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Antropy Tiger
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________________________________________ 2018-02-06, 11:39


Merry Christmas... & Happy new year !


Il n’y avait pas de petits plaisirs dans la vie. Et voir cet homme si sculptural entièrement nu traverser la pièce après l’élan d’amour dont il avait fait preuve sous la douche… Etait d’un plaisir incommensurable. Je l’avais lorgné, évidemment, suivant la courbe de ses muscles et de chacun de ses mouvements jusqu’à ce qu’il ne reste plus vraiment de bout de chair à se mettre sous la dent. Qu’importe, il avait une manière si singulière d’ajuster sa chemise que je pouvais bien m’en contenter… D’ailleurs, il avait oublié sa cravate pour l’occasion. Soit il était très détendu soit je le rendais étourdi avec toute cette histoire. La preuve, il m’avait dit qu’il m’aimait. Lui. Moi. De nouveau. Comme quoi il fallait toujours y croire car ça devenait possible. La route était longue, semée d’embûches et de racines en travers du chemin, mais je savais bondir haut et retomber sur mes pattes. La preuve.

Il avait quelque chose qui lui trottait dans la tête, comme toujours, mais plus particulièrement aujourd’hui ; et quelque chose me disait que ce n’était pas le réveillon de noël. Pour ma part j’étais épuisé de la suite de péripéties qui nous était arrivée et j’avais une cruelle envie de dormir. Audacieuse et inépuisable folie somnifériène. Après seulement j’irais botter les fesses des harpies et de leur allié ! D’ailleurs le massage que me fit Carlisle manqua de peu de me faire partir dans les bras de morphée.

« Qu’est-ce qui est arrivé à ta sœur ? »

Presque. Ils étaient bien pourtant ses bras… Pourquoi je ne pouvais pas y retourner ?

« Tu m’as interdit de ‘fouiner’ dans la vie de ta famille, j’ai respecté ma parole. Je ne te force pas à m’en parler, mais je sais combien Claymore peut être venimeux. C’est un homme dangereux, Antropy. Si ta sœur a besoin d’aide, ou si tu as besoin d’aide… Je suis là. »

Mon visage se rembrunit immédiatement tandis que, redressé sur les coudes, je l’observai avec un mélange de méfiance et de culpabilité. Je n’aimais pas franchement parler de ma famille, hormis les bons souvenirs et parfois de mes sœurs. Mais je n’avais jamais abordé sérieusement le sujet avec lui et je préférais de loin qu’il ne s’y intéresse pas non plus ; je fus un instant soulagé qu’il n’ait pas fouillé dans ma vie privée à ce point, mais je poussai un soupire en sachant pertinemment qu’il le ferait si je ne lui disais rien. Non pas pour aller contre ma volonté mais parce qu’il aurait envie de me protéger face à un autre ennemi invisible – enfin, en chair et en os maintenant – et qu’il aimait avoir toutes les cartes en main. Si ce n’était pas lui, ce serait Dantes. Tiens, en parlant d’elle… Comment se faisait-il qu’elle ne m’ait pas encore parlé de cela ? Je lui lançai un regard suspicieux, le soupçonnant évidemment d’être à l’origine de son non accès aux dossiers de ma famille. Décidément…

Je détournai les yeux après presque une minute silencieuse, serrant la mâchoire plusieurs fois comme si je choisissais quoi faire ou quoi dire. Je n’avais pas pour habitude de me confier sur ce sujet et, à dire vrai, nous avions même cessé d’en parler dans la fratrie. Tout le monde était au courant, tout le monde savait ce qu’il s’était réellement passé, mais nous faisions comme si rien n’existait plus désormais. Comme si Alexis subissait juste une convalescence comme les autres. C’était plus facile. Toujours plus facile de faire bonne figure face à nos parents que de relancer le sujet sur le tapis ; on balayait parfois très mal d’ailleurs. Moi je laissais systématiquement de la poussière un peu partout parce que je ne savais pas mentir de toute manière, alors tant qu’à faire…

« Ce n’est pas très intéressant. Alexis a tenté de se suicider il y a quatre ans : elle a foncé dans une ambulance après avoir avalé des ampoules de médicaments. Comme elle n’a été que légèrement blessée, elle a agressé les secours qui tentaient de l’aider et s’est faite emmener à l’hôpital. » Tout aurait pu s’arrêter là. Tout aurait dû s’arrêter là. Si on avait été un peu plus présents… « Elle a volé de la morphine et à fait une overdose en la mélangeant avec d’autres produits. Je crois qu’elle était aussi allergique que moi je peux l’être parce qu’elle a fait un arrêt cardiaque et qu’ils ont dû la réanimer… Oh, ils ont réussi, elle va bien. Elle vit avec ma grande sœur Agnès. »

Je balayai de la main toute tentative de questions, passant ensuite mes doigts dans mes cheveux pour les pousser en arrière. Je ne le regardai toujours pas, incapable de supporter le regard de celui qui partageait de nouveau ma vie. Non pas que j’ai honte de ma sœur ou de ma famille, mais c’était quelque chose que j’avais du mal à concevoir : vouloir mourir. Avant ma séparation avec Carlisle je n’avais strictement aucune idée de ce qui pouvait pousser les gens à faire ça et je ne parvenais pas à les comprendre. Aujourd’hui, après m’être retrouvé dans des affres douloureux et désespérés, je commençai à peine à entrevoir la folie qui pouvait vous prendre lorsque vous aviez envie d’en finir. De tout arrêter. De sauter du train en marche et de ne jamais survivre à la chute.

« L’accident a été classé involontaire et la dispute sur l’ingurgitation de médicaments. Ils n’ont jamais trouvé comment elle avait fait pour se procurer le reste et on n’a jamais rien dit même si tout le monde dans ma famille le sait ; c’est de ça que Claymore Atkins voulait sans doute parler. Ca n’a jamais été très clair mais Alexis s’en est sortie avec du travail d’intérêt général… Je ne sais même pas si son dossier est clos et, à dire vrai, je m’en fiche. Elle va mieux. Elle n’était pas dans son état normal et je ne veux pas que tu la juges juste sur cette histoire. »

Cette fois, je le regardais lui. Carlisle avait une certaine notion du bien et du mal et, même si je l’avais fortement influencé ces dernières années, il restait de ceux qui classaient les autres dans des catégories et avaient beaucoup de mal a les en extraire. J’étais l’électron libre qui bousculait toutes ses habitudes mais j’étais sans doute bien le seul… Retombant contre les coussins, je baissai les yeux vers son col entrouvert et me mit à triturer le pan de sa chemise un peu nerveusement. Détourner l’attention. Des tics. Des tocs.

