« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
I'm living on the wildside. No telling what I might find...
Il est étonnant de s'apercevoir que même en ayant l'éternité devant soi, on se retrouve à manquer de temps.
Ces derniers jours, j'étais très occupée à agencer ma nouvelle demeure située au même emplacement que la précédente, dans un chemin boisé. Les émotions se partageaient le second étage et pour l'instant, mes locataires étaient absolument adorables. C'était tout nouveau pour moi. J'adorais les expériences inédites et cette sorte de colocation "chacun chez soi" me convenait énormément. J'avais mon espace tout en ayant de la compagnie.
En parallèle, je n'oubliais pas ma nouvelle fonction des plus chaotiques en rénovant et organisant le Tartare selon mes désirs. Il y aurait beaucoup de travail car les lieux étaient laissés à l'abandon depuis des années -à croire qu'Eris n'y faisait jamais le ménage. Ranger tout ce bazar était une tache presque titanesque, mais je me sentais de taille. J'avais commencé par offrir plus de clarté aux lieux lugubres, les équipant de spots et de lumières de différentes couleurs, allant de l'orangé au rose. De ce fait, l'ambiance devenait bien plus conviviale et tamisée. Bientôt, je pourrais organiser des réceptions dans le Tartare ! Cette perspective était grisante au possible. Pour le moment, je devais me contenter du minimum. J'avais fait apparaître des poufs et des fauteuils de différentes couleurs, après avoir bien expliqué aux quelques créatures qui s'égaraient chez moi qu'il ne fallait pas les détruire. C'était insensé de vouloir à ce point tout réduire à néant ! Je devais fréquemment leur insuffler des pensées assoiffées d'amour afin de calmer leur tempérament. Quant à Pépère le serpent, il me suivait partout comme un gentil toutou.
Ce jour-là, je me rendis aux enfers non pas pour continuer la rénovation du Tartare, mais au sujet d'une requête à soumettre à Judah. Il n'était pas très souvent "chez lui", préférant l'ambiance lourde et grasse du Rabbit Hole, pourtant, je le trouvai assis sur son trône, royal au possible. Il avait dû m'entendre arriver. Je notai qu'il portait des vêtements, ce qui était très étonnant de sa part. Etait-il souffrant ?
Jouant le jeu jusqu'au bout, je me dirigeai devant les marches conduisant à son trône et m'arrêtai pour esquisser une révérence gracieuse. Puis, je déclarai d'un ton profondément respectueux :
"Ô, puissant Hadès, j'invoque ton aide pour un dessein des plus audacieux."
Relevant la tête, je lui décochai un sourire mutin et plaçai une main sur ma hanche, tout en le toisant d'un oeil amusé. Je ne m'étais nullement moquée de lui. Au contraire, je savais qu'il aimait jouer. Il avait commencé la mise en scène, à moi de la terminer.
Pépère, qui m'avait suivie une fois de plus, zizagua à vive allure jusqu'à Judah et se mit à sautiller devant lui pour réclamer des caresses, sa fine langue battant hors de sa gueule. Il était si affectueux.
"Sérieusement, j'ai une folle envie de voyager dans le monde des contes, et comme je constate que tu n'as rien de prévu aujourd'hui, je me disais que..."
Laisser sa phrase en suspens est le meilleur moyen d'obtenir ce que l'on souhaite. L'autre est suspendu à nos lèvres et peut imaginer absolument tout.
Je m'avançai d'un pas pour gravir une marche, sans lâcher Judah des yeux. Je réalisai qu'il était l'un des seuls à qui je n'avais jamais menti. Nous étions liés par une confiance mutuelle, nous qui prenions un malin plaisir à duper n'importe qui avec un sourire ou une gerbe de flammes. Partenaires du crime depuis... toujours.
"En réalité, je veux que tu me conduises à Poséidon." dis-je sans détour, mon regard se voilant légèrement. "J'ai ouï dire certaines choses et... j'aimerais en avoir le coeur net. Je voudrais discuter avec lui. En contrepartie, tu sais que je te rendrai service."
J'accentuai mon regard de manière entendue. Je m'étonnais moi-même de ma hardiesse. La première fois, près d'un an plus tôt, j'avais fui le dieu des océans en allant me cacher dans le monde des contes alors que cette fois-ci, je m'y rendais afin de le voir de mon plein gré. La peur m'avait bel et bien quittée. Tous les récents évènements m'avaient rendue moins craintive.
Tandis que je montais les marches, je fis apparaître une robe blanche d'inspiration médiévale pour remplacer celle que je portais et qui était bien trop contemporaine. Le corsage était brodé de fils d'argent et une pince représentant un cygne retenait mes cheveux en chignon lâche.
"Soyons partenaires du crime comme autrefois." dis-je en me penchant vers lui pour prendre ses mains. "Tu as besoin de te changer les idées. Ca ne prendra pas longtemps avec Poséidon et ensuite, nous pourrons faire tout ce que tu souhaites."
Oups. Peut-être aurais-je dû modérer mes propos, car l'imagination de Judah galopait très vite. J'esquissai un sourire malgré tout. J' avais réellement envie de passer du temps avec lui mais je ne savais comment lui montrer. Je craignais qu'il ne pense que j'avais seulement besoin d'un taxi, ce qui était loin d'être le cas.
