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 Daddy, tell me a story ! [FE ELIJAH]

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Elliot Sandman
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Daddy, tell me a story ! [FE ELIJAH] _



________________________________________ 2014-01-29, 23:27


« On n'est pas responsable d'être le fils de son père.»
► MARCEL AYME

    La boutique ne payait pas de mine, vue de l'extérieur. Elle était sobre, la vitrine discrète. Peut-être ne l'aurais-je pas remarquée si les lumières n'avaient pas attiré mon attention. En effet, les lettres au néon indiquaient en grand, au-dessus de la porte en bois : « A vos souhaits ». Elles brillaient d'un éclat presque diabolique, comme un tisonnier chauffé à blanc. Cette vision m'avait mis mal à l'aise, et en m'approchant, j'avais lu un petit écriteau apposé contre la vitre : « - 50 % sur les Souhaits infernaux, profitez-en ! ». Plus aucun doute n'était possible. Mon père avait cherché à m'éviter, mais il tenait une boutique à Storybrooke. C'était plutôt étrange quand on voulait passer inaperçu. Peut-être n'avait-il pas pensé à tout. Pour un dieu, c'était ballot.

    Je m'étais éloigné, ne souhaitant pas renouveler nos retrouvailles. Mais les jours avaient passé, et je me retrouvais à nouveau devant cette vitrine dont les épais rideaux pourpres cachaient l'intérieur. J'y étais comme attiré, il fallait que j'y entre. Cependant, j'allais ruser cette fois-ci, histoire de pouvoir échanger au moins deux mots avec mon géniteur...

    C'était pour cette raison que j'avais enfilé un imperméable beige digne de celui de Columbo, que j'avais soigneusement peigné mes cheveux en arrière, mis des lunettes à grosses montures noires et collé une moustache en dessous de mon nez. J'étais méconnaissable. Je ne voulais pas qu'il sache qui je suis. Ainsi déguisé, je me sentais envahi par une nouvelle force. J'étais quelqu'un d'autre, je pouvais faire tout ce que je voulais. Bon, les quelques passants m'avaient dévisagé d'un air effaré car je ressemblais à une asperge -l'imperméable allongeait considérablement ma silhouette déjà très fluette.

    Je levai le col de mon imperméable afin de me donner une allure renfermée et abaissai la poignée de la porte en bois avant d'entrer à l'intérieur de la boutique. Il régnait une chaleur étouffante, ce qui n'avait rien d'étonnant lorsqu'on l'on savait qui était le propriétaire des lieux. Des sofas pourpres comme les rideaux étaient disséminés ça et là, un lit à baldaquin sur lequel étaient disposés des coussins en velours trônait dans un coin de la pièce -je préférais ne pas savoir à quoi pouvait bien servir l'usage d'un lit dans une boutique- et les appliques vieillottes dispensaient une lumière tamisée assez glauque. Je me sentais observé, épié, même. Les motifs sur la tapisserie ressemblaient à d'innombrables petits yeux vicieux. Je frémis et me tournai vers le coin « produits dérivés », consterné de découvrir des bougies à l'effigie de mon père, qui une fois allumées, donnaient l'impression que ses cheveux s'enflammaient. Je méditai là-dessus d'un oeil indécis, quand j'entendis du bruit juste derrière moi. Je me retournai, stupéfait de le trouver devant moi. Jamais encore je n'avais été si proche de mon père. Je louchai sur les rides qui parsemaient son visage, puis repris contenance. Je m'éclaircis la gorge et déclarai d'une voix grave et gutturale, à travers le col fermé de mon imperméable :

    « Je... Anton Mirrroslav... Je vouloirrr tourrr de magie pourrr guérrrirrr grand amourrr. »

    Wouah, mon accent russe était bluffant. Je m'impressionnai moi-même. Mon père allait tomber dans le panneau, c'était évident ! Je tentai de ne pas le fuir du regard, même si ses yeux perçants me mettaient mal à l'aise. J'écarquillai les miens comme pour montrer ma bonne foi, et insistai d'un ton presque agressif :

    « Je avoirrr billettes pourrr payer vous ! »

    Joignant le geste à la parole, je plongeai ma main dans ma poche et en sortis un billet de cent dollars que je lui tendis, la mine sombre et russe à souhait. Je pourrais peut-être garder ce tempérament tout le temps, je devais avoir l'air trop séduisant avec mes sourcils froncés et mon air méchant...

    J'en étais là de mes pensées quand j'entendis un drôle de bruit, comme un subtil chuchotement furieux. Je baissai les yeux juste à temps sur ma main pour voir le billet se changer en cendres entre mes doigts. Je déglutis avec peine, levai les yeux vers mon père et lui adressai un sourire contrit. Je sentais mes doigts entrer en surchauffe. Trop de pression, certainement. Je préférai cacher mes mains dans les poches de mon imperméable, gardant un air détaché même si en moi-même, je pensais à une seule chose : « P'tain mon dernier billet de cent dollars ! Fais trop ch...! ». Je faillis lui demander s'il n'était pas trop tard pour avoir de l'argent de poche, mais articulai à la place, avec mon accent digne d'un film sur la guerre froide :

    « Trrrop chaleurrr ici. Dasvidania billette ! »

    Je fixai le petit tas de cendres à mes pieds et shootai dedans, foncièrement ennuyé de voir le reste de mes économies finir ainsi. Mais ce n'était pas grave puisque mon père ignorait toujours qui j'étais.

    N'est-ce pas ?
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________________________________________ 2014-01-30, 00:50

    La première fois où je l'avais vue, il était habillé d'un habit beige, les cheveux soigneusement peignés en arrière. Je l'avais regardé bien droit dans les yeux, d'un regard perçant. Nos regards s'étaient croisés et il avait écarquillé les yeux en premier. Puis, ce n'était pas un billet, mais moi qui avait disparu en un tas de cendres. Ce jour là j'étais devenu père pour la toute première fois.

    On aurait pu penser qu'un dieu avait une multitude d'enfants, qu'il passait ses journées à aller de femmes en femmes afin de concevoir. Pour la plupart d'entres eux c'était vrai, mais pour moi non. Quand un dieu s'accouplait avec une mortelle, il prenait la décision de ne pas féconder, histoire qu'aucun demi dieu ne vienne au monde. Même si certains, dont mon frère, ne pouvaient s'empêcher d'allonger notre lignée, encore et encore. Quand un dieu allait avec une déesse, cette décision ne lui appartenait pas et le futur n'était décidé que par une force mystique bien plus que celle qui émanait des dieux.

    Lui, il n'avait été qu'une erreur, non un désir...

    "Que pourrais-je bien faire pour quelqu'un qui est capable de réduire en cendre un billet de banque?"

    Son accent était amusant. Son idée pour tenter de passer inaperçu l'était tout autant. Ce qui n'avait pas marché, c'était son coeur... Quelque chose qu'il ne pouvait pas cacher.

    "Je ne suis pas un magicien de pacotille comme il y en a tellement trop dans cette ville. Je réalise des souhaits, ça ne signifie pas que je fais de la magie. Mon pouvoir est divin. Il peut tout aussi bien créer..." Les cendres s'était alignées et un billet enflammé était apparu. "...que détruire." Il était retombé en poussière.

