« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
❝ C’est quand une histoire s’achève que l’on repense au passé. ❞
Le silence. Je n’aimais pas lorsque c’était calme à ce point, soit ça signifiait que les ennuis arrivaient, soit ça voulait dire que le travail était terminé. Hors, je venais à peine de commencer donc il n’était pas franchement question de s’arrêter en si bon chemin. Marchant d’un pas assuré, mon COLT à portée de main, je parcourais les mètres de béton qui me séparaient de mon objectif : le dernier étage. Je venais d’entrer par la porte sud et d’abattre les deux gardiens postés là comme deux touristes, des hommes à peine entraînés et vraiment indignes de l’intérêt qu’on pouvait leur porter ; absolument pas de quoi en faire tout un plat, le monde tournerait bien mieux sans eux.
Le bruit des coups de feu aurait dû attirer l’attention pourtant je pouvais avancer sans apercevoir le moindre opposant… Quoique, je percevais des pas rapides et tamisés un peu partout et même le bruit des respirations rapides. Certains étaient en train de baliser sous un shoot d’adrénaline. Tant mieux, ça me permettait de nettement mieux les repérer comme ça !
Attend… Quoi ? Pensai-je, levant les yeux au ciel en atteignant des escaliers métalliques.
Je grimpai les marches deux par deux, atteignant un promontoire où m’attendait un individu armé. Il tira le premier à ma vision et j’esquivai sans trop de difficultés, levant le bras pour viser son genou et éclater sa rotule. Aussi bruyant qu’inefficace, il s’effondra sur lui-même en criant et geignant ; tenant maigrement sa jambe qui formait un angle assez étrange. Sa peau devenue livide. Ses yeux écarquillés, entre surprise et colère face à sa propre incompétence. Face à quelqu’un de bien plus doué que lui. Face à la mort lorsque je pointai le canon en direction de sa tête.
Tu vas pas encore ramener l’histoire des russes sur le tapis.
« Pitié ! J’ai… J’ai des informations ! »
Supplia le type, levant ses mains ensanglantées devant lui. Comme si ça allait arrêter les balles… Je haussai un sourcil.
« Ca j’en doute. »
Le coup parti, explosant son visage et une partie de son crâne tandis que son corps retombait mollement contre la rambarde. Inanimé. Mort, si on voulait vraiment y mettre les mots et les descriptions. Déjà je me détournai de lui, prenant soin de ne pas salir mes chaussures alors que je passai à côté de la mare de sang qui maculait le sol. Une rangée de portes coulissantes se trouvaient là, vestiges des différentes salles de stockage propres à l’usine désaffectée où je me trouvais. Si je ne me trompais pas, les chambres froides devaient être aux sous-sols et les bureaux administratifs un peu plus haut. Restait donc… Deux étages à franchir.
Des bruits de courses au-dessus de ma tête et soudain, des coups de feux tirés dans ma direction. Je plongeai en avant par réflexe pour me dissimuler derrière un amas de caisses en bois abandonnées là, prenant le temps de m’y adosser et de jeter un regard pour observer mes assaillants. Pas bête la formation en sniper.
Tu avais un réseau suffisant pour soudoyer les gardiens de cellule de Krechov, mais j’en avais un plus efficace pour l’extrader une fois le sale boulot effectué ; j’ai gagné cette manche, et à la loyale.
Il ne manquerait plus qu’on me traite de tricheur ! Et puis, que je sache, je n’étais pas le plus fourbe des deux ! Quoique… Je baissai la tête lorsqu’une rafale de tirs perfora le mur en face de moi, s’abattant sur ma position pour espérer me faire sortir de ma cachette. Etaient-ils au courant qu’ils ne possédaient pas des munitions illimitées ? Poussant un soupir, je fis apparaître un second colt dans mon autre paume et en vérifiai le chargeur. Parfait. Ils étaient deux à sept heures et je devinais la présence d’un autre à quatre heures, sinon les premier ne seraient pas allés à découvert aussi rapidement. Ah moins qu’ils ne soient désespérés ?
Tu ne peux pas gagner à chaque fois, « poussin ».
