Tu continues à penser à Athéna malgré ce qu'elle avait fait. Certains diraient : "Quelle sotte ?" D'autres ne comprendraient pas ta patience. Mais peu t'importe tant que tu restais toi-même. Tu as été courageuse, et Athéna t'a respectée. Rien que cette attention te touche énormément. Ces efforts, la peine que la déesse ressent à trouver sa place dans ce monde. En quelque sorte, tu avais vécu le même sentiment. Le sentiment de ne pas appartenir à ce monde humain. Le sentiment de peur, de crainte de ce monde froid et hostile. Tu n'hésite pas à tenir la main de la déesse en signe de compassion. Et tu t'efforces de sourire, même si c'est maintenant plus difficile.

"Tu sais... Quand je suis arrivé il y a trois ans, je me suis sentie très seule. J'avais l'impression qu'on m'avait mit dans un monde que je ne comprendrais jamais. Ce n'est peut-être pas comparable mais... Je te comprend un tout petit peu." avoua-tu, en sentant le calme revenir peu à peu dans ton corps.

Tu appelle le serveur pour le dessert, et fait savoir que tu es satisfaite. Athéna n'aurait pas pu rêver d'une meilleure réaction, et tu le sais. Tu te sens heureuse de l'encourager à faire des efforts car tu sais qu'ils vont finir par payer encore plus. Athéna avait ton pardon et c'est ce qui compte.

"Je serais ravie de te voir plus souvent Éloïse. Et j'espère vraiment que tu pourras être encore plus heureuse." ajoute-tu avec un sourire. "Je vais payer l'addition, je reviens."

Oserait-elle lui dire que trois ans face à cinq millions d’années, cela ne tiendrait jamais la comparaison ? Athéna décida que non. Peggy était une créature pleine de bonté et la déesse ne voulait pas voir la douceur de son regard se perdre. Aussi retint-elle la réflexion qui cherchait à franchir ses lèvres en se mordant l’intérieur de la joue. De toute façon, trois ans, suivant les situations, cela pouvait bien devenir 5 millions d’années…

- Il faut absolument que je t’emmène en Grèce… Sourit-elle. Ce sera l’occasion de continuer à apprendre à se connaître…

Quant à être heureuse, la déesse ne répondit pas à ce souhait. Parce qu’elle n’était pas certaine d’être faite pour le bonheur. La dernière fois qu’elle l’avait été, cela s’était mal fini. Autant dire donc qu’elle n’avait pas envie de retenter l’expérience. Mais cela aurait sans doute été compliqué à accepter pour Peggy, aussi la guerrière fut-elle bien contente quand la blonde se leva pour aller payer l’addition.