« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
❝ To show me what we want when we fought From morning to dusk Our tears causing rust on all of our weapons And he's just a man but deep in his eyes I see all this love without the lies From now till forever We'd be so much better without the weapons ❞
Dictionnaire : X Oreiller : X Salade : X Vêtements : X
Je jetai un coup d'oeil à ma liste avant de la plier en quatre. Je l'avais écrite au dos du petit papier que m'avait donné Barry, lorsqu'il avait noté une série de chiffres dessus. D'après Jezabel, c'était un numéro de téléphone. Il avait dit qu'on s'appellerait sauf que je ne l'avais toujours pas entendu. Peut-être ne criait-il pas suffisamment fort ? La ville était grande en plus. Cela ne facilitait pas les choses. De mon côté, je n'avais pas eu très envie de l'appeler. Flirter était vraiment très compliqué. Je ne préférais pas m'embêter avec ce genre de choses. La vie chez les Deux Jambes était déjà suffisamment difficile comme ça.
"C'est parti !" fis-je pour me donner du courage.
Je hissai mon sac à dos sur mes épaules, soupirai légèrement en sentant le poids, et pris l'autre sac en plastique qui contenait plusieurs salades de différentes sortes. De la laitue toute douce, de la scarole fofolle et de la roquette piquante. J'avais cherché à me sentir rassurée avec toute cette verdure. Pourtant, je connaissais l'endroit vers lequel je me rendais de bon matin. J'avais demandé et Evelyn m'avait certifiée que je pouvais revenir habiter avec elle.
Alors pourquoi avais-je une boule dans le ventre ? Etait-ce à cause de la feuille de menthe que j'avais mangé en guise de petit déjeuner ?
Je haussai les épaules et écartai les branches sur mon passage tout en observant le soleil matinal jouer entre les feuilles. Après dix bonnes minutes de marche, je sortis de la forêt. Cela me faisait toujours bizarre de passer de la terre meuble au macadam. Je n'aimais pas le béton. C'était gris, dur et triste. Comme les Deux Jambes, si on omet quelques exceptions.
Je tapai mes bottes contre le bitume d'un air mécontent et pressai le pas jusqu'à l'appartement d'Evelyn. Je traversai plusieurs rues avant d'en passer la porte. Mon amie était au travail. J'avais donc tout mon temps pour m'installer de nouveau.
Sur le seuil de la porte, je fis une moue, observant le salon impeccablement rangé d'un air timide, presque craintif. Je ne m'étais jamais sentie chez moi nulle part depuis que j'étais à Storybrooke. J'espérais que ça change un jour.
Je posai mes sacs à même le sol et avançai dans la pièce de quelques pas, après avoir sorti une feuille de laitue et l'avoir mise dans ma bouche. Un bout en dépassait, que je mâchonnais pensivement.
Un bruit sourd dans mon dos me fit me retourner. Surprise, je découvris Jeremiel qui tenait un lampadaire dans ses bras, celui juste à côté du canapé. Je haussai un sourcil indécis. Que faisait-il ?
"C'est un objet inanimé, pas une personne." lui fis-je remarquer après avoir avalé mon bout de salade.
Il croyait probablement que la lampe était un Deux Jambes ! Je n'aurais jamais imaginé qu'il aurait pu faire ce genre d'erreurs. Avait-il des problèmes de vue ? J'avais lu dans mon encyclopédie que les humains n'étaient pas épargnés par la dégénérescence cellulaire et que par conséquent, leur santé se détériorait avec le temps. Je lançai un regard compatissant à mon ami.
Mon coeur s'emballa alors que la raison de sa présence s'imposait à moi.
"Tu es venu pour m'encourager ! Mais ça va aller. Je... je vais être très bien ici. J'ai déjà habité avec Evelyn. Elle est très gentille. Très."