Je ricanai de ce surnom stupide, attendant qu’ils appuient sur la gâchette à nouveau avant de brusquement me redresser. Tendant le bras gauche, une balle me suffit pour atteindre le sniper solitaire avant que je ne disparaisse de leur vie. Je pus entendre leur hoquet de surprise lorsque je me téléportais derrière les deux hommes en embuscade, esquissant un sourire narquois tandis que je les poussai sans ménagement par-dessus bord. Le premier chuta dans un bruit mate et peu ragoutant mais l’autre s’accrocha à sa vie un peu plus fermement, brave homme. Dommage que je ne sois pas d’humeur très miséricordieuse aujourd’hui… Il me surprit en bondissant en avant pour se jeter sur moi, saisissant ma taille et me faisant basculer en arrière sous son poids ; bien joué ! Dommage que les deux canons pointés sur son torse ne l’arrêtent aussi vite, je lui aurais volontiers donné plus de témérité.
Sans sourciller, je tirai dans son foie et le repoussai sur le côté pour ne pas qu’il étale de son liquide biologique sur mes vêtements. C’était pénible de ne pas en avoir des troués ou bons à jeter à cause de tout ça ! La guerre avait un prix, l’amusement aussi. Le voyant agoniser et jurer entre ses dents – sans doute ne savait-il même pas la vraie raison de sa présence ici – je m’accroupis pour attraper ses mains et lui déposer l’une de mes armes au creux des paumes. Je tapotai gentiment pour l’inciter à tirer, un air contrit face à sa mâchoire tremblotante. Sérieux, il n’avait qu’une seule balle dans le corps ! Même James Bond était plus résistant que ça.
Au fait, tu fais quoi ce soir ?
Vu qu’il n’avait pas l’air décidé à s’en servir, je l’obligeai à orienter le Colt en direction de sa propre gorge. Il résista, ça devait sans doute être ça les gestes brusques de ses doigts, mais je ne le lui laissai pas le choix. Assez joué ! Le coup tiré immobilisa l’individu pour de bon, quoique je constatai toujours cet étrange réflexe nerveux qui pouvait parfois agiter les membres en fin de vie d’un humain. Le corps et ses réactions, des mystères résolus sous la torture ou simplement d’autres activités un peu moins punies par la loi. Je fis disparaître l’arme et me relevai pour continuer ma route.
Je pensais qu’on pouvait aller tester ce nouveau truc en ville... Non, pas le bar de Judah. Son truc débile avec les strip-teaseuses là ? Ca lui passera. Plutôt l’autre, l’italien.
Et puis je n’allais pas lui avouer que j’y étais allé la veille déjà ! Je me hissai enfin au dernier étage, rejoignant les bureaux administratifs et les parcourant avec prudence. L’homme que je recherchai devait se trouver quelque part, probablement dans son bureau entouré de ses derniers gardes du corps. Comment une organisation aussi sophistiquée pouvait-elle mettre aussi peu d’hommes pour sa défense ? C’était presque trop facile. Un contrat franchement simple et banal, c’était bien parce que j’avais envie d’y passer plus d’une heure que je m’étais emmerdé à faire tout le détour par les salles. Je manquai un peu de batailles depuis quelques temps…
Les derniers hommes étalés au sol et je fracassai la porte blindée de la dernière salle. Un large bureau, vidé de ses dossiers, mais qui étaient jusque là parfait pour des échanges en toutes discrétion… Aucun téléphone ne captait ici, c’était monnaie courante d’y surprendre des conversations véreuses. Le sol était recouvert de papiers et autres détritus laissés par le temps, comme dans la quasi totalité de l’usine, et il régnait une odeur de vieille cendre. Il n’y avait plus de fenêtres aux murs, mais seulement un bureau et un siège, de dos. Et quelque chose qui clochait franchement.
Je penchai la tête sur le côté en reconnaissant l'aura qui se dégageait de l'endroit.
Je me disais que ça pouvait être une bonne idée…
Une balle perfora mon épaule, tirée par derrière dans dernier un sursaut de courage. J’étouffai un juron sous l’impact, me penchant en avant avant de me retourner et de viser le crâne de l’autre imbécile. D’ordinaire je n’avais rien contre les coups en traître quand il le fallait, mais ça, c’était agaçant ! L’homme mourut avant même que je ne l’achève, lâchant son arme dans un râle grotesque. Je grimaçai, touchant le sang qui coulait de la plaie et tâchait la chemise sombre que je portais. Bordel ! Elle m’avait coûté une blinde en plus ! Enfin, je n'avais rien à foutre de l'argent mais... C'était pour le principe !
