« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
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Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
DEMAIN DES L'AUBE.
| Conte : Sweeney Todd | Dans le monde des contes, je suis : : Mister T.
Lorsque Balthazar avait envisagé sa soirée, à aucun moment il n'avait prévu de la passer à arpenter les égouts. Pourtant, c'était ce à quoi il était occupé présentement. Il était quelqu'un de méticuleusement organisé, et attaché au confort d'une routine rigoureuse devenue indispensable pour son "bien être". Depuis qu'il était à Storybrooke, il en était ainsi, et ce n'était pas le lever de la malédiction qui allait changer ses habitudes, loin de là. Il n'était pas de ceux qui s'enflamment d'une nouveauté ou qui s'émerveillent des petites choses simples de la vie. Non. Balthazar ne les voyaient même pas. Pour lui, l'existence n'était qu'une succession de nuances ternes et grises, parfois obscures. Rien n'éveillait son intérêt. Si quelque chose attirait son attention, il l'oubliait ou l'occultait aussitôt. C'était le meilleur moyen de ne pas s'attacher.
Pourtant, cette nuit-là, après avoir fermé son salon, alors qu'il venait de glisser la clé en argent dans la poche de son pantalon un peu trop large, un éclat de rire le fit frémir. Il venait d'en dessous. Tout d'abord, il crut que des enfants s'amusaient dans les égouts, ce qui aurait été surprenant mais pas impossible. Il commença donc à marcher, indifférent à la pluie qui scindait sa tête et ses épaules. Les rires guillerets redoublèrent d'intensité. Puis, il y eut un cri apeuré. Un petit silence, seulement entrecoupé par la pluie battante. Ensuite, une voix chevrotante s'éleva depuis le caniveau :
"Monsieur ? Monsieur, tu peux m'aider s'il vous plaît ?"
Balthazar se figea. Etait-ce à lui que l'on s'adressait ? Lentement, il pivota sur ses chaussures usées, la tête baissée vers le caniveau duquel ruisselait un torrent de pluie. Deux yeux angoissés brillaient faiblement dans la pénombre. Un regard d'enfant terrorisé.
Loin de se laisser attendrir, l'homme s'approcha d'un pas mesuré puis mit un genou à terre, se moquant que son pantalon s'imbibe d'eau.
"Que fais-tu ici, petit ?" demanda-t-il, placide.
Il observait le gamin avec une méfiance et une précision étudiées.
"Des grands m'ont emmené ici et maintenant je sais plus comment faire pour sortir. Ils sont partis et m'ont laissé tout seul... Tu peux m'aider s'il vous plaît ?"
Il sanglotait à moitié ; son visage crasseux avaient deux traînées plus claires sur les joues. Balthazar le discernait depuis le mince interstice.
"Trouve une bouche d'égout. Il y en a forcément une." répondit-il d'un ton sec.
L'enfant sembla encore plus terrorisé. Il secoua plusieurs fois la tête, la bouche entrouverte et les yeux écarquillés.
"Non, non monsieur ! Je peux pas bouger ! J'ai trop peur ! Y a des monstres dans les égouts !"
Un autre silence. La pluie cinglante. Balthazar braqua son regard implacable sur le gamin. Il lui réclamait son aide. A lui. Un rictus crispa sa mâchoire. C'était à la fois drôle et désespérant...
"C'est pas mon problème." lâcha-t-il finalement d'un ton dédaigneux.
Il s'en moquait si le gamin mourrait ou se perdait. Il n'aidait personne. Il voulait seulement qu'on le laisse en paix. Il avait déjà suffisamment de démons à s'occuper. Il se releva donc et tourna le dos au gosse qui resta pétrifié, trop stupéfait par la cruauté de l'homme pour répliquer quoi que ce soit. Alors que Balthazar s'était éloigné de plusieurs pas, il entendit la voix de l'enfant résonner étrangement derrière lui.
"Johanna a dit qu'elle vous attend, monsieur."
L'homme s'immobilisa. Ce prénom suffit à le terrasser. L'espace d'un instant, une douceur infiniment douloureuse passa dans son regard de pierre. Johanna, sa fille bien-aimée perdue à jamais... Comment ce gamin pouvait-il la connaître ? Etait-elle vraiment à l'attendre tout en bas ? Etait-ce seulement possible ?
Toute pensée cohérente fut aussitôt annihilée de son esprit. Il se retourna et se précipita vers le caniveau.
Mais le petit garçon avait disparu. Il eut beau l'interpeler, le menacer, rien n'y fit. Il n'était plus là.
Balthazar devait se rendre à la sinistre évidence : il fallait descendre dans les égouts. Le môme le poussait dans ses derniers retranchements. Pour lui ce n'était sûrement qu'un jeu. Si jamais l'homme le retrouvait, il se jurait de lui faire payer. On ne se moquait pas de lui impunément.
Il s'engouffra par la première bouche d'égout qu'il trouva, descendit l'échelle glissante et ne sourcilla pas lorsque ses pieds s'enfoncèrent dans l'eau glacée et nauséabonde, en contrebas. Il était animé par une frénésie nouvelle et dangereusement grisante : il était persuadé d'obtenir enfin un éclaircissement sur la disparition de sa fille. Il ne savait ce qu'elle était devenue. Pour lui, elle était restée une enfant, arrachée à ses bras aimants pour être élevée par un juge cruel.
Il commença à arpenter les sous-sols de la ville d'un pas décidé, ses chaussures imbibées d'eau émettant un bruit clapotant. Il s'y enfonçait jusqu'aux chevilles. Puis, il parvint jusqu'à un tunnel plus sec. Désormais, ses souliers provoquaient un bruit de succion déplaisant à chaque pas. Plusieurs fois, il interpela de nouveau le gamin, mais seule sa propre voix lui répondit en écho.
Au bout de quelques minutes, il s'arrêta, le temps de reprendre son souffle. L'atmosphère était oppressante et malsaine. Cependant, il ne nourrissait aucune crainte. La peur était une émotion qu'il avait banni depuis longtemps.
Avait-il perdu la raison ? Suivre un gamin dans les égouts... Voilà donc tout ce qui restait de Benjamin Barker ? Ce nom lui paraissait hanté. Ce n'était plus lui. Il était devenu quelqu'un d'autre. Et pourtant... Un fantôme flou et lointain flottait devant ses yeux humides, à l'autre bout du tunnel... "I'd want you beautiful and pale The way I've dreamed you were Johanna..."
La voix du barbier n'était guère plus qu'un murmure alors qu'il fredonnait cette vieille chanson, sa prière adressée à sa fille. Son timbre rauque ne résonna même pas. Il fut aussitôt avalé par l'égout morbide.
