« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Le robot avait déboulé dans le salon, manquant de se prendre le canapé vue la vitesse folle à laquelle il était entré. Si Eve le dévisagea un instant sous le coup de la surprise, il se contenta de secouer la tête de gauche à droite, tout en reprenant sous souffle à moitié plié, ses mains appuyées sur ses genoux.
« Non je ne te dirai pas où, c'est une surprise. »
Il avait encore du mal à s'exprimer correctement, ses phrases étant entrecoupées de nombreuses inspirations. Il avait conscience que cacher quoi que ce soit à Evelyn était une tâche ardue. Elle avait une réflexion si rapide et si logique, couplée à une mémoire hors du commun, qu'il devait être honnête et avouer que c'était même proche de l'impossible.
Après quelques secondes à reposer son rythme cardiaque affolé, Wilson s'était accroupi, un sourire doux se formant sur ses lèvres. Il alla caresser la joue de la petite fille assise sur le tapis, entourée de ses nombreux jouets – il trouvait toujours qu'elle n'en avait pas assez et en rachetait de nouveaux toutes les semaines. Il avait l'impression que si peu de jours s'étaient écoulés depuis qu'elle était née, qu'elle grandissait bien trop vite, qu'il ne la choyait pas assez et qu'il le regretterait, plus tard. Pourtant, lorsque Iris leva ses yeux vers lui, elle avait l'air amplement satisfaite de la vie qu'elle menait. Son visage s'illuminait à chaque fois que son regard croisait celui de Wilson, comme celui de EVE. Il avait toujours ce réflexe, qu'il tentait de contrôler au possible, de tenter de « voir » ses sentiments lorsqu'il doutait. Il détestait faire cela, parce que c'était un vestige de son histoire avec Chronos, mais quand elle se mettait simplement à pleurer, il avait comme cette nécessité de se rassurer. Il n'allait jamais jusqu'à l'apaiser à l'aide de ses capacités (puisque ce n'était pas nécessaire, déjà). Il ne le pouvait simplement pas, pas sur un si petit être. Il avait peur de l'abîmer, de la souiller… et si l'idée qu'elle puisse avoir hérité d'une partie de leur côté cavalier ne le hantait plus, il n'avait toujours aucune certitude à ce sujet.
Le robot secoua légèrement la tête avant de déposer un simple baiser sur le front de leur fille.
« Papa t'emmène voir le monde, Iris. »
~ ~ ~
Wilson s'était appliqué à ranger l'appartement avant leur départ – son côté maniaque ressortant encore parfois – en restant toujours évasif sur leur destination. Le plus dur fut sans doute de dévier l'attention d'Evelyn des écrans à l'aéroport pour qu'elle ne puisse faire aucune déduction. Même si elle ne cherchait peut-être pas à savoir, son cerveau ne pouvait s'empêcher de remarquer le moindre détail. Il avait même fait lui-même les valises pour qu'elle ne puisse pas deviner s'ils allaient dans un pays chaud, un pays froid, ou quoi que ce soit d'autre même. Le moindre indice pourrait le trahir.
En soi, ce n'était pas le fait qu'elle ne devait pas deviner… C'était plutôt maintenir l'illusion du mystère, qui l'intéressait. Et elle jouait le jeu.
Le trajet se passa sans encombre. Ils avaient usé de la méthode « normal », pas de demande de téléportation à qui que ce soit, il n'avait que peu de contact avec les divins, de toute façon. Puis, ça faisait partie du voyage, de voir les nuages à travers le hublot. Iris avait été sage, il lui semblait même qu'elle avait apprécié le vol. Ce qui avait été moins sympa, c'était ce monsieur deux rangées plus loin qui n'avait pas arrêté de vomir et de se plaindre des turbulences imaginaires qu'il se faisait dans sa tête. Il aurait peut-être dû acheter les billets en première classe.
A peine avaient-ils récupérer leur bagage à l'arrivée qu'il ne jugea plus utile de garder le secret.
« Je te l'avais promis... »
Il avait murmuré à l'oreille d'Evelyn, tenant sa main dans la sienne alors qu'elle portait Iris dans ses bras, lui se chargeant des valises (non sans difficulté, avec une seule main). Il n'en dit pas plus, sachant qu'elle avait comprit.
Tout était déjà prévu. Wilson était un économe, il gagnait bien sa vie mais n'avait jamais vraiment eu d'utilité à dépenser son argent, si ce n'est pour Iris ces derniers mois. Alors il avait pu tout organiser pour que ce séjour soit le plus agréable et le plus magique possible. Le taxi les attendant à la sortie de l'aéroport avait été réservé à l'avance et, si l'hôtel n'était pas d'un luxe extraordinaire, il s'agissait de l'un des mieux placés qu'il ait pu trouver de disponible presque à la dernière minute.
Volontairement, il ne lui laissa pas le temps d'admirer le paysage alors qu'ils arrivaient en plein centre de la ville animée. C'était le début de l'après-midi et les passants se bousculaient dans tous les sens. Cela n'empêchait pourtant pas Iris de dormir dans les bras de sa mère, le voyage en avion ayant dû la fatiguer. Wilson se dépêcha de se rendre à l'accueil avant de hâter EVE à monter dans l'ascenseur. Il se précipita presque dans le couloir pour la laisser rentrer dans leur chambre. Si il avait l'air aussi pressé et qu'il ne tenait plus, c'est parce qu'il avait prit un soin particulier à ce que la vue de leur chambre soit la meilleure possible. La première chose que l'on voyait en ouvrant la porte… après avoir passé le petit couloir, oui, parce que ça ne pouvait pas non plus être parfait.
En dehors de la sobre décoration, du lit qui avait l'air d'une qualité exemplaire et bien confortable, ce qui marquait au premier coup d’œil était l'énorme baie vitrée. Elle donnait sur un petit balcon fleuri. Il ouvrit les fenêtres, invitant Evelyn à le rejoindre, alors que droit devant eux se dressait la Tour Eiffel, dans toute sa splendeur.
« Bienvenue à Paris ! »
On la voyait distinctement d'ici. Il lui avait offert la miniature, pour qu'elle puisse l'avoir où qu'elle soit, mais plus que tout il avait souhaité que ce soit l'une des premières choses que sa bien aimée puisse observer en arrivant ici. D'où son empressement un peu étrange mais… Wilson était parfois étrange, ce n'était plus si étonnant.
« On va pouvoir aller la voir de tout près ! Et les Champs Elysées, puis l'Arc de Triomphe, le Louvre aussi, tout ce que tu voudra. On peut faire les magasins, aller manger au restaurant, juste se promener… »
Oui parce que si le trajet, il l'avait bien prévu, le reste revenait à Evelyn.
« On peut prendre le métro. C'est bien le métro ? Ou alors on marche, j'aime bien marcher. On peut prendre un taxi aussi. »
Wall-E était comme un enfant, tout heureux de faire ce premier week-end en famille, sans qu'il ne s'agisse d'un séjour organisés par Storybrooke avec des inconnus ou des histoires bizarres qui finissaient par arriver. Il n'y avait qu'eux trois, tous les trois, ça lui suffisait plus que tout.
