Anastasia s'était simplement contentée de hocher la tête lorsque Mary Margaret avait demander si Dimitri n'était pas là. Peut-être était-il encore en train de travailler ? Après tout, le métier de journaliste devait prendre pas mal de temps, non ?

La conversation ne s'éternisa donc pas tellement sur Dimitri, mais sur les chiens et leurs relations avec la petite fille. Et comme Anastasia le démontra si bien, les chiens étaient très obéissants. Et il ne faisait aucun doute qu'ils ne feraient aucun mal au bébé.

- Ils ont l'air d'être biens dressés.

Et à priori, c'était Dimitri qui s'était chargé de les dresser, d'après les dires de l'impératrice. Mary Margaret écouta donc le discours de son amie, buvant son chocolat chaud jusqu'à la dernière goutte, manquant de s'étrangler lorsque la rousse finit par dire que les hommes étaient tous des bébés. Alors là, elle avait tord...

- Ça dépend des hommes...

David et Eden par exemple, étaient des bébés. Pas capable d'accepter leurs responsabilités ou lâches au point de fuir après un passage dans un autre monde... Nolan, lui par contre, n'était pas de ce genre là, loin de là...

- Nolan n'est pas du genre à ne pas assumer ses conneries. Même quand on attérit dans des mondes différents il ne baisse pas les bras.

Il n'y avait qu'à voir dans le monde de Tomb Raider, tout ce qu'il avait fait pour elle. Tout ça sans jamais broncher une seule fois.

Comment ça Mary Margaret n'applaudissait pas des deux mains cette réflexion quasi philosophique sur les hommes ?! C'en était presque décevant. Bien sûr que tous les hommes sont des bébés ! C'est presque ce qui fait leur charme. Presque... En tout cas, ça n'empêche pas de les aimer et Anya en savait quelque chose !
Grands dieux ce qu'elle pouvait l'aimer, son russe horripilant ! A perdre la raison, qu'elle l'aimait. Et d'ailleurs, il lui avait semblé perdre la raison pendant un moment avant qu'elle ne retrouve la foi et la force de se battre pour leur famille, envers et contre tous.
Au moins Snow avait-elle approuvé en partie les dires de l'ancienne impératrice. D'ailleurs, elle possédait probablement de bons exemples à faire valoir dans le domaine, Eden sans doute en tête.
Anastasia n'avait pas rencontré cet homme - et n'en avait jamais eu l'intention - mais pouvait sans trop de peine imaginer la lâcheté dont il savait faire preuve. Quant à David, elle avait préféré ne jamais demander. Il aurait dû être le véritable amour de Snow. Tous les royaumes avaient été invités à la célébration. Tout le monde avait entendu parler de leurs combats. Et tout le monde avait atterri à Storybrooke à cause de l'une de ces batailles, justement.
Anya avait toujours cru leur amour plus fort que tout, même que la mort. Mais c'était la vie, finalement, qui les avait séparés. Peut-être que les princes charmants n'étaient pas faits pour le monde réel. Mais de ça, Anastasia se fichait bien à titre personnel, elle qui avait élu un simple garçon de cuisine.
- Nolan a l'air d'un chic type, vraiment, reprit Anastasia pour ne pas se laisser submerger par l'intense réflexion que son esprit commençait à mener. Lui, il faudra que tu me le présentes ! D'autres mondes, tu dis ? Ca veut dire que tu es repartie de Storybrooke à un moment donné ? Ca aussi, va falloir me raconter. Je m'aperçois que je n'ai jamais bougé d'ici depuis la fin du sort noir. Fut un temps je traversais des continents entiers et maintenant je me contente d'une petite ville paumée ! Mais c'est chez nous maintenant et je n'ai jamais voulu plus qu'un chez moi. Je l'imaginais différent, c'est vrai et j'imaginais que Dimitri n'aurait pas de grosses conneries à assumer mais bon... Tu as du lire les journaux ces derniers mois, inutile de te faire un dessin. Il n'en reste pas moins un homme formidable, assura la rouquine avec force de conviction en berçant une Abigaëlle qui commençait doucement à somnoler.

