« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
Il n'y avait jamais rien d'intéressant dans ma boîte aux lettres. Des publicités, des relances de la compagnie d'électricité, de méchantes lettres de la part de mon propriétaire qui souhaitait me voir régler tous mes loyers en retard. Ce n'était pas de ma faute si mon travail ne me permettait pas de recevoir de salaires réguliers. Surtout que la majorité de mon argent disparaissait dans les pièces de tissu pour confectionner les vêtements de mes différentes collections.
Pourtant, ce jour-là, une enveloppe bleue marine attira mon attention. Je la pris entre mes doigts. Le papier était lisse, sans défaut. Mon adresse était écrite en lettres élégantes. Intriguée, je l'ouvris et dépliai le carré de papier bleu foncé à l'intérieur. J'en parcourus les premières lignes et découvris, étonnée, un poème de Paul Verlaine. Il était écrit en lettres rondes et finement calligraphiées, d'une couleur dorée sur le papier bleu. Es-tu brune ou blonde ? Sont-ils noirs ou bleus, Tes yeux ? Je n'en sais rien, mais j'aime leur clarté profonde, Mais j'adore le désordre de tes cheveux.
Es-tu douce ou dure ? Est-il sensible ou moqueur, Ton cœur ? Je n'en sais rien, mais je rends grâce à la nature D'avoir fait de ton cœur mon maître et mon vainqueur.
Fidèle, infidèle ? Qu'est-ce que ça fait. Au fait ? Puisque, toujours disposé à couronner mon zèle Ta beauté sert de gage à mon plus cher souhait.
Je retins mon souffle en voyant noté en bas de page, de la même écriture ronde : Retrouve-moi sous l'horloge, dans la salle du bal, le 24 décembre. Je t'attendrai.
Je relus plusieurs fois le tout, totalement chamboulée par cet admirateur secret. Qui était-il ? Il me tutoyait, donc je le connaissais. A moins qu'il n'ait souhaité rester dans le style du poème ? Comment savoir ?
Toute étourdie, je passai plusieurs heures à terminer de confectionner ma robe. J'avais de toutes façons l'intention d'aller au bal, car j'adorais danser. Même si j'y allais seule, en femme indépendante. Je n'avais aucun besoin d'un cavalier pour être épanouie. Cependant, l'idée d'un admirateur secret... me mettait en émoi, je devais bien l'avouer.
Tout en terminant ma robe, je tentais de trouver de qui il s'agissait. Quelqu'un que je connaissais, ou un bel et sombre inconnu ? Je me piquais plusieurs fois avec les aiguilles, car j'avais bien trop la tête dans les nuages.
Le lendemain, le jour du bal, je passais les dernières heures à faire des retouches et des essayages. J'avais à peine dormi, trop excitée par l'idée d'avoir un admirateur. C'était vraiment tout nouveau pour moi. D'ordinaire, mon côté trop fantasque faisait peur à la gente masculine au lieu de les charmer. Quant à Lounis... mieux ne valait pas y penser. Non, j'étais passée à autre chose. J'avais emmuré dans un coin de ma mémoire ce jour abominable où je lui avais ouvert mon coeur et où tout s'était lamentablement cassé la figure.
Je venais de revêtir ma robe de bal. Elle était d'inspiration Renaissance, dotée de longues manches et d'un corset brodé de petites fleurs argentées. Sa couleur était bleu clair tirant sur l'argent selon les reflets de lumière. Pour parfaire ma tenue, j'avais mis des boucles d'oreilles en argent. Mes cheveux bruns flottaient librement sur mes épaules -oui, j'avais changé de couleur depuis quelques jours, ça me prenait parfois- seulement retenus sur un côté par une pince représentant une biche.
"Que cette nuit soit mémorable." murmurai-je à mon reflet.
Un peu de rouge à lèvres, un trait d'eye-liner, du mascara, et le tour était joué. J'étais devenue une princesse de contes de fées.
Je me rendis jusqu'à la salle des fêtes dans ma Smart vert pomme -je ne vous raconte pas à quel point il est difficile de conduire dans une robe- me garai et sortis de mon véhicule en manquant de déchirer ma jupe.
"Saperlipopette !" jurai-je d'un ton mécontent.
Je claquai la portière d'un coup de talon et me dirigeai vers la salle de bal, toute grelottante car dans ma hâte, j'avais oublié de mettre un manteau. Une fois dans le hall, j'ajustai ma tenue, plaçai une mèche derrière mon oreille et poussai les portes.
De l'autre côté, la fête battait déjà son plein. Des gens dansaient, d'autres discutaient gaiement, d'autres encore sirotaient des cocktails. Des lumières multicolores balayaient la piste de danse et des haut-parleurs émanaient une musique entraînante.
Je n'étais pas habillée pour ce genre de danses, mais d'un côté, je ne pensais pas que l'orchestre allait entamer une volta ou un menuet au cours de la soirée. Autant s'adapter.
Beaucoup de personnes m'observèrent avec curiosité, car eux portaient des tenues plus contemporaines. Chacun son style, na !
La tête haute, je m'avançai dans la salle, cherchant des yeux la fameuse horloge sous laquelle mon admirateur secret m'attendait. Cela faisait très Titanic, j'adorais ça ! J'étais de plus en plus persuadée que l'homme en question me connaissait très bien. Alors, qui...?