Il rentra dans la chambre, ressortant les divers plans de la capitale française qu'il avait préparé, toutes les brochures qu'il avait pu trouver, sans savoir ce qu'elle désirerait.
N’en déplaise à certains, Evelyn Nichols avait le plus meilleur chéri du monde, elle en était intimement convaincu et ce, depuis bien longtemps, depuis qu’elle avait compris que Wall-E était plus qu’un ami il était l’amour de sa vie, le seul, le grand, le vrai, l’immuable. Ils en avaient vécu des moments forts, certains plus faciles que d’autres mais rien ne les avaient jamais ébranlé et cet amour, ils le partageaient désormais avec la prunelle de leur yeux Iris, le plus beau des mélanges, le mélange de l’amour que eux, deux anciens robots été parvenu à faire… Et pas seulement « parvenus » ! Iris Wallander était la perfection incarnée sur cette Terre, aucun des deux parents ne pouvaient réfuter cette évidence et EVE était prête à en découdre des millions et des milliers de fois s’il le fallait.
C’était donc tout naturellement que Wilson avait une fois de plus prouvé sa valeur et que leur petite merveille les avaient suivis dans cette aventure. Cette fois-ci, aucun doute, ce serait une aventure calme, paisible et reposante, il ne pouvait pas en être autrement dans la mesure où c’était le petit robot qui avait prévu le voyage et qu’ils partaient ENFIN seuls, TOUS seuls, sans les soucis divins et Storybrookiens qui les tourmentaient depuis bien trop longtemps.
Il avait fallu à Evelyn la force de se concentrer longuement pour éviter de cacher la surprise de son amoureux. Elle s’était prêtée au jeu de la surprise, détournait le regard de bonne grâce quand il cherchait à l’attirer loin d’éventuels indices et elle-même se tâcher de fermer son esprit à tout indice, aussi infime fût-il qui aurait pu la mettre sur la piste. C’était un fait : elle ne savait ni mentir, ni dissimuler ce qu’elle pensait ou savait… elle donc jamais pu feindre la surprise si jamais elle avait su avant où elle se trouvait. Elle s’était donc concentré sur Iris qui avait été d’un calme à tout épreuve, parfois un peu rigide pour son âge ce qui laissait peut-être soupçonner que la petite n’était pas si « normale » que ça… mais bah, qu’importe, ils auraient bien le temps de savoir, un bébé qui pleurait moins que la normale n’avait jamais scellé la face du monde, non ?
Et à présent ils y étaient, devant ce petit balcon, cette jolie porte vitrée, pleine de charme que l’on reconnaissait souvent à Paris. Et… la Tour Eiffel… elle était là, de toute sa splendeur et sa grandeur et Evelyn ne put s’empêcher de pousser un petit cri perçant de satisfaction. Elle se retenait tellement de ne pas exploser de joie avec sa violence habituelle qu’elle méritait presque le Prix Nobel de la maîtrise. Mais elle avait Iris dans les mains, il était hors de question qu’elle l’envoie contre un mur ou au plafond d’un geste mal calculé. Elle se contenta de la poser avec douceur dans le petit lit qui avait été installé par l’hôtel à son attention avant de prendre Wilson dans les bras et de lui claquer un bisou fulgurant sur la bouche dont elle seule avait le secret.
- C’est l’une des plus belles surprise que tu m’a faites ! Après celle d’être revenu vivant d’entre les morts… deux fois ! C’est… c’est… ouaaaouuuh ce qu’elle est belle !
Elle s’était de nouveau approchée de la fenêtre pour la contempler avant de le regarder avec un œil brillant.
- Hum… et si on allait la voir ce soir, quand elle est toute illuminée ? Tu sais qu’une fois par heure, elle s’illumine de mille feux, on dirait des milliers de petites étoiles… peut-être… que ça sera encore mieux ? Et en attendaaaaant… On peut tester le métro ? La Ligne 1 n’est pas très loin d’ici, elle nous mènera sur la plupart des lieux touristiques comme les Champs Elysées, le musée du Louvre… Elle va jusqu’à la Défense et c’est l’une des lignes les plus moderne, avec la 14bien sûr, ça craindra sans doute moins pour Iris…
Elle avait dit tout ça avec une telle rapidité et sans un souffle qu’il n’y avait pas photo : chassez le naturel et il revient au galop… On lui avait demandé de se contenir pendant bien trop longtemps pour qu’elle n’explose pas à présent dans toute sa splendeur. Elle s’était dirigée vers l’une des valises, la plus grande, où elle avait réussi à plier la poussette d’Iris… ce n’était pas une poussette comme les autres, c’était le cadeau des collègues d’Evelyn dans le laboratoire. Elle était très légère, en titane et se pliait tellement finement et petitement que jamais on aurait pu imaginer qu’elle puisse entrer dans la valise dans laquelle elle était. Elle la déplia et vint poser la petite fille dedans avant de se tourner vers Wilson :
- Tu veux essayer d’être notre guide ? Je me tais et tu nous montres le chemin ?
Peut-être après tout que ça pouvait lui faire plaisir ? Après tout, il était le chef de cette excursion, c’était peut-être à lui désormais de diriger ?
Wilson Wallander
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« Tu n'as pas à me remercier… Tu mérites amplement ce cadeau et... »
Il n'eut pas le temps de terminer sa phrase, alors qu'elle plaquait ses lèvres aux siennes. Elle était tellement adorable quand elle faisait ça, dans un élan de spontanéité. Il ne s'attendait pas à une telle réaction, du moins pas aussi explosive, mais il en était très content. La voir si heureuse faisait vibrer son cœur. Pas d'une façon désagréable, non. C'était un léger tremblement qui se propulsait dans ses veines, qui lui faisait pincer les lèvres, qui faisait pétiller ses yeux d'une tendresse infinie alors qu'il la regardait debout sur ce balcon. Elle était la plus belle chose que le monde n'ait jamais créé. La plus pure, aussi. Il ne se lassait jamais de l'admirer, pour tout ce qu'elle faisait, pour tout ce qu'elle disait… pour tout ce qu'elle était.
Wilson avalait chacune de ses paroles sans jamais en être rassasié. Il aimait quand elle parlait, quand elle faisait couler le flot de ses connaissances. Certains trouvaient cela fatiguant, ou bien même arrogant. Il ne les comprenait pas. Elle n'était pas animée par cette envie de montrer qu'elle en savait plus, comme on pouvait le penser si on ne la connaissait pas. Elle n'y pouvait rien. Elle aimait juste partager, avec certes un petit peu de maladresse, tout ce qu'elle avait enregistré comme informations. Peu de personnes en étaient capables maintenant, par égoïsme, par crainte des jugements, parce qu'ils ne voulaient pas prendre le risque d'être contredits. EVE n'avait aucune de ses barrières. Et c'est ce qui la rendait aussi unique.
