Cela faisait maintenant près de deux semaine que Mary Margaret avait emménagé chez Nolan et tout se passait à merveille. Ce jour là, Nolan avait décidé d'emmener les enfants avec lui au zoo, histoire de leur faire prendre l'air. Il avait proposé à sa compagne de venir avec eux mais elle avait tellement à faire, comme corriger les copies de ses élèves qu'elle avait refusé. Et puis elle avait aussi omis de dire qu'elle voulait aussi réserver une table au restaurant le soir même pour fêter comme il se devait le déménagement, en tête à tête. Ne restait plus qu'à lui trouver quelqu'un pour garder les jumeaux.

Elle avait tout de suite pensé à Regina. Après tout, elle était la marraine de Lily-Rose. Et puis, elle lui devait bien ce genre de chose non ? D'autant plus qu'Henry était de plus en plus distant avec elle, avec cette histoire de grossesse. Alors évidemment Regina avait accepté la chose et devait récupérer les gamins au zoo. Ce qui éveillerait la curiosité de Nolan mais passons...

Parce qu'après deux bonnes heures de travail intense et de relecture des contrôles de ses élèves, Mary Margaret était enfin libre. Et elle avait une idée de ce qu'elle voulait faire. Cela faisait en fait un moment qu'elle n'avait pas rendue visite à son amie Anastasia. Et maintenant qu'elle en avait le temps, elle comptait bien lui rendre une petite visite.

C'est donc vêtue chaudement - parce qu'il faisait encore un peu frais à Storybrooke, que la jeune femme arriva donc devant la porte de la maison de son amie et frappa. Et elle resta donc là, attendant que l'on lui ouvre. C'était presque sûr et certain qu'Anya serait ravie !

Anastasia ne se lassait pas de son rôle de maman. Abigaëlle était à croquer et tout le monde le lui disait - à raison. Une vraie merveille. Même le chenil de Dimitri s'en était immédiatement rendu compte. Et comme les chiens n'avaient pas oublié d'être intelligents - ce qu'on ne pouvait malheureusement pas imputer aux heures de dressage de Dimitri même s'il avait fait des merveilles de ce côté là - et de prendre un soin tout particulier lorsqu'ils jouaient avec Abigaëlle.
Très vite, la petite avait montré des signes d'affection immenses pour ses amis à fourrure et notamment Hoover qui suivait la mère et la fille comme son ombre. Winston également se montrait plus insistant depuis le départ forcé de Dimitri. Peut-être se savait-il le préféré de son maître et peut-être se sentait-il le devoir de veiller sur les deux princesses en son absence. Anya se le demandait souvent mais, ne parlant pas chien, ne pouvait guère confirmer ses théories.
Assise par terre au milieu du salon encombré de jouets, Anastasia, Abigaëlle et Hoover jouaient tranquillement depuis une vingtaine de minutes. Abigaëlle était alerte et vive, babillant de plaisir en sentant Hoover lécher ses petites mains potelées. Anya ne pouvait s'empêcher de sourire. Pouvait-on trouver spectacle plus adorable ? Non. Certainement pas.
Cette scène fut pourtant troublée par le ding de la sonnette, qui alerta à la fois les chiens et Abigaëlle, très sensible qu'elle était au moindre bruit inhabituel. Et il faut dire que celui de la sonette l'était car rares étaient les personnes à venir jusqu'à l'orée du bois pour lui rendre visite.
Anastasia n'avait aucune raison d'attendre du monde. Ses clients, elle les rencontraient sur Skype ou, le plus souvent, seulement par emails. Ses amis, elle préférait les voir à l'extérieur et n'avait invité personne, de toute façon. Daven et Anita s'annonçaient toujours avant de passer, à l'exception du pétage de câble de la lionne suite à la désertion de son amoureux. Marie, pour sa part, posséder le double des clés. Quant à Dimitri, c'était impossible que ce soit lui, même si sa fiancée l'aurait souhaité plus que tout au monde.
Anya était donc intriguée mais avant tout surprise. Ceci étant dit, du moment que ce n'était pas Aloysius Black, elle se sentait à même de gérer.
- On va ouvrir la porte, mon bébé ? demanda t-elle à Abigaëlle en la prenant dans ses bras.
Il n'y a pas si longtemps, cette idée ne lui serait jamais venue à l'esprit. Anastasia aurait d'abord allongé son bébé dans son berceau, fermé la porte de la nurserie et serait seulement allée ouvrir après. Mais le temps avait fait son œuvre et la rouquine avait fini par comprendre que, non, le monde entier ne leur voulait pas de mal. En fait, en dehors du docteur Black, les gens avaient l'air assez normaux, presque ennuyeux. Abigaëlle ne risquait sûrement pas de mourir car un tueur n'aurait pas pris la peine de sonner.
Forte de cette conviction, Anastasia déverrouilla la porte et l'ouvrit. Aussitôt, avant même d'apercevoir la visiteuse, la jeune femme sentit le froid mordant de mars parcourir son échine et resserra son étreinte autour d'Abigaëlle. Puis la porte se trouva suffisamment ouverte pour qu'elle aperçoive l'une de ses vieilles amies princesses :
- Mary Margaret ! s'écria t-elle, surprise. Entre vite, on gèle, j'aimerais pas attraper la mort, intima t-elle presque aussitôt sans même demander ce qui l'amenait.
Anya s'empressa de fermer la porte derrière Snow qui l'attendait dans le vestibule.
- Alors ? que me vaut ce plaisir ? demanda t-elle, les joues rosies par le froid tandis que le chenil de Dimitri venait à la rencontre de l'invitée.
Lui accordant un sourire amical, elle lui fit signe d'entrer dans le salon, omettant pourtant de prévenir que des jouets jonchaient potentiellement le sol.

