« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Dans quel pétrin est-ce qu’il s’était encore laissé embarqué ? C’était un comble, vraiment, à ce stade ! Ne pouvait-il pas se défendre, au moins un peu parfois ?! Non parce que là, Rémi brûlait de honte des doigts de pieds à la lisière de ses oreilles, son capuchon bien rabattu sur sa tête. De toute façon, elle n’allait pas venir. Elle était beaucoup trop classieuse pour ce genre de chose. Elle...N’allait pas venir. Au fond, Rémi l’espérait vraiment. Il était bien trop mort de honte pour apparaître ainsi devant ses yeux.
-Alors Rémi, ta cavalière n'est toujours pas là? lança brusquement la voix d’Alfredo, qui passa soudain son bras autour du cou du grand cuisinier.
Docilement, Rémi se pencha pour ne pas laisser son meilleur ami sur la pointe des pieds, même si franchement à cet instant, il rêvait de le frapper. Même si en réalité, il ne l’aurait jamais fait.
-Elle ne viendra pas, soupira-t-il doucement, rabattant plus encore son capuchon sur sa tête. Ce genre d’endroit c’est pas pour elle.
-Qu’est-ce que tu en sais ? Ok, elle a l’air très riche, mais tous les riches ont leur péchés mignons !
Avec un clin d’oeil, Alfredo rajusta son costume de Néo, tout de cuir. Mon dieu, mais ce qu’il enviait sa taille ‘plus convenable’ là, tout de suite. Au moins, il aurait peut-être eue l’air moins ridicule que dans ce costume bon marché de hiboux. Sans rire ! Quand Rémi avait vu ce qu’Emile lui avait acheté, il avait faillit faire une syncope ! Un onesie pyjama de hiboux ! Pouvait-il aller mourir de honte dans un coin pour l’amour du monde ?
-Je doute très fortement que ce soit son genre de ‘péché mignon’...
-Je crains que pour le coup, ce soit plutôt toi son péché mignon, grinça soudain Colette, habillée en Trinity.
Elle était magnifique, comme à son habitude, et ne pût s’empêcher un petit sourire à la vision du immense hiboux à capuche qui les accompagnait. Bon sang, si même elle se moquait….
-Quelle idée aussi tu as eue de l’inviter pour moi! s’exclama-t-il, à l’intention d’Alfredo.
Rémi avait bien cru mourir cramoisie quand Alfedo l’avait fait sortir de cuisine pour expliquer son idée farfelue. Cet imbécile, non content de jouer un entremetteur des moins discrets, l’avait littéralement placer devant Miss Joanne, et demandé à sa place si elle voulait l’accompagné à cette soirée ridicule. Il avait bien évidement aussitôt secoué les mains, s’excusant une dizaine de fois pour la mauvaise blague de son ami, avant que celui-ci ne renchérisse qu’il serait tout seul, puisque lui serait accompagné de Colette. Prêt à étrangler son meilleur ami, il fut cependant totalement désarçonné par un rire, cristallin, qui pourtant lui provoqua un long frisson dans le dos.
Puis elle avait dit oui. Et Rémi était tombé dans la quatrième dimension.
-Elle aurait pu dire ‘non’, souligna Alfredo, avec un sourire enjoué.
-Si tu veux mon avis, tu ne perds rien, trancha brusquement Colette, en croisant les bras. Je ne la sens pas cette nana, elle a cette façon de…. Humpf ! De te regarder comme si tu n’étais qu’une miette sur le coin de sa manche, ça me rend dingue!
Avec beaucoup de mimique, Colette exprima toute son mépris pour Miss Joanne, et Rémi plongea ses mains dans ses poches, se dandidant doucement.
-Elle est pas si méchante, tu sais ? Elle est un peu… Distante oui, mais je...
-Moi je la sens pas. Elle est louche. Déjà qu’est-ce qu’elle vient fiche au restaurant la nuit quand il n’y a plus que toi ? C’est quand même vachement bizarre comme comportement, non?
-Peut-être qu’elle en pince pour le grand hiboux?
Mort de honte, Rémi renfonça encore son capuchon sur sa tête. Imaginer une telle chose était de l’ordre du ridicule, comment une femme aussi belle que Miss Joanne, aussi élégante, aussi riche ne pouvait donc pas s’abaisser à regarder un simple cuistot ? C’était stupide, ridicule même ! Alors l’imaginer venir dans une telle fête, construit de guirlandes lumineuses à l’effigie de petite chauves-souris, de citrouilles gravées et de cocktails bon marché…. Non. Rémi se refusait catégoriquement à croire qu’elle puisse se rendre en un tel lieu. Et tant mieux d’ailleurs !
-Bon au lieu de dire des bêtises, je vais me chercher à boire. Vous voulez quelque chose?
Après déclinés, chacun ayant déjà à la main un verre remplit d’un liquide vert fluo des plus suspects. Intérieurement, Rémi suppliait le Ciel pour que le bar serve des boissons normales. De l’alcool non diluée ou encore du jus de pomme. Artisanal. Ou peut-être du vin. Mais franchement, il en doutait. Très, très franchement. Après de long pourparlé, il parvint à obtenir un verre de vin blanc, qu’il prit entre ses grandes mains, se déplaçant rapidement sur la gauche… Avant de manqué de faire tomber son verre à même le sol.
Elle était là.
Elle venait d’entrer.
Elle était magnifique.
Et lui allait faire une syncope.
Brusquement, il fut bousculer par un homme déguisé en squelette, et son verre se fracassa au sol en une myriade de petits morceaux, qui firent prester le barman. Se confondant en excuse, Rémi allait lui proposer de s’occuper des dégats quand brusquement, il sentit comme une piqûre dans sa nuque, qui lui fit relever la tête.
Miss Joanne l’avait vu. Et lui était encore plus mort de honte.
S’accroupissant aussitôt, il arracha presque le sceau des mains du barman, se mettant à ramasser les bouts de verre sans même prendre de torchon. Il fallait qu’il trouve le moyen de s’éclipser. Vite. Très vite. Il fallait qu’il trouve le moyen de disparaître et de prétendre avoir été malade lors de cette soirée. Si ! Ça pouvait marcher. Il pouvait lui faire croire qu’il n’avait jamais été là et que ce grand hiboux n’était qu’un pur hasard et…
-… Miss Joanne, constata-t-il, se redressant de derrière le comptoir pour la découvrir royalement installé à celui-ci. Je euh… Bonsoir?
Et pouvait-il avaler ce verre pilé, là, tout de suite ? Vite.
Joanne F. Kennedy
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| Conte : AHS. | Dans le monde des contes, je suis : : Une sorcière de Sαlem.
Joanne pencha la tête sur le côté, observant par la fenêtre de la voiture sans grandes convictions. Cette ville était décidément bien minuscule… Pas de grands buildings à l’horizon, pas de tours vertigineuses d’où observer la vue, même pas d’enseignes colorées ou d’écrans géants comme sur Time Square. Tout était si profondément vide et triste, lugubre en un sens pour cette fameuse nuit d’Halloween. Elle esquissa un sourire en y repensant, laissant échapper un petit ricanement. C’était l’une de ses nuits préférées, celle où toutes les horreurs étaient permises sans que quiconque ne trouve quoi que ce soit à redire. Le sang pouvait couler à flot, comme le poison et l’absinthe de son époque, et ces humains allaient se contenter d’en rire. Ivres d’idioties, saouls d’un alcool mineur mais à la merci innocente d’une main bien moins tendre avec eux. Depuis combien de temps n’avait-elle sentie le pouls filer sous ses doigts ? Depuis quand n’avait-elle pas deviné la peur et l’abandon dans un même regard ? Elle devait se montrer patiente et disciplinée. On ne restait pas en vie en cédant à des pulsions aussi basses que bestiales. De la dignité. Du charisme. De la hauteur et, surtout, de la prestance.
Adèle était tranquillement installée sur la banquette à côté d’elle, fouillant dans son téléphone et son agenda pour organiser encore elle ne savait quel gala de charité. Parfois, elle relevait le nez de l’écran pour poser une question à sa patronne et celle-ci se contentait d’hocher ou de secouer la tête. Dîners. Rendez-vous importants. Cocktails. Vernissages. Soirées caritatives. Privées. Diablesses ou parfois si sages… L’emploi du temps de Joanne était réglé comme du papier à musique, au millimètre près et sans le moindre accord de fausse note. Elle ne le permettrait pas, Adèle non plus évidemment. Cette dernière s’occupait très soigneusement de tout ce qui concernait Joanne, de sa garde robe à ses réservations, de ses rendez-vous à ses séances de thalasso – et elle s’assurait qu’elle ait les meilleurs masseurs pour toucher sa peau d’albâtre ! – ou même de l’endroit où elle dormait chaque soir. Parfois au château de Monsieur Adam, rare lieu suffisamment digne de sa présence, parfois au manoir Evil où ce cher Carlisle lui avait apprêté une chambre à sa volonté. La sorcière devait volontiers avouer qu’il était de bien plus plaisante compagnie que ce rustre ronchon de roi… N’en déplaise aux bonnes manières de ce dernier.
Ouvrant le miroir de poche en ivoire gravé qu’elle gardait sur elle, Joanne prit le temps soigneux de retoucher légèrement le rouge qui décorait ses lèvres et s’accordait parfaitement avec le reste de sa TENUE ; passant l’un de ses doigts sur le bord de sa bouche pour retirer le surplus. Son maquillage était impeccable, comme on l’attendrait devant son allure. Halloween était une ode à la couleur noire sous toutes ses manières, elle avait donc choisi de porter du rouge pour contrecarrer à toute la foule incapable de faire un tant soit peu preuve d’imagination. Au milieu des simulacres de sorcières et d’autres pâles imitations d’une créature de Frankeinstein, elle aurait au moins l’audace de paraître original. Un gant blanc orné de sequins à la main gauche, soulignant l’authenticité de sa tenue, elle referma le miroir et le rangea dans la pochette qui l’accompagnait pour l’occasion. Elle était prête, ses cheveux soigneusement peignés sur le côté dans des ondulations parfaites et ses pieds chaussés de magnifiques talons flamboyants. Dieu qu’elle aimait cette couleur sanguine.
Trouver un cavalier avait été d’une facilité affligeante, tant ce petit maître d’hôtel lui mangeait dans la main. Quand au chef cuisinier… Joanne ne se souvenait pas l’avoir déjà vu ou entendu lui refuser quelque chose. Elle n’avait même pas eu à demander, la seule différence était qu’elle avait accepté de se rendre au Rabbit Hole plutôt qu’ailleurs et de se mêler à la plèbe d’ignorants. Les villes comme Storybrooke regorgeaient de fantômes en tout genre et de toutes attentions, en plein cœur de celle-ci elle allait avoir un peu de mal à s’en débarrasser efficacement. Il y avait toujours au moins un garçonnet pleurnichard qui avait perdu on ne savait quel jouet, ou bien une femme bafouée et battue à mort avant d’avoir su réagir… Joanne les détestait, particulièrement celles qui se lamentaient pour la défense de leur mari perdu. Si elle avait été capable d’assassiner les esprits, elle l’aurait fait ; et plutôt deux fois qu’une. Si pitoyables. Misérables petites âmes en perdition dont elle seule pouvait entendre les voix larmoyantes. Un fléau… Comme un don très précieux. Quoi qu’il en soit, Carlisle lui avait adressé un haussement de sourcil surpris quand elle avait annoncé se rendre à la soirée d’Halloween et n’avait pas manqué de lui conseiller moult autres endroits bien plus fréquentables. Bien qu’agréablement surprise qu’il connaisse tant d’adresses pour ce genre de festivités, elle avait décliné poliment.