Anastasia avait l'air profondément déçue que Mary Margaret n'ait pas approuvé ses dires, au sujet des hommes. Certes, certains étaient de vrais bébés, mais d'autres étaient de vrais héros. Nolan en particulier était un vrai héros. Alors pourquoi applaudir le commentaire de la rouquine ?

L'impératrice finit alors par dire qu'elle aimerait bien rencontrer Nolan, ce qui fit sourire la brune. Elle se ferait un immense plaisir de lui faire rencontrer son homme, un de ces jours. Et à l'abri de la foule aussi.

- Et bien, si l'envie t'en dis, tu n'as qu'à passer un soir, chez nous. On pourra discuter tranquillement autour d'un dîner. Et Dimitri est bien évidemment invité aussi.

Sans savoir qu'elle venait de commettre une bourde, la brunette avoua alors qu'elle avait été transportée dans d'autres mondes, ce qui éveilla la curiosité d'Anastasia. La maîtresse d'école ne pût s'empêcher de rire, avant d'énoncer alors, en comptant sur ses doigts :

- Et bien il y'a eu Lémuria, où nous avons combattu une sorcière capable de se changer en dragon, avec Pascal, Athéna, David et Regina. Puis ensuite, Poudlard, où un psychopathe nommé Tom Jedusor a joué avec chacun de nous et où Nolan m'a sauvée, puis enfin... a jungle de Tomb Raider... Je ne t'en parle même pas, c'était tellement horrible... Vraiment, je préfère ma petite ville paumée ! Ah et ne parlons pas de ma dernière expédition dans la forêt enchantée avec Regina et Ruby...

En tout cas, elle n'avait pas tellement eu le temps de se mettre au courant des actualités de la ville en lisant le journal. Parce qu'entre le retour de David, l’emménagement chez Nolan, l'école, les sorties avec Emma, les cours de magie avec Regina et la crise d'Henry, elle était pas mal occupée. Elle se mordit donc les lèvres, avant de dire, embêtée :

- A vrai dire, je ne suis pas vraiment au courant des dernières nouvelles... Il s'est passé quelque chose de grave ?