Je déglutis avec peine. Je n'aimais pas son regard. Il avait laissé le lampadaire tranquille mais il avait l'air encore plus grincheux que d'habitude. Lorsque je lui avais annoncé que je quittais la cabane dans les bois, il n'avait rien dit. Peut-être fallait-il que j'en reparle ? Je ne savais jamais comment interpréter ses silences.
"Albert a un chez-lui maintenant." dis-je en prenant une grande inspiration. "Elliot lui a construit un enclos dans son lasergame et du coup, il peut grandir à sa guise sans menacer la vie des autres."
Je me mordis les lèvres. Je lui avais déjà expliqué tout cela mais je me demandais s'il avait des problèmes de mémoire en plus de la vue. Ca doit être difficile d'être vieux, ridé et grincheux.
"Le truc, c'est que je n'ai plus besoin de rester dans la cabane puisque Albert n'est plus dans la forêt." repris-je d'une toute petite voix en ouvrant de grands yeux. "Tu comprends ?"
Je trottinai jusqu'à lui et lui pris la main. Il me semblait tout raide. Je secouai son bras et risquai un sourire.
"Tu as ta cabane pour toi tout seul, comme avant ! Je voyais bien que je t'embêtais. Tu ne disais rien mais moi, je savais."
Je hochai la tête gravement avant de battre des cils et de sourire plus large. Je n'abuserai plus de sa gentillesse. Il pourrait faire de nouveaux ses trucs dans son chez-lui, et moi les miens de mon côté. La boule dans mon ventre grossissait de minute en minute.
"Ca ne veut pas dire qu'on ne se verra plus." précisai-je. "Enfin... sauf si tu penses que c'est mieux comme ça."
Je déglutis avec difficulté. Ma main serrait la sienne très très fort. Je ne voulais pas qu'il s'en aille à tout jamais. Ca serait bien trop long.
"En plus si on ne se voit plus, je n'entendrais plus Maman non plus." fis-je tristement en baissant la tête.
Elle me parlait uniquement quand Jeremiel était dans les parages. Ce n'était plus comme avant. Bien avant l'autre monde et le marchand de sable, elle était tout autour de moi. Maintenant, tout était différent.
"Ton odeur va me manquer." avouai-je, la tête penchée. "Tu peux me donner un morceau de toi ? Je crois que je n'arriverai pas à m'endormir le soir, sinon..."
J'avais relevé les yeux et le fixai d'un air avide. Quand j'étais un Long Cou, j'emplissais mes narines de l'odeur de Maman. Puis, lorsqu'elle disparut, je me rassasiais avec les câlins de mes amis Becky, Pointu, Cera et Petri. Jeremiel était entré dans ce cercle très fermé des Bonnes Odeurs. Depuis quelques mois, je m'endormais l'esprit bercé par un parfum de cuir, de terre et de transpiration. J'étais certaine de ne pas réussir à trouver le sommeil si je n'en gardais pas un souvenir odorant que je pourrais poser tout contre ma joue.
Un petit bout de Jeremiel pour m'emporter au pays des rêves.
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Jeremiel Othrys
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- Tu ne devras rien dire, surtout pas à ceux qui sont concernés. S'ils venaient à apprendre certaines choses, ça pourrait changer leur futur et le nôtre par la même occasion.
J'aurai pu lui poser la question que j'avais sur le bout des lèvres, à savoir pourquoi elle me le disait à moi. Qu'est ce qui la poussait à croire qu'elle pouvait me faire confiance. Mais vue ce qu'elle m'avait dit, je me doutais de ce qui l'avait poussée à agir de la sorte. Elle n'avait pas le choix, il lui fallait des alliés, des gens de confiance, capables de poursuivre ce qu'elle avait entamée dans le cas où elle ne pourrait pas aller jusqu'au bout. Je ne savais pas où son histoire s'arrêtait, mais je savais que mon rôle était de l'aider à la poursuivre le plus longtemps possible.
