« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
« Look up, I heard once that clouds are the souls of lost children »
J'étais resté quelques instants à côté du lit de Lukas lorsque cette boule d'énergie qui semblait ne jamais se vider avait enfin trouvé le marchand de sable. Les événements de Wasteland, bien que j'étais content de compter désormais près de moi des amis que j'avais perdu pendant des années, ainsi que ce que j'avais entendu un peu plus tôt dans la journée me faisaient beaucoup réfléchir.
J'ai toujours eu peur de perdre Lukas. Il était celui qui me rattachait à cette réalité-ci, qui m'avait fait accepté l'oubli d'une centaine d'enfants (et qui me faisait accepter que j'avais également moi-même oublié cette centaine d'enfants). Donc j'avais toujours eu peur de le perdre. Il n'avait pas de mère, et je redoutais qu'un jour que cela ne l'éloigne de moi. Bientôt il entrerait à l'école, et voir d'autres enfants avec deux parents le ferait sans doute réaliser. C'était comme ça que les plus beaux moments de ma vie, ceux que j'ai passé avec Lily lorsqu'elle était enfant, ont été supprimé de nos existences. Et puis, justement, ma vie était celle d'un toon qui s'amusait avec des enfants avant que la nature n'agisse et me les efface de ma mémoire comme j'étais effacé des leurs. Cela fait bien quelques mois que ces réflexions, ou que cette grande question Puis-je seulement être un bon père ?, ne m'avaient pas traversé l'esprit. Mais ces derniers jours me hantaient.
Et aujourd'hui, quelque chose d'autre me hantait. C'était sans doute idiot, c'était sans doute excessif, mais j'étais ainsi. En ville, j'avais entendu, à travers le bruit ambiant, quelqu'un parler, une femme rousse que je n'avais jamais vu auparavant, d'une enfant qu'elle avait perdu, non sans émotion. C'était tout simple, et je savais que ça arrivait, hélas, à plein de malheureux parents, mais, les enfants ayant toujours représenté la plus grande partie de ma vie, ça m'avait peiné beaucoup. C'était incroyable comment les simples mots d'une inconnue qui ont vagabondé au hasard jusqu'à mes oreilles pouvaient avoir autant d'impact.
* * * * * *
13h. Mon ventre semblait hurler pour me reprocher l'absence de pause déjeuner. Je ne suis pas un grand mangeur, et je ne répondais pas souvent comme il le faudrait à ma faim. Je fermai le cabinet pour me diriger en centre-ville. Quand je décidais de me bouger finalement pour aller manger, je faisais simple, me dirigeais vers le Granny's, plus prêt, rapide, pas cher, et bon comme il le fallait.
J'entrai, le son de la cloche accueillant mon entrée, tandis que la première personne que je vis, assise à une table, était la femme que j'avais entendu parler la veille, de son enfant perdu. J'avais envie d'aller lui parler, de tenter de l'aider de ce qui était une épreuve horrible, mais cela serait sans doute déplacé.
Le problème, c'est que côtoyer une grande partie de la communauté Wonderlandienne m'avait donné plus d'une fois des attitudes déplacées -et une phobie des fleurs, accessoirement-. J'allai m'asseoir au bar, demandant à la serveuse le plat de pâtes que je prenais habituellement ici, en me lançant finalement avec quelques mots.
Il y a bien longtemps, le grand-père d'un enfant que je connaissais, racontait que lorsqu'un enfant partait, le ciel versait une larme qu'il nous partageait pour apaiser nos cœurs meurtris tandis qu'il accueillait en son sein son âme sous le forme d'un nuage.
Je tournai la tête, pour la regarder finalement après avoir dit cela assez fort pour qu'elle l'entende. Je lui adressai un sourire. Bonjour, je m'appelle Dyson Walters. Je n'ai pas pu m'empêcher d'entendre quelques mots, en vous croisant par hasard en ville, et j'ai cru comprendre que vous avez perdu un enfant. Toutes mes condoléances. Cela peut paraître étrange, mais ces histoires m'ont toujours beaucoup affecté.