« Merci pour la pommade, je savais bien que ces grandes mains feraient des massages très efficaces ! » Le taquinai-je, sachant à quel point il pouvait apprécier ceux que je lui faisais. « Maintenant, est-ce que je pourrais juste un peu dormir avant le repas ? Ou bien tu as besoin de moi ? On a des trucs de prévu ? Je peux être opérationnel dans dix minutes si tu me laisses juste… »

Son baiser me fit taire et je poussai un soupir apaisé, un peu inquiet néanmoins, malgré ses mains autour de mon visage. Cet homme restait un prédateur et en acceptant de lui donner un morceau de ma vie je prenais le risque qu’il l’utilise. Contre moi ? Carlisle ? Rien qu’à cette idée je souris en la rejetant purement et simplement. Il ne ferait jamais rien pour aller à mon encontre, n’est-ce pas ? Je le connaissais suffisamment. Je l’avais eu une fois. Puis récupéré une autre fois. Personne n’en avait jamais été capable et je ne comptais pas laisser ma place aussi facilement de toute manière ! Pour preuve, je saisis son col et réclamait un second baiser doux. Chaste. Presque innocent… Si l’innocence pouvait un jour être associé au fils Evil !

« Dix minutes. Pas plus. » Promis-je en ronronnant, m’enveloppant de sa chaleur tandis qu’il tirait les couvertures pour m’obliger à me glisser dessous. « Et ce soir… On fête noël ! »

Et ce n’était pas un empêcheur de tourner en rond ou un freluquet neurorchirurgien qui allaient m’empêcher d’en profiter !
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________________________________________ 2018-02-08, 01:19

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Let it snow, let it snow, let it snow...

Il y avait encore beaucoup de choses que Carlisle ne comprenait pas en matière d’amour. L’amour était une faiblesse, une erreur, l’une de ces choses qui vous rendait faible et vulnérable. Comment avait-il finit par céder à cette pulsion inconnue et méprisée, Carlisle ne se l’expliquait toujours pas. Mais la chose était faîtes, avérée même. Il ne pouvait le renier. Antropy l’avait bafouer, humilier, tromper, déchirer en milles parts éparses et jeter aux quatre vents avant de revenir dans sa vie, aussi brusquement qu’un enfant sautant dans une flaque. Et il l’avait accepter. Avant même de le savoir, avant même d’en être réellement capable, il l’avait accepter. Accepter de le reprendre dans sa vie, lui qui n’autorisait personne à y entrer. Accepter de l’aimer, envers et contre tous, surtout lui même… Accepter de le pardonner, alors même qu’il ignorait ce que cela signifiait…

Doucement, avec des gestes lents, Carlisle traça le contours de sa tempe, perdant son index à la lisière de ses cheveux avant de perdre sa main dans la rousseur si caractéristique. C’était une chose qu’il ne comprenait pas. Ce plaisir simple, doux, qu’il pouvait prendre à observer Antropy dormir. C’était véritablement… Perturbant, en un sens, étant donné qu’il s’agissait tout de même d’observer les simples fonctions biologiques du corps humain au repos mais…. L’entendre respirer, calmement. Voir parfois ses traits tressaillir ou se mouvoir. Toucher son corps au repos… Carlisle n’aurait pas su l’expliquer mais cela avait quelque chose de follement… Simple. Apaisant.

Il avait demandé une dizaine de minutes, Carlisle lui en accorda soixante. La veille au soir avait été une épreuve, et Carlisle comptait bien obtenir de lui un repos maximum pour permettre à son corps de se ressourcer au mieux, et de guérir. Fort heureusement, rien n’avait été brisé, mais à la simple idée qu’il ai pu…

Malgré lui, Carlisle serra les mâchoires, exhalant lentement. Comment avait-elle pu faire ça ? Comment avaient-ils pu faire ça ? C’était abbérant, immonde. Exaspérant. Décevant. Ses doigts contre son crâne se crispèrent, avant qu’il ne doive les passer dans ses cheveux. Il lui fallait une explication. Au mieux, des excuses même. Mais Carlisle n’était pas crédule. Il savait très bien ce qui avait poussé Indiana à agir de la sorte. Elle ne désirait qu’une chose, le protéger. De lui même, du roturier qui avait prit sa place dans le coeur de son frère. Et Carlisle en était certain, Claymore lui donnait toute raison sur le sujet. C’en était affligeant… L’avait-il juger elle, lorsqu’elle l’avait prit pour époux ? Un homme si froid, si cassant. Si brutal. Bien qu’il n’ai jamais vu le moindre bleu sur elle, Carlisle avait toujours crains qu’il ne la batte. Mais Indiana avait toujours su cacher tout les bleus. Et les blessures ne savaient toutes être visibles. Ou physiques.

Doucement, il se leva, passant devant le berceau de Tasha dont il caressa aussi le front, avant de sortir de la chambre, prenant soin de ne pas réveiller les deux rouquins. Il était grand temps pour lui de prendre un verre, voir même simplement un café. Noir. Très noir. Aussi noir que son regard lorsqu’il aperçut Indiana au bout du couloir. Sa mâchoire se serra d’avantage encore, et il du véritablement faire un effort pour l’ignorer, prenant l’escalier pour se rendre à la cuisine.

-Je me demandais quand le jeune maître finirait par venir, souligna doucement Frédérick en l’aperçevant, ne connaissant que trop bien les vices de son patron. Café ou cognac ?

-Café, s’il vous plait. Fort.

-Un café du Guatemala, vous m’en direz des nouvelles !

Carlisle aurait pu en sourire, si seulement Indiana n’était pas entrée à cet instant. D’un claquement de doigts, elle fit partir Frédérick, qui s’inclina malgré le regard inquiet qu’il dédia aux deux enfants Evils, mais Carlisle ne releva absolument pas les yeux vers elle. Fixés sur la plaine blanchie, ils ne dévièrent que pour vérifier sa tasse, deux fois, avant de se rapprocher de la machine pour en saisir le breuvage. Il aurait pu partir à cet instant, mais elle lui barra la route, se postant sur le seuil, bras croisés sur sa poitrine, le fixant avec insistance…. Et distance.

-Je te prierais de t’écarter.

-Il faut que nous parlions, la coupa-t-elle, l’air mal à l’aise pourtant.

Indiana n’était jamais mal à l’aise. Sauf quand elle agissait contre son frère.

-Et de quoi veux-tu que nous parlions ? De ton projet de meurtre à l’égard d’Antropy?

-Je n’ai jamais prévu qu’il meurt, fit-elle en haussant les épaules, l’air désinvolte. Ce manque d’essence était un pur coup de chance.

De colère, les doigts de Carlisle se serrèrent, manquant de peu de briser la tasse.

-De chance ? Indiana, je crois vraiment que nous devrions remettre cette discussion à plus tard.

-Carlisle il faut que tu comprennes. J’essaie de te protéger !

-En m’envoyant un gigolo entre les mains ? En tentant ‘par mégarde’ de tuer Antropy ? Eclaire moi, ma sœur, car pour l’instant, je ne comprend pas exactement les tenants et aboutissants de ta démarcher jusqu’ici.