- Je sais que ce n'est pas facile à accepter, mais on ne peut pas utiliser notre connaissance pour changer ce qui va arriver, au risque de perdre d'avantage de choses.
Le futur n'était pas écrit, mais certains moments se répétaient à l'infini. J'avais saisi ce qu'elle voulait dire et je comprenais pourquoi elle voulait changer l'un de ces moments. Elle ne parlait pas de réécrire l'histoire mais plutôt de modifier qu'un seul minuscule instant qui pourrait créer des conséquences catastrophiques, mais qui pourrait aussi totalement changer la donne. Elle avait dû voyager de très nombreuses années dans le but de trouver le moment précis, idéal, le seul qui pourrait tout chambouler, qui pourrait nous offrir une seconde chance. Je l'avais écoutée jusqu'au bout et le futur avait pris forme sous mes yeux. Son futur.
- Si je t'ai confié tout cela c'est parce que dans mon futur, j'ai toujours pu te faire confiance. Et jusqu'à la fin... ma fin... tu as toujours été là près de moi.
Elle mentait, ça se sentait, car si elle était là aujourd'hui c'est que son histoire ne s'était jamais achevée, mais la mienne si. C'était peut-être la manière dont elle avait pris fin qui lui avait montrée qu'elle pouvait me faire confiance. Je n'étais pas sûr qu'elle avait fait le bon choix, car si j'avais pu moi aussi voyager dans le temps, je n'aurai pas choisi ce moment. Je n'aurai pas pris cette décision. J'aurai pas hésité un seul instant à trancher le problème à sa source, quel qu'en serait les conséquences. Certains actes ne pouvaient pas être pardonnés, quel qu'était la personne qui les commettait.
- Ca risque d'être douloureux sur le moment. Tu as déjà voyagé entre son monde et le nôtre. Tu vas ressentir le changement. Allonge toi sur le sol et attend. Ca sera plus facile. Je suis tellement désolée de ne pas pouvoir rester auprès de toi.
Elle s'était approchée de moi et j'avais sentit ses bras passer autour de mon corps. D'habitude je restais de marbre, mais mes mains étaient venus se loger tout contre ses hanches. J'avais besoin de créer un contact avec elle, de la sentir, de me sentir réel. J'avais besoin de croire en cet instant, de croire que tout ceci était bel et bien en train de se produire, que la vie avait bel et bien un sens. Je ne savais pas encore où demain allait nous conduire, mais aujourd'hui, quand elle était partie, je l'avais écoutée et je m'étais allongé par terre. La douleur m'avait prise, il m'appelait à lui. Je le sentais comme je ne l'avais jamais sentis auparavant et j'avais hurlé à plein poumons.
Aujourd'hui...
Je venais d'apparaître dans un salon. Un tout petit plus à gauche et j'aurai évité le lampadaire. Depuis quelques jours, je n'arrivais plus à me concentrer suffisament pour cerner les choses autour de moi. Il m'arrivait également d'avoir des absences. Ce que Cassandre m'avait annoncée était en train d'arriver. J'espérais juste que comme elle l'avait prédit, tout s'accomplirait avant que je ne disparaisse à jamais. Ma vie ne tenait qu'à un fil, car le futur était en train de s'écrire aujourd'hui. L'élément qu'elle avait changée, risquait de me changer également. Mais je l'avais accepté. J'avais pris ce risque avec elle, pour elle.
J'avais levé les yeux en direction de Astrid qui m'expliquait pourquoi elle avait quittée la cabane, ce que Elliot avait fait pour Albert. Je lui en voulais. Elle évoquait le fait de continuer à me voir car sans ça, elle ne pourrait plus parler à sa mère qui conversait à travers moi.
Je ne pouvais plus l'entendre, elle s'était faite discrète, car elle savait qu'il me restait bien trop peu de forces pour deux et que la garder avec moi me ralentissait d'avantage. Elle attendait, patiemment, tentant du mieux qu'elle pouvait à m'aider à aller mieux. Elle savait ce qui pourrait faire passer la douleur définitivement, mais je ne l'acceptais pas.