La silhouette gracile et pâle se volatilisa alors qu'il sursautait, s'éveillant de sa somnolence. Il se redressa, s'apercevant qu'il s'était appuyé contre la paroi froide et suintante. Il voulut esquisser un pas mais son pied resta emprisonné dans ce qui semblait être un enchevêtrement d'immondices. Plusieurs branches noires entouraient sa cheville ainsi que d'autres déchets. Il fronça le nez. Un éclair d'argent jaillit dans la pénombre alors qu'il sortait son rasoir. Par plusieurs fois, il tenta de couper et déchiqueter les branchages, mais par un curieux coup du sort, ces derniers résistèrent à l'assaut de la lame affûtée. Balthazar était contrarié : jamais rien n'avait tenu tête à ses rasoirs. Ces branchages devaient être ensorcelés. Il ne voyait pas d'autre explication.
Gardant son arme de prédilection en main, il renversa la tête en arrière et avisa un caniveau à seulement quelques mètres de lui. Visiblement, la pluie avait cessé au dehors, même s'il pouvait voir un aperçu de la rue détrempée depuis le mince interstice.
"Quelqu'un ? Par ici !" fit-il à contrecoeur.
Il avait entendu des bruits de pas mais ignorait d'où ils provenaient. Du dehors ou du tunnel ? Il détestait l'idée d'appeler à l'aide mais en l'occurrence, il n'avait pas le choix. Il se retrouvait dans la même situation que le gamin, à peu de choses près. Le destin est railleur...
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Eulalie
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"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"
"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."
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| Conte : Famille Divine | Dans le monde des contes, je suis : : Capitaine Amazone Sexy
Je détestais le bruit des talons claquant contre le bitume, mais je trouvais en même temps que le son produit avait quelque chose de fascinant. Encore plus maintenant que la pluie avait cessée et que s'y mélangeait le bruit de l'eau lorsque mes pieds touchaient le sol. J'étais partagée entre l'envie de lancer mes chaussures contre la façade d'une des boutiques de la rue, ou celle de continuer à marcher comme je le faisais depuis près de vingt minutes, sans même savoir où je me rendais. Comment une si petite distraction avait pu me faire perdre le fil de ma venue ?
Je crois que le but premier devait être de me 'sociabiliser'. C'était ce dont m'avait parlé Apollon en se rendant compte que je n'avais pas élargi mon cercle de connaissances. Il s'agissait d'après lui de quelque chose de vital, pourtant je me portais très bien et n'était pas à l'article de la mort, cela devait bien vouloir dire que ce n'était pas si important.
Il m'avait dit d'aller voir le monde, de ne pas hésiter, de les accoster, ces gens qui traînaient dans les rues après leur journée de travail. Le soleil se couchait tôt à présent et la nuit était déjà tombé, sans que je n'ai trouvé personne à qui parler. Je n'en avais pas l'envie et il me semblait que les personnes que j'avais pu voir dans les rues ne souhaitaient en rien être dérangé. J'étais bien passée devant un bar, aux airs plutôt animés, mais je m'étais contentée de grimacer en passant mon chemin. Ce genre d'endroits ne m'inspirait pas confiance. J'avais voulu me rendre à la bibliothèque, mais elle était fermée. Alors je me contentais de marcher et, bon sang, que c'était ennuyant.
Ce fut un simple bruit qui me fit tourner la tête, au début, alors que je pensais que mon esprit me jouait des tours. Mais je savais que ce n'était pas le cas : mon ouïe était plus fine que celle d'une simple humaine et, si j'avais entendu quelque chose, c'est qu'il y avait quelque chose. Et ça, c'était intéressant.
« Qui est là ? »
J'étais seule dans cette rue et d'après les histoires d'horreurs que j'avais déjà pu lire ou entendre, c'était souvent dans ce genre de situations qu'une femme finissait éviscérée et que l'on retrouvait son corps découpé des mois plus tard dans un désert lointain. Je ne risquais pas de subir le même sort. J'avais beau ne pas être équipée de mon armure, je ne manquerai pas de faire comprendre à quiconque chercherait à me décapiter que ce n'était pas une bonne idée. Mais je pourrai au moins raconter ma mésaventure au Gardien en rentrant et lui faire comprendre qu'il avait tord.
Seulement, personne ne se jeta sur moi (ce dont je n'allais pas me plaindre non plus). Le bruit semblait venir d'ailleurs. De plus bas.
Je m'étais penchée en avant, affichant un regard plein de surprise et d'incompréhension en discernant un visage dans la pénombre du caniveau.
« Je vous ai déjà vu. » J'avais fini par dire ces mots en le dévisageant avec insistance. « Vous êtes le barbier. »
J'étais plutôt fière d'être capable de me le remémorer. Mais je fis en sorte de ne pas afficher trop longtemps ma satisfaction, puisque cela ne semblait pas être approprié à la situation. J'avais un instant hésité à lui demander si il vivait sous terre – bien que ce soit un drôle d'endroit à s'installer – puisque son expression laissait penser que ce n'était pas le cas.
« Oh ! Vous avez besoin d'aide. »
Je ne m'étais pas rendue compte que lui parler ne ferait en rien avancer sa situation. Je n'avais peut-être pas trouver d'étranger à qui faire la conversation ce soir, mais je pouvais faire une bonne action. Je m'imaginais qu'aider une personne en détresse faisait partie du processus d'apprentissage de cette fameuse 'sociabilisation'. Je m'étais accroupie pour entourer de mes mains la petite grille qui nous séparait. D'un coup sec, je l'avais tiré et arraché au sol sans grande difficulté, la posant à côté de moi. Ce n'était qu'une formalité. Cela n'aiderait pas l'homme à passer, certes, mais j'étais plus petite et certainement plus agile, sans vouloir me vanter. Habilement, je passais mes jambes dans la fine ouverture que j'avais crée, m'y faisant glisser le plus souplement possible.
J'en avais oublié les talons. C'est ce que je finis par bien vite réaliser lorsque mes pieds s'enfoncèrent dans le tas d'immondices qui jonchaient le sol. Je ne lâchais pas une grimace, juste un soupir, me baissant pour retirer ces chaussures devenues inutiles que je pouvais tout aussi bien abandonner ici. Elles ne me manqueraient pas. Heureusement que cette fois j'avais opté pour un jean, cela dit, j'aurai certainement regretter le choix de la robe.
« Vous vous promenez souvent ici ? C'est... sombre. »
Mon regard avait fait le tour bien vite de l'endroit où je me trouvais, l'odeur me faisant froncer le nez.
« J'ai oublié de vous dire bonsoir. » lançais-je ensuite à l'attention du barbier en me retournant vers lui en tendant ma main, maintenant que nous étions face à face.
Même si je ne me permettrai aucune remarque puisque chacun faisant bien ce qu'il voulait, je ne voyais vraiment pas ce qui avait pu l'attirer en ces lieux si étranges. Et surtout je ne comprenais pas pourquoi il était resté si éloigné de l'ouverture du caniveau.
« Vous êtes coincé ? » J'avais penché la tête sur le côté, sincèrement intriguée. Même si je ne comprenais pas vraiment ce qui se passait.
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Balthazar Graves
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| Conte : Sweeney Todd | Dans le monde des contes, je suis : : Mister T.
