tes traces, je ne vais pas tarder à te trouver.

Il entendit à peine une réponse, perdu entre deux claquements et des gémissements de tremblement. Carlisle accéléra aussitôt, suivant les traces de plus en plus minces devant lui. L’angoisse lui enserra aussitôt les entrailles, le forçant à accélérer plus encore.

-T’es b…. Bientôt là ? J’ai p-p-plus d’essenc...

Le son fut balayé par un coup de vent, et Carlisle manqua de peu d’envoyer son poing dans le guidon, tâchant de garder une trajectoire droite. La colère coulait dans ses veines comme un flot infernal, le rendant ivre d’une profonde haine. Comment avaient-ils pu en arriver là ? Etaient-ils seulement sérieux ? Comment sa sœur avait-elle pu croire un seul instant qu’il ne s’en rendrait guère compte ? La rage le rendit presque inconscient, frôlant une bordure de falaise dans un coup de poignet haineux.

-Antropy tu m’entends?

Dans l’oreillette ne résultait qu’un crachin électrique, et Carlisle jura avec violence. Depuis quelques secondes maintenant, il avait perdu sa piste, et cela lui arracha les veines une à une, dans une angoisse impossible.

-… entend !… Je… t’en… ends !

Aussitôt, Carlisle accéléra encore, finissant par replonger dans l’une des forêts de conifères, s’y enfonçant sans même réfléchir, avant d’enfin apercevoir une motoneige, couchée sur le flanc. Sans vraiment prendre le temps de ralentir, Carlisle coupa le moteur, cherchant des yeux la moindre silhouette.

Pour l’amour des Diables, qu’il s’agisse bien de la sienne. Et pour l’amour de Dieu, qu’il n’ai pas décidé de partir à pieds !…

-Antropy!

Il y eue un silence, et Carlisle se redressa sur sa moto.

-Antropy!

-Crie pas.

La voix lui parvint dans le casque et après une seconde, il finit par apercevoir une silhouette émergée d’entre deux rochers, le corps recouvert de neige gelée, et une forme étrange serrée contre son torse. En quelques secondes, il se précipita vers lui, frottant aussitôt ses bras.

-Pour l’amour de Dieu….

Son corps entier tremblait, et Carlisle ne pouvait qu’imaginer le violacé de ses lèvres dans l’ombre de la nuit. Rapidement, il le ramena vers la moto, l’installant derrière lui sans un mot avant de se rendre compte qu’il tenait sa mallette contre lui.

-Je vais les tuer siffla-t-il, la lui prenant pour la caler dans le ‘coffre’ de sa moto, avant de reprendre sa place de conducteur. Accroche toi.

Les tremblements de son corps étaient tels que Carlisle pouvait les sentir dans son dos, à mesure qu’il s’extirpait de la forêt sombre. Par ce temps et dans cette tempête, il leur était impossible de rejoindre le chalet, Carlisle se refusant catégoriquement à le mettre en danger aussi partit-il dans la direction opposée, redoublant de vitesse au mépris des procédures normales aux heures nocturnes. Il s’agissait de la survie d’Antropy. Il n’y avait plus la moindre procédure que Carlisle eue voulu appliquer si ce n’était celle de trouver un abris. Et vite.

Fort heureusement, le terrain des Evils étaient immenses et chaque génération avait fait construire sa résidence indépendante et il ne fallut pas longtemps pour en trouver une. Sans ménagement, Carlisle cala sa moto entre deux arbres, descendant avant de se précipiter sur la porte qu’il ouvrit en grand. Revenant sur ses pas, il attrapa le bras d’Antropy, décidant assez vite de le porter mano-militaris à l’intérieur, dont il referma la porte d’un coup de pied.

Le cottage où ils avaient atterrit était fleuris. Et bleu. Les murs, couvert de papier peint floral bleu auraient eue de quoi faire renacler Carlisle mais il ne s’en rendit pas même compte, traversant l’unique pièce pour se précipiter sur la cheminée.

-Déshabille-toi ordonna-t-il, tout en lançant des immenses bûches dans l’âtre, avant de les asperger d’allume-feu.

Il ne comptait pas faire cela dans les règles alors qu’Antropy tremblait comme une feuille. Rapidement, les bûches se mirent à craquer, et les flammes à rougir et Carlisle revint en arrière, prenant le relais des mains tremblantes d’Antropy. Avec une précision clinique, doublé d’un empressement purement émotionnel, il retira le pull gorgé d’eau, le jeans, les chaussettes et le caleçon trempé avant de le trainer près de l’âtre. En quelques secondes, il lui avait trouver un pouf rond, sur lequel il le fit asseoir, et un plaid en laine, qu’il posa sur ses épaules. Alors seulement, il s’autorisa à lever les yeux vers lui, se rendant compte que le roux ne semblait pas avoir cesser de le fixer depuis leur entrée ici.

Doucement, il tendit la main vers sa joue glacée, s’effrayant du blême de sa peau. L’instinct vint de lui même, il se redressa pour imposer un baiser rude sur ses lèvres bleuis, un baiser effréné d’angoisse et de soulagement. Sa peau était toujours glacée quand il recula, mais au moins, il eue le soulagement d’y trouver un sourire et Carlisle continua à lui frotter les bras un long moment, sans prononcer le moindre mot. Flottant entre apaisement, colère et peur.
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________________________________________ 2018-01-25, 12:37


Merry Christmas... & Happy new year !


