« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Les genoux au sol et les yeux fixés sur le plancher de bois, je bouillais intérieurement. Je la tenais ! Je tenais Pan. Mes doigts sur son cou délicat. A deux doigts de lui ôter la vie. Quelle merveilleuse jouissance que de voir la vie quitter ses yeux peu à peu. Mais ce petit plaisir simple m’avait été arraché sans sommation. Mes poings se serrèrent de frustration alors que je redressais lentement la tête. Cachant du mieux possible la rage qui menaçait de s’exprimer. J’aurais voulu hurler de haine et de hargne. C’était tellement… injuste. J’étais quasiment arrivé au but. Il ne m’avait manqué qu’une petite minute. Et j’aurais enfin atteint l’immortalité. Mais je pris sur moi de ne rien exprimer alors que je me redressais et faisait face à la femme qui me fixait avec un drôle de regard.
"Edward Teach… te voici donc de retour… Après tout ce temps. Je constate que tu as trouvé ce que tu étais parti chercher…"
Je baissais légèrement la tête en signe de salut. Un léger sourire aux lèvres. Elle n’avait pas changé, toujours aussi belle. Séductrice dans l’âme. Avec ce petit côté mystérieux qui faisait frissonner en plus. Elle avait toujours éveillé une sorte de fascination et d’intérêt contemplatif chez moi.
"Calypso ! Quel plaisir de te revoir."
Je m’avançais légèrement d’elle pour me saisir de sa main et y déposer un léger baiser. Elle retira vivement cette dernière et me fusilla du regard. Son aura emplissait toute la pièce, la rendant bien plus impressionnante qu’elle ne l’était réellement. Je pouvais ressentir comme un courant électrique dans l’air. Elle était en colère. Tout en elle le criait. De son regard noir à son port de tête altier et dédaigneux. Elle me toisa froidement avant de resserrer ses châles sur sa poitrine.
"Plaisir non partagé. De quel droit te permets-tu d’arriver sur cette île et de t’attaquer de front au nouveau Pan. Comment as-tu osé essayer la tuer ? N’as-tu donc aucune morale ?"
Ses derniers mots n’avait été qu’un sifflement aigu et j’avais dû réprimer une grimace de douleur. Mes tympans n’allaient pas supporter longtemps de tels sons. Néanmoins, j’avais pris un air contrit, rentrant légèrement la tête dans mes épaules. Je devais absolument l’avoir de mon côté. C’était une sorcière. Toute l’île était à ses pieds et il me fallait absolument son soutien si je voulais arriver à mes fins.
"Ce n’est pas ce que tu crois… J’ai essayé de faire autrement crois-moi. Si je pouvais éviter de tuer Pan, les choses seraient tellement plus faciles… Mais j’ai besoin de son ombre. J’ai besoin d’être Pan. Le pouvoir de la Fontaine n’est pas éternel. Sept lunes ! C’est tout ce que j’ai. Je vais reprendre mon apparence. Redevenir vieux à nouveau…"
Je m’approchais d’elle à nouveau pour me saisir de sa main dans la mienne.
"Je l’ai trouvé. Elle était si belle, son eau si pure. Elle chantait à mon oreille. Un son si cristallin. Elle t’invitait à venir boire à sa source. La carte est vraie. Ce n’est pas un mensonge. La Fontaine de Jouvence existe réellement. Mais son pouvoir n’est pas éternel. Il ne rend pas jeune pour l’éternité. Seulement pour quelques mois. Je sens déjà le court du temps reprendre ses droits. Et la seule façon que j’ai trouvée de le stopper est de prendre la place de Pan. D’utiliser son ombre pour vivre éternellement. Je ne veux pas mourir Calypso."
Je serrais sa main un peu plus alors que mon regard se faisait implorant.
"Aide moi, je t’en supplie !"
Calypso me fixa froidement un long moment, haussant un sourcil légèrement dédaigneux avant de retirer sa main de la mienne une nouvelle fois. Je la vis s’éloigner de moi pour se diriger vers la table qui se trouvait derrière elle. Se saisissant d’une carafe en argent, elle se versa un verre de vin qu’elle porta à ses lèvres avant de reporter son attention sur moi.
"Si je t’aide… Que m’offres-tu en retour ?"
La jeune femme avait toujours été implacable en affaire. Un sourire s’étira sur mes lèvres alors que je croisais les bras sur ma poitrine. Réfléchissant à ce que je pourrais lui offrir.