L'une de mes mains s'égara sur sa cuisse et je la tapotai avant d'ajouter, mutine :
"On s'amusait bien à l'époque, quand j'étais ta Néfertiti ou ta Calamity Jane. Les bonnes choses ne devraient jamais avoir de fin. Alors, qu'en dis-tu ?"
.
Hadès Bowman
« A la recherche, du Contrat Perdu ! »
| Avatar : Robert Downey Jr. ♥
« ROAD MIAM TRIP !!! »
« Préparez le château,
on arrive ! »
Autobiographie : Moi, à nu pour vous
Nombre de mots : 69666
Publication : bientôt Co-écrit par Sasha Hale & Desmond Blake
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Hadès ☣ l'unique dieu des Enfers. ϟ
« Ce ne sont pas de nouveaux continents qu'il faut à la terre, mais de nouveaux hommes! »
La chaleur étouffante qui s'était abattue sur la Cité où on se trouvait, avait eu pour effet de nous confiner cet après-midi là, dans la fraîcheur reposante du palais. La chambre exposée au nord offrait ce que l'on pouvait considérer comme une température idéale pour nos deux corps nus. Nous venions de terminer une de ces après midi érotiques, où la réalité laissait place à l'imaginaire. Voir où les deux se mélangeaient en quelque chose de particulièrement gouteux. Sur la porte, des coups secs vinrent perturber l'engourdissement que les mouvements continus d'une volupté partagée avaient engendrés.
Péniblement, je me levai, pris une serviette de bain posée sur la chaise de style château et me dirigeai vers l'origine du bruit. Sans même avoir à l'ouvrir, je savais que derrière ce morceau de bois se tenait une jeune femme. Peut-être plus aussi jeune que cela, mais tout était une question de point de vue. La porte s'ouvrit sur cet être des plus sensuels et des plus attirants. Mon regard s'illumina immédiatement et un sourire apparu aux coins de mes lèvres.
« Ma chère Aphrodite. Quelle joie et tu peux le constater par toi même, de te voir. » dis-je en baissant la tête vers ma serviette.
Si il y avait bel et bien une personne qui était toujours la bienvenue pour ce genre de petites fêtes improvisées, c'était elle. Elle m'avait demandée la veille de la conduire jusqu'à son frère. Le véritable frère, pas moi. Je lui avais accordée ce privilège et j'avais ouvert un portail, sans omettre de lui rappeler qu'elle avait très clairement dit que j'avais besoin de me changer les idées, qu'on s'amusait bien l'époque et qu'elle me rendrait service. Elle n'avait pas précisée quel genre de services, mais sa main sur ma cuisse et cette manière bien à elle de me faire comprendre qu'elle était prête à tout, m'avait donné une vague idée de ce qu'elle comptait faire pour me satisfaire. Comment refuser un tel marché ?
« Tu as gardé ta robe blanche à ce que je vois. Je ne peux pas dire la même chose de mon côté. Enfin, je parle bien entendu de mes vêtements ordinaires, car je n'en suis pas encore à porter de robe. »
J'avais tourné la tête vers la jeune femme allongée sur mon lit qui commençait à peine à immerger. Je lui avais fait un petit clin d'oeil avant de me tourner vers la déesse de l'Amour.
« Tu sais que j'aurai dû venir ici bien plus tôt ? Les filles y ont tellement bon goût. Tu as trouvé ton bonheur toi aussi ? Et au cas où tu te poserais la question, oui je suis intéressé par ta proposition. Mais l'occasion était trop belle. Matte moi ces magnifiques fesses. » dis-je en me tournant vers... comment qu'elle s'appelait encore la fille que j'avais ramenée dans ce château la veille et que j'avais saoulée avant de la déshabiller, pour lui faire croire qu'on avait fait un truc, alors qu'en réalité, j'avais simplement passé la nuit à la regarder dormir toute nue et à réfléchir à différentes petites choses qui me trottaient dans la tête.
« Son nom n'a pas d'importance, mais son corps est un délice pour les yeux. Elle a ce petit quelque chose qui me tous vos sens en éveils. Tu vois de quoi je veux parler ? Tu as passé ta soirée à faire quoi ? Il y a une belle bibliothèque dans le château, tu avais sans doute de quoi t'occuper. »
J'avais retiré ma serviette, restant nu une fraction de seconde, le temps de faire apparaître de nouveaux vêtements tous frais tout neufs. A dire vrai c'était simplement une robe de chambre rouge et avec un peu de fil d'or. J'adorai être habillé de manière luxueuse.
« Bon programme du jour, récompenser la jeune femme en lui offrant un château. Ce château. Je vais faire apparaître des papiers officiels. Ensuite, je m'occupe de ton cas. Et je peux t'assurer que tu en auras pour ton argent. Enfin je suis gratuit, tu le sais bien et toujours disponible. C'est l'avantage avec moi. »
J'avais pris sa main avant de nous faire apparaître dans une grande prairie, juste devant deux chevaux. Un étalon noir et un cheval tout blanc à la Gandalf dans ce film qu'Elliot aime regarder et où tout le monde se bat tout le temps.