Le siège devant moi pivota pour révéler une délicieuse créature infernale, aux lèvres marquées d’un rouge tranchant avec la pâleur de sa peau et la noirceur de sa chevelure. Une femme de contraste. Une déesse d’audace et de tempête. Son petit air satisfait avait de quoi vous agacer prodigieusement… D’ailleurs, c’était l’impression qu’elle m’en rendait ! Comment est-ce qu’elle était arrivée là avant moi ? Et depuis quand elle s’intéressait à un patron mafieux au point de me doubler ?! Je ne me rappelais pas lui avoir parlé de cette petite affaire distrayante. C’est ça quand il faut partager son terrain de jeu, on finissait par se marcher dessus !
J’abaissai mon arme, immobile à l’entrée de la pièce malgré la douleur de la cicatrisation. Puis un sourire en coin, moqueur et narquois, naquit sur mon visage.
« Ah moins que tu n’aies d'autres plans de prévus, Athéna ? »
Elle avait dû vraiment prendre de travers l’affaire avec la Russie… Ah, les femmes et leur ego !
Eloise A. St-James
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Elle avait tout préparé. Cette fois, il ne pourrait pas s'en tirer aussi facilement qu'en Russie... Elle n'avait toujours pas digéré la façon dont il avait doublé. Certes, en général, c'était elle qui arrivait juste avant lui. Cette fois, il était arrivé avant. Et la brune ne l'avait toujours pas digéré. Aujourd'hui, c'était l'occasion de se venger. Elle avait planté ses pièges un peu partout dans le bâtiment, attendant patiemment son arrivée. À chaque fois qu'il se permettait un commentaire, elle lui répondait, utilisant la même technique que lui. Au fond, même si cela l'amusait beaucoup de l'entendre jurer ou se battre à cause de ce qu'elle avait mis en place, la jeune femme était tout de même légèrement déçue. Il était trop lent... Et elle commençait à s'ennuyer...
Ah, tu crois ? Pourtant, vu le coup que tu m'as fait, je crois que je peux me le permettre...
Oh ça oui alors ! Elle pouvait se permettre de remettre le sujet sur le tapis. D'autant plus qu'en se concentrant sur le sujet épineux, il serait sans doute un peu moins attentif... Et comme il ne craignait rien des pièges qu'elle avait mis en place, la jeune femme ne culpabilisait même pas. Après tout, il l'avait bien cherché... Si elle le doublait elle, c'était parfaitement normal. Mais lui ? Ah ça non ! C'était une attaque à son orgueil qu'elle n'était pas prête à pardonner ou à laisser passer sans dire ou faire. Bordel ! La Russie aurait dû être son plus gros coup... Depuis des années, elle attendait une occasion pareille. Il la lui avait volé sous le nez et ça, la brune n'était pas prête de le pardonner...
À la loyale ? Tu rigoles ou quoi ?
Oh oui, il avait le don pour la mettre en rogne. Ses pions étaient en place et ils avaient intérêt à être efficace pour une fois. Apparemment c'était le cas jusqu'à présent. Et il ne soupçonnait strictement rien, sans quoi elle l'aurait deviné à ses piques idiotes. Tout allait comme elle le désirait. Et continuer de fulminer était le meilleur moyen pour qu'il ne soupçonne rien. Cependant, quand il l'appela "poussin", la tueuse n'eut pas franchement besoin de faire semblant. Elle avait horreur de ce surnom. À chaque fois, elle avait envie de faire apparaître un poussin en plastique pour le lui enfoncer au fond de la gorge...
Ça, c'est ton opinion "Chaton"...
Ça allait le défriser. Tout comme elle détestait le poussin, il avait horreur du chaton. Alors à chaque fois qu'elle le pouvait, elle utilisait ce surnom. C'était petit, sans aucun doute, mais très satisfaisant pour son ego, aussi ne s'en privait-elle pas.
Ça dépend... Tu as quelque chose à proposer ? Pas le bar de Judah j'espère !