Deborah Gust
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Depuis que j'étais humaine, j'étais logée à la même enseigne que tous mes nouveaux congénères : faim, soif, fatigue et tous les besoins primaires plus dégoûtants les uns que les autres. Je devais cependant avouer que la nourriture, pour peu qu'elle soit de qualité, était un plaisir auquel je m'adonnais volontiers. J'avais découvert le Granny's et sa décoration vieillotte - surtout pour ce qui était des chambres d'hôtel - plus par nécessité que par réelle envie. Quand nous étions devenus humains, nous n'avions eu d'autre choix que de nous loger dans le seul hôtel de la vie. Une sale période, si vous voulez mon avis. Par chance, Aphrodite avait sans nul doute remarqué à quel point mon standing n'était pas approprié à pareil endroit. Elle nous avait donc offert un étage magnifiquement meublé de sa nouvelle maison, offert par le dieu des enfers, apparemment. Grand bien lui fasse. La seule chose qui m'importait était de vivre enfin dans un endroit décent. Et pourtant, il m'arrivait encore de revenir chez Granny's, dans la partie Diner, celle fréquentée apparemment par 99 % de la ville. Chaque jour je voyais de nouvelles têtes ou c'était tout comme. Madame Mills y allait de temps en temps et nous nous saluions poliment. Nous avions mis nos histoires à plat et elle s'était suffisamment ridiculisée sous mon nez pour pénitence. Même si cela ne ramenait Riley en rien. De même, le milkshake que je commandais systématiquement - le préféré de Riley, sinon ça n'aurait eu aucun intérêt - ne la ramenait pas non plus. Il me rappelait des souvenirs doux amers que j'aimais ressasser avant de retourner regarder le monde d'un air supérieur. Mes yeux se posèrent bientôt sur le nouvel arrivant. Encore une nouvelle tête. Un homme bien habillé mais pas trop, probablement en pause déjeuner comme de nombreuses personnes ici. Il se dirigeait vers le comptoir quand il s'arrêta, juste là, en plein milieu du passage. Dieu que je déteste quand les gens font cela. Le poète maudit - car il avait tout l'air d'un poète ou d'un philosophe au rabais - se lança alors dans un soliloque sans queue ni tête que tout le monde entendit car il parlait fort. Et sans la moindre honte. Il égrenait des paroles vides de sens en public et il le vivait bien. Je roulai de yeux et sirotai violemment une gorgée fraiche pour éviter de lui cracher des braises au visage. Pendant ce temps, il se tourna vers moi et me sourit. Si c'était une méthode de drague, autant vous dire qu'elle était POURRIE. Mais il ne s'arrêta pas devant mon visage de marbre et poursuivit, confiant : - Bonjour, je m'appelle Dyson Walters. Je n'ai pas pu m'empêcher d'entendre quelques mots, en vous croisant par hasard en ville, et j'ai cru comprendre que vous avez perdu un enfant. Toutes mes condoléances. Cela peut paraître étrange, mais ces histoires m'ont toujours beaucoup affecté. - Non mais de quoi je mêle, Monsieur l'impoli aspirateur Dyson Walters ? répliquai-je sèchement, sans me soucier que ma voix, haussée sous l'effet de l'indignation. Ca, c'était pas classe du tout. Fourrer son nez dans les affaires privées des autres, ça se fait pas. Même moi je le fais pas. Je ne fouillai et ne fouillerai jamais que dans les tréfonds de l'esprit de Riley parce qu'elle et moi n'étions qu'un. Six, en fait, mais peu importe. Là nous étions deux dans un diner rempli et j'avais envie de lui planter mes ongles dans la jugulaire pour avoir osé parler d'elle en public. Comme s'il pouvait comprendre. Comme s'il avait le droit de le prétendre. - Ca va peut-être vous paraître étrange, impoli et méchant mais vous êtes un grossier fouineur curieux qui se mêle clairement de ce qui ne le regarde pas et qui en plus récite des conneries en public en se prenant pour Baudelaire ! Reprenant mon souffle, je voulus reprendre mon milkshake mais mon sac à main eut la brillante idée de se renverser au sol dévoilant son contenu : rouge à lèvres Chanel, miroir de poche, portefeuille en cuir véritable, quelques bonbons et une photo de Riley, papa et maman que j'avais retrouvée dans ses affaires à l'hôpital, en fouinant un peu. Clairement, cette photo était mienne, pas leur. Je me précipitai pour tout ramasser, ne laissant pas le temps à l'aspirateur - franchement, QUI s'appelle comme ça de nos jours ?? - de m'aider. Plutôt crever que de le laisser m'aider. Mais au vu de sa tête de gentil monsieur tout prévenant milieux et pathétique, il faudrait au moins une seconde salve voire mes griffes dans sa peau pour qu'il lâche le morceau. J'ai du flair, vous savez. Je me trompe rarement, pour ainsi dire jamais.
Dyson R. Parr
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La coalition se forme pour trouver à Aster son véritable amour
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Je soupirai, j'étais stupide, bien sûr qu'elle le prendrait mal. Enfin, "le prendre mal" est un euphémisme, elle était vraiment en colère, et c'était une réaction évidente. Je ne voulais pas être méchant, ça me touchait sincèrement, mais parfois il fallait que j'apprenne que je n'ai pas à résoudre toutes les peines du monde, et c'était quelque chose qui avait beaucoup de mal à entrer dans ma tête.