Un dîner ? Carrément ? C'était tellement formel... Heureusement, Anastasia aimait bien manger. Elle avait tout particulièrement apprécié de cuisiner aux côtés d'Aloysius Black, près d'un an plus tôt, pour les 23 ans de Dimitri. Et puis elle avait vu la tête de son fiancé, compris qu'il ne voulait pas qu'elle rencontre son ami psychiatre et saisi que cet homme était un dangereux psychopathe, en fin de compte. Mais il cuisinait bien, il fallait bien lui reconnaître ce talent. Aloysius Black était clairement meilleur qu'Anya, quoique la jeune femme soit une cuisinière honorable.
Mary Margaret cuisinait probablement très bien aussi. A moins que ce ne soit Nolan qui s'en occupe ? Et pourquoi déjà y penser ? Dimitri n'était de toute façon pas disponible pour ça. Pas maintenant, du moins.
- Ca serait sympa, oui ! Je t'appellerai pour en reparler. Inutile de prévoir quelque chose sans concerter chaque partie impliquée, commenta t-elle factuellement.
Toujours aucune mention de la prison et, évidemment, aucun mention du côté asocial de Dimitri. De toute façon, pour lui faire plaisir, il dirait oui à un dîner, même dans six mois. Anya n'aurait qu'à faire ses grands yeux, au pire. Il dirait oui. Mais d'abord il devait sortir de prison. Ce n'était qu'une question de timing, voilà tout.
Ramener la conversation sur Snow. C'était le plan et la rouquine s'y tenait. Avec les voyages de Mary Margaret, elles auraient sûrement de quoi faire pendant un moment. Mais Anastasia ne s'était pas attendue à de telles aventures, loin de là !
Visiter un monde c'était une chose, c'était déjà bien, probablement assez palpitant. Mais quatre ? Anya comprenait mieux que Snow ait besoin de compter sur ses doigts afin de ne rien oublier. Lémuria ? Connaît pas. Poudlard, en revanche, Anya connaissait. Mais comment son amie avait-elle atterri là bas ? Et Tomb Raider ? Et... la forêt enchantée ? Mary était donc rentrée chez elle pendant un moment ? Tant de questions se bousculaient dans l'esprit d'Anya qu'elle ne savait pas par où commencer.
- C'est... Waouh. T'en as fait des choses. Comment tu as atterri dans tous ces mondes ? Et pourquoi tu n'es pas restée dans le nôtre ?
Rentrer, c'était l'envie première d'un tas de personnes. Pas réellement celle d'Anya, mais quand même. Snow avait un trône, à l'origine. Des sujets. Un royaume. N'avait-elle pas voulu rester s'en occuper ou n'avait-elle pas pu ? Regina avait été de la partie mais Anya la connaissait et savait qu'elle avait changé. Inutile de l'accuser d'un mauvais trip de méchante reine. Les deux femmes étaient alliées et partaient apparemment à l'aventure ensemble.
Dur de rivaliser dans l'excitation quand on était traductrice, maman et fiancée à un homme accusé de meurtre. Quoique la partie meurtre avait du potentiel. Anya n'avait cependant pas envie d'en parler mais c'était sans compter sur Mary Margaret qui avait bien entendu l'allusion au journal... Sauf qu'elle ne l'avait pas lu depuis un moment.
C'est bien ma veine, songea Anya, agacée. Elle en avait trop dit pour ne pas continuer et donc tout raconter, puisqu'il le fallait. Soupirant, la rouquine se résolut à tout dire :
- Dimitri a tenté de tuer quelqu'un. Ca a fait les gros titres jusqu'à Noël pourtant, t'aurais du tomber dessus, plaisanta t-elle mollement.

Cela faisait tellement longtemps qu'elle n'avait pas invité d'amis chez elle que Mary Margaret avait proposé à Anastasia un dîner, afin de lui présenter Nolan. Et ben évidemment, Dimitri était aussi invité. Parce que la brune ne le connaissait pas plus que cela à vrai dire...

Dans tous les cas, la rousse accepta l'invitation, tout en disant qu'elle la rappellerait pour lui confirmer, dès qu'elle en aurait avertit Dimitri. La maîtresse d'école approuva d'un hochement de tête. Elle aussi devait en parler à Nolan de toute façon, histoire de trouver une date où il ne serait pas de patrouille dans la forêt.

C'est donc perdue dans ses pensées que la princesse fut interrogée par l'impératrice concernant ses voyages dans les différents mondes. Comptant sur ses doigts pour ne rien oublier, Snow lui fit donc le récit de ses aventures, et les questions se mirent donc à fuser, notamment sur le comment du pourquoi elle n'était pas restée dans leur monde d'origine.

- C'était simplement des coups du hasard. Tu sais le genre d'être au mauvais moment au mauvais endroit. Et si je ne suis pas restée dans la Forêt Enchantée c'était parce que je serais restée seule. Nolan n'était pas avec moi. Et les enfants non plus. Et puis personnellement, dirigée un royaume sans peuple, ça ne m'intéresse pas tellement...

Et puis, avouons le aussi, elle avait besoin d'un peu de calme actuellement. Un calme qu'elle avait depuis décembre. Calme relatif tout de même puisqu'elle était tombée quatre fois à travers un portail depuis...Mais peu importait. Parce que la suite... Et bien la suite était quelque peu choquante.

En effet, Anya venait de lui apprendre que Dimitri avait tenté de tuer un homme. Et que cela avait fait la une des journaux jusqu'à Noël. La brunette ouvrit alors la bouche, voulant dire quelque chose, avant de se raviser. Alors ça expliquait l'absence de Dimitri...