Une voix féminine. Les pas se rapprochèrent, vifs et sonores. La personne portait des talons qui claquaient contre le bitume détrempé. Une fois encore, Balthazar tenta de se libérer par lui-même, mais les branchages résistaient encore et toujours aux multiples coups de rasoir. De rage, il fit chanter la lame dans l'air. Cette dernière poussa un léger sifflement réprobateur. Puis il referma ses doigts contre le revers, cachant le rasoir dans sa manche de veste. Après tout, il ne savait pas à qui il avait à faire. Il n'avait aucune confiance en le genre humain. L'individu le plus innocent du monde pouvait se révéler être la pire des pourritures.
Une lueur d'étonnement passa dans son regard alors qu'il entendait la jeune femme prétendre le connaître. Légèrement intrigué, il releva la tête afin de la détailler à travers la petite grille, mais elle l'arracha bientôt pour se glisser par l'ouverture et le rejoindre. S'agissait-il d'une cliente ? Son cercle de connaissances n'était guère plus large. Dans la pénombre, son visage ne lui rappela rien de particulier. Elle se déplaça légèrement et une tache de lumière pâle, provenant sans doute d'un réverbère en haut, lui révéla une chevelure d'un roux unique et flamboyant.
Le barbier éluda sa question. Elle n'avait pas besoin de savoir ce qu'il fabriquait dans le boyau d'un égout en pleine nuit. Lui-même ne savait plus très bien la raison qui l'avait poussée à venir.
"Il y avait... un gamin." marmonna-t-il en se massant le front brièvement. "Il a dû se perdre..."
Je dois trouver Johanna. songea-t-il brusquement. Non... elle n'est pas ici. Réfléchis. Elle ne vit pas dans les égouts.
Il secoua fugacement la tête, le regard perdu dans le vide. Presque hébété, il cligna des yeux pour observer la main tendue de la jeune femme sans comprendre ce qu'elle cherchait. Etablir un contact. Une formule d'usage. Une politesse. Cela lui semblait si dérisoire en un tel lieu, à la frontière de la folie. Il l'ignora.
« Vous êtes coincé ? »
Etrangement, dès qu'elle eut posée sa question, il sentit les branchages relâcher leur emprise autour de sa cheville. Les branches s'écartèrent lentement de lui pour se laisser emporter par le courant d'eau glacée qui serpentait entre leurs pieds. Plus aucun doute possible : cet endroit était ensorcelé. Il y avait quelque chose dans les égouts.
"Laissez-moi." grommela-t-il d'un ton rauque.
Il esquissa quelques pas incertains et l'eau nauséabonde remua contre ses chevilles. Il devait continuer seul, il devait...
A mesure qu'il avançait, il avait l'impression que ses pieds s'enfonçaient de plus en plus profondément dans l'onde, que cette dernière devenait inexplicablement compacte et oppressante, comme du goudron. Il peinait à se déplacer, pourtant il continua. La curiosité et l'envie de savoir étaient éclipsées par une lumière bien plus brillante qu'il ne pensait plus entrevoir : celle de l'espoir ; il avait réanimé ce qui était mort en lui. Une frénésie presque maladive s'était emparée de lui. Ses membres tremblaient alors qu'il marchait, le regard braqué sur le bout enténébré du tunnel. Il était persuadé d'obtenir enfin l'ombre d'une réponse concernant sa fille.
Au bout d'une minute, il crut entendre une enfant chantonner d'une voix fluette. Il se stoppa net avant d'accélérer l'allure. Il courut même sur les derniers mètres, avant qu'une odeur encore plus épouvantable que les autres ne le force à remonter le col de sa veste devant son nez. Pourtant, il continua d'avancer. Il connaissait cette odeur de chair en putréfaction. Elle lui rappelait la cave de Mrs. Lovett lorsque le reste des corps étaient entassés près du pressoir, avant de finir brûlés.
Le boyau du tunnel se poursuivait par un coude. Il se mordit l'intérieur des joues jusqu'au sang avant de pivoter lentement sur ses pieds. A l'instant où il posa les yeux sur le cadavre recroquevillé contre la paroi, il vacilla légèrement sur ses pieds. Non, il ne pouvait croire que...
Le corps était petit, décharné. Les os étaient apparents par endroits, comme si ce qui l'avait dévoré avait eu l'appétit coupé en plein milieu de repas. Les chairs en décomposition semblaient flotter en partie sur l'eau sombre. Du sang séché, devenu marron, maculait la paroi au-dessus du cadavre.
Pendant plusieurs minutes, Balthazar resta parfaitement silencieux, détaillant d'un oeil accru chaque partie de l'anatomie du corps presque méconnaissable tant il devait croupir depuis longtemps en cet endroit. Enfin, il articula :
"C'est un chien."
Le soulagement en était douloureux, car il avait cru en premier lieu qu'il s'agissait du corps d'un enfant. De sa fille, peut-être. Il n'aurait pu le supporter. Désormais, il n'entendait plus aucune voix chantonner dans le tunnel. Personne ne l'appelait. Il devait se rendre à l'évidence...
"Pourquoi m'avez-vous suivi ?" demanda-t-il brusquement à la jeune femme qui se tenait près de lui.
Il avait occulté sa présence jusqu'à maintenant, car il ne comprenait pas son acharnement. Nul ne reste à patauger dans les égouts sans raison.
"Vous avez entendu, vous aussi ? Cette... voix ?"
Son ton était devenu hésitant alors qu'il avait tourné la tête vers la jeune femme. Il souhaitait en avoir le coeur net. Il n'était pas fou. Il se confortait dans l'idée que la routine dans laquelle il s'était enfermée l'aidait à se contrôler. Un discret coup d'oeil à sa montre lui apprit qu'il allait bientôt être vingt heures quinze ; or il n'était pas chez lui à regarder les informations à la télévision. C'était une première depuis... son arrivée à Storybrooke. Jamais il n'avait fait autre chose en plus de trente et un ans à cette heure précise.
Comme pour se rassurer que tout irait bien malgré tout, il serra davantage le rasoir au creux de sa main. Il sentit trop tard la larme diablement aiguisée caresser sa chair un quart de seconde trop longtemps. Il grimaça et ouvrit sa paume. Une mince traînée sanglante serpentait en travers de sa ligne de vie. Il eut un petit rictus désabusé. Sombre ironie...
Puis, il reposa les yeux sur le cadavre du canidé, dont les entrailles béantes servaient de festin à quelques mouches.
"Quelque chose l'a mangé." supposa-t-il, promenant un regard nullement impressionné sur le corps en décomposition. "Peut-être des rats, peut-être autre chose..."
Il attendait de voir si elle avait un avis sur le sujet. Après tout, comme elle était à ses côtés, autant qu'elle ait une utilité.
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Je crois que j'étais supposée partir et le laisser, pourtant il avait demandé à ce que l'on vienne vers lui, non ? Alors j'avais préféré ignoré le fait qu'il ne me serre pas la main, peut-être que ce n'était pas la chose à faire et qu'en certaines circonstances, se dire bonjour était inutile. Je tâcherai de ne pas l'oublier. Il avait l'air d'avoir oublier ma présence, alors qu'il s'était éloigné pour s'engouffrer davantage dans l'obscurité des égouts. J'aurai très bien pu remonter à la surface et oublier cette rencontre, mais cela signifiait retourner marcher dans les rues sans but précis. Je n'aimais pas ça. Alors je lui avais emboîté le pas, même si avoir les pieds nus n'étaient pas des plus agréables en cet endroit. J'étais curieuse de savoir ce qu'il pouvait bien faire là.