« Avant de t'amener là où tu voulais te rendre, j'aimerai qu'on commence par le petit service. Et c'est aussi un moyen pour moi de voir si tu es véritablement prête à y mettre le prix. Du coup vas y, je t'écoute. Qu'as tu à m'offrir. »
Je la matais de bas en haut en lui laissant le temps de la réflexion.
Aryana Cloud-Sandman
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Dianna Agron & Charlize Theron
“ Vous ne pourrez jamais comprendre.
Tout ce que je fais, je le fais pour Elliot. ”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Aphrodite
I'm living on the wildside. No telling what I might find...
Tout l'après-midi durant, je m'étais promenée dans les jardins du palais qui nous avait accueillis. L'hospitalité des gens du monde des contes me surprendrait toujours. Il avait suffi d'un sourire de ma part pour que nous soyons considérés comme des membres de la famille royale. J'aurais préféré me rendre à Dunbroch, mais il semblait qu'il soit emprisonné dans une poche de brouillard surnaturel. Ce qui ne devait pas arranger les choses entre Judah et Hope. A l'en croire, tout allait très bien pour lui mais je n'étais pas dupe. Je savais reconnaître un coeur qui souffre.
Le dieu des enfers s'était retiré en compagnie d'une charmante domestique et je n'avais pas souhaité les suivre, sachant très bien qu'il allait se consoler dans les bras de la donzelle peu farouche. Libre à lui. Pour ma part, je préférais garder la tête froide jusqu'à ce que je sois face à Poséidon, afin qu'il ne profite d'aucune de mes faiblesses. J'étais plus forte qu'autrefois. Il ne me briserait pas, cette fois.
Tandis que je marchais à travers les allées de graviers, entre les buissons taillés en forme de créatures merveilleuses, je sentais la cicatrice du Trident pulser sur mon épaule, comme un souvenir lancinant.
Il n'a plus aucun pouvoir, tentai-je de me rassurer. Il ne peut rien contre moi.
Malgré tout, je serrai les poings dans les replis de ma jupe blanche, comme pour préparer une contre attaque contre une menace invisible.
Après avoir déambulé un moment, avec le clapotis de l'eau des fontaines pour seule compagnie, je retournai au château. La chaleur accablante n'avait eu aucun effet sur mon corps, aussi je refusai le pichet d'eau que les domestiques me proposèrent. Je me rendis jusqu'à la chambre qu'occupait Judah et frappai à la porte. Il ouvrit quelques instants plus tard, un sourire détendu et joueur aux lèvres. Une serviette de bains était passée autour de sa taille. Je roulai des yeux à son allusion et observai l'intérieur de la chambre, de là où je me trouvais. Une jeune femme remuait dans le lit, encore à moitié endormie. J'esquissai une moue désinvolte car je me moquais éperdument des conquêtes de Judah. Chacun était libre de faire ce qu'il voulait, et avec qui il le souhaitait.
"Je me suis promenée dans les jardins." répondis-je à sa question. "C'était extrêmement enrichissant et ça m'a changé les idées. Je n'ai pas la tête à draguer."
Il me demanda mon avis sur les fesses de la donzelle, aussi regardai-je la jeune femme lorsqu'il s'effaça de devant la porte.
"Pas mal. Très... Merida." commentai-je tout en lui jetant un regard perçant.
J'étais certaine que ce prénom allait lui faire quelque chose. Après tout, je n'y pouvais rien si parmi toute la liste des domestiques du château, il avait choisi la seule femme rousse aux formes voluptueuses ! Il n'arrivait pas à guérir d'elle et me faisait profondément de peine. Hélas, il était le seul à pouvoir tourner la page, ou admettre qu'il l'avait dans la peau.
Soudain, il me prit la main et le décor changea autour de nous. Nous étions désormais dans une vaste prairie verdoyante, à côté de deux chevaux. Bien entendu, Judah me rappela notre marché. Il souhaitait être "payé" en premier, ce qui était tout à fait dans son genre. Je ne parvins pas à réprimer un soupir quelque peu agacé. Puis, je passai une main sur ma tempe, pensive. Je sentais son regard peser sur moi, guettant la moindre réaction.
"Tu me demandes, alors que l'on est dans un monde qui t'appartient presque, ce que j'ai à t'offrir ? Repose-moi plutôt la question quand on sera de retour chez nous. De toutes façons, nous sommes de grands enfants gâtés. Il nous suffit de claquer dans nos doigts pour obtenir tout ce que nous voulons."
Je me tus, le temps de faire quelques pas vers lui et de poser les mains contre ses poignets. Puis, je fis glisser mon regard de son torse jusqu'à son visage, en prenant tout mon temps.
"La véritable question est plutôt : que voudrais-tu que je t'offre ? De quoi as-tu besoin ?"
J'arquai un sourire et joignant le geste à la parole, je claquai des doigts. L'instant d'après, la serviette qu'il portait fut remplacée par des vêtements de style médiéval : pourpoint et haut-de-chausse. Ainsi qu'un élégant chapeau noir dans lequel était piqué une plume rouge.
