Athéna ne s’était pas attendue à cela. Elle était revenue sur Storybrooke pour y passer un moment calme et voir certaines connaissances qu’elle appréciait. Jamais la déesse s’était attendue à ce qu’une chose aussi agaçante lui arrive de nouveau ! La guerrière l’avait sentie dès qu’elle avait mis un pied sur le sol de la ville : ses pouvoirs avaient de nouveau disparus. Et elle faisait un peu tâche avec sa tenue de combat et ses doubles épées.

Pourtant, quand elle avait décidé de venir en ville, elle s’était habillée normalement. À croire que sa perte de pouvoirs avait annulé cela aussi. Bref, en plus d’être inquiète qu’une chose pareille lui soit arrivée, Athéna était en rogne. C’était déjà la quatrième fois, au moins, que ses pouvoirs disparaissaient. En général, ça se produisait quand elle était dans d’autres mondes, ce qu’elle pouvait comprendre. Mais là, il s’agissait du sien ! Son propre monde !

Et elle n’aimait pas du tout se retrouver dans cette situation dans son monde. Ceci dit, ça pourrait être intéressant… Athéna savait qu’une vieille connaissance rêvait de lui mettre son poing dans la figure. C’était le moment d’aller la voir et de lui proposer de régler leurs comptes non ? Ni une ni deux, la déesse se dirigea vers la forêt. Cela lui prit un peu de temps, mais elle finit par retrouver Mary-Margaret.

- Mais c’est que tu serais presque à ta place ici… Dit-elle en avançant dans le champ de vision de la brune. Je m’ennuyais, je suis passée voir ma vieille copine… Ajouta-t-elle d’un ton méprisant. J’ai très envie de te taper dessus, rien qu’à voir ta tronche. Je peux ? Demanda-t-elle avec un sourire mielleux.

Elle se fichait comme d’une guigne de son autorisation. Mais elle voulait s’amuser et le ferait. À voir si l’autre pimbêche allait accepter ou non. Remarquez, Athéna n’était pas très certaine de lui laisser le choix en vérité…

La forêt… Cela faisait tellement longtemps que Mary Margaret n’y avait pas mis les pieds seule en réalité. Mais elle avait profité du fait que Nolan soit parti en course avec les jumeaux pour aller prendre un peu l’air, non loin de chez elle, bien évidemment. Et elle était aussi sortie armée de son arc et de ses flèches, magiques depuis son aventure à Lémuria… Sauf que la magie… Et bien la magie semblait s’amuser à se jouer d’elle aujourd’hui puisqu’elle n’était même pas fichue de lâcher ses flèches en plein cœur de la cible qu’elle s’était donnée…

Bref, lorsque des bruits de pas se firent entendre, non loin d’elle, la princesse se détourna de sa cible pour finir par tenir en joute Athéna. Tiens donc, ça faisait bien longtemps qu’elle n’avait pas vu cette pétasse dans le coin…

- T’es pas encore morte toi ? Dommage…

Elle laissa s’échapper sa flèche, qui siffla prêt de l’oreille de son ennemie naturelle, signe d’avertissement qu’elle n’hésiterait pas à aller plus loin si l’autre la cherchait trop, avant de rétorquer alors, préférant jouer la sécurité :

- Tu m’as vu, tu peux repartir et voir tes frangins !

Sauf que voilà, la déesse était encore une fois aller trop loin en lui disant qu’elle ne voulait qu’une chose : la frapper. Et après, elle osait venir dire que c’était elle, la pauvre fille sans défense, qui venait l’emmerder ? La maîtresse d’école arqua alors les sourcils, avant de lâcher :

- Juste quand Nolan est parvenu à me faire changer d’avis sur votre famille tu arrives et fait tout changer. Au final, c’est peut être pas toute ta famille la bande d’idiots dans l’histoire… Peut être que c’est toi la seule idiote. Mais je ne te laisserais pas m’approcher sans répliquer.