J'avais dû accélérer pour arriver au même instant que lui face au cadavre gisant à même le sol. Même si l'odeur était insoutenable, je n'y prêtais pas attention, dévisageant le corps dans un état de décomposition plus qu'avancé. C'était un tableau assez macabre pour être honnête, mais j'en était trop détachée pour ressentir le moindre dégoût. Je me contentais de le fixer, ce qui pouvait avoir l'air un peu malsain mais ce n'était que pour tenter d'identifier ce qu'avait pu être ce pauvre être.
Le barbier eut la réponse à cette question avant moi, mais sur un ton qui ne semblait pas si impassible que ça. Si ce n'était qu'un chien, alors... Alors ça voulait dire quoi ? On était à la recherche d'animaux de compagnie lâchement abandonnés et laissés seuls ici pour mourir dans d'atroces souffrances ? Ou alors ce n'était pas du tout ce à quoi il s'attendait, peut-être.
« Parce que je n'ai rien d'autre à faire. » répondis-je à son interrogation, sans hésiter une seule seconde.
L'ennui était une chose que j'avais bien du mal à supporter et même si je ne voyais pas vraiment dans quoi je m'étais embarquée, c'était toujours plus distrayant que ce que je faisais précédemment. Puis, rien ne disait qu'il n'aurait pas de nouveau besoin d'un peu d'aide. Au moins, je serai présente si cela se produisait. Je me sentais plus utile ici que dehors à marcher.
Ma tête se pencha sur le côté à sa deuxième question, me concentrant sur les bruits environnants pour chercher de quoi il pouvait bien parler. Mais aucune parole ne parvint à mes oreilles, je n'entendais que les gouttes d'eau qui pouvaient encore tomber et les clapotis des égouts. Rien de bien intéressant. Presque déçue, je secouais la tête de gauche à droite. J'aurai aimé pouvoir l'entendre aussi.
« Vous vous êtes fait mal. »
J'avais prononcé ces mots en sentant soudainement cette odeur de fer bien spécifique au sang. Elle n'allait pas avec le décor, pas non plus avec le cadavre à nos pieds. Tout était fade autour, rance et putride. Cette effluve soudaine était fraîche et j'avais pu distinguer ce léger changement d'expression qu'il avait eu, en regardant sa main.
« Si vous ne désinfectez pas, vous pouvez attraper une infection, surtout dans un lieu comme celui-là. Je crois que dans certains cas il faut même amputer, même si ce serait dommage de perdre votre main... comme vous êtes barbier. Vous ne pourriez plus travailler. »
J'avais sorti un mouchoir en tissu d'une de mes poches, avant de le lui tendre. J'en avais toujours un, même si ça ne me servait strictement à rien. C'était une habitude sans que je ne sache trop d'où elle venait.
« Pour nettoyer. »
C'était le minimum à faire. Je n'avais que peu de connaissances en médecine, ce n'était pas une de mes spécialités, ni celle d'Hyperion. Je n'en avais pas besoin et lui non plus, à l'évidence. Mais il me semblait utile de préciser à cet homme les risques qu'il encourrait, j'avais lu certaines choses à ce sujet. Le corps humain était tellement faible.
« Je ne m'inquiéterai pas du fait qu'on l'ait mangé, mais plutôt des causes de sa mort. Elles peuvent bien entendu être naturelles. Les chiens s'isolent lorsqu'ils sentent venir l'heure de leur mort. Même si venir dans un tel lieu est assez original... » J'avais détourné mon regard du corps pour le reposer sur l'homme à côté de moi. « Ou alors, il a été tué. Les tueurs en série commencent par s'entraîner sur des animaux. Je l'ai vu dans un reportage. »
J'avais dis ces mots d'un ton totalement détachée, peu inquiétée par ce qui pouvait s'être produit. Je me savais capable de me défendre.
« Mais il est là depuis longtemps, je doute que la personne qui l'ait éventré ou qui ait pu le manger soit encore dans les parages. »
Je ne comprenais pas pourquoi qui que ce soit aurait envie de se nourrir sur un chien mort, à moins d'être totalement coupée de la réalité et d'être coincée dans ses égouts depuis des décennies, mais c'était une possibilité.
« La voix que vous entendez ne vous a rien dit à ce sujet ? »
Cette question aurait pu sembler stupide, mais il était peut-être animé de divination sans même en avoir conscience. Ou son esprit lui jouait simplement des tours. A moins qu'il ne s'imagine des choses qui n'existaient pas. Je ne pouvais me permettre de juger de sa santé mentale en si peu de temps.
« Nous devrions avancer. »
Je ne savais pas vraiment pourquoi je mettais remise en marche, avec cette envie de continuer cette balade plus qu'originale. Il y avait peut-être d'autres choses à voir. C'était comme une visite d'un musée plutôt glauque. Celui des dessous de la ville, des choses cachées. C'était presque excitant.
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Balthazar Graves
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Il coula un regard légèrement surpris dans la direction de la jeune femme. Le fait qu'elle se soucie de son bien-être l'étonnait. Il n'avait pas pour habitude d'inspirer les autres à prendre soin de lui. C'était une notion qui lui semblait appartenir au domaine de l'invisible, voire de la chimère. Si son visage n'était pas si crispé, il aurait peut-être même esquissé un sourire ironique. De toutes façons, ses muscles faciaux n'étaient plus habitués à ce genre d'exercice.
Placide, il écouta la jeune femme énoncer les risques encourus suite à une plaie non désinfectée. Cherchait-elle à l'inquiéter ? Si elle avait su par quoi il était passé avant d'arriver à Storybrooke, elle ne se serait pas donnée cette peine. Son minuscule exposé provoqua une once d'amusement en lui. Il se contenta de la fixer sans ciller, jusqu'à ce qu'elle lui tende un mouchoir en tissu. Sans un remerciement, il s'en saisit et le pressa contre la coupure. Une douleur aiguë traversa sa main, mais il se contenta de contracter davantage la mâchoire. La souffrance physique n'est absolument rien quand on a connu bien pire.
Il garda le mouchoir contre sa paume tout le temps où la jeune femme fit des suppositions sur le cadavre du chien. Elle ne ressemblait pas à tous ces gens qui hurlaient de peur ou tournaient de l'oeil en présence de la mort. Au contraire, elle se montrait sereine et réfléchie. Ses théories étaient intéressantes. Il haussa un sourcil en l'entendant prétendre que les tueurs en série s'entraînaient d'abord sur les animaux. Il faillit préciser que tous n'étaient pas dans ce cas, mais se retint à temps. Inutile d'affirmer des choses qui pourraient le trahir. Dans son cas, il s'était d'abord exercé sur la gorge d'un autre barbier, un charlatan qui avait cherché à le faire chanter. Cela avait été une réussite, si bien qu'il ne s'était jamais demandé s'il devait s'entraîner sur les chats errants ou les rats. Pirelli avait été d'une aide précieuse. Au moins, il avait été utile dans la mort, à défaut d'avoir été nuisible toute sa vie.