Non mais quelle idée j’avais eu, sérieusement ? Ecouter ce bellâtre beau parleur et lui donner raison alors que je savais pertinemment qu’il ne visait qu’une chose : les fesses de Carlisle. Manque de bol pour lui, elles m’étaient réservées. Je n’avais juste pas encore compris qu’il était prêt à me faire décéder dans la neige pour obtenir ma part du gâteau… Sacré gâteau, je reconnais, mais quand même ! Je secouai la tête ou, du moins, essayai en étant littéralement frigorifié sous la neige. D’instinct j’aurais cherché à marcher pour me trouver un abri mais ma jambe me faisait mal à cause de la chute et j’avais du me résoudre à rester sur place. Mon deuxième réflexe avait été de contacter Carlisle mais mon téléphone s’était littéralement brisé, conservé dans la poche arrière de mon jean qui avait donc glissée sur plusieurs mètres dans la neige… Super. Heureusement la mallette n’avait rien et c’était tout ce que j’avais pu tirer de là. Le casque vissé sur la tête – au moins il me protégeait de la neige – j’avais tenté de trouver un abri de fortune et deux rochers à côté des arbres semblaient tout indiqués. Je n’étais pas complètement dans le vent, serrant mes bras contre moi et remontant mes jambes du mieux que je pouvais pour conserver un tantinet de chaleur.

Carlisle allait finir par arriver. Il finissait toujours par arriver… Et s’il m’engueulait pour mes idioties alors il aurait bien raison. Parce que je venais de me faire avoir en beauté et moi-même j’avais honte de mon comportement. Je me mis à imaginer toutes les excuses possibles pour justifier de cet accès de naïveté et je sombrai, malgré moi, dans une torpeur latente. Imposante. Un étau de tranquillité frigorifique qui failli bien me faire sombrer dans le sommeil si je n’avais pas entendu crachoter une voix à mon oreille. Qu’est-ce que… Je papillonnai du regard, reconnaissant difficilement l’endroit où je me trouvai. De la pierre. De la neige. Le froid. Beaucoup de… Froid. J’avais du fournir un effort immense, refermant les yeux pour parvenir à parler. A répondre à cette voix qui s’adressait à moi. J’eu un soupir de soulagement mais au lieu de me réchauffer il provoqua un long frisson gelé le long de mon échine. J’avais mal, ankylosé de partout et immobile depuis sans doute bien trop longtemps. Je n’étais pas fait pour vivre sans bouger. Bouger. Je devais… bouger.

« Crie pas. » Gémis-je en parvenant à m’extirper de là-dessous.

Ce qu’il pouvait être nerveux… Néanmoins je sentis une vague de chaleur douce m’envelopper le cœur quand il serra ses bras sur les miens et m’obligea à agir. A venir. A enfourcher une motoneige… Des ordres que j’exécutai en mode automatique tellement mon esprit refusait de réfléchir. Ca coûtait un peu trop d’efforts. Ca demandait trop de réflexion. Je préférai serrer les pans de son manteau alors que mon pull me collait à la peau, moite et glacé. Nul doute que le reste de mes vêtements était dans le même état.

Le trajet me paru durer une éternité et ma jambe se rappela à moi lorsque je dus remettre pied à terre. Carlisle ne me laissa pas le temps de me plaindre, m’entraînant à l’intérieur d’une bâtisse que je n’avais même pas vu approcher sous la tempête. Les secondes défilèrent sans que je ne parvienne à détacher mon regard de lui, exécutant encore comme un bon petit soldat. Il faisait terriblement froid à l’intérieur pourtant je fus soulagé de quitter mes affaires trempées, portant mes mains devant mes bras pour essayer de grappiller un minimum de chaleur. Je n’en avais pas. J’étais trempé, blafard, et des hématomes courraient sur tout mon flanc droit, celui sur lequel j’étais tombé quand la moto avait chuté. Une histoire de mauvais freinage et de…

J’esquissai un sourire sous son baiser et, quand il eu retiré son manteau, je me laissai bercer par ses attentions. Simplement installé contre lui, pelotonné à sa chaleur et les doigts agrippés à sa chemise, je m’étais surpris à somnoler comme si rien d’autre n’avait d’importance. Embrumé. Embrouillé. Mes bras mirent un moment à cesser de trembler, mes jambes repliées criaient leur mauvais traitement mais je refusai de bouger, à l’abri d’un plaid en laine qu’il entourait de son bras. J’étais bien, juste là. Simplement là. A retrouver une température décente face aux flammes brûlants dans l’âtre chaleureuse. Tout autour la pièce obscure n’avait pas livré ses secrets à mon regard mais je ne parvenais pas encore à la regarder. J’avais sommeil. Tellement sommeil… Je me serais laissé aller si je n’avais pas quelques comptes à régler, enfin…

« La mallette ! » M’exclamai-je soudain dans un élan de lucidité, écarquillant les yeux en me redressant pour le regarder. « Indiana va bien ? Je n’ai… J’ai pas eu le temps de… Désolé, tu as pu te débrouiller sans ? »

J’étais désolé de ne pas avoir pu honorer ma part du contrat et je fus d’autant plus surpris qu’il me réponde d’un simple baiser chaste. Il soupira mon nom comme si j’étais un gamin inconscient et je me renfrognais, baissant les yeux sur sa chemise que je tenais encore entre mes doigts.