Elle apprenait petit à petit les sentiments humains, ce qui les animait, comment les gérer et les réactions qu'ils entraînaient. Les progrès étaient… incommensurables, depuis ces trois dernières années. Il n'y avait pas à dire, elle n'était plus juste cet ordinateur dans une carapace, elle avait développé tant de choses, tant d'aspects de sa personnalité qu'elle ignorait encore lorsqu'elle s'était réveillée. Il avait la chance de pouvoir l'observer chaque matin, en se levant, de pouvoir la suivre dans ses progressions et ses trouvailles.
Comme là, alors qu'elle s'était arrêtée de parler après une énumération de faits incroyable. Il l'avait laissé faire, un sourire amusé sur les lèvres, alors qu'elle chercha à s'occuper en sortant la poussette (invention de génie, au passage, en particulier celle conçue par les collègues d'Evelyn). Elle y avait placé Iris, lui faisant alors de nouveau face.
Le robot s'était approché d'elle sans dire un mot, allant la prendre dans ses bras, la serrant tout contre lui.
« Je t'aime. » murmura-t-il simplement à son oreille, déposant un baiser sur sa joue, avant de s'écarter.
Il se demandait encore, parfois, comment il aurait fait sans elle à ses côtés. Il n'en serait pas là, c'était certain, mais comment les choses se seraient-elles donc déroulées, si il ne l'avait jamais retrouvé ? Il ne préférait même pas s'imaginer ce scénario. Elle… Non, elles étaient tout ce qui comptait à ses yeux. Il était capable de tout pour elles. De n'importe quoi, aussi. C'est ce qui faisait leur force. C'est ce qui pouvait faire leur faiblesse.
Mais contrairement à la plupart du temps, où de tels raisonnements menaient Wilson à s'inquiéter pour leur avenir, aucune idées noires ne réussirent à se frayer un chemin dans son esprit. Il ne souhaitait que penser au moment présent qu'ils partageaient, tellement il était rare pour eux d'en avoir. Il espérait simplement que ce ne serait pas le dernier.
Prenant les brochures dans ses mains, les feuilletant en se mordant la lèvre, il lui lança un regard incertain. Il était très heureux qu'elle propose qu'il gère les visites, mais il avait surtout peur de les perdre. Entre eux, son sens de l'orientation n'était pas le plus fiable… mais il finit par se redresser. Finalement, c'était l'occasion de s'entraîner.
« Allons-y alors, ce serait dommage de rester enfermés à l'hôtel pour notre première journée ! »
Il les guida vers l'ascenseur, refermant précautionneusement la porte de leur chambre derrière eux. Il avait prit tout le nécessaire : papiers, argent, plans divers et variés, téléphone. Il était le stéréotype même du touriste à Paris. A partir du moment où ils étaient sortis de l'hôtel, ses yeux s'étaient portés à chaque recoin, alors qu'il tenait la main d'Evelyn dans la sienne pour ne pas qu'ils s'écartent trop. La ville était vaste, elle était grande, pleine de merveilles. Ils avaient vite fait de s'y perdre.
Le plus étrange, ici, c'était d'entendre toutes ses personnes parler autour d'eux, dans une langue dont il ne connaissait que les bases. Tant de mots lui parvenaient sans qu'il n'arrive à en deviner le sens ! Cette tâche, il la laissait à EVE, puisque si il pouvait s'improviser guide, il ne pouvait clairement pas apprendre le français en une heure. Elle était plus apte que lui à faire la discussion avec les étrangers qu'ils croiseraient.
« Je pense qu'on va suivre ton idée, parce que je n'ai pas envie de nous emmener dans des coins perdus ou mal famés ! Alors la ligne 1 me semble en effet la plus appropriée. »
Il n'en avait à vrai dire par la moindre idée, mais il avait bien retenu ce qu'elle lui avait dit. C'était la plus sûre et celle qui les emmènerait presque à tous les endroits qu'ils souhaitaient voir. Cela ferait largement l'affaire pour le premier jour, pas la peine de s'embêter à faire des détours monstrueux.
Wilson ne trouva pas tout de suite l'entrée du métro, les faisant marcher un moment et lorsque des escaliers se présentèrent, il se tourna vers Evelyn pour être sûr de ne pas se tromper. Elle fit juste un mouvement de tête léger, pour le rassurer, alors il l'aida à porter la poussette pour s'aventurer dans les sous sols du métro parisien.
Il ne pensait pas qu'ils y croiseraient autant de monde. Il avait lu des articles, vu des photos, mais cela restait impressionnant. Il était déjà venu à Paris, mais leur moyen de transport à l'époque n'était pas le même, ils étaient plus adeptes de la téléportation. Et on ne pouvait pas dire que ce séjour ait été des plus normaux. Là, ils se comportaient comme des gens banals, à attendre que le métro arrive, après avoir eut l'impression de tourner en rond et de se tromper de chemin à plusieurs reprises, même si les pancartes aidaient beaucoup. Il avait surtout eu du mal avec la machine pour avoir des tickets, trop d'informations d'un coup, trop de forfaits possibles. Il avait finit par en acheter sans doute plus que nécessaire, mais au moins il n'aurait pas besoin de réutiliser cet engin avant un moment. Prendre le bus lui paraissait être beaucoup plus simple, finalement ! Mais il fallait bien qu'il tente au moins une fois et qui sait, peut-être que d'ici la fin de leur voyage il serait incollable niveau trajets de chaque ligne de Paris.
« C'est pas un peu dangereux quand même ? »
Il s'accrochait avec aplomb à la poussette d'Iris, qui ne semblait pas le moins du monde perturbée par l'agitation ambiante. Pourtant, les rails apparentes à quelque mètres d'eux n'étaient pas pour le rassurer et tant de gens s'en approchaient, comme si de rien n'était. Ils n'avaient pas peur de tomber ? Lui préférait les garder à une distance raisonnable. Il savait qu'ils ne risquaient rien et que, si un malheur arrivait, ils étaient tous les deux aptes à y faire face et à l'éviter mais… Mieux valait ne pas prendre de risque.
« C'est si… grand… » Et mal entretenu. Sauf qu'il retint cette remarque. Pas parler boulot, on a dit. Même si ça semblait idiot, c'était un peu son travail de nettoyer et de discuter de propreté, aussi ennuyeux cela puisse-t-il être. Alors il ne fit aucun commentaire sur les murs tagués ou les poubelles pleines, en faisant totale abstraction. « Ils ont dû mettre tellement de temps à tout construire. »
Il avait conscience que dire ce genre de choses pouvait amener Evelyn à lui faire un résumé, si jamais elle avait lu la moindre information à ce sujet. Au fond, c'était peut-être aussi un peu ce qu'il cherchait, parce qu'il aimait tant qu'elle lui apprenne de nouvelles choses (bien qu'il n'ait pas sa mémoire pour ne pas les oublier par la suite).