Non mais de quoi je mêle, Monsieur l'impoli aspirateur Dyson Walters ?
J'avais tout de même froncé les sourcils, curieux, ne comprenant pas pourquoi "aspirateur" s'était glissé dans mon appellation, bien que je doutais fort que c'était le reflet d'un compliment dans tous les cas.
Excusez moi, je ne voulais pas... Ca va peut-être vous paraître étrange, impoli et méchant mais vous êtes un grossier fouineur curieux qui se mêle clairement de ce qui ne le regarde pas et qui en plus récite des conneries en public en se prenant pour Baudelaire !
Oui, je sais, c'est que j'ai fait est bien plus que déplacé. J'ai du mal à me refréner lorsque j'entends parler d'enfants. Je ne veux pas me mêler impunément de vos affaires, je...
Son sac à main tomba, et déversa quelques contenants qu'elle s'empressa de ramasser alors que je m'étais à peine levé pour l'aider, ce qu'elle ne me laissa pas faire, manifestement. Mon regard s'était posé sur une photo, une petite fille, avec ceux qui étaient certainement ses parents. Je n'y reconnaissais pas celle à qui je parlais aujourd'hui. Peut-être alors que nous ne parlions pas de son enfant ? Qu'est-ce que cela changeait après tout ? Je me suis fait oublié par une centaine d'enfants qui n'étaient pas les miens -pour cause, j'étais un lapin- et l'effet était presque le même.
Elle avait ramassé la photo aussitôt, me lançant un regard froid pour l'avoir regardé. Je n'avais certainement pas l'air actuellement de quelqu'un qui ne veut pas se mêler impunément de ses affaires, je le conçois.
Je ne veux pas vous froisser, même si clairement je m'y suis mal pris. A vrai dire, je vous ai entendu uniquement par hasard au détour d'une rue, en ville, et je n'avais pas prévu de vous voir ici aujourd'hui.
Ce n'était certainement pas ainsi que j'allais me rattraper. Ma vie il y a bien longtemps été faite pour que je vive avec les enfants. Je m'attachais à eux, on devenait de vrais amis. Mais la Nature agissait et m'éloignait d'eux. Tous, un par un, je les perdais, ils s'effaçaient tandis que je disparaissais de leur mémoire. Il n'y avait pas d'exception, j'étais destiné à perdre tous les enfants avec qui je m'étais lié d'amitié. Est-ce comparable à la perte réelle d'un enfant ? Je ne sais pas... mais c'est pourquoi, ça m'a toujours profondément touché. Je ne vivais que de deux émotions qui se battaient éternellement pour savoir laquelle prendrait le dessus.
Mon plat de pâte arrivait. Je remerciai le serveur d'un sourire. Toutes mes condoléances et excusez moi, c'était déplacé, je n'aurai pas du.
Deborah Gust
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Et blablablablablablabla. Franchement ? J'aurais préféré écouter le bruit irritant d'une mouche qui vole autour de vous que d'écouter ses excuses à trois francs six sous. S'il ne voulait pas "se mêler impunément de mes affaires" il n'avait qu'à la fermer au lieu de continuer sur sa lancée. Simple mais efficace. Il pouvait encore reculer, il était encore temps. Je ne lui avais pas sauter à la gorge ni lancer ma boisson au visage. Il n'avait eu droit qu'à un petit regard noir et blasé de rien du tout. D'autres auraient fui pour moins que ça, surtout dans un endroit aussi public que le Granny's - même si j'avais entendu dire qu'il s'en était déjà passé des choses dans ce petit diner. Mais non. Il fallait qu'il continue de ronronner ses petites excuses saupoudrées de compassion et d'empathie. C'était tellement pathétique. J'avais presque mal pour lui mais j'étais trop agacée pour me soucier de son niveau de standing. Il avait continué tout du long, marquant seulement une pause le temps que je ramasse mon sac à main. Ce mec devait être à côté de ses pompes ou totalement illuminé. Ou profondément débile. L'un dans l'autre, il ne comprenait pas que la meilleure chose à faire était de se taire et partir hors de portée d'un jet de milkshake ou de talon aiguille s'il tenait à rester entier et propre. Mais faites le taiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiire ! hurlai-je mentalement en lançant des regards lourds de sens autour de moi. Alors personne ne pouvait appeler l'asile pour l'y enfermer ? Passé le temps des excuses nous étions arrivés au moment des confidences. L'aspirateur avait apparemment décidé de me raconter sa vie, à moi, l'inconnue qui ne voulait