Ma tête s'était secouée de gauche à droite, tandis que mes yeux transperçaient ceux de la jeune femme. Elle voulait partir, elle voulait m'abandonner ? Elle pouvait le faire. Après tout elle n'était pas prête à subir ce qui allait lui arriver. J'avais tendu ma main dans sa direction pour toucher ses doigts et lui faire comprendre que je ne lui en voulais pas, mais je n'avais pas pu empêcher la chose de se produire.
On avait été propulsé en arrière, tombant dans le sable fin. Astrid était tombée à côté de moi. Quand j'avais voulu me relever pour voir si elle allait bien, une toute petite voix s'était faite entendre dans ma tête pour la toute dernière fois...
- Ne la laisse pas partir...
Puis, elle avait disparue et la douleur avec. Mais mes bras étaient engourdis et mes jambes tremblotaient, car ce n'était pas la seule souffrance qui sévisait. Je m'étais assis par terre afin d'éviter de tomber. La jeune femme se relevait au loin et je l'observais pour voir si tout allait bien. On avait juste voyagé jusqu'ici, au bord de l'eau, dans un endroit calme et solitaire. Ca n'était pas moi qui avait choisi ce lieu et je n'avais pas la force de nous renvoyer de là où on était arrivé. Il allait me falloir quelques minutes ou quelques heures. J'avais soupiré, me demandant pourquoi elle m'avait forcée à venir ici, pourquoi elle avait fait cette bêtise, même si je connaissais la réponse et elle était douloureuse à accepter.
J'avais levé la tête vers Astrid qui venait de s'asseoir à côté de moi et... et je ne savais pas comment lui dire, ni quoi lui dire.
"Chaque personne qu'on s'autorise à aimer, est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre." avais-je murmuré tout en regardant derrière elle les vagues qui venaient se perdre sur le sable.
Il n'y avait pas une autre façon de le lui dire, de laisser sortir ce que j'avais gardé bien trop longtemps au fond de moi. Elle se trompait sur un point. Je ne parlais pas, je disais rien, non pas parce qu'elle m'embêtais, mais parce que les mots que je voulais prononcer me brûlaient les lèvres et que je préférais les garder pour moi.
Mais à force la douleur devenait de plus en plus forte et la voir, lui parler, être à ses côtés me rendait la tâche encore plus difficile. Pour cela que je m'éloignais, que je me faisais rare, mais mon coeur était toujours près d'elle, à tout moment.
"Je suis heureux d'apprendre que tu es bien chez Eve. C'est mieux ainsi. Je regrette juste que tu ne m'en ais pas parlé avant. Je ne t'aurai pas retenu. Je te laisserai toujours faire tes propres choix."
La chose la plus dure n'avait pas été de prononcer ces paroles, mais d'en prononcer autant. Je n'étais pas habitué à parler tellement. Peut-être qu'une partie de Flore était encore en moi et qu'elle me poussait à aller plus loin dans ce que je voulais dire. J'avais la sensation de ne plus avoir de barrière, d'être libéré d'un poids et je n'avais qu'une envie, celle de me lever, d'aller de l'avant, de longer cette plage et de voir où elle nous mènerait.
Je ne voulais plus attendre. Je l'avais fait. Je m'étais levé et je lui avais tendu la main pour l'aider à se relever. Je ne savais pas ce que ça avait eu comme effet ce que je lui avais dit, mais une chose était sûre, désormais elle savait.
Quelques jours auparavant..
"Qui est-elle ?"
Je lui avais demandé pourquoi elle faisait cela, pourquoi elle voulait lui donner une seconde chance. Je ne m'attendais pas réellement à une réponse de sa part. Mais une autre question me consumait depuis quelques temps, depuis même le premier jour et je souhaitais plus que tout avoir ma réponse.