    "Je ne peux pas priver quelqu'un de son libre arbitre, ce qui signifie que je dois m'avouer vaincu quand il est question d'amour et uniquement quand il est question de cela. Cependant, il est tout a fait possible de pousser quelqu'un dans les bras d'une autre personne, mais dans mon cas, je suis le dieu des Enfers. Le dieu du Feu, des flammes!"

    Toutes les bougies de la pièce s'étaient allumées et on voyait effectivement un effet flamèche sur chacune d'elles. D'ailleurs, on pouvait voir le résultat en live sur ma tête, qui elle aussi c'était allumée l'espace de quelques instants. Puis, ça s'était attenué.

    "Je peux détruire ou reconstruire à peu près tout ce qui existe, grâce à ma puissance! Je peux aussi réaliser des souhaits à partir du moment qu'ils sont à ma convenance. Cependant, le prix à payer est élevé et je ne réalise qu'un seul souhait par personne. Mais à ce que j'ai compris, il existe aussi dans l'autre monde des 'génies' capable de copier les pouvoirs d'un dieu banal et réaliser trois voeux. Ils dépendent sans doute d'un macro! D'où le fait qu'ils sont si généreux!"

    De vrais prostituées ces génies! Qui réaliserait autant de voeux et sans rien demander en retour? Un tel pouvoir demander beaucoup d'efforts, par conséquent ça devait avoir un prix!

    "Dans ton cas, j'ai déjà réalisé ton voeu et on va dire que c'était à titre gracieux, exceptionnellement. Je te remercie de ta visite, la porte est derrière toi... Elliot."

    Effectivement, la porte était derrière lui.


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________________________________________ 2014-01-31, 13:37


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► MARCEL AYME

    Wouaho. Je venais d'assister à un show enflammé. Même si j'essayais de ne pas paraître impressionné, c'était peine perdue. Je l'avoue, j'avais espéré qu'il me tende le billet lorsqu'il l'avait recréé à partir des cendres, mais non, il était bien trop sadique. L'argent n'avait aucune valeur pour lui. Rien n'en avait. Les gens encore moins que le reste.

    En dépit de la chaleur étouffante qu'il régnait dans la pièce, je frissonnai lorsque je l'entendis articuler mon prénom. Le timbre de sa voix était devenu presque menaçant, incisif au possible. Je pouvais ressentir toute sa puissance rien que dans ce mot. Et pourtant... pourtant quelque chose venait de se briser en moi, ou de se recoller, je ne savais pas très bien. Cela devait venir de mon côté trop émotif. Entendre son père prononcer son nom éveille forcément quelque chose en n'importe quel enfant. Je venais de prendre toute la mesure, toute l'intensité de l'inimitié qu'il avait à mon égard. Curieusement, cette révélation me laissa de marbre. Il ne pouvait plus rien faire pour me briser, son indifférence avait détruit aux fondations la fascination que j'aurais pu avoir pour lui, étant enfant. D'une certaine façon, il venait de délivrer le petit garçon en moi de ses attentes stupides. Devais-je lui en être reconnaissant ?

    "Bravo, c'était du grand spectacle." dis-je d'un air sombre en applaudissant lentement, sans aucun émerveillement. "Et quand tu manges un truc mexicain super épicé, est-ce que tu pètes le feu ?"

    Souvent, je racontais des blagues pour détendre l'atmosphère, mais cette fois-ci, je n'avais pas envie d'être drôle. Je jetai un vague coup d'oeil à la porte qu'il m'avait désignée avant de poser de nouveau les yeux sur mon père.

    "Tu crois vraiment que je suis venu te voir dans l'espoir que tu me fasses quelques tours de magie, ou même que tu m'adresses la parole ? Tu sais, si je voulais un autographe, je m'y serais pris autrement. Et puis j'ai déjà vu Meryl Streep et Robert de Niro quand j'étais à Las Vegas, alors niveau célébrités, j'ai rencontré plus intéressant que toi."

    Lentement, je décollai ma moustache et remuai le nez en sentant les trois poils que j'avais partir en même temps que le postiche, puis je passai une main dans mes cheveux pour les ébourriffer, car je détestais vraiment les sentir tout plats. Enfin, j'ouvris mon imperméable, l'enlevai pour le poser contre le dossier d'un fauteuil, puis m'installai dans l'un d'eux dans une posture des plus confortables, afin de bien faire comprendre à mon père que j'avais l'intention de rester.

    "J'ai bien compris que tu ne veux pas entendre parler de moi, alors franchement, je me demande si tu n'as pas quelques cases qui ont cramé dans ton cerveau." lançai-je en joignant les mains tout en l'observant d'un oeil perçant, presque consterné. "C'est pas très malin de donner des pouvoirs à son fils quand on ne veut rien savoir de lui. Si tu n'avais pas fait ça, jamais je n'aurais cherché à te revoir. Mais là..."

    Tout en parlant, j'avais tourné l'une de mes mains vers lui. Dans ma paume rougeoyante dansait des étincelles dorées.

    "Tape m'en cinq ! Je suis en feu !"
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________________________________________ 2014-02-01, 13:20

    Il s'était assis sur mon fauteuil, avait fait apparaître quelques flammes dans sa main et me l'avait tendue pour que je lui en tape cinq. A peine avait il fini que je m'étais précipité vers lui, posant mes mains sur ses accoudoirs et le forcant à s'enfoncer d'avantage dans son fauteuil. Ma flamèche c'était allumée et mes mains qui étaient posées sur les accoudoirs s'étaient mises à brûler, mettant tout doucement feu au fauteuil. Il devait sans doute sentir la puissante chaleur que dégageait ce spectacle et commencait à avoir sa peau qui le chatouillait... Si je continuais, les flammes pourraient se diriger droit sur sa peau.

    "Ecoute bien ce que je vais te dire. Je ne t'ai rien donné du tout! Le feu c'est mon pouvoir, c'est moi qui le contrôle. Toi, tu ne fais que jouer avec et à force de jouer avec le feu tu finiras par te cramer!"

    J'avais approché mon visage encore plus du siens. Avec un odorat sur-développé, il pourrait sans doute deviner ce que j'avais mangé la veille. Les flammes sur les accoudoirs s'étaient approchés encore plus de lui, le forcant à se serrer contre lui même sur le fauteuil. Ca ne devait pas être une posture agréable, mais il n'avait pas d'autre choix que de faire avec.

    "Je ne sais pas ce que tu es venu chercher ici, à Storybrooke, mais dit toi que tu n'as aucune chance de le trouver."