Le trajet en métro fut relativement rapide. Il s'imaginait ça plus lent, plus désagréable, mais leur wagon n'était pas bondé comme il en avait eu peur. Même s'il n'était pas habitué aux mouvements ou au bruit que ça pouvait faire, il avait trouvé cette expérience relativement positive, contrairement aux idées reçues qu'il avait pu voir sur internet. Tout était bien indiqué, il su à quelle station ils devaient descendre et aida Evelyn avec la poussette, jusqu'à ce qu'ils retrouvent l'extérieur et l'air frais. Parce que le seul défaut, c'était bien le confinement des sous sols, il ne s'y sentait pas le plus à l'aise.
« Je me suis dis qu'on pouvait commencer par le Louvre. J'avais déjà acheté des billets pour qu'on soit plus tranquilles et qu'on est pas à faire toute la file. »
Il n'avait pas envie de faire attendre la jeune femme et encore moins leur petite fille des heures, si jamais il y avait trop de monde. Il n'avait aucune idée du taux de fréquentation du Louvres à cette période, sachant simplement que c'était à voir si on venait à la capitale française.
« Je crois qu'il faut aller par cette entrée, là-bas. Attends, je vais la prendre. »
Pour qu'Evelyn puisse profiter au maximum de la vue de la Pyramide, de l'ambiance générale, il prit le relais afin de pousser Iris et de continuer leur avancée. Il avait aussi son appareil photo accroché au cou et il s'arrêta de temps en temps, pour immortaliser l'instant, n'hésitant pas à photographier Evelyn lorsqu'elle regardait ailleurs. Ils ne tardèrent pas à rejoindre la file, avançant à vitesse modéré. L'espace avait l'air relativement calme.
« J'ai vu qu'il proposait des parcours thématiques mais je me disais qu'on pourrait voir une fois à l'intérieur ce qu'on préfère faire… Ils ont l'air d'avoir tellement de choses, je ne pense pas qu'on aura le temps de tout voir. »
Une moue quelque peu déçue s'afficha l'espace de quelques secondes sur son visage. Ce n'était pas si grave, l'impatience et la curiosité prenant le dessus. Et ce ne serait qu'une raison de plus pour revenir plus tard.
black pumpkin
Evelyn Nichols
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Je sens que ça va mal finir mais c'est pour une bonne cause... alors...
TechnoDino, rassemblement
| Conte : Wall-E | Dans le monde des contes, je suis : : EVEEEEE
Wilson était un excellent guide, le meilleur même, EVE n’en doutait aucunement. Pourtant, elle voyait ses regards inquiets et ses incertitudes qu’il tentait tant bien que mal de cacher mais la blonde s’en fichait… tant qu’elle était avec lui, tant qu’ils avaient leur petite fleur avec eux, il pouvait bien les amener sous la seine au lieu de devant la tour Eiffel qu’elle s’en contre-fichait. Cette expérience lui rappelait un peu leur première rencontre, sur Terre… il connaissait la planète bien mieux qu’elle parce qu’il y vivait, il en avait ressenti toute la désolation et avait pendant de longues années collectionné les vestiges de vies passées et anonymes. Elle se souvenait de son assurance, de sa joie et son excitation à lui faire découvrir son univers, tant de sentiments qui n’étaient pourtant pas commun au moment puisqu’il découvrait en même temps qu’elle et qui la ramenait pourtant à ces doux et paisibles souvenirs.
Elle le laissa faire, se contentant d’hocher la tête d’un air approbateur ou de lui serrer fort la main quand il avait vraiment besoin de se sentir soutenu, le laissant les guider à son aise le reste du temps. Il pouvait prendre tout le temps dont il avait besoin, ils n’étaient pas pressés. Ils avaient fini par atteindre le métro et il s’était débrouillé comme un chef avec les tickets, ce qui relevait de l’exploit pour Evelyn qui l’avait observé au loin tout en bougeant légèrement la poussette pour bercer Iris. Elle l’avait vu se gratter la tête, regarder la machine d’un air indécis, faire un choix, puis un autre… elle avait aussi surtout vu la file qui s’allongeait derrière lui et les parisiens qui soufflaient, les bras croisés, en tapant du pied et en secouant la tête de gauche à droite, signe de leur impatience. Elle l’admirait pour son calme, elle s’imaginait à sa place… Elle n’aurait pas pu juste poser la main sur la machine, il aurait fallu le faire comme les humains normaux pour ne pas éveiller de soupçons et elle aurait sans aucun doute eu autant de mal que lui… et avec l’impatience des parisiens, elle aurait certainement tout fait sauter dans un excès de rage, à n’en pas douter.
L’incident passé, ils étaient descendu sur le quai et Wilson s’était fortement fait violence pour ne pas parler travail, ce qui la fit sourire tendrement. Il était beau son Wall-E… et tellement drôle quand il tentait de se contrôler en parlant architecture tout en faisant attention à ne pas laisser ses yeux trop longtemps sur un tag ou une poubelle débordante… Mais EVE captait les microsecondes et même s’il se débrouillait très bien pour un humain lambda, il ne pourrait pas lui cacher son désarroi et elle n’en avait pas envie. Cela faisait partie de lui et elle l’acceptait totalement. Si lui pouvait l’écouter déblatérer sur l’histoire de cette station de métro, elle pouvait tout aussi bien s’intéresser à ce qui lui tenait à cœur à lui.
- Oui… C’est impressionnant… Mais on voit qu’ils manquent cruellement du meilleur éboueur du monde… C’est tout sale… ça le serait beaucoup moins si cette station de métro était la tienne.
Elle lui fit un grand sourire, fière de son compliment et tous deux entrèrent la poussette dans la rame lorsque le train arriva. Ils finirent par ressortir non loin du Louvre et Evelyn pu observer avec la bouche légèrement entrouverte cette grande pyramide de verre qui s’étendait sous leurs yeux. C’était si beau, elle ne comprenait pas pourquoi certains la surnommait la « verrue de Paris ».
- C’est très bien pensé d’avoir déjà pris les billets, je pense qu’on va perdre beaucoup moins de temps en effet, regarde la queue de ceux qui n’en ont pas.
Elle lui montra du doigt une longue file qui illustrait parfaitement le génie de son Wall-E et tout trois prirent l’entrée qui leur était réservé pour descendre vers le hall du musée.
- Ce n’est pas grave si on a pas le temps de tout voir, on reviendra.
Elle avait haussé les sourcils avec un sourire.
- Par quoi veux-tu commencer ?
