« Pour réaliser une chose extraordinaire, commencez par la rêver. Ensuite, réveillez-vous calmement et allez jusqu'au bout de votre rêve sans jamais vous laisser décourager. » (Walt Disney)
❝ Still looking for you. Can't you see? Can't you see? ❞
J'étais morte au fond de l'eau. Totalement immergée, bercée par le ressac. Je ne soulèverai plus jamais les paupières sur le monde. A quoi bon ? Il s'écoula des heures, des jours peut-être... Je ne bougeais pas. L'eau devenait de plus en plus glacée, engourdissait mes membres. J'allais rester là pour toujours. J'étais si bien dans ses bras qui ondulent. Le seul élément dans lequel je me sentais bien, entière, le seul où j'avais l'impression de l'entrevoir.
Endormi dans les abysses. Son regard croise le mien. Il me sourit, complice. Et il murmure quelque chose que je n'entends pas. Je nage jusqu'à lui mais quand je veux le toucher, son visage s'efface comme une aquarelle mouillée.
Alors, une terreur sourde me tenaille. Je ne peux plus bouger. Je sais qu'il n'est plus qu'un souvenir. Il s'effiloche... Un jour, je ne me souviendrai plus des détails qui le composent.
J'ouvris subitement les yeux. L'eau me brûlait les poumons, comme si mes branchies internes avaient cessé de fonctionner. Je me redressai dans la baignoire ovale et me cramponnai aux rebords, suffoquant, crachant. L'eau s'échappait de mes narines et de ma bouche. Ma gorge était irritée. Que se passait-t-il ? Je plaquai une main contre mon cou ruisselant, tentant de retrouver une respiration normale. Cela ne m'était encore jamais arrivé, de me noyer... Alors, c'était cette sensation ?
J'aurais pu mourir au fond de l'eau. J'accueillis cette perspective comme une promesse, ou plutôt un espoir, une échappatoire. Je fermai les yeux et d'un coup de nageoires, ouvris le bouchon de la baignoire. J'attendis que l'eau s'écoule et attrapai une serviette. Mes jambes apparurent. Je me mis sur mes pieds, chancelant quelque peu et sortis de la salle de bain. Je m'enroulai dans la serviette, essuyai mes cheveux et entrai dans la chambre qui jouxtait la salle d'eau. Elle était à demi plongée dans la pénombre. Les rideaux opaques étaient tirés sur les fenêtres.
Je passai la langue sur mes lèvres, m'imprégnant du silence sans l'entendre vraiment. Je n'avais pas pu rester très longtemps à Storybrooke. L'hôtel Granny avait été une délivrance les premiers temps. Quoi de mieux qu'une nouvelle vie pour oublier le passé ? Sauf que tout me ramenait à lui. Toujours lui. Son absence pesait sur mes épaules. Il fallait que je le sente, que je le vois. Lorsque je me rendais à l'hôpital, il n'était qu'une enveloppe vide. J'avais besoin de me souvenir, de le garder toujours auprès de moi. Vivant.
J'étais revenue à l'Hôtel Blackstorm et avait déplacé mes affaires dans la chambre d'Egéon. Je n'en sortais pratiquement plus. Ma peau n'avait plus senti la lumière du jour depuis pas mal de temps. Je m'en moquais. J'avais trouvé un refuge qui n'appartenait qu'à nous deux.
La nuit, je me cramponnai aux draps et respirai son odeur. Le jour, je redécouvrais tous les objets qui composaient sa chambre. Tout ce qui lui était cher. Certains m'étaient inconnus, d'autres charriaient avec eux une foule de souvenirs qui faisaient monter les larmes.
Et puis, il y avait ce coffre en bois clouté.
Ancien, imprégné de mysticisme.
J'avais eu beaucoup de mal à en trouver la clé. Egéon l'avait cachée dans le roman "Vingt mille lieues sous les mers". Je passais énormément de temps penchée par-dessus ce coffre. Il renfermait la plus grande énigme qui composait mon frère. Des bougies, un athamé, des feuilles de parchemin sur lesquelles étaient notés des signes étranges...
J'ouvris le coffre une nouvelle fois et m'agenouillai devant. Prenant délicatement l'athamé entre mes mains, je l'observai. La dague était sertie d'un rubis rougeoyant et un serpent de métal était lové autour du manche.
"Pourquoi Egéon ?" murmurai-je. "Comment est-ce possible ?"
Aaron venait enfin. Il savait que j'étais là depuis des jours, mais sans doute avait-il plus important à faire que de me rendre visite... J'avais entendu la porte s'ouvrir. Un bref regard de côté m'apprit qu'il était adossé contre l'embrasure. Hésitant, comme à son habitude.
"Il était tellement bien préparé..." poursuivis-je à voix basse.
Je soupesai le poignard dans mes mains.
"Tu savais qu'il pratiquait la magie ?" demandai-je abruptement.
Je tournai la tête vers Aaron et plantai un regard implacable dans le sien.