Rémi souhaitait se rendre là-bas, alors c’était là-bas qu’elle irait. En plus, il y avait la prénommée Colette qui s’y trouvait… De quoi alimenter la jalousie naissante qu’elle décelait à chaque fois que la comi croisait son regard. Cette française était bouffie d’un orgueil qui la rongeait et la dévorait à petit feu… Il n’y avait pas tant de manières à faire pour savoir comment mettre le feu aux poudres. Il suffisait peut-être d’attiser un peu les braises pour la pousser dans les bras de ce grand benêt qui n’attendait que ça ? Ce triangle amoureux était aussi clair que de l’eau de roche, pourtant ni les uns ni les autres ne semblaient réellement comprendre ce qu’il se passait. Heureusement que la sorcière était apparue dans leurs existences pour réorganiser tout cela… C’était un petit jeu amusant, du chat et de la souris où elle affutait ses griffes en préparation au piège qui se refermait lentement. Colette n’avait pas conscience de ce qu’elle manquait, Joanne allait se faire un plaisir certain de le lui dévoiler.
Par quel que moyen que ce soit…
Ses pupilles se dilatèrent lorsqu’elle le reconnu, s’immobilisant quelques instants en retenant son souffle. L’humiliation glissait généralement sur son corps comme du vent éparpillé dans la tempête ; elle avait enfoui il y a bien longtemps les ressentis et les pertes de contrôle face à ce genre d’imprévus… Elle garda un visage prodigieusement impassible en s’avançant au milieu de la salle principale. Les écailles de dragon en relief parcourant les murs étaient d’un goût douteux mais donnaient à la pièce un charme accordé au thème… Ou presque. Elle s’avança dans la foule, évitant les indigents comme si une bulle de protection les empêchait de s’approcher ; jusqu’à sentir une légère piqure au niveau de la nuque. Se retournant brusquement, elle s’apprêtait à déchainer sa colère sur le malotru… Sans une seule trace. Rien. Un insecte ? Elle porta sa main gantée à sa gorge et découvrit une goutte de sang. Une seule. Elle la frotta légèrement (il était trop tard, le gant immaculé était tâché) sur le tissu avant d’entendre des bris de verre.
Son attention se reporta toute entière sur l’espèce de grand dadais qui venait de disparaître près du bar. Il portait ce qui ressemblait à… une serviette éponge mais sur tout le long du corps. La couleur, un mélange de taupe et de crème, laissait éventuellement deviner la forme d’un ventre. Elle n’avait pas vu correctement la capuche pour deviner la suite du personnage mais quelque chose lui soufflait que ça n’avait rien de très effrayant. Joanne roula des yeux, la mâchoire serrée, puis décida d’entrer en scène et de s’approcher du bar où il tentait de se réfugier. Cet homme semblait si prévisible, tellement attentionné qu’il en oubliait même qu’il ne travaillait pas ici… N’est-ce pas ?
« Dois-je passer derrière ce comptoir moi aussi pour servir les invités de la soirée ? » Demanda-t-elle, dans une formule réthorique qui n’avait rien d’une question.
Bien évidemment qu’elle ne ferait pas cela. Jamais. Pour qui la preniat-elle ? Mais il convenait de briser la glace et de ne pas trop le mettre mal à l’aise dès les premières secondes… Enfin, tenter. La sorcière adorait constater le pouvoir qu’elle pouvait parfois exercer sur les autres et s’en satisfaisait au plus haut point. Cela l’empêchait très souvent de se vexer ou de s’inquiéter d’une situation afin de la retourner à son avantage. Il semblait perdu, elle allait être le loup qui le remettrait dans le droit chemin. Ou pas.
« Bonsoir Rémi. » Finit-elle par saluer, après quelques instants de flottement. Il semblait très sérieusement chercher si elle était sérieuse ou non lors de sa question précédente. « Me voilà bien embêtée… Vous n’aviez pas précisé le type de tenue qu’il fallait apporter. »
Elle désigna l’espèce de pyjama qui le couvrait entièrement. Le même genre que d’autres s’amusaient à porter, revêtant des capuches à oreilles ou portant des queues d’animaux insolites. Baissant les yeux vers sa sublime robe flamboyante, elle fit une petite moue calculée et fit mine de tirer sur son col.
« Je crains d’être trop habillée… Croyez-vous que je doive me changer pour mieux convenir au reste de la population présente ? »
La musique se situait suffisamment loin pour que sa voix ne soit pas couverte par les accords grinçants de la guitare électrique, Joanne n’avait donc pas à forcer la voix pour se faire entendre. Elle poussa un soupir, faussement désabusé, puis reprit son petit sourire en coin à l’attention de son « cavalier ».
« Et je ne serais pas contre un verre, effectivement, merci. » Elle avait remarqué celui qu’il tenait encore à la main, brisé mais témoin de l’attention. « Je vous laisse choisir. C’est vous le maître cuisinier. »
Un air entendu. Un sourire appuyé. Et un ricanement amusé quand il lui apporta un verre à pied rempli d’un liquide aussi sombre et duveteux que du sang frais… A l’odeur, il devait s’agir d’une sangria savamment ajustée. L’illusion était coccace mais elle la prit volontiers pour un signe supplémentaire qu’elle avait choisi la bonne tenue. Le bon assortiment. Un excellent choix comme toujours, d’Adèle comme du sien.
« Et bien ? Où sont vos amis ? »
Il lui semblait les avoir aperçus mais… Peut-être pouvait-elle se tromper ? Nullement. Elle savait parfaitement qu’ils étaient là. Elle s’amusait simplement de le faire parler pour qu’il ai l’air intéressé et passionné. Joanne savait pertinemment que Colette les observait, il était donc temps de mettre la seconde partie de son plan à exécution : la rendre jalouse, par tous les moyens possibles et imaginables.
Elle passa d’ailleurs son index ganté le long du col de Rémi, suivant la fermeture éclair jusqu’au milieu de son grand torse environ. Que cet homme était grand !
« J’espère ne pas trop les impressionner, Alfredo avait l’air si ravi que j’accepte de vous accompagner… »
… Et il n’avait pas commis un si grand tort, au final.
Rémi LePetit
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• C'est de la farine Luci ...
• Ah non j'suis sur que c'est de la coke !
• Tu me fatigues ...
| Conte : Ratatouille | Dans le monde des contes, je suis : : Rémi le rat de cuisine
Il aurait du être habitué à ce qu’elle le touche. Elle le faisait plus ou moins régulièrement quand elle venait le voir tard le soir, en cuisine. Mais non. Il n’y arrivait pas. Pas plus qu’il n’arrivait à croire qu’elle soit venu lui parler malgré sa tenue ridicule. Comment est-ce qu’une femme de sa classe, sociale et vestimentaire, pouvait-elle venir parler à un pauvre gars comme lui ? Ça le dépassait complètement. Soit elle aimait l’exotisme, soit elle avait ses propres raisons, dans les deux cas, cela restait en dehors du domaine du concevable pour Rémi, qui se recroquevilla un peu sur lui même quand elle passa son doigt sur la fermeture éclaire de ce fichu pyjama.
-Je euh… vous êtes très belle! ne pût-il s’empêcher de dire, ne sachant pas trop où poser ses yeux pour ne pas paraître grossier. Je… Suis désolé pour mon apparence, j’ai eue beaucoup de travail au restaurant alors j’ai demandé à mon frère de me dénicher quelque chose mais c’était tout ce qu’il y avait à ma taille.
Mais pourquoi est-ce qu’il lui racontait tout ça ?! N’était-il pas déjà assez ridicule ?! D’un geste, il repoussa son capuchon, réalisant le grotesque de la chose sans doute, avant de baisser les yeux en mordillant sa lèvre une seconde.
-Euh enfin… Tout ça pour dire que oui, vous êtes vraiment très belle. Ça…. Vous va bien, cette tenue.
Aussitôt, il eue envie de se mettre une baffe.
-Pas que vous ne soyez pas belle dans vos autres tenues ! Enfin je veux dire vous êtes toujours très belle, mais je vous ai jamais vu en déguisement, donc habillée d’un déguisement aussi, je vous trouve très belle!
Et par pitié, qu’elle ne lui dise pas que cette tenue n’en était pas un parce qu’il allait faire un ulcère !
L’observant de la tête au bas du torse -là où le comptoir s’arrêtait, elle eue une sorte de moue, un sourire pincé en coin, et Rémi passa sa main dans sa nuque.
-Moi je suis un Maitre Hiboux, de Winnie The Pooh. Je sais je suis….Ridicule.
Il esquissa cependant un petit sourire, comme d’excuse, avant de se rappeler qu’elle avait soif. Regardant tout autour de lui, il constata que le barman était afféré ailleurs et il jeta un rapide coup d’oeil aux bouteilles placées sous le comptoir.
-Est-ce que du vin vous plairait ? J’ai aussi des boissons non alcoolisées et de la sangria. Enfin je dis ‘j’ai’ mais ce n’est pas mon bar mais je ne pense pas que cela pose problème… Ou alors je vous fais un Martini?
Elle haussa les épaules, comme pour réitéré sa ‘confiance’ en matière de boisson, et Rémi opta pour la seconde option. Tout simplement parce que cela l’obligeait à s’occuper les mains et lui permettait de ne pas paraître plus maladroit qu’il ne l’était.
-Colette et Alfredo ? Oh oui, ils sont ici. Alfredo est déguisé en Neo, de Matrix et Colette en Trinity. Ils sont très bien assortis, quoi que le cuir sur elle lui donne un petit côté ‘tape à l’oeil’.
Dès qu’il prononça ces mots, Rémi se mordit la langue. Non mais ! Pour qui il se prenait pour dire ce genre de chose ?! Colette pouvait bien porter ce qu’elle voulait d’abord ! Il n’avait pas à…
-Enfin, je veux dire, ça… Attire l’oeil quoi.
Honteux, il rentra sa tête dans ses épaules, se penchant pour attraper un verre rond et large. Non mais qu’est-ce qui lui avait prit ?! Ce n’était pas parce qu’il était déguisé en Maître Hiboux qu’il devait commencer à être pédant et donneur de leçon !
-Ils sont tout les deux encore très étonnés que vous m’ayez dit oui. Enfin ‘m’ayez’. Si Alfredo savait ne pas se mêler des affaires des autres, jamais nous ne nous serions retrouvé en position si embarrassante. Enfin, pour moi! se rattrapa-t-il aussitôt, secouant sa main libre et la tête en tout sens. Pas vous, enfin peut-être, je ne sais pas, cela ne doit pas être très agréable pour vous de m’avoir en cavalier, vu mon apparence, vous deviez espérer mieux!
Mais pourquoi est-ce qu’il disait ce genre de chose voyons ?! C’était terriblement embarrassant pour lui comme pour elle. Personne ne voulait avoir un cavalier ingrat et moralisateur, encore moins habillé en pyjama hiboux !
-Je vous demande pardon, je ne sais pas ce qui m’arrive, s’excusa-t-il, posant son verre devant elle d’un air contrits. C’est probablement votre tenue très aguicheuse qui me perturbe.
Oh. Mon. Dieu.
Son visage pâlit instantanément, ses yeux s’ouvrant en grand. Est-ce qu’il venait vraiment de dire ça ?! Est-ce qu’il venait vraiment de lui dire qu’elle était aguicheuse ?!
-Oh mon dieu, je vous présente toutes mes excuses ! Ce n’est pas du tout ce que je voulais dir-Oh p-urée !!