Jamais encore Carlisle ne s’était montré aussi venimeux envers sa grande sœur, mais la colère qu’il avait en lui était la plus forte. Même plus encore que tout l’amour qu’il pouvait éprouver pour elle…

-Claymore pense qu...

-Je me moque allégrement de ce que Claymore pense, Indiana. Claymore n’a strictement aucun droit de regard sur ce qui compose ma vie.

-Mais moi, si ! explosa-t-elle soudain, déserrant les bras de sa poitrine. Tu es mon frère, mon petit frère, je sais que tu as toujours veiller sur moi mais c’est à mon tour désormais, et je ne peux pas te laisser aller vers cette pente, c’est hors de question ! Pas tant que je pourrais y changer quelque chose !

-Mais de quoi parles-tu ? Et de quoi te mêles-tu ? T’ais-je empêcher de fréquenter Claymore ? Non, et pourtant, j’aurais du car cet homme n’est pas bon pour toi Indiana!

-Claymore est bon Carlisle, meilleur que tu ne l’es désormais !...

La phrase lui brisa le coeur, mais rien dans son visage ne le laissa présager. Au contraire, ses traits se durcirent, s’approchant de sa sœur avec une lenteur vipérine.

-Si c’est ce que tu penses chère sœur, j’en suis navré. Mais j’ose prier tout les diables du monde de ne jamais ressembler, même un tant soit peu à ton exécrable mari.

-Tu devrais pourtant, murmura-t-elle, la voix tremblante cependant face à l’animosité de son frère. Cela te sauverait du chemin de perdition dans lequel tu te traînes.

Avec un sourire galçant, Carlisle se penchant, déposant un baiser sans amour sur la joue de sa sœur avant de la dépasser, quittant la cuisine avant que plus violent encore ne soit prononcer. D’un pas sec, calculé, il remonta rapidement dans sa chambre, s’appuyant contre la porte de sa chambre un instant… Sa main tremblant tant que du café lui brûla les doigts.
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________________________________________ 2018-02-15, 01:47


Merry Christmas... & Happy new year !


S’il y avait bien une fête que j’aimais beaucoup, c’était Noël ! Déjà parce que généralement c’était l’occasion de s’offrir des cadeaux et ensuite parce que c’était l’occasion de se retrouver tous en famille, pour les bonnes comme pour les mauvaises raisons. C’était la deuxième année de suite que je la passais loin des miens, ma mère allait finir par devenir folle : on avait du lui promettre de venir la voir courant Janvier pour éviter une nouvelle crise cardiaque. Et puis elle voulait absolument rencontrer sa petite fille et jusque-là, Carlisle avait plutôt refusé de la confier à qui que ce soit. Deux de mes sœurs avaient déjà vu Tasha, heureusement. J’avais un esprit assez familial quoi qu’on puisse en dire et à chaque fois que je devais partir à plusieurs kilomètres, quelques comme des milliers, je ressentais ce pincement au cœur de ne plus être dans mon chez moi. Il avait quelque peu changer ces derniers temps mais, heureusement, j’avais enfin la sensation de pouvoir le définir : un grand appartement un peu à l’écart du centre-ville, en hauteur et sécurisé au possible. De la place. De la lumière. De la tranquillité, surtout, et de quoi composer ou faire autant de bruit que je pouvais le souhaiter ! Ca changeait de mon vieil appartement mal insonorisé à la porte cassée… Même si je l’aimais bien moi ce petit taudis. Bref, pas le temps d’être franchement mélancolique, j’avais la chance de me trouver en Suisse et de pouvoir profiter d’une toute autre manière de fêter Noël ! Enfin, si les miss et mister pouet-pouet qui composaient la plupart des invités voulaient bien retirer le balai qui leur coinçait le derrière… !

Heureusement que Rosalie était là, sinon ça aurait été d’un triste. Par chance, Claymore avait insisté pour qu’ils se rendent à la messe de minuit comme d’une évidence et Indiana avait obligé la quasi totalité des habitants du chalet à les suivre ; j’avais résisté en compagnie de Carlisle et de Tasha et nous avions passé un excellent dîner préparé par Frederick. J’eu un air un peu désolé de le priver de la compagnie des autres mais quelque chose me souffla qu’il n’en avait rien à faire. Pour l’occasion, nous pûmes vraiment passer de longues heures de tranquillité ; même si nous n’allions pas couper au repas de réveillon qui nous attendait le lendemain midi. En attendant, je repris un verre de ce délicieux vin rouge et m’amusait de l’enthousiasme dont faisait preuve Tasha lorsqu’on déchirait des papiers cadeaux devant elle. Extasiée. Impressionnée. Elle tapait dans ses mains et cherchait à faire pareille, secouant ses petits poings dans tous les sens en riant aux éclats. Un son délicieux. Un bol d’air frais. Un soulagement constant de voir que la mauvaise ambiance n’influençait pas tant ce petit bout de femme encore tout bébé… Et comme un bon bébé elle ne tarda pas à s’endormir après avoir englouti son biberon, nous permettant de plonger la cuisine dans une ambiance un peu plus tamisée.

A l’abri dans son couffin, Tasha ne moufta pas lorsque je bondis sur mes pieds pour allumer la chaîne hifi du salon ; je l’avais repéré direct en arrivant, on me la faisait pas à moi ! Carlisle venait de me sous-entendre un défi et, comme tout tigre qui se respecte, je ne refusais jamais un défi ! Tendant la main dans sa direction, j’attendis qu’il daigne finalement me rejoindre pour glousser en glissant une main dans son dos. Quelques pas plus tard et je sentis ses muscles se détendre tandis qu’enlacé l’un près de l’autre, nous dansions comme deux adolescents Ou plutôt des adultes (ir)responsables car il n’aurait jamais toléré d’être ridicule dans le domaine ; je savais danser, j’avais appris avec Maria. Je suivi ces pas avec amusement, le laissant mener la danse comme la situation sur une éternité qui nous parut aussi agréable que relative. Un morceau. Deux. Mais quand le rythme changea sur quelque chose de plus rock’n’roll je manquai de le perdre dans un grand éclat de rire, le retenant par la chemise et commençant à me trémousser comme il aurait dû le faire. L’histoire ne dit pas s’il m’a imité ou pas, je garde le secret pour moi mais… N’oubliez jamais que Carlisle Evil possède le meilleur déhanché du monde !

