« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Stella était donc styliste. Décidément, tout les opposerait toujours. Car si Anya n'avait pas eu l'impression de connaître cette vendeuse, jamais elle n'aurait mis les pieds ici sans avoir un besoin urgent de vêtements neufs parce que les anciens avaient rendu l'âme. Et de toute façon, elle consacrait tous ses achats à Abigaëlle. Or, ce n'était pas le genre de la boutique. Et puis de toute façon, la jeune maman n'était pas là pour ça mais pour Stella. Quitte à s'immerger dans son monde. Anya l'écoutait donc poliment en observant la boutique, effectivement très calme. - J'ai donc bien choisi mon jour, sourit-elle. Je ne fais pas souvent les boutiques, poursuivit la rouquine. Mais la tienne est vraiment sympa et les... fringues que j'ai regardées sont belles... Ce qu'elle pensait réellement même si elle n'avait pas étudié les vêtements avec une grande attention, les observant simplement en attendant de vérifier son intuition. Mieux valait que Stella continue de raconter sa vie, en fait. Ce qu'elle fit, fort heureusement, mentionnant son père dont Anya avait déjà entendu parler, bien des années auparavant. - Je me rappelle de lui, opina t-elle. Enfin, je me rappelle que tu m'en avais parlé une fois ou deux, de ton père le roi. Maintenant je peux renchérir avec mon père le tsar, la nargua Anastasia. Le temps guérissait beaucoup de choses parmi lesquelles le deuil. Anya regrettait évidemment de ne plus avoir sa grande famille mais repensait à ses proches avec tendresses, sans amertume. Elle racontait souvent à Abigaëlle ce dont elle parvenait à se souvenir et le lui raconterait encore cent fois, probablement. Toute à ces souvenirs, Anastasia ne prêta pas immédiatement attention à la main droite de Stella qui semblait dessiner des arabesques dans le vide jusqu'à ce qu'un hochet apparaisse et qu'elle ne le lui tende. - Il est ravissant ! s'écria Anastasia en le prenant, regardant minutieusement les petites étoiles et le soleil qui le décoraient. Tu as vu mon bébé ? Tu as vu le joli cadeau ? demanda Anya en agitant le hochet devant Abigaëlle. Babillant de plaisir, Abigaëlle tendit ses petites mains potelées vers le nouvel objet que sa mère glissa dans ses mains. Encore merci, ajouta t-elle à l'intention de Stella. C'était la première fois qu'une personne étrangère offrait quelque chose à Abigaëlle. Mais bien sûr, Anya ne le fit pas remarquer, ne souhaitait pas avouer qu'elle était particulièrement méfiante envers les étrangers et que, du coup, elle évitait les gens. Stella n'en était évidemment pas une. Mais le fait est que la jeune femme avait passé de longues semaines loin de la vie en société et qu'elle ne s'y était pas entièrement réhabituée. Dimitri avait fait confiance à la mauvaise personne et sa fiancée ne souhaitait pas faire de même. Elle s'était un peu repliée sur elle-même et Abigaëlle qu'elle ne quittait presque jamais de peur qu'elle aussi disparaisse. Aussi ne proposait-elle jamais à personne en dehors de Marie de porter sa fille. Oui, c'était probablement de la paranoïa et alors ? - Je suis traductrice. Ca me permet de travailler chez moi et de m'occuper d'Abigaëlle à n'importe quel moment de la semaine. On habite près de la forêt, ça nous permet de faire de belles balades avec tous les chiens que nous avons. Bref, j'ai une vie assez tranquille et routinière, c'est pas très intéressant à raconter, sourit la jeune femme, ayant sciemment omis de préciser où était Dimitri.
Anya m’expliqua qu’elle ne faisait pas souvent les boutiques mais ajouta que la mienne était vraiment sympa et que les fringues qu’elle avait vu étaient vraiment belles. Je lui souris avant de finalement lui répondre positivement :
« Merci, c’est gentil. J’aime de plus en plus créer des vêtements et pour moi, c’est important qu’une boutique soit lumineuse et bien organisée pour que les clients viennent. » lui dis-je avec un sourire.
J’expliqua à la rouquine que j’étais bien retombée sur mes pattes même si le fond de commerce de ma boutique appartenait à mon père, il n’en restais pas moins que c’était ma boutique. La jeune femme me remercia pour la hochet que je venais de faire apparaître pour sa fille avant de me dire que je lui avais déjà parler de mon père en ajoutant qu’elle pouvait enchérir avec son père le Tsar, ce qui fit naître un sourire sur mon visage :
« Madame l’Impératrice » lui dis-je en faisant mine de faire une légère révérence avant de rire « Toute façon, quoi qu’on fasse, qu’on soit princesse, impératrice ou tout autre titre de royauté, ici, ça n’a aucune importances. » dis-je simplement.