"Tu le savais, n'est-ce pas ?"
Les traits de mon visage se crispèrent en une expression douloureuse. Je ne pouvais reconnaître qu'une partie de la vie de mon frère m'était inconnue. Cela me faisait bien trop mal. Il était ma chair, mon jumeau, mon... amour. Nous étions tout l'un pour l'autre. Il n'aurait pu me cacher une chose pareille.
Et pourtant... son visage souriant depuis les fonds marins prit subitement un air mystérieux. Il ne m'avait jamais fait suffisamment confiance. Voilà la terrible réalité.
"Qu'est-ce que j'ignore d'autre ?" m'écriai-je en me levant d'un bond, l'athamé pointé sur Aaron. "Vas-y, balance-moi tout si t'en as le cran !"
Je tenais ma serviette contre moi et serrai la dague dans mon poing tremblant.Plus rien ne pouvait m'atteindre, j'étais déjà brisée.
Aaron McAdams
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Quand elle était arrivée à ma hauteur, pointant sa dague contre moi, j'avais détourné le regard. Je ne voulais pas une fois encore jouer celui qui allait lui briser ses rêves, qui allait la décevoir. Elle m'en voulait pour tellement de choses, je l'avais déçu tellement de fois. Je n'avais fait qu'une chose, c'était d'agripper ses mains, de l'empêcher de trembler, car si il y avait bien quelque chose que je pouvais faire pour elle, que je me devais de faire, c'était de la soutenir. Je n'avais pas eu beaucoup d'amis durant ma petite existence. Je ne suis pas sûr que j'en aurai encore beaucoup d'autres. La personne qui comptait le plus pour moi, m'avait abandonnée, trahie. La seconde se trouvait face à moi et je n'avais pas envie de la perdre elle aussi. Je me devais d'être fort pour elle.
"Tu veux que je te réponde oui ? Que je le savais qu'il pratiquait la magie ? Que j'avais connaissance de la plupart de ses agissements ? Tu te rends compte Mel, que moi aussi j'ai été trahis ?"
J'avais maintenu ses poignets fermement entre mes mains, la forçant à lâcher la dague qui était tombée au sol. Puis je l'avais observée, bien droit dans les yeux, sentant mon coeur battre à de plus en plus fort. Elle ne se rendait pas compte de ce qu'elle pouvait provoquer, du mal qu'elle me faisait en se rendant aussi malade à cause d'Egéon. Elle n'avait pas conscience que face à elle, une personne était là pour elle, constamment. Que cette personne avait des sentiments ? Qu'à chaque fois qu'elle évoquait quelque chose qu'Egéon avait fait, ça me touchait aussi ? Il m'avait fait les même choses qu'à elle.
"Je suis ton ami Mel. Je suis ton meilleur ami. Je ne peux pas compenser tout ce que tu as perdu avec Egéon, mais ne me jette pas la faute dessus, s'il te plaît. Je ne pourrai pas encaisser ça en plus."
J'avais lâché ses poignets et j'avais fait redescendre ses mains, tout en prenant les siennes dans les miennes. Je tentais de l’apaiser et de me calmer, en passant mes index sur la paume de ses mains. La chaleur qui se dégageait d'elle me rassurait, me permettait de m'ouvrir à elle, de la laisser entrer dans mon intimité, d'écouter ce que j'avais à lui dire. Je pensais que tout m'était permis ce soir. Que je pouvais me livrer totalement à elle.
"C'est pas facile en ce moment... Entre tout ce qui m'est arrivé, tout ce qui nous est arrivé. Entre cette détresse que je lis dans ton regard, ce vide qui grandit chaque jour un peu plus en toi. Tu ne t'en rends peut-être pas compte, mais je partage ta douleur."
Je lui avais fait une fois la promesse d'être toujours là pour elle. Quelle que soit les choix qu'elle faisait, les décisions qu'elle avait prises, j'étais encore là, car je ne pouvais pas me détacher d'elle. On était lié par une promesse et par d'autres choses que même si j'arrivais bien à définir, elle n'arrivait pas à les accepter.
"J'essaye de me montrer à la hauteur, mais ce n'est pas facile. Tous les jours je vais le voir, tous les jours je me dis que... j'aurai tellement envie de lui dire ce que je ressens. Lui dire à quel point je lui en veux..."
Je ne voulais pas lui cacher le fait que j'allais le voir. De toute façon elle devait s'en douter. Je m'y rendais la nuit, quand l'hôpital était vide et qu'on ne pouvait pas m'y voir. Je savais comment entrer, je l'avais déjà fait par le passé. Je me rendais dans sa chambre, je restais assis dans le noir et je l'observais quelques heures avant de partir.
"Je n'arrive pas. Je ne peux pas lui dire. Il dort, il ne m'entends pas et je garde toutes mes questions, tout cette colère au fond de moi, dans l'espoir d'un jour le voir ouvrir les yeux et pouvoir lui dire ce que j'ai au fond de moi et qui me ronge chaque jour. Mais je ne sais pas si ça arrivera."