    Je m'étais reculé, éteignant les flammes tout en prenant ses mains et en le forcant à se lever. J'avais tourné ses paumes vers le haut d'un geste brusque en les serrant bien fort, puis je les avais contemplés comme si j'essayais de lire à travers les lignes de sa main. Des flammes s'étaient mises à jaillir de chacune d'elles. Je le sentais vouloir se débattre, mais ce n'était pas le moment de jouer les gamins. Ses paumes devenaient rouges, puis noires... Ses mains commençaient à cramer et la douleur devait être épouvantable. Ce n'était pas lui qui produisait le feu, c'était moi. Je n'étais pas sûr qu'une fois fini il n'en garderait pas des séquelles, mais ce n'était pas tolérable qu'il garde le pouvoir du feu en lui. Au bout de quelques secondes qui devaient avoir durer des heures à ses yeux, les flammes s'étaient dissipés et il n'y avait plus que des cendres sur les paumes de ses mains. Je les avais relâchées.

    Je m'étais reculé, j'avais analysé la situation du mieux que je pouvais. C'était évident, aucun sortilège ou magicien de ce monde était responsable de ce qui lui arrivait. Ce n'était pas de la magie. C'était bien plus que cela. Ca ne provenait non plus pas de moi... Enfin pas comme il l'entendait. Je n'avais rien fait aujourd'hui, je l'avais peut être fait par le passé en étant simplement son père. Quoi qu'il en soit, ce qu'il lui arrivait, personne pouvait lui retirer. S'il n'arrivait pas à contrôler son pouvoir, il finirait par en mourir. Aucun homme sur Terre ou ailleurs pouvait posséder un tel pouvoir. Il fallait avoir le corps d'un dieu... c'était un pouvoir divin!

    "Je ne peux rien pour toi... Tu vas devoir faire avec."

    Je m'étais retourné, tentant de calmer ma colère. Je ne savais pas vraiment contre qui j'en avais. Peut être contre moi... Mais j'en doutais. C'était surement contre lui! Il avait parlé de ce pouvoir qu'il avait eu ici. Ca signifie qu'il ne l'avait pas eu ailleurs. Une partie de la magie qui se trouvait dans cette ville devait être entrée en lui et avait dû activer quelque chose... Ca n'était jamais arrivé auparavant. J'aurai bien pu me rendre à Olympe pour tenter de comprendre ce qui lui arrivait, mais notre Bibliothèque était inaccessible depuis... depuis les derniers événements. J'avais toujours le dos tourné.

    "Je pense que tu as mois d'une semaine... Si bien sûr tu restes à l'écart de la ville. Car ici, ce pouvoir est incontrôlable."

    Je m'étais tourné. J'aurai bien aimé lui dire qu'une fois en dehors de la ville son pouvoir disparaîtrait, mais je ne pensais pas que ça serait le cas. Ce genre de pouvoirs, on l'avait ou on ne l'avait pas. Il ne disparaissait pas comme par magie. C'était un pouvoir venu de bien trop loin pour repartir d'un simple claquement de doigts.

    "Fait tes bagages et rentre chez toi."


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________________________________________ 2014-02-01, 23:01


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► MARCEL AYME

    J'étais pétrifié sur mon fauteuil, dans une posture digne d'un Picasso. Je venais d'avoir franchement chaud. Tout cette puissance que mon père dégageait... Brr... J'étais bien d'accord quand il disait que cela n'avait rien à voir avec mes "petits" pouvoirs. Je ne faisais que jouer avec le feu, il avait raison. Faire cuire des poissons panés dans ses mains ou enflammer un arbre, c'était sympa, mais Elijah, lui, était capable de brûler toute une ville, peut-être même le monde entier... Qu'il garde tout, je n'en voulais pas ! Il me faisait limite la morale, mais ce n'était pas moi qui voulais jongler avec des forces qui me dépassaient ! Je n'avais rien demandé à personne ! Toute cette histoire me dépassait. Si j'avais su, jamais je ne serais venu jusqu'ici. Toute cette route pour m'apercevoir à quel point mon père me haïssait. Sa colère était palpable aussi sûrement que la chaleur avait encore monté d'un cran dans la pièce calfeutrée. Je pouvais à peine respirer tant la fournaise devenait insupportable.

    Je portai une main à mon col de chemise et déboutonnai les premiers boutons, tentative bien dérisoire de trouver un peu de fraîcheur. Puis je fixai mes mains brûlantes qui étaient toujours un peu rouges. Des flammes semblaient se mouvoir lentement sous ma peau. C'était un spectacle ahurissant mais je n'avais plus vraiment envie de m'émerveiller. Les paroles de mon père me glacèrent le sang. Je redressai subitement la tête, croyant avoir mal entendu. Je laissai échapper un petit rire nerveux et tentai de m'installer plus confortablement dans le fauteuil, m'égratignant les paumes contre les accoudoirs qui terminaient de se consumer. Mes mains noircies me brûlaient mais je m'en fichais, c'était devenu une habitude d'avoir un radiateur au bout de chaque bras.

    "Tu veux dire quoi par 'une semaine' ? Tu cherches à me faire peur ?"

    Il se retourna et me lança un regard qui n'augurait rien de bon. J'avais l'impression qu'il était aussi dérouté que moi. C'était réellement flippant. Si même un dieu ne pouvait rien pour moi, qu'allais-je devenir ? Je ne le connaissais pas suffisamment pour savoir s'il se moquait de moi ou s'il était sérieux. Quoi qu'il en soit, je sentais mes jambes trembler.

    "Je ne peux pas partir, je viens à peine d'arriver !" dis-je d'un ton étranglé. "Je... je... j'ai rencontré des gens, ici ! Des gens bien ! Au début, je l'avoue, j'avais fait la route pour te retrouver, mais j'ai trouvé des personnes qui... Enfin une personne qui..."

    Je soupirai. Je n'avais pas envie de parler de ça avec lui. Il ne s'était jamais intéressé à moi, alors pourquoi lui déballer ma vie comme ça ? Je n'avais aucun argument à lui donner, c'était mon existence. A moi seul de décider ce que j'allais en faire. Je restai quelques secondes abîmé dans mes pensées. Je me ressaisis puis me levai d'un bond, une expression faussement désinvolte sur le visage.

    "Une semaine, ça peut être très long ! Tout dépend de la façon dont on gaspille son temps !" lançai-je d'un ton léger dans lequel tintait une petite note d'inquiétude. "Je vais encore rester quelques jours, et ensuite je partirai. A moins que tu ne dises ça pour m'éloigner..."

    Je plissai les yeux en m'avançant vers lui, subitement soupçonneux. Avait-il une raison, hormis le fait de me détester, de me faire déguerpir ? Lui faisais-je peur avec ma nouvelle panoplie de super-héros ? Hum... peu probable. J'avais senti sa puissance. J'étais ce que la fourmi est à l'éléphant. Néanmoins, je voulais en savoir plus. Il était le seul qui pouvait me donner des réponses. Il pouvait au moins m'accorder cela.

    "Comment se fait-il que ça s'est déclenché à Storybrooke et pas ailleurs ?"
    demandai-je, en m'approchant encore, même si je craignais qu'il ne m'enflamme à nouveau. "J'ai compris qu'il se passait des trucs étranges ici, mais je n'ai rien à voir avec tout ça."