Mon coeur s'emballa alors que j'aperçus les contours d'un cadran, un peu plus loin. J'attrapai mes jupes et m'élançai vers l'horloge. Je n'en pouvais plus d'attendre.
Il y avait quelques marches menant à un espèce de petit point de vue sur la salle. Je les grimpai rapidement et me retrouvai nez à nez avec... Zoltan.
Le souffle court, je le dévisageai. Sans comprendre. Non... Non, non, ce n'était pas... Oh, non !
"C'était vous !" dis-je d'un ton saccadé, presque épouvanté. "C'était vous ! Vous m'avez envoyée cette lettre !"
Je sortis l'enveloppe bleue de mon décolleté. Cette lettre, ce poème que j'avais gardé contre mon coeur une journée durant... Alors ce n'était qu'une imposture ? Il s'était moqué de moi comme il savait si bien le faire. Une fois de plus !
Je me reculai de quelques pas, subitement révoltée. Et ce petit sourire qu'il arborait n'en était que plus cruel à mes yeux.
"Vous n'en avez pas assez de vous payez ma tête ? Citer Verlaine en plus, c'est honteux !" fis-je en lui jetant l'enveloppe au visage.
La lettre, je la repliai et la replaçai dans mon corsage. J'aimais bien ce poème, j'allais le garder. Mais ce n'était certes pas pour garder un souvenir de ce moment ! Ca non !
Je regardai le bal en contrebas, songeant que ce n'était pas cette petite déception qui allait gâcher ma soirée. J'allais danser et m'amuser ! Pour commencer, il me fallait un bon verre bien alcoolisé...
Un bal. J'en avais vue des centaines, peu être même des milliers. Mais jamais de cette époque. Je ne comprenais encore pas grand chose à cette drôle d'époque. Des voitures qui remplaçait des chars d'autrefois. Des cheveux qui deviennent des roues. Des télévisions qui remplace les conversations. Des téléphone portable, pour remplacer une lettre. Oui, toute cette technologie était des plus curieuses. Mais je préférais nettement les anciens temps. Ou les poémes régnait, ou les gens s'amusait avec tout est n'importe quoi. Pas quelque chose qui les renfermais bêtement dans un système cadavérique, les yeux collés à un ecran. En me faisant cette reflexion, je me scrutais dans le miroir, à la recherche d'une tenue idéal. Et oui, dans ma lampe j'avais un miroir. Dans ma lampe j'avais un chez moi. Dans ma lampe, c'était ma maison. Puisque qu'Angela ne me frottait que pour désaltérer ces vœux des plus grotesques, je passais la plus plate de mes journées dans cette lampe. Je me demandais souvent si c'était Aladdin qui avait trouver Angela. Je me demande si elle va me libérer. Si je vais enfin pouvoir parcourir le monde. Ou si je vais rester encore quelque millénaires dans ce petit espace que je me lassais de regarder. Mais c'est pas grave. En attendant, je pouvais installer toute cette nouvelle technologie ma seule et unique pièces. Parce que oui, moi aussi j'allais me transformer en zombie cadavérique et regarder un ecran toute la journée. J'avais rien d'autre à faire. Je pouvais pas sortir de ma lampe tout seul. Enfin si, parfois. Mais ca marchais pas tout le temps, comme mes vœux. Mes idées s'arrêtèrent sur un splendide visage qui ne ce décollais pas de ma tête. Une biche somptueuse, au regard de braise terriblement ensorcelant. J'avais encore les bleus de ces coups fougueux sur ma cuisse, sur mon bras.
Et comme j'avais encore fais l'ecervelée, on va dire que je l'avais peu être méritée … personne ne semblait apprécier mes petites manières. Ils comprennent pas que quand on est enfermée pendant très longtemps, on a envie de ce détendre, de bouger ! J'aimerais vous y voir vous, cent ans dans la même pièce à regarder les époques défiler à grand pas ! D'un claquement de doigt, le costume ce changea en délicieux smoking noirs. Le nœud papillions dominait le chemise blanche, encadrés d'une veste noirs des plus élégantes. Un sourire ravageur creusait mes lèvres. J'avais une nouvelle idée pour atteindre le cœur de pierre de la petite biche. Elle ne marchait pas dans les techniques de dragues modernes. Mais dans sa façon d'agir, elle semblait des plus anciennes … Alors, quoi de mieux que de remonter au bon vieux temps ? Je connaissais assez bien cette époque, pour avoir été le génie de divers rois. De divers époque. De Jule Verne, même. De Picasso. Toute ces personnalités d'autrefois devenu à présent des célébrités anciennes. Même Shakespeare avait été mon maître pendant un temps. Je suis certains que si je racontais un peu ses petites anecdotes vrais, elle finirait par m'aimer. Ou bien, elle me prendrait pour un sale dieux menteurs. Je comprenais pas pourquoi elle me comparait à des dieux. Un dieux c'est egoiste, ca veut que du pouvoirs et ca entraine un bordel monstres de problèmes. Puis je suis plus beau qu'un dieu. Ah ! Je suis pas beau comme un dieu, puisque c'est moi qui est inventée dieu … Bon d'accord je me tais.