J'avais lâchée l'une de ses mains pour passer la mienne dans ses cheveux et ramener une de ses mèches rebelles en arrière. Je voulais par ce geste tendre lui faire sentir à quel point je tenais à elle.
"Je souffre autant que toi. On doit se soutenir. On ne doit pas douter l'un de l'autre. Je n'ai jamais douté de toi, pas une seule fois. Je ne pourrai jamais te faire le moindre mal. Le simple fait de te voir souffrir aujourd'hui, me consume petit à petit. J'ai... j'ai besoin de te voir heureuse pour être heureux."
Elle voulait des réponses et j'en voulais tout autant. Je ne savais pas si un jour quelqu'un pourrait nous en apporter. Mais j'espérais, en silence, que cela se produirait. Je ne savais pas si je souhaitais la mort de Egéon ou sa renaissance. Car si j'étais sûr qu'il pourrait m'aider, qu'il pourrait combler les trou dans ma tête, répondre à mes interrogations, je prierai tous les jours pour le voir se réveiller. Mais à l'heure actuelle, j'éprouvais encore trop de choses à son égard, je n'arrivais pas à atténuer serais-ce qu'un tout petit peu cette haine que j'éprouvais envers lui. Je ne pourrai sans doute jamais lui pardonner ce qu'il m'a fait, ce qu'il a fait aux gens que j'aime et ce qu'il lui a fait à elle.
J'avais lâché sa main et je m'étais éloigné d'un pas, observant les choses qui m'entouraient pour ne pas me focaliser sur la sirène. Mais je n'arrivais jamais à détourner trop longtemps mon regard d'elle. Mon coeur, ma tête, mon âme me hurlait de la regarder, de poser mon regard sur elle, de lui dire constamment, à chaque seconde ce que j'éprouve pour elle. Il n'y avait rien de plus difficile que d'aimer en silence une personne qui ne vous aimait pas en retour ou qui se refusait à vous aimer. Ca me consommait de l'intérieur. Ca me faisait perdre toute consistance, toute volonté de vivre, tout bien être.
"Je te promet que je ferai tout pour t'aider à trouver les réponses à tes questions. Mais tu dois être patiente. Tu dois surmonter tout ça. Tu n'es pas obligée de le faire seule, je peux être là avec toi, être là pour toi. Je le suis de toute façon. J'attends juste que tu me fasses un signe, que tu me dises que tu es prête à accepter mon aide. Que tu me laisses essayer de réparer ce qu'il a brisé."
Que tu me laisses t'aimer...
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Alors pourquoi je me reflète si bien en toi ? ❞
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J'aurais aimé le croire coupable. Cela aurait été tellement plus simple de le détester. J'aurais souhaité qu'il m'ait mentie au sujet d'Egéon. Pourtant, lorsque je le regardais, je ne voyais qu'un pauvre gars tentant désespérément de se raccrocher à une bouée de sauvetage inaccessible. Nous avions tous les deux perdus notre point d'ancrage. Je ne voulais pas voir la vérité en face, l'amère vérité tellement dure à encaisser : Egéon avait des secrets pour nous, pour moi. Nous étions censés être les deux moitiés d'une même personne. Malgré tout, il avait jugé que certaines choses devaient me demeurer cachées. Pourquoi ? Me protéger ? Ou au contraire me mettre à l'écart de ses projets ?
Un frissonnement désagréable me parcourut. J'étais frigorifiée. Depuis mon retour d'Atlantide, je ne parvenais plus à adapter la température de mon corps à chaque endroit. Par moments, j'étais même contrainte de sortir de l'eau si elle était trop glacée. J'avais cru mourir au fond de cette baignoire, entre la noyade ou le froid. Tout me confirmait que mon existence n'avait plus aucun sens. Egéon n'était plus, je devais renoncer à mon tour. Pourtant, une chose m'insufflait la force de continuer : le venger par tous les moyens.
Dans un état second, je m'aperçus qu'Aaron avait attrapé mes poignets. Ses mains étaient si chaudes contre ma peau gelée... Nouveau frémissement. Je sentis l'athamé trembler dans mon poing fébrile. Le couteau s'en échappa et tomba au sol dans un bruit sourd.
Mon meilleur ami... Je l'avais cru coupable de trahison sur Atlantide, mais j'avais eu tort. Il avait toujours été de mon côté. Toujours...
Je baissai les yeux sur sa chemise, devinant les traces alambiquées de son tatouage sur son torse. Etait-il vraiment mon allié, désormais ? Il pouvait malgré passer à l'ennemi... Nul ne savait si le tatouage n'allait pas le transformer du jour au lendemain en un soldat atlante au service de Kida. Cette idée me révulsait. Je ne pouvais pas perdre quelqu'un d'autre, et surtout pas Aaron.