Mary Margaret attendait patiemment dans le froid mordant des alentours de la forêt qu'Anastasia ne vienne lui ouvrir. Bon, a bien y penser, la princesse était un peu stressée par le fait qu'elle n'était pas tellement à l'abri. Et si elle n'était pas aussi bien éduqué, elle aurait sûrement tambouriné à la porte d'Anastasia pour la presser de la faire rentrer. C'était étrange de voir à quel point Eden l'avait dégoûtée de la forêt...

La porte finit alors par s'ouvrir de moitié, sur une Anastasia... Tenant un bébé trop mignon dans les bras. Alors le visage de Snow s'illumina d'un sourire. Même si dans le fond elle était profondément vexée que son amie ne lui ait pas dit qu'elle avait accouchée. Ou alors, elle avait loupé un épisode ?

Sur l'invitation de l'impératrice, Mary Margaret fit son entrée dans la maison, se faisant accueillir par les chiens de la famille, avant que la rousse ne les rappelle à l'ordre puis ne demande à l'institutrice ce qui lui valait ce plaisir.

- Et bien je passais dans le coin, donc je venais aux nouvelles.

Et n'était-ce pas ce que faisaient des amis, normalement ? La brunette sourit donc à la rouquine, avant de s'approcher de la petite fille qui semblait déjà très vive pour son âge.

- Elle est vraiment trop mignonne dis donc. Toutes mes félicitations à la maman.