Elle était assez curieuse. Ce n'était pas souvent qu'il prévoyait des sorties... En général, elle devait le mettre en condition avant. Belle tenue et l'assurance qui pourrait faire mumuse avec des armes. C'était presque toujours la condition. Alors que cette fois, l'envie de sortir vienne de lui, ça lui faisait vraiment étrange. Et titillait sa méfiance bien évidemment. Surtout si cela avait quelque chose à voir avec Judah. Ciel, la prochaine fois qu'elle le voyait celui-là, elle allait lui faire passer l'envie d'entraîner son homme dans ses conneries...
Elle ne répondit pas à ses dernières demandes. Parce qu'il était là, tout prêt. Ils étaient tous tombés. Il avait fait un véritable carnage. C'était ce qu'il savait faire de mieux de toute façon. Un sourire aux lèvres, elle attendit patiemment qu'il pénètre dans la pièce où il croyait que sa cible reposait. Lorsque le coup de feu le toucha à l'épaule, elle eut un autre sourire ravi. Voilà. Ils commençaient à être quitte pour la Russie. Cet enfoiré avait fait effondré toute une partie de la prison et il lui avait fallu un long moment pour guérir. La balle, c'était presque rien en comparaison. Et enfin, il la vit. Sans doute l'avait-il déjà senti en pénétrant dans la pièce. Cette histoire d'aura était parfois très pénible...
- Cela dépend... Vas-tu enfin t'excuser convenablement pour la Russie ? Lui demanda-t-elle en penchant la tête sur le côté.
Sa dette n'était pas encore payée à ce niveau-là. Pas totalement. Mais Athéna savait qu'elle pourrait faire en sorte qu'Arès se fasse pardonner et de la meilleure façon qui soit. Déjà, lui avoir pris son patron mafieux, c'était une petite revanche bien savoureuse...
Connor Williams
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YOU WERE MY FAVORITE HELLO
AND MY HARDEST GOODBYE.
| Conte : Intrigue Divine. | Dans le monde des contes, je suis : : Arès, dieu de la Guerre et de la Destruction.
❝ C’est quand une histoire s’achève que l’on repense au passé. ❞
Les femmes avaient le don d’être rancunières… La plupart du temps, c’était parce qu’on ne se souvenait pas de leur prénom ; dans ce cas on leur donnait un surnom affectueux ou on ne les nommait pas tout court. Plusieurs fois ça m’était arrivé de fixer une chevelure sans vraiment savoir à qui elle appartenait, ce qu’elle avait fait en revanche était passablement limpide. Promis, ça n’était pas arrivé depuis longtemps ! Je n’étais pas foncièrement un goujat de toute manière, même s’il faut bien s’occuper pendant un ou deux millions d’années… Alors cinq ! Non, j’étais plutôt classe comme type, à prendre des gants et des pincettes, à leur sortir le grand jeu et à mettre un terme à tout cela de la façon la plus honnête qu’il soit. Elles n’étaient pas obligées de savoir que j’étais un dieu. Elles n’étaient pas obligées de connaître ma vie ni mon numéro de téléphone – de toute manière, il y avait trop de filles en A dedans. Il n’y en avait qu’une qui n’avait pas ce numéro, mais celle-ci pouvait communiquer par la pensée donc c’était bien plus pratique. La reine des A : Athéna.
Avouer haut et fort qu’elle était différente des autres… C’était facile. Justifier pourquoi je la plaçais sans arrêt au-dessus, plutôt mourir – et ce n’était pas un truc facile pour nous ! Elle était en quelques sortes ma sœurs, mais plus encore elle était le genre de femme à vous retourner le cerveau et vous faire oublier pourquoi vous avez osé lui faire un coup fourré. A dire vrai, l’appât du gain et le goût du jeu à risque étaient des leitmotivs plus que satisfaisant, juste pour pouvoir regarder son visage déconfit ou au contraire… Son petit sourire narquois, comme celui qu’elle affichait à l’instant présent. Eloïse adorait gagner et elle n’était pas la seule ; si je la soupçonnais de parfois me laisser les devants, elle ne savait sans doute pas qu’il m’arrivait de me retirer au dernier moment d’une de nos aventures pour lui laisser la ligne d’arrivée. Je crois que si elle le savait, elle m’engueulerait de façon tellement virulente que je préférais lui faire croire que je n’avais aucune pitié pour elle. C’était une déesse de la guerre, elle savait à quoi s’attendre après tout.