Je me dirigeais vers ma table, avec une enveloppe bleu posée. Je m'asseyais sur le canapé, les doigts sur le menton. Alors. Jule Verne ? Non. Shakespeare ? Ah non, je suis pas un grand romantique non plus. Quoi que Juliette et Roméo avait quand même le don de me sensibilisé. Oh je sais ! Un sourire au lèvre, je claquais des doigts. Des lettres ce formèrent sur le papier blanc, créant les phrases avec les rimes. Verlaine. Parfait ! Ce mec était top. C'était pas mon maître, mais je l'avais connu lors d'un séjour. Sympa, très inspirant et une très bonne tête charismatique. La lettre terminée, je la pris entre mes mains, d'un nouveau claquement de doigts, un parfum envahis le papier. Puis je le plaçais dans la lettre bleus. Je soufflais sur l'enveloppe bleu qui disparu dans un courant d'air, sortant de la lampe pour ce rendre dans la boite au lettre de la demoiselle. Facile ! Maintenant, je n'avais plus qu'a m'installer et croiser les doigts pour qu'elle vienne. Bien que je m'imaginais déjà sa tête. Je crois qu'elle va m'adorer. Le Verlaine ca marche toujours ! C'est dans la poche ! Ou bien je m'y prenais vraiment comme un pied. Je pris la manette de playstation entre mes mains et lançais le jeu sur le grand ecran. J'aimais bien ce petit truc qu'ils avaient inventé, ca faisait passer le temps ! Si j'avais eu ca pendant ma longue période sans maître, mes journées aurait moins longues ! Faut dire que quand c'est pas un maître sadique qui occupe vos journée, c'est un pauvre clown qui ne sait pas quoi souhaiter et qui passe plusieurs temps à réfléchir que je me coltine. Quoi que, Aladdin était quand même plus sympa que ceux que j'ai eu. Maintenant j'avais à faire à une peluche rose qui bousille ses chances avec un vernis à ongle. Et qui vous fait changer de visage, aussi. Mais j'étais nettement plus beau dans ce corps là que dans un corps bleu ! J'étais un dieu, ouep. Enfi, au dessus du dieux.
▬ « Allez, fais pas ta grognasse et laisse moi sortir ! S''teuplait ! T'aura une double dose de vernie si tu me laisse sortir ! C'est pas si bête que sa comme vœux, tout compte fait ! Oh ! La peluche rose, tu m'ecoute ? Ehooooo ! » Et soudainement, la lampe m'aspira à l'extérieur, me retrouvant dans le bureau d'Angela. J'avais oublier à quel point elle pouvait être bizarre et irritable. « Bon choix ! C'est géniale ! Merci mon gros bonbon rose ! » Lui dis-je en tapotant sa tête. Eurk, j'avais oubliée qu'elle faisait des trucs bizarre avec ses antennes. D'un mouvement du bras, un bouquet de rose rouge enveloppais mes mains. Les roses c'est beau. Ca sent bon. Je suis sur que j'avais mes chances ! Un sourire joyeux, je me téléportais de la mairie à la salle de balle. On c'était donnée rendez dans dix ans ...Ah non ca c'es Patrick Bruel. Je patientais sous l'horloge, les lumières bougeait de partout dans d'etranges objets qui ce balançait dans tout les sens. Oh les belles gonzesses ! Y en avais des sacrément … Oh, la voilà ! Mon regard ce décolla des décolletés plongeant des filles en robes, et ce posa sur la biche qui venait de s'aperçevoir que c'était moi. Un sourire ravis au lèvre, je lui tendais le bouquet de rose tout content. "C'était vous !" Ah mince, cette air d'epouvante sur son visage. C'était pas comme ca que ca devait marcher ! Elle devait sourire, pas tressaillir. Pourquoi elle pas ? "C'était vous ! Vous m'avez envoyée cette lettre !" oh elle a compris ! Un sourire de gamin tout mignon qui voulait sa sucette au lèvre, j'insistais pour lui tendre les roses.
▬ « Vous avez aimée ? » Demandais-je, ravis qu'elle m'en parle. Oh c'est trop cool ! Elle sortit l'enveloppe de son décolleté, alors que mes yeux s'attardèrent dessus avec une expression choquée au visage. Oh elle l'a tellement aimée qu'elle la planqué dans le décolleté ! C'est trop géniale ! Je devrais faire ça plus souvent. Quoi que, lorsqu'elle ce recula avec un air révolté, je ravalais mon sourire dans une tête remplit d’incompréhension. "Vous n'en avez pas assez de vous payez ma tête ? Citer Verlaine en plus, c'est honteux !" « Wow wow on ce calme la tigresse ! Pourquoi t'aime pas mon poème ? Verlaine est un homme d'une très grande prestance, y'a rien d'honteux à citer un homme aussi douée de talent et de parole ! » Me défendis-je en fronçant les sourcils. C'était vexant. Encore une fois j'avais échouée. Mais pourquoi celle là elle ce débattait ? Les filles d'époque avait bien aimée que je leurs cite des poémes de grands auteurs ! D'habitude j'arrivais toujours à avoir ce que je voulais. Mais la demoiselle résistait. Pour une fois que c'était sincère, ca résistait. « Très jolie robe sois dit en passant ! » Un enième sourire, j'inclinais la tête suite à la nouvelle musique qui venait de s'imprimer dans l'air. Trop de boum. C'est quoi ce genre de danse ou on bouge comme des limaces en ce collant au autres ? Ah mais nan ca va pas du tout. Il fallait quelque chose de plus doux, de plus envoutant … « Gotchat ! » Lachais-je, en claquant des doigts. Une musique s'imprégna de nouveau entre les murs. Je tournais un visage des plus insistant vers ma cavalière. La musique ce fit plus douce, lente. Des melodies savoureuse, qui devrait calmer la situation. Je l'espérais. Je me penchais dans une révérence vers ma cavalière en lui tendant la mains, un sourire doux au coin des lèvres. « On est partit du mauvais pied vous et moi. Et si je vous prouve que je suis pas un sombre crétin de génie ? Vous m'accorderez cette danse ? Vous me laisseriez entrer dans votre cœur pour que je vous montre le mien ? » Je voyais bien qu'elle était méfiante. Je me dirigeais vers une fille qui avait une épingle dans les cheveux. Je lui piquais sans ménagement, refaisant tomber sa chevelure sur ses épaules. Puis je reviens vers la biche en tenant l'epingle en joue.