pas connaître les détails insignifiants de passé douloureux et qui, en fait, ne voulait pas le connaître du tout. Je préférais tellement le Dyson que Maman avait. Lui au moins se contentait d'avaler la poussière sans nous embêter. J'avais appuyé ma tête sur ma main afin de ne pas m'endormir face au récit absolument palpitant de Dyson l'aspirateur oublié et oubliant des enfants. Fascinant, vraiment. Il aurait besoin de psy, si vous voulez mon avis. Quelqu'un qui au moins serait payé pour écouter toutes ces conneries. - Passionnant, soupirai-je en roulant des yeux. Heureusement, son plat de pâtes était arrivé. Il allait peut-être faire ses confidences à ses penne plutôt qu'à moi. Je chassai d'un geste nonchalant ses condoléances. Je n'en avais pas envie. J'avais surpris son regard aussi indiscret qu'interloqué en se posant sur la photo de Riley, Papa et Maman. Si j'avais été Joie, je me serais fait un plaisir de lui raconter à quel point c'était génial de bidouiller la Console des émotions toute la journée. Mais Joie était morte et la joie, moi je sais pas faire. Mieux : j'ai pas envie de faire. Il n'avait qu'à garder ses interrogations pour lui, ce malotru, pourvu qu'il ne me parle plus. Je m'empressai de terminer mon milkshake et posai bruyamment le verre vide sur la table pour bien lui faire comprendre que c'était terminé. Puis je repris mon sac à main et me dirigeai vers les toilettes des dames - parce que je suis une dame, je n'ai d'ailleurs pas besoin qu'une porte m'en informe - pour me repoudrer le nez. Quelle ne fut cependant pas ma surprise quand j'y découvris un nourrisson tout seul dans l'évier en train de faire mumuse avec du savon. Sans. Déconner. Y a des gens qui devraient être interdits de reproduction. Roulant des yeux, je le pris dans mes bras avant qu'il n'ait la brillante idée de goûter ledit savon. Sait-on jamais. On sait pas ce qui pourrait lui passer par la tête, à cet âge là. Et puis, je ne faisais que mon travail. Je suis Dégoût. J'empêche les gens de s'empoisonner socialement, littéralement et métaphoriquement. Le poison, ça me connaît. Le cyanure, par exemple, ça sent l'amande. Et le savon ça peut aussi sentir l'amande mais ça n'en est pas moins immangeable. Bref, j'avais encore sauvé la mise, comme toujours. Mais ça ne me disait pas à qui appartenait le marmot. Retournant dans la pièce principale, je hurlai : - LE PETIT MARMOT MANGEUR DE SAVON EST ATTENDU A L ARRIERE DE LA SALLE PAR SES PARENTS IRRESPONSABLES. JE REPETE LE PETIT MARMOT MANGEUR DE SAVON EST ATTENDU PAR SES PARENTS IRRESPONSABLES. A vous les studios. Tous les regards s'étaient tournés vers moi et, pour le coup, on aurait entendu une mouche voler. Personne n'osait se dénoncer. Nous nous regardions en chiens de faïence. Même Granny avait arrêté de servir le café. Finalement, une jeune fille blonde et morte de honte déboula dans le Diner, sous le regard de toute l'assistante. Elle était bien trop jeune pour être la mère du gamin - enfin, de nos jours, sait-on jamais. Il s'avéra cependant qu'elle était la babysitteur du marmot et qu'elle l'avait oublié, trop occupé qu'elle était à pianoter sur son portable à la recherche de Pokémons. Sans. Déconner. Tenez, elle, par exemple, elle devrait être interdite de reproduction. Toujours est-il qu'elle reprit l'enfant et que la salle reprit ses diverses conversations. Lorsque je passai près de l'aspirateur curieux, il me fixait encore. - Quoi encore ? soupirai-je. Vous tenez vraiment à me raconter toute votre vie ?
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Elle mit officiellement un terme à notre discussion sans mot, avec le bruit sec de son verre vide sur la table, avant qu'elle ne se lève pour se diriger à l'arrière, tandis qu'on débarrassa aussitôt ledit verre.
J'attaquai alors ce plat de pâtes silencieusement. C'était peut-être la fois qui me ferait comprendre que je n'aurai jamais les capacités à toucher les vies de tout le monde pour les "aider". A entendre ça, j'en connais deux qui en rigoleraient. La dessus, t'es encore plus têtu que nous, diraient-ils. Et en parlant d'eux...
Mon téléphone vibra dans ma poche. Une fois, deux fois, une dizaine de fois, avant même que je n'eus le temps de le sortir de ma poche. Une telle vivacité, ça ne laissait pas de doute sur les destinataires.