"J'ai déjà commencé par t'offrir des vêtements, car je ne donne pas cher de ton entrejambe si tu étais monté à cheval avec ta serviette de bains." m'esclaffai-je, amusée par cette idée. "Pour ton véritable 'cadeau', tu as tout le temps de réfléchir en route. Vu que visiblement, tu souhaites qu'on y aille à la manière des mortels. Par le chemin le plus long."
L'idée de chevaucher à ses côtés ne me déplaisait pas. Cela me rappelait nos folles escapades à travers le Far West. Cependant, j'étais de plus en plus anxieuse à l'idée de revoir Poséidon, et ajouter de l'attente rendait nos retrouvailles encore plus insurmontables. Judah le faisait-il exprès ? Pensait-il que j'allais changer d'avis et faire demi tour ?
Afin de lui montrer que j'étais fermement décidée, je montai le cheval blanc en amazone afin de ne pas abîmer ma jolie robe et demandai d'un ton malicieux :
"On fait la course ? Le premier arrivé a le droit d'embrasser l'autre !"
J'ignorai la direction à prendre et notre point de destination, aussi risquait-il de gagner, mais je savais qu'il aimait avoir l'avantage. Ou plutôt croire qu'il l'avait.
.
Hadès Bowman
« A la recherche, du Contrat Perdu ! »
| Avatar : Robert Downey Jr. ♥
« ROAD MIAM TRIP !!! »
« Préparez le château,
on arrive ! »
Autobiographie : Moi, à nu pour vous
Nombre de mots : 69666
Publication : bientôt Co-écrit par Sasha Hale & Desmond Blake
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Hadès ☣ l'unique dieu des Enfers. ϟ
« Ce ne sont pas de nouveaux continents qu'il faut à la terre, mais de nouveaux hommes! »
Bla bla bla Merida. Belles fesses Merida. Merida lalala. Elle était obligée de parler de Merida ? Heureusement qu'on avait changé d'endroits et qu'elle allait me payer, car sinon je l'aurai abandonnée ici, sans moyen de retour chez nous. Bien que c'était un peu risqué, car la dernière fois qu'elle s'était retrouvée toute seule dans mon monde des contes, elle avait fait changer les drapeaux et armoiries de mes soldats. Ridiculisant ainsi ma magnifique armée. Et rendant totalement fou hystérique d'amour, le père de Mér... ah non ça suffit ! En tout cas, j'avais claqué bien fort mes doigts en la dévisageant de haut en bas. Cela dit, ça n'avait pas marché.
« Il suffit de claquer nos doigts ? T'es sûre ? Alors pourquoi tu es toujours habillée, toujours face à moi et pas sur moi, ou sous moi ? Et pourquoi on ne fait rien à l'heure actuelle ? Peut-être qu'on est de grands enfants gâtés, mais toi tu es une femme qui ne respecte pas sa part du marché. » dis-je catégorique et très énervé.
« La véritable question est plutôt : que voudrais-tu que je t'offre ? De quoi as-tu besoin ? »
« Tu te fiches de moi ? » demandai-je totalement dégoûté. « Mon entrejambe n'a pas besoin de vêtements, bien au contraire. Tu fais l'inverse de ce que je te demande ! »
J'avais secoué la tête. Elle ne comprenait rien à rien en amour, même si elle était elle même la déesse de l'amour. Ou plutôt de l'opportunisme. Je prend, je ne rend pas ! Imbécile de femme ! Imbécile de dieu des Enfers de lui avoir donné le Tartare sans avoir un paiement en retour.
« Hein ? Embrasser ? »
Alors comme ça je gagne et je l'embrasse ? C'est tout ? Pfff... Je savais qu'elle aimait prendre son temps, mais bon. On avait chevauché quelques minutes, peut-être même des heures, sans savoir réellement où on allait. Je ne le savais pas non plus. Ce qu'elle souhaitait n'était pas ici. Et je n'avais pas spécialement envie de l'amener à lui. De toute façon il n'y avait aucune utilité à cela. Du moins pas pour moi. J'avais stoppé les chevaux, rapprochant le miens de celui de la jeune femme. Plus tout jeune à dire vrai...
« Ca va la vie ? » lui demandai-je, sans trop savoir ce que je demandais réellement. « Enfin le truc mou, flasque, qui te sert d'homme. Ou l'autre, avec la tenue bizarre, les muscles, le casque... Il le retire au moins ? Je suis sûr que tu assouvis avec lui tes fantasmes envers Hermès. »
Ils avaient tous les deux un casque, ce qui justifiait mes dires. Et puis de toute façon, l'un ou l'autre, voir même Hermès, ça ne faisait pas le poids face au dieu des Enfers. C'est pas que j'étais trop sûr de moi, non, bien au contraire. J'assurais simplement autant qui le fallait. On ne pouvait être que comblée.
« Tu sais que ce ne sont pas de nouveaux continents qu'il faut à la terre, mais de nouveaux hommes ? J'ai lu ça quelque part. Ou je l'ai entendu. Enfin tout ça pour dire que parfois on vie. Souvent même. Il nous arrive de mourir. Mais qu'au final, tout recommence. » dis-je en hochant la tête.