    Moins d'une semaine... Tout de même, ça faisait réfléchir. J'avais beaucoup de mal à me faire à cette idée. Comment partir alors que j'avais rencontré des gens formidables ? Jamais encore je ne m'étais senti aussi bien quelque part, hormis chez ma mère mais ce n'était pas la même chose. Ici, j'avais rencontré une personne qui me comprenait, une personne que j'avais l'impression de connaître depuis toujours. Comment la rayer de ma vie ? Comment lui tourner le dos en balayant tout le champ des possibles ?

    Un détail me vint brusquement à l'esprit. Je déglutis avec peine et déclarai :

    "Je vais mourir de toutes façons, c'est ça ?"

    Le feu finirait par me consumer, que je parte de la ville ou que je reste. Je détestai le destin. J'avais toujours tout fait pour tracer ma route en dépit de l'avenir. Mais il avait fini par me rattraper et par imposer sa loi. Fichu destin.
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________________________________________ 2014-02-02, 00:49

    Cinq millions d'années en arrière, j'étais venu au monde. Cinq millions d'années à vivre une vie de dieu, à savoir de quoi serait fait demain et à être certain de faire toujours partit de ce monde. Aujourd'hui, toutes mes certitudes paraissaient bien dérisoires, car tout ne s'était pas passé comme prévu. J'étais toujours un dieu, je le serai toujours, mais j'étais aussi l'un des derniers. A ce que je savais, il n'y en avait plus que trois en dehors de moi, qui foulaient le sol de cette Terre. Etre divin était devenu une denrée rare.

    On ne pouvait pas engendrer de dieu, du moins pas quand c'était une mortelle et un dieu qui s'accouplait. C'était plus qu'une certitude. Quand aux autres cas où un dieu pouvait naître, je ne souhaitais pas y songer. Elliot n'était pas un dieu. C'était un humain qui avait par une quelconque raison, acquis des pouvoirs divins. Ca ne faisait pas de lui un dieu. Quel que soit ces pouvoirs, ils finiraient par le consumer, par le faire disparaître à jamais. Sa mort n'était pas une possibilité, c'était une promesse.

    Il ne faudrait peut être pas une semaine, ça pourrait arriver bien plus tôt, comme bien plus tard. Mais mieux valait se fixer la semaine pour achever ce qu'il voulait faire. Quitter cet endroit serait sans doute un moyen simple et efficace de ralentir le processus. Mais encore une fois, ce n'était pas une certitude. Ce monde n'était pas comme le nôtre. J'étais toujours autant excité de pouvoir mettre un pied de l'autre côté, mais plus le temps avançait, plus ce qu'il cachait n'inspirait rien de bon. Ce qui me rassurait c'était qu'à ce jour, je n'avais toujours pas rencontré une seule personne capable d'égaler mes pouvoirs, alors de là à les surpasser...

    "Tu vas mourir."

    Il fallait au moins qu'il l'entende une fois. Vue qu'il avait fait tout ce voyage, qu'il m'avait cherché durant toutes ces années, je lui devais bien cela. Désormais, ma dette était payée. Ca semblait bien léger comme paiement, mais c'était moi qui fixait les tarifs. Je ne comptais pas l'aider d'avantage et même si je l'aurai voulu, je ne saurai pas par quoi commencer. Contrôler un pouvoir divin serait aussi difficile que d'arriver à faire faire du calcul mental à un éléphant. En gros, c'était totalement impossible et inimaginable.

    "Tu veux gâcher tes chances de pouvoir vivre plus longtemps pour une femme?"

    J'avais très bien compris ce qu'il voulait dire quand il parlait d'une rencontre. A vrai dire, vue ce que je savais sur sa mère, ça ne me surprenait pas tant que ça. Cependant, il avait fait vite. Heureusement qu'il n'avait pas l'éternité devant lui, imaginez le nombre de conquêtes qu'il aurait au fil du temps. J'avais glissé les mains dans mes poches. J'avais remarqué qu'il avait ouvert quelques boutons pour mieux respirer. Il devait avoir sacrément chaud. Fallait dire qu'ici la température était infernale. J'avais par la pensé fait éteindre toutes les bougies et ouvert les fenêtres. L'air allait très vite entrer et réduire la chaleur de la pièce. Ce n'était pas pour lui que j'avais fait cela. C'était pour moi... Car s'il tombait dans les pommes ça serait à moi de le ramasser...

    "Quitter la ville ne te sauveras pas. Quand quelqu'un développe un pouvoir divin, c'est acquis jusqu'à sa mort. Mais vue que ce lieu y est pour quelque chose, les effets seront moins dangereux pour les autres si tu quittais cet endroit. Car tu l'as dit toi même... Tu as fait de bonnes rencontres ici. Tu n'aimerais pas les voir souffrir par ta faute? D'ailleurs, je suppose que si tu es venu jusqu'à moi c'est parce que tu as déjà failli faire du mal à l'un d'entres eux? Cette jeune femme? Celle de chez Granny? Emma Swan si mes souvenirs sont bons... Et ils le sont."

    Je l'avais vue quelques jours auparavant. Il m'avait vue d'ailleurs, mais j'avais préféré disparaître une fois encore plutôt que de lui adresser la parole. Je pense que s'il n'était pas venu jusqu'à moi, je ne serai jamais allé jusqu'à lui. Ce qui comptait n'était pas celui qui faisait le premier pas, mais celui qui en avait vraiment envie. Et je n'avais pas envie de faire sa connaissance. Il n'allait être qu'un passage éclair dans mon existence et toutes ces minutes passées avec lui, étaient déjà des minutes de trop.

    "Je ne suis pas ton père. Du moins pas comme tu l'entends. Il faut que tu saches que nous, les dieux, on a une très longue existence et que les simples mortelles ne sont qu'un simple passage dans notre vie... Je ne suis même pas sûr de me souvenir du nom de ta mère et je doute qu'elle t'ait véritablement parlé de moi. Ou alors je lui ai fait vraiment bonne impression, ce qui ne me surprendrait pas beaucoup."

    J'avais passé une main dans mes cheveux avant de la remettre en poche. J'avais toujours de la classe et de l'allure, même après cinq millions d'années. C'était normal que les femmes ne m'oubliaient pas.

    (b]"Tu n'es pas un demi dieu, retire toi ça de la tête. Tu n'es qu'une erreur qui en venant ici en a commis une seconde. Ce n'est pas le destin ou le sort qui t'as condamné. Tu l'as fait toi même. Maintenant tu as le choix entre emmener les gens que tu apprécies avec toi, ou t'en aller..."[/b]

    J'étais bien décidé à le laisser partir. De toute façon je ne voyais pas ce que je pouvais faire pour lui! Je l'avais déjà dit ça. Ce qui m'importait à l'heure actuelle c'était d'attendre un prochain client, un vrai cette fois ci. Ce commerce venait tout juste d'ouvrir et je n'avais pas encore fait de bénéfice. A vrai dire, l'argent m'importait peu, mais je voulais entendre ces gens me réclamaient des choses. C'était tellement excitant de voir leur visage radieux quand on leur accordait quelque chose de bon pour eux, sans qu'ils se soucient du prix que ça va leur coûter...

    "Et pas un mot de cette conversation avec ta mère. D'ailleurs tu ferais mieux de ne pas retourner la voir. Isole toi plutôt dans la montagne. Là bas tu ne feras de mal à personne..."