Nous saluâmes Frederick lorsque l’heure fut suffisamment avancée pour menacer d’un retour des autres. Je l’aidai à débarrasser même s’il me houspilla de profiter du réveillon et j’attendis que mon amant ait couché notre fille pour oser lui tendre le paquet cadeau que je lui réservais ; et oui, il n’y en avait pas que pour Tasha ! Même si nous l’avions chacun gâtée pour un an ou deux. Un peu nerveux, je devais le reconnaître, je le laissais découvrir l’emballage avant que nous ne nous décidions à ne les ouvrir que le lendemain matin. Visiblement monsieur avait une idée derrière la tête ! Un air entendu plus tard et nous repartîmes dans les couloirs pour grimper dans des escaliers sur lesquels je lorgnais depuis notre arrivée… Quelques mètres plus haut il ouvrit une trappe et nous nous faufilâmes à l’intérieur ou, plutôt, l’extérieur ! Nous voilà sur le toit où étaient installés coussins et couvertures ainsi qu’un télescope portatif. Intrigué, bouche-bée, je suivis ce grand homme aux grandes attentions et vint me pelotonner contre lui sous une couverture chaude et fixant l’objet comme le plus beau des trésors. J’étais pire qu’un gamin le soir de noël. Pire qu’impatient tandis qu’il se mit à m’expliquer les rudiments de base de l’astronomie – vite, la pratique ! Habitué à mon impatience sans doute, il ne tarda pas à me laisser regarder dans la lunette et je découvris un monde que seuls les livres étaient capables de m’offrir auparavant. Etudier la Lune puis les étoiles. Croiser les constellations. Profiter des éclaircies de la nuit pour profiter de la voûte céleste juste au-dessus de nos crânes ; si profonde, si grande, si… Jay m’avait déjà parlé quelques fois du Ciel et de ses secrets, mais ça n’avait rien à voir avec ce moment. Cet instant. Cet échange, au chaud contre son torse et ses mains sur les miennes pour me guider.

Je crois que j’aimais cet homme plus que tout au monde.

Oui, ça faisait très cliché de dire une chose pareille mais… Le terme « des étoiles plein les yeux » me sembla le plus approprié pour l’occasion ! Nous discernâmes dans l’obscurité les phares des motoneiges qui remontaient de la ville et entendirent les voix des harpies et de leur cours revenir au chalet. J’échangeai un regard amusé, gloussai en silence et nous attendîmes un peu avant de nous décider à redescendre de notre perchoir. J’étais gelé, les lèvres violacées, mais j’avais tenu bon. Je tenais toujours bon ! Nous nous faufilâmes en toute discrétion jusqu’aux étages inférieurs, glissant sur le parquet sans nous faire voir et nous pûmes enfin retrouver la quiétude de la chambre verte. Carlisle verrouilla la porte pendant que je me changeai déjà, enfilant un tee-shirt et un caleçon pour être plus à l’aise avant de retrouver la quiétude des couvertures. Il me rejoignit et je profitai un peu de ses lèvres près des miennes. Sa paume frôla mon hématome et je frémis, un peu trop car il se redressa, ralluma la lumière et, malgré mes protestations, revint me masser pendant encore plusieurs minutes. Si ça faisait du bien ? Carrément ! Je m’endormis quasiment immédiatement après ce dernier traitement, bienheureux contre son dos de ce soir de Noël qui avait largement rattrapé les jours précédents.

Tasha gigota tôt le matin et je me levai paresseusement pour la prendre dans mes bras. Changer sa couche dans une grimace, étouffer un bâillement en faisant chauffer son biberon et le lui donner dans des secondes assommantes de somnolence. Je ne traînai pas à la recoucher quand elle eut terminé et me retrouvait de nouveau la tête contre les coussins pour tenter de grappiller encore une heure ou deux de sommeil… Tant qu’elle nous laisserait en profiter et que les rabats joies ne viendraient pas nous chercher. Plus tard je le verrai et mieux je me porterai. Je sombrai à nouveau dans un sommeil sans rêve cette fois, pelotonné dans la plus délicieuse des odeurs. Ou bien était-ce la plus douce des saveurs ? Mystère.

Mais ces lèvres contre les miennes semblèrent avoir la réponse, deux heures plus tard, quand Carlisle étira langoureusement mes bras au-dessus de ma tête en me dominant de toute sa puissance tranquille. Certains dirons que nous avions des tendances pècheresses, je rétorquerais que nous rattrapions simplement le temps perdu. Nous fîmes d’abord l’amour passionnément, deux adolescents qui venaient de passer leur première nuit ensemble et qui poussaient les coussins jusqu’au sol sous leurs ébats ; puis lentement et profondément. J’adorai son expression intense, celle qui le prenait quand il entrouvrait la bouche dans un soupir équivoque… Son attention. Ses yeux quand il me regardait. Ses doigts qui osaient toucher mon menton pour m’obliger à le regarder. Insaisissable. Impétueux.

« Joyeux Noël ! » Soufflai-je à son attention.

J’aurai pu rester là toute la journée, à simplement profiter de sa présence devant une série ou deux. Mais nous dûmes nous lever et faire bonne figure plus rapidement que je ne l’aurais cru… Voilà que nous devions affronter tous les autres sans autre forme de procès. Un déjeuner officiel et rébarbatif en prévision, pas de quoi sauter de joie ! Je voulu bien faire l’effort de mettre une chemise, bleu roi, mais je gardai un jean sombre et mes baskets pour l’occasion ; il ne fallait pas trop pousser mémé dans les orties. Je partis du principe que 80% des invités étaient au courant pour nous deux aussi ne cherchai-je pas du tout à faire bonne ou mauvaise impression : j’aimais et j’allais être moi, que ça leur plaise ou pas ! Ma principale consolation résidait dans la cuisine qu’allait servir Frederick et la présence de Rosalie qui, je l’espérais, n’allait pas revenir avec les idées à l’envers à cause des autres.

Et puis, j’avais un petit compte à régler avec le dénommé Derek… On ne me bernait pas si facilement et on se moquait encore moins de moi. J’allais lui faire avaler ses dents de la pire manière qu’il soit : la mienne. Attention, j’avais été entraîné avec une tribu au cœur du Nigeria moi ! Je n’avais pas peur des puma ou des jaguar, alors un neurochirurgien un peu benêt ne me faisait pas peur.

« Promis, je le taperai pas. » Déclarai-je devant le regard courroucé de Carlisle. « Mais je ne promets ni de me souvenir de son nom ni d’être poli avec lui. Il a voulu toucher à ce qui était à moi et, quand on se le permet, je mords. Je te l’ai déjà dis, non ? »

J’eu un sourire innocent. Tellement innocent qu’il sonnait faux.
Tant pis, j’allais sérieusement mordre ce type pour ce qu’il avait fait.
J’avais aiguisé mes crocs exprès. Si, si !
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Let it snow, let it snow, let it snow...