Lorsqu’ils se décidèrent pour l’aile Sully du musée, ils se rendirent compte qu’ils devaient laisser leur super poussette à l’accueil pour prendre l’une des poussettes du musée, beaucoup moins bien mais qui devait visiblement être en accord avec leur code de sécurité. Les deux parents se résolurent alors à attacher Iris dans l’autre et la visite commença. Cela faisait plus d’une heure qu’ils se baladaient quand le pire arriva. Ils venaient de passer toutes les antiquités grecques et égyptiennes qui retraçaient un peu l’histoire des dieux qu’ils connaissaient tous deux. Iris s’était mise à pleurer et Evelyn avait entreprit de prendre dans son sac un petit gâteau dinosaure pour le lui donner. C’était les premiers gâteaux qu’elle avait le droit de manger, il était désormais temps qu’elle face ses premières dents et ces biscuits étaient spécialisés dans le domaine, bien qu’ils la laissaient complétement dégoutante et collante après sa collation. Mais lorsque EVE s’accroupit pour donner le biscuit à sa fille, elle se figea soudainement sur place, le choc était bien trop grand. C’était bien une petite blonde qui était dans la poussette mais… C’était pas leur fille… Celle-ci avait des yeux marrons et Iris avait les yeux bleus, elle en était 100% sûre. Elle donna tout de même le biscuit au bébé en déglutissant et en se relevant, pâle comme un linge. Wilson semblait la regarder bizarrement, comprenant que quelque chose n’allait pas.
- Wall-E ?... Ce… Ce n’est pas Iris ça… Ce n’est pas notre bébé… On… On a pris le bébé de quelqu’un d’autre et quelqu’un nous a pris notre bébé…
C’était la panique à bord, la fin du monde, elle avait envie de pleurer, de courir, de tout casser, de… elle ne savait pas trop quoi faire… on venait de lui prendre la chaire de sa chaire, son bien le plus précieux et ça n’allait pas se passer comme ça. Elle en voulait pas de ce bébé-là.
Wilson Wallander
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Tout se passait très bien, pourtant. Ils avaient vagabondé dans les allées, Wilson portant dans sa main des dizaines de prospectus qu'il avait récupéré à l'entrée. Il s'arrêtait, fasciné, devant chaque objet d'art qu'ils croisaient, s'étonnant parfois des représentations faites des divinités qu'il avait pourtant croisé. C'était étrange de voir à quel point les choses que l'on s'imaginait collectivement pouvaient en réalité être totalement différentes dans la réalité. Il se demandait si un jour, dans un musée tel que celui-là, se retrouverait leur vie à eux, mais c'était déjà un peu le cas avec tous les livres des contes ou films racontant leurs histoires. Il fallait dire que les récits qu'on avait écrit à leur sujets dans les bouquins étaient parfois aussi durs que ceux de la mythologie.
Et à priori, leur vie actuelle aussi était destinée à être mouvementée. Il avait tourné la tête vers la poussette lorsque Iris s'était mise à pleurer, haussant un sourcil en voyant l'expression d'Evelyn changer du tout au tout lorsqu'elle fut à la hauteur de la petite fille. Il n'eut pas besoin de lui poser la moindre question, lorsqu'elle se releva. Il crut même deviner ce qui se passait avant même qu'elle le prononce. Il aurait néanmoins préféré qu'elle ne confirme pas ses doutes. Cette annonce, prononcé avec un ton qui ne lui était pas habituel, donna l'impression à Wilson que le sol s'effondrait sous ses pieds, ou encore que le plafond lui tombait dessus, que la pièce dans laquelle ils se trouvaient se mettait à tourner bien vite, que… il ne pouvait pas l'expliquer.
Même si il était père depuis un moment, maintenant, il ne comprenait parfois ce qui était si spécial dans sa relation avec sa fille. Bien sûr qu'il avait envie de la protéger de tous les dangers, évidemment qu'il ne voulait que son bonheur. Qu'elle grandisse bien, qu'elle vive entourée par des personnes aimantes, qu'elle soit intelligente, curieuse, qu'elle connaisse un jour l'amour comme celui qu'il vivait avec EVE. Il voyait défiler devant ses yeux toute la vie qu'il lui imaginait.
« Non… » murmura alors simplement le robot, réalisant véritablement ce qui se passait, comme un coup de poignard en plein cœur.
Dans un mouvement un peu brusque, maladroit, Wilson s'approcha de la poussette pour observer le bébé qui s'y trouvait. Ce n'était pas le leur. Ils ne s'en étaient pas rendus compte ? Était-ce réellement possible ? Ils étaient pourtant supposés avoir un instinct à tout épreuve, pour ces choses-là, n'est-ce pas ? Ils devaient le sentir, que ce n'était pas leur enfant avec eux, que ce n'était pas Iris ? Non ?
Il tourna la tête dans tous les sens, observant chaque visiteur à côté de lui, la gorge serrée et avec cette culpabilité commençant à le ronger. Il était stupide de ne pas l'avoir remarqué plus tôt. A côté de lui, EVE paniquait aussi, il pouvait le sentir, le voir. Elle qui se contrôlait si parfaitement dans toute autre situation vivait comme lui l'expérience la plus désagréable de sa vie, certainement. On ne pouvait pas comprendre ce sentiment si on ne l'avait pas vécu. Le vide, la peur, le doute… Si lui aussi avait cette envie impulsive de s'en prendre à tout ceux qui passaient à côté d'eux pour leur demander où était leur fille, il réussit à la retenir. S'énerver, perdre le contrôle, ne l'aiderait en rien à retrouver sa petite fille.
Wilson prit une longue inspiration, tentant de faire le tri dans son esprit, de ne penser qu'efficacement et de se remémorer leur promenade d'une heure le plus précisément possible. Il devait se dire que dans ce musée, ailleurs, un autre couple avait dû réaliser qu'il n'était pas avec leur bébé. Et cette petite chose n'y était pour rien, ils devaient aussi la ramener à ses vrais parents.
« On va la retrouver, ça va aller. » finit-il par dire en se tournant vers Evelyn, allant passer une main sur son visage, pour la rassurer.
Ils étaient ensemble, n'étaient-ils pas d'accord pour dire que tous les deux, il pouvait renverser des montagnes ? Il lui offrit un sourire peu convaincant, faisant de son mieux pour cacher son affolement qu'il essayait de taire. Ils se soutenaient dans toutes les épreuves, celle-là ne ferait pas exception à la règle.
« Excusez-moi ? » Il s'était adressé à un homme près d'eux, en train de filmer les alentours avec son appareil photo. Au vu du drapeau américain bien en vu sur les manches de sa veste en cuir, il devait parler la même langue que lui. « Nous avons perdu notre fille… Il serait possible de voir ce que vous avez filmez pour essayer de... »
L'inconnu ne lui laissa pas le temps de répondre.
« Sérieusement ? Vous avez perdu votre gosse ? Vous êtes des parents incompétents ou juste débiles ? »
Il riait en disant ses mots, ayant baissé son appareil pour juger Wilson du regard, le dévisageant de haut en bas avant de jeter un regard à Evelyn derrière lui.