- Waouh, j'en ai manqué des choses... Comment ? Pourquoi ?

Oui, pourquoi avait-il tenté de tuer quelqu'un ? Que c'état-il passé en réalité ?

Etre au mauvais endroit au mauvais moment. Haha. Cette analogie bien célèbre avait tout particulièrement résonné dans l'esprit d'Anastasia qui s'était pourtant contentée d'un hochement de tête approbateur, continuant de l'écouter parler de ses aventures. C'était un très bon sujet de conversation, ça. Divertissant, pour commencer, il était aussi très éloigné des préoccupations de la rouquine.
- Et si je ne suis pas restée dans la Forêt Enchantée c'était parce que je serais restée seule. Nolan n'était pas avec moi. Et les enfants non plus. Et puis personnellement, dirigée un royaume sans peuple, ça ne m'intéresse pas tellement... conclut Snow.
Oui, c'était bien vu. Anastasia en savait quelque chose. Jamais elle ne quitterait ce monde ni même cette ville sans Dimitri et leur bébé. Jamais. Même au plus profond du trou, elle n'avait pas essayé de s'éloigner de lui, l'ayant trop perdu pour se mettre elle-même des bâtons dans les roues.
- Tu marques un point, avait sourit la rouquine en se demandant pourquoi elle n'y avait pas pensé toute seule.
Tâcher par tous les moyens d'éloigner Dimitri du centre de la conversation était probablement plus épuisant qu'Anya ne l'aurait imaginé. Et finalement, elle ne tint plus longtemps. A part mettre Snow dehors sans raison et perdre probablement une amie, Anastasia ne pouvait pas faire grand chose, ça allait finir par se voir. Et ça devait sûrement déjà se voir, en fait. Inutile de nier plus longtemps. Mais quand même, Snow aurait pu suivre l'actualité !
La bouche de Mary Margaret formait un O de surprise parfait. Elle tombait des nues, comme Anya en novembre et comme d'autres personnes sûrement. Naturellement, la révélation fit place à son lot de questions. Après un nouveau soupir, Anya raconta ce qu'elle savait... et ce qu'elle voulait bien dire :
- Je ne sais pas comment. Quant au pourquoi, il a été très vague. Mais je sais que tout ceci est la faute d'Aloysius Black, affirma la rouquine, le regard perçant. Inutile de te dire qui c'est, je suppose... Et voilà. Ce sera le seul secret à dévoiler aujourd'hui. Encore du chocolat ?

Mary Margaret avait toujours raison, de toute façon. Alors, lorsqu'Anastasia finit par dire qu'elle marquait un point, la princesse ne pût s'empêcher de sourire. Et puis de toute manière, le monde des contes était loin d'être le meilleur endroit pour vivre à l'heure actuelle. D'autant plus que la dernière fois, de nombreuses sorcières y avaient élu domicile. Alors rester à Storybrooke était peut être plus sage, pour le moment...

- Storybrooke est bien plus calme que le monde des contes en ce moment, tu sais.

A moins que Snow ne soit pas au courant de l'actualité, ce qui était effectivement le cas puisque tout c'était accéléré pour elle ces derniers mois. Elle avoua donc qu'elle n'avait pas eu le temps de lire le journal, avant que l'impératrice ne lui apprenne que son fiancé avait été impliqué dans une tentative de meurtre. Et la maîtresse d'école en resta donc muette de surprise. Alors là, elle ne s'attendait pas du tout à ce genre de révélations...

Tout naturellement, elle demanda donc plus d'explication mais Anastasia n'en savait pas plus. Elle savait simplement que cela avait un rapport avec Aloysius Black... Et Mary Margaret qui pensait encore que Scar s'était repentit...

- Mais... Comment Aloysius peut-il être impliqué là dedans. Je veux dire, c'est le maire, il se doit d'être juste, non ? Et comment Dimitri a t-il pût se faire impliquer là dedans ?