D’ailleurs, elle était déjà en train d’armer à nouveau son arme et de prendre la déesse de la guerre en visée. Dommage que la magie ne marche pas sinon, elle lui aurait foutu une boule de feu dans les fesses, avant de se téléporter comme une lâche…

Athéna eut un grand fou rire. Décidément, le temps n’avait pas arrangé cette idiote de princesse. Durant longtemps, la déesse avait accepté de la laisser tranquille par égard pour David et Emma. Mais aujourd’hui, elle se fichait pas mal de leurs réactions. Elle avait envie de se défouler sur quelqu’un et Mary-Margaret était la personne idéale. Il n’y avait qu’à voir sa tronche pour avoir des envies de meurtres !

- Je serais encore là dans un siècle quand toi, tu seras redevenue de la poussière. Fit-elle remarquer avec un sourire en coin. Peut-être que si tu es gentille, je viendrais mettre des chaînes sur ta tombe, pour décorer. Sourit-elle.

Une flèche fila juste à côté de l’oreille de la guerrière. Bien… Continue comme ça petite, bientôt, elle pourrait assouvir son envie de sang. Athéna était douée pour provoquer les gens, surtout cette Princesse de pacotille qui s’estimait toujours au-dessus des autres alors qu’elle ne valait guère mieux que le reste des mortels.

- Oh mais vas-y, fais-moi plaisir, réplique. Répliqua-t-elle. Tu n’as rien compris si tu crois que ma présence ici relève de l’idiotie. Mais comment une personne ayant été élevée pour régner tranquillement sur un château pourrait me comprendre hein ? Tu n’as pas eu beaucoup de dure décision à prendre n’est-ce pas ? Jusqu’à l’arrivée de ta première fille bien sûr… Souligna-t-elle avec un sourire mauvais. Heureusement qu’Emma n’a pas été élevée avec toi d’ailleurs, j’ose à peine imaginer ce qu’elle serait devenue !

Tout en parlant, Athéna avait sorti ses épées. Mary-Margaret pourrait bien lui lancer ses flèches, la déesse avait juste perdu ses pouvoirs. Mais sa constitution plus robuste que la moyenne et sa vitesse de frappe étaient toujours là. De même que son expertise en matière de maniement d’armes… Alors sans un mot de plus, la brune se déplaça rapidement et donna un coup du plat de l’épée contre la jambe gauche de la princesse avant de s’écarter. Pas de sang pour le moment, elle voulait juste s’amuser.

- Toujours persuadée que tu pourras me tenir tête ? Rit-elle. Si j’avais voulu, j’aurais tranché l’artère fémorale… Et tu te serais vidée de ton sang comme un vulgaire goret… Pathétique, vraiment.

Franchement, si Mary Margaret avait su que la déesse serait dans le coin ce jour là, jamais elle ne serait sortie de chez elle. Pas qu'elle avait peur de se confronter à elle, mais juste qu'elle ne supportait pas de la voir. Et que ce fait semblait réciproque. Alors, lorsque la guerrière finit par éclater de rire, en lui disant qu'elle finirait un jour par redevenir poussière, Snow leva les yeux au ciel, en répliquant :

- Cce sont les choses normales de la vie ! Vous autre, les dieux, vous n'êtes pas normaux... Des monstres, c'est ce que vous êtes !

Ou de la vermine à bien y voir. Mary Margaret comprenait maintenant parfaitement le fait que Nolan ne croie en aucun Dieu. Parce que si Dieu était comme Eloïse, alors, il craignait grave... D'autant qu'Eloïse se permettait de la juger alors qu'elle ne la connaissait même pas !

- Que sais-tu de moi à part le fait que j'ai lâchement abandonner ma fille dans une armoire pour sauver tout un royaume ? Rien ! Alors ferme ta grande gueule et occupe toi de ta propre famille ! Les tiens et toi, vous ne valez même pas la peine qu'on s'intéresse à vous une seule seconde !

Et l'autre se disait la déesse de la sagesse, hein ? Mais une déesse de la sagesse se targuerait-elle d'insulter les autres comme elle le faisait ? A moins que...

- T'as pas eu ton coup avec David ? T'as compris qu'il était mauvais au lit ?