▬ « Vous voyez ça ? » Je désigna l'objet pointu. Puis je le dirigeais sur mon poignet que j'ouvrais d'une entaille. Une douleur vive s'enflamma dans mes veines, alors qu'un peu de sang ce deversa au niveau de mon poignet. « La plaie d'un vrai dieux ce serait déjà refermée. Voyez, je suis pas un dieu ! » Je lançais l'epingle, bien que la plaie continuait de saigner. D'un peu de magie, je stoppais le saignement dans sa course, ne laissant plus qu'une petite plaie refermée. J'aurais bien aimée avoir des blessures qui ce referme seul. Qui disparaît aussitôt crée. Il est vrait que ses charlatans de dieux avait beaucoup de chance à ce niveau là. « La liberté est un bien immense, mais qu'on ne peut goûter qu'à la condition de vivre. » Citais-je, lui tendant de nouveau la mains suite à la musique qui continuait doucement son trajet, les gens ce lançant dans des slots amoureux.
Summer O. Wilde
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Natalie SEXY Dormer
"Non, on ne va pas batifoler, ne rêve pas."
Messieurs et mesdames les divins, vous voilà prévenus
| Conte : Bambi | Dans le monde des contes, je suis : : Féline
Il me donnait du vous ? Il était tombé sur la tête depuis notre première rencontre ? Ah non, il redevint lui-même au bout de quelques secondes à peine. Visiblement, cela lui avait déplu que je lui jette l'enveloppe au visage. En plus, il arborait un sourire narquois tout en faisant un compliment sur ma robe. Il se moquait. Tout le temps. De moi, de mes tenues, il tournait tout en ridicule. Pourquoi s'acharnait-il sur moi ? J'avais le chic pour attirer les idiots. Cela devait venir de ma personnalité trop pimpante. Les gentils garçons en étaient effrayés mais les crétins s'approchaient et en redemandaient. Ma vie était une tragédie.
Il claqua des doigts et aussitôt, la musique changea du tout au tout. Il s'inclina devant moi et me tendit la main. Je l'observai, de plus en plus méfiante. Ca sentait le piège. Il cherchait un moyen de me faire baisser ma garde pour me tourner une nouvelle fois en ridicule. Constatant que je n'étais pas décidée à accéder à sa requête, il se procura une épingle et entrepris de se charcuter le poignet avec. Je posai ma main contre mon menton, parfaitement exaspérée et angoissée. Il allait s'ouvrir les veines juste parce que j'avais refusé une danse avec lui ? Qu'est-ce que je disais : je n'attirais que les fous furieux.
Puis, très calmement malgré la grimace de douleur qui déformait ses traits, il m'expliqua qu'il n'était pas un dieu car la plaie se serait déjà refermée. Très bien... très éloquent. Il s'auto-mutilait souvent pour se changer les idées ou était-ce exclusivement pour moi ? Je me serais bien passée d'une telle démonstration. Ecoeurée, je sentais mon dîner faire des sauts périlleux dans mon ventre. Je plaçai mes mains sur mes hanches et répliquai vivement :
"Je n'ai pas la prétention de savoir la différence entre la régénération d'un dieu et la vôtre, car je ne côtoye AUCUN dieu ! Vous êtes quoi, alors ?"
J'étais toujours aussi méfiante, surtout qu'il venait de faire cesser le saignement à son poignet d'un simple mouvement des doigts. Il faisait beaucoup de magie et d'une façon tout aussi naturelle que de respirer. Etait-ce un grand sorcier ? Pourtant, je n'avais jamais entendu parler de lui. C'était étrange... J'avais envie d'en savoir davantage, surtout qu'il avait l'air de se comporter un peu mieux que lors de notre première rencontre.
« La liberté est un bien immense, mais qu'on ne peut goûter qu'à la condition de vivre. »
Je fronçai les sourcils, me demandant pour quelle raison il disait cela. Quel rapport avec le reste de la conversation ? Se sentait-il prisonnier de quelque chose ?
Sceptique, j'hésitai encore un peu face à sa main tendue et lui accordai finalement la mienne, quelque peu réticente. Il m'entraîna jusqu'à la piste de danse et curieusement, n'essaya pas de me coller comme le lourdaud auquel je m'attendais. Au contraire, au lieu de se rapprocher pour le slow qu'inspirait la musique, il trouva le moyen d'entamer une sorte de valse. Tout d'abord un peu perdue dans les pas car il était ardu de caler trois temps sur ce genre de chanson, je me laissai porter par la musique, ma robe tournoyant autour de moi.
Je songeai qu'il était temps de relancer la conversation car cette proximité me rendait un peu nerveuse, surtout qu'il coulait un drôle de regard vers moi, louchant presque.
"De quoi vous sentez-vous prisonnier ?" demandai-je, car sa dernière phrase m'avait intriguée.