« Hum, il me semble qu'Ellie m'ait dit la même chose. C'est bien que tu te souviennes de ses lectures. »
FINI ! Plus jamais je citerai qui que ce soit en dehors de moi même.
« Tout ça pour dire qu'avant qu'une petite peste dise la même chose, il y a une autre personne qui l'a dit et il y'a moi même. Et ce que je veux dire par là. »
« Oui, qu'est ce que tu veux dire ? »
Je la fixais bien droit dans les yeux, d'un air sévère.
« Si tu ne m'interrompait pas tout le temps, je pourrai te le dire. »
« Je suis toute ouverte. »
« Tu l'es tout le temps. » murmurai-je pour moi même, même si je savais très bien qu'elle pouvait m'entendre. « Bref. Je pense qu'il y a un temps pour chaque chose. Un temps pour chaque personne. Un temps pour chaque évolution. Et qu'il est grand temps de passer à ce temps là. Car le temps est venu. »
J'espérais qu'elle comprendrait où je voulais en venir, mais sa tête et son expression me disait tout le contraire. J'avais oublié qu'elle était blonde.
« Ca n'a pas d'importance, changeons de sujet. Bon déshabille toi. Allez. » dis-je en descendant de mon cheval et en déboutonnant ma chemise. Paiement il allait y avoir.
Aryana Cloud-Sandman
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Dianna Agron & Charlize Theron
“ Vous ne pourrez jamais comprendre.
Tout ce que je fais, je le fais pour Elliot. ”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Aphrodite
I'm living on the wildside. No telling what I might find...
Décidément, Judah me surprenait de plus en plus. Voilà qu'il avait des pensées philosophiques. Il citait même de grands auteurs, preuve qu'il avait donc une culture. Mieux encore, il avait répété une phrase qu'Ellie lui avait sans doute dite. Ainsi, il montrait qu'il appréciait notre fille dans une certaine mesure. J'en fus profondément touchée. Je savais que bien caché sous des montagnes de grandiloquence et de désinvolture narquoise, un coeur battait. Il faisait tout pour ne pas le montrer mais je n'étais pas dupe. Et en tant que déesse de l'amour, j'étais la mieux placée pour le deviner. C'était pour cette raison que j'appréciais tant sa compagnie : les apparences étaient trompeuses avec lui. Il pouvait fanfaronner autant qu'il le voulait, ou prétendre qu'il ne tenait à personne, mais il avait sans doute plus de bonté d'âme qu'on le pensait. Tout du moins, avec les gens qui comptaient pour lui. Autrement dit, nous étions semblables sur ce point, comme sur tant d'autres.
Je tentai de suivre son raisonnement, mais il était tellement alambiqué que je finis par froncer les sourcils et masquer mon impatience. Allait-il venir au but ? Je détestais quand n'allait pas au coeur des choses. De quoi avait-il peur ? Je ne le jugerais pas. Je connaissais beaucoup de ses erreurs et il en savait beaucoup sur les miennes. S'il y avait bien quelqu'un avec qui je me sentais libre, c'était lui.
« Ca n'a pas d'importance, changeons de sujet. Bon déshabille toi. Allez. »
Pardon ? Je battis des cils avant de pouffer de rire. Il déboutonnait méthodiquement sa chemise juste à côté de son cheval. Je descendis du mien et le contournai pour m'approcher de lui. Je marchais d'un pas lent et chaloupé, mon regard plongé dans le sien. Il manqua un bouton de chemise alors que je faisais disparaître ma robe, me retrouvant en sous-vêtements bleus en dentelle. Je me plantai finalement devant lui et passai mes bras autour de sa nuque. Mes mains s'y glissèrent alors que je l'attirai vers moi pour l'embrasser langoureusement. Mes doigts dérivèrent peu à peu dans ses cheveux puis je me reculai après quelques secondes, sans trop m'éloigner pour autant.
Je passai la langue sur mes lèvres et esquissai un sourire.
"Tu as gagné la course donc je t'ai embrassé. C'était le deal." dis-je, mon souffle saccadé se mêlant au sien. "Je paye chacune de mes dettes, tu le sais bien."
Ses mains étaient plaquées dans le bas de mon dos. Sans me départir de mon sourire, je levai légèrement les yeux au ciel.
"Quant à la tenue que je porte, ne te méprends pas."
Je profitai du fait qu'il me tenait étroitement enlacée contre lui pour nous faire changer de lieu. Nous apparûmes sur une plage de sable blanc, toujours dans le monde des contes. Un palais semblable au Taj Mahal s'étendait plus loin sur la baie, et la mer était turquoise.
"Il s'agit d'un maillot de bain, et pas d'une invitation quelconque." dis-je en levant la main pour tapoter le bout de son nez de mon index.
Je baissai brièvement les yeux sur ma tenue et fis une petite moue en réalisant que j'aurais pu choisir autre chose qu'un bikini en dentelle. Ce n'était peut-être pas ce qu'il y avait de plus clair comme message.
Les mains de Judah descendaient de plus en plus mais je me dérobai à lui pour courir sur la plage.