-Il est où le jus ? -Il boit dans un verre ou un biberon ? -J'ai trouvé le jus -Aucune idée pour le biberon par contre -Il a eu un biberon ? -J'y pense, il pouvait pas téter sa mère avant ! -Il a enlevé son pantalon tout à l'heure et court juste en slip, mais j'ai paumé le pantalon
Je me tapai le front avec la paume de ma main, émettant un soupir, tandis que je recevais trois autres messages me demandant pourquoi je ne répondais pas. Je suis encore satisfait que la maison tienne encore debout. C'était dingue comment, chez Lukas et eux deux réunis, il semblait y avoir que des émotions rayonnantes et surexcitées qui avaient certainement assassiné les plus monotones.
LE PETIT MARMOT MANGEUR DE SAVON EST ATTENDU A L ARRIERE DE LA SALLE PAR SES PARENTS IRRESPONSABLES. JE REPETE LE PETIT MARMOT MANGEUR DE SAVON EST ATTENDU PAR SES PARENTS IRRESPONSABLES. A vous les studios.
Je m'étais retourné en sursautant comme d'autres à côté de moi pour voir... tiens, elle ne m'a d'ailleurs pas donné de nom, à l'arrière avec un bébé plein de savon dans les bras. J'avais levé les yeux, surpris d'abord, puis les avait écarquillé, quand je compris qu'un enfant avait été laissé tout seul dans le savon en question. Une femme, le rouge lui parcourant tout le visage s'était précipitée, ce qui fut un soulagement pour moi. Mère étourdie certes, et ça aurait pu mal tourner, certes, mais au moins, cet enfant n'était pas abandonné, ce que j'avais crains lorsque ces mots ont été hurlé.
Quoi encore ? Vous tenez vraiment à me raconter toute votre vie ? S'exaspéra-t-elle lorsqu'elle me croisai de nouveau, voyant que je la regardais.
Malgré tout, je lui souriais. Oh non, bien sur que non. Je pris une gorgée de mon verre. Vous tenez réellement aux enfants. C'est pas dur à deviner maintenant. Je suis comme vous. C'est uniquement pour ça que je suis venu vous parler.
Je regardai dehors, réfléchissant sur les mots que je pourrai mettre à cette raison-là. Pour la detresse que ces êtres si chers peuvent nous faire ressentir lorsqu'ils partent. J'eus un sourire amusé en pensant à Lukas et aux deux tornades qui s'occupaient de lui. Une capacité qu'ils auront toujours, quand bien même les bêtises qu'ils font, qui les rendent étrangement si attachants.
Je reviens à elle, croisant de nouveau son regard.
Deborah Gust
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- Vous tenez réellement aux enfants, reprit-il. Pour le coup, c'était ma faute : je l'avais invité à l'ouvrir. J'aurais du me contenter d'un regard plein de mépris car il n'allait pas s'arrêter là : - C'est pas dur à deviner maintenant. Je suis comme vous. C'est uniquement pour ça que je suis venu vous parler. Je roulai des yeux ostensiblement. Sans. Déconner. Et ça, ça se veut fin psychologue ? Mais il avait RIEN compris du tout, ce pauvre demeuré ! Une chance pour lui qu'il était à peu près mignon parce que sinon il n'aurait réellement rien eu pour lui. Vous imaginez ? Moche et sans neurones, ça doit être affreusement atroce comme vie. Lui, par chance, était acceptable et avec deux neurones. Il pouvait probablement s'estimer heureux - surtout dans cette ville. Je vous épargnerai le reste de ses élucubrations - j'aime ce mot, vraiment classe, à mon image, en somme - parce que c'était vraiment, vraiment pas intéressant ce qu'il disait. Juste pénible, comme une mouche qui bourdonne près de votre oreille mais en plus philosophique et d'autant plus fatigant. J'aurais préféré lire l'intégrale de Nietzsche en allemand. Qu'est ce qu'il en savait de la tristesse, d'abord ? La tristesse, je la connais en personne, et c'est clairement pas lui. Qu'est ce qu'il en savait des enfants qui partent - notez au passage que c'est l'euphémisme du siècle parce que Riley n'est pas "partie", elle est MORTE ? Sérieusement, il n'avait rien compris et l'idée qu'il puisse croire que j'aimais les enfants me hérissait particulièrement. - Vous êtes pas bien, vous, songez à vous faire soigner, soupirai-je. Et vous êtes tellement, tellement à côté de la plaque que je vais reculer d'un pas pour pas me faire contaminer. Je n'aime pas les enfants. Ca braille tout le temps, ça se salit, ça court partout, si on a suffisamment de malheur ça tombe et ça se fait mal et ça braille encore plus et en plus faut leur essuyer le nez, la bouche et les fesses et c'est vraiment trop dégoûtant pour moi. Ce bébé, c'était mon devoir de m'en occuper avant qu'il ne s'empoisonne et je veux pas qu'on me dise merci ni qu'on me baise les pieds et encore moins que vous en tireriez des conclusions hâtives, parce que vous ne savez rien, monsieur, conclus-je calmement en insistant sur le dernier mot. - Et puis d'abord, vous en savez quoi des enfants qui meurent ? Vous avez l'air d'avoir 12 ans et de pas connaître grand chose à la vie alors vous ne connaissez certainement rien de la mienne. Je parie que vous avez fait psycho à la fac parce que vous vouliez rendre le monde meilleur et qu'on déménage tous sur un nuage rose avec les Bisounours. Et je parie aussi que vous pensez pouvoir aider tout le monde sous prétexte que vous avez fait psycho à la fac. P't'être même qu'il y a effectivement des gens qui viennent vous raconter leur vie et que vous pleurez avec eux. Bah moi je ferai pas ça avec vous. Pleurez, c'est absolument pas classe et les yeux bouffis n'ont jamais été à la même. Tiens je vais même vous apprendre un truc que Freud a du omettre de vous dire : on peut pas aider tout le monde et moi, vous m'aiderez pas parce que je n'ai pas besoin de vous parler de mes secrets pour me sentir mieux. Mais je suis gentille, je vais vous donner un conseil : changez de chemise, pitié, ça se porte plus de 2007 ça !