C'était un test, je voulais vérifier s'il était sincère ou s'il se comportait ainsi uniquement dans le but d'obtenir ce qu'il voulait de moi. Je n'étais pas dupe, je savais très bien ce qui intéressait les hommes en général. La valse commençait à me donner le tournis. J'avais une main crispée sur ma jupe et l'autre dans la sienne. Mon regard ne lâchait pas le sien.
"Pourquoi m'avez-vous envoyée cette lettre ? Pourquoi moi ?"
Cette question était parfaitement ridicule, et je m'en rendais compte seulement après l'avoir posée. Si j'avais pu la ravaler, je l'aurais fait. Cependant il était trop tard. Je voulais savoir ce qui l'intéressait chez moi. Après tout, il y avait des tas de filles peu farouches en ville... pourquoi s'obstiner avec une styliste dont le coeur avait été piétiné par un cerf trop naïf ? Etait-ce ma tristesse sous-jacente qui lui plaisait ?
Voilà que je commençais à dérailler, à imaginer qu'il pouvait nourrir des sentiments pour moi. Non, c'était juste un type qui profitait d'un bal pour obtenir des faveurs. Rien d'autre. Je fermai brièvement les yeux, et les rouvrant, attardait mon regard sur les autres couples qui dansaient, étroitement enlacés. Jamais je ne pourrais espérer la même chose. Je n'avais plus confiance en personne.
Je me sentais prisonnière moi aussi. De cette ville. De ce corps. Je pensais sans arrêt à tout ce que j'avais perdu dans la forêt des contes et que je ne retrouverai probablement jamais. Mes enfants, ma... liberté. Dans la réalité, il n'y avait pas de chasseurs mais je me sentais tout de même traquée.
Je voulais avoir le coeur net sur ses intentions. Quoi de mieux que de poser une question au hasard, une question qui le désarmerait... peut-être ? Je posai mon regard dans le sien et demandai avec un air faussement ingénu :
"Qu'est-ce qui vous plaît chez moi ?"
La chasse était ouverte, mais cette fois-ci, la proie n'était peut-être pas celle que l'on croit.
Enfin ! Elle me bottait pas le train arrière, elle acceptait une danse ! Bon, je devais la jouer cool pour pas qu'elle me rejète. Si ca ce trouve, je serais tellement cool et sympa qu'elle restera avec moi toute la soirée ! Enfin bon, c'était à moi de lui prouver que ouai, je pouvais pas être un stupide génie de temps en temps ! Mais que voulez vous, leur monde était trop compliquée je comprenais presque rien. Enfin là n'était pas la question, sa mains glissant dans la mienne, je l'attirais à moi. Sur la piste, les gens tournais dans une ronde, dans une valse, trois pas d'un coté, de l'autre. Je connaissais bien ce genre de danse. A vrai dire, je connaissais beaucoup de danse grâce à une de mes maitresses qui avait été professeur de danse. J'ai passée énormément de temps à la voir construire des Salsa, des Samba, des Foxtrot, des Jive, du Charleston et j'en passe ! Des danses de salons ou les gens ce colle l'un à l'autre. Je crois que la pire était la Rumba. Trop de sentiments, trop de positions romantique. Et pendant ce temps j'avais attendu pour les vœux. Je crois que c'était même celle qui avait mit le plus de temps à dire ce qu'elle souhaitait ! Mais bon une tarée de la danse c'était toujours mieux qu'un tarée sadique qui veut la fin du monde. Imaginer vous voyez le monde détruit, pis un autre zigoto débarque, capture la lampe et demande à ce que tout soit rétablie. Faudrait réfléchir une bonne fois pour toute ! Je lançais un regard à la demoiselle, sortant subitement de mes pensés. Wow. J'avais oubliée que la valse était aussi proche...J'aimais bien ca ! D'ailleurs je me demandais comment elle connaissait autant de pas en valse. C'était pas donnée à tout le monde de danser ca ! Il fallait que le cadre soit parfait, que la tête soit bien sur le coté et que les pas soit synchroniser ou alors on finissait sur le sol avec son partenaire ! Oh mon dieu, je me la joue Jean marc généreux comme dans Danse avec les Stars. Eh, j'achète ! "De quoi vous sentez-vous prisonnier ?" Déballa subitement Summer.
▬ « De ca. » Déclarais-je en arrêtant la danse pour lui montrer mes poignets recouvert d'un bracelet dorée. Du vrai or. Pas n'importe qu'elle or, pas du chiquet, pas du plastique. De l'or pure. « Je suis prisonnier d'une lampe. Je suis prisonnier des souhaits des gens. J'exécute, comme un soldat, comme un esclave. N'importe quelle souhait, n'importe qu'elle envie. » La voix presque amère, je repris les mains de ma partenaire, ma mains glissant sur sa taille pour la ramener dans la danse qu'était la valse. Un jour, je serais libre. On me l'avait promit. Aladdin me l'avait promit ! Je voulais être juste comme tout le monde. Ne pas trainer de gens en gens, ne pas réaliser de choses atroce parce qu'on me l'a demandée. Et c'était pas l'autre avec son vernie à ongle qui allait le faire ! Je remarquais soudainement que la demoiselle me fixait, m'abandonnant dans le bleu de ses yeux, dans la tempête océanique d'arborait ses pupilles. "Pourquoi m'avez-vous envoyée cette lettre ? Pourquoi moi ?" Oh, une bricole. J'avais lu ca dans un bouquin, que les filles c'était extrêmement compliquée. Trop compliquée même. Ca posait des questions piège pour vous coincer et vous faire la peau. Je sens que je n'étais pas au bout de mes surprise avec celle là, et qu'elle avait déjà préparer tout un questionnaire dans sa tête. Non mais je le voyais à son regard là. Je répond quoi moi ? Parce que je l'ai choisit elle ? Ah mais non ca va paraître stupide ! Pourquoi j'ai pas amener mon bouquin enfin ? Je sentais mes neuronnes courirs partout dans ma tête avec une alarme du style ''Alerte, question piège, alerte, question piège''. Je les voyais très bien les petits bonhomme paniquée et ce rentrer dedans là !