Le juron en français lui échappa, et il se mit à secouer son doigt avec véhémence. Totalement prit dans ses excuses, il avait oublié la présence de verre brisé devant lui et avait poser sa main sur le tissus encore humide de vin. Le petit bris de verre s’était fiché dans la pulpe de son doigt, et une petite goutte rouge perlait déjà à la surface. En bon cuisinier habitué, il se reprit cependant vite, enserrant son doigt en s’approchant de l’évier.
-Non mais quelle courge sérieusement!
Énervé, il retira le morceau de verre avant d’attraper un torchon, et d’enserrer son doigt à l’intérieur.
-Bon sang…. Je suis désolé, je… Je ne sais pas ce qui m’a prit. Vraiment je m’excuse, vous n’êtes pas du tout aguicheuse, vous êtes même très élégante, continua-t-il à s’excuser, revenant vers elle. Je… Ce doit être la chaleur, je devrais peut-être enlevé ce pyjama, ça doit me donner des coups de ch… Euh… Vous allez bien?
Elle avait le regard fixé sur son torchon, et Rémi abaissa aussitôt son doigt sous le comptoir.
-Vous n’aimez pas la vue du sang ? Je suis désolé, je n’y pense même plus, je me coupe tellement souvent en cuisine. C’est même le ‘bizutage interne’ au métier je crois.
Gentiment, il eue un sourire, comme pour la rassurer et lui dire que cela ne lui faisait pas mal. Cela surprenait, bien sûr, cela piquait encore mais il n’avait pas vraiment mal non plus. Mais elle ne démordait pas de son expression. Et celle-ci commençait à un peu inquiété Rémi...
Joanne F. Kennedy
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De ce que Joanne connaissait de Rémi, c’était un incorrigible bavard. Et plus la jauge de stress augmentait dans sa tête, plus il se défendait dans une logorrhée verbale sans queue ni tête. Elle s’était déjà demandée comment il faisait pour ne pas se perdre lui-même dans ses discours ; elle avait beau être attentive et plus qu’intelligente, il arrivait néanmoins qu’elle passe sous silence une partie des informations pour essayer de ne garder que les essentielles. Elle n’avait pas que ça à faire de retenir le moindre petit compliment ou la centième excuse qu’il pouvait lui sortir ; un simili de filtre installé et voilà qu’elle parvenait à discerner l’utile du bavardage. Son expression neutre avait pourtant tendance à faire augmenter ce débit de paroles plutôt que de le restreindre, aussi s’évertuait-elle à fournir l’effort de réagir, en souriant ou en haussant un sourcil, lorsqu’il avait la décence de proposer quelque chose d’intéressant.
Depuis le départ, il avait toujours été extrêmement mesuré et poli, un peu trop même. Définitivement trop, se baissant jusqu’à courber la nuque et ramper sur le sol si cela permettait qu’on oublie son existence quelques instants. Non content d’être oublié dans un coin, Joanne le tirait pourtant par la peau du cou pour se redresser et accepter d’être jugé à sa juste valeur. Que sa soit dans son excellente cuisine que dans ses piètres compétences relationnelles à l’égard d’une jeune femme qui le voyait à peine ; s’il continuait à se fondre dans le décor, jamais il ne parviendrait à se faire remarquer ou a exprimer ses sentiments de manière honnête. C’était si drôle, comme un jeu d’enfants à l’époque des bacs à sable. Qui aime qui, qui est amoureux de qui, qui trompe qui… La sorcière s’amusait prodigieusement depuis qu’elle s’était mise en tête de le faire aller de l’avant. Même si cela devait passer par faire un compliment ou deux à l’égard de cette française idiote dont il était épris. Décidément, les hommes adoraient les mijaurées.
Elle écarquilla les yeux, un éclair de surprise passant au cœur de ses yeux noisette au fur et à mesure du discours du cuisinier. Certes, Rémi était un orateur peu doué mais elle ne l’avait encore jamais entendu critiquer qui que ce soit jusque-là ; il trouvait même des excuses au livreur de lait qui brisait les bouteilles une fois sur trois. Alors l’entendre ainsi évoquer le côté vulgaire de cette petite Colette… C’était légèrement perturbant. L’aurait-elle mal jugé ? Impossible, elle était très douée pour cela. Incontestablement. Avait-il bu quelque chose pour le rendre aussi… vindicatif ? Pourtant il ne semblait ni pompette ni véritablement sous l’effet de quelconque substance illicite. Joanne était partagée entre l’envie de le questionner et celle de le laisser faire. La seconde l’emporta finalement quand il la qualifia comme une individue aguicheuse. Ainsi, sa tenue sanguine lui faisait un certain effet ? Parfait, c’était exactement ce qu’elle voulait. Elle eut un léger ricanement en prenant le verre qu’il lui tendait et y trempa ses lèvres…
Avant de sentir l’odeur. Cette odeur, ô délicieuse odeur.
Suave, exquise, comme un glissement sur la langue. Juteuse. Délicieuse. Sucrée mais aussi acidulée, quelque chose d’extrêmement agréable. Désirable. Si… Ses narines se dilatèrent, à la recherche de la source d’une si délicieuse sensation. Un parfum ? Non, elle l’aurait senti. Un nouvel arrivant ? Ils étaient légèrement à l’écart des invités, à l’extrémité du bar, et personne ne s’était approché suffisamment près. Un gaz ? Elle leva les yeux vers les plafonds mais il ne semblait pas y avoir quoi que ce soit de ce genre entre les écailles de dragon… Alors quoi ?
Mais son esprit ne parvenait pas à réfléchir, obnubilé par la subtile senteur au point qu’elle en oublie de terminer son verre. Lorsque ses iris croisèrent la blessure de Rémi, elle sentit son sang ne faire qu’un tour et un long frisson glacé remonta le long de son échine. Rouge. Carmin. Vif. Chaud, sans doute, elle le sentait. Le savait. Du sang frais, là, juste sous son nez. Dans ce mouchoir. Là, juste là. A quelques centimètres. A portée de mains. A portée de… crocs.
Elle passa sa langue sur ses canines, sentant leur pointe presque percer sa chair tant elles étaient aiguisées. Désireuses de s’abreuver. De se planter dans de la peau tendre et de briser les muscles pour en retirer le juteux nectar… Une carotide ferait l’affaire. Ou bien une aorte. Un cœur, comme certains de ses sujets osaient parfois lui apporter… A elle, la Reine. La Reine de la nuit et des ombres, des griffes et de l’élégance, de la Nouvelle Orléans jusqu’au fond de San Diego. Héritière de Babylone et princesse des Damnés. Sauvage descendante d’une lignée de vampire vieille comme le monde : la seule et unique Souveraine des vampires.
Et elle se trouvait là, au milieu d’un bar rempli d’humains et de proies potentielles au sang encore plus chaud que la braise. Autant lui agiter directement des entrailles exquises sous le nez, l’effet serait le même. La tentation fut si violente que Joanne en eut un haut-le-cœur, se penchant en avant, paume sur la poitrine, afin de réfréner cette envie virale de lui sauter à la gorge. Lui, il était parfait. Grand. Musclé. Fort. Ridicule dans son pyjama marron. C’était à cause de lui que sa faim s’était réveillée. A cause de lui qu’elle avait soudain les pupilles dilatées et l’odeur sulfureuse de son festin en devenir. Et il avait beau essayer de le cacher sous le comptoir, elle l’avait vu. Senti. Désiré. Il fallait qu’elle s’abreuve. Qu’elle le dévore. Maintenant.
« Non. » Répondit-elle, se levant si vite qu’elle disparue un instant de la vue du cuisinier pour réapparaître juste à côté de lui. Il eut un sursaut mais elle n’en en cure. « Tout va… Très bien. Montrez-moi ça. »
Joanne tenta de garder une voix assurée. Après tout, elle avait l’habitude. Elle n’avait pas vécue aussi longtemps sans se faire prendre par les chasseurs en faisant preuve d’inattention. Une chose à la fois. Une minute après l’autre. Contrôle-toi. S’ordonna-t-elle, reprenant ce demi-sourire tandis qu’elle attrapait sa main blessée dans la sienne. Il avait les poignets si chauds. Elle sentit pulser une artère sous la pulpe de ses doigts et s’en régala d’avance. Il retourna sa paume et elle retira délicatement le mouchoir imbibé, prenant une inspiration qui manqua de la faire défaillir. Garder le contrôle. Respirer. Sagement. Posément. Tant qu’il y avait des témoins, elle ne devait pas commettre d’impair.
Ou juste un seul ?
Le doigt était bien entaillé. Dès qu’elle retira la pression le sang se mit à couler en grosses gouttes le long de son doigt. Glissant jusqu’au dos de la main. Tombant sur son poignet droit et tâchant le haut de sa robe. Elle entendit clairement le grésillement du tissu en train d’absorber cette dernière, lui en voulu monstrueusement pour lui avoir volé cela. Il s’excusa, au loin, mais elle était si concentrée pour ne pas se ruer sur lui qu’elle papillonna même du regard.
« Ca n’a pas l’air très profond. » Constata-t-elle.
Suffisamment. Juste un peu. Seulement un peu… Juste… Elle leva sa main dans la sienne et, très soigneusement, porta la blessure jusqu’à ses lèvres. Les tambours qui frappaient ses tempes auraient dus être des alarmes pourtant elle les ignora. Il fallait qu’elle goûte. Elle devait goûter. Toucher. Sa langue se fraya un chemin entre ses lèvres aussi rouges que sa robe et vint quérir une goutte qui s’apprêtait à tomber elle aussi. Une explosion de saveur se répandit dans sa bouche et tout son être, de fer, de fruit lié à la boisson qu’il tenait, d’alcool sur le fond, et de tout un tas de petites hématies délicieuses qui émoustillèrent ses papilles.
Et sans pouvoir s’en empêcher, Joanne prit la pulpe entièrement dans sa bouche dans un soupir si sourd et lascif qu’elle cru un instant qu’il avait entendu. C’était si bon. Tellement bon ! Une vraie effusion de sens. Un vrai délice. Un véritable… don du ciel. Une oasis de plaisir à en faire vibrer chaque cellules de son corps. Bon sang, depuis combien de temps n'avait-elle pas mangé pour ressentir pareils effets ? C'était fabuleux. Odieusement fantastique.
Ses yeux se rouvrir pour affronter les siens, incrédules, et elle se mit même à sourire dans un ricanement malicieux. Aguicheuse, avait-il dit ? S’il savait. S’il avait pu concevoir… Maintenant qu’elle l’avait goûté, elle en voulait plus. Tellement plus. Affreusement plus.
La question était de savoir comment l’emmener dans un endroit discret afin qu’elle puisse le vider de son sang en toute tranquillité.
Rémi LePetit
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Dès qu’elle prit son doigt entre ses lèvres fines, Rémi se sentit rougir jusqu’à la racine de ses cheveux. Mais qu’est-ce qu… Qu’est-ce qui lui prenait ?! Qu’est-e qu’elle faisait ?! Ce n’était pas… Ce n’était en aucun cas le comportement d’une dame de haut rang comme elle semblait l’être ! Ce n’était absolument pas convenable, en aucune sorte ! Et ce sourire qu’elle li afficha, comme la plus hilarante et séductrice des blagues… Si il n’avait pas encore atteint le cramoisie, il le fut dès qu’elle plongea ses yeux dans les siens.
-Madame Joanne, je ne... bégaya-t-il avec difficulté, Je ne suis pas certain qu’il s’agisse là d’un comportement très digne de votre rang ! Que dirons donc les gens si l’on vous voit agir de la sorte?