Ca restait encore un mystère à élucider. En tout les cas, cette révélation lui avait un peu couper son envie de chocolat à vrai dire. Elle hocha donc négativement la tête vers Anya, tout en la remerciant tout de même, avant de rajouter alors :

- S'il y a quelque chose que je puisse faire pour toi... Ou pour Dimitri, n'hésite surtout pas.

Peut-être déjà qu'elle pourrait discuter de cela avec Pascal, le shérif de la ville. Après tout, ils étaient amis, non ? Et peut être que lui avait un peu plus d'informations et accepterait de délivrer le fiancé de son amie ? A moins que pour aider cette même amie, elle devrait garder le silence ?

Anastasia aurait tellement préféré interroger Snow sur son assertion sur le monde des contes apparemment plus chamboulé qu'on ne pouvait se l'imaginer. Nul doute qu'elles auraient pu en parler pendant des heures puis se montrer nostalgiques et surtout éviter de parler des problèmes de Dimitri. Mais non, la rouquine n'en avait pas eu l'occasion. Elle l'aurait, une autre fois, mais ce ne serait d'aucune utilité.
Retenant un soupir, Anastasia se cala bien droite dans le canapé, observant Mary Margaret avec attention. Pour le moment, elle ne semblait pas horrifiée ni prête à déguerpir comme si Anya allait lui sauter à la gorge. Et ça, c'était déjà très bien. Un réel progrès. Snow était simplement surprise et interloquée. Fatalement, elle se crut obligée de poser d'autres questions auxquelles Anastasia n'avait pas de réponse à fournir, évidemment. Même si cela partait d'une bonne intention - connaissant Mary Margaret elle voulait sans doute mieux comprendre pour aider son amie - c'était agaçant. La curiosité, ce n'était bien que quand Anastasia en faisait preuve. Dans l'autre sens c'était vite envahissant.
- Je sais simplement que le docteur Black a suivi Dimitri pendant un moment et qu'il est... dangereux ? manipulateur ? très doué pour rendre les gens tarés ?
Anastasia ne voyait pas quoi dire de plus. Ca avait pris le temps mais elle avait finir par sentir qu'il était néfaste pour sa famille. Devenir mère avait peut-être contribué à cette révélation. La jeune femme n'en savait rien et ne cherchait pas à savoir. Elle savait simplement que derrière le charisme d'Aloysia Black se cachait une âme particulièrement noire.
Anya lui adressa un sourire amical, tâchant de la rassurer. Non, elle n'allait pas s'effondrer en larmes dans la seconde. Ca, elle avait passé le mois de décembre à le faire. Non, elle n'allait pas non plus s'ouvrir les veines à la cuillère. Ca, elle n'avait jamais pensé à le faire. Même au fond du trou, elle avait su trouver assez de forces pour chérir Abigaëlle et enrager contre Dimitri, ce qui l'avait maintenue à flot. Depuis, elle allait mieux. Depuis, elle avait commence à comprendre, même si le chemin vers la vérité était encore long.
Mais même avec ça, Mary Margaret avait envie de l'aider. Et l'avait clairement fait savoir, élaborant sans doute déjà un plan d'action, elle qui connaissait tellement de gens haut placés. C'était gentil, oui. Mais dans les faits, elle ne pouvait pas faire grand chose et organiser l'évasion de Dimitri n'était pas une bonne idée du tout. Quant à l'aider elle... pourquoi diable ?
Je n'ai quand même pas l'air désespérée ! pensa Anastasia, choquée. Bon, c'était quand même gentil et Anya avait fait pareil... C'est pourquoi, au lieu de s'énerver elle demeura calme et polie, même souriante :
- Merci... Là tout de suite je n'ai pas de petit boulot à te proposer et ma grand-mère Marie m'aide déjà avec le bébé mais si jamais j'avais besoin de quelque chose, je penserais à toi ! Je te dirais bien que tu peux rendre visite à Dimitri là où il est mais je ne suis pas sûre que vous vous connaissiez assez pour qu'il apprécie. La seule chose de vraiment utile pour toi à faire c'est de te méfier du docteur Black, conclut Anastasia avec force de conviction.