"La carte menant à la Fontaine de Jouvance et… ma loyauté. Cela t’irait… Calypso ?"
Elle fit mine de réfléchir, me jaugeant du regard avant de hocher légèrement la tête. Un sourire mystérieux aux lèvres.
"Je pourrais me contenter de cela en effet… Et de ta promesse que tu n’essayeras plus de tuer Arya… Dans le cas contraire… C’est moi qui te tuerais de mes propres mains… Est-ce clair ?!"
Son regard se fit glacial et intransigeant. Je savais que je n’avais pas d’autre choix que d’accepter. Ne pas tuer Pan… Ce serait compliqué évidemment. Je l’interrogeais donc du regard.
"Et comment m’aideras-tu à devenir Pan sans tuer le précédent ?"
Un sourire calme se dessina sur ses lèvres.
"J’ai ma petite idée sur comment procéder…"
Elle s’approcha de moi, son sourire mystérieux de nouveau aux lèvres. L’air serein et sûr d’elle. Elle se pencha sur moi et posa un léger baiser sur ma joue avant de se reculer. Ses doigts caressant l’endroit qu’elle venait d’embrasser.
"Ne t’inquiète de rien mon cher Edward. Tant que tu ne t’approches pas de Pan, tout ira bien. Il ne te reste plus qu’à reformer un équipage maintenant."
Elle s’éloigna de moi pour aller s’installer dans son fauteuil au bout de la table dans un tintement clair de bracelets et de breloques. Le message était clair. Elle me congédiait comme l’adolescent que je laissais supposer être. Mais j’avais ma promesse. Elle allait m’aider et l’immortalité serait bientôt mienne. Un sourire victorieux s’étira sur mes lèvres alors que je franchissais la porte de sa minable cabane. Rien qu’une bicoque abandonnée au fond d’un marais. Un rire un peu fou s’empara de moi alors que la barque dans laquelle je venais de monter me ramenait magiquement jusqu’à Tortuga. J’étais de retour, j’étais jeune, j’étais beau, le monde était à mes pieds et j’étais… Barbe Noire !
Eugénie De Trémaine
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Camila Mendes
Il a le droit de poser ses mains sur ton corps
Il a le droit de respirer ton odeur
Il a même droit aux regards qui le rendent plus fort
Mets-moi la chaleur de ta voix dans le cœur
Et ça fait mal, crois moi, une lame enfoncée loin dans mon âme
Regarde en toi, même pas l'ombre d'une larme
Et je saigne encore, je souris à la mort
Tout ce rouge sur mon corps
Je te blesse dans un dernier effort
Il aime caresser ton visage quand tu t'endors
Et toi tu te permets de dire encore encore
Je sais que ce qui ne tue pas nous rend plus fort
Mais moi, mais moi je suis déjà morte
| Conte : Cendrillon | Dans le monde des contes, je suis : : Javotte De Trémaine
Juste un son se perdant dans le vent. Un imperceptible bruit qui pourtant lui était parvenu aux oreilles. Un message rapporté par le large. Calypso tourna les yeux vers la fenêtre de sa cabane avant de se lever et de se diriger vers la sortie. Quelque chose se passait. Elle en avait la certitude. Elle passa le pas de sa porte et esquissa un léger sourire en apercevant l'ourson qui l'attendait. Elle posa ses mains sur ses hanches et fronça les sourcils en le fixant sévèrement.
"Où étais-tu passé toi ? Tu sais que je me suis inquiétée ?"
Toutefois, un sourire amusé s'étira à nouveau sur ses lèvres alors qu'elle s'enfonçait dans la forêt, l'ourson à ses côtés. Elle traversa les bois jusqu'à atteindre la plage. Laissant son regard scruter l'horizon. Le vent lui-même annonçait un changement. Comme un renouveau. Elle inspira profondément, se ressourçant face à la mer qu'elle aimait tant.
Un radeau s'approchait. Elle pouvait le discerner au loin. Tout comme elle pouvait deviner le tonneau de Rhum dessus. Néanmoins, elle ne pouvait pas encore lire l'inscription dessus :
Propriété du capitaine J. B. Hook
Mais ce qu'elle voyait surtout c'était le dos de l'homme se tenant au mat du radeau. Approchant lentement de Neverland. Accostant doucement sur la plage. L'homme se retourna pour poser un pied à terre sous le sourire mystérieux de Calypso...