Et pourquoi, par tous les Saints, est-ce qu’il lui racontait tout ça ?! Il y avait un problème. Très clairement. C’était peut-être dans le vin qu’il avait bu, ou alors Alfredo lui avait jouer un sale tour, mais clairement, quelque chose n’allait pas, pas du tout même, et il était en train de perdre la raison. Et pas que lui ! Comment est-ce qu’une dame de sa classe sociale pouvait bien faire dans un tel lieu, et avec lui, encore plus qu’est-ce qui la prenait d’agir de la sorte ? Elle avait toujours été ‘séduisante’ dans sa manière d’être et de parler, mais là c’était très différent. Plus que séduisant, c’était aguicheur. Vraiment.
Elle eue un sourire, presque mutin et secret à sa réflexion, et Rémi tenta de lui reprendre sa main, ce qu’elle ne sembla pas du tout disposer à faire. Et ce qui effraya quelque peu Rémi. A bien y réfléchir, ce comportement là le mettait plutôt mal à l’aise. Cela n’avait rien de drôle soudain, cette façon qu’elle avait de le dévorer du regard.
-Vous…. Vous jouez votre personnage à la perfection! tenta-t-il de plaisanter ce qui, l’espace d’un instant, sembla la déstabiliser.
Ecarquillant les yeux, elle relâcha son poignet et Rémi lui retira très vite sa main, la cachant à nouveau dans son mouchoir, appuyant fortement contre la plaie malgré l’air plaintif que prit soudain le visage de Madame Joanne. C’était… Véritablement bizarre.
-Je… Je crois que je vais aller passer ma main sous l’eau. Je… rester ici, buvez votre verre, je reviendrais dès que j’aurais… Soigner ça.
Elle hocha la tête, presque sèchement, et Rémi ne put s’empêcher de se sentir à la fois extrêmement coupable et très, très déstabilisé. Tout cela n’avait pas le moindre sens et sans parvenir à trouver la raison de cet état de fait, il en gardait une certitude complète. Quelque chose d’étrange était en train de se produire, et pas que pour eux. En s’extirpant de derrière le comptoir, Rémi fût frapper de voir combien l’ambiance, débonnaire et simple lors de son arrivée, c’était muée en une chose électrique et palpable, se déplaçant dans l’air, de personne en personne. Cela lui aurait presque donné le tournis et pour être franc, quand il se prit de plein fouet le Homer Simpson de la soirée, Rémi ne l’avait tout simplement pas vu, trop occupé à jeter des coups d’oeil par dessus son épaule, pour aviser Madame Joanne.
Si par hasard elle serait venu le suivre.
-Oh je vous demande pardon ! Je suis… Véritablement navr..., commença-t-il, se confondant en excuse alors que l’homme déguisé se redressait vers lui.
-Tu vois pas dans l’jour, le hiboux ?
La voix, imitée de manière horripilante, fit se raidir les épaules de Rémi, qui ne sourit que plus encore, totalement contris.
-Si, enfin, je… Je suis navré, je ne vous avais pas vu.
-J’suis pas assez visible en jaune ?
-Oh si, de même que votre voix, absolument horrible et qui détruit les tympans. Avec une telle voix, on est tenté de se taire afin de ne pas déranger le plus grand nombr...
Avant de finir sa phrase, Rémi plaqua sa main contre sa bouche, les yeux grands ouverts. L’homme coloré de jaune haussa très haut les sourcils, complètement choqué d’une telle impertinence, mais en même temps, il fallait avouer que cette voix de crécelle était des plus insupportable.
-Oh mon dieu, je vous demande pardon ! Je ne sais pas ce qui me prends, je suis...
Contre toute attente, Homer Simpson éclata de rire, se pliant en deux face à un tel visage et une telle attitude. Penaud et affreusement gêné, Rémi se trémoussa d’un pieds sur l’autre, n’osant plus même relever les yeux. Quand l’autre eut finit, il s’approcha, s’appuyant contre le tissu épais de sa combinaison.
-Ben le moins qu’on puisse dire, c’est que t’as l’air pas très au clair avec c’que t’as dans ta tête, le hiboux ! Tiens ! Prends une Duff. Ça va te remettre d’aplomb !
-Euh, je… Merci, sans façon, j’ai… Je suis blessé, tenta-t-il de plaider, montrant le mouchoir rougit à l’homme qui sembla ne pas même le voir, continuant de lui tendre une canette rouge-orangé.
-Bois ça !
-Mais je...
-Eh, mec, tu m’as insulté, tu peux bien boire une petite Duff non ?
C’était probablement l’argument le plus embarrassant de l’univers mais Rémi était un jeune homme habité par une grande culpabilité et après encore quelques insistances, il finit par prendre la canette froide dans sa main valide, avant de la porter à sa bouche. La goût de la bière le fit grimacer, loin du goût du houblon et de la levure dont il avait l’habitude. Lui ne buvait que des bières artisanales, irlandaises ou françaises, mais jamais américaines. Ces dernières avaient toujours un goût rance et prononcé de chimique, d’arômes ajoutés et surtout de ferraille. Et celle-ci ne faisait pas exception à la règle. Cependant, l’homme en face de lui avait l’air si enthousiaste que Rémi ne se sentit pas de lui expliqué toutes les erreurs de distillation qu’avait subit sa marque de bière préférée.
-C’est bon hein ? Hummmmmmm bièèère ! imita-t-il, avant d’appuyer un peu sur le fond de la canette, comme pour l’inciter à tout boire.
Honnêtement, il aurait du cesser de boire. A jeun, perturbé, et blessé, ce n’était absolument pas raisonnable mais avant qu’il ne s’en rende compte, il avait renverser sa tête en arrière et il avait entièrement finit cette horrible chose chimique.
-Ouais et de trois ! Merci mec ! s’exclama Homer, lui offrant une énorme claque dans le dos, avant de s’immiscer dans la foule, à la recherche d’une nouvelle victime.
Secoué, Rémi toussota plusieurs fois, avant de secouer la tête, reprenant doucement ses esprits. Quoi qu’embrumé. Secouant une dernière fois la tête, il regarda à nouveau par-dessus son épaule, cherchant la silhouette de Madame Joanne… Qui avait disparu. Aussitôt, un profond sentiment de malaise le prit, semblable à celui ressentit par un rat prit au piège. Il en savait quelque chose, raison pour laquelle il se secouer encore plus. Non mais qu’est-ce qui le prenait donc à la fin ?! Cela suffisait, il fallait qu’il se ressaisisse ! Nom de dieu!
L’acool aidant, Rémi tituba légèrement vers la porte indiquant ‘Toilettes (des ténèbres)’, où il s’engouffra avant de se laisser aller dos à la porte. Il avait chaud. La tête qui tournait. Et mal au doigt. Prenant une grande inspiration, il finit par se redresser, allant se mettre face aux miroirs pour se laver le doigt, fixant un instant son reflet. Sérieusement, il avait une sacrée tête. Un peu pâlotte, mais le pire demeurait ses yeux. Furtifs. A l’affût. Mue d’un réflexe ancré dans ses os.
Celui d’un être traqué.
Mais par qui ? Ou plutôt… Quoi ?
Joanne F. Kennedy
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Il avait disparu. Au milieu de la foule, elle pouvait encore discerner son odeur de-ci et de là mais… Il lui avait faussé compagnie. Il fallait avouer que sa réflexion l’avait prise au dépourvu et, immédiatement, Joanne avait remonté les défenses qui étaient censées la protéger de ces humains stupides. Reprendre contenance et prestance. Reprendre ce drapé d’arrogance et cette suffisante certaine qui faisaient d’elle ce qu’elle était : une Reine. LA Reine. D’aucun ne pouvait troubler ou prétendre atteindre sa souveraineté et sûrement pas un simple humain un peu trop goûtu… Elle passa sa langue sur ses lèvres, ayant encore la saveur délicieuse de son sang au bout de la langue. Délicieux. Outrageusement délicieux, cette petite pointe d’alcool qui perçait au milieu des cellules et ce fourmillement indécent qui se mêlait aux flammes de ses veines éternelles. Elle avait l’impression qu’un brasier s’était allumé derrière ses prunelles et elle ne demandait qu’à se répandre dans le plus bel incendie jamais créé. Un vrai carnage en devenir.
Adressant un coup d’œil autour d’elle, la jeune femme réhaussa le menton et poussa un soupir en fermant les yeux. Posément, calmement, elle ramena ses idées dans un ordre précis et bien moins risqué qu’auparavant. Sa faim l’avait empêchée de penser correctement et elle avait manqué de se faire mettre à jour de façon aussi primaire que l’inattention ! Le sang pouvait attendre, elle finirait bien par l’avoir. Restait à savoir quand et… comment. La jeune femme passa son index sur ses lèvres de couleur vives, onctueuses, ignorant royalement le regard goguenard qu’un homme accoudé au bar lui lança tandis qu’elle caressait nonchalamment sa chevelure d’or blanc. Joanne n’avait aucun semblant d’intérêt pour la populace de bas étages, déjà qu’elle s’étonnait de trouver ce cuisinier à son goût il ne fallait pas exagérer sur tous les fronts : elle n’était pas prête à changer complètement ses règles de standing.
Ses yeux grands ouverts sur le monde invisible, elle haussa un sourcil en distinguant soudainement deux petites filles soigneusement habillées : petites robes sombres au pli impeccable, nœud sous le col de chemise, ruban dans les cheveux, chaussette à dentelle et chaussures cirées. Adorables créatures pourvues d’un regard océan à la peau aussi laiteuse que le lin. Fébriles créatures détonant dans cette ambiance colorée de débauche et d’aversion perverse. Angoissante créatures aveugles qui marchaient d’un même pas, fendant la foule pour venir se poster juste devant Joanne et la fixer avec intérêt. Fascination. Elle ne put réprimer un sourire doux à leur encontre, baissant le regard vers les paumes qu’elles tendirent dans sa direction.
« Viens jouer avec nous ? » Demandèrent-elle d’une voix égale. « … Pour l’éternité. »
La reine eut un rire cristallin, si doux et pourtant satisfait d’une telle réaction de leur part. Les jumelles. Ces adorables bambins qui n’avaient de cesse de quémander de l’attention alors qu’elles avaient tout ce qu’il leur fallait à l’hôtel. Elle retenait de gronder Adele de les avoir laissé s’enfuir aussi facilement de leur salle de jeux… En attendant, elle glissa ses doigts dans les cheveux de l’une pour remettre une mèche claire derrière son oreille. Délicatesse. Des petits êtres de porcelaine, immobiles, pendus à ses lèvres et sa réponse comme si leur vie en dépendait. C’était un peu le cas au fond. Toujours le cas.
« Maman viendra jouer avec vous tout à l’heure. » Répondit-elle, un air peiné sur le visage comme si elle regrettait amèrement de devoir prendre cette décision. « Rentrez à la maison, n’oubliez pas votre traitement pour être en bonne santé. »
Elle huma leur odeur avec appréciation, ces petites saveurs sucrées qu’elle retrouvait dans chaque verre de ce divin nectar qu’elle extrayait de leur corps au cours de dialyses savamment ordonnées. Le prix à payer. Ses petits anges immortels, son propre intérêt et la continuité de l’existence dans un univers de jeux et de distractions.
« Les garçons doivent s’inquiéter. »
« Mais Alexeï me tire tout le temps les cheveux ! » Couina l’une d’elle.