Venir aux nouvelles. C'était une attention tellement innocente qu'Anya en fut presque surprise. Et pour cause, ces derniers mois, les gens étaient rarement passés chez elle pour "venir aux nouvelles", comme le disait si bien Snow. D'abord il y avait les journalistes et le curieux, avides d'approcher la compagne du presque meurtrier de Clarisse White. Puis il y avait eu Sarah, une cousine longtemps perdue bien décidée à renouer le contact (alors que la rouquine ne se rappelait pas d'elle) et finalement une Anita hors d'elle à la recherche d'un Puka disparu. Que personne n'avait retrouvé, d'ailleurs. Alors voir débarquer Mary Margaret, la bouche en cœur, la voix posée et le sourire aux lèvres, oui, c'était déconcertant.
Mais Anastasia avait été bien éduquée et l'avait fait entrer immédiatement non sans lui indiquer de passer au salon.
- Ca me fait plaisir de te voir, déclara t-elle maladroitement.
Non pas qu'il s'agissait d'un mensonge. Snow et Anya s'étaient toujours bien entendues, comme si les princesses étaient toutes faites pour être copines - au détail près que Snow était finalement devenue reine. Mais la rouquine savait qu'elle n'avait pas été particulièrement sociable ces derniers mois. D'ailleurs, elle n'avait pas manqué d'apercevoir le regard surpris de Mary Margaret lorsque ses yeux s'étaient posés sur Abigaëlle : comme beaucoup de ses connaissances, elle n'avait pas été prévenue de la bonne nouvelle, notamment parce que cette bonne nouvelle avait atterri en plein cauchemar. Mais ça, Mary-Margaret s'en doutait probablement. Elle avait été mère avant elle, alors elle pouvait probablement juger de l'âge de la petite d'un seul regard. De plus, elle avait très certainement lu les journaux, comme le reste de la ville.
- Désolée de ne pas avoir donner de nouvelles. J'ai... été occupée. Les faire-parts de naissance, c'est pas vraiment mon truc. Et puis, je voulais la garder juste pour moi. Abigaëlle. Merci, à propos. C'est vrai qu'elle est à croquer... Et tes enfants, tu ne les as pas emmenés ? Oh tu veux peut-être boire un truc aussi ? Désolée je manque aux devoirs d'une dame... Pourtant j'ai été éduquée pour être l'hôtesse parfaite. Faut croire que c'était pas fait pour moi. Du thé, donc ? ou autre chose ? demanda la rouquine en se relevant, déjà à moitié dans la cuisine.

C'était tout naturel pour la princesse de venir aux nouvelles de ses amis. Et puis après tout, Anastasia avait été là pour elle quand tout n'allait pas, non ? Elle lui était donc redevable. Et puis de toute manière, elle n'avait rien d'autre à faire. Alors autant passer un moment agréable en compagnie d'une amie !

- J'espère que je ne te gêne pas. Tu avais l'air occupée, non ?

De toute manière, Snow savait très bien qu'on était toujours occupée lorsqu'on avait des enfants. Elle en faisait l'expérience tous les jours avec les jumeaux. Heureusement que Nolan était là pour l'aider. Comme aujourd'hui où il était parti avec eux en promenade.

- Abigaëlle ? C'est un prénom hors du commun pour une petite fille spéciale.

Oh oui, ça, elle n'en doutait pas un instant : la petite fille de Dimitri et Anastasia risquait de faire de grandes choses dans la vie. Enfin, pour le moment, à en juger par l'état du sol du salon, jonché de jouets, elle n'aspirait qu'à s'amuser, comme tout enfant de son âge.

- Non, Nolan a amené les enfants en promenade au zoo.

Bon, en tout cas, elle venait de prendre place dans le canapé du salon, alors qu'Anastasia repartait vers sa cuisine, sa fille toujours dans ses bras, en lui demandant si elle voulait boire quelque chose. Sauf que le thé n'était pas vraiment la chose préférée de la princesse, à vrai dire :

- Tu n'aurais pas plutôt du chocolat ?

Voilà, la commande était passée. Maintenant, en attendant la grande impératrice, la jeune femme observait les lieux, tout en se demandant où pouvait bien être passé Dimitri. Car après tout, ces derniers jours, elle n'avait pas vraiment eu le temps de lire le journal de la ville à vrai dire...