Observer les étoiles avec Antropy était sans nul doute l’un de ses souvenirs les plus doux. Simple pensée qui le traversa en cet enneigé et paisible matin de Noël, ses doigts traçant lentement les traits de son visage assoupi, un demi-sourire aux lèvres. Pas qu’il eue songé qu’une telle expérience ai pu le décevoir ou même le laisser indifférent, Antropy n’était pas le genre de personne à demeurer indifférent à quoi que ce soit, mais jamais il n’aurait cru en retirer un tel plaisir. Apprendre à Antropy était un toujours légèrement différent que ce qu’il prévoyait, l’élève se révélant toujours un peu revêche, un peu têtue, diablement curieux, et pourtant… C’était probablement ce qu’il préférait faire au monde. Voir ses yeux s’écarquiller quand enfin il comprenait ce qu’il était censé comprendre. Sentir sa joie, plus communicative encore qu’une épidémie. Le voir se trémousser en tout sens, comme un imbécile. Carlisle adorait cela. Bien plus que tout au monde. Et même quand il ne s’agissait pas de musique, chose qu’il n’aurait jamais cru possible.

En réalité, c’était le voir s’épanouir à ses côtés qui le rendait heureux. Depuis le premier jour. Plus encore que pour l’orgueil d’avoir eue le meilleur élève du monde -bien qu’en toute honnêteté, cela ai énormément joué en la faveur du rouquin- c’était ce plaisir ténu et sourd de le voir devenir meilleur,à ces côtés, qui l’avait fait désirer la présence du petit tigre. Les choses, depuis, avaient bien changées, et si ce n’était plus pour le transformer que Carlisle agissait ainsi, il ne déniait nullement le plaisir qu’il prenait à continuer à lui apprendre une multitude de choses, et jamais il ne cesserait de lui donner l’opportunité d’en apprendre d’autres, chaque jour. Chaque secondes.

Ses doigts tracèrent le contour de son menton, provoquant une délicieuse grimace de la part du roux, qui poussa un soupir avant d’ouvrir les yeux, ses paupières battant mollement, semblant chercher un repère avant de l’apercevoir.

-Joyeux Noël Antropy, murmura-t-il, se penchant doucement sur ses lèvres.

Le chaste baiser mua bien vite en une chose plus profonde, plus primaire. Plus chaude aussi, à mesure qu’Antropy agrippa sa hanche pour le guider au-dessus de lui, réclamant d’une muette supplique plus. Toujours plus. Antropy était toujours à la recherche d’un peu plus, le provoquant, le tiraillant, le cherchant jusqu’à obtenir tout ce qu’il désirait de lui. Ce matin là, Carlisle lui offrit tout, par deux fois, sa bouche venant toujours couvrir le son rauque de leur plaisir, qui s’acheva dans une sorte de rire, à demi-chemin entre l’allégresse et la joie enfantine. Comme un véritable matin de Noël.

-Promets moi de ne rien tenter, lui rappela-t-il, nouant son nœud papillon devant sa glace, comme le voulait la tradition dans sa famille. Tu ignores à quel point Claymore est dangereux...

Malgré lui, il ne put s’empêcher de lever les yeux au ciel devant son air revêche, venant prendre le menton du roux pour le forcer à le regarder dans les yeux.

-Je t’en prie… Sois très prudent, se résolue-t-il, voyant la moue têtue d’Antropy.

Si il était une chose dont Carlisle ne se permettait plus de douter, c’était combien l’amour qu’Antropy lui vouait pouvait être fort et diaboliquement dangereux pour lui même. Si cela n’avait été que de ses sœurs, Carlisle n’aurait pas eue autant de crainte. Mais la présence de Claymore lui donnait l’impression d’un poison envahissant lentement l’air autour d’eux et chaque bouffée d’air lui semblait comme du plomb emplissant leurs poumons, prêt à les alourdir quand Claymore désirerait les noyer.

Carlisle ne craignait personne. Mais si il se méfiait bien d’une personne dans ce vaste monde, il s’agissait bien de son beau-frère.

Avec un soupir, il finit par embrasser son mari sur le front, avant d’aller prendre Tasha pour lui passer une jolie ‘robe’, du moins une tenue appropriée pour un déjeuner de Noël. Cela fit lever les yeux au ciel de son mari, mais quand il lui tendit son bras, ils se mirent à luire d’une sourde fierté. Fierté qui se mua rapidement en profonde possessivité lorsqu’ils croisèrent Avie, Rosalie et Kate au bout du couloir. Si Rosalie leur adressa un clin d’oeil rapide, la figure de Kate se décomposa brusquement, se tournant vers Avie, qui assassina le roux du regard avant de se pencher à l’oreille de son amie, la poussant vers l’escalier avec des murmures assassins.

-Joli noeud, leur adressa Rosalie, avant de se tourner vers Antropy. Et jolies baskets.

A son bras, Carlisle pu presque sentir la poitrine d’Antropy se gonfler d’orgueil, pourtant il ne leva qu’à demi les yeux au ciel, préférant faire preuve de galanterie avant de s’engager à son tour dans l’escalier, descendant jusqu’au salon où Frédérick les attendait, leur tendant à chacun un petit ballotin de chocolat, précieusement sélectionnés.

-Praliné suisse pour vous, Mademoiselle Hale, s’enorgueuillit le majordome, tendant un ballotin au nœud violine à Rosalie, avant de se tourner vers Carlisle et Antropy. Chocolat blanc pour vous, Monsieur Antropy, et chocolat noir au sel de gérande, jeune maître. J’ose espérer ne pas avoir commit d’impaire, je ne connais pas encore le jeune Monsieur suffisamment, mais il me semble que vous avez une préférence pour le sucré. Ah et pour notre jeune demoiselle, voici.

Avec une tendresse dissimulée à grand peine, Frédérick glissa dans la main d’Antropy une tétine où le chocolat liquidifié s’écoulait par succion afin de ne pas recouvrir l’enfant de traces brunâtres.

-Selon toutes vraisemblances, la jeune demoiselle devrait pouvoir goûter au chocolat suisse pendant une petite poignée de minutes. Je trouvais cela plus… Approprié qu’un chocolat quelconque...

-Frédérick, le coupa presque Carlisle, posant sa main sur son épaule. Vous ne pouviez vous montrez plus attentionné.

Le majordome eue un geste, comme pour réfuter ce compliment, mais Carlisle lui fit rapidement l’accolade et Tasha eue un léger gloussement qui ravit le vieil homme, se permettant même de pincer doucement les joues de l’enfant, avant de reprendre sa posture droite et digne. Carlisle n’eut pas à s’interroger plus longuement sur la raison de la froideur soudaine de son visage.

Sur le seuil de la porte, Indiana et Claymore venaient d’apparaitre. Voir sa sœur aussi sublime et froide lui perça un instant le coeur, mais la douleur s’enfuit à l’instant où ses yeux se posèrent sur l’homme à ses cotés. Plus droit qu’une statue, plus savamment vêtue que ne l’aurait été un roi, Claymore aurait pu faire figure de modèle pour le portrait de Vlad l’Empaleur.

-Indiana. Claymore.

-Mon frère, répliqua Indiana, sublime dans une robe noire sculptée à même sa peau, aussi belle qu’une Reine dans la lumière du zénith.