Ses mains lâchèrent mes poignets et prirent les miennes. Je me laissai faire, bercée par ses paroles. Peu à peu, mon corps récupéra quelques degrés, comme si la chaleur dispensée par mon ami chassait le froid de mon organisme.
"Je ne te jette pas la faute..." murmurai-je, mais je doutais qu'il m'ait entendu.
Je relevai subitement la tête en entendant sa phrase. Pourquoi en voulait-il à Egéon ? J'interprétais cela comme une attaque vis-à-vis de mon frère, de quelqu'un qui n'était plus là pour se défendre. Je me crispai tandis que je l'écoutais s'expliquer. Il passa une main dans mes cheveux. Je contractai la mâchoire pour m'empêcher de m'écarter de lui. Attaquer Egéon, c'était comme s'en prendre directement à moi.
Aaron était resté flou, suffisamment pour que tout un tas de questions envahisse mon esprit. Pourquoi en voulait-il tellement à mon frère ? Qu'était-ce cette querelle dont j'ignorais tout ? Que me cachait-on d'autre ? Est-ce qu'un jour je partagerais les secrets de mes proches ? Est-ce qu'un jour, ils me laisseraient entrer entièrement dans leurs vies ? Tout n'était que mirage autour de moi.
Il lâcha ma main et observa le contenu du coffre, mais je sentais que le coeur n'y était pas. Il m'échappait, encore et toujours. L'âme d'Aaron était plus profonde et mystérieuse que tout un océan.
"Pourquoi tu en veux à Egéon ?" demandai-je abruptement. "Tu prétends vouloir m'aider, et je te crois. Je sais que tu m'es entièrement dévoué, mais il me faut des explications. Je ne pourrai pas avancer si je ne sais pas ce qui est arrivé. Il faut... il faut que je sache qui était vraiment mon frère. Apparemment, il avait un océan de secrets pour moi."
Je jetai un regard à la fois dévasté et plein d'amertume en direction du coffre ouvert. Puis je posai de nouveau les yeux sur Aaron, qui me tournait le dos.
"J'ai besoin de savoir." implorai-je presque. "Même si ça va me faire mal. Ca ne peut pas être pire, de toutes façons..."
Je haussai les épaules d'un air égal. Quelques secondes s'écoulèrent dans le silence avant que je me penche pour ramasser le poignard. Je le rangeai dans le coffre, le posant précautionneusement tout au fond, entre quelques bocaux contenant des choses figées dans du formol, et mon attention fut subitement attirée par un petit carnet noir. Lorsque j'avais fouillé le coffre à plusieurs reprises, je ne l'avais pas vu. Il était collé contre la paroi et en épousai la forme ainsi que la couleur. Je le détachai et l'ouvris.
Un souffle étranglé s'échappa de ma gorge quand je reconnus l'écriture d'Egéon.
"C'est un carnet de notes !" fis-je après quelques secondes, tout en feuilletant l'ouvrage. "Je dirais même un journal d'annotations sur la magie qu'il pratiquait... Oh, Aaron, tu te rends compte ?"
J'avais l'impression d'avoir trouvé un véritable trésor. Je le refermai et le plaçai contre mon coeur, les bras croisés dessus.
"On pourrait essayer, s'entraîner et... on arrivera peut-être à être plus puissants face à l'ennemi ?"
Marcher dans les pas de mon frère me semblait une excellente idée. Je n'avais pas besoin de convaincre mon ami, je savais qu'il serait partant. C'était un moyen de garder Egéon auprès de nous, de le laisser nous guider de nouveau, comme avant. Une étincelle d'excitation s'empara de moi alors que mes yeux s'écarquillaient, surpris de sentir autant de vie émaner de mon corps. A travers les conseils de mon frère, j'allais être de nouveau vivante, j'en étais certaine.
"On trouvera sans doute un moyen de t'enlever le tatouage avec la magie." ajoutai-je d'un ton assuré. "Il existe forcément un moyen."
Aaron McAdams
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J'étais catégorique, je ne voulais pas. Elle souhaitait trouver un moyen pour me retirer mon tatouage, mais j'y tenais beaucoup. C'était une partie d'une Cité disparue à jamais. Un héritage qui me venait d'Atlantis et même si je n'étais pas atlante moi même, ça avait de l'importance à mes yeux.
"Je ne veux pas le retirer, il fait partie de moi."
Je le pensais réellement. C'était une façon de remercier le peuple qui s'était sacrifier pour nous. Si leur cité était entrée en possession de Chronos, on serait sans doute tous morts à l'heure actuelle. Je ne savais pas quel réel rôle ils avaient joués dans tout ça, mais je les respectais et je ne voulais pas m’ôter la seule chose qui me rapprochait d'eux. J'avais pris le carnet des mains de Melody et je l'avais maintenu ouvert devant moi.
"Ce n'est pas un jeu, Mel. Il ne faut pas toucher à la magie. C'est quelque chose qu'on ne peut pas contrôler et qui pourrait nous faire du mal."