Oh oui, c'était mesquin, d'autant que le concerné n'était même pas ici pour se défendre. Mais elle, elle jubilait déjà à l'intérieur, sachant très bien qu'Eloïse avait rompu avec David. Les commérages de la ville l'avaient fait parvenir jusqu'à ses oreilles, que voulez vous. Elle lança donc un regard noir à son ennemie intime avant que cette dernière ne sorte ses épées et ne lui donne un coup dans la jambe gauche. La princesse tituba alors, ne montrant rien de sa douleur, tout en lâchant :

- Tu ne me fais pas peur. Du moins, pas tant que tu n'as pas ta magie.

Parce qu'évidemment, le fait qu'elle retrouve ses pouvoirs changerait la donne mas l'institutrice n'osait même pas y penser. Et d'ailleurs, elle arqua son arc pour lancer une nouvelle flèche, qui érafla au passage le bras droit de l'autre idiote.

- Si tu veux jouer à ça... J'aurais très bien pu te la planter dans la jugulaire.

Athéna éclata de rire en entendant Mary-Margaret les traiter de monstres. Non mais est-ce qu’elle s’entendait vraiment parler ? Sans doute pas, sinon elle ferait attention à ne pas dire ce genre d’inepties… Les dieux étaient là depuis très longtemps et ne mourraient pas de vieillesse, de blessures graves ou de maladies. Ils étaient quasiment immortels. Car une faiblesse avait pourtant été mise dans leur code génétique : les armes divines pouvaient les tuer.

- Et toi, qu’est-tu ? Un personnage du monde des contes qui n’aurait jamais dû débarquer dans ce monde. Et tu aurais vécu ta vie sans jamais savoir que tu n’étais qu’une invention, une histoire.

Il fallait bien lui ouvrir les yeux… Blanche-Neige n’était qu’un personnage pathétique qui vivait une vie déjà écrite par d’autres qu’elle. Au moins, Athéna vivait peut-être depuis des millénaires, mais elle avait la responsabilité et la liberté de ses choix et de ses actes. Si cela faisait d’elle un monstre, alors tant mieux ! Elle ne se sentait absolument pas insulté, malgré que cela ait été l’objectif de la Princesse.

- Chérie, ton histoire est connue de tous… La gamine égoïste qui s’est accrochée à un trône qui ne lui revenait plus du fait du mariage de son père. Tu n’as jamais fait attention aux conséquences de tes actes et tu en as plus ou moins payé le prix. Tu as été si stupide… Et tu as mené une guerre qui a fait beaucoup de mal à ton peuple et tout ça pourquoi ? Reprendre un trône qui aurait été le tien si tu avais attendu la mort de Regina. Pathétique, vraiment… Soupira-t-elle avant de sourire. Je crois savoir que tu es restée avec lui plus longtemps que moi… Visiblement, les mauvais coups, ça te plait plus à toi qu’à moi. J’ai été assez intelligente pour le larguer rapidement… Toi, si on ne t’avait pas kidnappé et violé, tu serais encore avec.

Et toc. Elle aussi pouvait faire remonter de mauvais souvenirs à la surface. La Princesse n’avait pas le monopole des attaques sournoises. Athéna avait des siècles d’expérience derrière elle en ce qui concernait tout cela, donc bon, ça n’était pas une gamine qui allait réussir à faire tomber le masque qu’elle avait perfectionné depuis longtemps… Un peu ennuyée cela dit, la déesse décida d’attaquer. Elle toucha la Princesse à la jambe mais sans lui faire de gros dommages : cela aurait été embêtant de tout arrêter maintenant !

- Je n’ai pas de magie, idiote ! Répliqua-t-elle sèchement. Il faut arrêter de tout mélanger, la magie, ça vient surtout de ton monde… Nous avons des pouvoirs divins, pas des pouvoirs magiques, rentre-toi-le dans la tête…

Athéna n’aimait pas les idiotes qui parlaient pour ne dire que des conneries. Elle sourit et regarda son bras qui venait d’être blessé par l’autre brune. Bien joué. Mais ce n’était pas assez pour lui faire véritablement mal ou pour la voir renoncer…

- Revois ton anatomie, la jugulaire, c’est bien plus haut. Rétorqua Athéna. Même en y ayant mis plus de force, tu n’aurais fait aucun dommage irrémédiable avec cette attaque.