Même si je devais reconnaître que, pour le coup, elle m’avait doublée. Saleté de poussins trop malin.
« Dois-je te faire remarquer que seules les petites filles demandent des excuses, pas les vraies femmes ? » Arguai-je.
Après tout, je n’allais pas céder si facilement à sa demande ! Faisant disparaître le colt que je tenais dans ma main gauche, je me retournai pour faire mine de m’en aller avant de m’arrêter sur le pas de la porte. La plaie de mon épaule se refermait tranquillement, presque douloureusement, mais ce n’était pas vraiment ça qui me dérangeait. Qu’est-ce qu’elle faisait là ? Pourquoi est-ce qu’elle m’avait attendue tranquillement ? Et surtout, pourquoi elle n’avait pas répondu à mon invitation ?!
« Mais je t’accorde le bénéfice du doute pour cette fois, poussin. »
Je fis volte-face, claquant la porte dans mon dos pour nous retrouver seuls face à face. Elle assise derrière son bureau et moi debout dans cette pièce désaffectée, tous les deux à attendre quelque chose qui ne viendrait sûrement pas. Aussi m’avançai-je d’un pas tranquille mais mesuré pour contourner ce bureau en m’amusant de la voir me suivre des yeux. Avait-elle peur que je l’attaque en fourbe ? C’était elle qui faisait office de traîtresse aujourd’hui, pas moi. Elle qui avait des choses à se reprocher. Elle qui tenait à assouvir une frustration notable qui datait pourtant de plusieurs semaines. Je savais qu’Athéna avait du mal à pardonner quand on la dupait, mais n’était-ce pas pour la bonne cause au final ?
Je fis tourner son fauteuil, me penchant pour appuyer mes mains sur les deux accoudoirs et ainsi l’empêcher de se lever. Mon regard croisa le sien, profondément froid et pourtant clair comme de l’eau de roche. Nous aurions pu être frères et sœurs de sang. Nous aurions pu partager bien plus que des attributs physiques, mais nous ne l’étions pas. Nous étions justes étrangement semblables. Etrangement sur la même longueur d’onde, la plupart du temps. J’esquissai un sourire narquois, prenant quelques secondes avant de finalement rouvrir la bouche.
« Soit on perd du temps à bavarder de la Russie… » Et des autres choses dont elle peut me tenir responsable. « … Soit on passe directement à la partie intéressante. »
Mon regard était évocateur, comme les sous-entendus de mes paroles. Après tout, la négociation n’était pas de mise dans ce genre de situations… Je préférais de loin passer les préliminaires désobligeants, où il convenait de se prendre la tête l’un et l’autre ou de se remettre sur un combat au corps à corps alors que nous savions tous deux très bien comment cela allait se finir !
« Je peux peut-être me faire pardonner d’une manière plus… prenante ? »
Je me penchai vers la déesse, frôlant ses lèvres sans les embrasser – ou bien était-ce Athéna qui les avait détournées volontairement ? – pour glisser en direction de ce cou gracile et clair. Son odeur. La douceur de sa peau et la promesse d’une chair pourtant chaude quand j’y déposai un baiser qui n’avait rien de chaste. Je poussai un soupir, recommençant tandis qu’une de mes mains quittait l’accoudoir pour s’approcher de son flanc. Suivre la courbe de sa hanche. Se plonger tranquillement au creux de ses reins pour venir se poser sur le galbe de ses fesses, juste au-dessus de sa cuisse. Je serrai un peu les doigts pour m’y agripper, comme si je revendiquais clairement cette position stratégique.
J’attendis un peu, remontant ma bouche vers son menton pour y déposer un nouveau baiser. Elle semblait m’éviter mais cela ne faisait que titiller davantage mon attention. Ou ma curiosité. Peut-être étais-je en train de l’acheter de la plus fourbe des manières ? Sans doute. Mais je savais qu’Eloïse n’était pas forcément insensible à ce genre de traitement. Moi non plus, d’ailleurs.
« Sauf si tu tiens à ce qu’on continue de parler mission d’infiltration… » Complétai-je, accentuant le contact de ma main sur elle. « … Sur ce sujet aussi, je ne me débrouille pas trop mal. »
Restait à voir si la déesse de la sagesse voulait garder son voile de pudeur ou… Si elle préférait révéler un peu plus de cette passion combative qui nous animait.