« J’aurais du vérifier l’essence mais Derek m’a pris de cours et, ça avait l’air urgent alors… »

Un autre baiser. J’allais répliquer mais il prit finalement la parole pour m’expliquer le coup monté dont je venais d’être la victime… Je serrai les poings et les mâchoires face à tant d’imbécilités de ma part ! Bon sang, d’habitude c’était moi qui roulait les gens dans la farine, pas le contraire ! Et je savais bien cuisiner, moi ! Je me sentis encore plus stupide devant l’énormité et l’évidence de cette manipulation, résistant à l’envie de me coller une paire de claque pour cette attitude stupide ! C’était ça ou les mordre eux mais ils seraient tellement ravis de voir que ça me touchais… N’empêche, un jour j’arriverai à mordre ces deux harpies pour leurs énormités. Elles ne s’arrêtaient vraiment devant rien. Et ce Derek… J’allais prendre un plaisir décuplé à le torturer et le faire tourner en bourrique. Carlisle savait à quel point je pouvais être insupportable lorsque j’avais une idée en tête ; Derek avait sous-estimé son adversaire.

J’étais déjà en train de fomenter des plans sur la comète quand il me rappela à l’ordre, doucement, en bougeant. Mince, il devait avoir faim ? Quelque chose ? J’étais tellement là à m’excuser que je n’avais pas du tout songé à lui ou à…

« Et Tasha ?!! »

Mais quel père indigne je pouvais être, c’était pas possible ! Le cœur battant, la tête tournant, il me retint par le bras pour m’obliger à me rasseoir et me rassura : elle était aux bons soins de Frederick. Heureusement qu’il y avait quelqu’un de censé dans cette maison ! Je secouai la tête en me sentant encore plus stupide qu’à l’accoutumé, poussant un geignement, cachant mon visage contre la chemise de Carlisle pour essayer de disparaître. J’avais la sensation qu’un marteau était en train de frapper à l’intérieur de mon crâne et il me proposa un verre d’eau avec un comprimé. Je ne su jamais ce qu’il y avait dedans d’ailleurs car, alors qu’il proposait de faire quelque chose à manger je sombrai dans un sommeil sans rêve à même le pouf.

Je dormi comme une masse douloureuse, me réveillant en sursaut en découvrant que je n’étais plus parterre mais dans un lit. J’étais toujours nu par contre… La place à côté de moi étiat fraîche : soit Carlisle s’était levé tôt soit il ne s’était pas couché de la nuit. J’optai pour la deuxième solution et eu un pincement au cœur, m’extirpant de là en poussant un couinement quand ma cuisse me lança sauvagement. La méchante ! J’attrapai le plaid pour m’enrouler dedans, ronronnant de son contact et espérant que comme ça, il ne verrait pas mes contusions. Elles allaient passer ! En revanche l’état de mon téléphone posé sur la table ne laissait aucun doute sur son avenir : poubelle ! Je trottinai jusqu’à la cheminée où m’attendaient mes affaires et enfilai prestemment mon caleçon ainsi que mon jeans, non sans retenir une grimace, et sursautai quand sa voix résonna dans mon dos !

« T’es réveillé ! J’ai cru que tu t’étais endormi sur le canapé… T’aurais pu me rejoindre quand même. Mais… Merci de m’avoir couché. Et de m’avoir retrouvé hier soir. »

Je déblatérai en enfilant mon tee-shirt et mon pull, tentant de chasser rapidement toute réflexion sur l’état de mon corps. J’aurais tué pour une douche mais l’endroit ne semblait pas franchement muni d’une salle de bain digne de ce nom… Et puis je préférai m’approcher de cet homme qui, le col défait et les manches remontées au niveau des coudes, était en train de servir du café dans deux tasses. Je n’aimais pas franchement le café mais pour le coup je ne me fis pas prier, savourant la chaleur sur mes doigts et me sentant rapidement revigoré grâce à lui. J’étais encore tout courbaturé et mon ego avait fichu le camp face à son affront, mais on pouvait dire que j’allais bien. Physiquement. Promis. Lui en revanche il avait des cernes et l’air agacé, je le devinai à la petite ride entre ses deux yeux. Il avait du ressasser tout ça pendant des heures…

« T’en fais pas, ça va. » Tentai-je de le rassurer, peine perdue. « Je t’aime. »

Essai. Tentative. Ses yeux qui croisent les miens et ma tête qui se soutient pour l’affronter. Je ne mentais pas et je ne disais pas ça pour le rassurer. Je le disais parce que je le pensais. Parce que c’était vrai, envers et contre tout. Je sais que c’était devenu presque une insulte pour lui pourtant je m’accrochai. J’espérais. Je me disais qu’un jour il cesserait de remettre en doute ces trois mots-là… Même si nous étions mariés, même si nous avions prononcés nos vœux sur du Shakepsear et qu’il m’avait demandé en mariage à Paris. Même si nous nous étions promis plus que la lune et des bretzels… Un jour, peut-être. Je l’espérait.