Un sourire, encore, compatissant. Elle chuchota, sur le ton de la confidence :
« C’est parce qu’il les trouve magnifiques. A la maison, maintenant. »
La vampire les fixa sans se départir de son air attendrit et elles finirent par s’échanger un coup d’œil avant de hocher la tête et de disparaître à toute allure à travers la foule. Elle ne doutait pas qu’elle serait à l’abri d’ici quelques secondes, personne ne désobéissait à l’un de ses ordres. Joanne avait la voix suave de la maîtrise et le murmure de la pire tentation au fond de la gorge. Elle pouvait conduire, éconduire, diriger et ériger ce que bon lui souhaitait de la part des autres… Sans qu’il ne puisse y redire quoi que ce soit. Ce qu’elle voulait, elle l’obtenait. Et à l’heure actuelle, son succulent dîner semblait lui avoir faussé compagnie ; elle ne comptait pas le laisser s’en tirer à si bon compte. Croyait-il qu’elle n’était qu’une débutante ? Elle ricana de cet affront silencieux et contourna un tabouret pour s’avancer au milieu des danseurs.
Son odeur était reconnaissable. Un mince filet d’effluves à la canelle avec le croustillant de la pâte… Du sucre. De la pomme. Tout un petit ensemble de saveurs pâtissières qui lui mettait l’eau à la bouche. Et puis son sang. Ce sang ! Aussi vif que l’amour qu’elle éprouvait pour ses proies. A chaque fois qu’elle en tuait une, s’abreuvait de ses entrailles et se sustentait de son dernier souffle de vie, elle l’aimait jusqu’à la dernière seconde de lui offrir un tel cadeau. Son être. Son corps. Son âme. Elle l’en remerciait humblement puis passait à la suivante quand l’envie s’en faisait ressentir. Ce soir était une de ces fois, marchant d’un pas impérial sans tenir compte des gens déguisés ni des relents d’alcool qui commençaient à entourer les participants à cette petite sauterie divine ; elle rejoignit bientôt une porte indiquant « bathrooms » sur son bois noir. Elle la poussa et disparue à l’intérieur.
Rémi était là, toujours ployé, devant un lavabo d’où s’égouttait quelques perles sanguines. Il fixait son reflet dans le miroir, miroir où Joanne n’apparaissait plus depuis bien longtemps. Faisait fi de l’outrage qu’il avait de gaspiller son si précieux sang, elle posa une main sur sa hanche et prit un air courroucé. L’avait-il abandonné pour venir folâtrer seul dans cet endroit ? Il régnait une odeur de pin frais et de menthe, elle en leva les yeux au ciel. Quelqu’un voulu entrer derrière elle mais elle posa sa paume contre la poignée et celle-ci se verrouilla immédiatement, provoquant des jurons étouffés par la musique. Elle ne voulait pas être dérangée. Ils ne devaient pas être dérangés.
« Est-ce que ça va mieux ? » Demanda-t-elle, ce qui le fit sursauter et se retourner brusquement.
Elle était à un mètre de lui, immobile et peu gênée de l’endroit où il l’avait fait venir. On ne faisait pas patienter une Reine vampire, était-il assez sot pour l’ignorer ? Dissimulant sa faim derrière un visage calme, Joanne le toisa des pieds à la tête avant de revenir se plonger dans ses yeux inquiets.
« Si vous vouliez que nous nous retrouvions seuls, il fallait me le demander. » Désignant les toilettes. « Je suis navrée si je vous ai inquiété. Me pardonnerez-vous cet excès incontrôlé ? »
Tant qu’il l’excusait de ce comportement, elle pouvait bien obtenir ce qu’elle voulait par la suite. Il pardonnerait, parce qu’il semblait être de ceux qui trouvent des excuses au mal d’autrui et se posent en victimes obligées. Cela l’agaçait comme l’arrangeait pour l’occasion. Elle attendit quelques instants puis s’avança vers lui tranquillement, se postant à quelques centimètres à peine désormais. Calculé. Comme le retombé gracieux de ses cheveux sur son épaule droite.
« Est-ce que je vous plait, Rémi ? »
La question était aussi directe que son regard était intense. Brûlant. Il n’y avait pas de bonne réponse à cette question. Dans tous les cas, il était condamné.
Rémi LePetit
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Dès qu’il sentit sa présence derrière elle, il ne put empêcher de sentir un long frisson lui parcourir l’échine,. Un frisson de peur. Un frisson de danger. Pourtant il ne se retourna pas. Pas tout de suite. Attendant qu’elle ne parle pour le faire… Et sursautant malgré tout. Ce n’était tout bonnement pas possible ! Elle… Ne pouvait pas ne pas avoir de reflet ! C’était impossible ! Inconcevable ! Totalement hors des potentialités terrestres et pourtant… C’était un fait. Un fait inéluctable. Et cela ne pouvait signifier qu’une seule chose. Madame Joanne, et peu importait son nom… Etait un vampire.
Nom de Dieu.
Aussitôt, les méninges de Rémi se mirent à travailler toute force battante. C’était impossible ! Il l’avait vu, plusieurs fois, et de jour ! Et aux dernières nouvelles, elle ne brillait pas au soleil ! Alors comment est-ce que… Comment est-ce que tout cela était ne serait-ce que potentiellement possible ? Papillonnant des yeux, il l’écouta sans l’entendre, son cerveau tentant dur comme fer de comprendre jusqu’à ce qu’il finisse par entendre sa dernière phrase.
-Madame, je vous prierais de bien vouloir ne pas m’accusez de bas instinct! lui lança-t-il d’un ton qui n’avait franchement rien à voir avec ce qu’il ressentait, ni celui qu’il ét…
Son visage prit brusquement une moue ahuri. C’était ça ! Ce n’était pas lui qui parlait, pas du tout même ! Jamais il ne se serait permit d’insulter Colette de la sorte ! Ni Alfredo ! Et encore moins Madame Joanne ! Ce n’était pas lui, pas du tout ! Ni son genre ni ses habitudes non ! Ce n’était pas lui ! Mais peut-être…
Il divaguait. Il divaguait complètement. Qu’est-ce qu’on avait mit dans cette bière qu’il venait d’avaler ? Non. C’était impossible. Il voulait bien croire à la magie. Croire qu’il avait été un rat. Croire que tous ses voisins étaient des personnages de contes. Croire que les étoiles pouvaient s’incarner et que les fées existaient.
Mais nom de dieu, des costumes hantés ?!
-Ma… madame Joanne je ne pense pas que nous soyons dans nos états norm...
Il n’eut pas le temps de finir sa phrase que soudain, elle ne fut plus qu’à quelques centimètres de lui. Comment avait-elle fait pour s’approcher si vite ?! Déstabilisé, Rémi tenta de reculer, ne réussissant qu’à sentir le contour du lavabo s’enfoncer dans ses reins.
-Est-ce que je vous plait, Rémi ? répéta-t-elle, d’une voix profonde et suave, qui le mit profondément mal à l’aise.
Il n’y avait rien de plus humiliant que de se savoir percer à jour. Oui, Rémi était fou amoureux de Colette, mais cela ne l’empêchait pas de pouvoir reconnaître quand une femme était belle. Attirante.
-Je euh...bafouilla-t-il maladroitement. Oui. Oui, bien sûr, finit-il par avouer, d’une sincérité affligeante.
Bien sûr qu’elle lui plaisait. Madame Joanne était une femme impressionnante et imposante, dotée d’une classe innée et de cette petite chose que les riches savent porter. Une manière. Un port de tête. Une façon de parler et de marcher. Rémi l’avait très vite remarqué, au restaurant. Même quand elle ne bougeait pas, elle était belle. Une Muse de peintre. Quelque fût l’angle, la lumière, l’obscurité, elle avait l’assurance d’une Reine, la prestance d’une Déesse, la beauté d’un Ange. Et l’aura d’une sirène prête à tout pour vous dévorez.
Alors oui, évidement qu’elle lui plaisait. Beaucoup. Et d’aussi prêt, c’était encore plus humiliant. Nom d’une courge, si il avait raison, et qu’elle était ‘hantée’ par son costume, elle devait être prête à le manger comme un tartare et tout ce qu’il trouvait à penser c’était qu’elle était belle et que vraiment, elle était séduisante ?!
Mais qu’est-ce qui n’allait pas chez lui ?!
Elle eue un sourire, comme si elle savourait une blague qu’elle seule avait entendu, avant de poser sa main sur son torse. Aussitôt il frémit, sentant la caresse courir jusqu’à son coeur, sa gorge. Et au moment où il aurait put jurer voir ses pupilles se dilater au point d’avoir les yeux noirs, un bruit des moins adéquat à la situation, mais terriblement adéquat au lieu, se fit entendre. Une chasse d’eau. Son des plus sexys et des plus admirables, il fallait bien le reconnaître.
Aussitôt, Joanne eue une sorte de geste, se positionnant devant lui comme pour le protéger. Ou peut-être plus pour protéger son repas, allez savoir. Toujours était-il que lorsque la troisième porte s’ouvrit, Rémi cru presque entendre un feulement s’échapper de ses lèvres, ce qui eue le don de surprendre le petit bonhomme gris qui sortit de la cabine.
-Oh ! s’exclama-t-il, en posant sa main sur sa bouche. Milles excuses, j’ignorais que je n’étais pas seul ! Enfin, vous tombez plutôt bien tout les deux !
Sans sembler le moins du monde surpris par leur présence, ni même par celle de Joanne, encore moins par l’air véritablement effrayant qu’avait Madame Joanne à cet instant, il s’approcha avec nonchalance, prenant d’abord la main de Joanne, pour y glisser une enveloppe, et ce, malgré son feulement, puis celle de Rémi, où il déposa la même chose. Il eue un petit sourire, clignant plusieurs fois des yeux, avant d sourire.
-Joyeux Halloween ! s’exclama-t-il, avant de se diriger vers la porte.
Celle-ci sembla lui résister, ce qui lui tira une moue, avant qu’il ne ferme les yeux, en marmonnant quelque chose. Son index se mit à luire et, après l’avoir fait tournoyer, le loquet émit un son, et il sortit en prenant bien soin de refermer la porte derrière lui. Ce qui sembla profondément perturber Joanne, qui fixa la porte avec une grande forme de surprise. Rémi en profita aussitôt pour s’extirper de sa proximité. Il était peut-être grand, mais il demeurait très fort dans tout ce qui faisait de lui un bon rat. La fuite notamment.
Longeant le mur, il tenta de rejoindre la porte à son tour, mais il trébucha sur ses propres pieds, ce qui suffit à refocaliser l’attention de Madame Joanne sur lui. Et m… Levant les mains, il fit tomber son enveloppe, d’où un petit mot s’échappa, allant s’échouer sur les pieds de Madame Joanne. Même sans se tordre le cou, Rémi parvenait à y lire une phrase étrange :
C’est le grand feu d’artifrousse, les terreurs sont à vos trousses !
Il n’eut cependant pas le temps de vraiment s’y attarder car brusquement, il se retrouva dos à la porte, pousser par Madame Joanne avec une force insoupçonnée. Titubant, il perdit même l’équilibre, s’affalant à moitié sur le sol. Assit, dos à la porte, et une Reine Vampire des plus magnifiques penchée au dessus de lui.
Est-ce que c’était ça ? Est-ce que c’était comme ça qu’il allait mourir ? Aussi bêtement que si il avait été prit dans une tapette à souris ?
-Madame Joanne, s’il vous pl... commença-t-il à plaider mais il fut à nouveau interrompu par le son si agréable d’une chasse d’eau que l’on tire.
Par pitié, si il devait mourir, qu’au moins la bande-son soit plus glamour !
-Bertie ? s’exclama une voix profonde et rauque, alors que la porte pivotait sur elle même dans un grincement lugubre. T’es sort… Oh !