« Vous savez que dans des lieux bondés comme ceux-là faut faire gaffe au moins ? »
Son ton réprobateur et son arrogance firent voir rouge au robot. Sa mâchoire se contracta, sentant que si Eve prenait part au dialogue, les choses risquaient de mal tourner. Même s'il n'allait pas être tout doux et aimable non plus, mieux valait que ce soit lui qui gère cette situation. Il prit alors le poignet de l'homme dans sa main, le serrant un peu trop. Cela lui laisserait certainement une marque après leur discussion. Si son air semblait toujours avenant, sa voix avait changé du tout au tout.
« Vous pouvez gardez votre avis pour vous, Monsieur. » Sa colère se ressentait aux intonnations qu'il employait. « Pour nous épargnez une scène en public et pour votre bien, je vous conseille de me donner cet appareil. Tout de suite. »
Ce n'était pas clairement dit, mais il s'agissait d'une menace. C'était palpable, ça se devinait aisément et son regard, dans lequel on pouvait lire de la crainte et de l'inquiétude quelques minutes plus tôt, ne laissait à présent transparaître qu'une volonté sans faille. Peu importe que son interlocuteur soit dix fois plus baraqué que lui ou qu'il le dépasse d'une tête.
« Je ne vous permet pas de vous adresser à moi de cette fa... » « Tout de suite. » l'interrompit Wilson en serrant davantage sa prise, le poignet de l'homme en étant quelque peu tordu, lui arrachant une grimace de douleur.
Si il ne s'était pas montré aussi désagréable, la réaction du robot aurait sans doute été très différente.
« Je vais prévenir la sécurité. » prononça l'homme dans un souffle, lui tendant l'objet avant de s'éloigner alors que Wilson le lâchait.
« Vous ne le ferez pas. »
Et même s'il allait répéter ce qui venait de se passer, il s'en fichait. C'était peu important, à ce moment précis. Tenant l'appareil dans ses mains, il rejoignit Evelyn qui était restée en arrière avec la petite fille dont ils ne connaissaient même pas le prénom. Il fit défiler la vidéo qui avait été tourné, cherchant le moindre indice quant au moment où s'était produit l'échange de poussettes malencontreux.
« Il n'y a rien du tout là-dessus… ça doit être arrivé il y a un moment. »
Ce ne fut pas sans déception qu'il l'affirma, la bouche pincée, finissant par laisser l'appareil dans un coin au cas où son propriétaire viendrait le rechercher. Il ne comptait pas le lui voler, juste l'emprunter, si cet imbécile ne l'avait pas compris… il était encore plus bête qu'il ne le pensait.
« On devrait retourner à l'entrée, leur faire passer un message ? » Comme il avait pu le voir dans les films quand un enfant se perdait, ça arrivait, ça finissait toujours par s'arranger. « On trouve un employé, on lui demande, on va vite la retrouver. »
Ils pouvaient encore faire demi-tour et vérifier toutes les poussettes qu'ils croisaient, non ? A moins qu'ils ne soient plus avancés qu'eux et déjà bien loin devant… Le stress palpable chez les deux jeunes gens devait sans doute inquiéter l'autre pauvre enfant qui se remit à pleurer. Elle devait réaliser qu'elle n'était pas avec sa maman, tout comme Iris était peut-être en train de pleurer à cet instant… Si il se concentrait assez, peut-être pourrait-il ressentir cette émotion qui devait la prendre et réussir à trouver dans quelle direction elle se trouvait ? Non… Il y avait beaucoup trop de gens.
« Ne t'en fais pas ma b elle, on va te ramener à tes parents. »
Il s'était accroupit près de l'enfant, lui offrant un sourire qu'il voulait compatissant et sécurisant. Il aurait aimé que les personnes en compagnie de sa petite agissent de la sorte avec elle, il n'y avait pas de raison pour qu'il ne la traite pas comme l'être fragile qu'elle était.
black pumpkin
Victoire Adler
« T'es qu'une putain d'armoire, Commode ! »
I'll be with you from Dusk till Dawn
Edition Août-Septembre 2020
| Conte : Intrigue divine | Dans le monde des contes, je suis : : Hera, déesse du mariage, des femmes et des enfants
Second voyage à Paris, le premier avec Apollon… Le maître de l’Olympe venait juste de rentrer de voyage avec Artemis que déjà il désirait repartir… Victoire avait surpris leur conversation tandis qu’elle se dirigeait vers les deux jumeaux. Visiblement, le dieu de l’art souhaitait faire une petite virée qu’il faisait annuellement et dont le but était presque primordiale pour la survie de toutes les espèces terrestre… à moins que cela ne le soit uniquement pour lui : s’admirer dans les différents musées qui avait tenté de peintre ou de sculpter sa plastique de rêve… Oui, Apollon gardait cette âme d’enfant plutôt touchante mais qui avait eu, aux fil des nombreuses années, le don d’exaspérer sa sœur qui se refusait à présent de faire un second voyage de ce style…
- M’accepterais-tu à tes côtés, Apollon ? Je n’ai encore jamais eu l’occasion de visiter le Louvre alors… je veux bien décharger Artemis de ce fardeau si besoin est…
Elle avait fait un clin d’œil complice à la déesse de la chasse tandis que le maître de l’Olympe acceptait sa demande et en moins de temps qu’il n’en avait fallu pour le dire, ils s’étaient retrouvés téléporté dans un coin discret de l’établissement dont ils s’extrayaient ensuite avec agilité et naturel. Il n’était jamais bon d’éveiller les soupçons des humains sur ce genre de pratiques… ils avaient malheureusement la fâcheuse tendance de chercher à tout comprendre avant de s’en effrayer et de lancer une chasse à la sorcière dont Apollon et Victoire pouvaient très bien se passer. Les deux dieux s’étaient directement dirigé vers l’aile de la Grèce antique pour admirer les poteries et les sculptures à leur effigie… Tandis que le jeune homme s’extasiait sur les œuvres les plus réussies et se plaignaient des œuvres qui l’étaient moins à grand coup de « ils ratent toujours mon nez », Victoire se contentait de le rassurer et d’affirmer qu’il était de loin le plus beau de tous les dieux représentés tout en écoutant avec attention une fillette qui ne devait pas avoir plus de 12 ans et qui semblait visiter le Louvre pour la première fois avec un plaisir sans nom. Elle s’était lancée dans un long monologue sur l’histoire es dieux de la Grèce antique que ses parents écoutaient poliment bien qu’avec une attention légèrement réduite, ce qui n’était pas le cas de la déesse. Il était toujours divertissant d’écouter les sornettes que les humains entendaient sur leur prétendue vie, bien qu’elle ne puisse s’empêcher de s’outrer intérieurement de la mauvaise presse que ses récits faisaient d’elle. A croire que Zeus était passé par là à un certain moment de l’époque pour saper complétement l’histoire de sa femme… C’était toujours si simple de faire pareille horreur quand la personne en question ne pouvait pas se défendre car assignée à résidence… oui… cela ressemblait parfaitement à son mari.