"Attrape-moi si tu peux !" chantonnai-je.
Ce petit jeu me rappelait notre passé commun, quand il me poursuivait à travers les palais et les labyrinthes de verdure. A cette époque, je portais des robes et des corsets, lui des haut-de-chausses et des pourpoints. Les temps changeaient, mais pas lui. Jamais. Il était l'ancre qui m'empêchait de sombrer totalement ou de perdre pied. Quelle ironie pour le dieu des enfers, de m'empêcher de sombrer...!
Je finis par m'allonger dans le sable, ramenant une main sur mon front pour protéger mes yeux du soleil aveuglant. Le chant du ressac me parvenait aux oreilles comme une mélodie apaisante.
"Ici ou là-bas, la nature reste la même." réalisai-je en soupirant profondément. "Magnifique."
Les yeux fermés, je repensai à notre baiser. Chacun d'eux avait un goût fruité et délicieux. Un goût terriblement dangereux. Je frissonnai malgré la chaleur qui caressait ma peau. Ma main s'enfonçait dans le sable et le remuait de temps à autre.
Je nous avais amenés ici en pensant que Poséidon s'y trouverait. Le dieu de l'océan aurait très pu élire domicile à côté de la mer, non ? Je m'imaginais presque le voir arriver, en tenue de pêcheur avec une glacière remplie de poissons. Vision incroyablement ridicule qui me fit secouer la tête.
"Un temps pour chaque personne. Un temps pour chaque évolution. Et qu'il est grand temps de passer à ce temps là. Car le temps est venu." répétai-je, songeuse. "Tu parlais de toi, n'est-ce pas ?"
J'avais les yeux fermés, je ne savais donc pas si Judah se trouvait tout à côté de moi, mais je percevais toujours sa présence.
"Penses-tu vraiment que nous les dieux avons droit à une évolution supérieure ?"
Dès notre naissance, nous avions tout eu. Dès lors, comment envisager que nous puissions encore évoluer d'une quelconque façon ? Cela faisait des millénaires que nous tournions en rond, à tenter de remplir le grand vide de nos existences par des rencontres éphémères avec des mortels. Qu'avions-nous vraiment à espérer ?
"Jamais je n'aurais cru que tu deviennes le plus optimiste d'entre nous." dis-je avec un sourire amusé.
Je tendis la main dans le vide, cherchant la sienne. Etait-il tout près de moi ? Je ne voulais pas ouvrir les yeux. Pas maintenant alors que j'osais enfin lui dire ce que j'avais sur le coeur depuis des centaines d'années. Peut-être même davantage.
"Tu es un cadeau, Hadès. Nul ne le voit mais moi, je le sais."
Il régnait sur les Enfers, il guidait les morts. Toutes ces tâches ingrates le rendaient sombre mais il avait en lui une véritable lumière.
"Je voulais te le dire au moins une fois."
Mes paupières demeurèrent obstinément closes tandis que la chaleur redoublait d'intensité autour de moi. Etait-ce lui qui se transformait en brasier ardent sous l'effet de mes paroles ? Ma main était toujours levée dans le vide, mes doigts cherchant un contact.
.
Hadès Bowman
« A la recherche, du Contrat Perdu ! »
| Avatar : Robert Downey Jr. ♥
« ROAD MIAM TRIP !!! »
« Préparez le château,
on arrive ! »
Autobiographie : Moi, à nu pour vous
Nombre de mots : 69666
Publication : bientôt Co-écrit par Sasha Hale & Desmond Blake
| Conte : Hercule ϟ | Dans le monde des contes, je suis : : ☣ Hadès ☣ l'unique dieu des Enfers. ϟ
« Ce ne sont pas de nouveaux continents qu'il faut à la terre, mais de nouveaux hommes! »
Ma chemise n'allait pas faire long feu. Aphrodite avait battue des cils, se sentant vexée par ce que j'avais dit, mais j'en avais que faire. Elle avait promis de réaliser mes fantasmes et ce que je souhaitai était simplement de la voir nue, venir vers moi et me sauter dessus. Ce n'était pas plus compliqué. On avait un deal. Si elle voulait voir Poséidon, elle devait le faire. Et mon petit sourire coquin en plus de mes paroles, allaient forcément lui faire comprendre ce que j'attendais de sa part. C'était pas comme si elle n'avait pas appréciée la première fois et qu'elle ne rêvait pas de recommencer. Diane se trompait, quand on me passait dessus, on ne souhaitait plus qu'une seule chose pour le restant de ses jours, c'était de recommencer !
Elle était descendue de son cheval, le contournant, tandis que je continuais mon oeuvre sur mes boutons. Puis, j'en manqua un, sentant mon coeur s'arrêter par la même occasion. Elle avançait toujours d'un pas lent et chaloupé, son regard plongé dans le mien, mais elle avait aussi fait disparaître sa robe, se retrouvant en sous-vêtements bleus en dentelles. Quand elle s'était plantée devant moi, j'avais eu un mouvement de recul songeant à Mer... à je ne sais pas, mais ça n'avait pas duré, surtout qu'elle avait passée ses bras autour de ma nuque pour m'amener à elle et m'embrasser langoureusement. Ses doigts étaient venu se blottir dans mes cheveux et j'avais senti un frisson me parcourir.