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Je l'écoutais entièrement, un peu surpris, bien que pas tant après tout, toujours assez amusé par cette personnalité haute en couleur. Mais il était tout de même évident qu'il n'y avait rien de positif dans l'opinion qu'elle avait de moi. Pas besoin de dessin, c'est clair pour tout le monde. J'allais commencer par ouvrir a bouche quand je m'arrêtai sur sa dernière réplique avant de parler, baissant les yeux sur la chemise. Banale en soit, on fait mieux, je le lui accorde. Ah ? Ouais, la chemise, vous avez pas tort. La garde-robe établie par la malédiction ne m'a pas faite de cadeau. La mode, figée dans le temps et tout. Du coup, ça n'aide pas vraiment pour s'accorder aux tons du jour, ou simplement aux goûts de qualité n'est-ce pas ? Le pire je crois sont les cols roulés très épais, vieux, aux couleurs ternes, et affreusement moulants qui traînent dans mon armoire depuis les années 80. Merci Regina. En plus ça gratte.
Revenant sur ce qu'elles disait juste avant, je ne pus m'empêcher de rire légèrement. C'est pas très drôle comment vous voyez mon métier hein. Si c'était que ça, j'aurai laissé tombé depuis longtemps. Vous imaginez passer mes journées à pleurer avec des inconnus, qui viennent en pleurant, qui repartent en pleurant encore et encore. C'est à vouloir se noyer. Moi je préfère jouer avec eux. Enfin, c'est surtout moi qui joue. Les ados rebelles dans l'ère étrange qu'est la jeunesse qui ne veulent pas de moi, je les contourne pour les aider juste comme il faut, sans qu'ils s'en rendent compte. Je rempli mon job de psy sans leur laisser le temps d'en avoir conscience. Ils se font avoir comme ça à chaque fois. Pour les âmes désespérées, c'est pareil, s'y prendre sans se faire remarquer. J'ai eu le métier de psy uniquement grâce au sort de Regina, c'est pas pour passer mes journées à déprimer à cause de gens qui ne sont même pas de mes amis, n'est-ce pas ? Autant en profiter.
Je bus une gorgée de mon verre. Oh loin de moi l'idée de vous manipuler ou jouer avec vous. J'y arriverai pas de toute façon, ça c'est clair depuis le début.
Reposant mon verre sur la table, je pris parti de me souvenir de l'époque de la malédiction.
Vous avez pas tort du tout en plus sur les enfants. Ce fut une belle époque aussi celle de la liberté où les nuits duraient le temps que je voulais qu'elles durent sans la responsabilité de consoler un bébé en larme. Ouais, le pire ça doit être ça, quand ils pleurent la nuit. C'est dingue cette passion pour les pleurs dis donc ! Je m'y étais jamais confronté avant le levé de la malédiction de ma vie entière. Matin, midi, soir, et même plus encore, pour milles et une raisons, on s'y perd d'ailleurs. Ça pleure. Non je vous comprends. C'est noble ce que vous avez fait pour cet enfant, lui avoir évité l'empoisonnement. Beaucoup vous envieraient. Les aider à vivre, survivre, sans devoir affronter les petits défauts des enfants. Attention, j'aime mon fils et loin de moi de le regretter. Mais vous avez raison, être parent n'est pas toujours très ragoutant.
Deborah Gust
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- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.