Elle était ensuite revenue sur ses pas pour retrouver Apollon qui continuait à fixer la même poterie sous tous les angles depuis bien 20 minutes… Décidément, son travail d’analyse était aussi long que minutieux et la déesse commençait à comprendre pourquoi sa sœur avait démissionnée à l’idée de faire un second voyage de la sorte. Elle avait alors posé avec douceur sa main sur l’épaule de l’homme pour le sortir de sa réflexion avant de lui chuchoter :
- Je te laisse terminer tranquillement ton observation… je me déplace dans les autres ailes, tu ne m’en veux pas ? Il y a tant à découvrir que je ne voudrai pas en perdre une miette… N’hésite pas à me retrouver quand tu en auras fini.
Elle lui sourit avant de s’éloigner lentement tout en continuant à observer les vitrines. Rien de plus simple pour des dieux pour se retrouver… il suffisait qu’il ressente son aura, elle ne doutait pas de sa capacité à le faire, alors autant prendre la tangente et s’offrir un moment de liberté. Elle avait attends une grande galerie remplie de tableaux quand soudain, la douleur qu’elle ressentit au bas ventre la fit s’arrêter net. C’était quelque chose de vif, comme si on venait de la poignarder. Tout en déglutissant elle regarda autour d’elle pour apercevoir la source de son mal être… Elle finit par l’identifier non loin de là, un jeune homme aux cheveux bouclés était accroupi devant une poussette et tentait de réconforter une petite fille qui pleurait et qui n’était visiblement pas la sienne. Elle sentait dans son aura quelque chose d’étrange, quelque chose qu’elle avait déjà ressenti auparavant, par deux fois, avec Jaimie… cet homme était un cavalier… tout comme la blonde qui l’accompagnait et qui semblait pétrifiée… Wilson… et Evelyn si ses souvenirs étaient bons, non ? Sans réfléchir bien plus longtemps, elle se dirigea vers le couple et le bébé qui pleurait de plus belle. La douleur s’intensifiait… Le bébé et Evelyn souffraient en même temps… Elle passa devant la femme et sans crier gare, elle prit le bébé dans les bras et posa sa tête au commencement de son cou. Le petit bouclé s’était levé d’un bond, visiblement déjà bien énervé et sans doute paniqué. La petite, elle, avait fini de pleurer.
- Ne vous en faîtes pas, Wilson. Je ne suis pas là pour vous créer des ennuis mais pour vous aider… Je m’appelle Victoire, je suis une amie de… Phoebus…
Elle espérait que ce nom allait l’aider à comprendre qui elle était… parler d’Hera ou d’Apollon dans un lieu aussi bondé n’était peut-être pas la meilleure des idées. De sa main libre, elle attrapa avec douceur celle de la maman désemparée mais celle-ci eu un léger sursaut et retira vivement sa main tout en la regardant d’un air profond, de ses yeux vides… C’était une sensation plutôt étrange… elle semblait pleine de vie et morte à la fois… Elle tenta de la calmer d’un autre moyen.
- Tout va bien Evelyn, nous allons retrouver votre bébé…
Pour toute réponse, elle se tourna vers son ami et le fixa droit dans les yeux tandis qu’il hochait la tête. Visiblement, ils avaient cette possibilité de communiquer entre eux autrement que la parole et à la vue du regard légèrement plus informé de Wilson, elle devait lui avoir dit qu’elle était une déesse… Elle avait déjà entendu parlé de la blondinette… elle avait une faculté plutôt intéressante qui l’aider à identifier les gens en les touchant… c’était sans doute pour cela qu’elle avait sursauté à leur contact.
- Vous n’avez aucune idée de comment cela a pu arriver n’est-ce pas ?
Bien sûr que non, sinon ils auraient déjà agis… mais ça, il était inutile de leur dire… Hera tentait juste de les concentrer sur autre chose pour éviter qu’ils ne craquent… qui sait ce que deux jeunes cavaliers pouvaient faire dans une situation pareille…
Apollon ? Nous avons quelques… difficultés… J’ai avec moi deux de nos cavaliers, Wilson et EVE… ils semblent avoir échangé leur petite fille avec celle d’un autre couple… pourrais-tu… t’occuper de retrouver l’autre couple ? Je vais te guider…
crackle bones
Wilson Wallander
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : George Blagden
| Conte : Wall-E | Dans le monde des contes, je suis : : Wall-E
Le Terre semblait tourner beaucoup plus lentement sous ses pieds, ou alors avait-il simplement quelques vertiges. Il avait du mal à l'identifier, pouvant juste assurer que ce sentiment était des plus désagréables. Le robot passa une main sur son visage, tandis que rien ne semblait calmer ce petit être aussi désespéré que lui. C'est à cet instant qu'une femme à l'allure gracieuse s'était approchée, se penchant vers la poussette pour prendre l'enfant dans ses bras.
Wilson resta un instant ahuri, se redressant soudainement en clignant frénétiquement des yeux. Était-ce sa maman ? Cela pourrait être crédible, vu que la petite fille avait cessé de crier. Qui d'autre aurait-pu venir les voir sans prévenir pour s'emparer de l'enfant sans dire un mot ? Pourtant… Non, ce n'était pas ça. Elle connaissait son prénom, ce n'était donc à priori pas une inconnue. Victoire… Il secoua la tête, cherchant à remettre ses idées en place. Une des déesses du Panthéon. Par élimination, il en venait à Hera, c'était la seule explication « logique ».
Son regard se posa sur Evelyn, qui ne semblait pas plus à l'aise en la présence de cette étrangère. Que l'on s'adresse à eux de façon si familière n'était pas une habitude, surtout pas en de telles circonstances. Elle ne semblait pas leur vouloir de mal. Ils étaient des cavaliers, certes, mais elle semblait ne pas s’arrêter à ce fait. Et même si le jeune homme essayait au possible d'éviter d'être mêlé à ces dieux, son aide pouvait s'avérer précieuse. Elle avait des capacités qui n'étaient pas à leur portée.
Prenant la main d'Evelyn dans la sienne, il chercha à l'apaiser, lui faisant comprendre par un simple regard ce qui se passait, alors qu'elle devait être encore plus déroutée que lui. Il hocha simplement la tête, montrant qu'il était prêt à se faire aider par Hera. Ce n'était pas la peine de se montrer agressifs ou réticents.
« Non… On ne sait même pas… » Il lâcha un soupir, était-ce vraiment utile de dire à haute voix qu'il n'avait aucune idée de quand cela c'était exactement produit ? « Je n'ai pas fait assez attention. » prononça-t-il finalement dans un murmure, la gorge serrée.
Il préférait remettre toute la faute sur lui plutôt qu'Evelyn ne culpabilise à sa place. Il avait poussé la poussette une grande partie du temps, était plus habitué aux voyages à l'étranger et à ses dangers. Dans un lieu bondé tel que celui-là, il aurait dû se montrer plus méfiant. C'était son rôle.