Elle risquait de se mettre en danger et de mettre en danger toutes les personnes proches d'elle. En ce moment elle avait trop de mauvaises idées en tête et je comptais bien tout faire pour assurer mon rôle de meilleur ami jusqu'au bout, en l'empêchant d'atteindre un point de non retour. Si je l'aurai pu, j'aurai déchiré le livre ou je l'aurai brûlé. C'était quelque chose de bien trop dangereux pour nous.
"Tu changes en ce moment. Tu deviens différente. Je sais que tu souffres de l'absence d'Egéon et que c'est dur pour toi, mais tu ne dois pas devenir quelqu'un de différent. Je ne pourrai pas accepter qu'il t'ait changé à ce point."
J'avais fermé le livre et je l'avais gardé dans ma main même si la sirène aurait aimé me le reprendre. Mais je ne comptais pas le lui rendre, car il n'était pas fait pour nous.
"Il faut que tu passes à autre chose, que tu prennes le temps de te demander ce qui compte réellement pour toi. Tous ces entraînements, ces idées de vengeance que tu as, c'est mauvais. Ca va te détruire petit à petit."
Je ne voulais pas voir mon ami souffrir et encore moins mourir à petit feu. La Melody avec laquelle j'avais passé du temps ces dernières années, celle à qui j'avais proposé de sortir avec moi, chez qui j'étais venu avec un bouquet de fleurs et un beau costume, c'était elle que j'aimais, que j'appréciais, qui devait retrouver sa place dans ce corps. Elle tentait de faire passer son chagrin d'une très mauvaise manière et je n'allais pas la laisser s'enfoncer.
"Quand on était à Atlantis, j'ai été sauvé par une sirène. Je me suis aventuré dans l'eau et j'ai failli me noyer. Elle m'a ramenée au rivage et j'ai cru que c'était toi, mais je pense qu'il s'agissait de ta mère. Ou de quelqu'un de ta famille."
Je ne savais pas si c'était le meilleur moment pour le lui dire et la meilleure des manières, mais il fallait que ça sorte.
"Je pense qu'Egéon n'est pas le seul à te cacher des choses. Tu devrais être plus prudente et ne pas foncer tête baissée comme tu le fais tout le temps. J'ai pas envie de te perdre."
Poséidon ne lui avait rien dit sur sa mère et je me doutais qu'il devait lui cacher la véritable histoire. Ce qui c'était passé entre le moment où elle était venue au monde et celui où elle s'était retrouvée dans cet orphelinat était bien long et il lui était impossible de trouver des réponses par elle même. J'avais bien questionné Jetsam et Flotsam mais aucun des deux m'avait répondu. Ils devaient avoir reçu des ordres de son père et ça montrait bien qu'il cachait quelque chose de bien sombre et mauvais. Je me demandais pourquoi la sirène m'était apparue à moi et pas à Melody et surtout si elle était là, quelque part à nous observer et qu'elle attendait le bon moment pour apparaître.
"Ce Jamie n'est pas fiable et tu passes bien trop de temps avec lui."
Ca aussi fallait que ça sorte à un moment où à un autre...
Melody Blackstorm
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Le souffle coupé, je l'avais regardé. Il souhaitait garder le tatouage atlante. Il portait sur lui la marque de l'ennemi et il l'acceptait pleinement. Pire encore, il y tenait. Je ne savais plus qui j'avais en face de moi. Aaron changeait. Non, c'était encore plus horrible que cela : il était toujours le même. Il resterait indéfiniment ce type trop naïf qui ne comprenait pas les enjeux du discours qu'il disait. J'ignorais s'il allait se réveiller un jour. En tous les cas, une chose m'apparut subitement aussi limpide que de l'eau de roche, une révélation tout aussi glacée : un jour, nos chemins se sépareraient. Il y aurait un désaccord trop grand et tout volerait en éclats. Ce ne serait pas comme sur l'Atlantide quand j'avais cru qu'il m'avait trahie. Non, il resterait à mes côtés jusqu'à la fin, mais quelque chose l'empêcherait de me suivre un jour. Sa conscience, ses idées, trop différentes des miennes. Je savais que notre histoire avait une date limite qui arriverait bien trop vite.
Je ne voulais pas y penser pour l'instant. Je ne voulais pas envisager l'éventualité de le perdre lui aussi. Je préférais croire que ce n'était qu'une idée noire qui parasitait mon esprit.
Il m'avait pris le carnet d'Egéon des mains et le gardait hors de portée. J'aurais voulu le récupérer mais impossible sans lui passer sur le corps. Il me serinait que la magie était mauvaise, mais qu'en savait-il ? J'étais bien plus forte qu'il ne le pensait. J'avais encaissé tellement de choses. Il fallait qu'il cesse de me voir comme une gamine apeurée. J'avais grandi et mûri. Toutes les épreuves m'avaient forgée et rendue plus farouche. Il prétendait que je devenais différente. Oui, dans une certaine mesure. Pourtant, ma volonté demeurait inchangée, de même que mes idéaux. C'était peut-être ma férocité et ma détermination qui l'inquiétaient.