Il voulu me faire à manger mais je refusai, provoquant son agacement pourtant je tins bon. Je n’avais pas faim, j’avais plutôt envie de rentrer au chaud et de voir ma fille. Et puis…

« On est le 24 Décembre, on ne peut pas ne pas ouvrir de cadeaux cette nuit ! » Argument de poids. Ou pas.

En tout cas nous reprîmes la route aux alentours de midi. Il régnait un grand soleil calme sur les mètres de neige alentours… Et dire qu’à peine quelques heures plus tôt cet endroit semblait apocalyptique… Je ne pourrais jamais vivre ici, clairement. Mais je voulais encore lui accorder une autre chance et enfourchai la moto derrière lui. Pour une fois, je n’insistai pas pour conduire : il le faisait mieux que moi.

Et puis comme ça, je pouvais tâter de ses hanches entre mes bras sans gène. :red :
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________________________________________ 2018-01-28, 10:52

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Let it snow, let it snow, let it snow...

Carlisle n’avait pas fermé l’oeil de la nuit son esprit étant trop occupé à tenté de comprendre, sans fin, comment une telle chose avait pu arrivée. Comment avait-on pu allé aussi loin ? En soi, cela n’avait rien d’étonnant, mais Carlisle avait naïvement espérer qu’aucune de ses sœurs ne commettrait d’impair aussi dur. Aussi lourd de conséquences. Il savait leur haine concernant Antropy mais il avait espérer que Tasha ferait désormais pencher la balance en sa faveur. Il s’était lourdement fourvoyer.

Les yeux fixés sur l’âtre rouge, Carlisle poussa un soupir, passant sa main dans ses mèches désordonnés par le casque, la fatigue, l’effort. Depuis l’arrivée d’Antropy dans sa vie, un gouffre n’avait cessé de se creuser entre ses sœurs et lui. Entre Indiana et lui. Il n’avait jamais voulu l’accepté, l’avait toujours contourné, toujours évité. Mais il devait se rendre à l’évidence. Sa sœur n’était plus cet Ange de ténèbres qu’il se devait de protéger qu’importe le sacrifice. Et si elle avait toujours toute son admiration, elle l’avait profondément déçue. Et blessé.

Si seulement elle avait pu ne serait-ce qu’ignorer son choix comme lui l’avait fait avec elle.

Avec un autre soupir, il prit son verre couleur d’ambre, le terminant d’une gorgée amère, faisant rouler le verre entre ses doigts avant de tourner le regard vers l’endroit d’où s’échappait une respiration qui avait toutes les allures d’une apaisante symphonie. Il devait se rendre à l’évidence.Il avait fait son choix de nombreuses années auparavant. Et malgré les trahisons, malgré la douleur, malgré la haine, malgré les envies de vengeances et les souvenirs, il avait encore fait le même choix.

Ici et maintenant, il faisait le même choix.

Sans un bruit, il se releva, traversant la pièce minuscule pour rejoindre le roux endormi sur le côté. Avec une hésitation, il finit par tendre la main vers son front, y caressant l’orée des mèches rebelles et emmêlés. Carlisle ne savait pas pardonné. N’avait jamais su. N’avait jamais apprit. Le pardon était une faiblesse, une exception, une erreur. On l’avait élevé ainsi. Mais si il en était ainsi, il voulait bien apprendre à vivre avec et à le dépasser. Antropy était son époux. Son amant. Le père de sa fille. Son choix. Et il refusait catégoriquement de le perdre, qu’importe le prix.

Même si cela ne l’empêcha pas de sursauter quand le rouquin lui résuma ses propres sentiments, en deux mots et demi. Les résolutions n’endiguaient pas les réflexes…

Avec un soupir, il finit par céder, assuré du sec de ses vêtements, même si ceux-là allaient se retrouver à nouveau trempés rapidement, pas du tout prévu pour la motoneige. A l’idée de rentrer, les muscles de Carlisle se crispait, ivres de colère et de déception. Vingt quatre décembre ou non, Carlisle n’allait pas s’empêcher d’exploser de colère envers sa sœur pour une telle action irraisonnée. Stupide. Les mains d’Antropy serrés sur son ventre étaient les seules sensations apaisantes sur ses muscles, son esprit entier se préparant à la confrontation et à l’argumentation. Il avait juste omit de songer à un détail.

De taille.

A peine sa motoneige garée, et le casque d’Antropy enlevé, Carlisle partit d’un pas brusque vers l’intérieur, ne prenant pas même la peine de retirer sa veste et ses bottes en entendant des voix dans le salon. Si il avait été plus attentif, il aurait pu comprendre plus rapidement et aurait probablement esquivé le salon quelques heures encore. Quand il s’agissait d’éviter Claymore, Carlisle pouvait se montrer véritablement riche en excuses valables. Pas qu’il le craignait ou qu’il en avait peur, mais passer ne serait-ce qu’une poignée d’heure en sa compagnie était un calvaire digne de celui du Christ.