- Tu ne me gênes pas, l'avait rassurée Anya, gratifiant Snow d'un sourire un peu plus convaincant. A vrai dire je jouer avec Abigaëlle. Je travaille moins depuis qu'elle est là. Ou disons que je travaille à être maman, avait t-elle ajouté en embrassant le front chaud de son bébé.
Polie, Mary Margaret avait alors émis un compliment sur le prénom d'Abigaëlle - et plutôt un sacré compliment. Dimitri n'aurait sans doute pas mieux dit, étant donné qu'il avait imposé le prénom à son esprit. Même si c'était par le plus grand des hasards. C'était un joli hasard, digne de ceux qui avaient poussé Anastasia et Dimitri dans les bras l'un de l'autre.
- Merci, s'était contentée de répondre la jeune femme, rose de plaisir. Abigaëlle est hors du commun, je peux te l'assurer. Même si tu vas sans doute me dire que toutes les mamans disent ça.
Mary Margaret en était alors venue à parler d'elle et de ses enfants, ce qui arrangeait Anya. Elle n'aimait pas que toute l'attention soit concentrée sur elle et était mal à l'aise quand on parlait trop de son bébé, se demandant parfois si on la convoitait. Une vraie louve protectrice. Anastasia avait peine à y croire. Elle sortit cependant vite de cette réflexion quand Snow mentionna un nom qu'elle n'avait jamais entendu auparavant.
- Nolan ? releva t-elle, le front plissé, déjà à demi dans le couloir. Tu n'étais pas avec... comment il s'appelait déjà... Eden ? cria t-elle depuis la cuisine en s'affairant à préparer un chocolat. Attends je vais pas t'entendre, je finis de préparer et tu me raconteras ! cria t-elle encore.
Les chocolats, Anya n'en faisait jamais. D'ailleurs, elle ne savait pas par quel miracle elle avait de quoi en faire. Probablement l'intervention du Saint-Esprit. Ou sa grand-mère. Peut-être qu'elle en buvait des fois ? Anya n'avait pas fait attention.
Quelques minutes plus tard, la rouquine apporta un plateau chargé de deux tasses : une de thé et l'autre de chocolat. Puis elle retourna à la cuisine et récupéra Abigaëlle qu'elle avait momentanément assise dans sa chaise haute, aimant bien l'avoir auprès d'elle quand elle cuisinait. Une fois assise en face de Snow, elle reprit :
- Donc. Ce Nolan. C'est qui ?
Avec un peu de chance ce sujet allait suffisamment les occuper pour qu'on ne reparle pas de la vie d'Anastasia.

Les deux princesses étaient donc réunies pour discuter de banalité et d'autres. Des banalités qui firent tout de même sourire Snow. Parce qu'elle même savait très bien ce que cela impliquait d'être mère.

- Je comprends, c'est un travail à temps complet. Et encore, tu n'en as qu'un seul toi. Imagine si tu avais eu des jumeaux !

Oui, parce qu'avec des jumeaux, la vie était bien plus active. Et Mary Margaret n'avait pas eu l'occasion de s'ennuyer depuis près d'un an et trois mois à vrai dire. Elle ne pu s'empêcher de sourire encore plus lorsque son amie lui répliqua qu'Abigaëlle était une petite fille hors du commun. Elle ne rajouta cependant rien. Car elle ne voulait pas créer de guerres avec l'impératrice, en disant que ses enfants étaient encore plus hors du commun que la petite dernière.

Anya lui proposa donc de boire quelque chose et la princesse sauta sur l'occasion pour demande un chocolat chaud. La traductrice se leva donc pour se rendre dans la cuisine, lui demandant qui était Nolan. Evidemment, elle n'était pas au courant. Parce que la dernière fois, elle était en couple avec Eden...

- Disons juste qu'Eden est parti et que je n'ai plus de nouvelles de lui.

Et que c'était bien mieux ainsi d'ailleurs, mais passons. Elle resta donc silencieuse, observant les lieux en attendant Anya qui revint avec les deux tasses, puis repartit chercher sa fille, avant de s'installer à ses côtés. Attendant que son chocolat refroidisse un peu avant d'y goûter, Mary Margaret expliqua alors :

- Nolan et moi, on est ensemble depuis Noël en fait.

Elle attrapa alors sa tasse de chocolat, en buvant une gorgée, avant de finalement se brûler la langue sans le vouloir et de reposer la tasse, en questionnant, en toute innocence et sans savoir qu'elle avait mis les deux pieds dans le plat :

- Et toi ? Comment ça va avec Dimitri ?

