La déesse avait mis la princesse à terre. Cette idiote avait foncé tête baissée, trop prise dans sa colère et son aveuglement pour faire attention. Tant pis. Elle était débile et ne faisait que le montrer. La guerrière avait mis son épée juste sous son coup et sourit en voyant que Blanche-Neige cherchait à faire bouger l’épée. Non mais vraiment… Un rire lui échappa suite à la question de l’institutrice.

- Une femme qui a vécu 5 millions d’années et qui aura toujours plus d’expérience que toi. J’ai vu trop de choses… Alors maintenant, je me permets de juger sans aucun problème oui. Dit-elle avec un sourire plein d’ironie. Oh peut-être. Toi non plus à vrai dire. Tu es juste un divertissement passable quand l’on s’ennuie trop, je te rassure. Ne va pas croire que tu as une quelconque importance. Lui mit-elle dans la tête. Allez Princesse, rentre chez toi. Fit-elle en ajoutant un signe de la main pour la congédier.

Si Mary-Margaret était intelligente, elle saisirait l’occasion et partirait. Mais bizarrement, Eloise ne l’en croyait pas capable. Cette femme tenait trop à avoir le dernier mot pour accepter de partir sur une défaite. Mais qu’importe. La guerrière ne la craignait pas et le lui montra bien en lui tournant le dos pour aller récupérer l’épée qu’elle avait planté dans l’arbre avant de s’occuper de la mère de famille.

Mary Margaret ne comptait pas du tout laisser tomber la conversation. Et elle comptait bien avoir le dernier mot jusqu'à la fin. Alors, lorsqu'Eloïse la lâcha, elle se releva et ne pût s'empêcher de lui demander en quoi elle se permettait de juger tout le monde et n'importe qui. Et la déesse répondit alors que c'était parce qu'elle avait 5 millions d'années derrière elle. Autant dire qu'elle était plus que grabataire !

- Dommage qu'on ne puisse pas t'enfermer dans une maison de retraite...

Ces paroles avaient été murmurées puisqu'Eloïse lui tournait maintenant le dos, en récupérant son épée, après lui avoir dit de partir. Mais la brunette leva les yeux au ciel, restant plantée sur place, les bras croisés sur sa poitrine, tout en demandant :

- Tu crois vraiment que je vais suivre tes ordres ? Non, je préfère largement rester ici, à profiter de tes conseils si "précieux"

Comme Eloise l’avait prévu, Mary-Margaret ne profita pas du seul moment où la déesse s’était montrée réellement vulnérable. La Princesse avait été élevée avec un certain honneur et c’était bien le seul truc que l’on pouvait souligner de bien chez elle. La guerrière ne se préoccupa pas de la brune tout le temps qu’il lui fallut pour nettoyer consciencieusement ses épées. C’était un rituel que la déesse avait toujours respecté et il n’était pas né le jour où elle ne ferait pas attention à ses épées !

Enfin, sa tâche finie, Eloise reporta enfin son attention sur la Princesse. Celle-ci s’était relevée et alors que la déesse l’avait congédié, elle était encore là. Ce qui fit soupirer la divinité. Non mais… Et après on disait qu’elle, elle était butée… Mais l’autre elle était quoi alors ?! Sérieusement, elle foutait quoi à rester là alors qu’elle était blessée ? Cette idiote allait perdre pas mal de sang à cause de sa blessure au poignet, mais elle ne semblait pas s’en préoccuper.

- Faut savoir tu sais… Dit-elle avec sarcasme. Ou tu m’apprécies et tu veux mes conseils, ou tu me détestes et tu rentres chez toi. Déclara-t-elle avec un sourire en coin. Tu tiens vraiment à être butée au point de continuer à perdre ton sang grâce à ton poignet blessé ? Ce n’est certes qu’une petite blessure, mais des petites gouttes plus des petites gouttes, ça fait très vite un grand filet de sang. Ajouta-t-elle en secouant la tête. Rentre chez toi Princesse… Soupira-t-elle.

Eloise n’aimait pas les gamines récalcitrantes. Et c’était clairement ce qu’était Mary-Margaret en ce moment. Autant dire qu’elle méritait encore une bonne leçon. Restait à savoir si la déesse allait se montrer d’humeur généreuse… Ce n’était pas le cas pour le moment en tout cas !

Mary Margaret avait laissé Eloïse tranquille le temps qu'elle puisse laver ses épées. Car après tout, c'était quelque peu lâche de s'en prendre aux autres lorsqu'ils avaient le dos tourné, non ? Et ce n'était pas ainsi que la princesse avait été éduquée. Elle resta donc de marbre, laissant la déesse faire, tout en lui demandant conseil, même si ce n'était pas son premier but en venant ici.

- Je n'ai jamais dis que je t'appréciais, ne t'emballe pas ! Mais tes conseils peuvent peut-être être bons. Tu es la déesse de la sagesse ou non ?

Bref, quoi qu'il en soit, le premier conseil de la guerrière était celui de rentrer chez elle, afin de guérir son poignet blessé. La jeune femme jeta un coup d'oeil à son poignet blessé, avant de soupirer et de se mordre les lèvres.

- Ok, je rentre... Mais je compte bien m'entraîner pour notre prochain duel.

L'institutrice ramassa alors ses flèches, avant de faire volte-face et de retourner chez elle, en se promettant que la prochaine fois, elle trouverait le point faible de son ennemie, pour lui prouver qu'elle pouvait être à sa hauteur...

Eloise avait réussi à faire sortir Mary-Margaret de ses gongs. Encore une fois. Non vraiment, s’en était devenu si facile que s’en était presque décevant… La déesse soupira puis se retourna vers la princesse pour la juger du regard. Décidément, y avait pas à dire, elle ne pouvait pas voir cette femme en peinture. C’était sans doute physique. Elle l’avait tellement eu dans le pif durant sa relation avec David que l’habitude lui était restée.

- Comme si je pouvais avoir envie que tu m’apprécies… Ricana-t-elle.

La guerrière ne répondit même pas sur le fait qu’elle était la déesse de la Sagesse. C’était une question complètement idiote et elle n’allait pas s’abaisser à répondre à cela. Cependant, elle conseilla rapidement à l’archère de rentrer chez elle pour soigner ses poignets, sans quoi elle allait se vider de son sang. Ce qui pourrait être dommage pour ceux qui appréciaient l’institutrice.

- Si tu veux… Dit-elle en haussant les épaules.

Eloise la regarda partir puis s’en alla à son tour, pas forcément aussi ravie de ce duel que ce qu’elle avait souhaité en venant ici.