-Carlisle ! Quel plaisir, s’exclama-t-il, traversant la pièce pour venir serrer la main de Carlisle, qu’il garda, dans une habitude pesante quand Claymore pensait avoir la vérité sur un sujet et qu’en homme de foi il se devait de vous la partager. J’ai appris pour votre ami...Veuillez accepter les excuses de mon épouse et de votre jeune sœur. Ainsi que de Mr Sheperd. Il se peut que cette plaisanterie puérile ai été bien trop... loin. J’ose espérer que vous pardonnerez à vos sœurs l’inquiétude dont elles ont fait preuve.

-Mes soeurs n'ont pas besoin de porte-parole pour me parler Claymore, fit-il sèchement, retirant sa main de la sienne sans jamais ciller.

Carlisle vouait une sourde colère et une profonde aversion pour cet homme. Qu’il s’agisse de ses manières, de son verbe, de son attitude envers lui même et ses sœurs, tout en Claymore irritait profondément Carlisle et il ne prenait guère de gants pour le lui faire comprendre. De plus, l’homme était loin d’être un imbécile, et ne semblait guère s’inquiéter du sujet. Derrière lui, Indiana fusilla son frère du regard, comme pour l’intimer de se taire. C’était probablement ce qui exaspérait le plus Carlisle. L’attitude de sa sœur face à son mari. Parfois il avait l’impression que pour elle, c’était comme s’adresser à Dieu le Père en personne…

-Mais il semblerait qu’il soit utile pour vous le faire entendre.

Froidement, Carlisle soutint son regard, exaspéré de ces élans de grandeur qu’il avait toujours.Pour peu, Carlisle en aurait levé les yeux au ciel, mais Claymore reprit très vite ses habitudes d’homme présupposant de la légitimité de sa place.

-Bien, cette affaire semble donc réglée. Où est Frederick ? il est l’heure d’un cognac, ajouta-t-il, tendant la main vers Indiana, qui la saisit avec un empressement nimbé de respect.

Carlisle n’avait aucune idée de quand sa sœur avait bien pu appelé son mari mais sa présence au chalet allait compliqué toute chose. Et allait rendre Carlisle plus exaspéré encore qu’il ne l’était. Fusillant Indiana du regard, qui soutint le sien, assurée du soutient presque ésotérique de son mari, il finit par faire claquer sa langue contre son palet, d’exaspération.

-J'ignorais que vous étiez déjà venu au point de connaitre Frédérick...

-Ce chalet appartient à la famille de mon épouse, il est donc naturel d’y être déjà venu. Vous feriez de même, n’est ce pas ? répliqua-t-il, choisissant avec un grand soin le verre dans lequel il allait boire.

Si il s’agissait d’un signe de haute noblesse et de raffinement indéniable, Carlisle en fut d’autant plus exaspéré.

-Je doute d'être un jour venu dans l'une de vos demeures familiales, ne put-il s’empêcher de grincer, avant de se crisper en voyant Antropy, ébouriffant ses cheveux d’une main, s’approcher de lui.

-Vous n’en avez sans doute pas émis la demande, souligna le juge, avant de boire une gorgée du cognac qu’il s’était versé, sous l’oeil emplit d’admiration d’Indiana, avant de relever un sourcil jugeant à la vision d’Antropy. Ah, Frédérick a bien changé...

-Antropy, remontons.

Sa voix aurait pu tenir de l’ordre tant elle était sèche, mais Carlisle se refusait catégoriquement à laisser Claymore s’approcher d’Antropy. C’était hors de question. L’image, abrutissante de simplicité mais parlante, d’une araignée fondant sur sa proie lui vint, et il tendit la main devant le roux dans un demi réflexe quand Claymore écarquilla les yeux sous le coup de la compréhension.

- Oh, vous êtes le fameux Antropy ! L’être qui ose tourner Carlisle sur le chemin de la dépravation... comprenez que je ne sois pas ravi. Je suis cependant navré de ce qu’il vous est arrivé.

La fausseté de cet homme était si exhubérante que Carlisle du vraiment se retenir de ne lever les yeux au ciel. Le mari de sa sœur avait vraiment le don de le mettre hors de lui...
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________________________________________ 2018-02-03, 12:25


Merry Christmas... & Happy new year !


J’avais, apparemment, le don pour rencontrer tout un tas de personnes qui me jugeaient sans me connaître. D’après Carlisle j’étais un stéréotype ambulant mais je n’avais pas le souvenir d’être aussi impliqué dans les impressions que je pouvais donner… Si ? Je me contentais la plupart du temps d’être moi-même et c’était ce qui devait compter. Enfin, dans mon monde à moi. Celui que les scénaristes avaient bien voulus me filer et dans lequel j’adorais vivre des péripéties toutes plus trépidantes les unes que les autres... Parmis celles-ci, je m’étais toujours demander comment et qui pouvait bien être le mari d’Indiana. Carlisle avait accepté de m’en parler à demi mot mais je ne pouvais m’empêcher de croire que ce type devait être… un sacré malade. Dans le sens qu’il fallait un certain degré de psychiatrie pour supporter la harpie numéro un donc je l’admirais et ne le comprenais pas à la fois. J’avais parfois cru que ça pouvait être un type gentil, simplet, un vieux monsieur plein aux as – c’était bien son style – ou encore une star du rock qui vivrait une relation cachée… Mais quand je me retrouvais face à Claymore Atkins, je fus encore plus impressionné que le reste de mes fantasmes.