Anya était persuadée qu'elle aurait adoré avoir des jumeaux. Si Dimitri avait été là pour la seconder. Abigaëlle, bien qu'adorable, avait besoin d'attention presque constamment et n'avait pas fait ses nuits immédiatement. Et sa maman lui donnait tout l'amour et toute l'attention dont elle avait besoin, qu'il fasse nuit ou qu'il fasse jour. Mais deux bébés, seule, elle n'aurait pas pu. Bien sûr, elle s'était contentée d'un sourire complice, laissant la remarque de Snow se perdre dans le flot de leur conversation. Inutile de préciser qu'elle était une mère célibataire 23h sur 24. La jeune femme estimait se débrouiller bien et donner à sa fille tout ce dont elle avait besoin. Le reste ne regardait qu'elle et Dimitri.
Nolan était un sujet bien plus passionnant, Anya en était persuadée. Pourtant, quand elle se rassit auprès de son amie, disposant à boire et à manger comme la parfaite hôtesse que Vladimir avait un jour fait d'elle, la rouquine trouva Snow bien évasive. Et d'autant plus intrigante.
Donc Eden, le précédant compagnon de Mary Margaret, était parti sans donner de nouvelles. Ca, c'était bien un homme, tous des bébés. Et des lâches. En l'occurrence, cependant, Anastasia se félicitait de savoir Eden loin de Mary Margaret et loin de tous tout court. Elle ne connaissait certes pas cet homme mais avait eu le loisir d'apprendre ce qu'il avait fait et d'en conclure qu'il n'était pas un modèle paternel pour leurs enfants, ni pour personne. Nolan était probablement une personne plus stable, ou alors Snow avait de drôles de goûts en matière de compagnon !
Hochement doucement la tête d'un air attentif, l'ancienne impératrice ne fit part d'aucune de ces réflexions internes. Snow n'avait probablement pas besoin d'entendre ça. Ni envie. Et, intelligente qu'elle était, était probablement consciente qu'Eden n'était pas une perte, loin de là. Anastasia la laissa donc poursuivre, faisant sauter Abigaëlle sur son genou droit.
Mais Mary Margaret ne donna pas beaucoup plus de détails, en fin de compte. Trop polie pour s'éterniser sur son cas, elle demanda machinalement des nouvelles de Dimitri. Evidemment, songea la rouquine. Pourquoi Snow ne pouvait-elle pas se montrer plus bavarde ? Et pourquoi le téléphone ne pouvait-il pas sonner quand on avait besoin de lui pour introduire un divertissement dans la tête de Mary Margaret ? Anya regrettait d'avoir ouvert. Pourquoi personne ne pouvait s'empêcher de poser la question ?
- Il va bien, répondit-elle d'un ton assez neutre.
Il avait l'air d'aller bien, du moins. Anya ne demandait jamais réellement mais avait l'impression qu'il avait moins de cernes ces derniers temps.
- Il est aussi fou d'Abigaëlle que moi, c'est notre petite merveille à nous. Nolan doit apprécier tes bébés pour les emmener au zoo sans toi. C'est chouette. Tu es bien tombée. Je crois que Dimitri voudra lui apprendre à s'occuper des chiens quand elle sera plus grande. On a déjà un zoo à la maison, inutile de sortir, blagua la rouquine.
Pour le moment elle n'avait pas eu à mentir ni à parler des sujets qui fâchent. Dimitri n'aimait pas se projeter et n'avait jamais réellement parlé de ce qu'il aimerait faire avec leur enfant quand elle serait plus grande. Mais il aimait les chiens, c'était certain, et ferait sûrement tout pour partager cette passion avec sa descendance. Et puis ce détail permettait de parler du zoo, de Nolan, des jumeaux de Snow. C'était le sujet parfait. Un terrain neutre, banal, facile.