Cette fois Rémi manqua vraiment de défaillir. Car, aussi simplement que si cela avait été des plus normal, la créature de Frankenstein, tout en couture et en agrafe, venait de sortir d’une des cabines, et les observait avec un air… Stupéfait.
-Oh je suis désolé je vous dérange?
Il eue l’air si penaud que Rémi trouva la situation presque amusante.
-Je euh non ! Non pas du tout… Pas du...
Sa tête s’affaissa sur le côté, perdant connaissance soudain. C’était définitivement beaucoup trop pour lui et son corps décida d’ignorer toutes les règles de survie en cas de présence de vampire. Logique : 0, imbécillité : 1. Fort heureusement, Frankie -car c’était son surnom bien qu’il ne l’aimait pas du tout- était en réalité un bon bougre, et il se précipita vers le grand humain, le saisissant par les épaules.
-Eh oh mon gars!Reste avec no-WOUAÏEUH ! Non mais ça va pas! s’époumona-t-il, en secouant sa main.
Non mais il lui prenait quoi à la dame, de le mordre comme ça ?! La moue qu’elle eue aurait pu être des plus vexantes, s’essuyant la bouche avec dédain, voir même répulsion, mais Frankie décida de l’ignorer. Ce n’était pas comme si il n’était pas habitué.
-Vous savez que ce n’est pas poli de mordre les gens ? Vampire ou pas, faut apprendre à se contrôler ! Et puis vous alliez faire quoi, le manger ? Sérieusement ? Et vous auriez fait quoi du corps ? Vous l’auriez laisser là ? Vous avez aucune pensée pour votre race ? Les humains vont de nouveau vous traquez si vous en tuer un!
Prenant un air très sérieux, il posa sa main sur l’épaule de Joanne.
-Ecoutez, on a un syndicat, celui des ‘Monstres Sans Frontières’. C’est plus un groupe de parole, mais on se soutient tous. Faut se serrer les coudes entre monstres ! Faut qu’on s’entraide pour redevenir sociable et insérable dans le monde extérieur, ça ne sert à rien de vivre reclus!
Doucement, il se pencha vers Rémi, avec un sourire.
-Il a l’air gentil en plus. Vous devriez plutôt en faire un allié plutôt qu’un casse-dalle. Vraiment j’vous assure. C’est pas si difficile.
Il eue un soupir, avant de se pencher pour prendre Rémi sur son épaule.
-Je vais l’emmenez dans l’arrière salle d’accord ? Si vous ne l’avez plus sous le nez, peut-être que ça vous tentera moins de le manger?
Pauvre Frankie, si plein de bonne volonté. Si il avait su...
Joanne F. Kennedy
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| Conte : AHS. | Dans le monde des contes, je suis : : Une sorcière de Sαlem.
Il y avait l’art et la manière de faire ses entrées, comme elle en était capable avec grâce et élégance. Et puis il y avait le talent subtil de gâcher toute une scène de séduction au moyen d’un bruit des plus atroces et des plus incongru. Etait-ce la Reine ou bien Joanne elle-même qui s’était indignée de pareille intervention ? Mystère. En tout cas elle avait tourné un regard des plus noirs à l’importun et Rémi en avait profité pour s’évanouir, tout bonnement et simplement. Elle se trouvait désormais face à un dilemme cruel et peu avantageux, tapotant de l’index sur son menton en serrant son coude contre elle, comme si elle résistait à la tentation d’abandonner ces deux énergumènes à leur sort ridicule. Elle se doutait bien que le petit cœur innocent et naïf du cuisinier ne tiendrait pas le choc aussi longtemps que nécessaire mais, ainsi, c’était presque trop facile et désarmant à la fois. Elle qui appréciait les hommes à fortes convictions, comme Carlisle Evil, devait bien reconnaître que la plèbe n’en regorgeait pas énormément.
Le mordre avait été un réflexe d’agacement profond et prodigieux. Cette créature, d’agrafes et de fils, sentait le rance et la putréfaction à des kilomètres à la ronde au point de presque lui donner la nausée. Il s’échappait aussi une odeur un peu plus vivace, d’herbe fraîchement coupé et de menthe ; sans doute un déodorant qu’il avait emprunté pour l’occasion. Acide, Joanne fixa les deux clous métalliques qui s’échappaient de chacune des tempes du Frankenstein et se demanda le plus sérieusement du monde si tirer dessus allait ouvrir en deux sa boîte crânienne… Elle tendit la main comme pour essayer mais il se tourna pour lui parler de la profonde bonté du cuisinier et d’une association de… Monstres ?
Elle haussa un sourcil. Elle n’était pas un monstre. Elle était une Reine. Les vampires étaient encore plus anciens que l’espèce humaine et il se permettait de la traiter de monstre, elle ? Lui, la création des mains de ceux qui se proclamaient espèce suprême alors qu’ils en valaient rien du tout ? Ils n’avaient jamais pu prouver leur existence, pu révéler au monde ce qu’ils étaient ni même éteindre leur race… Et il la traitait elle comme une créature diabolique ? Au fond, c’était peut-être ce qu’elle était. Ou pas. A l’heure actuelle, la jeune femme n’en avait rien à faire mis à part qu’il essayait de lui soustraire son dîner sans commune mesure. Qu’il soit au courant de sa situation était une chose, mais qu’il touche à Rémi en était une autre.
Elle saisit son poignet alors qu’il se relevait et le fixa avec une intensité prédatrice.
« Trouvez-nous un endroit pour être tranquilles. »
Un ordre, pur et simple. Direct et clair. Joanne n’avait pas pour habitude qu’on lui résiste d’ordinaire, mais là avec dans son sang immortel celui de la royauté des êtres de la nuit, elle était pourvue d’un don de persuasion intransigeant. Rien ne devait ni ne pouvait lui résister. Influencer le libre arbitre réclamait d’ordinaire un subtil jeu de sous-entendus et de modération, mais ce soir elle n’avait pas envie de prendre de demi-mesures. Cette créature de Frankenstein aurait tout oublié sitôt qu’elle disparaîtrait de sa vue alors autant l’utiliser pour parvenir à ses fins. Et puis il fallait avoue que Rémi était un peu trop grand pour qu’elle s’amuse à le porter sur ses épaules. Autant avoir un domestique pour le faire à votre place.
« Immédiatement. »
Ils retrouvèrent le brouhaha de la pièce centrale et Joanne esquissa un sourire en coin en constatant que son esprit était encore plus facilement manipulable que le reste. Il avait beau être un espèce d’assemblage de différents corps, il n’en restait pas moins un simple d’esprit un peu trop volontaire. Fendant la foule comme si les danseurs n’existaient pas, la vampire dans son sillage, ils se dirigèrent posément vers le bar et bifurquèrent sur la gauche vers une porte intitulée « Privé, réservé au personnel » ; le petit Frankie connaissait décidément bien l’endroit. Elle ne manquerait pas de… Non, rien en fait. Elle n’allait pas le remercier. Il avait retardé son échange avec Rémi, pourquoi le féliciterait-elle d’un tel affront ? Ne jamais se mettre entre un prédateur et sa proie, c’était la règle de base de tout instinct de survie.
Tandis qu’elle s’apprêtait à les rejoindre, une énorme pâte violacée se posa sur son bras. Elle s’arrêta, fermant les yeux pour retenir la violente envie d’expédier son poing dans la mâchoire de ce qui venait d’oser la toucher, puis les rouvrit lentement pour se tourner d’un seul bloc vers son assaillant. Mâchoire serrée. Regard acide. Visage de circonstance mais le brasier brûlant au fond de sa gorge, prêt à jaillir si on ne lui expliquait pas immédiatement pourquoi on venait de l’intercepter de la sorte. Face à son être royal se trouvait une espèce de gargouille au visage hideux sous deux yeux aveuglants. Ses grandes ailes ramenées contre la pierre de son corps, il semblait partagé entre une profonde tristesse et une euphorie paradoxal. Son visage s’éclaira – littéralement – avant de déchanter et de retirer prudemment sa main griffue.
Voilà qui était mieux.
« Madame… » Croassa-t-il. « Pardon, je… »
« Chernabog. »
Il était connu des mondes obscurs. La créature de la nuit. L’être envoyé à la recherche de l’âme la plus sombre, noire, obscure pour la ramener précieusement. Il était censé être d’une magnificence sans égal et d’une prestance à faire trembler la moindre péronelle ou fuir les preux chevaliers bien incultes. Pourtant ce soir, il avait juste l’air d’une misérable créature assise sur un tabouret à boire des verres d’alcool. Plusieurs, vides, s’étalaient devant lui pourtant il ne semblait pas prêt à s’arrêter, si elle en constatait la chope qu’il tenait dans l’autre main. Etait-il réellement en train de boire pour purger sa peine ou elle ne savait quoi encore ?
Ridicule. Stupide. Joanne épousseta sa manche rouge vif comme pour en chasser les particules détestables qui auraient pu s’y accrocher.
« Je suis… ravi de vous retrouver ici ! Votre grâce, votre… beauté… »
« Puis-je savoir ce qui nous vaut le… déplaisir de ta compagnie ? »
Il n’avait jamais voulu emmener son âme. Tout simplement parce qu’elle n’en possédait pas. Elle lui posait la question pour la conversation, en réalité elle n’en avait rien à faire et surveillait du coin de l’œil la porte où apparaissait encore Frankenstein et, sur son dos, Rémi. Plus court serait l’échange mieux elle se porterait. Encore fallait-il qu’il la laisse partir. Il grimaça, renifla puis avala une gorgée de boisson avant d’émettre un rot sonore. Puis il s’excusa, portant une patte à sa bouche, éhonté. La reine du mettre tout en œuvre pour ne pas le massacrer sur le champ pour tant d’impolitesses.
« Désolé… Je crois que j’ai… un peu trop forcé sur… la boisson… »
Il avait l’air à deux doigts de la nausée.
« Effectivement. » Raillante. Cassante.
« Mais c’est que… je suis à la recherche de… De cette âme, vous savez ? Mais oui, vous… savez… je pensais trouver mais… mais toujours pas… je perd un peu espo… espoir, vous savez ? Je me… pose des questions. Où vais-je ? Que fais-je ? Dans quel état… j’ère ? Est-ce que ceci.. est-ce que ça en vaut la peine ? Je veux dire… j’étais bien sur mon château moi… Je gargouillais tranquille et… Et voilà qu’on me donne vie. Qu’on me propose une mission et… Et que j’ai faim de… De ténèbres. Mais… Mais j’y arrive pas. C’est au dessus de mes forces. Je… Oh, pardon ! »
Des petits graviers chutaient de ses yeux aveugles pour rouler sur le sol. Etaient-ce des larmes ? De plus en plus aberrant. Elle recula d’un pas pour mettre le plus de distance possible entre cette gargouille infernale et larmoyante, elle avait d’autres chats à fouetter ou, plutôt, d’autres cuisinier à dévorer.
« Vous me comprenez vous, vous me… Non vous ne… Oh, ma bière ! » Il but une autre gorgée. « Si jamais… SI jamais vous croisez une âme sombre… Vous pouvez m’appeler ? Je suis… je suis un peu désespéré et… S’il vous plait ? Je serais… A la cathédrale… Ou ici… En train de boire de… Hé ! Hé revenez ! S’il vous plait… je suis tout seul ce soir… »
Elle tourna les talons avant d’en entendre davantage, refusant d’écouter une syllabe de plus de cette litanie pleurnicharde. La prenait-il pour une psychologue des monstres ? Voilà bien une chose qui nécessiterait des nouvelles de l’association dont lui avait parlé Frankenstein…
En parlant de ce dernier, il attendait bêtement devant la porte, désormais vide de tout corps à transporter. Quand il la vit, ses yeux se tournèrent vers elle et la fixèrent. La reine esquissa un sourire enjôleur.