Cassandre m'avait observée, l'air curieuse, se demandant de qui je voulais parler. Puis, ça avait dû sonner comme une évidence pour elle et elle m'avait adressée un petit sourire. Je ne savais pas ce que cela signifiait, mais je pouvais aisément deviner sa réponse. Elle aurait pu en rester là, mais elle avait tout de même voulu ajouter quelque chose.
Et maintenant je savais... Je savais qu'elle n'était pas insignifiante pour les autres et qu'elle l'était encore moins pour moi. Elle avait résumée son importance à un seul mot. Un seul et unique mot qui correspondait parfaitement à ce que j'avais imaginé et qui pouvait me redonner espoir. Ainsi qu'à beaucoup d'autres.
Astrid Littlefoot
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ils n'arrivent pas à se décider ?
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Jeremiel avait tendu la main vers moi et avant même que je puisse la toucher, une force invisible m'avait propulsée en arrière. Stupéfaite, j'atterris dans quelque chose de mou et dur à la fois. Ca filait entre mes doigts. Je grimaçai en me redressant, me rendant compte que nous étions entourés par le sable. Il nous avait sûrement fait voyagé. Pour quelle raison, cette fois ? J'aurais préféré terminer de m'installer chez Evelyn tout d'abord, mais je n'allais pas me plaindre. C'était réellement gentil de sa part de vouloir m'emmener au bord de l'eau.
Une plage et un peu plus loin, la mer calme. Je me relevai et mis ma main en visière pour m'assurer que Jeremiel allait bien. Il était à plusieurs mètres de moi. Je m'approchai d'un pas chancelant, car mes pieds s'enfonçaient dans le sable et m'assis à ses côtés.
"Chaque personne qu'on s'autorise à aimer, est quelqu'un qu'on prend le risque de perdre."
Je hochai la tête ; je savais très bien tout cela. J'avais perdu ma maman lorsque j'étais encore un dinosaure et même si elle continuait de me parler, ce n'était pas pareil. Elle me manquait très souvent. Ses caresses, sa langue râpeuse contre mon dos, sa chaleur...
Je me laissai aller à soupirer tandis que je ramenai mes jambes contre moi et que je posai une joue contre mes genoux. Je l'écoutais parler. Cela me surprenait toujours de l'entendre aligner plus de cinq mots d'affilée. Il fallait savourer ce genre de moments : je me sentais privilégiée.
Je pris la main qu'il me tendait et me relevai maladroitement. Mes bottes s'enfoncèrent de nouveau dans le sable. Je n'avais pas détaché son regard du sien. Il avait l'air affligé. Je voulus demander à Maman ce qui lui arrivait mais elle demeura muette. J'insistai plusieurs fois, en vain.
Alors, je compris ce qu'il avait cherché à me dire. Mon coeur se brisa quelque chose se bloqua dans ma gorge.
"Elle est partie, n'est-ce pas ?"
Ma voix fluette ne tremblait pas, pourtant. Comme si je m'y attendais. Comme si je savais qu'un jour ou l'autre, cela arriverait. Je l'avais déjà perdue par deux fois. Tout d'abord en dinosaure et ensuite dans le monde de sable noir créé par Elliot. Cette fois-ci était la dernière. La plus difficile.
Je me mordis les lèvres tandis qu'un poids m'écrasait la poitrine. Le chagrin gonfla en moi et menaça d'exploser. Ca me faisait peur, et j'avais si mal...
Soudain, une étoile d'arbre passa entre nous, ballottée par le vent. Il n'y avait aucun arbre sur la plage et pourtant, elle était là, dansant dans la brise. Seule dans un monde qui lui était inconnu. Un peu comme moi.
Aussitôt, je lâchai la main de Jeremiel et me mis à courir. Je faillis tomber plusieurs fois dans le sable mais je parvins à attraper l'étoile d'arbre au vol. Elle était magnifique, encore verte malgré l'automne, même si ses contours étaient légèrement mordorées. Elle se découpait en cinq branches, comme celles de mon monde.