▬ « Vous allez me baffer si je vous répond ? » Oups. Minnnce c'était pas ca que je voulais dire ! Ah fichu neuronne qui raconte n'importe quoi. « J'en connais pas d'autre ! » Alerte, le Titanic est en train de couler, je répète le Titanic est en train de couler ! « Oh attendez, j'ai vraiment dit ca ? Fichu neuronne ! Je voulais dire que j'en connais pas d'autre qui sont aussi pétilliante et désinvolte que vous. Les autres filles sont ennuyantes, trop superficielle et de vrais pot de peinture ! » Parfois j'avais l'impression que même Picasso effectuait encore des essaie sur leur tête. Pis ses talons là, et ses jupes courtes … Oui bon c'est pas déplaisant à regarder aussi je dois dire... C'est bon je me suis bien rattraper ? Pitié dite moi que ce regard qu'elle me fait c'est pas pour me dévisser la tête ! A force j'allais devoir la scotcher pour qu'elle tienne. Ou alors je vais ouvrir un classement de la baffe la plus douloureuse... Oh ce serait marrant à essayer ca ! Un concour de baffe la plus douloureuse, ca recolterait pas mal d'argent ...les filles payerait pour essayer ! Mais à quoi je pense encore moi ? Je remarquais soudainement que ma cavalière semblait distraite, eloignée … Oh bon sang es ce que ma biche serait triste ?
▬ « Pourquoi un regard aussi mélancolique lors d'un bal ? » Demandais-je, son attention ce reportant de nouveau sur moi. Stoppant la danse qui donnait affreusement le tournis. « Ah ses valses, toujours aussi nauséeuse ! Il pourrait pas changer de playlist ? » Soudain, une nouvelle musique retentit, contrastant avec la première. Une petite brune venait d''apparaître au platine, balançant quelque chose de rapide et vachement classe. "Qu'est-ce qui vous plaît chez moi ?" Oh oh. Oh oh. Pire que le Titanic. Je me sentais cerner et pris au piège d'un coup. Mais pourquoi les filles ce torture le cerveau avec ce genre de truc ? Elles veulent vraiment nous mettre au pied du mur jusqu'au bout ! Mais je suis censée répondre quoi à ca moi ? Qu'es ce qui me plaisait chez elle...Sont goût pour les baffes ? Ah non, sinon j'allais m'en prendre une nouvelle. Ces beaux yeux bleus marine... Ca silhouette fine tel une biche. Son caractère digne d'un doberman avec un sens poétique des choses...Non valais mieux pas que je m'embarque dans ce genre de chemin ! Je sentais la panique me gagner. J'avais envie de faire un tour de magie et de me rendre muet. Mais j'aimais trop parler pour le faire ...Bon et bien tanpis. Prêt pour la baffe mon bon génie ? Oh pire, c'est pas grave on en trouvera une autre qui sera peu être moins violente …
▬ « Je sais pas, a vous de me le faire découvrir ! » Je serrais déjà les dents, prêt pour la claque international de l'année. Sauf qu'une gamine venait de me sauver la vie. Sisi je vous assure ! Elle venait de tomber par terre juste devant nous, alors qu'un affreux son sortit de sa gorge pour me détruire les oreilles. Les gosses c'est des sales bêtes machiavélique qui mange votre temps et vous empêche de dormir. Je jetais un coup d'oeil vers celle ci qui me faisait les yeux digne d'un ours en peluche.
« Je me suis fais maaaaal ! Vous pouvez chanter m'sieur ? En générale ca marche ... » Me supplia t-elle.
▬ « Et une chanson pour la demoiselle c'est partit ! » Lançais en ecartant les bras d'un air théatrale. D'un claquement de doigts, une nouvelle musique ce mit en route, me téléportant sur la scène avec la gamine assise. Un micro dans les mains, je me rémunérais les paroles en tête avant de laisser ma voix entrer en contacte avec le micro. Les gens ce mirent à bouger, chanter danser, alors que j'effectuais quelque pas plutot classe sur la piste, tout sourire. J'étais le génie bon sang ! Il n'y avais que moi pour chanter et danser sur scène ! Je bougeais mon popotin en laissant apparaître un clin d'oeil vers la biche qui me regardait. Puis je sautais de scène en glissant sur les genoux, avant de sauter debout et d'attraper la mains de Summer. Je continuais de chanter tout en bougeant et en la faisant bouger également. Beh quoi ? Oui bon ca un coté comédie musicale vue comme ca, mais c'était tellement classe de ce laché sur scène ! La princesse semblait aimer ca, parce qu'elle ce remit debout en bougeant à son tour, avant de sauter sur la piste et de danser avec les gens qui s'amusait, riait et se secouait de partout. Je fis tournoyer la biche, me bougeant avec un air de panda mignon au visage. C'était toujours mieux que la drague ! Puis la musique finit par prendre fin, degageant le micro de mes mains et me tournant vers la petite.