    Je m'étais tourné vers la fenêtre, fier de ma performance.


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________________________________________ 2014-02-02, 18:44


« On n'est pas responsable d'être le fils de son père.»
► MARCEL AYME

    Se rendait-il compte de ce qu'il disait ? Bien sûr que non, c'était un dieu. Il parlait de mes chances de survie comme on parle de l'euthanasie imminente d'un chien. Sauf qu'il avait l'air encore moins concerné et touché. Peut-être que si on devait euthanasier Cerbère -en admettant qu'il était mortel- là il aurait eu davantage de réaction. Chacune de ses paroles était comme un couperet qui hâchait menu mon maigre optimisme.

    "Pourquoi je ne dois pas en parler à ma mère ?" demandai-je, surpris par ce brusque changement de conversation. "Qu'est-ce qu'elle a à voir avec ça ? Franchement, je ne pense pas qu'elle serait choquée d'apprendre que son fils s'enflamme de l'intérieur... Elle a toujours été persuadé que tu étais le dieu des enfers, elle me l'a toujours dit. D'ailleurs, j'ai eu une enfance plutôt éprouvante à cause de ça... C'est pas facile de se faire accepter par les autres quand tu crânes dans la cour de récré en disant "Eh les mecs, je suis un demi-dieu !"."

    Je souris brièvement à l'évocation de ce souvenir, avant de grimacer. Pas facile de convaincre ses camarades qu'on ressemble à Hercule quand on n'a ni l'allure athlétique, ni la masse musculaire... Ah, combien de fois je m'étais retrouvé dans la benne à ordures, ou avec un oeil au beurre noir... Quoi qu'il en soit, je n'avais jamais renoncé. Ma mère m'encourageait en ce sens. Je devais prouver ma valeur, ne pas me laisser faire. Elle savait qu'un jour il m'arriverait quelque chose de spécial. Elle ne croyait pas si bien dire. En réfléchissant, j'avais toujours voulu être le fils de mon père. Etant enfant, je ne m'en cachais pas, je fanfaronnais peut-être même un peu trop, ce qui me mettait sur la touche niveau relationnel. "Mon père, c'est Hadès-euh !" "T'es sûr que c'est pas le Géant Vert, plutôt ? T'as une tronche de haricot !" Ce genre de moquerie ne m'avait jamais lâché. Une fois arrivé au lycée, j'avais enfin compris qu'il fallait me calmer. Je pouvais toujours croire ce que je voulais, mais le garder pour moi. Cela m'avait permis de me faire des amis et surtout, de plaire aux filles. Un nouveau monde s'était ouvert à moi. J'avais appris qu'en taisant sa véritable nature, on pouvait devenir irrésistible aux yeux des autres.

    "Je ne dirai rien à maman." dis-je après un temps de réflexion.

    Mon regard vague était venu se planter dans celui de mon père. La tête à moitié baissée, je le fixais d'un air intransigeant.

    "C'est pas pour toi que je le fais, c'est pour elle. Je ne veux pas qu'elle sache ce qui va m'arriver. Elle ne pourrait rien faire de toutes façons, à part être anéantie. Elle le sera tôt ou tard, mais..."

    Je me tus, laissant échapper un soupir, et passai une main dans mes cheveux, sans même me rendre compte que Hadès avait esquissé le même geste à peine quelques secondes plus tôt. Je sentis mon cuir chevelu s'embraser au contact de ma paume brûlante, aussi je la retirai en vitesse avec une grimace douloureuse. J'allais devoir me promener avec des glaçons accrochés au bout des bras, si ça continuait.

    Je ne parvenais pas à me calmer. J'étais révolté. Mon cerveau bouillonnait même si étrangement, mon coeur battait normalement. Le meilleur choix était de partir d'ici au plus vite. Mon père avait raison -même si ça me faisait mal de l'avouer : je risquais de blesser quelqu'un. A le croire, ma mort pouvait ressembler à l'explosion d'une bombe nucléaire, tout du moins je l'interprétais ainsi. L'idée de faire "boum" aussi stupidement me mettait hors de moi. A quoi cela servait-il d'avoir vécu seulement vingt et un ans ? Je n'avais rien accompli et j'allais partir sans laisser une trace. Peut-être même qu'il ne resterait que des cendres... Je fermai les yeux un court instant face à la tragédie de ma propre existence. Puis je laissai échapper un rictus un peu nerveux.

    "Emma Swan..." murmurai-je, les paupières toujours closes. "Elle n'aura été qu'un rêve. Elle ne saura jamais... C'est mieux comme ça."

    Je rouvris les yeux, déglutis avec peine et me détournai brusquement de mon père pour me diriger vers la porte. Je fis mine de chasser une poussière au coin de ma joue alors qu'en fait, je m'essuyais rapidement les yeux. Il valait mieux que je quitte Storybrooke, cette ville me rendait bien trop sentimental. Alors que j'avais posé une main sur la poignée ronde de la porte, je dis subitement, d'un ton saccadé :

    "Puisqu'on parle de ma mère, jamais elle ne serait partie, même en se sachant condamnée, d'un endroit où elle aurait trouvé l'amour. François a beau être ce qu'il est -un dentiste trop rasoir qui ramène sa fraise un peu trop souvent- elle l'aime, elle ferait tout pour lui. Elle se sacrifierait pour passer ses derniers instants auprès de lui. Mais c'est une chose qui te dépasse, ça." ajoutai-je en jetant un coup d'oeil plein de mépris par-dessus mon épaule. "Le dieu des enfers ne connaît rien à l'amour. Je te plains, sincèrement. Je préfère avoir vécu une courte vie mais avoir aimé, plutôt que de passer l'éternité sans personne."

    Ca y est, je me comportais comme Roméo. J'avais toujours eu l'âme d'un tragédien. Il faut dire qu'à la maison, ma mère ne regardait et ne lisait que des histoires d'amour. Normal que ça fasse entrer mes neurones en surchauffe. La température avait encore monté d'un cran, malgré que les fenêtres soient ouvertes. Le vent hivernal n'entrait pas à l'intérieur, il était étouffé par la chaleur ambiante.

    Le souffle saccadé, je m'appuyai contre la porte quelques secondes. Mes jambes étaient flageollantes, j'avais l'impression que j'allais m'évanouir. Mon cerveau cuisait aussi sûrement qu'une cocotte minute portée à ébullition. Je sentis la poignée en métal devenir brûlante mais je ne la lâchais pas. De la fumée s'échappa de mes doigts crispés et lorsque je parlai à nouveau, ma voix n'était plus qu'un murmure duquel s'échappait un filet de fumée noire :

    "C'est... peut-être maintenant... que ça va... se passer..."

    Le feu était en train de me ronger. J'espérais juste qu'en mourrant, j'emporterais toute la boutique avec moi. Je voulais vraiment faire enrager mon père une toute dernière fois...
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________________________________________ 2014-02-02, 20:25

    La température avait augmentée très rapidement. Il n'était pas le seul à le sentir. Ce n'était pas moi le responsable, mais lui, il n'y avait aucun doute sur ça. J'avais observé la pièce du coin de l'oeil. Les bougies s'étaient allumées, la fenêtre venait de se fermer toute seule. Voulait il emporter tout avec lui? Peut être qu'il contrôlait bien mieux son pouvoir qu'il ne laissait l'entendre. Il fallait que j'en ai le coeur net. Pour se faire, rien de mieux que de le pousser à bout, n'est ce pas?