"Je suis toujours la même." fis-je entre mes dents. "C'est ça qui te fait peur. Tu t'es imaginé que j'étais quelqu'un d'autre. Je ne suis pas une fille effacée et insipide comme ta précieuse Louise ! Si c'est ça que tu espères, tu te mets un sacré espadon dans l'oeil..."
Je ricanai amèrement, n'essayant plus d'attraper ce fichu carnet. Tôt ou tard, je remettrai la main dessus, de toutes façons. Ce coffre et son contenu était l'héritage d'Egéon, il me revenait de droit.
Je m'approchai de la fenêtre et en soulevai le rideau. Dehors, le temps était gris. Des rafales de vent malmenaient les rares arbres dans la rue en contrebas. La pluie cinglait le béton. Sale temps pour les sirènes...
Les paroles d'Aaron firent écho à mes pensées. Une sirène... J'ai été sauvé par une sirène... Tout d'abord, je crus qu'il avait changé de conversation en inventant la première ineptie qui lui était passée par la tête. Je pivotai vers lui, les bras croisés et plongeai mon regard dans le sien. J'y lus la sincérité la plus pure du monde. Aaron ne mentait jamais.
"Les sirènes ont toutes disparu." répliquai-je catégoriquement, comme une leçon que j'aurais apprise.
Y en avait-il sur l'Atlantide ? Pourquoi ne les avais-je pas perçues ? Pouvais-je seulement les percevoir ? Comment savoir ?
Un flot de questions déferla dans mon crâne. Je clignai des yeux et allai m'asseoir sur le lit de mon frère, le regard dans le vide. Subitement, je levai les yeux vers Aaron, l'attaquant presque :
"Comment tu peux prétendre qu'il s'agisse de ma mère ? Elle te l'a dit clairement ? Elle s'est présentée à toi ? Non, alors tu la fermes au lieu de dire des conneries."
Je serrai fortement mes mains contre mes bras croisés. J'avais l'impression de perdre pied. Il avait semé le doute en moi. Ces messages qui s'étaient inscrits sur mon médaillon... J'avais espéré qu'ils viennent de ma mère. J'avais espéré comme une écervelée de gosse. Pourtant, depuis notre retour, plus rien n'était apparu sur la surface du coquillage doré. Aucun mot. Rien...
"Si elle en avait quelque chose à faire de moi, tu ne crois pas qu'elle ferait tout pour me signaler sa présence ?" fis-je en ouvrant brutalement le tiroir de la table de chevet et en brandissant le collier. "Elle ne m'a envoyée aucun message depuis ! AUCUN ! Alors c'est quoi ta théorie ? C'est qu'elle était bien sur l'Atlantide, mais qu'elle a explosé avec ? Dis-moi comment me sentir mieux avec ça ? Vas-y !"
Le coquillage doré se balançait au bout de la chaîne dans mon poing. J'avais envie de le jeter par la fenêtre. J'y tenais plus que tout mais envisager la possibilité que je l'avais perdue pour toujours avant même de la retrouver, c'était bien trop dur.
Et impossible d'en parler à Père. C'était une interdiction absolue. Je me confortais dans l'idée que s'il ne la mentionnait jamais, c'est sans doute qu'elle n'était pas notre alliée. Pourtant... pourtant je rêvais de la voir au moins une fois, de lui poser moi-même les questions. Il fallait que j'arrête d'éprouver ce genre d'envie. On ne gagne pas des batailles avec des rêves.
"Ce Jamie n'est pas fiable et tu passes bien trop de temps avec lui."
Malgré moi, un rictus stupéfait déforma mes traits. Il était sérieux ? Il voulait faire une crise de jalousie maintenant ?
"On s'entraîne ensemble." ripostai-je en mettant le médaillon autour de mon cou. "Est-ce que je te reproche ta petite virée à Londres avec Mademoiselle Parfaite ?"
Je secouai la tête et enchaînai, afin de ne pas entrer dans son jeu mais au contraire de lui montrer les véritables enjeux :
"Je ne sais pas dans quel monde tu vis, mais il faut que tu arrêtes. La guerre est à nos portes. On ne peut pas rester à attendre. Il faut agir ou on va être décimé. C'est ça que tu veux ?"
Aaron McAdams
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Je n'avais pas pensé au fait que oui, elle avait peut-être raison. Si sa mère était cette sirène qui m'a sauvée, elle était peut-être restée à Atlantis quand tout avait explosé. J’eus un pincement au coeur en songeant au fait que ma sauveuse avait sans doute trouvée la mort et que je n'avais pas songé une seule seconde à elle depuis notre retour, en dehors de ce qui était dans mon propre intérêt. Pourquoi je m'étais comporté aussi égoïstement ? Qu'est ce qui m'avait poussé à croire qu'elle pouvait être la mère de Melody et à balancer cela à la jeune femme sans penser une seule seconde que ça pourrait lui faire autre chose que du bien ? En tout cas vue sa réaction, ça signifiait qu'elle avait pensée à la même chose.
