I'll be there for you

Ça me paraissait si inapproprié d'être assis là, à remplir mon rôle d'adjoint en rempli des papiers officiels. Je veux dire, je tenais à mon rôle à la mairie, et je tenais bien le garder pendant la durée du mandat. Mais avec tout ce qu'il se passait dans ma vie, il semblait si irréel que je sois là à remplir des papiers.
Toutes profession, même celles qu'on a envie de faire, avait ses défauts.

Mais en même temps, j'avais retrouvé une vie davantage ordinaire. Si on pouvait considérer qu'un homme ayant la capacité de se transformer en lapin venant de rajeunir pour adopter la personnalité de l'animal qu'il était, vivant dans une ville telle que Storybrooke, pouvait trouver une vie normale. Mais mis à part le fait que je devais me battre pour ma crédibilité dans cette nouvelle apparence, rien d'extraordinaire ne m'était arrivé.

Je pouvais profiter d'une vie paisible pour m'occuper de cette famille que je venais tout juste de réunir et qui me rendait heureux, avec les quelques tracas ordinaires du quotidien. Le quotidien ordinaire ne me ressemblait pas depuis que j'étais devenu Oswald, mais j'avais intérêt à en profiter. Car je ne le savais pas encore, mais j'allais être plongé dans une folie de super-héros dans quelques semaines qui mettra fin à tout répit de routine.

Et de toute façon, ma journée qui s'était annoncé comme ennuyante devint rapidement meilleure, lorsque la voix de ma fille se fit entendre, avec en prime le bonheur d'un donuts.

Je lui souriais immédiatement. Un Oswald ne renonce jamais à une sucrerie. C'était sans doute une des raisons qui justifiaient la bonne entente que j'avais avec les jumeaux, encore plus forte dans ma nouvelle apparence que dans la précédente.

Je m'étais levé, pour m'asseoir sur le bureau, face à elle. Bien sûr que tu peux entrer. Que puis-je pour toi ma chérie ?

Ca aussi, ça paraissait étrange, de l'appeler de la sorte alors que nos apparences semblaient nous rapprocher dans l'âge, mais peu m'importait, c'était ma fille, et j'avais finalement accepté cela.

I'll be there for you

Alors que la moitié du donuts étaient déjà, d'une seule bouchée, entièrement dans ma bouche, gonflant mes joues en me donnant le ridicule visage de la gourmandise (que j'assumais totalement, l'ancien Dyson était trop rabat-joie là dessus, mais moi, pas du tout), mon sourire s'était agrandi davantage lorsqu'elle avait prononcé sa phrase.

Bien sur que je m'en souviens ! Ce petit soucis te torture, j'ai même demandé à Regina qu'on cherche ensemble un moyen de te soigner.

Au début, ça m'avait angoissé, ses pouvoirs incontrôlables. Je tenais réellement à être un bon père pour Kara, et face à cette magie expérimentale, qui n'était pas naturelle et donc difficile à supprimer, j'avais l'impression d'être inutile, de ne pas pouvoir remplir le rôle que je devais avoir pour elle. Alors qu'elle vienne m'annoncer une nouvelle... je m'étais emporté aussitôt, convaincu qu'elle avait trouvé le moyen de s'en débarrasser. Ou mieux, de le contrôler. Ou encore mieux, qu'elle s'en était déjà débarrassée.

Tu as découvert quelque chose ? Tu sais comme faire pour que ça ne soit plus un problème ? Lui demandai-je, sautillant presque sur place.

I'll be there for you

J'avais gravement avalé la fin de mon donuts, la regardant, interdit, avec un mélange d'inquiétude et de peur au fond de moi. Bordel, c'était déjà difficile de savoir comment être un bon père, alors si en plus on foutait un double maléfique à ma fille, j'étais pas sorti de l'auberge ! Pourquoi ma vie ne pouvait pas être simple hein ? Même être un simple toon n'était pas simple puisqu'on finissait dans un monde sans couleur, oublié.

Un monde sans couleur... oublié. Je fis les gros yeux, alors qu'une idée venait de me traverser l'esprit.

Tu es une toon, alors ton double maléfique l'est aussi, c'est obligé ! L'année dernière, on a piégé les propres règles de Wasteland, en envoyant Lukas à l'extérieur avec tous ses souvenirs de nous, à l'intérieur, ce qui a recoloré Wasteland et permis à tous, dont toi, de sortir. Ce qui fait qu'aujourd'hui Wasteland ne fonctionne plus, et qu'il n'y a plus aucun moyen d'y aller, c'est impossible maintenant... Mais les pinceaux de notre père... enfin de ton grand-père, le créateur des toons, qui ont dessiné Wasteland, sont à Storybrooke, avec son apprenti !