Mes mains s'étaient retrouvés dans sans dos, sans que je sache comment. Je sentais tous mes sens en éveil et une passion me dévorer les entrailles. Pourquoi s'était elle arrêtée de m'embrasser alors qu'elle me désirait tant ? Je n'avais pas besoin d'être la déesse de l'Amour pour m'en rendre compte. D'ailleurs le fait qu'elle l'était, ça devait amplifier son désir pour moi et ça... m'excitait d'avantage. Le décors autour de nous avait changé et on était désormais sur une plage de sable blanc. Il y avait un palais au loin et la mer juste derrière nous. Je pouvais sentir tous ces détails sans avoir besoin de détacher mon regard de la Princesse qui se tenait face à moi. Quand ses doigts effleurèrent mon nez, mes yeux se fermèrent quelques secondes. J'avais fait glisser mes doigts le long de son dos pour atteindre ses fesses, mais elle s'était détachée, se mettant à courir vers l'eau en me demandant de la rattraper.
J'étais resté quelque instants stoïque, sans me mettre à sa poursuite et c'était sans doute pour cela, qu'elle avait finie par s'allonger dans le sable blanc et fin. Quand j'étais arrivé jusqu'à elle, elle avait les yeux fermées, soit parce que le Soleil la dérangeait, ou plutôt parce qu'elle repensait à notre baiser. Ca l'avait perturbée bien plus qu'elle l'aurait imaginée et c'était le cas pour moi aussi, bien que je savais précisément l'effet que ça me ferait. Je la désirai autant qu'elle me désirait. C'était juste que elle, elle le cachait. Tout ça pour un caméléon à la langue un peu trop pendue.
"Un temps pour chaque personne. Un temps pour chaque évolution. Et qu'il est grand temps de passer à ce temps là. Car le temps est venu." répéta t'elle, songeuse. "Tu parlais de toi, n'est-ce pas ?"
Mon sourire diminua. Pourquoi elle venait tout casser ? On ne pouvait pas juste agir sans parler ? Je m'étais assis sur le sable juste à côté d'elle, au moment même où elle bougeait sa main, sans doute pour chercher la mienne. Un sourire se dessina aux coins de mes lèvres. Puis, elle prononça des paroles qui me stoppèrent, me bloquèrent et... j'avais disparu, me retrouvant debout un peu plus loin sur le sable, toujours à proximité d'elle. Pourquoi avait-elle dit ça ? Je n'étais pas un cadeau, loin de là. J'étais arrivé à une période de mon existence où je ne savais plus trop qui j'étais, ni ce que je voulais.
Les Enfers, je les avais confiés à Sasha. Quand à mes forces armées du monde des contes, c'était à Cerbère. J'avais tenté de conquérir un Royaume et on m'avait pris le miens. La seule personne que je voulais voir ici, allongée sur ce sable, n'était plus avec moi. Et celle qui se trouvait là, que je désirai tant, je n'arrivai pas à m'imaginer m'allonger à ses côtés pour en demander encore plus. Elle était tellement belle, tellement magnifique, tellement... je n'avais jamais vue une pareille merveille. Radieuse comme au premier jour. Ce n'était pas moi le cadeau, c'était elle. Un cadeau pour tous les hommes, mais pas comme la plupart la voyaient. J'avais soupiré, secouant la tête de gauche à droite. Ca m'énervait tellement quand elle se montrait aussi gentille et que quelques minutes après, elle devenait une garce. Et qu'est ce qu'elle trouvait à ce caméléon ? Il n'était pas assez bien pour elle ! Personne l'était... Elle me rendait dingue.
Quelques pas dans sa direction. Le sable se mêlant à mes orteils. L'eau s'agitant au loin, sans doute en sentant ma présence. Des doigts perdus dans le vide, cherchant un contact. Moi.
Il m'avait prévenu que ce jour arriverait. Une promesse, une réalité. Y étais-je préparé ?
Sans prononcer la moindre parole, mes doigts rencontrèrent les siens.
« Je serai toujours là pour toi. » murmurai-je à la jeune femme allongée dans le sable, tandis que le regard de l'homme qui avait pris sa main ne cilla pas. Puis, je disparu.
Aryana Cloud-Sandman
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Dianna Agron & Charlize Theron
“ Vous ne pourrez jamais comprendre.
Tout ce que je fais, je le fais pour Elliot. ”
| Conte : Hercule | Dans le monde des contes, je suis : : Aphrodite
I'm living on the wildside. No telling what I might find...
Fugacement, je sentis ses doigts s'entremêler aux miens. Mes sourcils se froncèrent. Je ne reconnaissais pas la douceur de sa peau. Son geste avait été plus brutal que d'ordinaire. Bientôt, son aura disparut des alentours, remplacée par celle de quelqu'un d'autre. Une aura glacée remplie d'amertume.
