« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Mes yeux se figèrent. J'étais assise sur un lit, dans une chambre d'hôpital. Je venais d'entendre toute la conversation échangée entre François, Bodhi et mon homme. En seulement quelque secondes, ma vie avait été intégralement bouleversée. Je ne pouvais pas parler, ni bouger, simplement entendre ce qui se disait. Bodhi, mon homme... mon homme ? Bodhi était mon homme ? Il s'était approché du lit, tandis que Elliot... mon autre homme ? Plus du tout mon homme ? On avait dansé à la mairie ? ...le talonnait.
François était entré à son tour, croisant les bras et s'adossant contre le mur. Qu'est-ce qu'ils me voulaient ? Pourquoi on s'était retrouvé ici ? Il n'y avait plus d'accordéon, plus d'Eddie, mais toujours un Bodhi. Ca n'était pas pour me déplaire, mais que faisait-il ici ? Et surtout, pourquoi m'avait il amené toutes ces choses ? On était ensemble ? Depuis quand ? J'avais loupé un événement ? J'avais bégayé quelque chose d'incompréhensible, avant de me redresser dans le lit et de les observer tous à tour de rôle.
« Ell... » marmonnai-je entre mes dents.
J'étais partagée entre l'envie d'exploser ou de simplement les planter là et de me barrer ! Oui, de me barrer. J'avais entendu la voix d'Aphrodite juste à côté moi, mais je n'avais pas saisi tout ce qu'elle avait dit. Je pense qu'elle devait être aussi surprise que moi par toute cette mascarade.
« Qu'est-ce que tu fais là ? » demanda François à la déesse de l'amour.
« Silence ! » ordonai-je au dieu des excés.
Il ouvrit la bouche pour protester, mais je mis mon index devant la mienne, afin de lui faire comprendre de se taire, que ce n'était pas à lui de parler. Pas maintenant.
« Elliot Eustache Sandman !! » hurlai-je sur un ton très agressif, tout en me levant du lit et en enfilant les pantoufles bunny qui se trouvaient par terre.
Je les avais admiré quelques instants, faisant bouger mes pieds dans le vide, avant de sourire, puis de secouer la tête et de chasser cette pensée heureuse de ma tête. Je m'étais levée, dans ma tenue d'hôpital, me dirigeant droit vers Elliot, et passant devant Eddie qui ne comprenait rien à sa présence ici. Je ne l'avais même pas vue apparaître.
« Espèce de... de... d'IMBECILE ! » dis-je en le pointant de mon index et en le forçant à reculer jusqu'à contre le mur.
« Punaise oué ! Une baston ! » s'écria Eddie. « Qu'est-ce qu'on fait là ? » demanda t'il ensuite à la déesse de l'Amour, avec toujours son accordéon en main.
« A force d'utiliser la foudre, ça a fini par te griller le cerceau ? T'es complètement débile ou tu le fais exprès ?? » lui hurlai-je une nouvelle fois dessus, avant de sentir deux mains se poser sur mes épaules.
J'avais fait volte face, fusillant du regard François, qui s'était finalement reculé. Il n'osait pas affronter ma colère, et il avait bien raison. Pour avoir déjà été dans ma tête, il savait tout ce qui pouvait s'y trouver quand j'en avais après quelqu'un... Et ce n'était véritablement pas beau à voir !
« Elliot ! Tu ne comprendras donc jamais ?? »
J'hésitais. J'hésitais grandement, mais ma main était quand même venue tapoter la tête du jeune homme, d'une manière franche et directe. C'était la première fois que je lui donnait une tape sur la tête et là il y en avait eu trois petites. Je m'en étais immédiatement voulue et j'avais du me mordre les lèvres pour ne pas fondre en larme et lui demander pardon pour ce geste qui était entièrement mérité. J'avais une nouvelle fois placée mon index tout contre son torse, en appuyant le plus possible.