Ce type était encore plus imbu de sa personne que les sœurs Evil, et pourtant elles avaient placé la barre extrêmement haute depuis notre rencontre… Il était canon, je devais l’avouer, mais il y avait quelque chose chez lui qui de venimeux. Une sorte d’aura malfaisante qui provoqua mon raidissement et je me retins de feuler à l’approche d’une telle créature. Je l’avais déjà vu mais impossible de me souvenir où ; Et pourtant j’avais tendance à posséder une excellente mémoire… En revanche, je ne croyais pas apprécier la façon dont il parlait à mon amant. Ou du moins, m’accuser de le dépraver ? Moi ? Je gloussai intérieurement. S’il savait que je n’étais pas le pire de nous deux sur ce sujet-là, il ne mènerait pas la conversation dans ce sens. Mais quelque chose me souffla de ne pas me lancer là-dedans, l’attitude hargneuse de Carlisle sans doute ?

« Peut être le froid vous aura-t-il rafraîchi l’esprit. » Repris l’homme en tenant toujours son verre de cognac dans la main.

Je penchai la tête sur le côté, haussant un sourcil.

« Peut être, mais il a pas l’air de vous avoir donné toute votre tête. »

Un silence morbide vint alourdir l’ambiance déjà pesante et je sentis des regards appuyés tenter de me réduire en bouillie. Indiana par exemple qui, aux côtés de Claymore semblait toute petite et bien frêle, me fusilla avec une telle haine que je pouvais presque en déceler les poignards. Le concerné en revanche continua de me toiser, laissant lui aussi planer un silence avant de finalement esquisser un rictus amèrement amusé.

« Des petits crocs. Charmant. » Et, comme so je ne méritais pas toute son attention ni ne pouvais me débrouiller seul, il releva les yeux sur le fils Evil. « Vous devriez songer à mieux le dresser, il pourrait vous mordre. »

C’était déjà fait. Plein de fois. Mais dans des endroits pas très visibles une fois habillé donc… Comme s’il avait lu dans mes pensées Carlisle me donna un coup de coude discret pour m’éviter de torpiller cette situation déjà au bord du massacre. Sérieusement, avait-on besoin de ce mettre dans de tels états le jour de noël ? Ca allait faire pleurer Tasha tout ça…

« Sauf erreur de ma part, je n'ai jamais sollicité votre avis concernant la moindre de mes décisions Claymore. Je vous prie donc de bien vouloir laisser Antropy en dehors de vos propos haineux. »

Il m’attrapa le coude comme pour m’intimer de partir mais je ne bougeai pas vraiment, curieux de savoir ce que cet homme avait à ajouter.

« Effectivement, cela se saurait. Ne voyez pas de haine, plutôt une tentative de vous porter assistance. Ainsi vous ne seriez pas aussi... » Aussi quoi ? Aussi sexy ? Aussi libéré, délivré ? Il inspira, comme dégoûté de l’odeur qu’il rencontra, puis repris : «  ...Néanmoins, malgré tout l’absurde de votre situation dépravante, soyez assuré que je vais échanger avec le Dr Sheperd. Puisque vous ne semblez pas encore apte à le faire. »

J’allais répliquer, ouvrir la bouche mais il me fixa soudain, comme si un éclair de génie venait de lui vriller le crâne et de lui rappeler quelque chose. Je plissai le regard, prêt à riposter à la moindre tentative d’intimidation ; j’étais un tigre, pas un poulet, moi !

« Monsieur Tiger, comment se porte votre sœur ? J’ose croire que les traitements en cours sont à la hauteur de son soulagement. Il faut dire qu’un accident est si vite arrivée... Voudriez vous me parler de ce fameux 18 janvier à l’occasion ? »

Je me raidis, comprenant soudain pourquoi j’avais l’impression d’avoir déjà croisé cet homme : il était juge. Un sacré juge même. Celui que tout le monde évitait – ou léchait les pieds, au choix – à Storybrooke. Il était aussi celui qui avait mené l’instruction pour Alexis, l’une de mes sœurs et rien que de penser à elle, je sentis mes poings se serrer. Ce n’était pas illégal de parler d’un dossier encore en cours devant un public de non initiés ? Non pas que ça les satisfasse ce genre d’histoires mais je préférai largement que mes affaires de famille restent… Familiales. Carlisle encore ça pouvait passer mais alors les autres, j’avais tout sauf envie qu’ils se permettent de juger mes sœurs alors qu’ils ne les connaissaient pas. Déjà qu’ils avaient du le faire quand ils l’avaient appris alors inutile de rajouter de l’huile sur le feu. J’eu envie de montrer les crocs, d’aller le mordre et le secouer un peu plus mais Carlisle insista sur mon bras. Un ordre. Un rappel. Une exigence lorsque je tournai mon regard vers lui et qu’il insista, fulminant derrière son visage d’un calme inquiétant.