    "Je pense que c'est le moment, tu as raison. Dommage que ça arrive ici et pas chez ta copine. Tu aurais pu l'emporter avec toi. Ensemble pour l'éternité. C'était dans quoi ça que les deux imbéciles se sacrifiaient ensemble?"

    J'avais lu une très grande partie des romans écrits depuis l'invention de l'écriture. J'avais même lu beaucoup de choses sur les murs des grottes, bien que quand on en comprenait le sens, on se rendait compte que c'était plus des messages amusants que de savoir pour les générations futures. Ils avaient un sacré sens de l'humour les hommes préhistoriques. En tout cas, ici, là, maintenant, il était question d'une tragédie grecque digne des plus grandes. Il avait le don de tout dramatisé. On se demandait de qui il pouvait tenir!

    "Juste comme ça... Ton Emma Swan avait l'air impressionnée par tant de pouvoirs? Je me demande ce qu'elle penserait de quelqu'un qui arrive à les contrôler. Quelqu'un un peu comme moi... Je suis sûr que j'arriverai à la courtiser beaucoup plus rapidement que toi. C'est vrai quoi, regarde moi. Je suis un dieu et sans doute le plus sexy qui ait jamais existé! J'ai bien pu me faire ta mère, alors pourquoi pas elle?..."

    La température avait encore augmentée. Ok, ça marchait comme il fallait. Je devais peut être aller encore plus loin, histoire de lancer un petit combat entre nous deux. L'envie me tentait bien. Mais que penserait-elle? Si je le tuais, ça ne jouerait pas en ma faveur. Il ne fallait pas en arriver là. L'énerver, le pousser à bout allait juste réussir à le tuer plus vite. Il ne fallait pas qu'on puisse me reprocher sa mort. Je n'en étais pas responsable. Il s'était tourné, sans doute pour m'affronter. Quel toupet quand même! Il pensait vraiment avoir une seule chance? Ce n'était qu'un enfant. Un pitoyable gamin qui avait hérité d'un don qu'il n'arrivait pas à contrôler. Vraiment pathétique...

    "Ne te fatigue pas. Elles n'en valent pas la peine. Que ce soit ta mère ou ta sois disante petite amie, aucune femme ne vaut que tu te sacrifie pour elle. Tu verras avec le temps qu'il ne faut jamais leur donner de l'importance, ça fini toujours par jouer contre toi."

    Avec le temps... Il n'en avait pas beaucoup, ou peut être une éternité. Je ne savais pas vraiment si ce que j'avais dit était vrai. C'était logique que sa mort serait inévitable, mais est ce qu'il était possible de l'éviter? Est ce que je pourrai lui retirer son don? Il suffisait de se rendre à Olympe, dans la bibliothèque, de chercher des réponses... Mais est ce que sa vie valait la peine que je prenne tant de risques? Non, bien sûr que non.

    "La première fois que j'ai utilisé mon pouvoir, j'avais une centaine d'années. J'ai juste réussi à faire brûler le trône de mon père. C'était à Olympe. J'y ai toujours vécu." Je m'étais approché de lui tout en parlant. "Mon père s'est approché de moi comme je le fais avec toi là, et il m'a dit que ce n'était pas grave. Qu'avec le temps j'apprendrai à utiliser mon don, à le contrôler. Je savais qu'il disait la vérité, car c'était mon père. Ils ont beau paraître détaché parfois, effacé, mais ils sont toujours là pour nous quand on en a besoin."

    J'étais arrivé à sa hauteur. "Une fois devant moi, il m'avait pris les mains, les avais mises entres les siennes." Comme je l'ai fait en même temps que je lui parlais. "Et il m'a regardé bien droit dans les yeux en me disant que ce don était la plus belle des choses qui pouvait m'arriver. Je ne contrôlais pas uniquement le feu, je pouvais lui parler! Je pouvais m'en faire un allié, un ami. Je pouvais m'en servir pour me protéger, tout comme je pouvais l'utiliser pour faire le bien ou le mal. Ce jour là je n'étais pas devenu le dieu du feu, j'étais le feu. Lui et moi on ne formait qu'un."

    J'avais serré bien fort ses mains dans les miennes et toute la chaleur qu'il dégageait était en train d'entrer en moi. "Le feu m'avait accepté comme allié. Le don que l'on reçoit à notre naissance ne se développe pas toujours. Parfois on devient le dieu d'autre chose que ce pour quoi on était destiné. Les éléments qui nous fournissent notre pouvoir doivent être en osmose avec nous. Ce sont eux qui nous choisissent et non l'inverse. Le feu m'avait choisi, comme il t'a choisi."

    Ses mains étaient revenues à une température normale. J'avais attendu encore quelques secondes avant de retirer mes mains, le regardant bien droit dans les yeux. "Le feu est la source de toute chose. C'est en faisant exploser une étoile qu'on a créé cet univers. C'est dans un champs de feu que sont venu au monde les premiers dieux. C'est quand on a donné le feu aux hommes qu'ils ont réussi à avancer. Le feu est le plus grand pouvoir qui existe. Le contrôler revient à contrôler le monde."

    J'avais attendu une dernière fraction de seconde, puis une fois que tout risque était écarté, je m'étais reculé. J'avais passé mes mains derrière mon dos et je l'avais regardé une fois encore dans les yeux. Je n'avais pas réussi à détacher mon regard. Puis, je n'avais pas pu m'empêcher de laisser échapper un petit rire. C'était trop amusant! Bien trop! J'avais l'impression d'avoir réussi à le toucher avec ce que j'avais dit. Ce garçon m'amusait vraiment beaucoup!

    "Le feu et toi vous ne faites pas bon ménage. A vrai dire, chaque élément ne peut se lier qu'à une seule personne, qu'à un seul dieu. Oui, il y a peut être un moyen de te sauver, mais il ne me convient pas. Le passage que je ne t'ai pas raconté, car je voulais garder le meilleur pour la fin, c'était que le feu c'était déjà lié à mon père par le passé. J'ai dû le tuer pour pouvoir l'avoir rien qu'à moi. A vrai dire, c'était lui ou moi. Je ne dis pas qu'il ne me l'aurait pas laissé si je lui en avais laissé l'occasion, mais je ne pouvais pas prendre ce risque. Le feu est mon allié, mon ami, mon amant même si tu préfères. Tu dis que je suis incapable d'aimer et pourtant je lui voue un amour sans faille. C'est à double sens d'ailleurs."

    J'étais vraiment fier de ce que j'avais dit. Le pousser à bout ça avait un côté magique. Je le sentais se réchauffer, ça m'avait fait une fois encore rire.