« Très bien. Tu peux partir. Vers le bar, tu auras de la compagnie. »
Il s’écarta d’un bloc et elle pénétra derrière la porte, refermant derrière elle. Un claquement net. Le verrou qu’elle tourne sans même avoir à bouger. Et l’interrupteur miséreux d’une lampe passée d’âge pour les plonger dans une semi-obscurité suffisante. Un cagibi. Ils se trouvaient dans un… Cagibi. Une honte profonde mais sûrement le meilleur moyen d’être un peu plus tranquilles. Posément, patiemment, Joanne attendit que Rémi n’ouvre complètement les yeux et ne les pose sur elle, à la fois perdu et surpris de la retrouver en face de lui. Elle était debout, le toisant de toute sa hauteur, et lui affalé. Encore. Terriblement penaud. Enfin, ça, c’était avant.
« Levez-vous, Rémi. » Ordonna-t-elle d’une voix calme mais intransigeante.
A sa grande surprise – vu la tête qu’il tira – il s’exécuta. Puisque la manière douce ne fonctionnait pas, la reine vampire avait décidé de passer à une autre méthode bien moins loyale mais prodigieusement efficace. Quand il fut sur ses deux jambes, encore livide mais bel et bien conscient, elle croisa les bras sur sa poitrine. Une distance de sécurité. Des yeux sombres, lassés d’attendre alors que leur proie se trouvent en face d’eux, et un appétit vorace lui tordant l’estomac.
« A présent, déshabillez-vous. »
Et cette fois, elle ne lui laissait aucunement le choix. Et surtout pas celui de s'évanouir à nouveau.
Rémi LePetit
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| Conte : Ratatouille | Dans le monde des contes, je suis : : Rémi le rat de cuisine
Quand il reprit connaissance, Rémi mit plusieurs longues secondes à se souvenir dans quel pétrin il se trouvait. Déjà parce qu’il était dans une pièce totalement inconnue, ce qui n’aidait pas du tout à se situer ni se repérer, mais aussi parce que la première chose qu’il vit, ce fut les chaussures de Madame Joanne. Or de sa vie, il n’avait jamais vu des talons aussi haut perchés. C’était dingue quand même, comment est-ce que les femmes pouvaient s’infliger de telles choses ? Lui était grand, beaucoup trop, et ça n’avait rien de particulièrement pratique, alors pourquoi, grand Dieu, est-ce qu’elles s’obligeaient à une telle torture physique ?
Puis il se souvint qu’il s’agissait des chaussures de Madame Joanne. Madame Joanne qui était une vampire donc. Et que c’était tout à fait plausible puisque la créature de Frankenstein était sortie des toilettes aussi simplement que si cela avait été normal ! En même temps… Ils portaient des costumes hantés. A ce stade, n’importe quoi était envisageable.
Sauf ça. Sauf le fait qu’elle lui demande de se déshabiller, comme si c’était la chose la plus naturelle et la plus convenue du monde.
A ce qu’il sache, les vampires étaient plus assoiffés par le sang que par le sexe mais visiblement, il avait du louper un épisode. Et même, un sacré ! Probablement le même que celui qui parlait du pouvoir de persuasion de ces créatures là.
-Madame Joanne! s’exclama-t-il d’un ton profondément outré, sans se rendre compte que sa main était déjà en train de tirer la languette de son immense pyjama. Ce ne sont pas des choses que devrait dire une jeune femme de bonne famille ! Encore moins avec un pauvre cuistot dans une arrière boutique de pub mal fréquenté ! Mais que dirait les gens si ils vous entendait parler de la sorte?!
Même si le discours, guindé, lui était dicté par son costume de moralisateur ambulant, il devait avouer qu’il était d’accord au moins sur le fond. Qu’est-ce qu’elle pouvait bien vouloir faire avec un type aussi banal que lui ? Surtout si on rajoutait à cela qu’elle était hanté par le vampire de son costume, qu’est-ce que bon sang, elle pouvait bien lui trouver ? Ok, peut-être que son sang avait une odeur, une saveur -rien que de songer qu’elle avait bu son sang, Rémi se sentit étrangement mal à l’aise, particulièrement alléchante, comme un bon vin ou un carré d’agneau délicieux, mais de là à se croire être un grand millésime, Rémi avait clairement du mal à y croire ! Certes,il mangeait plutôt bien, ne fumait pas, ne buvait qu’occasionnellement, et pratiquait la course et le yoga, mais il ne devait pas valoir plus qu’une côte de bœuf de supermarché !
A ce stade, Rémi ne su pas bien ce qui le choqua le plus : le fait qu’il se compare à un plat et qu’il spécule sur la propre qualité de sa viande, ou le fait qu’il soit en train de retirer son jeans. Effaré, il constata que son costume s’étalait devant lui, accompagné de son t-shirt gris et de ses chaussures. Ne restait sur sa peau qu’une toile de jeans -qui ne tarda pas à glisser jusqu’à ses chevilles, et un caleçon couleur vert d’eau. Rémi ne s’habillait qu’en gris, exception faites de ses sous-vêtements. Chose qu’il n’avait pas vraiment prévu d’exposer aux yeux de Madame Joanne, même si celle-ci sembla s’y attarder un instant, un demi sourire aux lèvres.
Soit elle trouvait cela amusant, soit elle se réjouissait de l’était physique de son casse-croûte. Dans les deux cas, c’était gênant.
-Madame Joanne, fit Rémi, plaintif, en croisant ses mains devant son caleçon, parvenant par miracle à conserver un peu de self-contrôle, suffisamment pour combattre son emprise, au moins quelques secondes. Ce n’est pas… Je… Vous ne voulez pas de quelqu’un comme moi!
Cette fois, elle releva des yeux un peu surpris vers lui, comme si elle ne s’attendait pas à une telle remarque. Ou à une quelconque résistance.
-Je ne suis qu’un banal cuistot! justifia-t-il, en la voyant froncer les sourcils. Vous… vous êtes une femme… D’un certain rang ! Vous… Vous devriez avoir… vous n’avez pas une personne de votre rang pour…. Faire ce genre de chose?
Il l’avait dit avec une profonde innocence, sans se rendre compte que cela pouvait être insultant. Ce ne fût qu’en voyant son visage crispé qu’il réalisant, relevant les mains devant lui, les agitant en tout sens.
-Non ! Non, ce n’est pas ce que je voulais dire ! Je veux dire, vous n’avez pas un mari, ou un fiancé ? Quelqu’un qui vous correspond plus que… Moi ?
Eternel romantique. Fichues origines françaises.
-Madame Joanne, vous devez combattre ce cos...
-Tout.
Sa voix tomba comme une couperet, sans appel. Cette fois, une forme sourde de colère animait ses traits et Rémi eue beau tenté de résister, il se retrouva bien vite sans caleçon devant elle, totalement nu, et franchement mal à l’aise. Ses mains revinrent devant lui, protégeant le peu de dignité qu’il pouvait encore avoir, avant de brusquement se sentir plaquer au mur derrière lui, au point d’en avoir le souffle coupé.
Contre lui, il pouvait sentir le corps menu, mais pourvu d’une force incroyable, contre le sien, encore drapé de sa robe, mais il pouvait apercevoir les talons, laissés plus loin, derrière elle. Brusquement, il sentit un soupir d’extase caresser sa peau, le souffle de Madame Joanne s’accélérant à sa proximité, comme gonflé de son odeur. Quand elle releva les yeux vers lui, ce n’était plus que deux billes noires, où luisaient une lueur de luxure et de pure faim. Et Rémi comprit très vite que c’était la fin. Qu’est-ce qu’il pouvait bien faire contre une vampire, pire, contre une Reine Vampire ? C’était finit. Totalement finit.
Sauf si…
Prit d’un geste désespéré, Rémi attrapa les épaules de la jeune femme, la forçant à se tourner, la plaquant à son tour au mur. Surprise ou grande seigneur, elle se laissa faire, n’esquissant qu’une légère grimace au contact rude du mur. Grimace qui disparut complètement au contact des lèvres de Rémi sur les siennes. Une main sur chaque joue, Rémi ploya de toute sa taille vers elle, forçant sa bouche de sa langue, dans un baiser abrupte, mais profond. Sincère. Désespéré.
Si il pouvait lui rappeler qu’il était un être humain… Si elle pouvait se souvenir qu’elle aussi en était une…
Il fallait au moins qu’il le tente.
Sa main glissa, allant jusqu’à sa nuque où il enserra une partie de ses longues mèches, serrant jusqu’à presque les tirer. La douleur, une sensation humaine. Les baisers, purement humain. Et les muscles, contre lesquels elle passait les mains, les ongles. Rémi du même retenir un grondement quand elle le griffa, laissant une longue estafilade contre sa colonne. Rouge. Presque autant que celle qu’elle lui laissa sur la fesse droite, ce qui cette fois, le fit grogner, reculant ses lèvres, à peine. Juste ce qu’il lui fallut pour faufiler les siennes contre sa gorge.
Joanne F. Kennedy
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I'm always ready for a war again, go down that road again. It's all the same, I'm always ready to take a life again. You know I'll ride again. Who gon' pray for me ? Take my pain for me ? Save my soul for me ? 'Cause I'm alone, you see. If I'm gon' die for you, gon' kill for you.
THEN, I'LL SPLIT THIS BLOOD FOR YOU
| Conte : AHS. | Dans le monde des contes, je suis : : Une sorcière de Sαlem.
Il était chaud. Tellement chaud. Pourtant on ne pouvait pas dire que la pièce était à une température agréable, plutôt supportable, et il était quand même brûlant d’une étrange force qu’elle ne savait déterminer. Une volonté propre, une de celles qui lui avait permis d’échapper, quelques instants, à son contrôle pour oser la contrer. Répondre. Tenter de lutter avant de perdre à nouveau ses moyens. Joanne aurait pu s’en étonner, s’en insurger, mais elle préféra le laisser faire jusqu’à ce qu’il n’attise sa colère plus encore. Son agacement. Sa frustration et puis… Puis il y avait eu ce geste étrange et déplacé de sa part. il y avait eu un retournement de situation quand son dos avait rencontré le mur. Lui avait-il asséné un coup ? Nenni. C’était de sa bouche qu’il venait de se servir et c’était de son souffle qu’il s’abreuvait alors.
Un baiser. Un simple baiser, pourtant passionné et fougueux. Dévergondé. Dévorant. Un baiser de roman, à la Autant en Emporte le Vent, d’aventures et de passion, de promesses et d’indigences, de secrets et de désir. Un baiser comme on n’en voyait nulle part ailleurs et comme on en voudrait plus souvent. Un baiser, puis un autre, tant d’autres. Assidus. Détestablement efficaces. Douloureusement savoureux. Comment cet homme pouvait-il embrasser de la sorte après avoir tant bégayé et voulu se soustraire à elle ? Comment pouvait-il mettre une telle ardeur dans un geste qui semblait l’horripiler à l’origine ?
Son esprit se vida littéralement de toutes pensées quand il la souleva et que ses jambes enlacèrent sa taille. Sa robe flamboyante couvrait encore son royal corps et ses cheveux blonds se trouvaient tirés en arrière par la main rapine de son partenaire. Il semblait enfin comprendre le fond de son raisonnement et à peine eut-il écarté ses lèvres des siennes qu’elle se faufila jusqu’à sa gorge tendre. Le sang pulsait rapidement sous la peau, tant et si vite qu’elle pouvait le voir à l’œil nu comme l’entendre résonner dans son crâne. Il embrassa sa tempe quand elle huma sa saveur, l’une de ses mains semblant tirer désespérément sur le tissu de sa robe. Incontrôlable. Intolérable.