Eloise A. St-James
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Elle avait gagné. Comme souvent quand on ne la doublait pas de façon déloyale ! Athéna pouvait supporter de perdre… Un peu. Mais pas quand on la doublait de la façon dont lui l’avait fait. Ah ça non ! Ça avait le don de ne pas passer et en général, ça tournait un bon moment dans sa tête jusqu’à ce qu’elle trouve la bonne façon de se venger. Aujourd’hui, c’était chose faite, le coup de la Russie, c’était quasiment réglé. Du moins, s’il arrêtait de la faire passer pour une gamine gâtée. Quand il l’entendit parler de petite fille qui réclamait des excuses, la déesse plissa les yeux. Venait-il d’insinuer qu’elle se comportait comme une gosse ? Elle qui avait 5 millions d’années ? Vraiment ?
- Tu souhaites sincèrement t’engager sur cette voie-là ? Demanda-t-elle d’une voix doucereuse et annonciatrice des pires traitements qui soient…
Du moins quand on la connaissait. Et c’était clairement le cas d’Arès. À voir donc s’il allait être assez intelligent pour ne pas s’engager plus avant sur une voie dont il n’imaginait pas toutes les conséquences sur sa personne. Elle ne le tuerait pas, bien sûr que non. Déjà parce qu’elle y tenait à son dieu de la guerre. Mais ensuite parce qu’elle n’avait pas d’arme divine. La brune aurait donc été bien en peine d’essayer de le tuer si telle avait été son intention. Heureusement, ça n’était pas ça… Et heureusement pour lui, Arès revint en arrière, utilisant ce petit surnom ridicule dont elle allait lui faire ravaler la moindre syllabe s’il continuait ainsi.
- Une partie intéressante ? Avec toi ? C’est possible ça ? Demanda-t-elle avec un petit sourire en coin.
Elle avait bien entendu tout ce qu’il lui disait et surtout, tout ce qu’il ne disait pas. Les sous-entendus, Athéna était un maître en la matière… Surtout quand cela promettait un moment très intéressant. Ceci dit, ce n’était pas pour cela que la déesse allait capituler facilement. S’il tenait vraiment à se faire pardonner, il allait devoir faire mieux que cela. Pour le moment, la guerrière considérait qu’ils n’en étaient qu’au début des négociations…
- De façon plus prenante… Répéta-t-elle, faussement songeuse. Montre-moi…
Et bien évidemment, Arès se mit au travail… Des effleurements, des attouchements discrets et aussi légers que des papillons… Si le reste du temps, il se montrait brusque, en général, quand ils étaient seuls tous les deux, il essayait de se montrer doux. Enfin, plus que d’ordinaire… Heureusement, Athéna n’avait pas toujours besoin de cela, même si c’était assez intéressant aussi de tester la méthode douce à celle qu’ils employaient en général…
- Je crois que la première option est bien plus intéressante… Répondit-elle avec un sourire langoureux.
Alors les choses dégénérèrent. Le voile de pudeur qu’elle avait préservé un instant vola en éclat et ils se montrèrent tels qu’ils l’étaient tous deux : voraces et énergiques. Similaires dans leurs forces brutes mais très différents dans leurs façons de faire. Ou de penser… Les choses sérieuses venaient à peine de commencer entre eux quand Athéna se rendit compte qu’elle n’était pas tout à fait concentrée sur son affaire. Et pour cause… Une discussion venait de lui revenir… Normalement, elle n’en aurait pas parlé, mais la voix de Deborah ne la quittait pas. Aussi quand Arès revint vers elle pour poser ses lèvres sur les siennes, la brune mit doucement sa main sur sa bouche, pour lui faire comprendre de faire une pause.
- Dis-moi donc… Je n’arrive pas à me sortir une conversation de la tête… J’aurais besoin d’un avis masculin pour le coup… Penses-tu que nous, les femmes, nous avons absolument besoin de vous les hommes pour nous satisfaire ?
Elle aurait bien rajouté « Tu as quatre heures pour me rendre une copie double » mais elle n’était pas certaine qu’il parviendrait à goûter tout le sel de ça…