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Evidemment que je n'avais pas tort. Je roulai des yeux, me demandant face à quel demeuré dénué de tout sens de la mode j'étais encore tombée. Dégoût. N'a. Jamais. Tort. C'est la règle numéro un, c'est encore plus évident que 2 et 2 font quatre. Et cette chemise... Brr. Enclin à amener la conversation sur un autre territoire, le jeune homme crut pertinent de me raconter, une fois de plus, TOUTE sa foutue vie. Je croisai les bras, tapotant le sol de mon pied pendant qu'il énumérait les trésors de laideur enfouis dans sa garde robe, esquissant quelques grimaces aux moments choisis. La mode figée dans le temps. Quelle horreur. Les cols roulés très épais en laine. Une immondice sans nom. Il se serait bien entendu avec Tristesse, pour le coup. Les années 80. Le summum du glauque. Des coiffures atroces. Des couleurs capables de vous rende aveugle. Des coupes sans nom mais surtout sans forme. Cet homme voulait clairement ma peau. Ou alors c'était une tactique pour m'inciter à m'adoucir. Je secouai la tête. S'il croyait qu'il allait m'avoir comme ça... - Libre à vous de refaire votre garde-robe si elle vous déplait à ce point, commentai-je froidement en examinant mes ongles d'un air distrait. Mais le bonhomme ne se décourageait pas le moins du monde, parlant à présent de son beau métier, de la façon merveilleusement ennuyeuse qu'il avait de l'envisager etc. etc. Inutile de vous dire que je n'écoutais que d'une oreille, toujours concentrée sur mes ongles et mes cuticules. C'est important, les cuticules. Personne n'y pense jamais mais ça peut foutre une manucure en l'air. - Ouais, ouais, profitez autant que vous voulez avec votre divan et vos patients. Mais ce sera sans moi, commentai-je en balayant ses propos d'une main nonchalante. Je me gardai bien sûr de préciser que Tristesse aurait adoré aller pleurer chez lui et lui parler de Riley, encore et encore ET ENCORE ET ENCORE. Je me devais de la protéger de ce malade trop bavard et mal sapé tout en protégeant notre identité d'émotions. Ca lui aurait trop fait plaisir de savoir tout ça mais je n'avais jamais été porteuse de joie. Il avait frappé à la mauvaise porte et j'espérais qu'il allait se la prendre de plein fouet. Je n'aurais pas été contre une humiliation publique totale. Il était suffisamment agaçant pour la mériter, non ? - Au moins vous reconnaissez vos limites, minaudai-je en battant des cils quand il eut admis ma supériorité. Me manipuler ? Moi ? Hahaha. Du rêve éveillé, oui. Il faisait bien de ne pas s'y essayer. J'avisai son verre à présent posé. Il serait toujours possible, au besoin, de tendre main et de renverser ce même verre sur sa tête, si d'aventure il fallait lui remettre les idées en place. En l'occurrence, il persistait et signait dans l'idée de me complimenter. Pas que ce soit désagréable en soi. Elle était juste totalement inutile pour me tirer les vers du nez. Lui, en revanche, avait une utilité toute trouver : faire mourir les gens d'ennui. Le voilà qui déblatérait déjà depuis mille ans sur sa vie passé, son fils, les pleurs des enfants et un tas d'autres sujets au moins aussi passionnants que la mort. J'aurais presque supplié pour qu'on vienne me sortir de là. Presque. Il ne faut pas exagérer, Dégoût ne supplie jamais. Quand enfin il eut fini et que le silence résonnait à nouveau comme une douce musique dans mes oreilles meurtries, je relevai la tête pour croiser son regard : - Dieu merci vous vous taisez enfin. C'est une vraie maladie chez vous, n'est ce pas ? demandai-je de manière purement rhétorique en battant farouchement des cils. Laissez moi deviner... c'est votre truc de psy. Vous parlez de vous, de votre petite vie qui n'intéresse absolument personne et vous arrangez pour devenir suffisamment dérangeant pour les oreilles pour que le patient préfère se confie, c'est ça ? Je vais vous dire deux choses : premièrement je n'ai connu qu'une enfant dans ma vie et elle n'avait PAS de défauts. Deuxièmement, n'allez pas chez Promod pour renouveler votre stock de chemises. Tenez, comme je suis gentille, je vous laisse ma carte. Si vous jurez de la boucler, je vous relooke - mais c'est pas gratuit. Joignant le geste à la parole, je déposai ma carte de visite sur la table, à côté de son plat de pâtes.
Deborah Gust Experte en ascension sociale, coaching de vie et classe internationale Vice-présidente de la Fondation pour l'éradication des brocolis Doctorat ès Dégoût et empoisonnement
Contact : deborah.disgust-corporation@storybroooke.com Adresse : le Manoir d'Aphrodite - 2e étage, 2e porte à droite - 04043 Storybrooke, ME, USA
Et sans plus attendre mon reste, je tournai les talons.