▬ « Alors sa t'embouche un coin hein ? » Déclarais-je.
« Mouais pas mal, heureusement que l'orchestre était là pour couvrir ta voix d'Âne ! » Ohhhhh ! C'est qui qu'a laissée trainer sa sale gamine dans les parages ? Ma voix était parfaite tout comme moi ! Non mais oh. Je croisais les bras en détournant mon attention de ce sale visage maléfique remplit de malice.
▬ « Ouai c'est ca, ta pas un poney à aller chérir ? » Grognais-je en la dévisageant. Oh les gosses je vous jures ! Je voulais bien être gentil et avoir de la patience, je voulais bien m'amuser avec eux, mais quand même y avais des limites ! La gamine ne bougea pas, me fixant de ses grands yeux satanique. Pourquoi elle me collait au train comme ca ? Elle me faisait peur ! Si je lui faisais apparaître une sucette...D'un mouvement de la mains une sucette coloré apparu que je tendis à la menace enfantin. Des yeux s’émerveillèrent alors qu'elle l'attrapait de ses doigts, sa langue goutant la sucrerire.
« Vous faite de la magie ? Je peu avoir un poney ? » demanda t-elle les yeux brillaints. Non mais pis quoi encore ? Un château et un prince charmant ?
▬ « Non je suis un génie qui réalise les souhaits ! Et tu détiens pas la lampe, donc non ! Maintenant retourne dans ton château voir ton prince charmant, tu m'agace ! » La rambarrais-je, alors que les larmes ce m'était à couler le long de ses joues et qu'un cris horrible sortait de sa gorge. Wouah, je pensais pas que ses trucs là pouvait sortir un cris pareil ! Les gens commençait à me fixer de toute part, alors que finalement elle me faisait un peu pitié.
▬ « Bon okay, tu veux quoi ? Un cheval blanc ? » Dis-je déclarant forfait. Elle s'arrêta de crier, les yeux brilliant.
« Je veux une licorne magique ! » Décréta t-elle. Je passais une mains sur mon visage, pour calmer mes nerfs impatient. Je peu la manger ? Question régler ! Me relevant, je bougeais mes mains dans un petit tourbillions, alors qu'une lueur bleu sortait de mes doigts pour faire apparaître une licorne. La princesse hurla de joie et ce précipita vers elle pour l'enlacer.
▬ « Voila, heureuse ? » Demandais-je en croisant les bras. Sauf que bien entendu, la licorne ce mit à grogner et à montrer les dents. Elle ce mit à courser la gamine en essayant de la manger, sa corne lançant des flammes dans tout les sens, réduisant la salle de bal en charpie. « Mais pourquoi ca marche jamais ? » Déclarais-je en secouant mon doigt pour tenter de le faire fonctionner et réparer l'erreur.La licorne s'en prenait au gens, essayant de manger l'une de leur partie du corps, enflammant quelque costume...
Summer O. Wilde
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
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"Non, on ne va pas batifoler, ne rêve pas."
Messieurs et mesdames les divins, vous voilà prévenus
| Conte : Bambi | Dans le monde des contes, je suis : : Féline
Une génie... ça existait vraiment, ce genre de créatures ? Je dus cacher ma perplexité derrière un haussement de sourcil équivoque. Il pouvait donc exaucer des souhaits. C'était... intéressant, je devais bien l'avouer. J'y reviendrai plus tard, car pour le moment, il était en train de s'enfoncer tout en essayant de dire des choses plaisantes à mon égard. Une infime partie de moi en fut amusée. Si je ne savais pas que tous les hommes sont des primates rustres impatients de n'obtenir une seule chose, j'aurais été touchée par son manque d'éloquence.
Je fronçai les sourcils en l'entendant ensuite critiquer la valse. Hum... il n'appréciait pas les bonnes choses. C'était fort dommage. La musique changea subitement du tout au tout -était-ce un hasard ou connaissait-il la jeune femme qui avait pris les commandes à la place du DJ ?- le rythme devint plus rapide et plus saccadé. J'eus beaucoup de mal à adapter mes pas à cette nouvelle danse, même si je n'étais pas du genre coincée. Je connaissais des danses de styles différents, sauf que pour un bal, j'avais envie de glisser sur la piste sur des 1, 2,3 et pas sur des sons hachés et trop contemporains.
Il se vautra lamentablement sur ma dernière question, incapable de répondre sur ce qui lui plaisait chez moi. Cela prouvait bien qu'une seule chose l'intéressait... Je cessai aussitôt de remuer sur la chanson, l'observant d'un oeil noir.
Heureusement, une petite fille vêtue d'une robe de princesse fit irruption et demanda une chanson à Zoltan. Il la téléporta aussitôt sur scène avec lui et entonna la fameuse chanson. Je fus agréablement surprise d'entendre sa voix juste, grave et mélodieuse s'accorder parfaitement avec le fond musical. Mais je redescendis sur terre en réalisant qu'étant un génie, il faisait tout forcément à la perfection. C'était injuste pour les autres.