Une question le taraudait. Qui aurait voulu manger un chien ? Pourquoi ? N'y avait-il rien de plus comestible ? Un tueur en série avait toujours un motif, un but.
La voix de la jeune femme le sortit une nouvelle fois de ses sombres pensées, et il eut confirmation qu'elle n'avait pas entendu la voix enfantine qui avait chantonné dans le dédale de tunnels. Provenait-elle uniquement de son imagination ? Dans son désespoir, avait-il inventé une voix à son infortunée Johanna ?
Accablé, les yeux baissés sur le cadavre, il secoua lentement la tête afin de répondre à la jeune femme.
A son grand étonnement, cela n'empêcha pas la rousse de stopper l'enquête. Elle suggéra de poursuivre le chemin et commença même à avancer dans le tunnel. Il la rattrapa en quelques pas clapotants. Du coin de l'oeil, il remarqua la lueur exaltée qui brillait dans le regard de la jeune femme. Cette lumière qui s'était éteinte depuis longtemps chez lui... Qu'avait-elle donc à gagner à l'accompagner dans ses recherches ?
"Eulalie." dit-il brusquement d'un ton coupant.
Ce mot avait fait claquer sa langue contre son palais par deux fois, en raison des deux "l" séparés par une voyelle. Il venait de se souvenir de son prénom. Une brève flaque de lumière provenant de la rue lui avait révélée une chevelure luxuriante d'un roux peu commun ; il n'en avait pas fallu davantage pour qu'il se rappelle d'avoir déjà vu cette personne. Peu de choses accrochaient sa mémoire.
Sans cesser de marcher à grands pas, il lui rendit le mouchoir. Il était maculé de trois petites taches ensanglantées.
"Vous m'avez évité une mort certaine." maugréa-t-il, en écho à ses mises en garde passées.
Ce n'était pas de l'humour, rien d'autre qu'une sombre ironie. La jeune femme pouvait l'interpréter comme bon lui semblait. Il s'en moquait. Sans un regard à sa main, il poursuivit son chemin. Il savait que la blessure n'était pas profonde. Quand bien même, il ne montrait que peu d'intérêt à sa propre vie.
Leur avancée à travers le dédale de tunnels fut longue et pénible, à croire que les égouts n'avaient pas de fin. Ils ne rencontrèrent pas âme qui vive. A mesure qu'ils évoluaient, la température chuta de plusieurs degrés, ce qui conforta Balthazar dans l'idée qu'il touchait au but.
Enfin, ils parvinrent jusqu'à une voie sans issue, un boyau qui s'achevait par un cul-de-sac. L'obscurité était presque oppressante. Une odeur douceâtre de moisi flottait dans l'air. La seule source de lumière, timide, provenait d'une grille située au plafond. L'accès se faisait par une échelle glissante en métal, fixée contre la paroi.
"C'est ici." énonça Balthazar, assuré.
Leur enquête s'achevait à cet endroit. Il en était persuadé. Il se sentait arrivé à l'aboutissement de cette sombre affaire. Une sorte d'exaltation s'empara de lui et il monta résolument l'échelle. Une fois arrivé en haut, il entreprit de soulever la grille mais elle résista. Il insista et insista encore, sans succès. Quelque chose pesait dessus. Pourtant, rien ne pouvait y être posé puisque la lumière passait à travers les fentes. Il leva la tête et remarqua alors que la grille était devenue opaque. Pourtant, il voyait toujours plus ou moins. C'était incompréhensible.
Sortant de nouveau son rasoir, il entreprit de gratter les différents interstices. Tout d'abord, de la poussière doucereuse se déposa sur son visage. Puis, il sentit bientôt des gouttes chaudes à l'odeur métallique tomber sur son front et ses joues. Du sang. Il en reconnaissait le parfum nauséabond mais enivrant, d'une certaine façon.
Imperturbable, il continua de gratter de la pointe de son rasoir, jusqu'à ce que la lumière passe de nouveau à travers la grille. Là, il entendit un petit grincement, comme si elle cédait enfin. Sans attendre, il la souleva et la posa de côté, avant de terminer de grimper.
Il jeta alors un regard indécis à la cave dans laquelle il venait d'entrer, car c'était la sienne. Il la reconnaissait. Elle était vide et sale, emplie de poussière et de toiles d'araignées. L'air y était vicié car le barbier ne prenait pas la peine d'aérer cet endroit dans lequel il ne se rendait jamais, hormis en automne lorsqu'il devait allumer la chaudière, et au printemps quand il l'éteignait. Il s'agissait d'ailleurs du seul "meuble" de cette pièce au plafond bas : elle trônait dans un coin, tel un monstre de fer noir dans la pénombre. Les flammes dansaient à travers la porte grillagée, lui dessinant un sourire mauvais et sournois.
Balthazar adressa à peine un regard à Eulalie qui venait de le rejoindre, trop focalisé sur la grille dégoulinante de sang. La jeune femme ne semblait pas s'en formaliser. Ses mains en étaient maculées puisqu'elle avait agrippé les barreaux de l'échelle, et elle avait également une trace vermeille sur un coin de la joue. Comment pouvait-elle se montrer si détachée ? Lui-même ne parvenait plus à être impassible par rapport à cet étrange phénomène. D'où venait tout ce sang ? A qui appartenait-il ?
Dérouté, il passa une main sur son front puis observa ses doigts rouges.
"C'est ma cave." déclara-t-il enfin d'un ton contracté. "Je ne comprends pas."
Il s'abîma dans le silence, les yeux toujours fixés sur la grille et le sang.
"Quelqu'un cherche à remuer le passé."
Il avait à peine murmuré ces mots, aussi raide qu'un mort. Puis, mécaniquement, il se pencha pour faire de nouveau glisser la grille sur l'égout, dans l'intention dérisoire de fermer l'accès aux souvenirs.
Se redressant, il accorda enfin un regard à la jeune femme. Le sang sur sa joue et ses mains prenait une teinte plus marron. Il était en train de sécher. Cela ne la gênait pas ?
"Qui êtes-vous ?" demanda-t-il, suspicieux.
N'était-elle pas apparue à l'instant où il en avait eu le plus besoin ? Ses réactions n'avaient rien de naturelles ni de normales. Etait-elle derrière tout ceci ? Savait-elle qui il était en réalité ? Cherchait-elle à le faire chanter ? Que voulait-elle ? De l'argent ? Il allait lui en donner. Oh, ça oui...
Ses doigts caressaient le rasoir toujours dans sa main, à demi caché dans sa manche, alors qu'il avançait lentement vers elle, son regard braqué dans le sien.