Regardant quelques instants Anya jouer avec sa fille, je finis par lui demander comment elle allait et ce qu’elle faisait dans la vie. Elle m’expliqua donc qu’elle était traductrice et qu’elle avait une vie correcte, elle avait le temps de s’occuper de sa fille vu qu’elle travaillait chez elle :
« C’est bien que tu puisses être au près d’Abigaëlle, c’est important. L’adolescente que j’ai quitté la dernière fois à fait énormément de chemin. Je suis fière de toi Anya. » lui dis-je avec un sourire « Et son papa ? » dis-je avant de me reprendre « Oh excuse moi, je ne voulais pas indiscrète, si tu ne veux en parler, tu n’as qu’à me le dire et on parlera d’autre chose, après tout, c’est ta vie privée. »
by Epilucial
Anastasia Romanov
« Men are such babies »
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| Conte : Anastasia | Dans le monde des contes, je suis : : Anastasia Romanov
Stella avait raison. Une boutique lumineuse, aérée et bien organisée donnait plus envie, surtout quand on aimait pas le shopping. Mais c'était enfoncer des portes ouvertes que de dire cela. En dehors de Raspoutine, peu de personnes devaient apprécier de faire leurs emplettes dans une grotte humide et peu éclairée. De toute façon, Anya ne s'intéressait pas vraiment aux fringues. Mais il est vrai que Stella avait toujours été très élégamment habillée. Son métier dans ce monde n'était donc pas si surprenant que cela. Mais ça ne le rendait pas plus intéressant que ça aux yeux de la rouquine, simplement contente que la fée d'avant ait trouvé sa voix dans ce nouvel univers. Aussi Anya l'écouta t-elle poliment, se contentant d'un hochement de tête approbateur, geste qu'elle répéta à la remarque suivante. Oui, leur titre ne faisait aucune différence ici, tout comme ses parents étaient tout autant morts dans ce monde là. Heureusement, elle avait Abigaëlle, un trésor bien plus précieux que tous les titres et toutes les pertes. - Je suis fière de moi aussi, répondit-elle machinalement quelques instants plus tard. Puis Anya se rendit compte que c'était un peu altier de présenter les choses de la sorte et nuança son propos, se rappelant que Dimitri lui avait un jour appris à se comporter en dame : - Je veux dire... Objectivement parlant c'est vrai : j'ai retrouvé ma famille puis j'en ai fondé une. J'ai accompli ce que je voulais. Et même peut-être plus. Tuer Raspoutine n'avait jamais fait partie de ses rêves de jeune fille - principalement parce qu'elle ne se rappelait pas de lui, certes. Mais quand même. Alors âgée de dix-huit ans armée en tout est pour tout de son courage et de l'aide de Dimitri et Puka, elle avait réussi, elle avait triomphé. Tout naturellement, et en dépit de l'arrogance d'Anya, Stella s'enquit du dernier membre de la famille, Dimitri, justement. La question épineuse de ces derniers mois, le pilier et point faible de la jeune femme. Stella dût le sentir car elle rétracta la question presque immédiatement, une première pour Anastasia. - C'est rien, assura t-elle avec un sourire encourageant. Le papa s'appelle Dimitri et il est fou de sa fille. C'est le plus important de ce qu'il y a à savoir sur lui. Tu le verras peut-être un jour, mais pas aujourd'hui, manifestement. Mais on se reverra, maintenant que je sais que tu as aussi atterri dans ce monde ! Pour l'heure, je vais te laisser tenir ta boutique. Ce serait dommage de te priver d'un chiffre d'affaires parce que je reste ici à blablater. J'habite pas loin de la forêt. La maison avec un nom russe sur la boite aux lettres. Tu peux pas te tromper, sourit Anya avant d'embrasser Stella. Les deux femmes se reverraient vite. C'était certain. Stella s'était faite la promesse de veiller sur son orpheline et, quoiqu'elle n'ait plus autant besoin d'une bonne étoile qu'au moment de leur première rencontre, Anastasia savait qu'elle ne la lâcherait pas de si tôt.
Je souris à Anya lorsqu’elle m’annonça qu’elle était fière d’elle avant d’ajouter qu’elle l’était par le fait qu’elle avait retrouvé sa famille et qu’elle en avait même fondée une. J’étais contente de voir tout le chemin qu’elle avait parcourue depuis notre dernière rencontre. Je lui demanda comment allait le papa avant de me rendre compte que ce n’était sans doute pas mes affaires mais la rouquine m’expliqua que ce n’était pas grave avant de me dire que son papa se nommait Dimitri et qu’il était fou de sa fille. La jeune femme me confirma qu’on allait se revoir et que je croiserais sans doute un jour le papa de la petite avant de me dire qu’elle allait me laisser vu qu’en plus des clientes entrées.
Je fis une bise à Anya et me leva avant de la raccompagner avec un sourire « Je suis vraiment heureuse de te revoir Anya. Je passerais chez toi dans les jours à venir. » lui dis-je avec un sourire avant de la regarder partir et fut rapidement appelée par une jeune femme qui ignorait si le rose lui allait mieux que le beige. Et c’était partit, le boulot démarrait mais au fond de moi, j’étais heureuse d’avoir retrouvé Anya, elle était là elle aussi et après 28 ans, j’étais sûre qu’on avais des trucs à se raconter qu’en une journée on avait pas pu faire.