D’un pas rapide, elle s’approcha, déposant une bise froide sur la joue de son frère, s’attardant pour retirer la moindre trace de rouge à lèvres, dans un geste d’une familiarité qui brisa le coeur de Carlisle, lui rappelant subtilement qu’il ne s’agissait là que d’un réflexe, suivit de près par le regard de Claymore. Avec une suprême pédance,elle se tourna vers Antropy, qu’elle salua froidement du menton.

-Antropy, prononça-t-elle, avant de se pencher vers Tasha à qui elle caressa simplement le front.

-Il me semble, s’exclama alors Claymore, avec une joie trop explosive pour être vraie en telle circonstance, que nous pouvons tous passer à table désormais.

Malgré lui, Carlisle serra les mâchoires, fixant ce roi de pacotille qui traversa la pièce comme si il s’était toujours agit de la sienne. Frédérick lui tendit un ballotin aux couleurs vertes, sans un mot, ainsi qu’à Indiana, qui lui fit une bise bien plus douce que l’attitude de son mari, et tous se dirigèrent vers l’immense table dressée. Comme chaque année, Frédérick s’était surpassé, veillant au moindre détail, à la moindre mesure, jusqu’au plus petit branchage.

-Frédérick, c’est absolument magnifique!

-Je vous remercie jeune Maître.

-Il faut bien avouer que c’est sublime, siffla Derek, déjà installé, un verre ambré à la main.

De là à savoir si il parlait véritablement de la table, Carlisle n’en fut absolument pas certain, concentré à tenté de retenir Antropy, dont le poil se hérissa littéralement à la vision du brun. A croire que son côté félin se révélait bien plus lorsqu’il était jaloux… Allait-il seulement feuler désormais ?
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We at a party we don't wanna be at.
Tryna talk, but we can't hear ourselves.
Read your lips, I'd rather kiss 'em right back...


YOU KNOW WHAT ?

It's kinda crazy 'cause I really don't mind
And you make it better like that


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________________________________________ 2018-02-25, 13:32


Merry Christmas... & Happy new year !


J’aurais pu feuler et bondir sur la table pour lui sauter à la gorge, je voyais pulser sa carotide depuis l’endroit où j’étais… Mais ça aurait réduit à néant la table montée par Frederick et j’avais un peu mal au cœur de faire cela. Lui il avait été sympa, ce qui n’était pas le cas de ce bellâtre de chirurgien qui allait rapidement apprendre où s’arrêtaient ses plates bandes. Je pouvais mordre quand on m’attaquait et si perdre la face ne me dérangeais pas foncièrement, il était hors de question de faire de Carlisle le grand prix d’une tombola. J’étais d’un naturel chanceux, j’allais évidemment l’emporter (si, si) ; mais le fait était… Qu’il était déjà pris. Bien pris. Très pris. Par moi, capiche ? Alors ce n’était pas un type comme lui qui allait me le voler ! C’est dommage, il se serait pointé quelques mois plus tôt peut-être qu’il aurait eu sa chance mais là… Trop tard. Niet. Nada. A moi, point à la ligne !

Je jetais un regard à la table des convives, constatant avec satisfaction que la place que j’avais prise à côté de Carlisle était source de beaucoup de regards jaloux et envieux… Enfin, jusqu’à ce que Claymore ne me fasse me déplacer pour pouvoir alterner homme et femme à demi-mesure. C’était pas un peu stupide comme règle ? Je levais les yeux au ciel mais m’exécutai quand Rosalie se porta volontaire pour me remplacer. Avec elle au moins je ne craignais rien, du moins, j’osais l’espérer. Je me retrouvai coincé entre Evanora – ô joie – et Kate. Superbe. J’allais devoir supporter les soupirs de l’une et l’air pincé de l’autre… Dommage que Carlisle m’ai demandé d’être sage sinon j’aurais trouvé quelques petits trucs pour les décoincer. Je suis sûr qu’elles savaient un peu s’amuser, quand Avie ne me menaçait pas de finir en manteau.

Pianotant légèrement sur mon téléphone, je me pris un coup de coude rébarbatif de la rouquine tandis que Claymore commençait à parler. Papillonnant du regard, innocent comme la neige, je lui adressai un léger sourire moqueur et terminai la manœuvre avant de plonger mon appareil dans ma poche. Tasha, tranquillement installée dans les bras de Carlisle comme si elle souhaitait elle aussi profiter du repas, mangeait ses petits poings en s’agitant, joyeuse et enjouée. Contre toute attente, Claymore lui adressa un sourire en levant son verre de vin vers elle, la gratifiant d’un « petit ange bavard » avant de l’ignorer pour continuer ce qui ressemblait à… Un discours.

« Chaque année, au temps de Noël nous reconnaissons que le véritable esprit de Noël n’est pas dans ce que nous avons. Il s’agit de ce que nous sommes. Chacun de nous est un enfant de Dieu. Ceci est la vraie source de joie en ce temps de l’année. C’est cela qui fait Noël joyeux. Et c’est cela que nous commémorons lors du bon repas d’aujourd’hui – que nous sommes appelés à nous aider les uns les autres, à nous aimer les uns les autres, à poursuivre la paix dans nos cœurs et tout autour du monde. »

C’était fou… Comment des gens qui ne se supportaient que légèrement entre eux faisaient pour se tenir d’un air aussi intéressé ou, au moins, ne pas faire d’esclandre ? C’était un vrai mystère. La joie des faux-semblants et de ce genre de choses malhonnêtes me passait très loin au-dessus de la tête et je me mordis l’intérieur de la joue pour tenter de respecter la demande de Carlisle : ne rien faire qui pourrait être dangereux ou indélicat vis-à-vis de Claymore Atkins. Qu’il se rassure, je n’avais pas l’intention de provoquer cet homme en duel et encore moins de me le mettre à dos, ce n’était pas le genre de personne à qui j’aimais chercher des noises ; je restais un prolétaire – comme ses sœurs le rappelaient si bien – je n’avais pas derrière moi une armée pour me défendre. J’avais des crocs et des griffes ceci dit.

Et sûrement pas le talent d’orateur, je laissais ça à ceux qui le maitrisait.

« Et donc ce soir je remercie tous ces gens qui illuminent nos vies et éclairent nos merveilleuses communautés. Je remercie ceux qui s’occupent des personnes dans le besoin en cette période et toute l’année.  »

Il porta son regard sur Indiana puis sur Derek, ce qui me provoqua un sacré frisson. Il pensait sérieusement que ces deux-là étaient du genre à se salir les mains pour les plus démunis ? J’avais l’impression d’assister au festival des faux-semblants. Même si imaginer la grande rouquine si distinguée vêtue d’un tablier et offrant la soupe populaire aux sdf avait quelque chose… D’amusant.