Mary Margaret était littéralement sous le choc de la révélation que venait de lui faire Anastasia. Vraiment, elle n'imaginait pas du tout Dimitri comme un grand criminel. Alors elle avait posé toutes sortes de questions, voulant savoir ce que le brun avait fait pour se retrouver dans ce pétrin. Et tout ce qu'Anya savait, c'était simplement qu'Aloysius était bien plus impliqué qu'il n'y paraissait dans cet événement... Comme quoi, il fallait mieux se méfier de lui...

- Je vois... Dans le genre psychopathe, il y a aussi Aloysius donc...

Il faudrait donc tout faire pour l'éviter. Parce qu'elle ne voulait pas vraiment être dans le même état qu'un an plus tôt... Mais évitons de penser aux choses trop dramatique. Et pour cela, quoi de mieux que de proposer son aide à la russe ? Mais la rouquine ne semblait pas vraiment vouloir son aide à vrai dire. Elle lui conseilla simplement de rester loin du maire, et la brune hocha la tête, avant de se lever, prête à partir, pour laisser un peu de répit à son amie, tout en disant :

- Si jamais tu te sens trop seule, n'hésite pas à venir avec Abigaëlle à la maison. Et si jamais tu veux aussi un moment pour toi, ou pour aller voir Dimitri, n'hésite pas à me laisser ta fille, d'accord ?

Voulant alors lui montrer qu'elle serait là pour elle si jamais elle en avait besoin dans un futur proche - ou lointain - la princesse étreignit donc l'impératrice, avant de caresser la joue d'Abigaëlle doucement et de partir. Parce que visiblement, ce que voulait la rouquine était un peu de calme. Et Snow le comprenait parfaitement...

Spoiler:

Mary Margaret était vraiment une crème... mais ça, Anya ne le lui dirait pas. Snow était prête à l'aider sans émettre de jugement - car Anastasia ne pouvait l'empêcher de penser - avec une certaine abnégation déconcertante. Ses intentions étaient pures et gratuites, des intentions comme on en voyait rarement. Même dans le monde d'où elles venaient, c'était rare.
- Si jamais tu te sens trop seule, n'hésite pas à venir avec Abigaëlle à la maison. Et si jamais tu veux aussi un moment pour toi, ou pour aller voir Dimitri, n'hésite pas à me laisser ta fille, d'accord ? demanda Mary Margaret en lui adressant un sourire sincère.
Elle avait attrapé son manteau et se tenait de l'autre côté de la table basse, prête à partir. Il faut dire qu'Anastasia ne l'avait pas réellement bien reçue, et consciemment, de surcroît. Anya savait être peu aimable quand l'envie lui prenait ou qu'elle voulait se protéger. En l'occurrence, elle avait cherché par tous les moyens à sauvegarder son secret de peur de craquer ou de voir encore un regard empli de mépris et de crainte se poser sur elle.
Au final, Mary Margaret n'avait eu aucune de ces réactions, en dehors du choc somme toute normal en pareille situation. Mieux, elle voulait l'aider. Mais comment ? Et comment accepter qu'elle avait peut-être parfois besoin d'aide ? Anastasia avait toujours été une femme fière, ce qu'elle devait probablement à son rang mais aussi à son passé douloureux et solitaire.
Anya s'était levée à son tour et rendit son étreinte à Mary Margaret :
- Je passerai, c'est promis. Et... merci pour ton offre, ce n'est pas tombé dans l'oreille d'une sourde. J'imagine qu'on a tous besoin d'un peu d'aide ou de soutien, parfois.
Anastasia raccompagna ensuite son amie jusqu'à l'entrée et s'empressa de refermer la porte une fois Mary Margaret sur le perron. Il faisait toujours aussi froid dehors et la maisonnée n'avait vraiment pas besoin de s'enrhumer. Abigaëlle, en revanche, avait besoin d'être changée.

Fin