« Je pourrais vous parler d’un tas de trucs si vous insistez ! On a tout le réveillon pour ça. Mais je crois que pour le moment, je dois aller m’occuper de ma fille et votre présence n’est pas requise. »

Sur ce, je tournai les talons et dépassai même mon mari pour m’enfoncer dans les couloirs. J’entendis des voix derrière moi mais ne me retournai pas, croisant Fredrick qui voulu m’interpeller mais je ne m’arrêtai pas. Sûrement pas. Je n’avais aucune envie d’aborder le sujet ni de repenser à ce qui était arrivé à Alexis… J’ouvris la porte dans un claquement qui fit sursauter et pleurer Tasha. Culpabilisant immédiatement je me précipitai vers elle et la prit dans mes bras, serrant son petit corps contre moi dans un bercement évident. Elle enfouie son visage contre mon cou et j’humai ses cheveux roux, posant une main à l’arrière de sa nuque en fermant les yeux. Respirer son odeur. Respirer sa petite saveur de bébé… Ca faisait un bien fou. Terriblement.

J’entendis la porte se refermer et me tournai, avisant de Carlisle. Ses cernes ne le rendaient que plus pâle et sa respiration intense avait quelque chose… D’animal. Il était dans une rage sourde, je pouvais aisément le deviner. Elle n’était pas dirigée contre moi mais c’était tout comme. Pourtant, quand il s’approcha pour déposer un baiser sur le crâne de notre fille il le fit avec une extrême douceur, avant de se détourner pour monter les deux marches qui menaient à l’alcôve et de saisir son ordinateur. Je restai quelques minutes à bercer notre bébé, dans le silence le plus absolu. Lorsqu’elle fini par s’endormir, je la déposai dans le berceau en bois verni et le fit encore bouger quelques instants.

Je sentis sa présence dans mon dos.

« Elle dort ? »

Je fis oui de la tête. Il eut un soupir, peut-être rassuré, peut-être tout autre, mais il me saisit le menton pour m’obliger à le regarder. A croiser ses yeux clairs et flamboyants. A venir chercher un baiser qui n’avait de doux que les premiers instants et qui, rapidement, en vint à être beaucoup plus parlant que tous les mots du monde. Il était passionnément odieux, couvert de colère et de puissance, comme l’homme que je vins étreindre dans l’espoir – peut-être fou – de l’apaiser. Il me coupa le souffle, m’empêcha de répondre et ce ne fut qu’après plusieurs minutes que je pus prendre une immense inspiration. Douloureuse. Envieuse. Désireuse. Comme mon cœur qui battait à mille à l’heure et les fourmillements dans mes membres.

Je levai le nez, provoquant. Jouer avec le feu n’avait jamais été mon problème et j’allais le lui rappeler, même encore maintenant. Je désignai la salle de bain du menton.

« Douche. » Fut tout ce que je pus dire.

J’avais la gorge tellement serrée, le torse confiné dans un étau et même mes pas semblaient peser lourd. Ma tête me tourna quand je fus à l’intérieur de la pièce et je ne retrouvai mes esprits que lorsque le jet d’eau chaude m’aspergea le visage et le corps. Je passai mes paumes longuement sur ma tête, ébouriffai davantage mes cheveux roux et frémis en le sentant me rejoindre. Carlisle était un homme pudique quand il s’agissait de se montrer dénudé ; pourtant il n’y avait rien de maladroit dans ses gestes. Absolument rien d’incertain. Au contraire, une dextérité exquise s’empara de mes sens et je poussai un soupir en laissant ma tête basculer en arrière. Fermer les yeux quelques instants. Juste savourer la langueur de ses mains sur ma peau et résister, un peu, aux doigts qui saisirent la base de ma nuque pour la tirer encore davantage en arrière. Je gloussai et il m’embrassa encore. M’engloba de ses bras. De son torse contre mon dos. De sa colère contre la mienne.

Le temps perdu pouvait être rattrapé et il semblerait que Carlisle ait décidé de se conformer à cet adage : quand il me plaqua contre la vitre de la douche, je perdis pieds et me laissai emporter par le tourbillon de nos émotions contraires.
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________________________________________ 2018-02-04, 11:12

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Let it snow, let it snow, let it snow...

La colère était comme une houle, un ressac, incessant, entêtant. Bien qu’homme de contrôle, Carlisle avait parfois du mal à refréné sa haine, son ire, qui pouvait le consumer en des actes de colère, des pulsions de violence. La vision de Claymore, savoir qu’il était présent dans le même lieu que lui le rendait ivre de haine et ses gestes n’en devenaient que plus hachés, plus vifs. Mais auprès d’Antropy, ses gestes se muaient en passion, en gestes profonds et sourds. Ses hanches roulant aux siennes, berçant les siennes, provoquant des gémissements et des soupirs cru et doux à la fois. Son front contre sa nuque, l’espace de quelques minutes, d’un court instant de faiblesse.

-Je t’aime.

Un murmure perdu au fil de l’eau, au fil des mains entrelacées contre la paroi transparente, au creux d’un gémissement salvateur et de soupirs haletants. Quelques instant, encore, avant que Carlisle ne dépose un baiser contre sa nuque, se défaisant de lui pour saisir le savon. De façon surprenante, et en bon égoïste, Carlisle prenait un plaisir apaisant à s’occuper d’Antropy sous la douche, passant ses mains sur ses épaules et sur ses flancs, lentement et avec application. Massant la chair qu’il devine tendue, jusqu’à ce qu’Antropy finisse par lui faire face, tendant timidement la main vers son visage.