"Peut-être que tu pourrais tenter d'entrer en contact avec elle ? Tu as essayé de lui écrire ? Si elle est capable de le faire, ça doit surement marcher dans les deux sens. Montres moi ton collier, s'il te plaît."
Mais elle avait passée son collier autour du cou, changeant de conversation et prétextant que je ne devais pas lui demander des comptes sur elle et Jamie, vue qu'elle ne m'en demandait pas sur Louise et moi.
"Tu as su ?" lui avais-je murmuré comme si j'étais fautif de quelque chose. Mais avec Louise on était devenu des amis, peut être même des membres de la même famille. Elle représentait beaucoup à mes yeux et c'était quelqu'un que je ne voulais surtout pas perdre. En dehors de ça, il n'y avait rien entre nous. Ce n'était pas faute d'avoir essayé, mais j'avais été attiré par elle sans doute à cause de son côté trop parfait. Je ne devais pas lui gâcher la vie en m'incrustant dans la sienne. Je devais passer à autre chose. Ce qui ne signifiait pas que je pouvais gâcher celle de Melody. Au fond de moi, j'avais la sensation qu'avec moi, ça pourrait être différent, que j'étais fait pour être avec elle. Que tout ceci avait une raison logique. Je commençais à comprendre petit à petit pourquoi on s'était retrouvé sur la même route. Je croyais au destin, au hasard et là j'avais la preuve que tout était lié.
"Il faut que tu arrêtes de penser qu'on est en guerre. Il n'y a guerre que quand un ennemi frappe à notre porte et là c'est nous qu'on est allé chez eux. Ils auraient pu riposter, mais ils ont pris la décision de calmer le jeu. Il faut vraiment que tu comprennes que tout est déjà fini et que tu si tu fais quoi que ce soit, ça fera juste relancer la machine. Je n'ai pas envie de combat, tu n'en as pas envie non plus et Neil m'a dit qu'on pouvait encore tout éviter si on y mettait chacun du siens."
Au vue du regard de la jeune femme, je sentais que j'avais fait une boulette et il m'avait fallu quelques secondes pour me rendre compte que j'avais évoqué une personne dont on ne parlait jamais. Mais j'avais croisé Neil il y avait quelques jours de ça, comme j'avais croisé Lily auparavant et on avait eu le temps de parler, d'échanger quelques mots. C'était une fille formidable qui n'avait rien d'un ennemi. On ne pouvait pas entrer en guerre contre des personnes qui étaient comme nous. Surtout qu'il n'y avait aucune raison à cela. Melody souhaitait plus que tout le retour de son père. Maintenant qu'elle l'avait eu, elle aurait dû s'arrêter.
"Il n'y a rien entre nous. J'ai juste discuté avec elle. C'est une fille vraiment sympathique et tu devrais lui parler. Elle pourrait t'expliquer mieux les choses que moi et vous pourriez même être amis."
C'était gagné d'avance si elle y mettait du siens. Mais ce n'était pas la seule victoire que je voulais remporter aujourd'hui. J'avais fait les pas qui me séparaient d'elle et je l'avais prise par les épaules, la forçant à me regarder.
"On vie tous dans le même monde Mel et ça pourrait être un très beau monde. On a déjà tous assez subi et je pense que ni eux, ni nous, on veut subir encore plus de pertes. Si tu continues dans cette voie, j'ai très peur de... de te perdre toi. Et c'est la pire chose qui pourrait arriver. C'est pour ça que..."
Je m'étais détaché d'elle et j'avais penché la tête, me rendant compte de ce que j'étais en train de faire et qui allait à l'opposé de ce en quoi j'avais toujours cru.
"...je ne peux pas être contre toi, ni de ton côté. Mais une chose est sûre, je n'ai pas envie d'être loin de toi. Alors je vais simplement rester là, juste à côté de toi, ni avec ni contre toi, mais là. Comme ça le jour où tu auras fait ton choix, peut-être qu'on pourra faire un bout de chemin tous les deux. Voir même la totalité. Car j'ai pas peur de marcher. J'adore ça en plus. Plus loin va la route mieux c'est. Du moment qu'on marche l'un à côté de l'autre."
J'étais persuadé qu'elle comprendrait ce que je voulais dire et que tout irait désormais mieux.
Melody Blackstorm
« J'ai pas trouvé où on peut demander un rang personnalisé... ! »
| Avatar : Kristen Stewart
❝ Eau trouble ne fait pas de miroir...