Je la regardais avec un visage illuminé par le génie que je venais d'avoir, mais elle ne semblait pas partager mon enthousiasme puisqu'elle ne comprenait pas du tout où je voulais en venir.

J'ai un plan. Un très très compliqué qui va mettre du temps à se réaliser, mais je suis convaincu que ça peut marcher. Je vais demander à l'apprenti du père des toons de créer un nouveau Wasteland, avec les pinceaux il peut le faire dans l'univers des contes, même s'il ne peut pas y entrer. Ca sera long, mais en attendant, on aura aussi du boulot : sache qu'actuellement, je suis le seul qui peut être sensible à l'oubli si un nouveau Wasteland était crée, puisque je peux me transformer en Oswald. Ca ne devrait pas être possible, puisqu'on ne peut pas utiliser de la magie, mais j'ai, en quelque sorte, brisé les règles des toons et quand Regina m'a sauvé, ça m'a ouvert les portes à la magie. Ce qu'on doit faire donc, c'est faire en sorte que ton double transgresse la règle interdite des toons, celui du meurtre. Elle n'a pas besoin de tuer, je ne laisserai pas ça se produire, mais il faut qu'elle le croit.

Je marquais une pause, pour voir si elle comprenait cette partie du plan. Ca allait déjà être long puisque ça n'allait pas être très simple de la ruser de la sorte. Mais au moins, elle sera ouverte à la magie.

Ca devrait la tuer, mais c'est dangereux pour toi aussi puisque vous êtes dans le même corps. Je demanderai à Regina de la sauver comme elle m'a sauvé moi. La deuxième partie du plan ça sera de lui faire boire la potion que Regina m'a fait pour lui permettre de se transformer en toon, et donc, si tu as suivi tu as compris, la rendre sensible à l'oubli. Tout ça, ça sera très long parce que très laborieux. La dernière partie du plan sera la plus délicate, concocter une potion d'oubli pour tout ceux qui ont connu ton double, même à toi même. Et une fois oubliée, elle sera séparée de toi, et envoyée, seule, dans New-Wastebrooke. Tu me suis ?

I'll be there for you

J'avais plongé un regard sérieux et déterminé dans celui de Kara, en posant des mains rassurantes sur ses épaules. Je ne laisserai jamais rien t'arriver. Si c'est Lucy qui décide d'un acte aussi horrible, ça entachera sa conscience. Et les votres sont séparées, puisque tu ne te souviens pas d'elle.

Tous les toons étaient aujourd'hui plus ou moins protégés : les lois des toons les interdisaient à la magie, et grâce à la malédiction, ils avaient perdu les caractéristiques nécessaires pour être victime de l'oubli naturel. Maintenant qu'on en était tous sortis, donc, on ne pouvait plus aller à Wasteland. C'est pourquoi je ne me transformais en Oswald que rarement : pour ne pas risquer de provoquer une seconde fois l'oubli naturel puisque je savais que c'était désormais possible. C'est pourquoi je refusais de faire perdre cette sécurité à Kara. Mon plan était déjà risqué, mais si ça l'exposait à la magie et à l'oubli, j'aurais refusé catégoriquement.

Donc si c'est Lucy uniquement qui aura sa conscience de tachée, le calcule est simple : toi tu seras toujours bloquée à la magie. A aucun moment, ça ne t'ouvrira à l'oubli. C'est bien trop horrible pour que je permette cela.

I'll be there for you

Je regardais ma montre, avec la sensation que cette Lucy allait grandir en puissance au fil du temps, me forçant à courir contre le temps pour libérer ma fille. Mais j'étais confiant. Je devais l'être. Pour elle.

Je sais que tu as peur, tout le monde aurait eu peur à ta place, mais je te fais la promesse que quand tout cela sera fini, car ça sera fini, je le sais, nous serons tous ensemble, pour prendre le thé.

J'avais déjà en tête plusieurs cartes à jouer, visualisant déjà en tête plusieurs idées, et tout un réseau de personnes qui pourraient nous aider. J'haussais les épaules. Ouaip, tout ira bien, je saurai le faire, ça prendra peut être un peu de temps, mais je saurai le faire. Kara, respire, ne t'affole pas, lui dis-je lorsqu'elle se mit à faire les cents pas dans la pièce.

Pour lui répondre, je lui avais souris.

Parce que je te connais. Tu es ma fille. Je saurai toujours si c'est toi, ou Lucy que j'ai face à moi.

Ca aussi, je n'en avais aucun doute. Quand on aimait quelqu'un assez fort, on n'avait aucun risque de la perdre ou de la confondre face à un leurre.