Puis la déesse se mit en mouvement. Rapidement, elle s’approcha de la Princesse et lorsque celle-ci fit mine de bander son arc, Athéna lui lança une épée juste au dessus de l’épaule gauche. Mary-Margaret l’esquiva mais le mouvement laissait son côté droit sans protection. La guerrière en profita pour la blesser au poignet droit. C’était avec la main droite qu’elle tenait son arc et stabilisait ses flèches avant de tirer… Avec la blessure que venait de lui infliger la combattante, les tirs seraient douloureux et donc moins précis. Avec un petit salto, Athéna se mit hors de portée d’un corps à corps, après avoir récupéré sa seconde épée bien sûr.

- J’espère que tu ne perdras pas trop de sang… Dit-elle avec un sourire.

S'il y avait bien quelqu'un que Mary Margaret détestait cordialement à Storybrooke, c'était Athéna. Non seulement la déesse se permettait tout et n'importe quoi, mais en plus... Et bien elle n'avait simplement pas sa place dans la ville puisqu'elle était une déesse. Mais qu'elle reste sur l'Olympe et qu'elle ne fasse pas chier son monde, non ?

- Désolée de te décevoir, mais, théoriquement, on a aussi écrit ton histoire... Parce que tu fais partie de la mythologie Grecque. Tous les gamins étudient ton histoire au moins une fois au cours de leur vie en cours d'Histoire...

Snow sourit en coin à la suite de ses paroles. En réalité, elle se fichait bien de n'être que l'invention d'un écrivain. Au moins, elle avait le mérite d'être connue de tous. Et certain, la voyait un peu comme un symbole de rébellion et la suivait. Or, tant qu'elle n'était pas seule contre toute la ville, peu lui importait, non ?

- Et alors ? A ce que je sache, tu es la seule ici à me reprocher cette guerre contre Regina, non ? En quoi ça te concerne ? Je ne crois pas que quelqu'un t'ai sonnée pour régler ce problème...

La plus jeune arqua les sourcils, avant de serrer les dents. Elle ne s'attendait pas tellement à ce que l'affaire David puis Eden lui reviennent en pleine figure. Elle leva donc les yeux au ciel, avant de lâcher :

- Notre couple battait de l'aile bien avant Eden ! Et je n’enchaîne pas les mauvais coups !

Parce que Mary Margaret n'avait rien à reprocher à Nolan pour le moment. Pour le moment, il la laissait prendre son temps et ne forçait pas les choses. Mieux encore, il était vraiment là pour elle lorsqu'elle avait l'impression que rien n'allait. A croire qu'il avait été le véritable Prince Charmant dans une vie antérieure. Un prince Charmant un peu grognon certes, mais c'était ce qui faisait tout son charme, non ?

- Magie ou pouvoirs divins, je ne vois pas de grande différence chez moi...

Et sans plus rien dire, la maîtresse d'école blessa le bras de la guerrière d'une de ses flèches. Elle lança un regard noire à sa pire ennemie, qui lui faisait un cours d'anatomie. Mais bien évidemment qu'elle savait où se trouvait la jugulaire. Et elle se mit d'ailleurs à la viser, en questionnant, faisant mime d'être la pire idiote au monde :

- C'est genre... Ici ?

Elle lâcha alors sa flèche qui siffla près du cou de l'autre brune, avant de bander une nouvelle fois son arc et d'esquiver habilement l'attaque de la déesse. Mais, elle ne s'était pas attendue à être blessée par la seconde épée, au poignet droit. Elle grimaça alors, réprimant l'envie de vomir qui lui venait, en sentant l'odeur de son sang. C'était une odeur qu'elle détestait depuis Eden...

- Même pas mal !

La déesse éclata d’un rire sonore quand Mary-Margaret voulut faire son intéressante en lui répliquant qu’à elle aussi, on avait écrit son histoire. Pathétique, vraiment. D’autant qu’il aurait fallu être certaine de son fait avant de lui répliquer ceci, parce que là, la princesse n’avait fait que donner le bâton pour se faire battre.