Alors pourquoi je me reflète si bien en toi ? ❞
| Conte : La Petite Sirène 2 | Dans le monde des contes, je suis : : Melody, la fille de Poséidon
❝ Still looking for you. Can't you see? Can't you see? ❞
Il était débile ou il le faisait exprès ? Parfois, je me posais sérieusement la question. En fait, dès que j'étais confrontée à lui, j'en venais toujours à me le demander. Comment écrire sur de l'or sans abîmer le médaillon ? Je faillis attraper le carnet d'Egéon et le lui balancer à la tête. Réponse : de la MAGIE ! Voilà pourquoi je voulais apprendre à l'utiliser. Cela pouvait peut-être me servir à entrer en contact avec ma mère, ou tout du moins avec la personne qui écrivait sur le coquillage doré... Si elle était encore en vie.
"Tu as su ?"
Je me retins de plaquer une main contre mon visage. Oui, je savais pour Louise et lui. En même temps, il n'était pas doué pour faire des coups en douce. Son passeport et son billet d'avion pour Londres avaient traîné sur le comptoir de l'hôtel pendant des jours.
Le pire, c'est qu'il se sentait fautif. Ca se sentait dans le ton de sa voix. Quelque chose se bloqua dans ma gorge. Je déglutis avec peine et lui lançai un regard mauvais. Il n'avait même pas la force d'assumer ses opinions, ses sentiments, ou que sais-je... Le foutu bordel qu'il y avait dans sa tête.
Puis, il insista sur le fait que nous n'étions pas en guerre, que le monde était tout beau et tout rose, que je vivais dans une énorme illusion. Je secouai lentement la tête, l'observant d'un air à la fois affligé et glacial. Avais-je mal entendu ou avait-il mentionné... Neil Sandman ? Mes ongles s'enfoncèrent dans mes bras croisés. Cela me faisait mal mais j'avais besoin de cette douleur, elle me maintenait éveillée dans ce cauchemar dans lequel mon "ami" venait de me piéger.
"Neil ? Tu as parlé avec Neil ?" fis-je d'une voix qui me parut désincarnée.
Je secouai de nouveau la tête, complètement blasée. Jamais personne ne m'avait déçue autant que lui. Un léger rictus déforma mes traits. Il ne m'aurait vraiment rien épargné.
"Tu te lies d'amitié avec le camp ennemi, c'est parfait je dois dire." fis-je en tapant lentement dans mes mains, sans le lâcher de mon regard cinglant. "C'est tellement mignon de ta part que tu imagines la possibilité que je puisse devenir amie avec la fille du dieu de la renaissance, la petite-fille d'Aphrodite... Tu pourrais nous organiser un cinéma tous les trois ?"
J'avais mis tout le sarcasme dont j'étais capable. Je voulais que ça imprime dans sa tête. Il fallait qu'il arrête avec ses idéaux et son aveuglement. Cela risquait de devenir dangereux. Il s'aventurait déjà sur un terrain glissant en se liant un peu trop avec la petite-fille d'Aphrodite...
Il venait de poser les mains sur mes épaules. Je relevai les yeux, plongeant un regard féroce dans le sien. Son discours sur le fait qu'il serait toujours de mon côté sans l'être aurait pu être touchant s'il n'avait pas mentionné le camp ennemi deux secondes plus tôt.
"Si tu continues comme ça, un jour tu ne marcheras plus du tout." fis-je en baissant la tête.
Je me dégageai brutalement de son étreinte pour ramasser le carnet d'Egéon. Je le tapotai dans ma main et levai un regard plein de défi vers Aaron.
"Et que ça te plaise ou non, je vais jeter un oeil au carnet. Comme tu l'as dit, il faut que j'essaie d'écrire sur le coquillage pour voir si on me répond. Et comment je peux m'y prendre à part en utilisant la magie ? Alors avant de me servir une propagande Neil Sandman, sers-toi davantage de ta tête."
Je lui donnai un petit coup sur le crâne avec le carnet avant de m'asseoir sur le lit et d'ouvrir le carnet, passant fébrilement une main sur la page noircie par l'écriture de mon frère. Si près et pourtant si loin...
Si j'avais pu, je me serais mêlée à l'encre pour partager pleinement les secrets d'Egéon. Comme Aaron n'avait pas l'air de bouger, je lui lançai sans lever la tête du carnet :
"Tu peux rester un simple spectateur, ou te bouger les fesses et m'aider. A toi de voir. Sauf si tu as trop peur des conséquences."
Il ne comprenait pas les enjeux. Il croyait que nous avions retrouvé la paix alors que la guerre était à nos portes. Plus que jamais, tout était instable. Tout se déciderait bientôt. Je ne parvenais pas à lui faire entendre raison. La suite logique était de l'évincer de tout projet, mais je ne me sentais pas capable de me séparer de lui. C'était bien trop dur... Je savais ce que Père aurait pensé de tout ceci. La solution était de ne pas en parler. J'aviserais en conséquence si jamais les choses s'envenimaient.
Même si j'espérais qu'Aaron ferait le bon choix le moment venu. Il le fallait à tous prix.