Relevant la tête, une tête blonde dépassant facilement la population présente lui sauta aux yeux. Elle n'était donc pas venu seule ici et de par l'expression d'Apollon, il devina qu'elle l'avait mise au courant de la situation. C'est qu'ils étaient efficaces, ces deux-là… Sa main serra un peu plus celle de sa dulcinée. Il était heureux de leur aide mais ne pouvait s'empêcher de se sentir impuissant. C'était une horrible sensation. N'étaient-ils pas supposés pouvoir faire face à ce genre d'événement ? Bien que cela n'aurait jamais dû se produire… Ils étaient des cavaliers, avaient payé le prix à plusieurs reprises de cette malédiction, mais cela ne leur permettait même pas de pouvoir retrouver leur fille seuls assez rapidement… Il fallait que les dieux viennent les aider… Il déglutit, baissant les yeux lorsque le Maître d'Olympe leur offrit un simple signe de tête avant de disparaître parmi la foule.
« Apollon ? Nous avons quelques… difficultés… J’ai avec moi deux de nos cavaliers, Wilson et EVE… ils semblent avoir échangé leur petite fille avec celle d’un autre couple… pourrais-tu… t’occuper de retrouver l’autre couple ? Je vais te guider… » « Je gère la situation ! »
Du moins il ferait de son mieux. Il ne connaissait que très peu Wilson et Evelyn, bien qu'il ait déjà croisé le monsieur de temps en temps. Pas toujours dans les meilleures des conditions, d'ailleurs. A croire qu'ils ne pouvaient se voir que lors d'événements moins joyeux, cette fois encore un petit contretemps les ayant empêché de juste se saluer poliment. Oh, si, il y avait bien eu l'accouchement ! Auquel le papa avait presque failli ne pas être présent.
Il était passé près d'eux, informant Hera d'un simple signe qu'il était sur le coup, alors qu'il l'avait vu portant ce bébé dans ses bras. Il n'allait pas mentir, ça lui allait bien, il lui avait d'ailleurs même offert un petit sourire discret. Il n'était pas d'usage de souvent voir l'un de ses frères ou même l'une de ses sœurs en compagnie d'un nouveau né… Il était toujours difficile de penser à leur probable progéniture, d'ailleurs. Il se souvenait encore fraîchement de la perte d'Hippolyte vécue par Arès. A deux reprises. Ce n'était habituellement déjà pas facile d'être parents, la tâche semblait encore plus ardues lorsque l'on était divins.
Apollon s'engouffrait dans les couloirs, essayant de ne pas penser à ce que lui aurait pu donner comme père. Sans doute horrible ! Pas assez stricte, mais en même temps trop protecteur, très maladroit et sans conscience du danger. Il en rit rien qu'à y penser, se concentrant de nouveau sur sa recherche d'une extrême importance.
« J'entends beaucoup de cris. J'ai du mal à savoir d'où ils viennent tous. »
Capter tous les sons environnants n'étaient pas une difficulté, il pouvait même les faire taire dans son esprit si l'envie lui venait. Les isoler assez précisément était plus délicat, surtout dans une zone où tant de gens se croisaient et discutaient. Un musée était supposé être relativement calme mais quand il s'agissait de groupes d'enfants en pleine visite scolaire… Ils avaient du mal à rester en place, ces petits là.
« Je vois. J'y suis presque. »
Dans sa tête, Hera le guidait, avec une précision infaillible. Elle n'était pas présente avec lui, ignorait dans quelle direction il se rendait. Pourtant la peine et la douleur de deux parents sans leur enfant ainsi que la détresse certaine de la petite Iris, lui permettaient de capter sans difficulté où se trouvaient ceux qu'il devait rejoindre. Elle devait certainement faire preuve d'une grande concentration, ou alors était-ce naturellement qu'elle était capable de pister les âmes troublées des parents et de leurs enfants… C'était au moins un petit peu impressionnant.
Apollon arriva à hauteur du couple, comprenant tout de suite ce qui leur arrivait. S'il était à l'aise avec les humains en toute circonstance, il devait avouer que cette fois c'était plus particulier. La mère semblait paniquée, regardant partout autour d'elle, tandis que la papa était en train dz harceler tous ceux qui passaient à côté de lui. Pendant ce temps-là, Iris les regardaient avec de grands yeux, une moue pincée sur le visage, comme si elle comprenait que quelque chose ne tournait pas rond.
« Excusez-moi ? » « C'est pas le moment ! » lui répondit l'homme d'un ton peu aimable, de la sueur coulant sur son front alors qu'il pouvait clairement ressentir son anxiété. « Oui je sais, vous avez perdu votre gamine, mais… »
L'homme l'empoigna au bras – il aurait sans doute aimé le prendre par le col de la chemise mais Apollon était trop grand pour ça – avec une fureur et une appréhension dans les yeux qu'il n'avait jamais vu auparavant. C'était relativement puissant.
« Qu'est-ce que vous venez de dire ? Comment êtes vous au courant ? Qu'est-ce que vous lui avez ait ? »
Avec un calme olympien (ahah), le dieu dégagea le main de l'étranger, faisant preuve d'autant de douceur que possible.
« On va se calmer, je suis pas un kidnappeur pédophile rassurez-vous. » La mère s'était rapprochée, empoignant la poussette où se trouvait la petite Wallander-Nichols de ses mains tremblantes. « Coucou toi ! Tu reconnais Tonton ? » ne put-il s'empêcher de dire, souriant de toutes ses deux, en voyant les yeux brillants du bébé se poser sur lui.
Il se reprit bien vite en voyant les airs d'incompréhension et de crainte sur les visages des deux parents. Ils ne savaient pas ce qui se passait, les pauvres.
« Nous vous en faites pas, votre fille va bien aussi. Je connais le couple a qui appartient cette gamine. On est… un peu de la même famille. Mais vous vous en fichez, non ? »
Les regards transperçant qu'ils lui lançaient le laisser penser que c'était le cas.
« Je peux vous ramener à elle. »
Il entendit clairement le soupir de la mère, qui devait être en train de dire un « merci seigneur » ou quelque chose dans ce genre. Oh, tout le plaisir était pour lui. Il leur offrit un sourire compatissant avant de leur faire un signe de tête, se rendant à l'endroit où les attendaient Hera et les autres.
Si en règle général, il marchait plus vite que quiconque, il devait avouer que les deux personnes l'accompagnant tenaient bien l'allure. Certainement pressés de retrouver leur trésor… c'était compréhensible.
« Ils sont jus... »
Pas le temps de finir sa phrase. La mère s'était déjà élancée dans la direction d'Hera, des larmes coulant le long de ses joues, tandis que le père avait une expression de soulagement. Evelyn et Wilson ne manquaient pas d'en faire de même, ne tardant pas à se rendre aux côtés de leur Iris. Cette mission accomplie, Apollon était revenu aux côtés de sa sœur, satisfait.
« Beau travail soeurette. On demande une récompense ou c'est mal placé ? » Non mais il rigolait, pas besoin de le regarder comme ça ! « Pardon… c'était une blague... » finit-il par dire tout penaud en baissant les yeux.