"Je ne connais personne qui soit aussi détaché que vous l'êtes présentement. Rien ne semble vous atteindre ; ni le cadavre du chien et encore moins le sang sur vos mains et votre joue. Qui accepterait de suivre un parfait inconnu dans les égouts ? J'en conclus que vous savez déjà tout, et que vous devez sans doute beaucoup vous amuser à mes dépens."
Sa voix était doucereuse. Il n'avait plus autant parlé depuis des années. A mesure que la lumière se faisait sur toute cette affaire, le sang battait plus vite à ses tempes. Il n'acceptait pas que l'on se moque de lui.
"Alors je ne le redemanderai plus : qui êtes-vous et que voulez-vous de moi ?"
Il se stoppa devant elle, le bras toujours au repos, le rasoir toujours caché. Pour l'instant. Il n'avait pas cillé une seule fois, l'enveloppant d'un oeil perçant afin qu'elle se sente traquée, démunie, faible. A sa merci.
Cette éventualité provoqua un léger frisson le long de son échine, qu'il n'avait plus ressenti depuis des années. Grisant et terriblement... fatal.
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Eulalie
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"Qu'est-ce qu'elle me veut encore celle-là..."
"Coucou TortueMan, je t'ai manqué ?"
"Je sais que j'ai une mauvaise réputation
mais de là à garder une distance de sécurité..
tu abuses, Emmet."
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Je l'avais patiemment observé s'acharner sur cette grille, attendant en bas, les mains jointes. J'avais hésité un instant à lui proposer mon aide, ne doutant nullement de ses capacités mais me doutant que ma force certainement supérieure m'aiderait à accomplir cette tâche plus rapidement. J'avais cependant préféré épargné son ego qui aurait sans doute été blessé par une telle proposition et m'étais contentée de le fixer, affichant un subtil sourire lorsqu'il parvint enfin à soulever la grille. Il n'était pas plus mal qu'il l'ait fait de lui-même, les humains étaient toujours satisfaits de ce genre de petites victoires, n'est-ce pas ?
J'avais attendu qu'il ait disparu à l'intérieur de la pièce à laquelle menait cette échelle avant de le suivre. Il avait beau avoir affirmer que l'enquête s'achevait là, comme une certitude, il me semblait que tout n'était pas encore résolu. On ne savait toujours pas ce qui était arrivé à ce chien, ou pourquoi il entendait des voix qui l'avait attirés dans des égouts. Surtout s'il s'agissait de sa cave, comme il venait de le dire, il aurait semblé plus judicieux de l'y faire venir par... la porte de la cave qui devait se trouver chez lui. Tout aurait été plus simple. Plus rapide, aussi.
J'observais rapidement la pièce sans y porter grand intérêt, ne voyant pas en quoi une cave poussiéreuse pouvait avoir la moindre importance, à moins que le chemin que nous avions parcouru jusqu'ici ne cache un message pseudo-métaphorique comme il y en avait souvent dans les bouquins ou les films. Je n'étais pas très douée pour déceler ce type de subtilités. Dans les livres, oui, mais pas dans la vraie vie.
« Qui êtes-vous ? »
La question me fit redresser la tête, sourcils froncés, dans la direction du barbier. Il me regardait d'une étrange manière et il se rapprochait. Cette question n'était pas anodine, cela se sentait dans le ton qu'il avait emprunté, avant de se confirmer avec la suite de ses paroles. Etait-ce un interrogatoire ou quelque chose qui s'en rapprochait ? Je n'en avais jamais subi auparavant mais la définition même de ce mot semblait correspondre à ce qui se passait, même s'il manquait pour l'instant mes réponses à ses interrogations.
Je m'étais redressée, droite devant lui, qui semblait le plus imperturbable du monde. Il avait l'air persuadé de choses que je ne comprenais pas. Il pensait que je me moquais de lui. Je n'étais pas en train de rire, pourtant, ni de faire de l'humour.
« Je dois avouer avoir du mal à déceler ce qui vous fait vous interroger à mon sujet, mais si vous estimez qu'il est nécessaire que je vous en dévoile plus sur mon identité, ça ne me dérange pas. »
Les personnes que je côtoyais généralement ne me le demandait pas puisqu'elles le savaient déjà.
« Je suis une créature d'Hyperion, une amazone plus exactement. Ma mission est normalement de détruire Surt mais il ne m'a pas créée pour cela, plutôt pour que j'apprenne à le connaître. Je ne vous ai suivi que par curiosité. Pour me socialiser également, il paraît que c'est important. En aucun cas je ne suis là pour vous tourmenter, je ne vois pas ce que cela pourrait bien m'apporter. »
J'avais prononcé ses mots sans le quitter des yeux, me demandant bien ce qu'il pouvait s'imaginer comme histoires pour me prendre pour cible de manière si soudaine.
« Quant à ce cadavre que nous avons vu tout à l'heure, il me semblait inutile de m'en apitoyer. Le chien était déjà mort. »
Et la vue des cadavres ne me faisait pas grand chose, c'est vrai. Je ne les trouvais pas plus dégoûtants qu'autre chose, puisque tous les êtres vivants de cette planète, humains ou animaux, finiraient par se décomposer un jour ou l'autre. J'ignorais si le fait de ne pas posséder d'âme me rendait plus insensible que la moyenne à ce sujet, mais je ne voyais pas d'intérêt à être écoeurée et à me lamenter, cela n'aurait fait que nous faire perdre notre temps. Autre chose me perturbait cependant et j'observais mes mains un instant, avant de les passer sur ma joue, perplexe.
« Le sang que vous évoquiez... Je n'en ai pas la moindre trace. Je suppose qu'en plus des voix que vous seul entendez, vous voyiez aussi des choses qui m'échappent. »
Mes sourcils s'étaient froncés et j'avais penché la tête sur le côté, me montrant plus intriguée alors que je reposais mes yeux sur cet homme face à moi. Il me trouvait étrange mais il l'était bien plus qu'il ne le laissait paraître.
« Pourquoi pensez-vous que quiconque chercherait à vous faire du tord ? » répliquais-je, considérant que j'avais répondu comme il se devait à ses questions.
J'avais fait un pas dans sa direction. Je me demandais si il l'avait mérité, si il avait fait quoi que ce soit ayant pu déclencher un désir de vengeance ou un retour de choses, même si c'était une notion que j'avais du mal à cerner dans toutes ses subtilités.
« C'est la première fois, que vous voyiez des choses qui échappent aux autres ? » J'étais fortement déçue de ne pas être capable de percevoir ce que lui percevait, mais il n'y avait que deux façons d'expliquer cela. « Soit tout est dans votre tête, ce qui serait inquiétant. Soit la 'personne' qui veut s'amuser à vos dépens est capable de ne montrer ces choses qu'à vous, ce qui serait tout autant inquiétant. »
J'avais tenté d'adopter le même ton que lui, un peu mystérieux, mais je ne devais pas être des plus convaincantes. J'avais beau être attentive, aucun détail autour de moi n'attirait particulièrement mon attention.