« Je remercie nos soldats qui sont en garnison autour du monde pour assurer notre sécurité. Je remercie nos officiers de police qui protègent nos rues et rendent sûre notre patrie. Je… »

Claymore s’interrompit pour diriger ses yeux vipérins en la personne de Derek qui, pour la troisième fois, sursautait en sentant son téléphone vibrer. La première fois il avait été surpris par la sonnerie. La seconde par le vibreur et cette fois il eu même l’audace de s’excuser sommairement, humblement, avant de regarder l’écran de son téléphone comme pour s’assurer de la légitimité de ce dernier. Il faut dire qu’un neurochirurgien était généralement très occupé… Il leva la paume en signe d’excuse et garda son téléphone dans sa main.

Le juge marqua un temps de silence avant de reprendre.

« … Je remercie les enseignants, les pasteurs, et tous les religieux – et il y a des gens qui nous ont tant appris – qui dirigent nos communautés et notre société. Et tout particulièrement ce soir je remercie cette famille, et ces proches, ainsi réunis. A Noël nous nous souvenons… »

Quelque chose me disait qu’il n’avait pas l’habitude d’être interrompu aussi souvent et de manière aussi impromptue : les regards acides que coulèrent les femmes de cette table – je m’étais efforcé de ne pas regarder Carlisle – lorsque Derek se leva pour répondre à l’un des appels qui faisait vibrer son téléphone étaient sans équivoque. Il s’éloigna de quelques pas. Indiana serra la main de son mari sur la table, outrée par un tel comportement et sembla s’excuser du regard d’être la garante de cet invité.

Claymore posa ses doigts sur les siens, comme un prêcheur pardonnerait l’erreur de jugement d’un enfant. Je penchai la tête sur le côté, me demandant quel genre de type pouvait décider de la vie et la mort comme un seigneur… Puis je ne pus retenir un ricanement en entendant le neurochirurgien s’énerver tout seul dans la pièce adjacente.

« Pardon ? Vous voulez quoi ?! Que… Non, je n’offre pas ce genre de services ! »

Mon attention fut attirée par les yeux acides de mon compagnon posés sur moi et je me raclai la gorge, prenant l’air le plus innocent du monde. Pensait-il que j’étais en lien avec ce qu’il se passait ? Moi ? … Evidemment.

Indiana fit mine de se lever pour faire cesser les noms d’oiseaux qui résonnaient à nos oreilles mais Derek revint avant, les traits tirés et le visage rougit d’une colère sourde. Claymore se redressa sur son siège, le toisant comme on jaugerait d’un cafard, attendant sans doute des explications pour expliquer un tel comportement.

« Je suis… Navré. Il semblerait que mon numéro de téléphone ai subit une diffusion inopinée. » Justifia le médecin. « Je vous prie de m’excuser, je compte régler cette affaire le plus rapidement possible. »

Claymore l’observa encore un instant, d’un air impassible qui semblait dissimuler le plus terrible des diables. J’en connaissais un autre tien, mais je’évitais soigneusement de regarder dans sa direction. Tasha elle-même s’était tue.

« Bien. » Finit par déclarer le juge. « A l’avenir, veuillez réglez vos affaires personnelles en dehors de notre table. J'ai du respect pour votre travail, mais je suis bien moins clément envers ceux qui font preuve d'impolitesse en cette période de fête et de respect. » Une nouvelle pause avant qu'il ne finisse son discours : « Ici, nous nous souvenons plus que jamais que la famille est la base de la vie américaine. Et donc en ce Noël nous demandons la bénédiction de Dieu pour notre famille et pour notre nation. Et nous prions pour que notre pays soit un endroit où chaque enfant connaisse un foyer plein d’amour, une communauté riche d’espoir, et une nation bénie dans la foi. De la part de d’Indiana et de moi-même, je veux vous remercier ; que Dieu vous bénisse. Joyeux Noël. »

Il leva son verre après un baisemain à l’attention de la harpie numéro un et fut rapidement imité par ces dames. Derek leva fébrilement le sien à leur attention - j’en connaissais un qui allait passer un sale quart d’heure. Et encore, il n’avait pas encore vu à quel point pirater des comptes personnels sur les réseaux sociaux pouvait s’avérer dérangeant et dangereux… Moi si.
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• Franchement Slo', on a pas besoin de se retrouver dans un parking glauque pour que tu m'annonces que tu me prends comme ton témoin de mariage !
• Ssssssh discrétion Al' discrétion !

♨️

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• Sloan ? Tu m'écoutes ? Lui là ... je peux le tuer quand tu veux !
• Hum oui oui Dew' ... oui oui


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Let it snow, let it snow, let it snow...

Dès que Derek se mit à se trémousser sur son fauteuil, Carlisle du se retenir pour ne pas tourner immédiatement son regard vipérin vers le rouquin au bord de la table. De manières inexplicables, Antropy, Carlisle en était absolument certain, était l’unique responsable du malaise qui s’abattait sur le chirurgien, et cela n’avait absolument rien d’une conduite prudente. N’avait-il toujours pas comprit que lorsque Carlisle employait ces mots, c’était que l‘urgence était pleine et entière ? Le danger, certain ? N’avait-il donc pas encore comprit que malgré toutes leurs tensions, son seul et unique but était encore et toujours de veiller sur lui ?

Pour peu, Carlisle en aurait pousser un très large, et très profond soupir mais il demeurait à peu près certain que tel affront ne serait tolérer par son beau-frère, dont l’opinion, bien qu’elle ne compta nullement, n’avait pas intérêt à être froissé. Depuis les cinq années de mariage qui unissaient désormais sa sœur et cet énergumène imbu de lui même, Carlisle avait prit grand soin de ne jamais se montrer irrespectueux pour ne pas subir les flammes de sa sœur. Peu lui importait que Claymore le désapprouve ou ne l’apprécie, c’était pour Indiana que Carlisle avait toujours accepter de faire des efforts. Même si il restait au combien conscient de l’immense pouvoir que pouvait avoir Claymore, entre les murs de son tribunal…

Prétextant d’essuyer la bouche de Tasha, Carlisle évita soigneusement le regard d’Antropy, ne donnant aucune potentielle idée de suspicion à son égard, bien que Rosalie du prendre une longue gorgée devin pour dissimuler un début de fou-rire, en entendant encore le portable de Derek vibrer. D’un geste vif, il finit par se lever, décidant d’aller chercher son bipeur et d’abandonner son téléphone en son lieu et place afin d’éviter plus de désagrément, ce qu’Indiana autorisa et exigea d’un mouvement sec du menton, ce qui n’échappa nullement à Carlisle, qui ne fit pas le moindre commentaire.