- La mythologie grecque a été écrite bien après mon apparition dans ce monde. Et ne reflète pas la réalité. Mais à la différence de toi, moi j’existais avant que l’on mette tout par écrit. Toi tu n’existes que parce que l’écrit a existé… Répliqua-t-elle.

Sérieusement, l’enseignante était une véritable débile sans grande connaissance. Et on permettait à cette inculte d’enseigner ? Quel déclin pour la société, vraiment… En attendant, Mary-Margaret avait une haute opinion d’elle-même, cela se voyait dans ses yeux. La déesse ne savait pas trop ce qui lui avait donné ce sentiment de supériorité, mais c’était moche, ça, c’était certain !

- Peut-être que les autres te le reprochent aussi, au fond de leurs cœurs… Mais qu’ils préfèrent ne pas en parler, sait-on jamais comment tu les recevrais ces critiques… Répondit-elle avec un sourire.

Si elle croyait sincèrement que la déesse avait été la seule à penser qu’attaquer Regina au lieu d’attendre sa mort, c’était qu’elle vivait encore plus dans son monde que ce que la brune pensait ! Le fait même qu’elle mélangeait tout entre magie et divin n’était qu’une preuve de plus de son ignorance et de la haute opinion qu’elle tenait d’elle-même… L’archère passa de nouveau à l’attaque, après avoir jouée à l’ingénue. Enfin, d’avoir tentée… La flèche vibra et effleura la gorge de la guerrière qui ne répondit pas à sa provocation et passa à l’attaque, feintant pour mieux blesser la princesse à la main droite, celle dont elle avait besoin pour bander son arc.

- On verra pendant combien de temps encore tu vas pouvoir tirer tes flèches avec une blessure pareille… Ricana la déesse.

La blessure guérirait, elle n’avait pas entaillé le muscle ou les tendons. Mais cela serait bien plus compliqué pour la brune de tirer, l’effort épuiserait sa main à force. Quant à la précision qu’elle avait jusqu’alors, elle pouvait l’oublier. Eloise sourit une nouvelle fois puis attaqua une nouvelle fois. Cette fois, sa cible était la main gauche de la princesse. La guerrière évita un premier coup avec une flèche mais fut blessée à l’épaule en continuant son attaque. Qu’importe. Parce qu’elle était parvenue à toucher l’autre poignet de l’archère.

- Et maintenant, tu vas enfin lâcher ton arc qui ne te sert plus à rien et fuir ? Demanda la combattante après s’être mise hors de portée d’une attaque rapprochée.

Mary Margaret se mit à grincer des dents, tout en tentant de rester calme. Parce que si elle revenait de sa ballade en forêt en sang, Nolan lui demanderait des explications. Et elle ne voulait certainement pas en donner en réalité. Et puis, de toute manière, si elle se montrait calme, c'était Athéna qui allait se lasser d'elle-même, non ? Ce n'était qu'une question de psychologie !

Elle préféra donc ne rien répliquer à la mythologie grecque et au fait qu'elle n'état que la protagoniste d'une histoire écrite de toutes pièces. Elle se contenta simplement de plisser les yeux et de mitrailler du regard la déesse. Si seulement un regard pouvait tuer...

- Et bien s'ils ne viennent pas se plaindre, tant pis pour eux... Je n'ai jamais aimé les lâches...

Elle continua donc de lancer son regard noir à la déesse, avant que cette dernière ne la blesse au poignet droit. Mary Margaret fut quelque peu destabilisée, avant de se remettre à fanfaronner, en déclarant qu'elle n'avait pas mal. En réalité, si, elle avait mal, mais son orgueil lui refusait de faire ce cadeau à la déesse. Elle serra donc les dents, avant de bander une nouvelle fois son arc et de blesser la guerrière au cou, puis à l'épaule lorsqu'elle put voir une ouverture.

- Ce n'est qu'une histoire de mental...

Sauf qu'Eloïse venait de lui infliger une seconde blessure à la main gauche cette fois-ci. Elle referma sa prise autour de la poignée de son arc, réprimant un cri de douleur étouffé. Peut-être qu'Athéna avait raison après tout ? Le meilleur restait la fuite, non ? Sauf que voilà, elle n'était pas une lâche... Et il lui restait des flèches au pire, non ?