Dyson R. Parr
« Cours Dydy, cours ! »
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| Métier : Aventurier, super-héros, en contrat de libraire chez Alexis et vendeur de chocolat chez Aster... et surfeur parfois
| Conte :Les Indestructibles | Dans le monde des contes, je suis :Dashiell Robert "Dash" Parr
La coalition se forme pour trouver à Aster son véritable amour
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« Look up, I heard once that clouds are the souls of lost children »
Tandis qu'elle partait, je pris la carte de visite dans ma main sans avoir eu le temps de dire quoique ce soit. Je levai un sourcil en lisant ce qu'affichait la carte.
Tiens Les fonctions que lui accordait la carte n'étaient pas des plus courantes. Bien que ce n'était pas des plus surprenants dans cette ville. Vice-présidente de la Fondation pour l'éradication des brocolis me faisait penser que j'étais depuis Wonderland, j'avais encore le badge dans mon porte-monnaie, membre de l'association anti-portes, adhésion qui m'avait permit d'obtenir l'aide des gardes cartes du roi.
Elle vivait chez Aphrodite ? Voilà bien longtemps que je n'avais pas vu la déesse.
Tandis que je me demandais si un tel doctorat existait vraiment (la question se posait, dans un monde qui évolue de plus en plus singulièrement), je ne pus m'empêcher, certainement à son grand désarroi, de sortir à mon tour de Granny's.
Attendez ! J'entendais déjà son soupir. Je me demandais bien ce qui me rendait si obstiné aujourd'hui. Derek & Duncan auraient-ils leur influence ?
Excusez moi pour tout ça. Je la regardais. Non je ferai pas de discours pour mes excuses, ça sera ridicule pour moi et ennuyant pour vous.
Je désignai sa carte d'un geste de la main. Je suis curieux, si vous êtes la vice-présidente de cette fondation, qui en est le président ?
Je souris. Je connais quelqu'un, même trois personnes à y réfléchir, qui seraient ravies de rejoindre ce club.
Deborah Gust
« Sarcasm: punching people with words. »
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- Youhou Deborah, regarde ce que je sais faire !
- C'est bon, je démissionne, j'en ai marre des débiles.
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Libérée, délivrée, il n'allait plus me casser les pieds. Que c'était bon de retrouver le silence et la solitude après ce monologue aussi interminable qu'inintéressant. Mais je n'avais pas fait dix pas que j'entendis à nouveau cette voix que je commence à trop connaître : la sienne. Agacée, je fis volte-face pour mieux le fusiller du regard et croisai ostensiblement les bras pour mieux le toiser. Tout est une question de posture, si on veut toiser les gens correctement. J'allais lui répondre quelque chose comme : sans déconner, c'est une maladie chez vous ? quand il s'excusa, admettant enfin qu'il était plus ennuyeux qu'un mercredi pluvieux. Puis il désigna ma carte et je compris que nous n'en avions malheureusement pas terminé. Cet homme avait dû être une sangsue dans une autre vie. Je ne voyais que ça pour expliquer à quel point il me pompait l'air. Je l'écoutai néanmoins, non sans taper farouchement du pied pour signifier mon impatience, mon snobisme étant souligné par l'examen approfondi de mes cuticules. Ce qui ne m'avait guère empêchée d'entendre sa question. - Riley Matthews, répondis-je, nonchalante, mon attention entièrement focalisée sur mes ongles. Un cloporte aurait suscité autant d'intérêt de ma part. Ce n'était pourtant pas un mensonge. Quand elle avait trois ans, Riley avait eu la brillante idée - parce qu'elle était brillante, cette petite - de fonder mentalement cette association. D'accord, j'avoue, l'idée était venue de moi. C'était classe en maternelle de pouvoir officiellement se revendiquer contre les légumes de la cantine en général et le brocoli en particulier. Nous avions eu énormément de succès. Et je ne voyais pas en quoi la mort de Riley changeait quoi que ce soit à notre organigramme. - Les noms, ordonnai-je ensuite. Si c'est la seule façon de me débarrasser de vous, je peux peut-être vous obtenir des badges et inscrire ces gens à notre newsletter mensuelle. Riley Matthews n'a pas le temps de s'occuper de personnes aussi inintéressantes que vous et vos connaissances. Moi non plus, d'ailleurs, mais si c'est là la seule façon de ne plus jamais vous revoir, encore une fois, je peux sacrifier un peu de mon énergie. Sans attendre, je lui tendis un calepin et un stylo bic - hors de question que je lui prête celui à encre, il n'en était pas digne - et ajoutai : - Ecrivez lisiblement les noms, adresses et bien sûr l'adresse de facturation. Tous les frais sont naturellement à votre charge. J'aurais pu faire un geste mais je n'en ai pas envie.