Je la tenais délicatement entre mes doigts, par peur de la déchirer, car elle était un peu sèche. Puis, rayonnante, je me tournai vers Jeremiel qui m'avait rejointe.
"C'est un message de Maman ! On a toujours communiqué avec les étoiles d'arbre !"
J'approchai la verdure de mon nez et la humai profondément, les yeux fermés. Après quoi je soupirai avec un sourire rêveur :
"Aaaah... elle a exactement la même odeur que celles dans la Grande Vallée."
C'était même curieux. Presque envoûtant. Soulevant les paupières, j'ajoutai :
"C'est un bon présage. Maman trouvera toujours un moyen de me montrer qu'elle est là. Elle m'aime tellement... j'aimerais être sûre qu'elle sache que je l'aime aussi. Je voudrais faire quelque chose pour elle."
Je regardai Jeremiel d'un air dubitatif, me demandant s'il avait une idée pour m'aider. J'aurais aimé prouver à Maman que même si nous étions séparées, je ne l'oublierais jamais. J'étais triste de ne plus pouvoir lui parler mais je savais que tôt ou tard, nous nous reverrions.
Mais pas encore. Pas encore.
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Jeremiel Othrys
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Qu'importait ce que Astrid pensait, si elle était persuadée que sa mère était encore des nôtres, je ne devais pas lui anéantir ses espoirs. Ainsi, quand l'étoile d'arbre était arrivée jusqu'à nous, je n'avais rien dit, la laissant lui courir après, la récupérer et me dire qu'elle était persuadée que sa mère lui avait envoyée un signe. Mais moi je savais. Il n'y avait pas de signes, pas d'espoir. On était ici, sur cette plage, dans un lieu qu'elle avait choisi, afin de lui dire adieu. Elle s'en était allée. Peut-être que c'était le dernier présent qu'elle avait laissée à sa fille.
Astrid était venue jusqu'à moi, m'observant d'un air dubitatif et attendant que je lui trouve une façon d'indiquer à sa mère qu'elle l'aimait toujours. Je lui avais faiblement souris, ce qui était déjà un véritable exploit pour moi, puis j'avais jeté un coup d'oeil en direction de sa feuille et je m'étais contenté de prononcer une phrase. Une seule et unique phrase, mais lourde de sens.
"Elle sait."
C'était tout ce que je pouvais lui apporter. Le simple espoir que oui, sa mère savait qu'elle l'aimait et ça s'arrêtait là. Elle la reverra sans doute un jour, mais je n'étais pas pressé que ce jour arrive. Même si la multitude de balles que je venais de me prendre de plein fouet allait surement m'envoyer la retrouver bien plus vite que Astrid irait.
Car oui, j'avais entendu un léger bruit au loin, mais je n'y avais pas prêté attention de suite et quand j'avais enfin tourné la tête en direction du groupe de nouveaux venus, j'avais aperçu des militaires armés jusqu'aux dents. Mais ils avaient déjà tirés et j'avais à peine eu le temps de pousser Astrid sur le côté que je m'étais pris une multitude de balles dans le torse. Mon corps était immédiatement tombé face contre le sol, avant de finir en poussière.
Quand j'étais réapparu au beau milieu de cette plage, j'étais tout seul. Il m'avait fallu quelques secondes pour reprendre mes esprits. J'avais épuisé une régénération de plus et j'avais aucune idée de si j'étais encore vivant ou mort. Le décors était toujours le même, à la différence qu'elle n'était plus là. J'avais bougé dans tous les sens, observant les alentours, avant d'apercevoir au loin une camionnette teintée en noir et des gardes qui poussaient quelqu'un vers elle.