« Vous voyiez d'autres traces de sang ? Elles mènent sans doute quelque part. » J'étais animée par ce désir d'en apprendre plus, trouvant que la situation était de plus en plus étrange et qu'elle méritait que l'on cherche davantage d'informations. « Ou nous pouvons aussi rester ici et vous pouvez continuer à m'interroger si vous le préférez, même si cela ne vous permettra pas d'en apprendre plus. »
Il avait peut-être raison, rien ne m'atteignait et je suivais un inconnu dont je ne savais rien. Après tout, si ce n'était son métier et qu'il était aussi le coiffeur de Lily, mes informations à son sujet s'arrêtaient là. On pouvait affirmer qu'elles étaient bien minces. Mais, même si c'était dans un contexte original, j'apprenais à connaître des gens comme on me l'avait demandé. De plus, que cet homme soit fou ou persécuté, ces deux possibilités me faisaient penser que le laisser seul n'était pas une très bonne idée.
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Balthazar Graves
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Je marcherai les yeux fixés sur mes pensées,
Sans rien voir au dehors, sans entendre aucun bruit,
Seul, inconnu, le dos courbé, les mains croisées,
Triste, et le jour pour moi sera comme la nuit.
DEMAIN DES L'AUBE.
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Balthazar fixait la jeune femme sans ciller tandis qu'elle se justifiait. Silencieux, il se concentrait pour déceler le moindre signe de nervosité qui trahirait le mensonge. Cependant, elle était d'un calme olympien. Nul ne serait resté aussi serein après avoir arpenté des égouts et s'être retrouvé dans une cave sordide. Il en conclut donc qu'elle était profondément différente des gens que l'on rencontre habituellement, et ce qu'elle lui apprit sur sa véritable nature termina de l'en persuader. Une amazone créée par un titan. Le barbier, de part sa personnalité taciturne et introvertie, ne savait que peu de choses sur l'étendue divine du problème. Il ne s'y intéressait tout simplement pas. Le mot Surt ne lui évoqua rien de particulier. Ce genre de choses ne le concernait pas. Si l'apocalypse venait, il l'accueillerait bras ouverts, sans sourciller. Après tout, nous méritons tous de mourir.
L'ombre d'un rictus passa sur son visage en l'entendant prétendre vouloir se sociabiliser avec lui. Elle n'aurait pu choisir plus mal. Il souffrait de la moindre compagnie. Le simple fait de sentir quelqu'un tout à côté le plongeait dans un état d'agitation interne qu'il tentait de contrôler tant bien que mal, à chaque seconde. Il luttait continuellement pour repousser les pulsions primales qui l'habitaient.
Eulalie piqua sa curiosité en prétendant ne pas voir le sang. Il tourna la tête vers la grille maculée d'un liquide rouge sombre, avant d'observer ses mains sur lesquelles il sentait ce dernier sécher et provoquer une sensation à la fois désagréable et familière... Il serra brièvement les poings, refermant les doigts sur le rasoir. Il avait décidé de croire la jeune femme car si elle mentait, alors elle était une actrice redoutable. Il éluda sa première question, se contentant de ranger la lame en argent dans son étui, puis de la glisser dans la poche de son pantalon. Elle n'avait pas besoin de savoir ce qui le tourmentait.
"Oui, c'est la première fois." marmonna-t-il à la seconde question.
Les théories de la jeune femme étaient intéressantes. Il ne savait à laquelle des deux accorder le plus de crédit. La possibilité de devenir fou ne l'étonnait pas particulièrement. Après tout, les fantômes de ceux qu'il avait tués ne venaient-ils pas le hanter chaque soir, à son chevet ? Il accueillait cette hypothèse comme une tragique fatalité. Cependant, il doutait. Quelque chose manquait. Les apparitions et les voix qu'il avait entendues avaient bien trop de corps et d'intensité. Son cerveau ne pouvait produire un tel sens du détail. A moins que les aléas de la folie ne développent une faculté mentale au-delà de toute espérance ?
Abîmé dans ses sombres pensées, le barbier secoua à peine la tête pour répondre à l'amazone. Non, il ne voyait pas d'autres traces de sang. Seul l'égout en était gorgé et curieusement, le liquide ne se figeait et ne se ternissait pas ; il restait luisant et fluide, comme s'il demeurait frais. Ce qui était tout bonnement impossible.
Soudain, la chaudière en fonte qui trônait dans un coin de la pièce eut un sursaut et les flammes à l'intérieur augmentèrent sensiblement pendant quelques instants, dispensant une lueur rougeoyante à travers la grille en métal. Balthazar observa à la dérobée la chevelure de l'amazone s'embraser dans la lumière. Puis, la chaudière retrouva son calme habituel dans un crépitement de bois. Le barbier n'en fut nullement intrigué : il s'agissait d'un vieux modèle capricieux.
"Partez." dit-il brusquement d'un ton engourdi.
Si elle n'était pas mêlée à cette histoire, elle n'avait pour lui aucune utilité. Il réfléchirait mieux en étant seul.
Il se rendit vite compte qu'il lui demandait de prendre congé alors qu'elle était entrée chez lui par la cave. Il ne pouvait pas lui imposer d'emprunter les égouts pour repartir. Il jeta un vague coup d'oeil à la grille ensanglantée, avant de désigner l'escalier en bois poussiéreux. Il n'avait monté que trois marches quand il entendit sonner. Surpris, il baissa la tête vers Eulalie et lut dans ses yeux qu'elle avait également entendu. Qui sonnait chez lui à une heure pareille ? Il ne pouvait s'agir d'un client et il possédait un cercle de connaissances beaucoup trop restreint pour que quelqu'un vienne chez lui directement.
Il grimpa les marches quatre à quatre, ouvrit la porte menant à une cuisine minuscule en désordre. Il la traversa rapidement, fit de même avec le salon poussiéreux et lugubre. Arrivé devant la porte d'entrée, il eut une seconde d'hésitation. Qu'allait-il trouver de l'autre côté ? Peut-être ne s'agissait-il que d'un gamin réclamant de l'argent pour un tombola, ou de deux témoins d'il-ne-savait quel dieu ? Pourquoi son coeur battait-il de façon si effrenée ? Il n'avait pas peur. Il était seulement... intrigué. Sa curiosité se traduisait par une excitation qu'il n'avait plus ressentie depuis des années.
Il abaissa brutalement la poignée et ouvrit la porte en grand.
Personne.
Il pencha la tête à gauche puis à droite, cherchant des yeux une silhouette quelconque occupée à descendre les marches ou à s'éloigner dans la rue. La pluie avait cessé, ne laissant qu'une odeur humide et déplaisante alentour. Puis, le regard du barbier tomba sur l'enveloppe posée sur le paillasson. A celle-ci était accroché un ballon rouge qui flottait mollement dans l'air. A la fois méfiant et indécis, il se pencha pour la ramasser. Elle était plutôt lourde, pourtant lorsqu'il l'ouvrit, elle ne contenait rien hormis un petit papier blanc et vierge.