Ces mots, il ne les avait plus prononcé depuis longtemps. Depuis bien avant son départ pour l’Europe. Les dire, même dans un murmure charnel, lui donnait la brusque impression d’être démuni. D’être mis à nu, d’avoir retirer un peu de cette armure que formait son existence et sa prestance autour de lui. Carlisle haïssait ce sentiment, pourtant, en cet instant, il avait quelque chose… De rassurant. Lui qui avait tant souhaité ne rien ressentir, plus jamais, à aucun prix, était simplement apaisé de constater que ces sentiments, qu’importait les épreuves et les houles, demeuraient, en un sens, intacts. Esquintés, violentés, écorchés, mais présent. Vivaces. Permanents.

Doucement, il enfouit son visage contre sa main, fermant les yeux un instant pour en humer l’odeur de terre chaude. Il cru l’entendre murmurer son prénom, dans un souffle étouffé par l’eau, et Carlisle se pencha, venant poser son front contre le sien. Depuis combien de temps n’avaient-ils pas eue d’échange aussi simple et doux ? Depuis combien de temps n’avait-il plus prit le temps de savourer sa présence, pleinement ? Il l’avait tant écarté. Tant rejeté. Si il ne saurait s’en excuser… Il voulait bien tenter de le faire.

Pendant un long moment, aucun d’eux ne bougea, simplement enlacés sous le jet d’eau, avant que Carlisle ne recommence à lui frictionner la peau. Avec des gestes précis, il lava son torse, descendant jusqu’à l’orée d’un bleu immense qui lui fit serrer les mâchoires. Avec une infinie délicatesse, il massa la peau violacée, déclenchant quelques grimaces, avant de se redresser, se frictionnant à son tour, dans des gestes un peu plus vifs.

-J’ai quelque chose dans ma mallette pour ça, finit-il par dire, rompant leur silence.Quand tu sors, sèche toi, et va juste t’allonger sur le lit. Je m’en occupe.

Le roux eue une sorte de sourire, avant d’acquiescer, saisissant le shampoing pour s’en recouvrir les cheveux comme à son habitude. En quelques minutes, ils finirent par sortir de la douche, chacun prenant l’une des serviettes émeraudes de la chambre pour s’essuyer et Antropy fila rapidement dans la chambre, pendant que Carlisle s’attelait quelques secondes à se raser de près, avant de réaliser qu’il n’avait pas songer à prendre de vêtements de rechange. Carlisle n’appréciait aucunement se promener nu, à l’inverse de son amant, et il ne put s’empêcher de faire claquer sa langue contre son palet, exaspéré de sa négligence. Rassemblant les différentes affaires et les pliants sommairement avant de les abandonner dans le bac prévu à cet effet, il du prendre une courte inspiration avant de pousser la porte de la salle de bain, traversant rapidement la chambre pour se rendre devant son armoire. Dans son dos, il pouvait parfaitement sentir le regard d’Antropy, aussi fit-il vite pour choisir une chemise adéquate, ainsi qu’un pantalon sombre et sobre. Des sous vêtements et des mocassins plus tard, il fut enfin apte à se retourner vers son amant….

Qui lui reposait en caleçon sur leur lit commun, un petit sourire goguenard aux lèvres. Malgré lui, Carlisle en leva les yeux au ciel, ce qui fit encore plus glousser le roux et il finit par aller chercher sa mallette, la déposant sur le bord du lit où il s’assit également. Avec des gestes professionnels, il ouvrit sa mallette, n’y cherchant qu’un instant avant de sortir un peau de crème couleur nacre, qu’il ouvrit doucement. L’odeur de chanvre et d’eucalyptus qui avait séduit ses collègues suisses envahit l’espace entre eux et Carlisle prit une noix de crème, qu’il étala sur ses mains.

-C’est un des projets qui m’ont rendus célèbres dans le monde médical, sourit-il, en voyant Antropy froncer les sourcils. Les actifs dans cette crème soutiennent et accélèrent la régénération cellulaire, apaisent et reforment les fibres musculaires brisées pendant l’effort. Cela devrait te soulager rapidement.

Avec une infinie précaution, il posa sa main sur la chair bleuie, cherchant la grimace mais il n’entendit qu’un petit gémissement, avant qu’Antropy ne le fixe avec surprise.

-Oui, c’est chaud, confirma-t-il, en massant doucement la peau.

Antropy eue un sourire, amusé, avant de retomber dans les coussins, les yeux à demi clos. Pendant quelques secondes, il n’y eue dans la Chambre Verte qu’une poignée de respiration apaisée, avant que Carlisle ne le rompe.

-Qu’est-ce qu’il est arrivé à ta sœur?

Aussitôt, il sentit les muscles d’Antropy se crisper, avant que le roux ne relève un sourcil dubitatif.

-Tu m’as interdis de ‘fouiner’ dans la vie de ta famille, j’ai respecté ma parole, expliqua-t-il face à sa surprise. Je ne te force pas à m’en parler, mais je sais combien Claymore peut être venimeux. C’est un homme dangereux, Antropy. Si ta sœur a besoin d’aide, ou si tu as besoin d’aide… Je suis là.

Envers et contre tous.
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