Bien qu’il n’en éprouvait aucun remord, Carlisle pouvait sans peine imaginer à quel point Derek allait subir de multiples foudres. De la part de Claymore bien sûr, puisque l’on n’interrompait pas le Pape à moins de la visite impromptue de l’Ange Gabriel, mais aussi de la part de sa chère sœur. Quelle honte cela devait être pour elle, de devoir assumer auprès de Claymore la petitesse et le ridicule de son appât à l’encontre de son frère… Carlisle ne pouvait que le deviner, mais au vue de la manière dont elle avait discrètement grimacer, lorsque la main de Claymore s’était posé sur son dos en se  rasseyant, il voulait bien croire que son dos devait être déjà violacé….

Carlisle avait manqué de roué de coups Claymore lorsqu’il avait découvert les marques bleuis des hanches de sa sœur, quelques mois après son mariage. Indiana l’avait cependant arrêté, lui attestant qu’il s’agissait là de preuve de foi, de preuve d’amour. Il avait beau avoir tenté de la raisonné, de lui rappeler que Mère lui avait fait subir les mêmes atrocités, il avait même eue beau menacer d’en alerter les services sociaux, Indiana n’en avait pas démordu et même, avait défendu son mari avec un véhémence digne d’une fanatique. Ce jour là, Carlisle avait clairement comprit qu’il avait perdu Indiana le jour où il ne s’était pas opposé à son mariage avec ce traître. Et depuis, il n’avait toujours rien pu faire…

Sans faire le moindre commentaire, Carlisle prit son verre, le portant à ses lèvres avec une soudaine fatigue. Ce séjour, bien que plaisant par instant, l’avait épuisé. Les nœuds de ses muscles le tordaient de douleurs lancinantes, sa nuque par instant lui semblait même perclue de crampes et son esprit, plus que rarement, lui semblait beaucoup moins vif que d’ordinaire, le rendant plus tendu encore. Sa seule consolation et son seul réconfort en l’instant consistait en la certitude d’avoir auprès de lui sa famille -et quelques pièces rapportées- et de la savoir en sécurité. Entre ses bras, Tasha se mit à glousser et Carlisle se surprit à avoir un sourire tendre à son attention, entortillant l’une de ses mèches folles autour de son index avec une douceur aussi évidente que naturelle.

Le repas se déroula presque sans encombres, Avie ne s’attaquant à Antropy que trois fois, mais à la surprise générale, ce fut Rosalie qui le défendit, avec un tel humour que même sa chère sœur du s’incliner et abdiquer. Malgré lui, Carlisle en sourit, intimant cependant au roux de ne pas sortir de ces gonds, si il le pouvait. C’était peut-être ‘mal le connaître’ mais en l’occurrence, il s’agissait plutôt de le protéger envers et contre eux tous. Avie eue cependant aussi du fil à retordre avec sa propre nièce, laquelle se couvrit de tâches, avec une telle joie que Carlisle se demanda même comment personne n’avait encore fait le lien entre elle et son véritable père. Avec des gestes nerveux, elle n’eut de cesse de désigner chacune des tâches de purée, de brocolis, de douceur et de condiments qu’elle étala sur son visage, et Carlisle eue l’extrême patience de chacune les effacer, soulageant un peu la santé mentale de sa sœur malgré les grimaces d’Antropy.

Le dessert fut une apothéose, à la fois par la diversité des bûches proposées par Frédérick que par leur diversité de goût, et tous, même Claymore, applaudirent son excellence et son talent. Le majordome, bien trop modeste, eue cependant le rose aux joues de longues minutes. Ce ne fut qu’à cet instant qu’il obtint ses propres cadeaux, plus utiles que personnel pour les sœurs Evils, un peu plus ciblé pour Carlisle, qui n’ignorait rien des deux péchés mignons du majordome.

-N’ouvrez le second qu’en privé, lui conseilla-t-il, au moment de lui offrir, faisant luire de paillettes les yeux du majordome, qui dissimula rapidement le paquet rectangulaire sous un plan de travail, exhibant cependant avec une joie non feinte les différents paquets de tabac frais que le jeune Maître lui avait offert.

Frédérick était un fumeur invétéré de pipe, mais seul le tabac des Indes avait su ravir son coeur. Ainsi que tous les films de Romy Schneider, mais cela était une autre histoire…

Quand quatre heures arriva enfin, il fut l’heure pour Avie, Kate et Rosalie de partir, toutes trois ayant résolue de passer le Nouvel An sur une plage à Ibiza. Les adieux furent brefs, concis, mais chaleureux pour Rosalie et Avie. Kate, toujours aussi droite et effacée, se permit une bise à l’encontre de Carlisle, avant de littéralement s’enfuir. Avie salua à peine Antropy et sa nièce, fuyant aussi vite que possible vers l’hélicoptère qui fila rapidement dans les cieux, sous les yeux exorbités de Tasha, bien à l’aise dans les bras de son père. Quelques heures plus tard, ce fut finalement à Derek de plier bagages, la joue enflée et rouge, depuis son entretient avec Indiana. Une urgence, prétexta-t-il, ainsi que de nombreux problèmes à réglés. L’air à peine désolé d’Antropy le rendit suspicieux, mais Carlisle s’interposa rapidement, le défiant de proférer la moindre parole irraisonnée en sa présence et il fila finalement, comme un paria, bannit à jamais du chalet familial -et peut-être même de leur vie.

Pour être franc, Carlisle n’en avait strictement rien à faire.

En bondissant joyeusement, Antropy claqua la porte derrière lui, venant très vite se réfugier contre Carlisle, qui lui accorda une caresse dans sa masse rousse et désordonnée.

-Tu peux te montrer d’une jalousie par instant...

Son soupir fut conforté par un hochement de tête beaucoup trop fière et alors que Carlisle s’apprêtait à remonter dans leur chambre en sa compagnie, Indiana apparut au fond du couloir, le visage contrarié. Il se mua cependant rapidement en glace en les apercevant, leur annonçant qu’elle et son mari devait également partir, pour une destination qu’il ne leur était pas nécessaire de connaître. Carlisle aurait bien parier sur le Vatican, mais il n’était pas d’humeur à se battre avec elle. Il acquiesça simplement, déposant deux bises sur les joues froides de sa sœur, avant de remonter à l’étage, soupirant bruyamment quand il referma la porte derrière eux. Doucement, il sentit Antropy s’approcher, détachant Tasha de ses bras. Avec un soupir, Carlisle passa une main sur sa nuque, massant ses muscles noués avant de se diriger vers le salon aménagé.

-Alors, ça veut dire qu’on va être tout seul pour le Nouvel An ? lança simplement le roux, alors que Carlisle s’asseyait dans le grand sofa émeraude.

-Il y a de forte chance, d’autant plus que j’offre toujours le congé à Frédérick, afin qu’il rentre un peu chez lui.

Le petit son de contentement qu’eut Antropy fut sans équivoque quand à cette nouvelle. Mais il ne fut rien comparer à celui qui le prit quand Carlisle se prit à frotter les cordes de la guitare qu’il avait décrocher du mur.

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FIN
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