"Astrid !" avais-je marmonné entre mes dents avant de chercher une arme du regard, mais il n'y avait rien autour de moi. Je m'étais du coup simplement mis à courir en direction de la camionnette, faisant plusieurs bonds, disparaissant, apparaissant, jusqu'à me retrouver à porter des soldats. Le temps que le premier se rende compte que j'étais là, j'avais pu lui décocher une droite. Vue que ma main avait atterris contre son casque, j'allais en garder une petite séquelle, mais la visière avait été brisée et son visage devait être recouvert de verres. J'avais saisi son arme, en profitant pour tirer sur les deux autres soldats. Avant de tirer Astrid par la main pour l'amener derrière moi et de tirer une multitude de fois vers la portière passager qui venait de s'ouvrir.
Je n'avais aucune idée de combien d'autres personnes se trouvaient dans la voiture vue qu'elle était banalisée, mais une chose était sûre, il ne fallait pas traîner ici. En penchant la tête, j'avais cependant aperçu quelque chose qui m'avait fait frisonner. Un des gardes portait un logo sur ses vêtements. Quelque chose que j'avais déjà vue auparavant.
"Qu'est ce que... Reste derrière moi."
Il fallait que je sache. Je m'étais avancé vers la camionnette, arme en avant et après avoir ouvert la porte en grand, je m'étais apperçu qu'il n'y avait personne à l'intérieur. C'était rempli d'ordinateurs, de posts its et photos accrochés contre les parois de la camionnette. La plupart des photos représentaient la jeune femme avec un "Wanted" d'indiqué dessus.
"On s'en va, maintenant."
On était sortit de la camionnette et j'avais entendu au loin deux voitures arriver à vive allure. Elles aussi avaient les vitres teintées. Peut-être qu'on pouvait leur emprunter leur camionnette pour fuir, car sur une plage, on était trop facilement à découvert et j'étais un peu trop fatigué pour me téléporter immédiatement. On était monté à bord, direction l'horizon. J'espérais qu'on arriverait à les semer, car il ne devait plus rester beaucoup de balles dans mon arme et on n'avait pas songé à en récupérer d'autres sur les cadavres à terre. Une chose était sûre, si c'était encore lui qui avait un rapport avec ça, je le tuerai cette fois ci ! Trop c'était trop !
Astrid Littlefoot
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J'étais trop choquée pour pleurer. Des hommes cagoulés étaient venus de nulle part et avaient tiré sur Jeremiel. Il était tombé en cendres que le vent s'était empressé de balayer. Puis, les hommes m'avaient emmenée vers une camionnette toute noire. Je n'avais pas tenté de résister. Que pouvais-je faire, de toutes façons ? Je craignais bien trop de recevoir des balles. Ca avait l'air de faire mal. Non, j'étais juste en état de choc. Complètement traumatisée par la mort de mon ami. C'était le bon mot ? Traumatisée.
Je ne voulais pas croire qu'il soit parti pour toujours. En poussière. Mélangé au sable. Non, je venais juste de perdre Maman à nouveau. Il ne pouvait pas m'avoir quittée lui aussi.
Subitement, il apparut. Si vite que je crus à une hallucination. J'écarquillai les yeux. Pourtant, impossible de l'avoir simplement imaginé, car un des hommes tomba assommé. Il se matérialisa plus loin, armé, et tira sur deux autres personnes. Il m'attrapa brusquement la main pour me placer derrière lui et tira sur la portière de la camionnette. Je plaquai mes mains contre mes oreilles car cela faisait beaucoup de bruit.
La portière cabossée coulissa, révélant quelques ordinateurs et des photos de moi sur lesquels il était écrit "Wanted". J'ouvris des yeux ronds comme des billes. Pourquoi en avait-on après moi ? Est-ce que j'avais fait quelque chose de mal ? Très anxieuse, je montai sur le siège passager du véhicule alors que Jeremiel prenait place face au volant. Il garda l'arme sur ses genoux et démarra en trombe. J'en fus plaquée contre mon siège. A tâtons, je cherchais la ceinture de sécurité car j'avais lu le code de la route et j'avais appris qu'il était important de la mettre. Jeremiel n'avait pas l'air de trouver cela utile, par contre.