Tout en fixant ce dernier, il tendit machinalement le ballon à Eulalie pour s'en débarrasser. Il tourna le petit rectangle cartonné dans sa main et fronça les sourcils en découvrant, sans aucune douleur, des lettres s'écrire à l'envers dans sa paume. Elles se dessinaient dans sa chair, fines, luisantes et vermeilles. Le barbier réfléchit, observa le petit carton blanc et placidement, appuya sa paume ouverte tout contre. La retirant, il put lire un mot étalé en lettres de sang contre le papier immaculé :
BIENTÔT
"Ca, vous le voyez ?" demanda-t-il à l'amazone, mais il n'eut pas besoin de réponse. Son regard était des plus éloquents. Qui plus est, elle tenait le ballon dans sa main. Preuve supplémentaire que ce n'était pas dans sa tête, à moins que la jeune femme partage sa folie.
Il s'interrogea sur l'identité de la personne qui le malmenait, tout en remuant les doigts car la blessure à sa main l'élançait. Il en déduisit qu'Eulalie avait vu le sang, cette fois-ci, car il s'agissait du sien. Il était réel.
Brusquement, il saisit la jeune femme par les épaules, ignorant la douleur à sa paume, et la poussa vers la porte ouverte avec son ballon.
"Je ne vous retiens pas." grommela-t-il sans la regarder. "Oubliez ce que vous avez vu. Bon courage pour tuer votre Surt."
Il agrippa la poignée de la porte de sa main ensanglantée, prêt à la refermer sur le nez de l'amazone.
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Eulalie
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J'avais ouvert la bouche pour répliquer lorsqu'il m'avait demandé de m'en aller. Ce n'était pas que je ne voulais pas le laisser tranquille – bien que je restais sur ma faim, je n'allais pas mentir – mais j'ignorais tout simplement où se trouvait la porte. J'avais jeté un bref coup d'oeil derrière moi, prête à reprendre le chemin en sens inverse, persuadée que je m'y retrouverai. J'avais un bon sens de l'orientation, ça ne devrait pas me poser le moindre problème. Même si les escaliers semblaient être une alternative bien plus sûre, que je décidais donc d'emprunter.
J'eu beau ne pas sursauter lorsque la sonnerie retentit, je ne pouvais pas non plus cacher le fait d'en être étonnée. Tout d'abord parce que je n'étais pas habituée à entendre un tel son et parce qu'à l'expression qu'afficha le barbier en se retournant, il n'attendait à priori personne. Je ne doutais pas une seule seconde que les faits étranges de cette soirée continuaient de s'enchaîner, piquant ma curiosité tout en me frustrant d'une certaine manière.
J'avais pris mon temps pour accéder à l'étage, ne voyant pas pourquoi je devrai me précipiter. Le manque d'ordre de la cuisine me fit froncer le nez, mais je n'y prêtais pas une très grande attention. J'avais laissé mes yeux se poser un peu partout, détaillant les lieux rapidement, réalisant bien vite que l'endroit n'était pas aussi lumineux que la cité. C'était la première fois, je crois, que je voyais l'intérieur du lieu de vie d'une autre personne que celles qui vivaient sur Olympe. C'était une expérience que j'étais supposée vivre, en apprenant à connaître des gens, non ?
J'avais finis par arriver au niveau de la porte, au moment même où l'homme l'ouvrait, incapable de distinguer quoi que ce soit. Il n'y avait pas le moindre bruit, le moindre mot de prononcé, ce qui laissait entendre que personne n'avait vraiment sonné. Pourtant, ce n'était pas une hallucination cette fois, à moins que j'y sois sujette à mon tour. Ce serait inattendu, mais intéressant.
La seule chose que je pu remarquer, en m'approchant un peu plus, était ce ballon rouge se baladant dans l'air, attaché par une ficelle. J'eu l'occasion de le détailler d'un peu plus près lorsqu'il me le mit dans les mains, sans même se retourner, l'attrapant de justesse. Pourquoi exactement me l'avait-il tendu ? Pour ne plus avoir à le porter ? Ou alors devais-je considérer qu'il s'agissait d'une sorte de cadeau ? J'ignorais quoi en faire maintenant, si ce n'était de tenir le fil dans ma main pour ne pas qu'il s'échappe. L'utilité d'un ballon était restreinte, si ce n'était même inexistante.
Je détournai bien vite mon regard de ce petit objet pour m'intéresser à ce qui se passait à côté. Le phénomène était étrange, voir même inexplicable, et je l'observai silencieusement en retenant mes interrogations. J'étais tout autant fascinée qu'inquiétée. Ce n'était pas normal, je pouvais le deviner. Ce n'était pas une chose qui devait se produire tous les jours, particulièrement chez les humains... Soit il s'agissait de l'oeuvre d'un sort, ou d'autre chose capable de magie... Il ne pouvait en être autrement, non ?
Le mot qui se révéla n'avait rien de très rassurant, même si il n'était pas non plus effrayant. S'il s'agissait d'une mauvaise blague, elle était savamment menée depuis le début. Puisque pour avoir sonné à cet instant même, ne fallait-il pas savoir que nous étions bien présents ? Soit leur timing était impeccable, calculée à la minute, ou alors nous avions été suivis. Je n'avais pourtant rien pressenti.
Il n'avait pas l'air de se soucier beaucoup de ce genre de détails, puisque je sentis ses mains se poser sur moi pour me diriger avec une certaine assurance en direction de la sortie. Après tout, c'est ce qu'il m'avait demandé et ce que j'allais faire, avant d'être interrompus par la sonnette. Il était donc normal qu'il agisse ainsi. Je crois. J'avais été étonné d'entendre ce que je définissais comme un encouragement de sa part, avant de secouer la tête et de me retourner, bloquant la porte qu'il s'apprêtait à refermer de mon pied.
« Je pense que vous devriez désinfectez ça, aussi. Pour éviter l'amputation. »
J'avais lâché ces mots de manière automatique, je ne pouvais pas vraiment me retenir. La blessure n'avait pas l'air profonde, mais la manière dont elle avait été infligée restait un véritable mystère et rien que pour cette raison, il faudrait sans aucun doute la surveiller. Du moins, il me paraissait que ce serait plus prudent.
« Et vous me devez une paire de chaussures. J'ai dû les abandonner pour vous aider. »
C'était simplement par principe, que j'avais ajouté ceci, le gratifiant d'un sourire avant de finir par relâcher la pression sur la porte.
« Bonne soirée, Monsieur Graves. »
J'avais pu déceler son nom sur la sonnette près de la porte, puisque je n'avais pas pris le temps de lui demander, tout comme il n'avait pas prit celui de me le donner. Je m'étais ensuite éloignée, le fait d'être pieds nus ne m'empêchant nullement de pouvoir rentrer. Si penser que j'allais oublier ce qui venait de se dérouler pouvait l'aider à se sentir mieux, il pouvait bien se l'imaginer, mais j'avais une excellente mémoire. Je pourrai tout raconter à Apollon une fois de retour à la cité et il serait certainement satisfait d'entendre tout ce que j'avais fait en une seule soirée. J'en étais même plutôt fière, bien que tout était encore trop mystérieux à mon goût... Et j'avais toujours ce ballon rouge dans les mains, preuve de ce que je venais de vivre, qui flottait doucement au-dessus de ma tête.