Je passai placidement la langue sur mes lèvres et soulevai les paupières. Poséidon semblait auréolé de lumière car il faisait dos au soleil couchant. Les vagues claquaient plus fort contre mes oreilles. Sa main serra davantage la mienne comme pour m'inciter à me relever. Il me souleva avec légèreté et l'ombre d'un sourire arqua sa bouche. Mon visage demeura impassible tandis que je le détaillais. S'il avait perdu ses pouvoirs, il le cachait très bien. Il n'en était pas totalement dépourvu, en témoignaient les remous d'écume qui continuaient de créer un sillage derrière lui, là où il était passé pour sortir de l'eau.
J'avais eu le temps de bien réfléchir aux mots que j'allais employer face à lui.
"Je ne suis pas venue dans l'espoir de renouer un lien quelconque avec toi." dis-je d'un ton sec. "Je suis là pour t'informer que nous sommes véritablement frère et soeur. Du même sang. Mais que cela ne change absolument rien entre nous. Au contraire, je trouve que ça souligne toute l'aberration de la chose..."
J'eus un rictus sans joie en songeant à toutes les fois où il avait tenté de me séduire et de me mettre dans son lit. Je savais qu'il se souvenait. Quand il avait voulu croquer dans une pomme avec moi afin de concevoir l'enfant parfait... Un frisson désagréable me parcourut. Eprouvait-il toujours du désir pour moi ? Je pouvais aisément deviner qu'il en était ainsi. Peu d'hommes restaient de marbre face à moi. Pourtant, Poséidon m'avait toujours semblé distant et calculateur, même quand il cherchait à obtenir mes faveurs. Un coeur battait-il sous la banquise de son coeur ? Quelqu'un avait-il réussi à l'émouvoir un tant soit peu ? Je me posais franchement la question alors que ses yeux cherchaient à transpercer mon âme.
"Tu es bien installé, ici ?" demandai-je avec ironie. "J'espère que tu t'y plais, car tu risques d'y rester une bonne éternité."
Je glissai ma main hors de la sienne, surprise qu'il ne la retienne pas. Cette douceur inattendue me surprit. Il continua de m'observer alors que je lui tournai le dos. Puis, je jetai un coup d'oeil par-dessus mon épaule, déclarant d'un ton désinvolte :
"Au fait, je suis devenue la déesse du chaos par intérim, puisque nous n'en avons plus. Et Judah m'a offert le Tartare afin de bien asseoir ma position. Ce qui signifie que je pourrais éventuellement te faire sortir d'ici si tu le désirais, car je suis en bon terme avec notre cher Hadès. Il semble avoir ses accès personnels dans le monde des contes. Ses portails sont extrêmement intéressants, tu ne trouves pas ? Bien entendu, si je te rendais ce service, il faudrait me promettre de te tenir à carreaux."
J'esquissai un sourire moqueur et pivotai de nouveau vers lui.
"Comme je sais que faire le mal est une seconde nature chez toi, je crains malheureusement que rien ne pourrait me convaincre de te faire revenir dans notre monde." conclus-je d'un air faussement attristé. "Tu veux que je passe le bonjour à quelqu'un de ta part ? Ta fille, peut-être ? Cette pauvre petite chose à écailles qui n'a plus que les yeux pour pleurer. Si tu t'étais comporté comme un véritable père, tu aurais pris soin d'elle au lieu de l'emmener à la guerre. Mais je ne vais pas juger ta façon de l'éduquer. J'ai beaucoup à faire, comme je te l'ai dit. Un Tartare et des créatures à gérer. Je suis très occupée."
Je lui jetai un regard dédaigneux tandis que j'entendais la mer s'agiter dans mon dos. Il cachait très mal la rage bouillonnante qui couvait en lui. Oh, il devait tellement enrager de ne pouvoir me faire le moindre mal. J'avais beaucoup plus de pouvoirs que lui, pour l'instant. Et je comptais bien garder cette supériorité sur lui. Il était très bien installé dans le monde des contes. Hors de question de l'en déloger.
Aussi je lui décochai un sourire et lui tournai le dos. Un frisson parcourut mon échine tandis que je m'éloignai d'un pas mesuré. La crainte, toujours la crainte qu'il parvienne à m'atteindre malgré tout. A casser tout ce qui était beau et lumineux. Alors, je me rendis compte qu'il aurait toujours une certaine emprise sur moi. Il était ma part d'ombre.
Je frémis de nouveau mais gardai la tête haute sans rien laisser paraître. J'avançai sur plusieurs mètres avant de trouver le courage de jeter un coup d'oeil par-dessus mon épaule.
Mon frère avait disparu. La mer était de nouveau calme.
Ma gorge se serra et je m'éloignai rapidement, espérant retrouver vite Judah et quitter cet horrible endroit. Je tentai de repousser la peine qui oppressait mon coeur. Je n'avais pas l'habitude qu'on me traite dans l'indifférence la plus totale. Pourtant, Poséidon venait de le faire. Cela était encore plus pénible que s'il avait essayé de me blesser physiquement. Je ne pouvais oublier l'eau paisible de ses yeux tandis qu'il m'avait observée. Impassible. Je n'avais pas été là pour lui.
Comme d'habitude, il avait gagné. Il m'avait fait mal sans même s'efforcer. Je me mordis les lèvres et serrai les poings, le maudissant une nouvelle fois.