« Je ne sais pas ce que tu as tenté de faire une fois encore, mais je te préviens ! Si tu touches une seule fois au moindre souvenir de nous deux, dans ma petite tête, je te tue ! C'est clair ? Je ne sais pas comment je le ferai, et j'aurai sans doute besoin de ton marteau Aphrodite... » dis-je en lui adressant un petit regard avant de fixer une nouvelle fois mon homme... le vrai de vrai ! « Mais je trouverai un moyen ! Je te le promet, je le trouverait ! Alors plus touche à ma tête, c'est clair ? Plus jamais ! »
François était à deux doigts d'applaudir. Mais je l'avais fusillé à son tour du regard.
« Et c'est aussi valable pour toi ! C'est fini d'entrer, de sortir, de faire comme dans un moulin ! Les soirées mousses seront plus que pour moi ! »
Je n'avais aucune idée de ce que je venais de dire. J'avais jeté un coup d'oeil à Bodhi qui ne comprenait sans doute pas grand chose, mais semblait se souvenir, avant de regarder Eddie, puis Aphrodite. En la voyant, j'avais plissé des yeux.
« On ne touche pas à Apple non plus ! Mais vous avez quoi tous ? Vous les divins, vous ne faites que prendre des décisions irréfléchies. Ca vous arrive de prendre le temps de réfléchir à vos actes avant d'agir ? Ca éviterait beaucoup de soucis aux autres et à vous même ! »
« Allez vas-y ma chérie ! Remet en une couche ! » m'encouragea Eddie.
Et je le pris au mot, car mon index se pointa une nouvelle fois sur Aphrodite.
« C'est bien beau de se dire déesse de l'Amour, mais faut agir maintenant. Faut aller voir Apple, faut lui dire que tu l'aimes, parce que c'est stupide de gâcher sa vie en écartant les personnes qu'on aime. Et elle a besoin de toi. Donc fini les caprices. Soit tu vas la voir... »
Je m'étais retenu... Me sentant aller beaucoup plus loin. Mais en fait, non, c'était une bonne chose !
« ... soit tu vas la voir, soit on ne se verra plus jamais. »
Voilà, c'était dit. A prendre ou à laisser. Elle ne pouvait pas se passer de moi, n'est-ce pas ? Je ne devais pas réfléchir... pour une fois que c'était un non divin qui n'allait pas réfléchir, fallait en profiter ! J'avais tournée la tête et mon index en direction d'Elliot.
« Tu n'es qu'un idiot ! Tu n'as pas idée à quel point je t'en veux là maintenant. Tu vas finir par tout gâcher à force de vouloir tout simplifier ! Mais bon sang ! Au fond de toi y'a un grand psychopathe qui sommeil et à chaque fois que tu prends une décision aussi stupide que celle de vouloir tout changer, j'ai la sensation qu'il va jaillir de toi et qui portera un masque ridicule et... tu sais de quoi je veux parler Elliot ! Et je ne veux pas voir cette chose devant moi. J'ai signé pour toi et uniquement pour toi. Alors soit tu te prends en main et tu fais totalement disparaître cet imbécile, soit t'auras pas besoin de toucher à ma mémoire pour que ce soit fini entre nous ! J'ai été bien clair ?? »
Je n'avais pas en souvenir de m'être déjà autant emporté ! Il avait fait ça comment ? On était dans un rêve ? Dans une nouvelle réalité ? Bon sang, ces souvenirs semblaient tellement réels ! J'avais jeté un coup d'oeil à Bodhi une nouvelle fois, et une fois encore je m'étais mise à rougir. Il me donnait de ses sueurs... C'est fou ce qu'il était sexy dans son costume. Qui plus est, il savait chanter, danser et... Bon sang, fallait que j'oublie certains de ces souvenirs.
« Tu vas venir me serrer dans tes bras et me dire que tu vas arrêter toutes ces bêtises ! Et tout de suite ! »
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