Je me cramponnai à la poignée de la portière alors que la camionnette prenait rapidement de la vitesse en grognant comme un Dent Tranchante qui n'aurait pas mangé depuis quinze jours.
"Nous sommes suivis." informai-je posément Jeremiel après avoir remarqué deux voitures dans le rétroviseur.
Ma voix calme me surprenait énormément. Je devais être trop choquée pour réagir normalement. Pourtant, mon coeur battait si fort que je craignais qu'il ne sorte de ma poitrine. Peut-être finirais-je avec le coeur sur la main ? J'avais lu cette expression quelque part et l'avais trouvée très jolie.
Les roues de la camionnette patinaient dans le sable, mais Jeremiel parvint à nous faire quitter la plage, nous emmenant sur la route dans une embardée particulièrement sportive. Et il n'avait toujours pas mis sa ceinture de sécurité.
"On nous suit encore."
Les voitures nous filaient à vive allure. Je n'aimais pas ces monstres de métal. J'évitais le plus possible de monter dans un véhicule à moteur. Je ne m'y sentais vraiment pas à l'aise. En plus, les émanations de carbone étaient vraiment très déplaisantes. La couche d'ozone n'appréciait pas non plus.
Je jetai un coup d'oeil à Jeremiel qui lançait des regards frénétiques dans le rétroviseur de temps à autre, les mains crispées sur le volant. J'esquissai une petite moue réprobatrice, et n'y tenant plus, j'enlevai ma ceinture et m'allongeai pratiquement sur lui pour attraper sa ceinture de sécurité. Il poussa un cri de protestation et je sentis la camionnette faire une embardée. Je me cramponnai à sa jambe pour ne pas tomber.
"Ta ceinture." expliquai-je en passant cette dernière autour de sa taille et en la fermant. "C'est dangereux de conduire sans."
Une fois fait, je me rassis correctement sur mon siège et me rattachai. Je fixai l'horizon d'un air pensif, avant de tourner la tête vers lui.
"Je ne veux pas que tu tombes de nouveau en cendres. On ne sait pas... peut-être qu'un jour tu pourrais mourir pour de vrai. Et... je ne veux pas."
Je me mordis les lèvres, réfléchissant à une solution pour qu'il ne lui arrive rien.
"Tu devrais arrêter la camionnette. C'est moi que ces inconnus veulent, et je sais pour quelle raison. Ils vont prélever mon ADN afin de créer des dinosaures. Ca me paraît logique. J'ai vu ça dans un film que Lily m'a montré. Il faut les laisser faire. Tu imagines ? Albert ne sera plus tout seul. Et... moi non plus."
Même si je me sens vraiment bien quand tu es près de moi. pensai-je tout au fond de ma tête.
Pourtant, cela ne suffisait pas. Je voulais des amis à écailles.
"Ils ont été méchants avec toi parce qu'ils savaient que tu me protégerais, mais tu n'es pas obligé de le faire. Il ne me feront aucun mal."
J'en étais persuadée. Ils avaient des photos de moi car ils voulaient concrétiser leur rêve, qui était le mien aussi. Hélas, Jeremiel n'avait pas l'air de vouloir me livrer à eux. Au lieu de ralentir, il avait accéléré. Alors, je baissai les yeux sur les différents leviers qui se trouvaient entre nous. Tout cela permettait de faire avancer ou stopper le véhicule. J'avais appris tout ceci dans le code de la route.
Même si je sentais que c'était mal, je posai ma main autour du levier du milieu et le redressai subitement. Un bruit terrible envahit mes oreilles.
Je sus aussitôt que je n'aurais pas dû faire ça, mais il était trop tard.