Si Snow restait aussi évasive, c'était parce qu'elle avait peur de savoir ce que les autres pensaient de cette nouvelle relation. Parce qu'elle savait très bien que lorsqu'elle était avec Eden, les gens ne pouvaient pas s'empêcher de juger. Et elle ne voulait pas qu'on juge de sa relation avec Nolan. Et puis en plus un détail avait capté son attention : Dimitri ne semblait pas être là... Alors, pour ne pas s'éterniser sur son cas, elle demanda des nouvelles de ce dernier. Et Anya ne sembla pas s'éterniser non plus sur le cas de son compagnon. Et Snow mit alors les deux pieds dans le plat :

- Il n'est pas là ?

Bon, en tout cas, la rouquine semblait déjà passer sur un autre sujet de conversation puisqu'elle se mit à parler du fait que Nolan devait aimer les enfants pour passer du temps avec eux au zoo. La princesse ne pu alors s'empêcher de sourire. Bien sûr que Nolan aimait les gamins. Et les jumeaux lui rendaient bien aussi...

- Lily-Rose l'appelle déjà papa. Le pauvre Nolan ne s'en est d'ailleurs pas remis.

Bon en tout cas, c'était certain que la famille de l'impératrice ne manquait pas d'animaux. Et qu'Abigaëlle pourrait s'amuser sans devoir aller au zoo.

- C'est vrai qu'avec tous les chiens, la petite ne s'ennuiera pas. Les chiens ne sont pas agressifs avec elle ?

Effectivement, Dimitri n'était pas là. Mais pourquoi en rougir ? Il aurait parfaitement pu être au travail. C'était ce que les gens normaux faisaient, non ? Aller au travail. Et Dimitri était de ceux qui s'investissent beaucoup. Aussi, il n'était pas rare de le voir rentrer tard - voire très tard - ou encore de retourner au journal le weekend. Ca ne pouvait pas être plus suspect que ça alors Anya s'était contenté d'un hochement de tête avant de passer à la suite. Les gens ont le droit de sortir de chez eux, après tout ! Dans tout Storybrooke, elle devait bien être la seule à travailler à domicile, d'ailleurs.
La rouquine se satisfit rapidement de son habile transition : quand elle parlait de ses enfants, Mary Margaret rayonnait. C'était sans doute un truc commun à toutes les mamans. Quant à Nolan, il avait l'air d'un type bien. L'adaptation de Lily-Rose à sa présence était un argument plus solide que n'importe quel discours en la faveur du jeune homme. La petite ne lui aurait jamais accordé une aussi grande importance s'il n'en avait pas été digne, Anya en était persuadée.
Riant de bon cœur de l'anecdote, la jeune femme ne doutait pas du choc de Nolan, tout comme elle imaginait le bonheur retrouvé de Snow. Tout est bien qui finit bien, songea t-elle un peu naïvement en dépit du monde dans lequel ils avaient atterri.
- Rassure toi, le chenil adore Abigaëlle. Je dirais que Hoover se prend pour sa nounou parce qu'elle la suit partout et que Winston s'est donné pour mission de la protéger.
Entendant son nom, Winston releva la tête et vint se poster près du bébé et d'Anya, comme pour confirmer les dires de la princesse russe. Un vrai soldat au garde à vous. Assurément, Dimitri avait fait un sacré travail et ferait encore des merveilles en élevant leur fille. Quand il serait rentré, bien sûr. Et il rentrerait, c'était certain. Bientôt. Mais avant que son visage ne se voile de tristesse, la jeune femme, contente de sa démonstration, reprit :
- Tu vois, totalement inoffensifs. Dimitri a vraiment un truc avec les chiens dans ce monde. Avant ce n'était pas le cas, il détestait Puka, le petit chien qui me suivait partout. Comme quoi, tout arrive. Il n'était pas ravi-ravi quand je suis tombée enceinte et maintenant il est fou d'Abgaëlle. Que veux-tu, les hommes sont tous des bébés, conclut la rouquine, fière de pouvoir ressortir son jingle préféré.
Satisfaite, elle reprit son thé en train de tiédir et vida sa tasse avant de la reposer dans un bruit mat sur la table basse. Mary Margaret ne pourrait qu'approuver cette dernière remarque. C'était certain.