    "Non arrête, tu es sérieux? Tu veux vraiment tenter ta chance ou c'est juste que tu n'arrives pas à te contrôler? Tu sais, si je voulais je pourrai te faire cramer là maintenant et ensuite aller voir ta petite Emma chérie et lui faire la même chose. A vrai dire, cette boutique c'est "à vos souhaits". Est ce ton souhait mon très chers Elliot?"

    J'avais fait quelques pas vers lui, toujours les mains derrière le dos. Je le sentais bouillir. C'était vraiment vraiment vraiment très amusant! Je passais un trop bon moment! A peine avait il ouvert la bouche, voulu tenté quoi que ce soit de réellement stupide que j'avais fait un geste de la tête et qu'il avait valsé contre la porte, la défoncant au passage. Je pense que son corps était capable de le supporter.

    "Wouah! T'as vue ça, juste avec la tête! Imagine ce qui pourrait se passer si j'utilisais une autre partie de mon corps."

    Il était à terre, il finirait par partir. Après tout, il n'avait aucune chance et ce n'était pas quelqu'un de stupide. Je l'avais observé, toujours ce regard amusé, lui laissant le temps de reprendre sa respiration pendant que mes mains derrière mon dos étaient en train de se régénéré. J'essayais de faire passer la douleur en me forcant à sourire. Ainsi, il ne verrait rien. Oui, j'avais essayé... Oui j'avais vraiment voulu essayer... Mais son don était trop profondément ancré en lui pour que je puisse le lui retirer. J'en avais payé le prix. Mais ce n'était pas grave, mes mains iraient mieux d'ici quelques minutes, c'est mon coeur qui risquerait de souffrir d'avantage si je venais à le perdre...


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________________________________________ 2014-02-03, 12:53


« On n'est pas responsable d'être le fils de son père.»
► MARCEL AYME

    Les flammes me dévoraient la tête. J'avais envie de hurler mais une douleur sourde, froide et fulgurante me percuta subitement. Je compris à retardement que j'étais sur le sol. D'un simple signe de la tête, Hadès m'avait fait traversé la porte. Une pluie d'échardes était tombée en même temps que moi. Certaines entrèrent dans ma chair, mais ma peau était tellement en feu que je ne sentais presque rien.

    Je gisais dans la neige, la tête levée vers le ciel blafard dépourvu de nuage. Alors, c'était ça mourir ? Une sensation de vertige, de perte d'équilibre, suivi d'un grand froid humide ? Non, c'était autre chose. On n'avait pas mal dans la mort. On l'accueillait avec calme, presque humilité... Si je souffrais tellement, c'est que j'étais encore en vie. Mes paupières papillonnèrent. J'inspirai comme si c'était le premier souffle que je prenais. Puis, au prix d'un terrible effort, je me redressai sur les coudes. Hadès se tenait dans l'embrasure de la porte de sa boutique, les mains derrière le dos, une expression tranquille sur le visage. Il avait été trop loin, il avait cherché à me pousser à bout... avant de me faire voler comme un puceron.

    Je me mordis les lèvres en entendant mes os craquer dans mon dos. Aïe, mes vertèbres... mais je le fixais sans faiblir, d'un air plein de ressentiment. Des gouttelettes d'eau ruisselèrent alors sur mon front et mes joues. Je levai les yeux avant de les baisser, intrigué, et sursautai en découvrant que j'étais pratiquement allongé au centre d'un cercle de béton. La neige avait fondu tout autour de moi à mon simple contact ! Je regardai ce spectacle affolant, et frissonnai en sentant l'humidité s'infiltrer dans ma nuque. Au moins, cela avait eu le mérite de calmer le feu qui était en moi, mais pas la haine que je ressentais à l'égard de mon père.

    "Je suppose que je dois te remercier de m'avoir refroidi ?"
    lançai-je d'un ton plein de fiel en me remettant sur mes jambes avec nettement moins de rapidité que j'aurais voulu.

    Je restai face à lui, chancelant à moitié, tout en essayant de l'assassiner du regard. Ce n'était pas facile d'avoir l'air méchant quand on sentait sa colonne vertébrale grincer comme les vieux wagons dans les montagnes russes.

    "Ne parle plus jamais d'Emma comme tu viens de le faire..." dis-je en levant un index plein de menace. "Tu as peut-être l'habitude de salir tout ce que tu touches, mais c'est fini tout ça..."

    Chouette, je jouais au justicier. Je ne faisais pas le poids, il venait juste de me le prouver en images. Je venais d'échapper à la mort, et voilà que je le provoquais. Mais c'était lui qui avait commencé ! Pourquoi m'avait-il montré mon insignifiance ? C'était encore pire que l'indifférence. Et plus douloureux aussi. Mon dos ne serait jamais plus le même. Fini les parties de The Last of Us recroquevillé devant ma télévision minuscule.

    "Tu voulais dire quoi, avant de me faire voler comme une crêpe ?" demandai-je. "Si le feu ne me consume pas, c'est toi qui t'en chargeras ? D'après toi, il ne peut y avoir qu'une seule personne qui contrôle le feu. Pourtant, il y a à peine cinq minutes, tu m'as dit que je n'étais pas un dieu. Je ne suis qu'une erreur. Par conséquent, je ne suis pas une menace. Donc quelque chose cloche dans ton histoire, tu ne trouves pas ?"

    La chaleur commençait peu à peu à revenir, mais à un niveau tout à fait convenable, même agréable, car ma peau ainsi que mes cheveux séchaient peu à peu. Cela avait aussi des côtés pratiques. Je plantai mon regard dans le sien et lançai d'un ton acéré :

    "Pourquoi ne veux-tu pas me laisser mourir tranquillement dans les flammes ? Pourquoi veux-tu faire le travail toi-même ? C'est ton côté maniaque qui ressort, ou bien c'est autre chose ? Et surtout, il y a un truc qui me chiffonne..."

    Envahi par un courage un peu fou, je fis un pas vers lui, mon index posé sur mes lèvres dans une attitude faussement pensive. J'étais suicidaire, il n'y avait que cette explication possible. D'ailleurs, j'en fus vraiment persuadé quand j'ajoutai dans un murmure, mes yeux avides cherchant les siens, presque sournoisement :

    "... si tu as tellement hâte d'en finir avec moi, pourquoi je suis encore devant toi à te parler ? C'est très facile d'appuyer sur la détente, papa. Presse ton index sur mon front et fais feu !"

    La chaleur dans mon corps et le froid de la neige m'avait certainement fait un choc thermique, ce qui expliquait ma hardiesse teintée de folie. En temps normal, jamais je n'aurais réagi ainsi. J'aurais pris mes jambes à mon cou et serais parti loin, très loin de lui. Mais le feu me faisait ressentir autre chose... J'étais comme grisé. Et surtout, j'avais très envie de rendre mon père complètement dingue. ce n'était peut-être pas très judicieux mais après tout ce qu'il venait de me faire subir, cela faisait un bien fou !
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________________________________________ 2014-02-03, 23:23

    Le décor avait changé. On ne se tenait plus dans la neige, à Storybrooke, mais dans un lieu totalement différent. Tout autour de nous s'étendait une immense pleine à perte de vue. Il y avait des montagnes au loin, on pouvait en apercevoir un pâle reflet d'ici. Le ciel avait une apparence différente de celui de Storybrooke. Il n'y avait pas de nuage, juste une multitude d'étoiles qui étincellaient à des milliers de kilomètres d'ici. Etrangement, il aurait dû faire nuit, mais le soleil était également présent. Une nuit en pleine journée. C'était à ça que ressemblaient les journées au pieds d'Olympe, dans les plaines de Nirvana.