Subitement, il sauta de scène et me prit les mains tout en continuant de chanter. Le rose me monta aux joues alors que je me sentais embarrassée. J'avais l'impression qu'il ne chantait que pour moi. Pourquoi me regardait-il de cette façon ? Cela me mettait affreusement mal à l'aise. Un peu perdue, il me fit tourner et danser de plus belle, puis la chanson prit fin.
Il se tourna vers la fillette qui nous avait rejoint. Je réprimai un sourire moqueur en entendant la réplique de la gamine, et bien entendu, il fallut que Zoltan cède à ses caprices. Il fit apparaître une licorne au milieu de la salle. Je plaquai une main contre mon visage, anticipant déjà le pire. Génie, dieu ou que sais-je, en tous cas j'étais certaine d'une chose : dès qu'il utilisait ses pouvoirs, ça se terminait mal. Il suffisait de se rappeler de notre rencontre quand il m'avait habillée en Dark Vador.
Et comme je m'y attendais, la licorne courut après la petite fille en grognant, sa corne penchée vers les différentes personnes qu'elle rencontrait, comme si elle chargeait. Soudain, elle lança également des flammes au hasard.
"Fais quelque chose !" criai-je sur Zoltan alors qu'il agitait son index dans le vide, l'air dépité.
Je le fixai, estomaquée, et secouai la tête avant de me baisser pour éviter un jet de flammes. Je poussai un cri suraigu, mon coeur battant la chamade. L'instant d'après, je me rendis compte que j'avais plongé sous une table. J'étais assise sur le sol, les mains serrées autour de mes genoux, dans une cascade de jupes. J'avais totalement perdu mon sang-froid, me balançant d'avant en arrière. Je n'étais pas du genre à foncer dans le tas -sauf quand il fallait montrer notre différence dans "Ni divins ni soumis". Que pouvais-je faire face à une licorne enragée qui enflammait le bal et chargeait les gens ? Je n'étais pas un génie, ni une sorcière. Je n'étais qu'une biche, bon sang !
Pourtant, il fallait agir, car la bestiole attaquait la fillette. Et s'il y avait bien une chose que je ne supportais pas, c'était qu'un enfant soit en danger. Alors, je sortis de ma cachette -après m'être cognée la le crâne contre la table- et me redressai, glissant sur ma longue jupe de soie bleutée. J'entendis le bruit d'un tissu qui se déchire et je serrai les dents. Tant d'heures à confectionner cette robe, et elle allait être fichue...
Il n'empêche que je ne savais toujours pas comment aider cette petite fille. Mes yeux tombèrent sur une cuisse de poulet posée dans un plat et je la brandis en l'air. Sans réfléchir, je m'écriai à l'adresse de la licorne :
"Tu veux un bon nonos ? Oui tu veux ?"
La bestiole stoppa net et me fixa de ses yeux enflammés. Gloups... j'avais sûrement eu trop d'audace, sur ce coup-là. Je reculai d'un pas et mon bassin heurta la table derrière moi. Oh non... je n'avais pas prévu d'échappatoire au cas où ça tournerait mal. Vous avais-je déjà dit que je n'étais pas taillée pour l'action ?
Ses sabots raclèrent la piste de danse et soudain, elle fonça droit sur moi.
"Va chercher !"
Je lançai la cuisse de poulet à l'autre bout de la salle, direction les cuisines. La licorne galopa comme une fusée et disparut dans la pièce d'à côté, dans un tintamarre de casseroles et de cris surpris des cuisiniers.
Aussitôt, je courus en sens inverse, souhaitant mettre le plus de distance possible entre cette créature démoniaque et moi. Je poussai la porte et sortis dehors. Une brise glaciale me heurta de plein fouet, mais une fournaise brûlait en moi, alimentée par mes palpitations cardiaques. Je m'adossai contre le mur et inspirai expirai plusieurs fois pour reprendre mon souffle.
Calme-toi. Calme-toi. Tu es en vie. Tu as... fait quelque chose de très stupide mais tu es en vie. En un seul morceau.
Je renversai ma tête en arrière et sentis mon crâne heurter la paroi de béton. Je fermai les yeux un court instant en expirant longuement.
Les rouvrant, je laissai échapper un cri en apercevant Zoltan devant moi.
"Aaaah ! Ca vous arrive souvent d'apparaître n'importe où comme ça ?" glapis-je. "Fichez-moi la paix !"
Je me décollai du mur et pour me donner une contenance, j'époussetai ma robe qui arborait des traces de brûlé. Je me sentais oppressée dans mon corset. Ma poitrine se soulevait un peu trop précipitamment même si je tentais de n'en rien montrer -sans succès. Je me retins de gifler Zoltan en le voyant loucher dans mon décolleté. Quel impertinence !
"J'espère que vous avez réparé vos dégâts, histoire que personne ne soit blessé !" dis-je en l'observant d'un oeil hautain.
Je le fixai encore un moment et me détournai de lui.
"Bien. Maintenant que ma robe est ruinée, je vais retourner chez moi. Merci pour cette soirée qui m'a vaccinée de tous les bals à venir !"
Sur cette tirade, je levai le menton en l'air et m'éloignai d'un pas altier, cachant du mieux que je pouvais mon chagrin d'avoir été bafouée une fois de plus. Je n'avais donc rien à espérer.
Pourtant, je ne parvenais à oublier son regard empreint de douceur, lorsqu'il avait chanté pour moi. Même si c'était un jeu pour lui, un tour de passe passe ou un petit manège de séduction, mon coeur de biche palpitait un peu plus fort depuis. C'était cela, mon véritable tourment.