Et quand elle le mordit soudain, il se crispa tant qu’il en déchira l’étoffe et vint couvrir son sein de sa paume. Presser comme elle pressait son artère, laissant le sang jaillir de la carotide pour se répandre dans sa gorge. Des gouttes se faufilèrent sur la peau et son menton mais le vampire ne cessa pas pour autant, épousant les hanches qu’il plaquait contre les siennes dans un sous-entendus bien trop évident. Elle avait obtenu ce qu’elle voulait. Il pouvait bien réclamer à son tour, tant que Joanne obtenait gain de cause elle pouvait parfois accorder quelques… Agréments pour la peine. L’idée de l’étreindre ne la dérangea pas. Pas le moins du monde, autant allier l’utile à l’agréable, non ? Le bruit sec du tissu déchiré résonna encore et elle gronda, cette étoffe lui avait coûté très cher ! L’air frais passa contre sa peau mise à nue, comme sur celle de sa cuisse qui se resserrait à lui. Elle sentie son apparat tomber sur sa taille mais ne s’en formalisa pas. Dans quelques instants, elle s’unirait à lui puis le viderait de toute sa force et ne laisserait plus qu’un cadavre de plus. Un succulent cadavre, mais un mortel tout de même.
Il y eu comme un murmure, puis un souffle de vent.
Puis, aussi soudainement qu’une porte qui se referme sous la tempête, ses pensées tourbillonnèrent pour la ramener brutalement à la réalité. Elle releva la tête, ouvrit la bouche où un filet carmin s’échappa et la redressa vivement pour essayer de comprendre ce qu’il était en train de se passer. Ce qu’il… Pourquoi était-elle dans cette position absolument sordide et dévergondée ?! Pourquoi y avait-il un homme entre ses jambes ?! Pourquoi était-elle plaquée au mur et qu’une main pelottait son sein comme s’il avait s’agit d’un précieux trésor à cajoler ? Plus les secondes avançaient et plus son regard s’écarquillait de stupeur. Sourde. Effarée. Le goût du fer dans sa bouche la révulsa et elle manqua de tousser, étouffée par un autre baiser que l’inconnu lui adressa avec une ardeur vive.
Quand il recula son visage, Joanne reconnu sans aucun mal Rémi. Qu’est-ce qu’il était en train de faire, très exactement ? Comme un regard de défi furieux, il s’arrêta et ouvrit la bouche avant de la refermer rapidement. La sorcière du mettre tout en ordre pour retenir la violence avec laquelle ses pouvoirs réclamaient d’être libérés à son encontre. Il était en train de la toucher. Il était en train de… Entièrement nu, de… Qu’est-ce qu’elle… ? C’était elle. Elle qui l’avait poussé à cela. Elle qui l’avait obligé à se dévêtir. Elle qui… Elle ne se connaissait pas de pouvoir de persuasion aussi puissant alors, comment ? Son trouble passa dans ses yeux bruns, la bouche résolument fermée et la mâchoire serrée. Réfléchir, vite. Ne pas agir dans la précipitation, c’était toujours mauvais. Intolérablement mauvais. Pourtant sa robe gisait sur ses hanches, découverte, presque offerte comme un vulgaire…
Joanne eu un haut-le-cœur et, comme s’il le pressentait, Rémi relâcha doucement son corps pour qu’elle retrouve la dureté du sol. La dureté de la réalité. Claquante vérité. Elle baissa les yeux sur sa nudité et il s’en gêna en passant ses mains devant sa virilité, mal à l’aise. Le sang coulait de sa gorge, pas abondamment mais suffisamment pour ne pas être anodin. Elle venait de le mordre. De le… Bon sang, s’était-elle prise pour un vampire, réellement ?! Quelle indignation. Une vraie insulte à sa nature de sorcière. Elle aurait des comptes à rendre mais, pour l’heure, elle devait absolument régler cette embarrassante situation avant qu’elle ne lui échappe. Déjà qu’elle n’en menait pas très large, bousculée entre ses envies de meurtre et ses résolutions censées, autant éviter de l’aggraver.
« … Il semblerait que nous aiyons été victimes d’un maléfice. » Commenta-t-elle, observant le négligé de sa tenue dans un soupir, s’occupant à recoiffer ses cheveux blonds sur le côté. « Tenez. »
Une étoffe, apparue dans sa main, fut tendu à l’homme devant elle pour faire cesser le sang de sa gorge. Après un instant hésitant, le cuisinier détacha l’une de ses mains de son intimité pour plaquer son tee-shirt contre la plaie. Il sembla la remercier mais ses joues pivoines trahissaient qu’il pensait à d’autres choses en n’osant pas la regarder directement. Joanne décida de ne pas s’en formaliser, faisant preuve d’une étonnante maîtrise et d’un calme olympien. S’énerver ne servirait à rien, si elle en croyait les souvenirs défilant dans l’ordre de ses pensées elle y était pour beaucoup.
« Ne vous offusquez pas, je me moque de qui peut me voir nue ou non. »
Elle n’était pas pudique, nullement même. Passant son gant sur son visage, elle balaya les traces de sang qui entachaient son maquillage et se débarrassa au possible du fer sur sa langue. Odieux. Bougeant les doigts elle renfila le haut de sa robe et ses talents l’aidèrent à la maintenir en place sans qu’elle ne s’y attarde davantage. En quelques instants, elle était revenu elle-même : aussi hautaine que possible, aussi classe que l’élégance puisse fonder en une personne.
« Mais pas de ceux qui me voient en situation de faiblesse. »
La menace était réelle. Dans ses bras, contre son torse et sa taille, elle avait été à la merci de leurs moindres désirs et si la mémoire ne lui était pas revenue à temps, ils… Ils auraient pu… Etrangement, surprenant, l’idée ne lui déplut cependant pas. Elle haussa un sourcil à cette constatation déconcertante, se raisonnant tout de même en accordant que l’homme était tout à fait abordable physiquement et que son tempérament précautionneux y était pour quelque chose. Sans doute. Quoiqu’il en soit, il convenait de sortir de toute cette histoire sans laisser entrevoir l’ombre qui s’immisçait en elle et commençait à dévorer ce cœur qu’elle gardait bien à l’abri. Les souvenirs. Les souvenirs étaient son pire ennemi, comme toujours. Comme jamais.
Il balbutia ce qui ressemblait à des excuses et elle l’observa attraper piteusement ses affaires pour au moins enfiler son caleçon. Peut-être se sentait-il plus à l’aise dans un apparat comme celui-ci ? Elle déglutit, observant le décor du cagibi tandis qu’il mettait son jean et semblait soudain bien plus rassuré. Mais mal à l’aise, toujours.
« J’escompte qu’aucun instant passé ici ne sera ébruité, n’est-ce pas ? » Il valait mieux être sûr. Certain. « Vous devriez retourner avec vos amis, ils ont sans doute besoin de votre présence. »
Comme elle de la sienne. Non, sûrement pas. N’importe quoi. Elle n’avait besoin de personne.
Et sans attendre plus, elle ouvrit la porte sans avoir posé la main sur la poignée et sortie dans la foule bruyante et agitée du Rabbit Hole. Un immense gâteau était en train d’avancer au cœur de la pièce mais elle l’ignora, ne lui accorda même pas un regard. La gorge serrée d’avoir été ainsi manipulée comme un pantin, à deux doigts de commettre l’irréparable, Joanne préférait de loin ne pas traîner dans un endroit aussi piteux. L’air froid de l’extérieur lui fit l’effet d’un bol d’air pur et elle inspira grandement. Longuement. Elle ferma même les yeux et laissa la caresse glacée de l’air faire frissonner sa peau.
Adèle devait être au château, ou bien à l’intérieur, elle l’ignorait. Elle n’en avait cure en réalité. Tout ce qu’elle escomptait c’était de se retrouver un peu seule et tranquille. Loin de la foule. Loin des visages. Loin des apparences, aussi. Aller chez Carlisle aurait été malvenu, aussi opta-t-elle pour rentrer au Château d’Adam afin de s’y repentir dans une tranquillité absolue. C’était la meilleure solution. La plus facile aussi. Elle fouilla dans sa pochette à la recherche de son téléphone pour contacter le chauffeur ; Clement ne devait pas être très loin de toute manière.
Joanne sentit une étoffe chaude couvrir ses épaules. Elle releva la tête, surprise, et un demi-sourire doux (quoique mesquin) apparu alors en observant le visage de celui qui venait de faire ça.
« Vous n’abandonnez jamais ? » Questionna-t-elle faussement, se doutant de la réponse.
Elle avait étudié Rémi depuis ces semaines passées en sa compagnie. Elle savait qu’il n’était pas homme à laisser choir une demoiselle, qu’elle soit en détresse ou non, et que ses principes de français prenaient bien souvent le pas sur sa raison. Inconsciemment, elle saisit un pan de la veste et la resserra un peu. Juste un peu. Il prétexta qu’il craignait qu’elle ne rentre dans le froid et… Sans chaussures. Il les tenait à la main d’ailleurs, les désignant avec un petit air gêné qui aurait fait craquer n’importe quel prédateur. Du haut de ses deux mètres il pouvait aprfois être un peu trop adorable, quand il n’avait pas le dos voûté pour s’écraser face aux autres ! La sorcière paru surprise puis ne pu s’empêcher de rire en constatant qu’elle était effectivement pieds nus. Le trottoir froid ne l’avait pas indigné le moins du monde, trop concentrée à réguler le flot de souvenirs qui manquait de l’assaillir.
« J’ai un chauffeur pour me raccompagner. »
Son index désigna les phares en train de rouler dans leur direction. Il s’empourpra de malaise et elle ne le détrompa pas. Croyait-il réellement qu’elle allait rentrer à pieds ? Quelle idée saugrenue. Cela ne lui avait même pas effleuré l’esprit, marcher dans la rue avec une pareille tenue – certes décousue, mais tout de même ! – n’était bon que pour les jeunes filles éconduites à leur bal de débutantes, pas à une femme comme elle.
Clémant immobilisa le véhicule juste à sa hauteur et sorti pour lui ouvrir la portière. Il adressa un salut poli et bref à Rémi et attendit qu’elle daigne s’installer sur la banquette arrière. Lorsqu’il voulu refermer elle l’interrompit, faisant glisser la veste de ses épaules pour la plier soigneusement et… La poser sur ses genoux.
« Et bien, vous montez ? » Appela Joanne.
Elle ne le dirait pas une seconde fois. On ne faisait pas attendre une dame comme elle. Une chance, une seule, puis elle partirait pour passer à autre chose. La sorcière dissimula habilement son sourire quand le grand dadais se tortilla à l’intérieur, claquant maladroitement la portière au point de manquer de s’y coincer les doigts.
La voiture démarra en direction du château.
Elle l’observa d’un air malicieux, comme si elle savait quelque chose qu’il ignorait. S’il était mal à l’aise il le montrait très bien, serrant ses chaussures avec toute la force qu’il pouvait concentrer pour éviter de serrer autre chose. On lisait en lui comme dans un livre ouvert. Un grand livre rempli d’aventures.
Comme celle qu’ils venaient de vivre et, sans doute, celles qu’ils allaient encore vivre.
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The Art of Darkness…. Oh, Kindness ! } Joanne & Rémi