    Je me tenais toujours devant Elliot, à une distance raisonnable. Si ça lui prenait de vouloir m'attaquer, je serai prêt. Mais au moins ici on pourra se donner en spectacle sans faire trop de dégâts. Ca ne me dérangeait pas que l'on détruise Storybrooke, mais un peu plus tard ça serait mieux. J'avais encore beaucoup de choses à y découvrir. Je voulais encore y passer un peu de temps, donc mieux valait préserver la ville et venir ici régler nos comptes. Il devait se douter que c'était la raison de notre présence ici. Il devait aussi se douter que si j'étais capable de nous déplacer ailleurs dans l'univers, je pouvais largement le réduire en cendre d'un simple claquement de main. A dire vrai, il devait le savori bien avant qu'il était venu me voir. Alors pourquoi m'avait il poussé à bout? C'était de famille de vouloir énerver nos proches? De vouloir défier les dieux?

    "Contente toi d'écouter..."

    J'avais tendu l'oreille. On entendait rien. Il n'y avait ni le bruit des arbres, ni celui du vent. Il n'y avait pas âme qui vive à des milliers de kilomètres. On voyait Olympe au loin, entouré d'un immense nuage et des éclairs, comme si un orage sans fin s'abattait sur la montagne, mais on n'entendait pas les coups de tonnerre, ni même la pluie tombait. Cet endroit était en tout point illogique. Il faisait jour et nuit, il était bruyant et silencieux. Voilà à quoi ressemblait le domaine des dieux.

    "Les plaines du Nirvana... Aussi ridicule que ça puisse paraître, c'est comme ça qu'elles s'appellent et leur nom leur a été donné bien avant qu'il ait une autre utilisation sur Terre. D'un côté, ce nom lui va bien. Quand tu as besoin de détendre, c'est l'endroit rêver. Si bien sûr tu as les moyens d'y venir. J'y ai passé énormement de temps ces dernières millions d'années."

    C'était amusant de voir le regard ahuri de quelqu'un à qui on parlait en millions d'années et non en mois ou simples années. Je l'avais fait venir ici pour qu'il se rende compte que le monde qu'il connaissait n'était qu'un tout petit pourcentage de ce qui l'entourait. Je voulais aussi qu'il découvre un lieu calme et détente, où ses pouvoirs ne se développeraient pas. Dans les cieux, la magie n'avait pas lieu d'être. Les pouvoirs divins étaient inutiles, car tout autour de nous était divin. On était plus qu'un morceau d'un tout. Se sentir entouré par tant de choses alors qu'il n'y avait rien, c'était encore une sensation illogique qui se présentait dans ce lieu. Ca permettait de relativiser, de se calmer et il en avait grandement besoin.

    "Pourquoi je ne te tue pas? C'est une bonne question... Peut être parce que je n'en ai pas envie. Cela dit, ne va pas te faire d'idées, si tu représentais une quelconque menace à mes yeux tu serais déjà mort. Je n'apporte aucune importance à qui que ce soit. Tu l'as dit toi même, je suis incapable d'aimer. Mais disons que j'ai envie de voir si je me trompe ou non à ton sujet. J'ai parié sur une semaine, peut être que tu en tiendras deux. Ou alors peut être que tu vas tomber dans quelques secondes. Cela dit, ça ne sera pas beau à voir, donc évite de le mourrir devant moi. C'est vrai quoi... Ces choses qui sortent de ton corps et la décomposition rapide ou... Beurk... Ca m'écoeure."

    J'avais attendu quelques secondes, puis je m'étais mis à rire. Il avait vraiment cru qu'on se décomposait quand on était un dieu ou le fils d'un dieu. Non... Même notre mort était divine. Bien que... Parfois, si le dieu qui nous tuait s'y prenait mal, ça pouvait être vraiment écoeurant, mais bon... Ce qui était horrible ce n'était pas la mort d'un dieu mais d'un humain. Vous devriez voir ceux qui se pointent parfois en Enfer avec un membre en moins. C'est vraiment dégoutant. A croire qu'ils ne pouvaient pas faire un peu plus attention de leur vivant.

    "Bon, maintenant que tu es un peu plus calme, je vais clarifier un point. Cette Emma n'est pas faites pour toi et à ta place je m'en éloignerai. Déjà, si tu l'aimes c'est sûr que c'est cette décision que tu vas prendre, car tu n'aimerais pas qu'elle voit ce qui va t'arriver. Je ne parle pas de la décomposition, ça c'était du gnangnan. Je parle de tes pouvoirs. Ils vont s'accroître, devenir de plus en plus incontrôlables. Tu pourrais même la brûler sans le faire exprès. D'ailleurs je te déconseille de passer à l'acte. Ca augmente la température de ton corps et ça pourrait l'augmenter à un point dont tu n'as pas idées."

    Il voulait que je me comporte comme un père, n'est ce pas? Lui donner des conseils d'ordre sexuel c'était le travail de tous les pères. Il l'avait cherché, il m'avait trouvé.

    "Quand à cette menace que tu as proféré un peu avant, par rapport au petit différent qu'on a tous les deux sur le fait que je puisse ou non continuer de salir tout ce que je touches, je n'ai pas vraiment apprécié. A vrai dire, je n'ai pas apprécié du tout et comme tu aimerais beaucoup que je me comporte comme un père, n'importe quel père t'aurais puni c'est pour ça que je fais cela, juste pour te montrer que plus jamais tu devras me menacer. Car tu ne perdras pas que ton doigt sinon."

    Les gestes avaient accompagnés mes paroles. Le doigt de Elliot, celui qu'il avait pointé sur moi, son index droit c'était totalement déssocé. Il était toujours collé à sa main, mais il ne pourrait plus l'utiliser. Peut être même plus jamais...

    "Et arrête de faire ta chochote, ce n'est qu'une blessure de guerre. La prochaine fois, attaque toi à quelqu'un de plus faible que toi, comme je fais toujours. A dire vrai, c'est peut être plus facile pour moi, vue que tous les vivants me sont inférieurs..."

    Je lui avais fait mon plus beau sourire.

    "Et quand tu auras fait passer ta colère et que tu te seras calmé, nous pourrons retourner à Storybrooke. Il te suffira de claquer dans les doigts... Oups... J'avais oublié que ça serait plus dur maintenant. Contente toi donc de cligne de l'oeil droit."

    Bien entendu, il l'avait fait instinctivement et on était ré apparau à Storybrooke. Il faisait jour, c'était le lendemain matin. Le temps à Olympe s'écoulait plus lentement qu'ici.

    "Rapide. J'aurai peut être dû trouver autre chose, c'est vrai que les humains ne peuvent pas s'empêcher de cligner des yeux. Vous avez tellement de défauts."


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