- Même pas en rêve !

La princesse fit donc un truc vraiment stupide et irréfléchi, elle lâcha son arc, s'empara d'une de ses flèches se trouvant dans son carquois et elle se précipita sur la déesse. Peu importait les conséquences de son geste. Elle ne voulait juste pas passer pour une lâche.

S’en prendre à cette Princesse de pacotille était assez distrayant au final. Pas autant qu’elle l’avait escompté, mais c’était toujours ça. La fierté… Voilà ce que voyait Eloise à chaque fois qu’elle regardait Mary-Margaret dans les yeux. Cette idiote était pétrie de principes désuets… Et la déesse allait se faire une joie de la faire redescendre sur terre. Cela ne se ferait pas sans blessure, mais bon… Rien qui ne serait définitif, la brune se le promettait. Même si l’envie de la tuer n’était pas vraiment ce qu’il manquait…

La déesse ne réagit pas à ses remarques sur les autres, traitant de lâches les gens qui n’osaient pas forcément venir lui parler. Tiens donc… Ce que cette fille pouvait être arrogante, c’était stupéfiant ! La guerrière l’était, elle le savait, mais au moins avait-elle le privilège de l’expérience pour pouvoir se permettre d’agir ainsi… Ce n’était pas le cas de Blanche-Neige mais cela ne semblait pas déranger l’institutrice.

- Tu es encore plus stupide que je ne le pensais… Soupira-t-elle.

Et cela se confirma quand Mary-Margaret l’attaqua après s’être armée de l’une de ses flèches. Eloise sourit puis esquiva quand la princesse fut près d’elle. La déesse balança l’une de ses épées contre un arbre, fichant la pointe dedans et se débarrassant ainsi d’un objet qui lui était inutile. Elle garda l’autre et de son bras libre, saisit le bras droit de la princesse. Puis elle lui mit un coup de genou dans l’estomac, la désarma et la mit à terre.

- Voilà pourquoi tu es stupide. Dit-elle en mettant son épée sous le cou de la princesse. La fuite n’a rien de déshonorant quand cela te permet de rester en vie. Déclara-t-elle. Blessée comme tu l’es, tu ne pouvais rien faire de bien constructif. Dans une situation pareille, le bon sens veut que l’on se replie et qu’on aille panser ses blessures. Tiens-tu donc tant à mourir ? Demanda-t-elle. Tu ne m’amuses plus…

Sur ces mots, Eloise se recula et rangea son épée. Puis elle tourna le dos à Mary-Margaret et alla récupérer celle qui était fichée dans le bois.

Mary Margaret n'aimait pas la provocation, surtout lorsqu'elle venait d'Athéna. Alors, lorsque cette dernière lui dit qu'elle était stupide, elle ne se retint plus et se précipita sur elle, une flèche à la main, dans le but de lui faire le plus de mal possible.

Mais la déesse sembla si attendre puisqu'elle esquiva l'attaque, plantant son épée dans le tronc d'arbre juste derrière la princesse. Ne s'attendant pas à ce retournement de situation, la brunette fut coupée dans son élan, ce qui laissa la temps à Athéna de lui saisir le bras droit et de lui mettre un coup de poing dans le ventre, lui coupant le souffle. Et c'est ainsi qu'elle se retrouva sur le dos à terre, la guerrière au-dessus d'elle.

De son bras libre, l'institutrice repoussa l'épée de la déesse de son cou, en tentant de la repousser, tout en lui lançant un regard noir. Finalement, c'est Eloïse qui lâcha prise la première, ne s'occupant même plus d'elle.

Mary Margaret se releva alors, prenant appui sur ses bras blessés, en retenant une grimace de douleur, avant de lâcher :

- Je suis peut être stupide, mais toi, qui est tu pour te permettre de juger les autres et de donner des conseils ?

Elle arqua alors les sourcils, attendant que l'autre ne daigne se retourner pour lui répondre, avant de rajouter, sur le ton de la conversation :

- Tu ne m'a jamais amusée toi...